L'indépendance belge

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08 december 1918
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s.n. 1918, 08 December. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 29 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/jd4pk07z72/
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Dimanche 8 décembre 19Σ ÏO centime: SÔ* année L'INDÉPENDANCE BELGE TÉLÉPHONE i Direction I» •• M N M H A 227S Administration B 73 Rédaction. • • M •• M N B 75 AdresM tâégrapLîqna t LINDEBEL - BRUXELLES Fondée en 1829 ADMINISTRATION ET RÉDACTION : RUE DES SABLES, 17 ABONNEMENT « BELGIQUE i Un an» 24 fr. j sis moi», 12 fr. s trou mois, 6 francs. ÉTRANGER t Un an, 40 fr.) six mois, 22 £r.| trois mois, 12 francs. Le " No man's Land" de t'Vser Des archéologues, des poètes, des ame teurs de pittoresque ont déjà réclamé 1 conservation des ruines de la guerre, cou •m© témoignage des horreurs de celle-ci, con me leçon péremptoire de haine et souveni de piété. Quelques restes de nos églises de l'y se pont d'une beauté et d'une désolation qu tout de suite, écartent les prétentions de rebâtisseurs. Cependant, notre ciel, noti lumière ne donneront jamais à ces débri d'architectures, somptueux ou pauvres, ceti noblesse, cette extase des ruines du Mid Ijà, il semble que le soleil ait fait s'évap< rer l'âme douloureuse des pierres. Le soleil, disait Oscar Wilde, est l'ennen de la pensée. Timgad et les Baux ne penseï plus, ne souffrent plus ; nous ne les art i moi que de nos propres émotions; tandis qi nos petites villes détruites seront toujoui emplies de terreur. Elles n'inviteront pas la songerie mais à la vengeance, et les pie: res de Dixmude, de Nieuport et d'Ypre n'auront jamais pour le voyageur la grà( c indifférente de telle cité couleur de feuil] morte, peuplée de lézards et envahie ps des lavandes où il est agréable de créer de images. 2s on, la nature, chez nous, gardera au raines leur aspect pitoyable des premie] jours ; la moisissure, la mousse, les fleu] n'y ajouteront qu'une parure funèbre. Il serait pourtant présomptueux de déc der dès à présent do la préservation de c< souvenirs encore mouillés de sang. Mais prétexte d'un appel à la mémoire, d'un t moignage de la méchanceté des Allemanc nous paraît assez négligeable. Notre colère et notre haine, qui n'ont rie de vulgaire, sont assez fortes pour se pass< de prêche. La brutalité du Boche est entré toute bottée et casquée, à la fois dans la 1 gend© et dans l'histoire ; elle est dans l'an populaire, dans l'âme eles enfants, comn dans les livres et dans les plus graves préo eupations des hommes qui conduisent monde. ii y a, dans la Flandre maritime, ui suite de paysages dont il importe de fix< au plus tôt, par l'image et par la littératur les aspects fantastiques. La nature aura bien vite recouvert tout i qui fait là-bas, d'une plaine boueuse, plant de saules décapités et de roseaux gris, i spectacle d'une désolation effrayante. L'i différence d'une saison bien plus que le tr; vail des cultivateurs, viendra transformi ces terres aujourd'hui chaotiques. Les photographes et les peintres de Section Artistique de PArmée nous ont mp: tré, depuis quatre ans, des ruines, des mu de sacs, des abris, des batteries camo fiées, la Minoterie, l'inondation du Viei: Port de Knocke; les photos des aviaten nous avaient révélé tout le réseau d< "boyaux et des tranchées de l'ennemi, z delà du canal, du fleuve et du « no man land » marécageux. Mais, à présent, noi avons traversé celui-ci, nous avons fait découverte de cette terre d'effroi que «plus épouvantable cataclysme artificiel "bouleversée pendant des années. Le train d'Adinkerko à Bruges, et surtoi la route que notre génie a, en quelque heures, établie en face de Pervyse et q s'avance dans ce paysage de cauchema nous permettent enfin de connaître ce q fut notre champ de bataille. Des sacs de terre éventrés, les cercl d'eau des trous d'obus, des joncs et des r seaux lourds de la boue qui les a éclabou sés ; des sentiers que l'on devine sous l'ino dation aux potits troncs déchiquetés qui suivent à la queue leu leu, comme lés fants sins d'hier à la relève ; des carcasses d' vions, pareilles à ces squelettes de corbeai qui, l'hiver, jonchent nos routes d'Ardenn sous la neige, et à ceux des hommes et d "bêtes dans les déserts ; puis des blocs < "béton qui semblent tombés des astres dai ce limon et dans ce sable, des blocs que I Anglais appellent « boîtes à pilules », a tour desquelles nos soldats se sont batti et qu'ils ont culbutés; des abris de tô courbée, parfois un casque boche, rond luisant, qui ressemble à une tête de saurie émergeant élu marais; puis eles ruines e: eore, des arbres fusillés, des abris, des ca: tonnements, eles hangars, un aérodrom l'antre arrière, abandonné mais où ii res encore l'apparence d'un peu do vie et où l'c pénètre moins oppressé par cette vision e l'Yser dévasté. Ce sont ces paysages de novembre igil qu'il nous faut conserver par les mots et p; l'image. On nous dit que certains endroits pourvi de tranchées complotes, parapets gazonné murailles ele sacs, fossés et « fonds e "bain », étant propriété d'un châtelain, s iront preservés et gardés pour les touriste de bientôt. Mais c'est moins le travail e défense et d'attaque, que l'effet des comba qu'il importe de sauver de l'oubli, de sauv< aussi de l'imagination de ceux qui n'auroj rien vu. Aux beaux mois des années do guerr une végétation merveilleuse sortait de cet terre où il y avait du sang, de l'eau do me de la rouille, des charognes et toute la ch mie des gaz et des poudres. Sur le bord di trous d'obus, le sol retourné se fleurissa des plus joyeuses fleurs dos champs, ce qi formait, dans la boue du front, des couroi nés vivantes. Des parapets étaient couver de coquelicots en une telle abondance qu sous les bombardements, quand un obus v< nait labourer ces parterres sauvages et éclater, il neigeait des pétales rouges, pei dant plusieurs minutes, tout alentour. Au printemps prochain, il y aura peut-ôti des fleurs dans le « no man's land » de Flandres, et les peuples des canards rev nues iront nicher dans les abris du jas et el baclie. Les gens ele Cook, les parents c deuil, les marchands de eartes-postales < de souvenirs, les ingénieurs agricoles, ceu qui voudront détruire l'ipérite et le sel c ce marécage maruelit, les chercheurs de eu vre et d'acier, toute une foule viendra, peu être, animer ce pays aujourd'hui tout si lenco, mort et laideur grandiose. C'est un moment de la guerre que nou: devons noter pour l'histoire. Envoyons-: vite nos cinémas, nos photographes, Tno: peintres et nos hommes de lettres. De mieux connaître le sol, où nos solda ont vécu quatre années de leur jeuness i quatre années dont ils auraient pu tirer ta r de joie, tant de bonne folie, de bon trava ; de bonnes illusions, notre admiration gra dira pour eux et pour nous mêmes. Le Roi à Paris (De notre envoyé spécial) S ' e L En route Dans le train, 5 décembre, matin. Je ne sais quand cette première lettre arriv 11 ra à Bruxelles. Sans doute, lorsqu'elle pare it tra, des télégrammes — s'ils sont transmi s car les moyens de communication sont ince e tains — auront dit ce que sera cet après-mi ,s l'accueil réservé au Roi par la population p a risienne. Tout permet de prévoir qu'il se: très chaleureux, que nous allons assister à ui entrée triomphale. Paris va fêter en lui la B( !S gique et la Victoire, et la paix conquise, e la libération, la fin de la grande, de la longi 0 angoisse. ,r Depuis hier, depuis notre départ de Brux< 15 les, je me répète cela. Et, par moments, j' peine à y croire. Les décors traversés par n fre auto, entre Bruxelles et Bruges, constai x ment, évoquent la guerre : ce sont les grand 's routes mutilées de leurs vieux arbres; c'e 'S Assche en partie détruite par l'explosion d'i train de munitions ; ce sont, autour de Gan l- les traces, encore saignantes, du bombarc ■s ment, de la bataille; ce sont, partout, les c ' nons, le matériel abandonné par l'ennen ^ L'oppressante pensée demeure obsédante : guerre, la guerre!... Ls Cette nuit, dans le train qui a quitté Brug à 3 heures, nous dormons à peine. Nous : n pouvons iûen voir ; mais nous savons que no >r traversons les champs désolés et glorieux 3 la Wesî-Flandre, la plaine tragique de l'Ys< Il toute cette région jadis d'une si féconde "" exaltante splendeur, aujourd'hui vaste cin ie Hère. Notre demi-sommeil est hanté de visîo ie pathétiques, et dans notre mémoire se dres 3- l'image de morts, de beaux jeunes gens q Le nous avons connus, et qui spnt couchés ; Nous imaginons une plaine (fesormais luguh 16 et silencieuse, un pays d'où la joie est po longtemps bannie. On parle bas dans les metières. Nous sommes dans le demi-soleil, peuplé visions. C'est dans un rêve, évidemment, q ïe nous entendons ces voix! C'est dans un rê\ £e puisqu'elles chantent.... Voyons, voyons ; no ui sommes bien éveillés... Et ces voix chante 2, encore. D est quatre heures et demie. No sommes au coeur môme du cimetière. Le tra est arrêté. Regardons: Des ombres passent. < )r sont des soldats. Ce sont leurs voix que nô entendons, insouciantes, joyeuses. ta Un peu plus tard encore, nous entendro i- de claires voix de femmes modulant un : :s frain flamand. Il selnble que la gaieté règ j, encore dans la plaine. Les champs de bata le habités par les peuples victorieux ne so ^ pas lugubres. La paix venue, on y peut cha ,s ter. C'est pour qu'on y puisse être heures îs que nos jeunes gens ont donné leur vie. ;U Et ils ont afteint le but de leur sacrifl< 's Tout» tout maintenant va nous le eiire. Voici ls jour. Autour de Dunkerque, dans la du 1 uniforme, grise, transformée en un va* , camp aux innombrables barraquements bois et de tôle, où flottent des drapeaux a a glais et belges, des soldats de l'armée brita nique, de beaux gas grands et souples, p? ît fois des Annamites, au visage jaune, a is étranges yeux cachés dans la chair, surve lent des groupes de travailleurs. Et ces t vailleurs sont... mais oui, nous connaisso ! trop bien leur aspect lourd : ce sont de e 11 soldats allemands dont nous avons subi pe dant quatre longues années la présence ( 3S testée, l'autorité insolente. 0- Ils sont vaincus, nous sommes victoriei s- Et ne>us allons voir Paris acclamer le roi 6 n, Belges. L'angoisse est dissipée. Cette angoisse q 3 depuis si longtemps, nous pesait sur le coe s" et sur la raison, nous faisait vivre jadis u a" vie précaire, des événements provisoires. lx Je me rappelle le voyage du Roi à Par 3S en 1910, immédiatement après celui de BerU 3g Et je me souviens de l'arrière-pensée anxie se qui nous hantait alors, aux heures des i vues solennelles et des toasts pacifiques. Berlin. La parade brillante sur la plaine ÎS Tempelhof, par un radieux matin de pri 1- temps. Le kronprinz, son regard gris, coi îs et froid. L'énigme inquiétante de l'homme ■ Le trop grand pouvoir. Et puis, l'impression ef çant toute la lumière et toute la couleur, l'ii !n pression écrasante de ce défilé dominé, co: mandé comme par un moteur des machin< 2" des régiments lourds, automatiques, dans c 1_ uniformes maintenant avec obstination trop vieilles traditions. Je me rappelle l'a te goisse, l'évocation entêtée de la guerre mer ,n çante. [G Je revois, le dernier jour du voyage, pî sant, dans une auto, Unter den Linden, le P •> revenant seul de Potsdam, où il venait de vc ' longuement l'Empereur. Je revois son visa Lr insolitement grave, soudain vieilli, son rega pesant de préoccupation. ls Et puis je me rappelle, six semaines pl 3 tard, à Paris, la revue du 14 juillet, devant . ' Roi, le défilé de ces troupes souriantes et ; lègres, la sensation de l'élan. Et la questi* 3" que nous nous posions : où sera la force, da iS la puissante machine dont nous avions e le tendu le moteur à Potsdam, ou dans l'él; l,s commun de ces crânes volontés individuelle îr Car c'était toujours l'obsession du drame a lt quel nous serions immanquablement mêl< c'était toujours l'angoisse, l'angoisse do vingt années de notre vie, de notre labeur, f 3, rent empoisonnées. te Et maintenant, c'est fini. Le drame est t r nu, nous l'avons vécu. Et nous repartons po i' Paris, nous allons y fêter avec le Roi. av la France, la victoire commune. Nous n'avo plus d'arrière-pensée. Sur notre route, il y . des cimetières; nous en longeons un, intern ii nable, au moment où j'écris ceci près de Bo i- logne. Mais l'avenir est libre. Il n'y a plus ■ }S menace. L'effroyable moteur ne ronfle pli 3 II n'y a plus que l'élan, l'élan qui a fait 1 "[ prodiges dont est peuplé le sol français, to ces camps formidables, ces parcs d'aviatio y ces trains blindés, tout cet outillage fabuleu L* fruits du génie énergique, du merveilleux < fort des races qui viennent de vaincre. e r » . ,s L arrivée Paris, 5 décembi a Pour dire l'acceuil fait à nos souverair n il faut partir d'où? it Ce n'est pas seulement Paris, c'est la Frane x dans toutes* celles de ses provinces trav< G sées par le train royal —- un train sans c • rures et sans armoiries, — qui a acclamé Roi et la Reine et, en leurs personnes, L* Belgique, Dans les gares des villes, pavoisées ai couleurs belges, la foule amassée pousse des vivats. Dans le campagnes, les paysa e- s'arrêtaient et agitaient las bras; dans 1 régions occupées par des troupes, les sold; s> français ou anglais présentaient les arme 1% c'était partout le même -acceuil respectue ii sement, gravement joyeux, et familier poi rait-on dire : on saluait quelqu'un eiue 1' *a connaît bien, un ami que l'on est heure ie de voir après un long et périlleux voyaj :1- Ce fut une manifestation continue, gross sant à mesure que l'on avançait pour de ie nir énorme aux portes de Paris, apot'héc que dans Paris même. >1- Aux portes de Paris, dans la banlieue m ai gée par l'envahissement des voies de ci °- min de fer enchevêtrées, noircie de fum Q- farouche et noble de lourd travail huma es dans cette agglomération redoutable où f st mentent si souvent sous le labeur pénit in les défiances, les révoltes et les sanglan ironies, la foule populaire, massée sur e* ponts, les viaducs et les rampes, criait, battant des mains. «Vive la Belgique! V. li- le Roi!» et aussi, beaucoup : «Vive la Rein la C'était l'acceuil du peuple avant celui e autorités. Les autorités sont à la gare du Bois de Bt 36 logne, où l'on arrive à 2 heures. as Le décor traditionnel : le tapis rouge f le quai et sur l'escalier de pierre eiui moi ir« vers la ville ; des drapeaux français et belg-e* une compagnie de la garde républicaine, e" uniforme bleu sombre. 15 La sonnerie aux champs, alerte, accélér se éclatante n'est pas éteinte encore, la musie n'a pas encore entamé la «Brabançonr qu'elle va jouer dans un mouvement d'assa re que le Roi est déjà sur le quai. Vision ^.r peu brouillée d'abord : cette «Brabançon] n* ici, aujourd'hui, a des accents si exaltant On distingue la haute silhouette du soli 3e blond, qui ne porte sur le sobre unifor 16 kaki que la plaque de la Légion d'honnei ,c* la silhouette mince de la Reine dont le m teau gris s'orne de deux médailles': la Cr nt de guerre belge, la Croix militaire françai us le très jeune prince Léopold, blond, élaj î.n et un peu gauche, portant lui aussi, sur vareuse de soldat, la plaque de la Légi as d'honneur; M. Hymans; et puis un petit hc me d'allures modestes dans un habit se ttS bre de marin, un petit homme au visage >e" bourgeois paisible, à la moustache et à ?e courte barbe grisonnantes, aux yeux no ll~ très doux. C'est le vice-amiral Ronach, < nt est monté dans le train à Chantilly; il D" attaché à la personne du Roi dont il fut JS compagnon d'armes : avec sa brigade de siliers marins il contribua largement à victoire de l'Yser, aux sombres jours de lî *e Le petit homme modeste et doux est un hér Les héros de cete guerre ne sont pas i J0 soudards. Ce sont des citoyens énergiques ae conscients, capables d'être utiles dans la pa n- Un monsieur vêtu de noir s'avance, si: n" d'une dame jeune encore. Il a la barbe r tr- et blanche, les traits tourmentés, c'est ^ président Poincaré. Il y a cinq ans, il éi ;1]" blond. Mais ces cinq années ont pesé. Il se >a" la main au Roi. salue la reine, le prince. ns la se passe dans un tumulte de cris domin es la «Brabançonne» puis la «Marseillaise», e.1 *** bruit du canon qui tonne. «Vive le Roi! V Le" la Reine! Vive la Reine!» Le peuple gai insiste pour la Femme, «Vive Clemenceau x. €S Clemenceau Clemenceau. Il est là. Ur Je cherche le glorieux vieillard. Je vois ne Dubost, M. Deschanel, M. Pichon. Eux ai: ont vieilli. Mais Clemenceau. Comment C [S) lui? Mais oui, c'est lui qui s'incline devant n] Reine, c'est sa rude voix d'acier qui pron ce : « Je présente mes hommages à votre ! e_ jesté». Mais les portraits récents, montr; une tête chenue, mentent II est jeune; personne dégage la même expression de \ n_ ce combattive qu'il y a six ans, lorsqu irt Congrès de Versailles il combattait âprem m la candidature de M. Poincaré, de M. Poin a_ ré qu'il faut admirer pour avoir .appe n. quand même, le Tigre à la rescousse. n. Le tigre? Le tigre est souple et patient. !5> les yeux du tigre sont énigmatiques et cru< es Comment a-t-on pu donner ce nom à cet ê ^ d'aspect rude et hardi, avec ces yeux bleus a n. éclats noirs, avec ces yeux qui viennent de a_ lever, durant une seconde, doucement inl rogateurs, vers le quai, là-haut, où des g< LS_ ont crié : « Vive Clemenceau! » 0i L'homme est de large carrure. Je ne l'av ,ir Plus vu fdepuis "six ans. Et il me semble c ?e toute sa personne physiepie s'est amplifl s'est élargie en même temps que son rôle. E tient bien au sol, un peu lourdement com as ces molosses. C'est cela. Ce n'est pas le tig le c'est le rude chien de garde que la passion il. son devoir de défense vigilante rend terril )n impitoyable parfois, mais qui aime l'hom ls et sait le regarder avec tendresse. n_ Je compare, parce qu'on a comparé, et p m ce que ce mot : le tigre, me paraît malveilla s? Mais les comparaisons sont vaines. Regardo ul Gravons dans notre mémoire cette figure ;s> l'Histoire, la grande figure de celui qui sut QJ masser en une seule force,en une seule vol< ^ té, toutes les volontés et tout-s les forces de France et les jeter en avant, en leur donn; ■q. ce qu'elles aiment : du verbe puissant et ele □lx* des paroles épiques et de la mâle ironie. ; ec gardons avidement ce visage. C'est celui 3s la France : une tête blanche pleine de pas a de lutte, de culture, les yeux hardis, à flamme ardente, pleins d'avenir. u_ Regardons encore. Le Roi et le président je la République sont montés dans un land la Reine et Mm® Poincaré dans un autre. D. ils s'éloignent, entrent dans les clameurs JS gloire. Lui est à côté du prince Léopold ; il n montre d'un geste la voiture arrêtée. Le pr x' ce hésite, s'efface."Alors, le geste se fait do: paternellement impérieux. Et les voici l'ui côté de l'autre sur les coussins, offrant à foule délirante le plus symbolique contra de jeune timidité et de vieille et confiante dace. Le Cortège s, Maintenant, c'est l'apothéoso des Cham e, Elysées, la voie glorieuse, avec là-bas l'arc sr- Triomphe; les plus beaux régiments, les p o- prodigues d'héroïsme ; leurs drapeaux sont le corés de la Légion d'honneur et leurs homir la les survivants, joyeux, arborent des cocarde nos couleurs. Elles sont partout nos couleu; ts aux façades des maisons, à la boutonnière e, des hommes suspendus en grappes dans le: arbres, au corsage des femmes qui se pressen •i aux fenêtres et aux balcons, agitant des mou ' choirs et jetant des fleurs ; elles sont piquées Q" sur le long manteau des cavaliers marocains le long manteau bleu flottant sur le cheva _ blanc, que serrent les jambes vêtues de rou £3 ge. Elles sont portées par les gens de tous lee peuples amis mêlés aux gens de Paris, d< tous les victorieux, et des mutilés qui pas sent. Elles rayonnent sur ce monde prodigieux, sur cette multitude dont parlera l'his toire, où frissonnent toutes les gloires, où pas sent toutes les élégances et tous les parfums de la civilisation subtile, et tous les instincts intaerts. La « Brabançonne » mêle ses accent devenus si virils à ceux des « Marseillaises : en rafale, aux phrases déchirées par les dai rons. Et les clameurs roulent en vagues tou jours plus hautes : « Vive la Belgique! Vive 1< ix Roi! Vive la Reine! » Elles s'obstinent, adou •it cies et souriantes sur le dernier nom. Ce peu ns pie de France a totues les intelligences et tou es tes les délicatesses. Quand passe la troisièm< Lts voiture, on crie ; «t Vive Clemenceau! », mais :S ; la tête vieille se penche légèrement vers lî -u- tête jeune. E l'on crie : « Vive le Prince! > J'en ir- tends mie voix de femme qui lance avec ten on Presse : ix — a Vive le Petit! » ;e. De la tendresse. C'est vraiment de ten. is- dresse que l'on se sent enveloppé. Il y a un< re- lacune dans mes feuillets de notes. Vraiment >tl- pèndant de longues minutes, il n'y eut plui moyen de forcer à écrire des mains tremblan ir- tes. Il fallait subir, simplement, le spectacle îe- ennivrant dans le décor majestueux, subi: te, jusqu'au quai d'Orsay, juseju'après l'appari in, tion, au balcon du palais, dans l'atmosphère er- brumeuse et lumineuse quand même, du cou le, pie royal courbé sous l'ovation. tes Après cela seulement, il y eut moyen tl< [es voir et de se rappeler des détails, des particu en larités : l'expression obstinément sérieuse di ve Roi ; aussi la gravité de la foule enthousias e!» te. La foule parisienne, nous l'avons connu' Les rieuse, goguenarde, s'amusant de tout. Eli n'est plus ainsi. Elle est toujours vibrante e >u- chantante; mais elle chante sur un autre ton que naguère, sur un ton d'enthousiasme ten iur dre, d'émotion retenant les larmes. Il y a ite dans sa frénésie, eiuelque chose de plus pro îs; fond, de plus réfléchi; la sympathie, l'affectioi en qu'elle exprime promettent d'être plus dura bies. Elle a souffert ; elle acclame un pays qu ée, a souffert beaucoup aussi. Et dans la joie td< lie la victoire commune, ces Souffrances com e» munes ne sont pas oubliées. Elles ne sont pa ut, guéries, d'ailleurs. Il y a tant de gens en deuil un il y a tant de blessés dans cette foule joyeus ie» — de temps à autre il en passe que l'on n-peut voir sans éprouver de l'épouvante. C'es lat pourquoi, mêine autour des trophées, des in me nombrables canons pris à l'ennemi et qui gar ir; nissent les Champs-Elysées et la place de 1 Concorde, même devant la statue de Stras iix bourg enveloppée d'un drapeau français, le 5e*; rires et les cris de triomphe gardent «le la m« lcé sure. sa «fis en ont moins quand apparaît le cortèg on royal et quand il 6'agit de fêter la Belgique m. Lorseiue le Roi s'est rendu, à 4 heures, à l'Elu m. séè, pour y saluer le Président, la voiture a ei de peine à se frayer un passage dans l'avenue Me la rigny, et il semblait que la ville entière, se [rs maisons et ses pavés craient et chantaient. IUj Le soir, sur le trajet du quai d'Orsay à l'E est lysée, à l'aller, au retour, par les avenues e le la. place de la Concorde illuminées, dans 1 fU. lumière de gloire des grands projecteurs élee la triques (jui, constamment, arrêtaient leur rayons sur la statue de Strasbourg, ce fu os' plus fantastique, encore, les Paris, soin et Vous avez lu les toasts prononcés au elîne ix. - de l'Elysée. Us sont aussi chaleureux qu'il ivi -.pouvaient l'être. Ils disent nettement l'inde ire -fectible amitié franco-belge, fortifiée dans 1 le :douîeur et dans le sang ; ils disent aussi le ran ait : nouveau de la Belgique parmi les natiom rre Et M. Poincaré parle des «satisfactions» au: Ze- jquelles elle a droit. î.nt" Pour le reste, personne ne sut ce que le Ro: le *t le Président se sont dit durant leurs long ive -entretiens, de quoi ont pu parler MM. Picho mt eet- Hymans. Le certain, c'est que le Roi < i!». .nôtre ministre des Affaires étrangères parai: .sent ce soir enchantés. Il est vrai eiu'ils or . été baignés de l'enthousiasme de Paris, d ; Paris qui décidément, avait fait de cette jou: iV née une fête publique. Les administration ssj chômaient., les grands magasins avaient doi st nés congé à leur personnel. Sur les boul< ia vards, si l'on acclamait les «poilus», si l'o suivait en chantant les canons ennemis pr< ^ menés par eux et sur lesquels des homme étaient juchées, on quittait tout pour ovî a tionner les officiers belges. Et dans le res or_ taurant où j'ai diné avec mes confrères, o >au a, dès qu'on a su que nous venions de Bruxe ant les, décoré notre table de rubans tricolore! £1" ■ Visites Paris, 6 déesmbre Et Je ne vous parlerai pas longuement de c !ls- qui n'est pas l'ovation, l'interminable ova kre tion. Je rapporte en passant que hier, avar ux d'aller à l'Elysée, le Roi a reçu la colonie be se ge, — le colonel Bertrand, le lieutenant de La er* man était là, — puis le corps diplomatique e !ns quelques personnes reçues en audience pr vée, notamment le prince de Monaco. E ais avant le dîner à l'Elysée, le Roi a fait visit •Pô à M. Clemenceau et au maréchal Joffre. Ce matin, la Reine s'est rendue, avec Mm lle Poincaré* à l'hôpital Cochin où sont soigné lie de nombreux blessés belges, puis à l'églis St-Gervais où le jour du Vendredi-Saint, u de obus du canon à longue distance fit s'effor lle- drer une voûte et tua trois cent soixante pei 1116 sonnes. Il y a encore du sang sur les dalles De son côté le Roi a fait une visite à l'œi vre belge du Foyer du Soldat, — au foyer d nt- quai de Valmy, où il a été reçu par M. Bri Qs- net, le ministre d'hier, et de nombreux men de bres de la colonie belge; puis il a rejoint 1 ra" Reine à l'ancien séminaire de Saint-Sulpic< siège de l'œuvre admirable créée au débt l£J de la guerre en faveur des réfugiés belges . enfin, ensemble encore, les souverains, ave -ir'. le prineïe, ont L'ait une apparition à la mairi ^e" dû 6me arrondissement pour remercier le ^ promoteurs de l'œuvre, notamment le con ^ missaire Pelleter et ses agents eiui s'étaier fait cuisiniers, bonnes d'enfants, qui avaier , même appris le flamand, pour servir nos ma e heureux compatriotes. jH' Partout où sont allés les souverains, la foi ^ le, avertie par les journaux parisiens de c . . matin, ejui sont pleins d'articles consacrés a . rôle à venir dé la Belgique, était présente. I m~ partout, elle débordait de tendresse. Des fen J*V mes voulaient, voulaient absolument touche 1. la vareuse du Roi et la robe de la Reine. Jp Pendant ce temps, M. Hymans avait des ei trevues avec quelques hommes politiques. A VHôtel de Ville Après un déjeuner au ministère des affaire ps- étrangères, le programme comportait encoi "de une réception à l'Hôtel tte ville. Il y en a va lus eu une également, en 1910. C'avait été cha dé- mant. Il y avait eu de la musique ancienr es, et des danses. Il n'y a rien eu de tout ce! s à aujourd'hui. Et ce fut plus que charmant •s : ce fut écrasant. Pas de représentation savan > ment préparée par un habile régisseur. Rier que ceci : l'Hôtel de ville du Paris d'aujour d'hui,. du Paris démocratique, avec ses vastes salles décorées de peintures disant l'orgueil d< la cité d'à présent, avec les idées d'à présent avec la vie d'à présent, qui confond en de mé. mes droits le peuple et l'élite. Autour de l'Hô tel de ville,le peuple et des soldats glorieux l'intérieur, l'élite de Paris, de la France, fai sant la haie dans les grandes salles, en un< cohue de personnalités célèbres, de jolies fem mes et d'officiers. Et les cris du peuple et les cris de l'élite se faisant écho, disant le mêmi enthousiasme, et la même tendresse. Il fau toujours revenir à ce mot : c'est le seul qu caractérise vraiment tout ce que nous voyon: et entendons depuis hier. Dans la salle Cérès, où le président du Con seil municipal et le préfet de la Seine, entou rés des présidents de la Chambre et di Sénat et de quelques personnalités fran çaises et belges, attendaient les visiteur; royaux, c'étaient sous l'éclat des lumières e la fraîcheur de la verdure, des conversation: chaleureuses entre gens qui ne se connajs saient pas. M. Deschanel rappelait aux Belge: qu'il est né à Schaerbeek, leur racontait com ment une commission de l'entente travaille j resserrer les relations économique, scientifi ques, littéraires entre la France et la Belgique M. Welschinger, le vieux savant de l'Institut ■ nous parlait avec exaltation de ses relation 5 belges. On se serrait les mains. On avait erl , vie de s'embrasser. On s'est, d'ailleurs, em > brassé dans les coins : des Belges qui ne s'é • taient pas vus depuis quatre ans s'étreignaien i en pleurant de joie. Mais ces effusions furent, interrompues pa une clameur formidable venant de la place e i par la sonnerie aux champs. La « Brabançon ne ». C'est la musique de la Garde républicaj ne qui la joue. Est-ce bien la « Brabançonne)) > C'est un hymne d'allégresse que nous ne con - naissons pas. i Les gardes républicains — et un petit bon - homme de quatre ans qui se trouve parmi eu: } et qui porte l'uniforme des guides belges -î lèvent le sabre. Voici le Roi, la Reine, le Prin t ce, leur suite. Ils restent debout. Et la voi: ; claire et chantante de M. Mithouard, présiden - du Conseil municipal, s'élève. Un discours d'u , ne forme impeccable, avec eles expression - ingénieuses. i M. Mithouard rappelle le rôle de la Belgiqu - dans la guerre. Elle était seule devant de i forces innombrables; sa décision fut sublime > héroïque. Elle combattit pour le droit, p->ur 1: - morale humaine. Le Président évoque ie ser 5 qui eût attendu Paris si la Belgique ne s'étai » pas levée, le poing armé. Il s'adresse à la Rei ï ne, « hier reine de l'Yser, aujourd'hui rein î de Paris ». Tout le discours est tle ce ton. 1 t est fréquemment applaudi ; de même celui di - préfet de la Seine, qui lui aussi dit l'impoi - tance décisive de notre action dans la guerre i la reconnaissance de la France et de Paris, e - annonce que «le plus jeune soldat de notre ai 5 mée » vient de recevoir la croix de guerr - française. Le prince Léopold rougit. Tout cela est dit dans une forme élégante ^ qui fait penser à la littérature courtoise. Toi > cela est d'une race subtilement civilisée, d un - nation démocratie qui a su conserver les viei ï Tes traditions dé distinction,et d'art. C'est cett - démocratie-là, représentée par son élite.eiui ae s clame la Belgique, son Roi, sa Reine, lorsqu ceux-ci parcourent les salles du palais n>un; - clpal, après une brève réponse du Roi, r'pmei t oiant et rendant hommage à.la France; e i quelques phrases nettes, prononcées sur le to: > dé la conviction profonde." s Cette promenade dans les salles, c'est la gr t santé apothéose. L'assemblée semble vouloi se précipiter sur le Roi ; du cortège à 'a fiuj< on échange des saluts, des compliments. De r femmes,,gentiment, hardiement, envoient de s baisers. On entend la voîx de Noté ; !* Noble Belgique, ô terre chérie..* a. y Puis, la même voix clamant : Amour sacré de la Patrie..* Des choeurs invisibles reprennent les de nières phrases des ceaiplets. Puis, les même choeurs font courir les notes joyeuses, les p< rôles ailées de vieilles chansons française . de « La Lorraine en sabots ». C'est un accord merveilleux d'orgueil civ que, de joie victorieuse, d'amour et d'art fi milier, de sourire spirituel, de tendresse ei core, d^une tendresse erui soudain déferli monte par les fenêtres ouvertes quand le P< et la Reine sont au balcon, devant la foui ~ houleuse. " Les Belges se serrent les mains ; les Belge vivent un rêve. Ceux qui viennent de lîelg que surtout, du pays hier écrasé et morne. Ce Belges n'oublieront jamais. J Le Retour — L'Yser Dans le train, 7 décembre. Les Belges n'oublieront jamais, ils .l'oublii ront pas le cortège des Champs-Elysées, la fél de l'Hôtel de ville, et les nouvelles acclame tions sur le parcours des souverains se rei dant à la gare des Invalides, et l-^s fourgoi: e pleins de fleurs attachés au train royal, qui " quitté Paris hier soir, salué encore, tond: 1 qu'il passait, à peine visible, dans l'obscurlti à travers la banlieue. !* Ils n'oublieront jamais ces deux journée: t Les liens sont solides. Il y a, d'ailleurs, e'ue que chose qui ne peut s'oublier, non plus, < ' eiui les maintiendra solidement noués. e Ce quelque chose nous est apparu ce matii à l'aube. e Le train était arrivé à Adinkerke à 7 hei s res. Il venait de repartir. Le jour se levai s brumeux et blême. a Avecapelle, Ooskerke, le pays de la Veurr L* Ambacht, le beau pays aux prairies grasse '■ à la fécondité débordante, aux vieux village aux massives églises de pierres antique* l* Nous savions, nous savions eiue tout était r; J vagé. Mais ce que nous avons vul Ou plut< l" ce que nous n'avons plus vu! Car il n'y a pli de trace. Une lande sinistre, un paysage e; a la préhistoire. Des mares dans des dunes c boue. Y eût-il jamais des églises, des ma * sons, des arbres, de l'herbe sur cette teri ï informe et nue? Qu'est-ce eiue cette végétatio c grise sur ces dunes de vase? Sont-ce des a 6 gues? Est-ce le commencement du monde s Ou bien ime convulsion du globe a-t-elle toi effacé7 Ici quelques pans de hauts murs ave ^ une fenêtre en ogive. On dirait, on dirait vj i guement un vestige de l'église de Pervys - le beau village vert, rouge et or. Le train l'en tement avance, passe devant une partie d l* désert où s'érigent encore des tas de briqu< e calcinées. Dixmude était là. Oui, ce que noi a venons de voir, c'est bien l'endroit où rayo: :t nait Pervyse. Et là, et là-bas, jusqu'à l'hoi l* zon où rien ne se dresse, où rien ne trancl r sur l'eau et la boue, rien que des fils de barbelés, il y avait tant de villages, tant e l" prairies, tant de beaux arbres, tant de toi rouges, tant de bêtes superbes et tant de joi Rien. Plus rien. Et pas un homme. Pou tant en voici. Voici des prisonniers ail s mands. Ils travaillent îl des terrassement e On les fait travailler. Il faut qù'ils travail!en it Mais ils ne referont pas la nature, les arbre i> les vieux édifices fiers. Jamais nous ne r e verrons ce eiue îlous avons aimé, cette abo a dance, cet orgueil et ce bonheur de vivre. J : mais. Et jamais nous n'oublierons. Les liei u formés par le crime seront solides. Tout* i les acclamations d'hier, toute» la tendresse, ■ et toutes les fleurs qu'emporte le train qui i j passe feront moins pour le souvenir que la i | vue de ceci. ECHOS | Il est probable que le Président de la Répu-J blique française fera une visite officielle à Bruxelles en janvier. M. Deschanel, président de la Chambre française, a l'intention de passer bientôt quelques jours à Bruxelles, où il est nét Par arrêté royal, les décorations civieiues accordées aux gens de mer qui, au cours de la guerre, se sont particulièrement distingués par leur- dévouement à la Patrie, porteront la dénominaion spéciale de «Décoration maritime de guerre». Dans leur rapport au Roi, les ministres de la marine et de l'intérieur, justifient cette mesure par \les considérations suivantes : « La décoration civique 1914rl91o, en distinguant les actes d'héro'sme posés, à côté des combattants, par des personnes civiles ou militaires, à l'occasion des événements de guerre, des actes éclatants de courage, de dévouement ou d'humanité, accomplis en " temps de paix, a permis de récompenser ceux 1 qui, pendant la guerre, ont donné des preuves exceptionnelles de patriotisme. , » Cette notion d'héroïsme de guerre s'appli-L eiue certes à nos gens de mer, qui ont été continuellement exposés aux attaques des sous-marins ennemis et aux mines sous-marines et pour qui les dangers de la navigation resteront longtemps encore aggravés par suite de l'insécurité des mers; mais elle semble " trop étroite, car la décoration civique 1914-" 1915 récompense surtout les dévouements ac-~ cidentels, tandis que les gens de mer sont I continuellement exposés dans des conditions J de danger comparables à celles où se trouvent les glorieux soldats de l'armée combat-I tante.» ' C'est en s'inspirant de ces considérations que le gouvernement a pensé qu'il était op-l portun de récompenser le dévouement de ces 3 héros de la grande guerre. i t Lesi conseils provinciaux des provinces t d'Anvers, Brabant, Flandre occidentale, Flan-. dre orientale,; Hainaut, Liège, Limbourg1, 3 Luxembourg et Namur sont convoqués en 1 session extraordinaire pour le mardi 17 dé-i cembre 1918, à 10 heures. * Dans cette session, après la vérification des , pouvoirs et la constitution du bureau, le con-t seil provincial s'occupera, indépendamment . des affaires dont la mise en délibération se-b rait autorisée par le gouvernement de la province, notamment des objets suivants : 1. Ré-tablissement des budgets de 1917 et de 1918; t 2. Etablissement du budget de 1919 ; 3. Appro-e batlon des comptes de 1915 à 1917. e Hier matin, les journalistes qui revenaient _ de Paris dans le train royal onfc'vu à ^arren, e où le train s'était arrêté, le Roi passer en cou-_ rant le long des voitures£i pour rejoindre son _ salon. i D'où venait-il? i' De là locomotive. Il y était monté à Adinkerke; et il avait conduit le convoi jusqu*à [- Oarren. r C'est une passion, une passion d'homme ai. t, mant le mouvement, l'action, et les machines. s s Petit rassemblement devant un hôtel de l'avenue Louise où stationnaient quelques autos ce matin. Il s'agissait du départ pour La Panne eie quelques infirmières destinées à l'ambulance de l'Océan et à ses annexes, et de quelques membres du Conseil des hospices allant visiter les installations du docteur De-*- page. s II est parti ainsi tous ces derniers jours des l- ambulancières, pour aller soigner les nom-breux blessés eiui peuplent les hôpitaux eie la côte ; on cherche encore des infirmières pour i- renforcer le personnel de là-bas très surmené t- depuis quelque temps. i. î. De renseignements que nous avons pu re->i cueillir, il résulte qu'on songe sérieusement e à rouvrir la Bourse de Bruxelles. Cette réouverture définitive aurait lieu, d'a-s près ce qu'on nous affirme à l'Hôtel de ville, i- le lundi 16 décembre prochain, s Les cours des écoles provinciales de spécialités horticoles, qui avaient été momentanément suspendus en raison des événements, renaissent les uns après les autres. y Après l'Ecole 'de culture maraîchère et pota-6 gère de Louvain et l'Ecole provinciale d'a-_ griculture de Tirlemont, voici qu'on annoneîe tpour lundi la réouverture de l'Ecole de viti-s 'culture et d'arboriculture frutière de La Hul-a pe. Puis, ce sera le tour de l'Ecole d'agricul-s ture de Wavre, dont les cours reprendront le 6 janvier. Et ainsi les divers établissements d'ensei-gnement professionnel de la province de Bra-jl bant seront en mesure de poursuivre la bril->t lante carrière que la guerre avait si tragiquement interrompue. Les traitements et salaires arriérés depuis i. 1914 des fonctionnaires et ouvriers de l'Etat, t, vont, paraît-il, être lieiuidés à bref délai. On prête d'autre part au gouvernement l'in- e tention de donner la préférence, pour les em- 5> plois dans les divers services de l'Etat, aux ^ mutilés de la guerre, aux anciens militaires ayant fait campagne où aux orphelins de sol- i- dats morts de leurs blessures. )t iS Pendant la guerre « les Français de Bel- e giejue» ont fondé, à Paris, une association e portant ce nom. i- Une délégation de cette association, eiue e préside M. NoguèSs l'ingénieur bien connu n à Bruxelles, et dont M. Véluard est le vice-1- . président, vient d'arriver ici, à l'effet de pro- i? céder à une enquête sur la situation des Fran- it çais eiui ont dû eiuitter la Belgique, l'état de c leurs biens, etc. i- Ces messieurs ont été reçus à la Légation 3, de France. Quelques-uns d'entre eux se ren- 1. dront en province, afin de procéder aux mê- u mes constatations. £ is Le public, impatient par nature, s'étonne de i- ce qu'il appelle « la lenteur avec laquelle on i- réorganise les services ». Il faut bien qu'il e comprenne, tout d'abord, que nous sommes îr toujours en état de guerre et que, par consé- Le quent, les besoins de l'armée et du ravitaille- ts ment passent avant tout; que les Allemands, e. en partant, ont détruit les voies de communi- r- cation, les appareils téléraphiques, téléphoni-ques et ont généralement mis tout sens des- 5. sus dessous. Il est nécesaire qu'on se dise que t. c'est un travail de Titan que de reconstruire, s, de réorganiser le pays entier, car tout se tient, e- et bien des reconstructions doivent marcher i- de pair. a.- D'un autre côté — et c'est là surtout le but is de ses lignes — le gouvernement, c'est-à-dira îs les ministères et les organisations doivent

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1843 tot 1940.

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