L'indépendance belge

1874 0
24 december 1915
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s.n. 1915, 24 December. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 18 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/g73707xp2b/
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L INDÉPENDANCE ROYAUME-UNI ; ONE PENNY BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE : 5 CENTS.) administration et redaction: ,, bureaux 3 mois 9<?htïtingb\ hddob house. tudor st., london. e.c. «• place ^a bourse LONDRES, .VENDREDI 24 DECEMBRE 1915. abonnements-, iê mois! 1/ shillings! l Conservation par le Progrès., TELEPHONE: CITY 3960. TELEPH.: \ 238-75. 11 an, 52 shillings. > " -■ * - 1 ■ • - : — - "r-rr .. .. " - ... ' m ■ ■ . ■ ' ■ ■■■————— ' SOMMAIRE, LA SITUATION : Velléités d'ofiensive allemande dans les Vosges. — Les controverses au sujet du Vieil Armand. — Préparatiîs bulgares sur la frontière grecque. — Nouveaux succès russes en Perse. — Le ra=> vitaillement des Allemands par les neutres. La Noël dans les lignes. — Franz Hellens. Billet Parisien. —• )ean-Bernard. En Belgique. Retour de permission. — F. P. Let. "tre du Front. — Alfred de Vrllenfagne. Echos. Moniteur. Etc. LA SITUATION. Vendredi, midi. De grands préparatifs se poursuivent ides deux côtés de la frontière greco-serbe en vue d'opérations sur lesquelles plane •acore le mystère de plus absolu. Le généra^ de Castelnau, délégué par le généralissime J'offre, vient d'arriver à Salonique, en vue de faire un rapport sur la situation. D'autre part, il résulte d'informations sûres que les Bulgares achèvent le regroupement de leurs forces en Macédoine, où 120,000 hommes sont déjà concentrés. Dans quelques jours leurs préparatifs seront complétés, une armée de 180,000 hommes sera prête et le langage belliqueux de 'la presse bulgare indique suffisamment que l'état-major de Ferdinand le Félon compte poursuivre en Macédoine grecque la "marche glorieuse" qui lui a assuré la conquête de la Macédoine serbe. Des canons de gros calibre auraient été amenés de Varna, et c'est Stroumitza qui constituera la base d'opérations des troupes ennemies. Sur le front occidental, la controverse au sujet du Hartmannsweilerkopf oon-tinue. Les Allemands prétendent avoir repris la crête tant contestée et disent avoir infligé des pertes terribles aux Français, qui auraient, en outre, perdu un millier de prisonniers. Le communiqué français reconnaît l'abandon des tranchées conquises à l'ouest, mais parle de progrès dans le centre et au sud-est de la crête jusqu'à Wattwiller, ce qui représente une avance sur un front de deux kilomètres. Des informations de source suisse signalent à nouveau 3e grands mouvements de troupes, tant du côté allemand que du côté français, et il est probable q«e si l'offensive allemande dont on nous parle tant doit se produire, ce sera dans les Vosges qu'elle sera déclanchée. La présence du général von Mackensen sur ce front tendrait à accréditer ces bruits au sujet desquels nous ne tarderons pas à être fixés. En Perse les -troupes russes déploient une louable activité. Le 17 elles occupèrent Hamadan à 350 kilomètres à l'ouest de Téhéran; deux jours plus tard elles mirent en . déroute des groupes ennemis à Khushgek (entre Hamadan et Téhéran), le 21 elles occupèrent Kum à 150 kilomètres de la capitale,et les voici qui prennent l'offensive à Robat Kerim qui n'est plus qu'à quarante kilomètres de Téhéran. Il semble dès lors que nos Alliés soient maîtres de la situation dans ce théâtre de la guerre et que ce fait aura bientôt sa répercussion en Mésopotamie et dans le Caucase. Maintenant que la question des vivres a pris pour nos adversaires une importance que soulignent avec à-propos les émeutes presque quotidiennes dont Berlin et d'autres grands centres de l'Empire sont le théâtre, il n'est pas sans intérêt de citer quelques chiffres qui expliquent à quelles sources l'Allemagne a puisé jusqu'à présent ou compte puiser à l'avenir pour suppléer au manque de certaines denrées qu'elle était obligée ■d'importer en grande partie. ' La "Revue de La Plata," qui est publiée à Buenos-Ayres, analysant les -exportations de la République Argentine, constate, sur la foi des statistiques officielles, qu'alors qu'en 1913 treize pays, dont la Hollande, la Suède et le Danemark, n'importèrent pendant douze mois que 256,743 tonnes de maïs, les mêmes trois pays : Danemark, Suède et Hollande, importèrent à eux seuls, pendant les dix premiers mois de 1915, un total de 860,808 tonnes (plus que la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Un's réunis). Il est probable qu'en outre une grande partie des 1,674,902 tonnes expédiées "sur ordre" avaient également pour destination les ports de ces trois pays neutres ! L'exportation d'huile de lin pour la Hollande est montée pendant la même période, de 104,842 tonnes à 268,545 tonnes, le coton de 2,828 balles (Hollande et Suède) à 16,000, etc. Pourtant l'Allemagne, malgré ces apports, crie famine et attend son salut de l'importation des réserves de blé bulgares et roumaines dont l'acheminement vers les empires du centre a commencé au lendemain de la libération de la rive serbe du Danube et de l'occupation des chemins de fer serbes. La Roumanie et la Bulgarie disposent actuellement de grands stocks provenant des deux dernières récoltes. Les ■réserves roumaines sont évaluées à cinq millions de tonnes et les bulgares à environ un million et demi. Le blé bulgare est immédiatement disponible et pourra être amené en Autriche et en Allemagne à bord d'allèges tant que le Danube ne sera pas gelé. Quant au blé roumain, on sait que le gouvernement de Bucarest a, jusque tout dernièrement, empêché l'exportation des céréales ce qui fit que les agents allemands qui avaient acheté la plus grande partie de la récolte de 1914 durent décharger leurs wagons à la frontière. Depuis novembre l'attitude du gouvernement est moins rig-ide. Les droits de transit ont été abolis, le grain se trouvant à bord des navires dans les ports danubiens fut libéré et le transport par la ligne Buca-rest-Verciorova autorisé. L'interdiction faite aux bateaux roumains de quitter les eaux territoriales oblig-ea les Allemands à procéder au transbordement de leur marchandise, mais d'importantes quantités de blé purent néanmoins être acheminées vers les empires du centre. Enfin, depuis décembre, à en croire 1'" Argus " roumain, 2,000 autorisations pour l'exportation de vivres et de céréales ont été délivrées, parmi lesquelles une centaine visaient l'exportation d'environ un quart de million de tonnes de blé ! San9 doute le prix de ces fournitures revient cher et les Allemands se plaignent qu'on les exploite, mais il n'en est pas moins vrai que nos ennemis continuent à se ravitailler au nez et à la barbe des Alliés. Il a été suggéré à ceux-ci de racheter aux Roumains tous les stocks disponibles, afin de les soustraire aux agents allemands, mais cette proposition ne semble pas avoir été considérée comme réalisable. LA NOËL DANS LES LIGNES. Une inesse de minuit. La Noël qui vient me rappelle deux épisodes qui marquèrent l'autre Noël, et dont la simplicité ne me paraît pas sans grandeur. Je l'ai déjà montré ici : si l'on veut étudier l'homme, avec ce qu'il a de meilleur et de pire, qu'on l'observe au front ; il ne se montre nulle part avec une pareille sincérité. On peut aussi y trouver, réalise, ce rêve de parfaite tolérance, de vrai libéralisme, entendu dans le sens le plus large du mot, qu'en temps de paix le mauvais vouloir des esprits ne peut souffrir. En raccourci, le front représente une société idéale où toutes les opinions sont, non seulement admises, mais pour ainsi dire entremêlées, harmonisées, nullement-rébarbatives les unes aux autres. Quel rapport cela a-t-il avec la Noël, me dira-t-on? Je m'explique tout de suite. La fête -de Noël fut le prétexte, l'an dernier, de ce rapprochement. Cela ne fut nullement préparé ; cela se fit spontanément, naturellement, et c'est là ce qu'il y a de plus instructif dans l'Histoire. C'était dans une ferme de piquet, à proximité des tranchées de première ligne. La ferme était ocupée par une compagnie d'un de nos régiments d'infanterie. Dans la soirée de Noël, il fut décidé que l'aumônier célébrerait une messe de minuit. Comme on se l'imagine, les préparatifs de la cérémonie ne furent pas longs. La grange était assez vaste; c'était une de ces fermes de la région de F urnes., dotées de larges dépendances, dont la prospérité est inscrite dans les murs. On parsema de nouvelles litières de paille fraîche ; une table servit d'autel, un \ erre trouvé dans la cuisine fut le ciboire. Ce simple appareil, cette pauvreté sans tristesse, devaient conférer à la cé rémonie une réelle grandeur que les plus fastueuses mises-en-scène n'auraient pu égaler. On ne songea même pas â orner l'autel. On attrait pu trouver des drapeaux, quelques loques, du toux. Rien que la nudité du sacrifice. Seule, «ne musique accompagna le rite. Un soldat, élève d'un de nos conservatoires, et qui ne quittait son violon que pour reprendre le fusil, joua pendant les courtes minutes de cette msse de minuit. Il est des moments de simplicité totale qu'on chercherait vainement à décrire. La vaste grange était pleine d'ombre. Les assistants s'étalent accroupis, semés, sur la paille, tandis que le prêtre en soutane officia devant cette petite tabie de boti blanc, boiteuse, qu'éclairaient deux bougies placées à chaque bout. Le silence était profond au dehors; le canor faisait trêve pour cette nuiit-là. La bise traditionnelle soufflait seule. A l'intérieur, on t'entendait que les paroles murmurées de l'officiant, auxquelles répondaient quelques initiés. Tout le reste de la i ::rme semblait <5?>r-miir. Tout à coup, d i fond de l'ombre, la musique claire < t pure du violon chanta; voix merve?îëûsë,'vraiment céleste, dont les accen :s, dans ce silence, dans ce recueillement, et à cette place où la .mort avait dt'jà étendu de sanglantes semailles, semblaient à la fois plaintifs, résignés et confiants. Tour à tour, par une magie q.ui devait se communiquer à toutes l-'s âmes, les sentiments différents sot levés par la rude épreuve dte la guerre, se 'traduisirent dans cette musique. On n'avait pas trouvé de sonnette pour marquer les phases du sacrifice ; mais tous les cœur., battaient comme des grelots : le rite s'humanisait en quelque sorte et en devenait plus saisissant. Le prêche. Lorsque la messe fu£ terminée, le prêtre se te.- «a vers le .ond de la giange et se mit à parler, non pas comme d'ordinaire. Ce ne fut pas un sermon, un prêche préparé, avec des mots artificiels souvent prononcés, des formules toutes faites, des images communes. Il n'y avait peut-être pas songé. 11 s'était tourné tout naturellement vers cette poignée d'hommes qu'il n'apercevait même pas, car la lueur des bougies l'éclairait seul. Il leur parla comme fait un général devant ses hommes avant le combat. Oui, il n'y avait vraiment que des hommes dans cette grange, sur cette paille, non seulement des fidèles; et ses paroles s'adressaient à des cœurs, à des âmes fortement trempées par cinq mois de terribles combats. Cela vibra comme la musique du violon, et ce fut aussi simple, aussi touchant que tout le reste. Vraiment, cette nuit-là. Dieu passa dans une grange de Flandre, et toute la légende, toute la tradition, tout le mys-| tère, qu'on l'appelle comme on veut, chanta dans l'obscurité entre les tuiles branlantes et l'aire d'argile. Jamais hommes ne furent plus près de la vérité évangélique. Il dût se .passer quelque chose de grand et de beau. Mais tout cela s'acheva dans l'ombre, et le mystère n'en fut que plus troublant. Maintenant se place le plus étrange de l'histoire. A peine le prêtre eut-il fini de parler que la paille remua, les ombres parurent sortir du mystère, et une réalité un peu bruyante remplaça le silence sublime de tout à l'heure. Le discours d'un soldat. Et sans transition, aussi naturellement que tantôt, parmi les voix qui commençaient à monter, une autre voix s'éleva peu à peu, finit par dominer les murmures et parla seule pour tous ceux qui étaient là. A la place du prêtre, et devant cette petite table où les bougies continuaient à jeter des lueurs mouvantes, toujours les mêmes, un soldat était debout, et parlait aux hommes couchés dans la grange. Lui non plus n'avait rien préparé, c'est certain. Il s'était trouvé que des hommes étaient là, qu'on venait de leur dire des choses profondes ; on ne leur avait pas tout dit, il restait d'autres choses fortes et humaines à leur dire, et quelqu'un s'était levé pour prononcer ces paroles, tout naturellement. Nulle idée de contradiction dans tout cela. Nulle animosité non plus. Même voix ferme et simple, mêmes images et même silence religieux dans l'obscur auditoire de la grange. Ce qu'il disait? En somme, cela ne différait pas beaucoup de tout à l'heure. C'était peut-être plus directement humain, plus réaliste. Dieu n'y était pas mêlé comme le motif, le thème du discours. Il n'y parlait pas de la vie future, du lendemain de la mort. Mais la mort et l'hé roïsme s'y donnaient la main, et c'était tout de même très émouvant^ les cœurs ne battaient pas moins fort à ce discours qu'à l'autre. D'où s'était donc levé cet homme qui parlait ? De la même assistance qui écoutait, îi y a quelques minutes, les paroles des sacrifice divin ? Sans doute. Mais l'ombre couvrait tout cela. Il y avait bien des allées et venues par la porte ouverte, mais cela passait inaperçu. Et il semblait bien cjue toutes les âmes étaient prêtes à tout entendre avec gravité et souplesse cependant. Lorsque le soldat eut fini de parler, un autre vint, puis une autre encore. Et tous dirent simplement ce qu'ils sentaient, ce qu'ils croyaient, oe qu'ils voulaient, sans chercher à imposer leurs idées. On eût dit des semeurs entrecroisant leurs semences, et leurs gestes avaient la même ampleur, la même beauté, si le timbre de leurs voix différait. Le dernier qui s'éclaira aux bougies de la petite table du modeste autel de la croyance et de la pensée dit sa foi dans la simple raison,, sa confiance dans la destinée humaine et sa volonté de vaincre par l'entr'aide. Toutes les opinions passèrent là comme dans une revue. Dieu et la terre se donnèrent la main et parurent se comprendre. Jamais les hommes ne donnèrent pareil spectacle de générosité ! Et lorsque plus personne n'approcha de la table, de nouveau 'a musique monta, plus vive que tout à l'heure, plus heureuse, comme pour fondre toutes ces voix, toutes ces pensées, dan® un même élan de joie et de fière espérance. Un concert s'organise. Alors, il y eut comme une flambée dans l'ombre vaste de la grange. On alluma d'autres bougies, et toujours devant la petite table étrangement vivante et symbolique, un concert s'organisa aussi imprévu que tout le reste. 11 y eut des chansons. Tout le répertoire pittoresque du safcbf se déroula, : - cc. 'c ref *a'n.=s er-tonnés en chœur, bruyamment. Les rires se mirent à pétiller. La bonne humeur s'exhala des cœurs pétris par les discours, et une vaste expansion de plaisir, d'ardeur de vivre, couronna cette fête commencée dans le recueillement. Cela se prolongea dans la nuit. Le sommeil finit par niveler toutes choses et sa grande paix descendit dans les corps et les âmes. Pendant que ces choses se passaient dans la ferme de Noël, un autre épisode se déroulait plus avant, dans les tranchées, parmi les hommes étendus sous terre, que le froid1 faisait se serrer plus fort. Pour élever les âmes de ces soldats, un officier avait placé, à quelques pas de la tranchée, à l'abri, un autre musicien, dont le violon se mit à chanter des Noëls en pleine nature dévastée, sous le ciel violent. Tous ceux de la tranchée pouvaient ainsi l'entendre. Les sons s'élevaient, d'une extraordinaire pureté, au-dessus des larges flaques de l'inondation de l'Yser, et glissaient, portés par l'eau, qui les propageait tout le long de l'interminable ligne noire où des hommes, le fusil au poing, veillaient en cette nuit légendaire. L'ombre couvrait toutes le S ruines. On oubliait que cette eau ténébreuse tenait tant de morts ensevelis dans son tombeau liquide. On ne voyait plus les pierres écroulées, les arbres tordus et déchiquetés, la terre envahie. Il n'y avait plus que cette musique profonde et miraculeuse, qui transformait toute laideur en beauté, et étendait un immense espoir où des centaines de vies s'étaient écroulées en doutant peut-être... Des hymnes montent! Et lorsque l'heure de minuit fut venue, la musique du violon se tut. Et dans l'énorme silence qui suivit, des chants humains montèrent dans la nuit, des hymnes lents et confiants qui sortaient du plus profond des âmes humaines et se croisaient au-dessus de l'eau invisible. Après cela, le canon put reprendre ses hurlements de tonnerre. Il n'y eut rien de terrifiant dans cette voix nouvelle. Et je crois que cette nuit-là il ne troubla pas beaucoup le sommeil des hommes. Tout cela est loin des contes de Noël qu'on est accoutumé d'entendre! Tous les éléments ordinaires y sont pourtant : tresse de nuit, violon, prière.-... Mw quelle autre poésie, combien plus mâle, plus vraie, plus large et plus troublante! Le véritable miracle est là, dans cette cordialité des hommes qui vont, la main dans la main, l'âme dans l'âme, unis dans un même élan de générosité, devant la mort toujours à l'affût. FRANZ HELLENS. BILLET PARISIEN. Louis Vaillant. Parmi les combattants de la Commune, me disait un jour Louise Michel, il y a ceux qui se sont fait tuer sur les barricades ou ont été envoyés au bagne par les conseils de guerre et ceux qui sont parvenus à s'échapper pour conserver intactes les idées révolutionnaires comme on conserve les parfums précieux dans des vases mis à l'abri. Louis Vaillant, qui vient de mourir à soixante-quinze ans, était parmi les derniers, ce ne fut du reste sa faute ; il lutta jusqu'au bout pour ses idées, fièrement, et s'il ne fut pas arrêté le lendemain de l'entrée des Versaillais dans Paris, c'est qu'on avait fusillé sans jugement un inconnu qu'on avait pris pour Vaillant, et qui lui ressemblait étrangement.Fils de petits bourgeois, il était né à Vierzon en 1840. Il avait d'abord obtenu le diplôme d'ingénieur des arts et métiers, puis avait passé ses examens de docteur'en médecine ; mais il n'eut pas le temps d'exercer ni la mécanique, ni. la médecine. Aisé, sinon riche, il avait, dit-on, une vingtaine de mille francs de rente dont il était ménager; il fit partie de la jeunesse ardente qui fit opposition à l'Empire. Il voyageait en Allemagne quand éclata la guerre de 1870. Il rentra précipitamment et s'enrôla dans la Garde-Nationale comme tout le monde. Vaillant et la Commune. La Commune éclata et Vaillant en fit partie. C'était, a-t-ondit, un mouvement insurrectionnel en face de l'étranger. Evidemment, comme l'avait été le mouvement du 4 septembre. Seulement, le 4 septembre réussit et la Commune, d'ailleurs mal dirigée, échoua. C'est toute la différence. Sans la Commune, malgré ses er- j -reurs, ses fautes et ses divisions, la République n'aurait pas survécu. Les membres de la Commune et les principaux journalistes avaient l'habitude de se réunir chez un marchand de vins, aujourd'hui disparu, et où mon vieil ami Benoît Malon m'a souvent conduit, au coin de la Place des Victoires et de la rue des Petits Champs. Là venaient: régulièrement Maxime Vuillaume, Henri Brissac, Vallès, Longuet, T. B. Clément, Rogeard, Pierre Denis, Camille Bouis, Vaillant, tout ministre de l'instruction publique qu'il fût; on appelait cela "délégué," mais le nom importait peu. Les membres de la Commune se distinguaient seulement par une petite rosette rouge — comme celle de la Légion d'Honneur, — mais une petite frange d'or pendait; cet insigne s'accrochait au revers de la veste ou de la vareuse et on était obligé de retourner le pan du vêtement quand on voulait se faire reconnaître.Le 21 mai, la veille de l'entrée des Versaillais dans Paris, Vaillant donnait un déjeuner officiel, si on peut dire, à "La Délégation de l'Instruction Publique"' dans l'Hôtel de la rue de Grenelle. Maxime Vuillaume, le directeur du "Père Duchène," avec Alphonse Hum-bert, nous a conservé le récit de ce dernier déjeuner officiel, auquel il assista, et dont il parle dans ses " Cahiers Rouges," qui sont comme un chapitre d'un Saint-Simon qui aurait été membre de la Commune. C'était dans lia grande salle à niamger du ministère, une dizaine de convives : Mme Vaillant mère présidait, " femme | de haute intelligence et de grand cœur, écrit Maxime Vuillaume, qui a voulu rester aux côtés de son fils." Puis Mme Jaclard, la femme d.e commandant de la 17e Légion, adjoint de Clemenceau à Montmartre, sous le Siège ; Mme Sapia, dont le mari, commandant, avait été i tué, il y avait trois mois, place de l'Hôtel de Ville. " La conversation roule, pendant, tout le déjeuner, sur .les otages et l'échange con tre Blanqui. F lotte a bâti un nouveau projet : " Nous viderons les prisons, s'il le faut, dit-il avec feu. Nous les leur donnerons tous, les curés, les magistrats — tous, tous. " ; A ce moment les troupes de Versailles campaient déjà dans les plaines du Tro-j cadéro. Il était trop tard. Le lendemain, c'était la fuite éperdue, les massacres, les fusillades, les exécutions sommaires et les trente mille cadavres de la "semaine sanglante." V aillant put se réfugier à Londres, et c'est par contumace que, le 20 juillet 18/2, le conseil de guerre le condamna à mort. En Angleterre, Vaillant se montra d'une extrême violence dans le conseil général de l'Internationale. Rentré à Paris à l'amnistie en 1880 avec Blanqui, il créa un journal, qui ne de- tSSème année. No, 304

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