L'indépendance belge

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07 november 1915
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s.n. 1915, 07 November. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 25 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/f76639m809/
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86ème anaée. No. 264 L'INDÉPENDANCE KOYAUSVSE-UNIÏ ONE PENNY BELGE. CONTINENT : 15 CENTÎMES. (HOLLANDE : 5 CENTS.) ADMINISTRATION ET REDACTION: SCUDOR EOUSÈ. TtTDOR ST.. LONDON.'E.C. TELEPHONE: CITY 3960. BUREAU A PARIS : 11, PLACE DE LA BOURSE. TELEPH.: jUs'Js.®* LONDRES, -LUNDI 8 NOVEMBRE 1915. ' f3 MOIS, 9 SHILLINGS. ) BONNEMENTS: ]è MOIS, 17 SHILLINGS, f CONSERVATION' PAR LE PROGRÈS. 11 AN, 52 SHILLINGS. ' SOMMAIRE. LA SITUATION : Le nouveau chef du Cabinet grec.— Les Serbes abandonnent Nish et Kraljevo. — Progrès de l'offensive russe. — La mission de lord Kitchener. — Note de protestation des Etats-Unis. M. Houston Stewart Chamberlain. — Maurice Kufferath. Lettre de Russie.— J. \V. B. On lit dans le "XXe Siècle." — L. B. En Belgique. Etc. LA SITUATION. Lundi, midi. sauvé lia situation, qui était irrémédia- , La crise grecque a reçu une solution fctemerat compromise si la jonction, en. r .—tout au moins provisoire—par suite 'force, des Bulgares et des Autrichiens de l'acceptation par M. Skouloudis, de eût pu se faine entre Uskuib et Pris rend. , la mission de former un nouveau Les Serbes», quoiqu .affaiblis, se disent j I Cabinet. C'est à la suite d'une longue é'n' mesure dte résister pendant trois se- ■ conférence avec un certain nombre de «naines encore à <l>a pression austro-ger- personnalités politiques que le roi Cons- imamo-builgane, après, quoi ils comptent tantin a chargé de cette délicate mission <sur l'entrée en action effective des trou- « M. Skouloudis, lequel l'a acceptée et <pes franco-britatnniques. La résistance < qui, outre la présidence, assumera les 'héroïque des Serbes a eu pour résultat i i charges de ministre des affaires étran- jusqu'à présent de mettre hors-combat ' ^4res. 100,000 Bulgares et a;u moins autant ' "'Les autres membres de l'ex-Cabinét d'Auatro-Âlema'nid's, et tout indique Z aï mi.s restent en fonctions. «ïu'iJ en pour nos ennemis, de ,1a < Le nouveau Premier, après avoir victoire is'erbe comme dos victoires en j prêté serment, a accordé une audience Russf"; f* consistera en une orcupa- au correspondant du "Times" à <!OT1 ephémerede ternto.res, chèrement J Athènes, et lut a déclaré qu'il comptait a«^13 f <l'ul :»es aura aftaabhs sur ,es ■ observer une attitude de bienveillante autres fronts aju pomt db -tour .nteske | neutralité à l'égard des Puissances de 'Pédant une pencoe ;<nde terminee toute l'Entente veiléite d offensive ise,rieuse. , . ... C'est ainsi qu'en Russie tes opérations Le nouveau Cabinet se présentera m- , \ ,, . . . . \ ,, . , . , , 1 , • , ... allemandes ont atteint uia point <se ata-[ cessamment devant la Chambre et solh- .. ,r, f . , , c -D- 1 VTnation que nos altes nussies ont ma« a citera un vote de confiance. En cas de " ~ ^ , . , . . ,. « ,, , . orofit pour regrouper iet reorganiser ' refus, le roi signera, dit-on, le décret de ; K & . ' -, • a ,,, ■ , ' s ' ' 'leurs forces ou on voit autourd hui, dissolution. . , . -, „ , • • ; . après* une retraite de plusieurs mois, Dans tes miteux politiques on dit que ^ partout à l'offensive avec un suc- ! les Vénizelistes donneront lem appui a fc£;s gU(j va cro:ss;ant ,dte jour en jour et ' M. Skouloudis, uhn d ev iter une dissolu- ^ rèsac-ve sans aucun doute des sur- 1 non et des élections nouvelles dont le ^wreu.ses â nos ennemis, résultat vu la mobi isation, la propa- - Les i(ir s mssès «^fcuent d'atta- ; gan.de effrénee de 1 Allemagne, et 'a lJes poskkmi allemandes dans les pression du gouvernement, pourrait être œteurs ^ Riga et Dv;nsfc ain,si eue 1 douteux. Mais » ne s agit la- que de ,su;. fe Dans cette dernière région ' bruits très diffuses a contrôler. Les pro- ^ amis'om fait en cinq jours pl^ de ! noshes en matière de politique balka- 9 0()0 pr;sonniers. 3 nique sont difficiles et mieux vaut s en En Champagne, les attaques alleman- temr a ! enregistrement pur et .simple deS; maIg,-/d|s succès p^rtielS) n-ont ne-, ai s. d'autre but que d'occuper les Français yuant a la situation militaire dans ies et de ]es empêcher d'exécuter la nou- Lalkans, elle s est encoie aggravée de- ve]ie poussée, qui doit presser plus en | puis samedi P°ur nos Alliés serbes. avant le coin enfoncé dans les lignes Ceux-ci ont dû évacuet Nish (la capitale ennemies. La saignée que s'infligent les p.o\isoiie) et Kraljevo, sur la Morava Allemands par ces coûteuses attaques ne Occidentale, où, d'après la version allé- peut qu'affaiblir leur résistance futureet mande, les troupes brandebourgeoises faciliter d'autant la tâche des Alliés, put capturé 130 canons. On peut être certain que la visite que Au nord de Nish, près de Krivirir (à lord Kitchener vient de faire à Paris, au | mi-chemin entre Parachin et Zaitchar) cours de son voyage en Orient, où sa Ile gros des forces germano-bulgares, ont poigne vigoureuse se fera bientôt sentir, j fait leur jonction. Les lignes ennemies aura .pour effet de donner une cohésion < détendent maintenant de Yishegrad plus grande aux efforts combinés des i (Bosnie), jusqu'au nord de Nish sur un gouvernements et des états-majors i | front légèrement incurvé vers le sud et alliés et à ce point de vue la mission du > \ tic Nish jusqu'à Yeles, sur le Vardar, ministre aura une portée considérable. ' : pour, de là, s'incurver vers l'est jusqu'à En_fait d'opérations navales, un corn- 1 j Strounrtza. muniqué turc mentionne une certaine Au sud de Vêles, la situation des Ser- activité de la flotte alliés dans les Dar- ! tes s'est beaucoup améliorée,à la suite du danelles. 1 j gras échiçé infligé aux Bulgares à Isvar Un communiqué français signale la pré- i : (a l'entrée du défilé de Babouna), et qui sence,. dans la Méditerranée, de sous- < ii remis nos Alliés en possession de Gra- marins allemands*, qui sont responsables < fiisci. La rive droite du Vardar est, de ce dé la perte de quatre vapeurs alliés cou- < fait, entièrement purgée de Bulgares, lés ou canonnés sur les côtes d'Algérie. ] I D'autre part, l'arrivée rapide de renforts II nous reste à signaler la note que i [ franco-britanniques permet d'espérer que le gouvernement de Washington vient i 1 étroit couloir qui reste ouvert entre d'envoyer au gouvernement britannique < ! et la frontière d'Albanie ne et dans laquelle les Etats-L'nis protes- < | pourra plus être mis en danger par l'en- tent,dans des termes jugés assez sévère- i | nemi, qui se voit ainsi frustré du princi- ment par une partie de la presse britan- i pal fruit de ses efforts : l'isolement de nique, contre l'interprétation anglaise < | 1 armée serbe, qui, coupée de sa ligne des lois relatives à la contrebande et au 1 l <le retraite et de réapprovisionnement blocus. Une fois de plus, les Etats- i Vei's le sud, acculée contre les frontières Unis, comme les autres- neutres, par- 1 <iu Monténégro et de l'Albanie, aurait dû lent de leurs intérêts matériels qui leur < abandonner la lutte. font complètement perdre de vue les i On peut donc dire dès à présent que, vastes intérêts moraux que cette guerre ; quoique tardive, l'arrivée des Alliés a funeste atteint si douloureusement. < ——M—— .1 f M. Houston Stewart Chamberlain i. Une remarquable intelligence. Les temps angoissants et désenchantes que nous traversons auront frappé fje ^'sgrâce plus d'un cerveau aupara-vant lucide et vigoureux. C'est un affii-Phénomène. Des savants jus-clu ici considérés et justement admirés, 1 s penseurs dont les spéculations philo-^phiques requéraient l'attention et inci-Jlent a 'a réflexion, des historiens dont ,? 'trieuses recherches avaient révélé ■Jicn cles aspects nouveaux de la légende Blp.nJaine' clue ^'intellectuels qui surpren-,cn Ce m°inent les esprits demeurés fréi'iV Ct satl8'fr'0'd par les sophismès les"'' '3"es' ^es ra'sonnementS étranges, tltM .S"\V !"mes saug'renus qu'ils exposent -*11 f monde ahuri ! On se prend à i douter de la solidité du bon sens humain ! Un nouvel exemple nous en est fourni par M. Houston Stewart Chamberlain. Cet écrivain n'est pas un inconnu ; ce fut une remarquable intelligence. Lettré prodigieusement averti, critique ferme et pénétrant, esthéticien distingué, cet Anglo-saxon, né et élevé, -je crois, à Vienne, fut jadis, aux temps héroïques du Wagnerisme, un personnage très en vue à Paris. A îa "Revue Wagner,ienne" d'Edouard Dujardin, il se montra un protagoniste ardent et persuasif de l'œuvre de Bayreuth. Il a publié des études très pénétrantes sur Je drame lyrique de Richard Wagner et une grande biographie du musicien-poète, qui est certaine- j ment le meilleur que nous ayons. On a de lui un grand travail sur la ! philosophie de Kant:, sujet plutôt obscur j qu'il a su rendre limpide ! II s'affilia, malheureusement, à la "Gobineau-Stif-■tung," cette association qui a son siège à Bày.reuth et qui s'esst donné pour mis-feion, sous le couvert d'oeuvres charitables, de répandre les. idées de cet ethnographe amateur, dont les théories ont (constitué un aliment facile et digestif ■— quelque chose comme la "phoispha-tine Faili ère s," — pour le pangermanisme à ses débuts ! Est-ce ce milieu qui a perdu M. Houston Stewart Chamberlain? Iil y a tout 'lieu d:e le croire', car c'est sans aucun doute sous les impulsions qu'il dut y recevoir, qu'il s'avisa un jour de refaire complètement ,1'ou-'v.rage de ce Français désenchanté, qui révéla aux AStemaskis leur supériorité mondiale par ses inconsistantes études isuir "l'inégalité des races humaines." "Les assises du XIXe siècle." Avec une méthode plus serrée, et un appareil d'érudition plus complet, M. Chamberlain a repris et développé les idées de Gobineau dans un ouvrage considérable dont on a beaucoup parlé dans ces derniers temps : "Les Assises du XIXe Siècle." Il y démontre au moyen d'un ensemble véritablement effarant-de-sophismès ethnographiques, historiques et esthétiques, attestant tout de même une vaste érudition, qu'il y a dans le monde une race supérieure, une race élue, destinée aux plus hautes missions civilisatrices et désignée pour exercer l'hégémonie sur toute la terre : "Le . Germain." Depuis 3a publication de cet ouvrage, Guillaume II prit M. Chamberlain pour eonfidant de ses pensées. Monarque pacifique et pacifiste comme on sait, il s'intéressa particulièrement à ce travail qui, ^ous l'apparence d'une sorte de philosophie de l'Histoire, prêchait, avec une éloquence brillante autant que spécieuse, les plus orgeuilleuses théories du militarisme prussien. Il fut si enchanté qu'il fit don k M. Chamberlain d'une somme de 10,000 marks pour lui permettre de disposer gratuitement de son livre en'faveur des bibliothèques scolaires et universitaires. Grâce à cette propagande effiriace et autorisative, "Les Assises du XIXe Siècle." ont atteint dix . éditions en quelques années. Une traduction française en a même paru en ' Suisse. Retiré depuis longtemps à Bay-reuth, ^où il vit dans le milieu étrange ^ des reveurs mystiques, j'allais dire des bonzes de la religion wagnérienne, M. Chamberlain a épousé, il y a peu de temps, ,1'une des sœurs de M. Siegfried Wagner. Voilà le personnage. Pages de guerre. Depuis que la guerre a éclaté, M. Houston Stewart Chamberlain publie de petits cahiers consacrés aux terribles ; événements de l'heure (1). Ces écrits, il les intitule Kriegsaufsàtze," (pages de ; guerre). Ils se vendent à des milliers i d exemplaires —comme de petits glacés ou de petits fours, à un mark la livfai-• son. : Il faut lire ça ! c'est stupéfiant ! Tout ce que les Maximilian Harden, les Lamprecht, les Ostwald ont publié récemment est dépasse en extravagance ■ et en frénésie! Venant d'un autre, ces eciits mentaient un simple haussement d'épaules; émanant d'un penseur indépendant, libre de toute attache officielle, ni universitaire ni fonctionnaire, qui n'est même pas un Allemand authentique,—ils doivent arrêter l'attention, car c'est ici que se révèlent dans toute leur intensité les ravages exercés parmi les intellectuels par la propagande germanique. Ils sont véritablement inquiétants ; le mal a pris racine profondément. La foi dans la supériorité de l'Allemand en toutes choses n'est plus une croyance : c'est un fanatisme aveugle, obstiné, irréductible, qui nous ramène aux jours sombres des bûchers de l'inquisition espagnole, ou à cette période troublée où Calvin s'écriait " jure gladii coëcendos esse haereticos," qu'il fallait contraindre les hérétiques par le droit du glaive. Les hérétiques du moment ce sont tous ceux qui ne croient pas à la sainte vérité germanique. Dans son gros ouvrage sur les origines du XIXe siècle, M. Chamberlain s'était surtout attaché, à la suite de Gobineau, à exalter la " race aryenne " dont le Germain serait le représentant le plus pur. Un anthropologue lui ayant démontré que cette race aryenne n'avait jamais eu qu'une existence purement hypothétique et conjecturale, qu'on n'en avait jamais pu relever positivement les 'traces, authentiques, M. Chamberlain lui répondit par cette paradoxale déclaration : " Même s'il était prouvé qu'il n'a jamais existé une race aryenne dans le passé, nous voulons qu'il en existe une dans, l'avenir ! Pour les hommes d'action, c'est là le point décisif! On prit cela pour une boutade et l'on n'y fit pas attention. On eut tort, car vous entendez bien, que cet Aryen de (!.)•■Kriey&auÎRafcz*,'' Houston Stewart Chair b^rlain. Munich, F. Bructoann. ''avenir, c'est pour les germanisants l'Allemand prussifié, militarisé, "Kul-turé," dont les hommes d'action, c'est-à-dire le parti militariste, ont besoin pour réaliser l'hégémonie germanique ! Le sectarisme de M. Chamberlain. Les "Pages de guerre" que M. Chamberlain publie actuellement sont tout imprégnées de ce sectarisme. Autant que ses affirmations, ses dénégations sont catégoriques et impératives. Les faits les plus évidents, les documents les plus formels, les intentions avoués, les ambitions cachées qu'on devine par celles que l'on affiche, rien ne trouble ses convictions arrêtées d'avance. Il est résolu à n'en tenir aucun compte. L'Allemagne est pour lui le foyer de la paix. Sans hésitation il écriva : "Dans toute l'Allemagne"—et il affirme l'avoir parcourue et interrogée en tous sens—"au cours de ces quarante-trois derniers années, il n'a pas vécu un homme—non, pas un !—• qui eût voulu la guerre! Celui dit le contraire ment sciemment ou inconsciemment!" je traduis textuellement, je n'invente rien ! M. H. S. Chamberlain n'ignore évidemment aucun des écrits des Trei-tschke, des Lamprecht, des von Bern-hardi, des Frobenius dans lesquels, depuis vingt ans, s'étalent avec un cynisme insolent les tendances impérialistes, agressives et conquérantes, de la clique militariste dont le Kronprinz s'est ouvertement proclamé le chef. M. Chamberlain osera tout de même écrire et faire imprimer cette phrase : "II n'y a pas de parti de la guerre en Allemagne. C'est là une invention mensongère du "Times" !" Il y a mieux : les peuples belliqueux, les nations agressives, ce sont les Anglais, les Russes, les Français. M. Chamberlain est bien bon de n'y pas ranger aussi les Belges ! C'est mentir que de représenter comme un pays militaire, par conséquent belliqueux, la douce Allemagne, "ce pays où sur deux officiers, dit-il, l'un est professeur,- négociant ou avocat !" En bonne logique c'est à la conclusion Opposée qu'il faudrait plutôt aboutir après cette constatation. Mais les exig-ences de la logique n'embarrassent pas plus M. Chamberlain que celles de la véracité. Accusations calomnieuses. Il réédite à l'adresse de la malheureuse Belgique les accusations odieusement mensongères répandues au début de la guerre par la presse gouvernementale allemande poux justifier les "représailles" de l'armée impériale. Il renchérit .même, il les aggrave. On connaît ■l'histoire des vagues pourparlers qui eurent lieu entre les autorités militaires anglo-belges en 1906 et 1911, sous l'appréhension d'urne attaque brusquée aile-(tniande contre la neuttraftfiè belge. Dans •les écrits de M. Chamberlain, ces pourparlers se transforment en véritables "conventions," comme dans la bouche du chancelier de l'Empire, mais elles deviennent de plus des conventions militaires dûment signées, non plus entre l'Angleterre et la Belgique mais entre la France, l'Angleterre et la Belgique, et cette nouvelle Triplice avait machiavé-liquement élaboré tout un plan d'attaque contre l'Allemagne ! Il reprendra sous une forme aggravée, mon la légende des francs-tireurs belges, mais celle des atrocités commises par tes populations civiles du pietit pays neutre «i traîtreusement surpris et envahi : "Les populations civiles de Belgique, •sans distinction de sexe, plus cruelles que des brutes sauvages ("wilde Bes-liien"), ont Grevé les yeux de pauvres ksoldiats allemands blessés ; elles les ont «mutilés autrement encore ( !), puis, lentement, eliîes les ont étouffés en leur versant du son dans le nez et dans la bouche !" M. Chamberlain .affecte même de s'étonner ingénument de la sympathie qu'après de tels faits ces populations ont rencontrée dans le monde entier. Servilisme misérable? Est-ce de l'hypocrisie, un incurable aveuglement — ou encore un servilisme misérable? De toute façon, c'est l'un ou l'autre! N'oublions pas que l'empereur Guillaume avait sur ce point don» né le mot d'ordre dans le message, trop vite oublié, qu'il adressait en septembre au président Wilson : " Mon cœur saigne!" Le Kaiser n'avait pas hontQ de s'appuyer sur un rapport fabriqué de toutes pièces par un espion notoirement connu comme tel et que les autorités suisses venaient d'expulser de Bâle; grâce à ce document suspect il invoquait pour légitime -le régime de terreur Instauré en Belgique, "les cruautés commises dans cette guerre de guérilla par des femmes et des prêtres sur des soldats, des médecins et des ambulanciers!" M. Chamberlain a-t-il craint de contredire son impérial confident ? Que ce serait misérable ! L'aberration jirofonde. Ainsi tout ce qu'ont vu et décrit des témoins oculaires, connus, neutres et hautement honorable : l'Américain Max Powell (2) qui suivit lés armées allemandes cîe Bruxelles à Anvers • le docteur hollandais Grondys, (3) professeur à l'Université de Levde qui se trouvait à Louvain et Aerschot. lors de l'incendie et des fusillades de ces villes ; le Suisse René Chambry (4) qui fit une enquête sur place, à propos des événements dfe Louvain; tout ce. qu'ont rapporté " dë visu "" les correspondants de journaux hollandais et italiens , les témoignages oraux et écrits recueillis par les Commissions d'enquête officielles de France et de Belgique, tout cela n'empêche pas M. Chamberlain d'écrire " que les soldats allemands,—les plus disciplinés du monde, — " n'ont jamais touché un cheveu des habitants paisibles et innocents," il ira même jusqu'à affirmer que les officiers allemands " se sont partout préoccupés de préserver les œuvres d'art et .les collections scientifiques!" Comme ces affirmations ou dénégations après Louvain, Dinant, Ypres, Soissons, Arras, Reims et autres lieux pourraient paraître par trop cyniques, M. Chamberlain, usant d'un subterfuge, passe à l'offensive : Ce ne sont pas les soldats allemands, ce sont les soldats russes, anglais et français qui obéissent " à une aveugle passion de destruction " qui leur a été insufflée par des mensonges systématiques." La supériorité du soldat allemand, dira-t-il, ne réside-t-elle pas " dans ses qualités morales, ' im Moralischen ! ' " C'est fou ! On se demande s'il faut rire ou pleurer d'une aberration aussi profonde chez un esprit qui ne fut pas sans quelque valeur autrefois ! MAURICE KUFFERATH. De ''Académie Royale de Belgique^ (La fin à demain.) (2) Alexander Powel), " b» Guerre en Flandre " traduit de l'anglais par G. Harrr. Paris. Larousse.(3) " Les Allemands en Belgique : Louva.in et Aerschot." Notes d'un témoin hollandais. Paris. Berger-Levrault. (4) " La Vérité sur Louvain," par René Cham. bry. Paris, Payot et Cie. LETTRE DE RUSSIE. La situation tragique.—Appel des socialistes russes au peuple.—Une lettre de Plekhanofl Une allégorie. Quelle e'st actuellement la situation de la politique intérieure en Russie ? L'opposition du Parlement est plus forte que jamais, mais nous voyons en même temps que le ministère réactionnaire garde le pouvoir. Ce paradoxe de la vie russe est très bien expliqué dans une petite allégorie du célèbre député Mak-lakofif, qu'il a intitulée : " La situation 1 trafique." Voici cette allégorie : " Vous filez en automobile sur une route tiès raide et étroite, un faux mouvement et vous êtes perdus. Dans l'automobile se trouvent les êtres qui vous sont les plus chers, votre propre mère. Soudain, vous remarquez que votre ch luffeur ne p^ut pas conduire, soit qu'en général il ne domine pas sa machine, soit pareequ'ilest fatigué et ne se rend plus compte de ce qu'il fait. En tout cas s'il continue de conduire c'est 1a. perte sûre aussi bien pour lui que pour vous. Par bonheur il y a dans l'au tomobile des gens qui savent diriger la machine, il faut seulement qu'ils prennent. le volant le plus vite possible. Mais il y a une difficulté ; se saisir de la direction en pleine course vertigineuse ;'est difficile et dangereux, et, livrée à slle-même une seconde, l'automobile roule dans l'abîme. Cependant, il n'y a pas de choix, il faut qu'un autre prenne la direction. " Mais le chauffeur ne. veut pas lâcher le volant. Ou parce qu'il est aveuglé, et ne voit pas sa faiblesse et ne se rend pas compte de la situation ou par obstination et amour propre excessif, il se tient fortement au volant et ne permet à personne de s'en approcher. Que faire en un pareil moment? le contraindre par foree à céder la place, c'est bien quand m est sur une charrette ou au moins quand on roule dans des conditions normales, cn plaine, mais peut-on faire cela pendant une course vertigineuse et sur une route de montagne ? Vous avez beau être habile cl fort, mais c'est entre ses

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