L'indépendance belge

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12 december 1916
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s.n. 1916, 12 December. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/639k35n740/
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ROYAUME-UNI : ONE PENNY BELGIE CONTINENT: 16 CENTIMES (HOUUANDE: C CENTS) ADMINISTRATION ET REDACTION : BUREAU A PARIS : HXDOP HO'JSE. TUDOR ST.. LONDON, E.C. u- PIjACE DE IjA BOURSE. TELEPHONE: CITY 3960. TELEPH,! j 238-75. ** MARDI 12 DECEMBRE 1916. En vente à Londres à 3 h. le lundi 11 dec. Itnvvsu™™ f3 MOTS, 9 SHILLINGS.) _ _ , ABONNEMENTS : J 6 MOi^ SHILLINGS, f CONSERVATION PAR LE PROGRÈS. ll AN 32 SHILLINGS. ) LA SITUATION. ♦ —_ ~»_^i Lundi,, midi. La retraite, roumaine vers l'est et le ncrd continue. Nos Alliés ont pourtant fait un retour offensif dans la région de Pioesti, où les Allemands ont dû rétrograder au delà de la rivière Cricoval, ce oui indique que les Roumains n'ont pas encore complètement abandonné la région pétrolifère. L'ennemi ne pourra d'ailleurs pas tirer grand parti des puits de pétrole afcran-- donnés, s'il est vrai, comme l'annonce le correspondant du "Times," attaché à l'armée roumaine, que nos Alliés, avant de se retirer, ont mis liors d'usage les puits et brûlé les approvisionnements, notamment ceux en liuile lourde, dont les Allemands ont un si urgent besoin. C'est dans la région de Moreni que cette destruction a été particulièrement complète, et tous les dépôts de benzine, les puits, les raffineries èt citernes dans la vallée de Prahova ont été livrés aux flammes ou mis hors d'usage. Le communiqué de Pétrograd annonça que les troupes russes qui gardaient le flanc gauche roumain ont suivi à leur tour le mouvement de retraite des Roumains et ont évacué la rive gauche du Danube entre Tchernavoda et Tutrakan. Les Bulgares ne semblent -avoir attendu que ce mouvement pour passer le fleuve et Sofia signale l'occupation de la ville d'Oltènitza. Les Bulgares ont franchi également le Danube à hauteur de Silistrie. Toute cette manœuvre et la concentration sur la'rive gauche du Danube de toutes les forces ennemies disponibles, donnent un certain crédit aux rumeurs répandues par nos ennemis relatives aux projets du maréchal von Hindenburg contre Odessa. N'ayant-pu enfoncer la barrière russe ni dans le nord, ni dans le centre et le sud, le maréchal von Hindenburg est hofiiiHfe à .oukni risquer la partie une quatrième fois p.ar le sud-est. En ce cas, nos ennemis pourraient difficilement donner suite à leurs pçojetç de conquête en Macédoine et en Albanie, mais ils. se disent, avec raison sans cloute, que rien ne presse de ce côté. Le roi Constantin se chargera bien de créer, dans le dos des Alliés et sur leur flanc gauche, la diversion qu'escompte Berlin et qui suffira largement, avec l'aide de la mauvaise saison, à occuper l'armée du général Sar-rail.Les combats dans la région de Javor-nik (Carpathes galiciennes), se sont calmés, mais plus au sud, à la frontière de Bukovine, les Russes ont chassé l'ennemi de plusieurs hauteurs et lui ont fait 500 prisonniers. Sur les autres fronts, rien d'important n'e3t signalé. Sur mer, les pirates allemands poursuivent avec un succès croissant la chasse aux navires de commerce. La dernière liste des victimes comprend onze vapeurs coulés, dont cinq britanniques, un danois et un espagnol. Cela représente une perte totale de 25,000 tonnes. D'autre part, le communiqué allemand annonce la saisie, dans la Mer du Nord, "par les forces navales flamandes," comme dit Berlin avec ironie, de deux vapeurs neutres, un hollandais et un brésilien, chargés tous deux de coton à destination des Iles Britanniques. Ajoutons, pour ceux que la pompeuse rédaction du LES DÉPORTATIONS EN MASSE. . — h LA PROTESTATION DE NOS PARLEMENTAIRES. : Nous avons annonce que les sénateurs et députés belges ont adressé à M. von Bissing une vigoureuse , protestation contre les razzias c-n Belgique. Voici le teste authentique de cette protestation : Bruxelles, le 9 novembre 1916. A son Excellence Monsieur le Baron von Bissing,' gouverneur-général en Belgique. Excellence. 11 seniblait qu'aucune douleur ne pût être ajoutée à celles dont nous sommes accablés depuis l'occupation de notre patrie. Nos libertés abolies,, notre industrie et notre commerce anéantis, nos matières premières et nos instruments de travail exportés, la fortune publique ruinée, le dénûment succédant à l'aisance des familles naguère les' plus prospères, les privations, les anxiétés et les deuils, ou avait tout enduré, sans autre révolte que la protestation muette des âmes et sans que nulle part l'ordre public eût été troublé. Un immense mouvement de solidarité avait rapproché toutes les classes sociales; on souffrait en commun et la communauté des souffrances allégeait le poids des miserte individuelles.Mais Voici qu'une violence nouvelle vient fondre sur nos familles et les déchire. Des centaines, des milliers de citoyens paisi- bulletin berlinois pourrait imjDressionner plus qu'il ne faut, qu'il s'agit de deux vapeurs de moins de 1,000 tonnes chacun qui, revenant d'un voyage deHull à Rotterdam, ne pouvaient avoir, en fait de cargaison de coton, que des produits manufacturés.Une dépêche non officielle parle d'une canonnade dans la Mer Arctique, qu'on suppose provenir d'un sous-marin allemand en embuscade dans ces parages qui, à la suite de l'achèvement du chemin de fer de la côte murmane, reliant Pétrograd à Alexandrowsk, le seul port septentrional russe libre de glaces toute l'année, vont bientôt être fréquentés assidûment par les navigateurs. L'achèvement de cette ligne est très important àu point de vue du ravitaillement de la Russie en munitions, et l'événement a été célébré en Russie comme un grand succès, dont le mérite revient en partie à M. Trépoff, l'actuel Premier Ministre, qui, étant à la tête du département des communications, avait la haute direction de ces importants travaux. 'Le nouveau cabinet britannique est constitué. Le Comité de guerre comprend M. Lloyd George, lord Curzon, lord Militer. MM. Bonar Law et A. Henderson. Lord Millier et M. Henderson étant ministres sans portefeuilles, pourront se consacrer entièrement à la guerre. Lord Curzon est nommé leader de la Chambre des Lords et M. Bonar Law leader de la Chambre Basse. Le nouveau cabinet, dont les principaux membres rempliront aujourd'hui la formalité du bàise-mains, consécration rcyale des nouveaux ministres, est accueilli de tous côtés avec une satisfaction qui indique combien est unanime le désir de -oir un changement radical se produire dans la conduite de la guerre. Ce désir n'existe pas seulement en Grande-Bretagne, mais, également en France et en Russie, où des changements significatifs sont imminents. ,Un communiqué officieux publié à Paris annonce qu'à la suite de l'adoption par la Chambre de l'ordre du jour de confiance, le gouvernement a étudié les mesures qui doivent donner satisfaction aux desiderata de la Chambre. Les changements en vue consistent dans la réduction du nombre des ministres et la création d'un Comité de Défense Nationale analogue au Comité de Guerre britannique. D'autres changements sont envisagés, parmi lesquels le plus. important a trait aux modifications dans le haut commandement.En Russie, le vent de réforme souffle jusque daus la salle du Conseil de l'Empire, cette institution ultra-conservatrice, qui vient d'adopter une résolution invitant la nation entière à fournir l'ultime effort qui doit assurer la victoire, demandant au gouvernement de travailler en accord avec le Corps législatif, de détruire définitivement certaines "influences clandestines et irresponsables," préconisant la formation d'un gouvernement d'affaires ayant un programme bien défini, s'appuyant sur la confiance du pays et à même de coopérer avec ses institutions législatives ! U y a quelque chose de changé eu Russie, comme il y a quelque chose de changé en Grande-Bretagne. Puisse la marche des opérations militaires s'eti ressentir bientôt ! bles, de tout ûge, de toute condition, toute une population civile est brusquement, brutalement arrachée,à ses foyers et déportée en Allemagne. Où, en quel point de l'Empire, nul ne le sait. Quelle y sera son existence, à quel travail y sera-t-elle condamnée? Mystère? De ce fait des centaines, des milliers de femmes, d'enfants, de vieillards, sont abandonnés, dépourvus de leur soutien, livrés aux angoisses d'une séparation dont nul ne prévoit le terme et le spectacle de leur désolation est tel que, pour ne pas avoir à l'affronter, les recruteurs refusent à ces épouses éplorées, à ces parents désespérés la consolation d'un dernier adjeu. Est-il besoin d'insister sur cés scènes dont la région de l'étape est le théâtre depuis plusieurs semaines et qui se déroulent depuis quelques jours dites le territoire du gouvernement général, où le fléau menace de s'étendre de commune en commune jusqu'à ce que ses victimes se comptent par centaines de mille? Les avis collés aux murs et reproduits dans les journaux en disent assez long; c'est partout la même procédure, aussi sommaire qiie lugubre; des arrestations en masse, des hommes classés arbitrairement parmi les sans-travail, parqués, triés, expédiés vers 'l'inconnu. Pour no parler que des affiches d'hier placardées à. Nivelles, Virginal, Ittre, Haut-Ittre, Lillois, Baulers-Montreux. BornivaJ. Thines, Brainc-F.Uleud, Ophain. Wautîiier-Braine. Waterloo, I'iancenoit, elles convoquent indistinctement, en leur recommandant de se munir d'un petit bagage à main, "toittes les personnes du sexe mâle âgées de 17 ans, à l'exception seulement des ecclésiastiques, médecins, avocats et instituteurs." On ne limite plus la levée aux chômeurs; c'est qu'en f ait le prétexte d'occuper nos chômeurs à l'étranger ne trompe plus personne. Le plus sûr moyen de les occuper dans le pays n'aurait-il pas été de leur laisser leurs outils, leurs machines, leurs ateliers, leurs approvisionnements, leurs facilités de communication, leur liberté de travail? Des philanthropes avaient imaginé d'utiliser les . bras disponibles à des travaux d'intérêt public; leur initiative fut enrayée et "finalement brisée. D'autres s'étaient ingéniés à organiser à l'intention des chômeurs un vaste système d'enseisnement technique destiné à relever leur valeur professionnelle, mais le plan ne fut pas agréé, pas plus que celui de créer partout des bureaux do renseignement et de placement. On préfère leur prot urer de l'ouvrage en Allemagne, où les représentants de l'Indus-trié-Bureau leur prome tent "un bon salaire" s'ils consentent à s'y aire embaucher " volontairement " et ôù le< attendent, en cas de refu-s des salaires de f.'.mine. Sur quelle dépression physique et morale ne comjite-t-on pas pour leur forcer la main? S.ans doute, il a été affirmé que les entreprises auxquelles on offre de les employer seraient étrangères à la guerre. Mais, de toutes parts, des voix ont répondu: En prenant la place d'un ouvrier allfînand l'ouvrier belge permet à l'Allemagne d'augmenter la force numérique de ses armét:. Le travail le plus odieux est celui dont 1' .fet se tourne contre la patrie; servir l'Allemagne, c'est se battre contre notre pays. Y contraindre nos ouvriers, n'est autre chose qu'un coup de force, contraire au droit -des .jens, visé par Votre Excellence dans son ai r. té du 15 août 1915 et contraire aussi à l'espr; , sinon au texte, de la quatrième Convention de La Haye de 1907. " Une mesure te-lle que le déplacement de la population civile non combattante," écrit M. le professeur de droit international Ernest Nys, dans sa lettre de i e jour, ci-annexée, à M. le, Bourgmestre de Bruxelles, " est en contradiction complète avec la notion de l'occupation de guerre; ôelle-ci a remplacé l'ancienne théorie de la conquête qui faisait du vainqueur le souverain du pays conquis; le vainqueur a le devoir d". respecter les droits des habitants paisibles. ' Cest au norfi de ces- droits sacrés,' ouvertement violés, que les sénateurs et députés soussignés, présents-à Bruxelles, mandataires de la Nation Belge, adressent à Votre Excellence la solennelle protestation des familles sans nombre atteintes par l'édit cruel qui secoue en ce moment le pays d'un frisson d'indignatioîi et qui ne saurait manquer do soulever la réprobation de tout le monde civilisé.Ils adjurent Votre Excellente d'user vis-à-vis ,des autorités militaires des hautes jiré-rogatives que lui confère sa charge pour rie lias laisser se consommer un attentat sans précédent dans l'histoire des guerres modernes et La. prient d'agréer l'assurance de leur considération la plus distingués. PROTESTATION DES PARLEMENTAIRES MONTOIS. Les sénateurs et députés de Mon s,. unis sans distinction de partis politiques, ont adressé à M. von Bissing une lettre de protestation) contre les déportations en masse opérées dans leur arrondissement. En voici le texte : Mons, le 2 novembre 1916. A Son Excellence le général von Bissing, gouverneur-général de Belgique. . Bruxelles. Députés et sénateurs de l'arrondissement de Mons, nous avons pour devoir de protester énergiquement contre les levées d'hommes valides auxquelles l'autorité militaire procède en ce moment dans notre région, et de porter à votre connaissance la juste réprobation qu'elles soulèvent. Les faits se passent de la manière suivante ; Des placards ordonnent aux citoyens âgés de 17'ans et plus de se rendre tel jour, à telle heure, en un lieu désigné, sous menace, en cas de désobéissance, des peines les plus sévères, ou bien, disent certaines affiches, sous peine, pour ie contrevenant, d'être déclaré chômeur Lès hommes rassemblés sont parqués, en plusieurs groupes. Un premier triage élimine pluieurs catégories; prêtres, médecins, professeurs, vieillards, infirmes, etc. Après quoi la sélection s'opère. Tous ceux que les recruteurs choisissent sont mis à part et dirigés, sous bonne escorte, vers "la gare où un train les attend. Les autres sont renvoyés dens leurs foyers. Nous ne savons suivant quelle règle' le choix -se fait : on enrôle des chômeurs, mais aussi beaucoup d'autres personnes qui n'ont jamais chômé et appartenant aux professions les plus diverses : bouchers, boulangers, patrons tail-leiirs, ouvriers, brasseurs, électriciens, cultivateurs: on prend aussi de tout jeunes gens, élèves d'athénées, d'universités et autres écoles supérieures, et, d'autre part, des chefs de famille d'un certain âge, ayant charge de nombreux enfants. . I^es procédés de recrutement sont divers; parfois, l'officier recruteur se base sur les listes de population, parfois il exige la pro- ' duction de la carte d'identité. Il lui arrive aussi de s'efforcer d'obtenir le consentement des ■ personnes convoquées. Quelques engagements ont été souscrits sur lesquels il est stipulé; que la clurée est fixée à quatre mois, le salaire à 5 mark, le logement choisi par l'autorité allemande et que le voyage sera gratuit à l'aller; le lieu de destination reste indéterminé. Le plus souvent, les signatures sont données sous l'empire de la crainte ou. sous l'effet de la promesse de quelques jours do répit avant la départ. Les hommes enrôlés par contrainte partent sans que leur famille sache vers quel pays, ni pour combien de temps. Au début, ils *e présentaient sans vivres, sans linge ni vêtements de rechange, ne sachant pas le sort qui les attendait. C'est un spectacle douloureux que celui de la séparation inopinée et brutale des membres d'une famille, sans communication, sans adieu ! Le chagrin, l'anxiété et l'indignation ont envahi bien des foyers. Cette déportation est la pire des peines. Elle révolte le sentiment le plus fier et le plus profond de notre race, l'amour de la liberté, de la liberté du travail surtout et l'attachement au sol natal. L'autorité militaire a déclaré, à plusieurs reprises,'que si elle procédait à pareil enrôlement, c'est parce que les bourgmestres ont refusé de désigner eux-mêmes les chômeurs de leurs communes. Faut-il défendre les bourgmestres de ce reproche ? Nous l'affirmons fermement; il n'est pas justifié. Tous les bourgmestres ont fait afficher l'ordre de l'autorité, qui requiert les chômeurs de se faire inscrire sur les registres tenus par l'administration communale. En se conformant à cette injonction, les bourgmestres ont fait tout ce qu'ils devaient; ils ne pouvaient rien faire de plus; les lois de notre pays ne leur permettent pas, en effet, de s'introduire chez les particuliers et de se livrer à. des recherches sur leur état social : le Belge est maître chez lui et ne deit compte à personne de ses conditions d'existence. Le bourgmestre qui se serait permis de dresser lui-même la liste des chômeurs et l'aurait livrée à l'autorité militaire, se serait attiré la malédiction publique. En agissant ainsi, il se serait associé au coup de force qui va contraindre un grand nombre de nos concitoyens à se rendre en Allemagne pour effectuer le travail le plus rebutant et le plus odieux: celui dont l'effet se tourne contre la patrie. Sans doute, on a dit que les travailleurs ne seraient embauchés que pour les entreprises étrangères à la guerre! Mais que vaut pareille explication ? En prenant la place d'un ouvrier allemand, l'ouvrier belge permet de remplir un vide dans l'année allemande. Travailler pour l'Allemagne, c'est se battre contre la patrie. Aussi l'instinct public ne s'y est pas trompé : il a résisté aux appels les plus pressants et aux promesses les plus alléchantes affichées sur nos murs. Très rares sont ceux que l'appât de gros salaires a attirés en Allemagne." La presse a taxé notre population ouvrière de fainéantise: c'est la calomnier. Les Belges ne sont pas des paresseux, mais ils aiment leur pays et ils ont conscience des devoirs sacrés que la guerre leur impose. Nul homme d'honneur ne peut les blâmer de leur résistance./'' ; Nous avons tenu, Excellence, à vous exposer ces faits afin que vous puissiez employer votre haute autorité à mettre un terme à une violation flagrante du Droit-des gens. Quant à nous, nous eussions manqué à nos devoirs de mandataires publics si nous n'avions fait entendre la voix de notre conscience dans un moment aussi grave et aussi douleureux. Agiléez, Excellence, l'expression de notre ' considération la plus distinguée. Ont signé : Sénateurs: MOSSELMAN, ROLAND, Vicomte VILAIN XIV., DEMEEBE. Représentants : Alph. HARMIGNIE, MASSON, BASTIEN, MAROILLE, BKENEZ, SERVAIS.. UnMEETINGdePROTESTATION à ROTTERDAM. Un meeting public, organisé par îe "Social Democratische Arbeidets Party," de Hollande, s'est tenu a Rotterdam, pour protester contre des déportations de citoyens belges par les Allemands. C'est la première réunion de ce genre qui se tient ,en pays neutre, et il faut rendre hommage au parti socialiste néerlandais, d'avoir osé prendre cette initiative. Il faut espérer, pour la dignité des nations neutres et de l'humanité; .que l'exemple de Rotterdam sera suivi. Nous empruntons à notre confrère l"'Echo Belge,"le compte-rendu de cette importante réunion, à laquelle avaient été conviés tous les honnêtes gens, sans distinction de parti ni, de nationalité. Orateurs : MM. Duys, membre de la seconde Chambre des Pays-Bas, et Camille Huysmans. M.' Duys annonça que la protestation qu'il élevait n'était dirigée ni contre l'Allemagne, ni contre les Allemands, mais contre une violation flagrante du droit international. Il s'agit ici, précisa l'orateur, d'un acte, commis par les Allemands, mais qui intéresse l'humanité entière. Aucune lâcheté ne peut retenir cette protestation. C'est pourquoi l'orateur rendit hommage à" la fédération de ' Rotterdam, organisatrice de cette réunion. Les ouvriers belges n'ont pas fait appel vainement à la solidarité de leurs camarades hollandais. M. Duys rappela que, par une intervention directe du gouvernement hollandais, une douce • pression avait été exercée en octobre 1914 sur les milliers de Belges réfugiés en Hollande, afin que ces derniers ren-• trassent en Belgique sous la promesse qu'ils ne seraient ni faits prisonniers, ni déportés en Allemagne. Or, cette promesse a été gravement violée par l'Allemagne. C'est contre quoi il faut éner- . giquement protester. Il n'y a personne, d'ailleurs, qui' puisse défendre l'Allemagne et l'acte qu'elle a commis, sauf, le "Toekomst" et le Dr Kuyper. Les s oci a a I- d emok:t" a te n allemands eux-mêmes devraient se lever contre cette odieuse mesure de déportation. Il faut retourner à l'époque du duc d'Albç pour retrouver une telle cruauté. Les déportations de ce jour sont injustifiables. La dernière édition du soir du " Nieuvve Rotterdamsche Courant " dément, catégoriquement, d'ailleurs, que les Belges n'aient rien fait pour leurs chômeurs. Ensuite, M. Duys combattit l'opinion d'après laquelle les déportations sont faites dans un but pédagogique ! Au surplus, on déporte non seulement des chômeurs, mais on arrache encore des ouvriers à leur travail. Puisque le gouvernement allemand prétendait que ces déportations ne sont faites que pour combattre l'inactivité des chômeurs, . donc dans un objectif social et non potir des raisons de nature militaire, il serait du devoir du gouvernement néerlandais de prier l'Allemagne de laisser les Belges revenir volontairement en Hollande. (Applaudissements prolongés.) M. Camille Huysmans gagna ensuite la tribune. A la grande souffrance indescriptible des Belges, il faut aujourd'hui ajouter l'esclavage, dit Camille Huysmans, et, à l'heure actuelle, il ne reste rien de cette Belgique si florissante avant la guerre. L'Allemagne l'a appauvrie et anéantie. Il ressort de nombreuses csrdonnàn-. ces de l'autorité allemande, édictées en 1915, que ceux qui à cette époque refusaient de tra. ailler Seraient sévèrement punis. Aujourd'hui, nous .assistons, aHer-rés, à la renaissance de ,l'esclavage. On a protesté presque dans to'.s les pays contre ce régime, .même parmi les ouvriers socialistes de Hongrie. Il n'y :i donc que le "Toekomst" et M. Picard, rédacteur aux "Vlaamsehe Gi'dachten," qui ne protestent pas. Contre l'attitude de Picard, Camille Huysmans fit Une charge à fond, aux acclamations du public. Ensuite,- il adressa un chaleureux appel aux Pays-Bas au nom de ses compatriotes opprimés. Il ne demanda ,pas que les Pays-Bas fassent une déclaration de guerre à l'Allemagne, évidemment,—mais que la Hollande puisse être au moins un point d'appui ipour la Belgique. Si l'orateur demanda l'aide de la Hollande, c'est qu'il compte sur la force morale que sa protestation, pourrait-avoir.Les deux orateurs ont été acclamés par une foule énorme. A la fin de la séance,' la motion. suivante fut votée à! l'unanimité: "Le 'Sociaal-Democrati-sche-Arbeiders Party' proteste violemment contre la déportation de Belges: non-combattants ; fait un appel aux gouvernants de tous les p,ay$ neutres et aux partis socialistes de tous" les pays, même à ceux de Puissances centrales, afin qu'ils protestent auprès du gouvernement allemand contre la violation des droits de l'homme, tels que l'Allemagne les a ratifiés à La.Haye." LES RAZZIAS DANS LE PAYS DE MONS. Les " Nouvelles " de Maestricht reçoivent d'un témoin, oculaire des renseignements très complets sur îa façon dont s'est opéré l'enlèvement des gens de Mons. Nous les transcrivons fidèlement : On avait enlevé déjà depuis la sècon-de quinzaine d'octobre de nombreux habitants mâles des commun,esenviroita.an-tes. Les razzias s'étaient opéréës au hasard, sans pitié, sans égard pour personne. C'est ainsi que des hommes exerçant des professions libérales, des fonctionnaires, des instituteurs, des étudiants furent emmenés. Mais peu à peu la férocité des Allemands se relâcha. Les protestations unanimes du pays, et sans' doute aussi celles de certains neutres, avaient impressionné les Allemands. Il était sensible que des ordres étaient venus autorisant de nombreuses exceptions. Quoi qu'il en soit, le 14 novembre au soir des affiches furent placardées partout dans Mons, qui produisirent une profonde impression. Elles étaient libellées comme" suit : "Ordre à tous les hommes de la ville, (le Mons âgés de plus de 17 ans de se présenter STème année. No 294

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1918.

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