L'indépendance belge

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05 februari 1917
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s.n. 1917, 05 Februari. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 18 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/nz80k27k2r/
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8Sèm« asaf®. No 31 L'INDEPENDANCE ROYAUSVfS-UNf : ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 16 CENTIMES (HOLLANDE; £ CENTS) ADMINISTRATION ET ItEBACTION : 11. PLACE DE LA BOURSE. TUDOR HOUSE, TUDOR ST., LONDOX, S.C BUEEAU A PARIS : • TELEPHONE: CITY 3960. TELEPH : j 238-7 5. LUNDI 5 FEVRIER 19Î7. en vente à Londres à 3 h. le samedi 3 fev. ABONNEMENTS f g J^ÎOIS - y SHILLINGS l CONSERVATION PAR LE PROGRÈS:.! 11 AN. 32 SHILLINGS. ' } LA SITUATION. Samedi, midi. On ne sait rien d'officiel, à l'heure où nous écrivons, de la décision prise à Washington au sujet do la menace allemande à l'égard des navires neutres v Dans les milieux financiers de New-York le bruit court que le comte Bernstorf! aurait reçu ses passeports et que la garde nationale dans les villes de la cgts atlantique a reçu avis de se tenir prête à être convoquée d'un moment à l'autre. Ces bruits, cependant, ne reposent que sur des hypothèses et il est peu probable qu'une fuite dans le genre de celle qui a marqué le récent échange de Notes «puisse se reproduire dans le cas actuel. 11 y a lieu de rappeler que le Président s'est engagé à ne- pas prendre' d'attitude décisive sur la question de la guerre sans en référer au Parlement et on peut être certain qu'une rupture des relations diplomatiques sera- précédée- tout au moins de pourparlers confidentiels entre le pouvoir exécutif et les représentants autorisés du pouvoir législatif. A la suite du conseil des ministres qui s'est réuni hier et qui a duré deux heures et demie, le président Wiîson s'est rendu au Capitol pour discuter la question avec M. Stone, président delà Commission. des Affaires étrangères du Sénat, et on affirme que M. Stone a reçu l'assurance' que lui et les membres de la Commission seraient consultés avant qu'une action sérieuse ne soit prise. Tout indique que le Président, désireux d'épuiser tous les moyens pacifiques, aura recours une fois de plus à l'envoi d'une Note diplomatique qui, selon certains, aurait déjà été remise au comte Bernstorff. Celui-ci, dit-on, est prêt à partir et il ne lui reste plus qu'à boucler ses malles. Dans sa Note-réponse, M. Wilson n'abdique, à ce qu'on raconte, aucun des droits revendiqués par les Etats-Unis, et rappelle les promesses "dites par le gouvernement, allemand à la suite de l'incident du "Sussex." Un membre du cabinet a. déclaré, seioai ïteuter, que dans un très proche avenir il y aura des développements très sérieux de la situation, et ces paroles sont interprétées comme signifiant que la rupture est considérée généralement comme inévitable. Une chose est cert aine : dès à présent des préparatifs sont faits pour faire, face à toutes les éventualités. L'amiral May©, commandant en chef de la flotte de l'Atlantique, a- été officielle me lit avisé d'ei la possibilité d'une rupture et la flotte est concentrée1, dit-on, dams les eaux cubaines.La publication de la liste quotidienne indiquant remplacement des navires est suspendue jusqu'à nouvel ordre et des •nesuçes sont prises pour éviter des incidents et des surprises. On ne croit pas que des troubles sérieux éclateront (dus aux Allemands et pro-germains), mais on s'attend à des tentatives do sabotage contre les usines fabriquant du matériel de guerre et contre les navires marchands internés. On affirme .qu'ordre a été donné à ceux-ci de se couler (en cas de déclaration de guerre) plutôt que de se laisser prendre et être utilisés par les ennemis de l'Allemagne.La flotte marchande allemande internée dans les ports des Etats-Unis comprend 91 navires d'un tonnage total de 594,696 tonnes, parmi lesquels 7e "Vaterland," le plus grand navire à flot (56,000 tonnes !) Dans tous les ports et les grands centres, la police est sur le qui-vive; a New-Ycrk seul 8,000 agents de police et détectives sont sur pied et des compagnies de mitrailleurs sont organisées. Le correspondant du " Times," qui télégraphie cas détails, ajoute que les personnes mspectes sont étroitement surveillées. Le public, d'une façon générale, est prêt à tout et suivra le président Wilson, quoi qu'il décide, mais une guerre, à la suite des dernifers incident», serait plus populaire que lors de l'incident du " Lu-eitania."Mais les pacifistes n'ont pas perdu l'espoir de détourner le1 spectre de la guerre'. M. Bryan, qui semble avoir perdu tout sens de la dignité nationale, et qui est prêt à\subir toutes les humiliations plutôt que. d'abandonner son idéal de la paix à tout prix, préconise l'ajournement " jusqu'après la guerre" de tout conflit qui ne peut être réglé pacifiquement en co moment! M. Bryan a surtout peur de voir des Américains combattre en Europe aux côtés des Alliés et son pacifis-me. germanophile lui fait oublier que Laf ayette et tant d'autres Européens ont combattu dans les rangs de ceux qui ont rendu les Etats-Unis indépendants. M. Hearst, directeur du " New York American," germanophile à tous crins, dit que si la guerre doit éclater, elle devra être conduite dans un esprit purement américain. On voit par là que les influences germaniques sont toujours à l'œuvre et que le mot d'ordre de Berlin est de circonscrire les effets de la rupture éventuelle, si celle-ci doit se produire. Les pacifistes, qui se font les précieux auxiliaires des Empires Centraux, se proposent de faire une campagne intensive dans les journaux américains, invitant le gouvernement à convoquer un Congrès des Nations, à demander aux belligérants de se réunir et' à leur offrir -s~& ijR.'diation. Le courant opposé est cependant de beaucoup plus fort et on ne voit pas bien comment les Etats-Unis, comme les autres neutres, sortiront de l'impasse dans laquelle leur pacifisme et leur neutralité béate les a conduits. L'ambassadeur des Etats-Unis a demandé des instructions à Washington pour savoir comment 2,000 Américains qui voudraient quitter Paris pourront rentrer chez eux, sans risquer d'être torpillés et ce n'est là qu'un des à-côtés de la question soulevée par la Note allemande. Un des effets les plus frappants de la menace de nos ennemis a été la suspension momentané© de tout trafic neutre à destination des ports alliés et la hausse cc ns id'érable des .assurances maritimes. Les gouvernements neutres se consultent en ce moment sur l'attitude à prendre et leurs yeux se tournent naturellement du côté de Washington. En Hollande, rien de définitif n'a été décidé. Les bateaux qui venaient de partir ont été rappelés, ceux qui devaient quitter les Etats-Unis ont reçu l'ordre d'attendre, et plusieurs bateaux de pêche, se trouvant dans les zones interdites, ont été attaqués par des sous-marins allemands. L'inquiétude en Hollande est encore accrue par le fait qu'on signale des concentrations de troupes allemandes à proximité de la frontière. Quant aux Alliés, ils attendent sans la moindre alarme le développement des événements. La guerre de piraterie peut être gênante, elle n'exercera aucune influence sur l'issue finale de la guerre. LA SOLIDARITE DES NATIONS. ■■»» "g* Le droit de neutralité. Le di'ojt international envisage la guerre comme un fait historique. Il ne distingue plus, comme l'avait fait Grotius, entre la guerre juste et la guerre injuste. Ses règles s'appliquent impartialement à tous les belligérants aussi bien à oeux qui attaquent injustement qu'à ceux qu'une nation de proie réduit à la légitime défense.C'est que la ' distinction éminemment morale entre la guerre juste et la guerre injuste, distinction consacrée par le père du droit international, présentait des dangers et de réelles difficultés. Les non-belligérants devenaient les juges de la guerre. Leur devoir était de ne rien faire qui pût aider l'Etat dont la cause était jugée mauvaise ou préjudicier celui dont la cause semblait bonne. Ce n'est qu'en cas de doute que la vraie neutralité s'imposait.Pendant le XVIIe et le XVIIIe siècle, ces notions d'application si délicate subirent des fluctuations diverses, avec, cependant, une tendance marquée vers l'établissement de principes rigides d'entière impartialité. Et cela se comprend. Les intrigues de la diplomatie, l'hypocri sie des gouvernants, les conflits entre la morale et l'intérêt politique empêchaient presque toujours d'apprécier sainement la justice des causes des belligérants, appréciation pointant de toute première utilité, pour permettre aux non-belligérants de déterminer leur attitude. En présence de difficultés qui ne faisaient que croître, quoi d'étonnant que ces derniers aient fini par tourner le dos à la voie éthique suggérée par Grotius ? Obéissant à la loi du moindre effort, ils ont fini par adopter invariablement la même attitude de souriante bienveillance vis-à-vis du sinistre conquérant et de ses victimes pantelantes. C'est ainsi qu'insensiblement le droit-de neutralité acquit sa forme moderne, mais—nous l'espérons du moins— non pas définitive. Neutres devant le crime! Dans leur simple bon-sens, oeux qui ne sont pas initiés au droit international condamnent éneirgiquement la neutralité telle qu'elle est appliquée aujourd'hui. On ne peut admettre qu'un système juridique puisse subsister alors qu'il a pour odieux résultat l'effacement et la condescendance vis-à-vis du crime. t On ne comprend pas que les autres nations puissent afficher que, parce qu'elle n'est pas directement dirigée contre cillas, une guerre criminelle ne les concerne pas. Non seulement le prqfans' ne comprend pas; mais le-- juristes eux-mêmes ne peuvent se dissimuler qu'ils ont eu tort de s'engagea- dans une voie qui ne tient pas suffisamment compte de l'action implacable des grandes lois . mor raies. Il y a des guerres - qui sont des crimes. Personne ma peut rester neutre devant le crime. C'est surtout au cours du présent cataclysme, qu'éclata l'insuffisance de la théorie et que les juristes se prirent à réfléchir à cette constatation de l'un des plus éminents d'entre eux, à savoir que si le fardeau dias neutres est, ainsi que nous le constations présentement, alourdi pour alléger celui des belligérants on favorise la guerre. Alourdir, au contraire, la fardeau des belligérants et rendre, plus aisée la tâche cls3- neutres, en augmentant leur liberté d'action c'est un sûr moyen d'y parer. Un exemple de l'allégement des devoirs des belligérants dû à l'effacement par trop complet des autres nations est l'éclosion en Allemagne de l'atroce. doctrine de la nécessité, cette extension hypocrite et sauvage de la théorie, légale de la légitime défense. Devant un tel fruit, le monde recule avec horreur. La nécessité d'un changement apparaît évidente. Les juristes se sont mis à la tâche et voici qu'après plus de deux siècles l'idée de Grotius nous revient sous une forme nouvelle. Nous l'avons trouvée notamment— ne souriez pas!—sous la plume d'un juriste allemand, écrivant, il est vrai, dans une revue américaine. La notion de la guerre. A l'inutilisable notion de la guerre juste ou injuste, ce jurisconsulte propose de substituer la notion de la guerre justifiable ou injustifié1 ne j^-nscs pis qu'il s'agit ici d'une simple substitution de mots. Il écarte complètement toute enquête sur le point de savoir si la cause des belligérants est bonne ou mauvaise. Il se refuse à créer des juges. Mais il-pose comme principe que, pour être justifiable, une guerre ne peut éclater qu'après l'échec complet, absolu de toutes les tentatives de règlement pacifique suggérées par les nations non directement- intéressées au conflit. Peu lui importe que les causes cîe la guerre soient ou non justifiées. Ce n'est que lorsque le belligérent repousse de parti-pris les tentatives de conciliation ou dans le but de les rendre impossibles se livre à une agression brusquée, que son attitude est déclarée injustifiable. Aux mobiles moraux, difficiles à sonder, on substitue des actes intérieurs aisément appréciables, et ce sont ces actes qui, dans la théorie proposée, doivent influencer la conduite des non-belligérents. Neuf fois sur dix d'ailleurs ces actes extérieurs ne seront que le commencement de la réalisation des motifs moraux précités et l'indice certain le leur existence. Le jurisconsulte allemand—on le voit —vise précisément les conditions dans lesquelles l'Autriche-Hongrie et l'Allemagne ont provoqué la guerre actuelle. l'Autriche-Hongrie en écartant de parti-pris les tentatives conciliatrices de la Russie, l'Allemagne en organisant une véritable agression. Sans doute, il se garde prudemment d'illustrer sa thèse au moyen de ces exemples concrets, mais ou ne peut s'empêcher d'y voir un blâme di-direct, une condamnation formelle de la plus "injustifiable" des guerres. i^cela no se borne pas la thèse de notre auteur. Ayant noté le fait, indéniable aujourd'hui, qu'une guerre importante est une source de souffrances et de privations pour les nations du monde entier, il er déduit la nécessité d'ententes créées en vue d'intervenir officiellement, dès que la crainte d'un conflit apparaît; et d'insister en faveur des solutions conciliatrices Cette intervention, à ses yeux, est un droit et un devoir des nations vis-à-vis d'elles-mêmes. Nul ne contestera, en effet, le droit qu'ont les peuples pacifistes de vivre en paix et surtout de n'avoir pas à souffrir des entreprises téméraire; de trop belliqueux voisins. Nul ne contestera leur devoir d'intervenir chaque fois que leur intervention psut leui épargner une peine, une souffrance. L'abdication des consciences. Que nous voilà loin de ce qui s'est passé en juillet 1914 ! L'Europe assiste anxieuse à des événements troublants, Pour un crime, comme pour une poignée d'e fanatiques, un peuple puissant et fort incrimine' un petit peuple voisir qu'il jalouse et menace son existence. Sous prétexte de châtier des coupable dont on ne cherche même pas à démontrer la culpabilité, un assassinat se prépare, l'assassinat d'une nation. L'aigh autrichien va pouvoir te répaître. L'Europe consentira-t-elle à ce massacre ? "Nous le voulons !" déclare la première nation de proie de l'Europe, et elle agit diplomatiquement en faveur de la " localisation du conflit." L'Allemagne se dresse aux côtés de l'Autriche' et, au lendemain de l'ultimatum, proclame hautement son approbation et .signifie insolemment à la Russie', à la France et à l'Angleterre que si, mues par un sentiment d'humanité et de justice, elles ont le malheur d'intervenir, cette intervention produira "des conséquences incalculables. ' ' Voilà où conduit la théorie moderne de la neutralité. On traite, les neutres comme des pleutres. On les tient à l'écart en proférant des menaces ! Us peuvent vivre en paix, mais ils doivent abdiquer tout© conscience. Une nation de proie assassine une autre nation; cela ne les touche pas; c'est un "conflit local!" Non, les nations européennes ne sont pas mûres pour ces humiliations. De là la grande évolution dans les idées. Il y a des différences qui ne justifient pas le recours à la force. Quand un tel différend se produit, les nations qui veulent vivre en paix ont le droit de protester contre les violences inutiles. Elles ont le droit d'exiger, si tant il est vrai que la guerre est un inévitable fléau, qu'elle ne soit déchaînée qu'à la toute dernière extrémité. Chaque fois qu'un différend surgira, au lieu d'assumer passivement le rôle de neutre, dans leur propre intérêt sainement entendu, elles suggéreront un arbitrage. Si l'arbitrage n'est pas possible, elles demanderont que le recours à la foif-'e soit postposé d'au moins trois mois dans l'espoir que ce délai amènera chez l'un ou l'autre des réflexions salutaires. Rien ne sera négligé pour aplanir les voies vers l'apaisement. On a signalé à ce propos l'utilité qu'il y aurait, dans les moments de crise, à abandonner l'emploi du télégraphe dans les relations diplomatiques. Cens qui sont initié» au drame diplomatique de juillet 1914 sont convaincus que les voies d'aplanissements auraient, été plus aidées si les communications échangées entre Londres, Paris, Berlin, Vienne et Pétrograd avaient été moins foudroyantes. Si, après un délai normal, l'accord continue à apparaître impossible, alors—mais alors seulement—les Puis sances non-belligérentes reconnaîtrons aux hostilités le caractère d'une lutte justifiable. Dans tout autre cas, celles-ci seront proèlamées injustifiables et la "mauvaise tête" aura à examiner si, en présence d'une condamnation formelle' de son attitude et — par voie die représailles de la pa-rt des non-belligérents — de> le possibilité d'aide et de secours fournis à la nation qu'elle veut assaillir, l'intérêt de sa propre sécurité lui permet de persévérer dans ses intentions belliqueuses. Telles sont, dans leurs grandes lignes, les idées développées par le jurisconsulte allemand. Il ne présente pas, comme il l'a dit, une panacée contre la guerre. Il estime que certaines guerres seront toujours inévitables. Mais il voit dans l'intervention qu'il préconise une idée! pratique capable d'en diminuer la fréquence et, partant, une- sorte d'assurance des nations pacifiques contre Isa téméraires entreprises et les accès de folie clos peuples brouillons. La solution. Il nous a semblé que cette étude du professeur allemand Heinrich Lam-masch, publiée en anglais par "The American Journal of International Law, ' méritait d'être signalée aux lecteurs de I' "Indépendance."" Nous n'ignorons pas les autres soluj tions proposées. Certaines d'entre elles sont dues à des autorités très hautes. Il va sans dire que tous nos vœux vont, au triomphe de l'une ou l'autre de ces idées généreuses. Il n'en peut sortir que du bien. Bornons-nous pour le moment à faire observer que la première note du Président Wilson insiste—on l'aura remarqué sans doute à plusieurs reprises et avec une singulière vigueur—sur le.i répercussions pénibles que produisent pour les neutres les conflits armés. La Suisse et les Etats scandinaves ont endossé cette attitude. Partout l'on seny que le système actuel de la neutralité us peut plus subsister. Déjà l'on voit peindre le jour où, à l'orée d'un conflit, toutes les autres nations sentiront à l'unisson que c'est non seulement leur droit mais aussi leur devoir vis-à-vis d'elles-mêmes d'exiger que le recours aux armes ne se produise plus que lorsque toute autre solution aura réellement été jugée impossible. K. LETTRE CONGOLAISE. ■ (De notre correspondant.) En chasse. Des cochons sauvages et des antilopes, parfois un éléphant. Beaucoup d'hippopotames. Des perdreaux, petits oiseaux, pigeons verts ou gris, ramiers. Tels sont les inscrits au tableau journalier des chasseurs africains. Pas question d'insérer tout ça en une carnassière. Les cochons gras se font tuer en troupes, le nèere frétille d'impatience à la vue des bêtes sauvages, vous montre au loin de vagues points noirs fuyant parmi les herbes. Un troupeau de phacochères laisse une trouée dans 1a. brousse folle, c'est une lame ondulante dans les ondulations mêmes de la plaine mouvante. L'aspect hivernal de l'Ituri est une campagne de blés mûrs, mêmes tons jaunes, rous, annonce de moissons riches. On s'approche encore, le mirage disparaît, il ne reste qu'une herbe dure, sèche brûlée, dont les ânes eux-mêmes ne veulent pas. Les grands troupeaux d'antilopes se transportent rapidement d'une vallée à l'autre, cherchant l'herbe nouvelle, la pâture un peu moins coriace. C'est un charme que de voir au oin, à droite, à gauche, un peu partout, du gibier de tous poiis, de toutes tailles, de toutes couleurs. Plus haut, dans les nuages tournoie la race effrontée des " charognards," vautours, corbeaux, pies, aigles, éperviers. Dans les herbes rampent les lions, léopards, hyènes, chacals dépistant la manne inépuisable mise à leur portée. Pan ! Pan ! des détonations éclatent de partout, chacun veut avoir l'honneur du coup définitif. Et tout ça va tellement vite qu'il arrive que la bête abattue soit mangée, décarcassée sur-le-champ. Même qu on avait ' pu convaincre ce gros malin de Montois qu'il tuait des antilopes crevées, n ayant trouvé que les os de celle qu'il venait de descendre, tellement la gent carnassière avait mis de célérité à lui manger la viande qui lui passa sous le nez-•-et quel nez ! C'est vexant tout de 1 même, de faire ainsi 1,200 mètres dans le marais pour saisir sa proie et ne trouver à la place de la belle gigue de gazelle qu'une troupe de bêtes puantes se disputant quelques os épars. — Déceptions. Déceptions sur déceptions pour ce pauvre homme, le courrier ne lui apporte que des enveloppes vides, sa chifnne fi :èle suit tous les chiens co'ffés qu'elle rencontre, mais la poste s'est chargée de le compenser de tous ses malheurs en affirmant " urbi et orbi " la vertu de sa fiancée. Une lettre qu'il écrivait à cette belle fille vient de lui être retournée, portant la mention en caractères gras... Mademoiselle Monique... à... INACCESSIBLE j Un jour on plaisante, le lendemain on se dispute, pour tout et pour rien, c'est un lieutenant de 1'" Ecole Gardienne*' qui se gausse des auxiliaires, ce sont deux canards achetés ensemble dans le même panier par deux " frères d'armes," l'un des deux volatiles étant crevé en cours de route, chacune prétend à la propriété du survivant sans plus songer à la justice de Salomon, ne pensant qu'à faire le " Coup de Gaio." Du dernier porteur d'eau au Meg des Megs, il semble qu'un esprit palabre passe dans les airs avec le solstice d'hiver. Un vent de fronde souffle, les conversations les plus anodines reflètent les orages latents. Voici un nouveau boy engagé, le manuel de conversation suggère naturellement la phrase suivante: *'Ne t'enivra pas ce soir, sinon la police te mettra en prison ! " — Le noir affirme sa fraternité et nous fait bien la leçon : " lié ! B!anc, vous autres blancs, vous n'êtes pas comme nous, le lavadeire et moi, nous sommes du même pays et nous ne faisons jamais de palabres ensemble. ' Ces belles raisons ne rendent pas le "blanc" plus arrangeant, il bourre ie museau du "malimiti' (marmiton) d'un coup de poing, trouvant que la leçon vaut bien un " pain," si pas un fromage. Et cela finit par la phrase lapidaire: " Kanga monoko na yo," littéralement : ferme ta bouche... ferme ça... la ferme quoi ! Le soir, tout ça est oublie, on soupe, on bridge, on resoupe, on rebridge. Les déjeuners se prolongent: quand on en a le temps ; pour la fête du Roi, on s'était mis à table à midi et on y serait peut-être encore maintenant si ù minuit

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1843 tot 1940.

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