L'indépendance belge

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26 januari 1915
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s.n. 1915, 26 Januari. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 20 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/k93125rg4f/
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86ème aimée. No. 367. L'INDÉPENDANCE ANGLETERRE: ONE PENNY. BELGE. CONTINENT : 15 CENTIMES Administration et Rédaction, Tudor House, Tudor Street, E.C. TELEPHONE: CITY 3960. LONDRES, MARDI 26 JANVIER 1915. REGISTEEED AT THE G.P.O. T-> AS A NEWSPAPER CONSERVATION PAR LE PROGRES. SOMMAIRE. ^ q LA SITUATION : Mensonges allemands au sujet de la ba= c taille navale de dimanche—Navires marchands coulés— Stagnation des opérations sur les deux fronts — Succès britannique en Arabie—Importante note américaine—M. de Bethmàiin-Hollweg s'explique sur le " chiffon de papier"—La crise ministérielle portugaise. 1 La Franc-maçonnerie belge et les loges allemandes. Lettre de Russie.—J. W. B. Encore un crime allemand qui restera impuni. Faits menus, menus propos.—Bob. Sur le front.—P. N. F Echos. J , La vie à Liège. Liège l'Immortelle. Des Cigares pour Nos Soldats. Sous la Botte Allemande. La bataille des Flandres. Théâtres. Nécrologie. LA SITUATION. ! C Mardi, midi. Les deux derniers communiqués français sont encore plus laconiques que d'habitude. En ce qui concerne la Belgique, ils se bornent à signaler de légers progrès à l'est de Saint-Georges sans autres détails. Des informations de source particulière nous apprennent cependant que les Allemands, mettant à profit le refroidissement de la température dans les Flandres, activent leurs préparatifs en vue d'une bataille qu'on semble attendre et qui se développerait quelque part dans le secteur Lille-Nieuport. Des réfugiés venant de Belgique affirment que les villages au sud de Brugei; et d'Ostende sont bondés de troupes allemandes. Des groupes particulièrement apportants seraient concentrés dans les villages bordant les routes Roulers-Me-nin et Iseghem-Courtrai. Ces mouvements indiquent, ou bien que l'ennemi s'attend à un mouvement offensif des Alliés, ou en prépare un lui-même.Les seuls secteurs du front occidental clans lesquels l'infanterie ait été appelée à jouer un rôle prépondérant sont ceux de l'Aisne et de la Lorraine. A Berry-au-Bac, une attaque allemande a été repoussée et les tranchées contestées sont restées au pouvoir des Français. A Embermenil (Lorraine), nos amis ont surpris un détachement bavarois, qui a été fait prisonnier. Ailleurs, il n'y eut que des duels d'artillerie, dont le plus important comme résultat fut celui du côté de Saint-Mihiel, où l'artillerie française a achevé de détruire les ponts allemands sur la Meuse, ce qui ne manquera pas de gêner considérablement les mouvements de l'ennemi. Le communiqué allemand parle de fortes pertes françaises dans les combats en Alsace autour de Hartmannsweiler, où les opérations sont momentanément suspendues par suite du brouillard. Le bulletin de Pétrograd ne signale que des escarmouches sur la Vistule inférieure et des duels d'artillerie en Ga-licie et en Bukovine. Le communiqué autrichien annonce que les attaques russes, en vue de reprendre les positions perdues dans la vallée de l'Ung, ont été repoussées avec de grosses pertes pour l'assaillant. De la E même source on signale le bruit d'une r retraite des troupes russes au-delà de la ® Ziclona. 1 Mais on sait ce que valent les com- j muniqués autrichiens, faits plutôt pour jj contenir que pour éclairer l'opinion publique. ' Le critique militaire du Novoïé- i Vrémva" évalue à 50,000 hommes les r troupes autrichiennes concentrées dans 1 la région de Zakobeni et de Dorna Wa- c tra. Comme, d'autre part, les positions russes à Kirlibaba furent attaquées par r toute une division autrichienne, il faut ï èn déduire que l'ennemi est décidé— 1 pour des raisons politiques,, sans doute ' —-à-exécuter un'mouvement offensif ca- < pable d'impressionner la Roumanie qui J achève, sans hâte, ses préparatifs mili- s tairesT Dans le Caucase, les Turcs essayent une dernière fois d'arrêter les forces victorieuses russes. On signale l'avance victorieuse du corps expéditionnaire britannique parti du Golfe Persique vers Bagdad, mais les détails font encore défaut. La marche turque contre le canal de Suez se fait attendre et on se demande ' si les Turcs n'en resteront pas finalement à la menace. Signalons cependant ! la concentration sur la frontière du côté d'El Arish, d'une force arabe évaluée à S0.000 hommes qu'on suppose devoir participer à la marche à travers la péninsule de Sinaï. Signalons, à titre d'information, que les Allemands, dans leurs rapports-sur la bataille navale de dimanche, prétendent avoir coulé un croiseur anglais ainsi que, 'd'après les prétendues observations d'un i de leurs aviateurs, deux contre-torpil-1 leurs britanniques ! L'Amirauté britannique ne s'est pas donné la peine jusqu'ici de démentir ces bruits. M. Bryan, secrétaire d'Etat des Etats-Unis, vient d'adresser à M. Stone, président de la commission des affaires étrangères, une lettre des plus importantes dans laquelle il réfute l'accusation de partialité portée contre le gouvernement des Etats-Unis à propos de son attitude à l'égard des belligérants. Nous aurons l'occasion de revenir demain sur ce document qui aura une répercussion sérieuse sur les relations anglo-américaines. LA FRÀNC-MAÇONNERIE BELGE ET LES LOGES ALLEMANDES. Un a-pel de Charles Magnette, Grand-Maitre National — De ux réponses incroyab es d:s Al emands. Riposte admirable du Senateur de Liege. On peut affirmer que toutes les forces d'Humanité et de Paix ont fait faillite., en Allemagne. Ce fut d'abord le socialisme, dont or connaît l'action incessante en vue d'as surer la paix du monde. Au-delà di Rhin, il n'avait exercé son action qu'i fleur de peau, et grande fut la désillusion de qeux qui avaient escompté h puissance des adeptes de l'Internationalt Contre la politique de conquête et de do mination du militarisme allemand. De la religion et dej ses plus hauts re présentants, on sait le cas qu'en ont fai tas Allemands. Rien n'a trouvé grâc( ; devant leur brutalité naturelle et héréditaire. L'aventure de Mgr Mercier, ie martyre et l'assassinat de prêtres de nbs plus humbles villages sont malheureuse-' ment là pour nous le dire. Au tour maintenant de cette grande i force de morale et de philanthropie t qu'est la Franc-Maçonnerie universelle • de voir ses principes essentiels de tolé-i rance et de bonté piétinés cyniquement ■ par les Allemands qui se réclament ■ d'elle. Dès le mois de septembre, Charles ■ Magnette, dont le beau caractère se ré-: vêle dans cette intervention, s'adresse : aux loges allemandes, croyant que sa oix d'homme sincère et droit y trouvera e l'écho. On lui répondit non sans mépris... omme il me l'écrivait dans une lettre ù l'on sent toute la mélancolie d'une ouce philosophie froissée et meurtrie. Mon ami re m'avait pas dit l'admi-able lettre adressée par lui en riposte, ille vient de me parvenir. Mais il faut re et faire lire toute la correspondance ue je n'ai pas hésité à livrer à la publi-ité dans l'intérêt supérieur de notre ays et de l'Humanité, car on ne mettra imais assez à nu l'âme vile des bour-eaux de notre patrie. DR. TERWAGNE. Voici cette édifiante correspondance : 27 septembre 1914. Le F. Charles Magnette, Grand-Maître du Grand-Orient de Belgique aux Grandes Loges d'Allemagne. Très chers et très illustres Frères, La guerre qui désole en oe moment l'Europe litière et remplit d'angoisse, le monde civilisé et ;s événements pénibles et terribles qui en sont la nite inévitable, doivent remplir de douleur le œur de tout Franc-Maçon. Car si le Franc-Maçon a le devoir essentiel d'ai-1er et de défendre sa patrie menaçée il doit en îême temps regarder plus loin et plus haut, ne as oublier qu'il professe le culte de l'humanité t que l'idéal serait que parmi les peuples comme armi les races, tous les hommes, ainsi que dans ds Loges, fussent des frères. ^ C'est dans Ces sentiments que je convie nos 'rères Allemands à envisager la situation et à l'aidçr dans la tâche que je voudrais entreprendre vec eux. Assurément, la responsabilité de la guerre ac-uelle ne peut être mise en question ni discutée : 'est un problème que la la Franc-Maconnerie n'a as qualité pour résoudre, ni même pour aborder, t les Francs-Maçons des divers pays intéressés ieuvent, dans la plus entière sincérité croire que 2 bon droit est^ du côté de leur patrie. Mais ce sur quoi tous les Francs-Maçons sans istinction doivent être et seront d'accord, c'est u'il importe, pour l'honneur de l'humanité tout ntière, d'éviter le retour des horreurs que dédorent tous les hommes civilisés, et ensuite, qu'il erait de la plus haute utilité de rechercher les inconstances dans lesquelles elles ont été com-nises.Pour atteindre ce double but, nulle institution t'est mieux oualifiée que la Franc-Maçonnerie. J'ai donc l'honneur de vous proposer d'abord L'adresser tant aux populations civiles des pays belligérants qu'aux armées en campagne, un appel •reèsa.n* et une invitation splonilelle à ne jamais e départir des règles de l'humanité, do celles du Iroit çles gens et du co^e de la guerre. Je vous demanderai ensuite de vouloir bien continuer, d'accord avec moi, une commission d'en-[uête qui ^ parcourra les régions où s'est dé-ouléo et où se poursuit la guerre, et oui, en s'en-ourant de tous les rénse1'«rnements utiles dre^era m rapport de ses constatations. Cette commission e composerait do délégués de Grandes Loges ap-jarte^ant à des pays y eu très, par exemple, un rrere Hollandais, un Suisse, et un Italien, et naturellement il s'y trouverait un Maçon allemand et m Maçon belge. Je suis convaincu Qu'une pareille commission •encontrera pour l'accomplissement de sa mis-lion, les concours très bienveillant des autorités n viles et militaires de tous le3 pays engagés dans 3e regrettable conflit. Je ne doute pas, très chers et illustres Frères, ïue vous Vpppr^ciez H pensée hautement et uni-juemen-t fraternelle et humaine qui me guide dans :ette cjrconstince. et j'aime » croire que vous voudrez bien soumeUre prompte^e^t ma proposition ut pouvoir maçonnique compétent pour en délibérer et mo faire part de la décision qui sera prise. Comptant fermement que cette décision sera fa-eora^le et vous en ^ner^iant d'avance. ie vous prie très chers et illustres Frères, d'agréer mes sa'ntations les plus distinguées et les pins fraternelles.CH. MAGNETTE. Les Réponses allemandes. Traduction de la lettre de la Grande Loge "L'UnionV : Darmstadt. le 7 octobre. 1914. Au très honorable Grand-Maître du Gr. Orient de Belgique. Très honoré et très aimé Fr... ' Votre lettre fr.. du 27 septembre 1914 m'est parvenue dans les premiers jours d'octobre par Francfort. Les vues que vous exprimez au début de votre lettre font le plus grand honneur à votre cœur iraternel: je les partage totalement. En ce aui re^rde le but que vous poursuivez, je ne puis me rallier à vous. Car où resta la Franc-maçonnerie belge, française et anglaise dans cette guerre çiui nous a été si criminellement imposée? Nous no connaissons pas la position qu'elle' a prise et ce ou'elle a fait pour l'éviter. Et, en admettant qu'elle ait, dç façon vraiment maçonnique, voulu empêcher éner-giquement la furie guerrière dans ses pays, qui, parmi les dirigeants sans conscience de ses pays politiques l'a entendue ou voulu entendre ? A quoi servirait dans ces circonstances un apoel à la population des pays en guerre et à leur armée? Les messieurs politiciens et généraux feront ce à quoi ils se croient autorisés par la nécessité d'airain. Un appel à l'humanité, etc. de nos dirigeants polit ques. de nos généraux et de leurs soldats est superflu. Ce sont des Allemands et les Allemands sont des hommes môme dans le combat le plus violent. Et des frères allemands, par un appel Eelcn vos vœux, feraient à. no3 hommes en campagne et aux Toures politiques re^oo-n^bleg l'injure d'avoir doute de leur humanité? Non • jamais je ne consentirai à faire cela. Par-là, peur moi la commi°sion dont vous avez sugsréré la création tombe do soi-même. J'ai la plus ferme confiance dans nos armées et la conviction qu'ils mènent humainement la guerre scélérate dirigée contre nous, et que nos organismes administratifs rétablissent humainement l'ordre dans les pays occupés. Après la guerre ce sera le devoir et l'affaire de la maçonnerie d'éclaircir les peup7es dans notre sens et de les remplir d'<\sprit maçonniaue. plus que jamais, pour empêcher le retour de temps aussi terribles et éviter oue des êtres s'abaissent encore, comme à notre effroi, nous avons dû le voir et l'entendre, au délà de nos frontières, de la part df> notabilités et de leurs- subordonnés. Dévouons-nous entretemps r>ar+out aux œuvres du véritable amour humain et divin. Je reste, appréciant pleinement vos bonnes intentions fraternelles, etc.. WILHELM STTSS. Traduction de* la note de Bayreuth, 8 octobre : Le fr. Magnette veut 1. Parvenir à empêcher les atrocités et 2 Connaître et rechercher les circpnstances dans lesquelles ces atrocités sont commises Ce problème, à son sens serait à résoudre par un appel pressant ou par une invitation solon-nelle. „ 1. A la population cultivee des pays en guerre. 2. Aux armées en camnaorne qu'elles ne dérogent jamais aux règles de l'humanité, du droit des gens et du code de la guerre. Le Fr. . Magnette croit arriver à la solution pratique de ce problème par l'institution d'une com mission d'enquêtev qui parcourra les régions où 3'est déroulée et où se poursuit la guerre et qui dressera rapport des constatations taites. Telle est la portée de sa lettre. Le vœu qui y est exprimé repose pleinement sur des vues et des desseins maçonniques, mais la question se pose, si ces desseins peuvent être réalisés maintenant, c'est-à-dire, s'ils peuvent être pratiquement mis à exécution. A la solution ac- , tuelle de ce problème s'opposeront des courants dangereux, car nous savons que les atrocités des ennemis de l'Est et de l'Ouest sont à imputer aux Drdres directs d'officiers de haut grade ou au travail d'excitation de prêtres fanatiques. En conséquence je tiens pour impossible d'intervenir à présent effectivement, sans compter qu^il n'est pas exclu que cette commission pourrait être suspecte d'epionnage. Le Fr. Magnette croit qu'une pareille commission rencontrait le cc>n-cours bienveillant des autorités civiles et militaires. C'est une conviction forte contre laquelle se dresse le jugement né d'une réflexion paisible. Pour le surplus, nous savons que nos troupes a'ont pas commis de cruautés. Les mesures sévères ît impitoyables qui durent parfois être prises lusqu'à présent furent provoquées par la conduite de la population ennemie. Que sont des cruautés en temps de guerre? Sans doute pas les mesures imposées par l'âpre nécessité à nos troupes contre les francs-tireurs et leurs repaires? Des cruautés ont été commises par des Belges, des Français^ et des Russes, lorsqu'ils éstropiè-rent des blessés sans défense, les enterrèrent vivant, lorsqu'ils assassinèrent sans raison des femmes et des enfants et incendièrent de3 villages. Des cruautés ont été commises par ces nations tout entières lorsqu'elles firent usage de balles dum-dum et employèrent traîtreusement le drapeau blanc. Nous connaissons trop bien la discipline de nos soldats allemands pour les croire capables de pareils actes. Malheureusement on le^ accuse de ces cruautés : les nouvelles mensongères des journaux anglais et français s'y emploient. La reine des Belges même, une princesse bavaroise, a accusé nos troupes d'atrocités et a adressé plainte auprès du président de la République d'Amérique. Elle ne connaît ces accusations que par les journaux en question, les rapports de notre état-major et dp nos journaux n'étant pas communiqués aux habitants de là-bas : le mensonge reste exister et trouve finalement créance générale. .Que le fr.. Magnette s'adresse aux blessés et aux pr*3onni€rs tombés aux mains des Allemands et leur depiande s'il y a des motifs de protester contre l^s cruautés des Allemands. Les considérations de notre fr. belge reposent incontestablement sur de pareils rapports mensongers des journaux anglais et français, sans quoi, il aurait en premier lieu à s'adresser aux Loges anglaises et françaises pour exiger d'elles de répandre les règles de l'humanité. Si le fr.. Magnette pouvait imputer un seul^ cas de cruauté inutile ou d'atrocité à nos guerriers allemands, nous eerions obliges > un travail en commun djt/ns le sens maçonnique. En premier Heu, il y aurait à faire comprendre au fr. Magnette que ses vues sur les troupes allemandes et leur conduite, pour autant ou'il s'agisse des règles de l'humanité, reposent sur des. informations erronées. Ce ne serait vraiment pas une tâche ingrate pour la Loge si de cette manière il y avait moyen do lutter contre les horripilantes nouvelles mensongères de nos adversaires. Malgré mon vœu le plus vif. le plus sincère que nos troupes puissent rester animées d'humanité et d'éouité dans les' pires situation® et prouver pays ennemi que la culture allemande a jeté des racines saines dans toutes les couches de notre peuple, je mets en garde contre la recommandation à nos troupes dans les temps actuels de sensibi-^ lité et de bonté de cœur. L'attitude et la conduite perfides de nos ennemis ne le méritent vraiment PaS' KESSELEINû-. Grande Loge Zur Sonne. Bayreuth, 8 octobre 1914. Le Frère Charles Magnette, Grand-Maître du Grand-Orient de Belgique. Aux resp . Grandes Loges de l'Empire d'Allemagne. Très cliers et très illustres Frères, La lettre que j'ai eu la faveur d'adresser sous la date du 27 septembre écoulé aux neuf grandes Loges d'Allemagne, m'a valu deux réponses : l'une de la Grande Loge de Darmstadt, l'autre de la Grande Loge de Bayreuth. La première revêt la forme d'une lettre fraternelle, la seconde constitue une simple note objective. Toutes deux déclinent la proposition dont je m'étais fait l'organe. J'ai toutes raisons de croire que toutes les autorités maçonniques allemandes auxquelles j'adressais mon appel, ont été touchées par celui-ci. puisqu'il a dû leur parvenir par l'obligeant intermédiaire du Consulat d'Allemagne à Liège et de notre T. C. F. Bangel, de Francfort-,sur-mcr, à qui j'adresse l'expression de ma gratitude pour cette transmission. Je ne puis donc que considérer le silence des sept-Grandes Loges qui n'ont pas jugé à propos de me répondre, comme un rejet des propositions que contenait ma lettre et agir en conséquence. Je considérerai aussi que les raisons, alléguées par les deux grandes Loges qui ont bien voulu me répondre, sont également celles qui ont déterminé les autres à m'opposer le refus tacite que constitue leur silence. 11 est de mon devoir d'examiner ces raisons et de faire remarquer à nos F.F... allemands la faiblecse des arguments qu'ils m'opposent. Tout d'abord je dois remercier mes ill. Collègues des Grandes Loges de Darmstadt et de Bayreuth de ce qu'ils ont bien voulu reconnaître que ma proposition était uniquement inspirée par des sentiments maçonniques sincères et profonds. 11 ne me reste donc qu'à rencontrer les motifs pratiques qui les empêchent de donner à ces sentiments, une manifestation extérieure et efficace. On nie demande où se trouvait, au moment où ! l'on déchaînait sur l'Allemagne cette guerre scélérate, la Maçonnerie de Belgique. d'Angleterre et de France. Evidemment, ce n'est point le lieu ni le moment de discuter si cette déplorable guerre a été déchaînée par l'Allemagne, ou contre elle. Qu'il me suffise de dire, sans vouloir me prononcer officiellement dans cette grave question, que la violation de la neutralité be'ge était annoncée depuis de longues années, oue des autorités militaires la considéraient c^mme inévitable, et oue bea-ucoup fi'Allemands estimaient que. si la guerre ne se f"icait pas en ce moment, le renforcement de la puissance militaire de la Russie, de la France, et même de la petite Pelgique, aurait rendu, dans un avenir très r>rocha;n la lutte plus que chanceuse pour l'emoire allemand. Et l'on pourrait rappeler que l'Allemagne n'a nas voulu adhérer à la proposition d'une çonfé-re^e des puis^a^es eurooéenr^ -V n solutionner le conflit qui s'était élevé entre l'Autriche-Hongrie et la Serbie, et dont l'aggravation p été l'occasion, sinon la cause, du colossal combat international qui secoue, en ce moment, l'univers tout entier. Mais le terrain du débat n'est pas là, et i» ne veux ri-en indiquer de plus, dans cet ordre d'idées : i'ente^ds me cantonner sur le domaine purement maçonnique. Je n'ai donc t>as à répondre de l'attitude de la Maçonnerie anglaise ni de celle de la Maçonnerie fra nçaise. Grand Maître de la Franc-Maconnerie bplsre, je déclare et j'affirme solennel1 ement, et sincèrement qu'eue a constamment, et de toutes se^ forces, combattu ce fléau abominable que constitue la Dans nos conseils politioues. la Franc-Maçonnerie n'a aucune action directe, pas r>lus d'ailleurs, je le sais, que dans les oays de l'Empire. Et. eût-elle pu faire sentir une influence sérieuse et à supposer, par impossible, que cette influence eût pu s'exercer dans une direction contraire à celle que voulait suivre l'unanimité de la nation belge, encore est-il.que la soudaineté des événements l'eût empêchée de tenter utilement un effort quelconque. • Il ne faut pas oublier que la Franc-Maconnerie belge célèbre chetque aanée en une séance solen nelle, la Fête de la Paix, commémorative de 1a premiers Conférence de la Haye. Il ne faut pas oublier que, le premier parmi les Puissances Maçonniques, le Grand Orient de Belgique avait décidé de se taire représenter officiel-Lemcnt a là réunion Maçonnique internationale, pour la Paix, qui devait se tenir cette année meme. du 11 au 19 août, à Francfort-sur-le-Mein, 3t a laquelle avaient adhéré plus de soixante vénérables de .Loges allemandes. Au surplus, je ne sache pas que des discussions 3e soient elevees au sujet de l'attitude respective les adversaires, sur le territoire anglais, français 3U allemand, et c est précisément dans la pauvre Belgique qu'ont été commis les excès et les atrocités qui ont ému mon cœur d'homme et de ma ?on. Je ne doute pas enfin, bien que n'ayant aucune qualité pour engager qui que ce soit à cet égard, lue les Maçonneries anglaise et française ne soient toute disposées à se prêter à une enquête sérieuse et impartiale siyr les faits qui ont atterre le monde civilisé. C'est sur ces faits eux-mêmes, sur leur gravité respective, sur la responsabilité de leurs auteurs, ïue porte le désaccord. J'avais espéré et je crois encore, que ce désaccord pourrait être aplani par l'acceptation de mes propositions. » En effet, je constate que vous considérez comme icquis et fermement établi que, de tous les faits regrettables qui se sont passés, la responsabilité comme celle de la guerre elle-même, retombe sur les ennemis de l'Allemagne. Or, c'est là toute la question: elle n'est pas résolue, même par une affirmation énergique; elle reste à résoudre. Je ne mets pas en doute un seul instant ni votre conviction, ni la sincérité de vos affirmations, irais je veux dire simplement ceci: Vous n'avez pas vu, vous n'avez pas entendu. Vous vous êtes fiés à des allégations, à de6 récits, à des comptes-rendus de journaux. Vous n'avez entendu qu'une voix, qu'une cloche, qu'un son. Et vous vous prononcez. Ne savez-vous pas cependant que le bon juge "ne se décide et ne rend sa sentence qu'apfès avoir écouté toutes les parties en cause? Ne croyez pas que nous, ici, nous soyons suggestionnés et trompés par la presse des pays alliés D'abord les journaux de cette presse ne nous parviennent que. rarement et difficilement, et ensuite les organes Je la presse allemande circulent et sont lus abondamment dans notre pays. Nous .avons donc des éléments de comparaison, de critique et de jugement. Et néanmoins, je ne veux pas me prononcer, je ne veux pas formuler de condamnation. Celui qui a la faveur d'écrire les présentes lignes, a vu lui-même, il a entendu de ses oreilles, il sait par lui-même. Et malgré cela, il réservait son jugement, il ne demandait qu'une chose : c'est qu'on fît contradic-toirement Ja lumière, uno lumière impartiale, éclatante, complèto qui fût projetée dans tous les sens, qui ne laissât rien, aucun fait, dans l'ombre. * Pourquoi refuser cette lumière? craignez-vous pas d'entendre dire oue, si vov'-> ne la voulez pas, c'e3t que vous en avez peur? Vous me dites aussi que vous ne croyez pas les soldats allemands capables des excès qui leur sont reprochés. Evidemment, nous respectons votre conviction à cet égard, mais encore une fois, puisqu'il .y a en seiJ3 contraire des affirmations et des témoignages, pourquoi ne pas vous prêter à une vérification contradictoire, aisée à faire, et qui ferait dans votre croyance, éclater, sans contestation possible, l'innocence de vos soldats? Je n'ai, quant à moi. nulle crainte oue l'on puisse, de part et d'autre, incriminer d'espionnage la commission qui procéderait à ces constations et vérifications : la qualité des hommes qui seraient choisis, et leur parole d'honneur, répondraient de leur discrétion. Pas davantage, on ne pourrait regarder comme une offense, les exhortations qui seraient adressées aux troupes en campagne. Chacun sait hélas, que la guerre provoque inévitablement le3 pires violences, que les meilleurs et les plus doux se laissent souvent aller, dans l'ivresse guerrière, à des excès qu'ils n'auraient jamais commis de sang-froid ni dans la vie civile ordinaire. Et d'ailleurs, cet anpel à J'humanité des combattants et des populations civiles, aurait été adressé à tous, sans distinction, et cet+e eréné-raîité lui aurait enlevé tout caractère offensant, s'il avait jamais nu le revêtir. Pour terminer, il me reste à examiner un dernier point de vue auquel vous vous placez pour déclarer ma proposition inacceptable. Autant que vous regardez comme impossible que des troupes allemandes aient pu se livrer à des atrocités, pillages et dévastations, autaait vous ten,ez pour certain que les populations belles ont commis, vis-à-vis-de cc3 troupes, une série d'actes de barbarie et de cruau+é tels que ceux que vous citez dans votre réponse. A mon tour, je dois protester contre ces accusations qui tendent à représenter mes compatriotes comme des êtres sauvages et barbares. Au contraire, notre peuple est, dans son ensemble, laborieux, simple, brave, honnête, et bon. Le dévouement et la pitié sont, aussi bien dans la classe ouvrière que dans les couches supérieures de la société, des qualités dominantes, dont les preuves abondent. La criminalité n'y est pas plus développée que dans d'autres pays, au contraire. Quant aux tirailleurs ou francs-tireurs, ils n'ont jamais existé que dans l'imagination de ceux quJ avaient intérêt à y faire croire. Que des citoyens belges, non-militaires, peu au courant des lois et usages de la guerre, voyant d'une heure à l'autre leur pays envahi, leurs biems et leurs personnes menacées, avant que les pouvoirs publics aient même pu leur faire connaîtra les recommendations et prescriptions relatives à l'état de guerre. Que d'autres appartenant à la. Erarde civioue non active et non pourvue d'uniformes ou de signes distinctifs, aient fait usage d'arme contre les troupes régulières allemandes, je ne veux_ pas le nier, pas plus que je n'entends le reconnaître. Mais le fait est possible, et il pourrait s'expli-ouer. Toute la ouestion est de savoir si ces incidents ont été réels, s'ils ont été assez fréquent* et assez graves pour justifier les répressions terrines qu'ils ont provoquées. Ne puis-je pa* rapDe^r que dans un grand pays, voisin et allié du vôtre, un chef de bandes de tirailleurs est devenu un héros national, et que l'Autriche-Fo^ffrie a élevé une s+atue à Andréas Ho<er dans l'une de« ori-ncipales cités de l'Emnire? Ou'un tableau admirable reproduit dans toute l'Allemagne à des centaines de milliers d'exemplaires. représente Andréas Hofer à la tête de ses pavsans. se 4 faufilant l'arme à# la main, pour surprendre l'ennemi? Que l'Allemagne eut au**si son Andréas Hofer? Que si Napoléon 1er prit de sévères mesures de répression, on pouvait croire, qu'en un siècle, le droit de la guerre s'était hu-; manisé? • Quoi qu'il en soit, ces recherches eussent été de la '"ompéte^ce de la commission propesée. Cette commission aurait eu aussi à porter ses investigations sur les prétendus actes de cruauté dont se serait rendue coupable la population civile de mon pays. Nous serions ainsi sortis des accusations values. dénuées de preuves et de précision, qui ont été articulées contre le peuple belge et nous au-rions ou bien pu faire justice de calomnies ou bien dû reconnaître et blâmer les actes commis Mais, jusqu'à ce que la preuve en ait été faite, vous comprendrez que la population belge proteste et s'indigne contre ces légendes d'yeux crevés. de seins coupés, de blessés achevées, de médecins ou de sœurs de charité lâchement assassinés. etc., etc. Déjà d'ailleurs, il semble que la vérité commence à se faire jour et à reléguer dans l'ombre ces contes bleus., ou rouges, qui feraient sourire, s'ils n'avaient coûté tant de,larmes et de sang. C'est, outre certaines réserves timides de la presse allemande* .la protestation du grand jour-

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