L'indépendance belge

1742 0
21 november 1918
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1918, 21 November. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/k93125rd56/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

L' INDEPENDANCE CONSERVATION PAR LE PROGRÈS BELGE ROYAUME-UNI: I PENNY LE NUMERO j CONTINENT. . 15 CENTIMES HOLLANDE CENTS ADMINISTRATION ET REDACTION-, BUREAU A PARIS: JC|jO| ni MAUEIWJROK: IQIO 1 (5 MOIS. 9 SHILLINGS TUDOR EOUSE, TUDOR ST.. E.C. 4. II, PLACE DE LA BOURSE ABONNEMENTS < 6 MOIS. 17 SHILLINGS TEl.EPHOHE: CITY i960 TELE.: 311-57 et 238-75 En Vente à Londres à 3 h. le mercredi 20 novembre (.1 AN, 32 SHILLINGS LA SITUATION Mercredi, midi: L'armistice Les Belges, après avoir vécu quatre aimées d'angoisse et _de privations de toutes espèces, vivent aujourd'hui des heures de joie profonde qui les dédommagent un peu de leur triste existence passée. Dans tout le pays les armées libératrices sont saluées avec enthousiasme, et un-accueil délirant est fait partout aux glorieux bataillons qui mirent fin au prix de tant de sacrifices à la terreur militariste germanique. / Le Roi et la Reine ont fait leur joyeuse rentrée hier à Anvers, dont toute la population fêta ce retour si longtemps attendu. Cependant nos soldats, par la prise des forts extérieurs du camp retranché, complétaient l'occupation définitive de notre importante métropole commerciale. Les éléments avancées de l'année belge sont entrés hier à Malines, Eppe-ghem et Vilvorde, et dans l'après-midi nos troupes ont réoccupé la capitale et ses faubourgs, étant partout l'objet de manifestations enthousiastes. Il est officiellement annoncé que nos souverains feront leur entrée triomphale à Bruxelles. le 22 novembre prochain. Les unités britanniques, françaises et américaines, ont continué leur promenade militaire vers le Rhin, sans autres incidents que les démonstrations dp joie de la population civile, qui en dépit de la pénurie des vivres 'fait <r«ba!ffiSSnraè' distributions aux troupes. LSUjnatériî?! abandonné et le nombre d© prfflSSwéaii^ libérés qui retournent vers les lignes alliées, augmentent sans cesse. Les troupes françaises avançant en Belgique, ont atteint mardi la ligne Bourseigne-Vieille Rienne, tandis que les Américains se sont, arrêtés sur la ligne Stalle, Saint-Leger, Longwy, Audun-le-Roman-Briey, leur prochaine étappe devant les transporter au cœur du Grand Duché de Luxembourg. Sur la droite de la 3e armée américaine, des unités françaises se sont avancées jusqu'à Sarralbes, et leurs avant-. gardes ont atteint le front Kiereberg-Hemmorleng- Saverne-AHenvillers-Vau-gen. L'entrée dans Saverne a été conduite par le général Girard. A l'occasion de la prise en possession de Metz, le général Pétain, commandant en chef des armées françaises, a été élevé, sur la proposition de M. Clemenceau, au grade de maréchal de France, en reconnaissance de la part décisive prise par ce grand soldat à la victoire. Le nouveau maréchal à fait son entrée solennelle dans Metz hier, à la tête de la 10e armée, commandé en l'absence du général Mangin, victime d'un accident de cheval, par le général Lecomte. Le général Mangin manquait évidemment à la fête admirable faite aux merveilleux soldats de France rentrant dans la capitale de Lorraine. En Alsace, les bataillons français ont été acclamé avec un semblable élan, à Colmar, qui a également été officiellement réoccupé hier. Les troupes italiennes marchent, elles aussi^ vers la ligne qui fut établie par le traité d'armistice austro-italien. Elles sont entrées avant-hier dans Tarvis et avaient atteint, oe même jour, la ligne Novaeco, Ortalez, Idria, Zoll. En Russie, les troupes britanniques sont rentrées dans Bakou, le 17 novembre, où elles-ont été accueillies avec une grande cordialité, surtout de la part des classes pauvres. s Avec une louable franchise habituelle le gouvernement britannique a déposé hier, à la Chambre des Communes, un bilan détaillé de- .^eites subies par l'Empire au cours de la guerre. La glorieuse victoire fut chèrement payée par l'Empire britannique: 559,612 morts et tués, dont 32,769 officiers; 1,833,345 blessés, dont 83,142 officiers; 326,695 prisonniers et manquants, dont 10,846 officiers, soit au total la mise hors combat de 2 millions 719,652 hommes, rien que pour les troupes envoyées sur le front occidental. Pour l'ensemble des fronts, l'Empire a sacrifié 3,049,991 de ses enfants, se dénombrant comme suit: 658,704 morts et tués, dont 37,876 officiers; 2,032,142 blessés, dont 92,664 officiers, et 359,145 prisonniers ou manquants, dont 12,094 officiers. Quelques petites unités de la flotte allemande seront livrées aujourd'hui, tandis que les navires plus importants feront leur reddition demain. Des bâtiments de guerre français sont arrivés au large de l&osjth, pour assister la flotte britanni- B"- »• que dans la réception des vaisseaux ennemis, qui se fera en présence du Roi George, de la Reine Mary et du Prince de Galles. Bien que la reddition des submersibles ne doit avoir lieu que dans cinq jours, un télégramme de Copenhague nous annonce que des détachements de sous-marins ont déjà quitté Kiel à destination de l'Angleterre. Avant son départ pour sa visite à la grande flotte, le Roi George a lu hier après-midi, devan' 1 i«ux Chambres réunies, une adre « son peuple. Le Souverain a rendu un chaleureux hommage à l'œuvre gigantesque des troupes britanniques et de leurs chefs, à la collaboration loyale et sans réserve des Dominions et à l'effort merveilleux des Alliés de l'Empire. Il y a fait également appel à la bonne volonté de tous ses sujets peur la création d'une Grande-Bretagne meilleure et.à la persévérance des sentiments d'union qui ont animé son peuple pendant ces quatre années de guerre. Nous reviendrons sur cette proclamation, qui au point de vue britannique comme point de vue de toutes les nations de l'Entente, aura une répercussion profonde sur l'avenir. On annonce officiellement que le président Wilson compte se rendre en France dans les premiers jours de décembre, dans le but de prendre part à la discussion des points principaux du Traité de la Paix. Il est toutefois peu ''pjpbable qu'il assistera à la conférence, j».Vi se tiendra décidément à Versailles, jusqu'à sa conclusion. M. Lloyd George a envoyé' une dépêche à M. Wilstm, lui affirmant sa conviction qu'avec sa collaboration il ne doutait pas que la conférence amènerait le règne de la paix sur le monde, sous un régime de liberté gtvd§ saine démocratie. Entretemps, ainsi que nous le disions plus haut, les prisonniers de guerre et autre® libérés affluent de toutes parts, et on signale l'arrivée de 10,000 de ceux-ci à Paris. Un grand nombre de ces hommes, par suite du mauvais traitement subi en Allemagne, sont dans un état de profonde dépression physique et morale. La vie des prisonniers en Germanie a, suivant les déclarations faites par 'les malheureux libérés, été un véritable enfer, principalement pour les internés britanniques. Nous doutons cependant qu'elle ait pu être aussi terrible que celle qui fut reservée aux Serbes prisonniers des Bulgares. Le correspondant , du "Times" à Sofia envoie à ce sujet une lettre édifiante, dans laquelle i.1 révèle que sur 100,000 Serbes internés, 53,000 seulement ont survécu aux mauvais ■ traitements qui leur ont été infligés. Au seul camp d'Haskovo sur 8,000 prisonniers 5,000 sont morts. Après un si bel exploit, nous pensons que les Alliés n'auront pas la moindre considération pour des revendications des dignes sujets de l'ex-tsar Ferdinand. Un télégramme de Prague annonce la constitution définitive de la République ! Tohëco-Slovaque, dont le professeur Ma-saryk a été proclamé Président. Au cours de sa première réunion, l'Assemblée Nationale a également nomihé le Dr Kraroarzh premier ministre et l'ancien député au Reichsrath de Vienne, M. Franz Tomasch, a été désigné à la présidence de la dite assemblée. Le Grand-Duché de Luxembourg est également à la veille de changer de régime. La Chambre des Députés a, en effet, décidé de recourir au référendum pour savoir quelle forme devra prendre désormais le gouvernement de la nation, et jusqu'au moment où ce choix sera fait, la Grande-Duchesse régnante ne pourra plus prendre aucune part à la direction des affaires de l'Etat. La situation politique en Allemagne semble se "tasser" de jour en jour davantage, la crainte des éléments avancés faisant disparaître toutes les divergenoes entre les fractions des partis dits "bourgeois." C'est ainsi que les partis progressiste et national-libéral ont fait leur fusion, tandis que les conservateurs allemands et les conservateurs libres se sont réunis en un seul groupe. D'autre part, un télégramme de Berlin nous apprend qu'au cours d'une séance à huis-clos des Conseils des ouvriers et soldats réunis, une résolution a été adoptée à l'unanimité condamnant Lieb-knecht et décidant de l'expulser s'il continuait sa propagande dans les casernes. Cette décision nous fixe sur la valeur de l'influence de la démocratie des majoritaires socialistes allemands et, du même coup, nous affirme que les éléments ex- ' I trêmes qui rêvaient le règne du Bolshé-visme en Allemangne se méprenaient singulièrement sur l'esprit de discipline du peuple germanique. L'ENTREE 00 ROI A AMERS Au son des cloches de la grande cathédrale et aux acclamations d'une foule énorme, le Roi a fait, hier mardi, son entrée solennelle dans la ville d'Anvers. Il est arrivé par le pont de la Tête de Flandre et, avec la Reine, a parcouru les rues de la vijle dans une auto ouverte. L'accueil fut aussi enthousiaste qu'à Bruges et Gand. On ne peut s'empêcher de rapprocher la joyeuse cérémonie d'aujourd'hui de l'état de la ville en 1914, alors que les obus éclataient au-dessus d'elle, que les rues n'étaient parcourues que par de rares passants, se coulant prudemment le long des maisons. Anvers a été relativement peu abîmé parle bombardement de 1914, bien qu'en divers endroits, et notamment d'un côté de la cathédrale, près de la, Place Verte, il existe de grands vides, où de nombreuses (maisons ont disparu. La Place de Meir n'a pas souffert et une foule immense s'y trouvait hier pour acclamer le Rci. Physiquement, dit le correspondant du "Daily Chroniole," la population d'Anvers n'a pas souffert de la guerre, mois sa joie d'êt^re libérée, son enthousiasme pour le Roi, les histoires que ru-ontent les habitants prouvent à souffisance qu'elle,a souffert moralement. , Des milliers de personnes ont été envoyées en prison pour des offenses légères ou pour avoir refusé de payer des amendes. C'est dans la nuit de vendredi dernier que les derniers so'dats de la garnison allemande quittèrent la ville en bon -ordre." "lis ont aba,ïuomié de grands dépôts de marchandises dans le port, et 54 de leurs navires s'y trouvent encore avec de nombreux navires britanniques. La Descente de Croix de Rubens, qui avait été descendue dans les caves pendant le bombardement de 1914, a repris sa place dans la cathédrale. L'enthousiasme est énorme. NOUVELLES OE BELGIQUE A Bruxelles Bruxelles est en pleine fièvre et se prépare a recevoir le Roi et la Reine avec un immense enthousiasme. D'après des dépêches reçues au Havre en y construit des estrades sur le passage royal. Le souverain entrera à cheval dans la ville ayant le duc de Brabent à sa droite. Il sera suivi d'un brillant état-major dans lequel figurera en tête le général français Dégoutté, entouré de généraux belges, français et anglais. La Reine et la princesse Marie-José se trouveront dans le carrosse royal traîné de six chevaux. Le prince Charles, en marin, figurera certainement dans cette joyeuse et splendide entrée. Il se peut qu'il soit à cheval à la gauche de son père. Toute la ville, paraît-il, est déjà entièrement pavoisée; il y aura des portiques et des arcs de triomphe. Rentreront à Bruxelles avec les souverains les troupes de la 6e division commandées par le brave général Bornheim, une physionomie bien bruxelloise. Il est question d'une illumination générale de la ville, et déjà l'on vend par milliers des lanternes vénitiennes. La capitale entend célébrer triomphalement la victoire de nos soldats, le retour du Roi, et la libération de notre territoire. ' Le nouveau cabinet belge Le nouveau cabinet belge sera composé comme suit: 6 catholiques, 3 libéraux, 3 socialistes. M. Léon Delacroix, président du conseil; MM. De Gaiffier, Ruzette, Renki , de Broqueville, Har-mignies représenteront d'ans le cabinet l'élément catholique; MM. Hymans, Masson et Paul-Emile Janson, l'élément libéral; MM. Vandervelde, Wau-ters et Anseele, l'élément socialiste. M. de Gaiffier est actuellement notre ministre à Paris; M. Ruzette fut gouverneur de la Flandre Occidentale; M. Ren-kin est l'actuel ministre des colonies; M. de Broqueville fut pendant plusieurs années, avant et pendant la guerre, chpf de cabinet; M. Harmignies, députe de Mons, est vice-président de la Chambre; M. Hymans, leader libéral, est ministre des affaires étrangères; M. Masson, député de Mons, et M. Paui-Emile Janson, député de Tournai, comptent à la tête du banc libéral; MM. Vandervelde, député de Bruxelles ; Wauters, de Huy, et Anseele, de Gand, constituent le triumvirat des leaders socialistes. M. Wauters était directeur du "Peuple" avant la guerre. M. Léon Delacroix Le chef du futur cabinet national, M. Léon Delacroix, appartient à la nuance modérée du parti catholique, mais il n'a jamais été mêlé aux luttes politiques. Il avait la réputation d'un jurisconsulte de grand talent, et lors du procès provoqué par l'héritage de Léopold II, il plaida en faveur de la princesse Louise. Sa dialectique fut remarquée. Les Delacroix, croyons-nous, sont d'origine wallonne. M. Léon Delacroix est connu pour son caractère affable, et au Palais il ne comptait que des amis. Son frère, M. G-eorgtes Delacroix, avocat également, est très connu au Barreau.. Au premier abord l'on a été quelque peu étonné en apprenant que M. Léon Delaoroix était désigné pour les hautes fonctions qu'il va occuper, mais si l'on réfléchit l'on admettra parfaitement qu'à la tête d'un ministère transitoire chargé de faire les élections, un homme n'ayant pas figuré dans -les batailles politiques était indiqué. Le nouveau ministère sera-t-il constitué immédiatement ou lundi ? On né sait encore. APRESTA LIBERATION Nous apprenons" de source sûr© que le gouvernement a pris contact avec les représentants autorisés de toutes les provinces belges. La nation tout entière, sans distinction de parti, communie dans les sentiments de patriotisme les plus élevés et de loyalisme envers le trône et toutes les institutions nationales. Tous les Belges sont unis dans le but commun de reconstituer la patrie, ses organismes politiques et sa prospérité. Le Roi ouvrira la session parlementaire ,v«r>. dredi, 22 novembre, jour où Sa Majesté fera son entrée solennelle dans Bruxelles reconquise par nos troupes après évacuation par l'ennemi, évacuation qui s'est terminée lundi. SAVANTS FRANÇAIS ET SAVANTS BOCHES Les Boches d'avant-guerre avaient réussi le monumental tour de force de mauvaise foi d'écrire l'histoire de la chimie sans citer le nom de Lavoisier, celle de la bactériologie en oubliant Pasteur. Dès lors, on pouvait supposer quelle serait leur attitude vis-à-vis de nos savants si jamais une occasion se présentait pour eux de les traiter de vainqueurs à vaincus. La façon dont ils se sont conduits à Lille n'a pas démenti ces prévisions. Trois jours après l'occupation, le professeur Pfeiffer-—-• qui découvrit jadis le microbe de l'influenza — se présenta en grand uniforme à l'institut Pasteur. Ses enfants, l'année précédente, étaient venus y passer leurs vacances. Il était accompagné de deux assistants, dont l'un, le docteur Koch, neveu du célèbre médecin à qui on doit la découverte du bacille de la tuberculose, avait travaillé pendant plusieurs mois à l'institut et en connaissait les moindres recoins. Le docteur Calmette les accueillit cordialement, mais froideïnent: "Mon cher maître, désolé!... —- Inutile, la partie n'est pas jouée. Que voulez-vous ? — Nous avons besoin de sérum pour notre armée. — J'en ai juste assez pour la population civile. — Tant pis! C'est la guerre..." Le docteur Koch coupe court à toute conversation. Derechef, il commence la visite de l'établissement, armé de sa lampe électrique de poche, va droit à la glacière, l'ouvre, estime d'un coup d'œil la quantité de sérum en stock et dit simplement à son ancien compagnon de laboratoire, M. Guérin, chef du service des sénims et vaccins, qui l'accompagnait: "Je prends tout !" Il n'y avait qu'à s'incliner. Le surlendemain, irruption en masse de policiers armés. Ils immobilisent toutes les personnes présentes là où ils les trouvent. Mme Calmette doit stationner dans l'escalier, gardée par deux soldats baïonnette au canon. Les officiers procèdent à une perquisition minutieuse. On fouille partout, •on retourne tous les papiers du bureau du docteur Calmette. Celui-ci, indigné, interroge: "Mais qtie voulez-vous? Nous -cherchons si vous ne possédez pas une station de T.S.F. Puis c'est la guerre!" Et les recherches continuent. Soudain, avisant une cage d'osier, un officier s'écrie: "Des pigeons!" Il sem-pare des malheureux volatiles, qui avaient été inocnlés de tuberculose aviaire quelques jours auparavant par le fils du professeur Letulle, et leur coupe le cou sur la table du laboratoire. Puis, furieux, il s'écrie: "Vous avez gardé des pigeons voyageurs ; vous allez savoir ce qu'il en coûte!" Et il partit faire son rapport à ses chefs. Dès le lendemain, l'institut était gardé à vue. Mais voici que se présente à nouveau le professeur Pfeiffer, réclamant et faisent enlever deux autoclaves qui lu? étaiént nécessaires pour ses propres services. Le docteur Calmette, tout en protestant* contre cette rapine, en profite pour lui exprimer son indignation. Pfeiffer reste impassible. Il se borne à dire que le cas est grave. M. Guérin lui offre de pratiquer l'autopsie des pigeons. A sa stupéfaction, le savant allemand lui répond : "Oui,' mais devant moi!" On fait l'opération. Devant les signes cliniques évidents d© tuberculose, Pfeiffer déclare gravement: "Je vais vous donner un certificat!" Sur le vu de ce document, le gouverneur consentit à ne pas continuer les poursuites. Mais le docteur Calmette était maintenant considéré comme suspect, et l'ère des vexations commençait. Fréquemment il recevait une convocation de la polie© militaire lui enjoignant de se trouver à jour et heure- fixes à un poste de police de la ville. Là, on se bornait à lui dire brusquement: "Vous enverrez tant de flacons de sérum à tel endroit." Puis vint le recensement des chevaux servant aux préparations sérothérapi-ques. Il y en avait dix. On exigea auo, bien que non ferrés, ils fussent présentés chaque mois à la visite du vétérinaire, qui s'effectuait à l'autre bout de la ville. Un jour, le docteur Calmette reçut la viVte d'p.n nt c?v ■prof=T-s.ur Fraenkel, d'ïéna. Celui-ci, obséquieux, lui dit: — Je suis nommé directeur d'un hôpital ici et je viens vous saluer. Comment va Mme Calmette? — Je n'en ai pas de nouvelles depui3 quatre mois. Vos compatriotes l'ont emmenée en otage à Holzminden ! — Ce n'est pas possible ! Mais que va dire Berlin? Je suis l'ami du ministre de la guerre von Stein; je vous promets d'intervenir. — Comme il vous plaira. Trois semaines après, il revint : — Tous mes regrets, dit-il, mais il n'y a rien à faire. La mesure prise est une juste mesure de représailles. En Alsace, vous avez pris toutes les femmes et vous les avez emmenées en France dans les maisons de tolérance ! C'est le ministre lui-même qui m'en a donné l'assurance. Entre temps, le dépouillement du. matériel de l'institut continuait, sous prétexte de réquisitions. Autoclaves, verrerie,instruments disparaissaient peu àpeu. Le travail y continuait cependant sans relâche, puisque trente mille vaccinations antityphiques furent pratiquées par ses soins et que la région ne manqua jamais ni de vaccin ni de sérum jusqu'au moment du départ, où les trois chevaux restants — les autres avaient été sacrifiés faute de nourriture — furent, en pleine nuit, enlevés'et emmenés. Les autres établissements scientifiques ne furent pas mieux traité^, — en violation formelle de la Convention de La Haye. A la Faculté de médecine, tout le monde fut expulsé et on installa dans les locaux la direction des chemins de fer. A la Faculté des sciences, les professeurs Curlisse et Laguesse furent chassés de leur laboratoire. Leurs appareils, les poids et les balances de cuivre furent emportés.Et voici, pour finir, un exemple typique de la mentalité scientifique allemande. A l'institut Pasteur travaillait, à côté de M. Guérin, un chimiste boche chargé d'une recherche spéciale. Il voulut, à un moment, dire son admiration pour le professeur Lambling, qui enseigne à la Faculté de médecine la chimie biologique, et il ne trouva d'autre estimation que celle-ci: "Grand homme, votre compatriote Lambling, beaux travaux : il doit beaucoup manger et boire !" Demain comme hier, certes, la science n'aura pas de patrie. Mais nos savants, après cette douloureuse épreuve, ne se croiront plus tenus d'accueillir sans réserve et donner toute leur confiance à des hommes pour lesquels, sous le couvert d'uue culture souvent profonde, la Force reste la suprême loi. — (Le Journal.^ gge année Mo 2^5

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Toevoegen aan collectie

Locatie

Onderwerpen

Periodes