L'indépendance belge

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09 december 1918
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s.n. 1918, 09 December. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 24 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/8w3804zf1z/
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1 Lundi 9 décembre 1918. «i— ■■■! i—m i mu mu ■ n—ni m—■■«■■■■ 10 cenîimes 89° année. L'INDÉPENDANCE BELGE TÉLÉPHONE» Direction»* •• •• m M M A 2278 Administration B 73 Rédaction. .. •• B 75 Adresse télégraphique : LINDEBEL-BRUXELLES Fondée en 1829 ADMINISTRATION ET RÉDACTION s RUE DES SABLES, 17 ABONNEMENT t BELGIQUE 3 Un an, 24 fr. j six mois, 12 tt. s trois mois, 6 francs. ÉTRANGES 1 Un an, 40 fr.; six mois, 22 fr,* trois mois, 12 francs. A BERLIN Que s©>(passe-t~il à Berlin '? Gomment la révolution. s'esfcalle soudain décharnée ? Vers quelles voies se «Jirige-t-elle ? Les journaux étrangers p'ont là-dessus que des renseignements superficiels. La présence de nationaux des pays de l'Entente n'est, depuis, longtemps, plus possible en Allemagne. Dans ces conditions, nous avons fait appel à un journaliste- neutre résidant à Berlin, et très averti des choses allemandes. Malgré les difficultés de la transmission, sa première lettre vient de nous parvenir. Elle a été écrite il y a quinze jours, mais elle a gardé, nos lecteurs le constateront* tout son intérêt. La voici : Berlin. 27 novembre. L'Aveuglement, — La Révolution Une couverture rouge couvrait la balustrade d'un balcon du donjon gris-noir au bord de la Spree, où, pendant des siècles, avaient trôné les Hohenzollernv C'était le tsignal de la Révolution. Appuyé sur la balustrade, un homme harangua la Çoule à ses pi#ds. Des acclamations étouffèrent le son de sa voix aiguë. Des bras s'élevèrent vers lui,'et des mains qui serrèrent des fusils. Et au-dessus de sa têto flottait un petit drapeau rouge à la place de la bannière impériale. C'était Liebknecht qui proclamait la résolution de l'endroit d'où l'empereur, dans ïe-.œomenfc le plus théâtral de sa vie si riche en dëmontvations sentimentales, avait parlé à son peuple. Comme un cauchemar il me poursuit dans ma mémoire, le souvenir de la tiède nuit d'été <ïu déisut de la guerre. Par dizaines de milliers les gens étaient entassés sur la place devant le palais impérial. Les acclamations et les chants de la foule passaient comme les heurts d'une tempête.Violemment le bruit battait les murs puissants et vieux du palais dont toutes les fenêtres étaient éclairées. Kaiser Wilhelm, ce poseur pathétique, apparut au balcon, entouré des siens. Et il parla à la foule avec de violents mouvements de main. Le Tzar l'avait trompé honteusement, cria-t-il. Des cris sauvages exprimèrent la fidélité de dizaines de milliers d'hommes présents pour le souverain. Pourquoi donc était-ce un cauchemar? Parce que j'avais entendu sous. les Linden, peu de j ours auparavant, la voix du peuple manifestant contre la guerre. Alors, les ^manifestants avaient chanté la <c Marseillaise des Ouvriers », et la densité de leurs rangs avait dispersé les attroupements de jeunes jpangermanis tes. «. Sera-ce possible, m'étais-je dit, de conduire ce peuple vers l'autel sanglant de la guerre? » Mais un truc, une j)aroïe dans les Journaux, avait suffi à aveugler dés millions d'Allemands. Quelques phrases imprimées en grands caractères dans les journaux; et tous ces hommes étaient prêts à sacrifier leur vie, pour que l'Autriche-Hon-grie pût, sans être dérangée, punir le peuple serbe. S'agissait-il encore de cela ei^ ce moment? Vraiment, ils ne le savaient pas. On leur disait : « L'Allemagne est attaquée.» Et ils criaient a Hurrah! ». A ce moment l'aveuglement du peuple était sans bornes. Les Allemamds entraient en Belgique, massacraient le pays ; et à Berlin, hommes, femmes1 et enfants levaient le poing vers la Belgique perfide qui faisait tant de tort à ces pauvres Allemands. L'aveuglement devint folie. Jamais un peuple ne s'est attendri plus que le peuple allemand devant sa propre prospérité. Les autres peuples du monde étaient devenus menteurs et méchants, l'avaient toujours été. Comme une ile de vertu, les deux alliés flottaient sur une mer de pourriture morale. Je me souviens d'une conversation, que j'ai eu ces jours-là. La reine Elisabeth en était le sujet. Elle s'était rendue en Angleterre pour y conduire ses enfants. « Voyez-vous, me disait-on, voilà une reine que vous admirez tous pour son courage. Elle s'enfuit, passé la mer. » Mais peu de temps après, la. reine Elisabeth venait rejoindre le roi Albert. Je triomphais. Mais que me disait-on? « Oui, c'est bien compréhensible qu'elle ait du courage. y est-elle pas princesse bavaroise? » Il était devenu impossible de discuter aves l'Allemand, si fier de son esprit logique. Mais l'affoliement le plus intense passa vite chez les Allemands modernes. Quand ils apprirent, après que l'on leur eût caché pendant quatre semaines, qu'à la Marne tout ne s'était pas passé comme on s'y. était attendu, — et quand ils apprirent également que les Russes en Prusse orientale les avaient poussés jusqu'au bord de l'abîme, pendant qu'on ne chantait que victoire à Berlin — plus d'un d'entre eux sentit l'angoisse l'envahir. Quelle conséquence aurait donc le : blocus auquel l'Angleterre se préparait avec ; une fermeté de mauvaise augure? C'est en ; frissonnant qu'on apprit les paroles prophé- j tiques de Kitchener, annonçant trois ans de ; lutte. Dans certains cercles gouvernemen- | taux on en était convaincu : On ne saurait, j gagner la guerre contre l'empire britannique, j Mai6 on ne voyait pas comment l'Angleterre j saurait développer ses forces immenses. Le I blocus allait devenir bientôt gênant ; mais il i ne saurait être décisif, disait le gros de la population. Et comme on ne ressentait pas immédiatement le poids de l'action de f empire mondai; on s'en moqua. Une campagne de haine fut déchaînée de tous côtés contre l'Angleterre. Une crainte indéterminée alimenta cette haine temporaire. Et un Anglais interné au fameux camp de Ruhleben caractérisa fort bien la situation, en écrivant sous le « Gott strafe England » qui apparut partout, les paroles : « parce que vous 11e le pouvez pas vous-même^ ». Plus curieuse que la haine contre l'Angleterre- fut la passion sauvage contre la Belgique. Aucun peuple ne semblait avoir fait plus de tort aux Allemands. C'était une faute impardonnable de la courageuse armée "belge de ne pas s'être laissé écraser sans résistance.* Où donc était l'esprit chevaleresque affecté par le militarisme qui avait toujours rendu hommage à l'intrépidité de l'adversaire ? J'ai vu bien souvent des gens bouillir de rage, quand je me. permettais de faire remarquer- que les Belges avaient quand même plus de raisons de se plaindre fles Allemands que les Allemands des Bel ges. Et si je le disais encore plus claire- 1 ment, on allait mettre la police en garde < contre cet étranger dangereux qui se prome- - nait librement... , : : Dans les cercles ■ gouvernementaux on « contemplait la marche des événements avec ; un calme cynique. On y pouvait appeler un chat un chat. Si je me plaignais de l'hypocrisie que je voyais autour de moi, on me répondait : « Ce n'est pas de l'hypocrisie, c'est de la véritable stupidité. » On répétait toujours qu'on ne songeait pas à garder la Belgique. Mais pourquoi ne le disait-on pas tout haut? Parce qu'on ne l'osait pas, de ] peur des pangermanistes. Et, d'autre part, , parce qu'on ne sentait pas quelle injustice affreuse et criante avait été commise. J'ai i entendu de nombreux libéraux allemands répétant qu'on avait beaucoup à réparer à , l'égard de la Belgique; mais je n'ai rencon- , trô personne qui sondât jusqu'au fond la profondeur du crime commis contre le pays innocent. On raisonnait. pour essayer d'endormir sa propre conscience. Et on lançait des publications unilatérales et trompeuses. La foule se laissait contenter de la sorte. Et ils se perdaient dans le grand empire, ceux qui vivaient avec le cœur brisé et avec un mal nerveux irréparable, en songeant tacitement à tout ce qu'ils avaient vu lors de | l'aggression en Belgique. Quel aveuglement a poussé les Allemands aux moyens terribles qui les enlisaient de plus en plus dans le marais de la haine « mondiale ? Pourquoi ne prononçaient-ils pas ] la parole libératrice sur la Belgique, ce qui aurait atténué l'animosité autour d'eux. • « Par sa propre souffrance la Belgique se 1 vengeait. » Et la situation de l'oppresseur s'aggrava avec la croissance des misères des , Belges. ( On avait inventé à Berlin le mot de j « gage ». Ce qui pour le monde entier était 1 une question de justice suprême devint une j entreprise commerciale' j>our le gouverne- 1 ment allemand, « Certainement », disait-on 1 confidentiellement, « nous voulons renoncer ( à la Belgique, » Mais on voulait garder ^ quelque chose en mains : le Congo* On en ^ avait besoin pour l'empire africain rêvé» a Mais vous ne l'avez pas, lé Congo », fit < alors, naturellement, remarquer l'observa- < teur. « Nous l'achèterons », fut la réplique, i « 2?ous payerons à la Belgique uue telle « somme qu'elle pourra réparer en même temps 1 les dégâts de la guerre. » Et on se flattait * déjà-de l'amitié future avec la Belgique. ] L'amitié entre Belges et Allemands ! A Ber- ( lin, c'était l'aveuglement, cet aveuglement , dont Jupiter frappe cfelui qu'il veut'anéantir. j ^ C'est" en jtôussant" un' crï: rauque d'an- > goisse et d'épouvante que le peuple allé* j mand s'est éveillé de son sommeil. J'ai ( assisté aux jours de désolation et de crainte, t quand le château du militarisme miné tomba en ruines. J'ai vu dans les couloirs du. f Reichstag des politiciens pangermanistes, les > poings dans les fonds de leurs poches, les * youx vers le sol, préoccupés de pensées ron- 1 géantes et torturantes. J'ai entendu l'humour £ macabre de la démoralisation, le rire amer 5 du malheur incompréhensible et inattendu, r J'ai vu plus d'une tête courbée sous la eon- f science naissante, qui fil entendre la voix du ( Monde, toute-puissante et juste. c Mais j'ai également vu autre chose dans c ces jours du triste réveil : la conscience de £ la liberté, la joie d'être délivré de l'escla- f vage du militarisme. C'était cela même que ^ le peuple avait déjà ressenti avant de s'éveil- j 1er : la victoire de la vieille Allemagne au- \ rait infligé un fardeau insupportable au £ monde. entier. Mais personne n'en aurait £ plus souffert et n'en aurait plus été affligé que le peuple allemand lui-même. En peu de f semaines les esprits sont devenus murs pour r la révolution. Comme dans une tourmente, f j'ai vu croître cette révolution. Tout le j monde la voyait, tout le monde la sentait — c à l'exception de ceux qui auraient pu dé- c tourner eux-mêmes lé .'plus grand' des dan- c gers s'ils avaient vu clair au moment oppor- i tun. Mais la justice faisait son œuvre, avec 1 une malice impitoyable. r Et ce fut un éboulement tellement drama- j tique que le Monde, au milieu de la joie de s la délivrance, tint encore toute son attention 1 concentrée sur Berlin. Je ne dois plus vous ? citer des faits. Des impressions suffiront. ! Comme un ciel lourd annonçant la tem- ■ pête, oii voyait, à Berlin, s'approcher de j-tous côtés le bouleversement. La dernière ji dernière défense de l'ancien régime fut grotesque : la révolution fut. interdite dans la c capitale. Berlin fut isolée de toute commu- f nication. Toutes les grandes artères furent t coupées — pour que le sang mauvais n'in- J, i'ectàt pas le cœur. On croyait ainsi pouvoir j. sauver le corps. Le dernier jour de cette dé- <-fense sans espoir, j'ai vu des gardes à casques avec des mitrailleuses sur une des tours du palais. Une vieille scène de donjon, malgré la modernité des armes. Le dernier reflet du moyen âge, peut-être dans sa der- î nière forteresse. P Mais la fatalité poursuivit son chemin, en * jouant. Le cœur ne voulut pas mourir, isolé Jj des membres. Ce que l'on craignait de l'ex- q térieur naissait à l'intérieur même. Les casernes furent atteintes comme par une infec- p tion foudroyante. Et l'explosion même eut l lieu au centre de la ville. Quelle sensation e d'avoir de nouveau pu entendre la « Marseillaise » sous les Linden, chantée par le peu- P pie, sorti enfin de son long sommeil, cette ^ « Marseillaise » qui ne fut plus étouffée par ^ un « Heil dir im Siegerkranz ». Sur la voie c triomphale où l'empereur Guillaume avait e déjà peut-être choisi les endroits où il voulait dresser les arcs de triomphe pour son v entrée triomphale comme « Mehrer des ^ Reiches » * sur cette voie où les millionnaires G. de la guerre avaient déjà loué des fenêtres pour des milliers de marks, dans l'espoir de pouvoir assister à la marche triomphale de ^ l'empereur à la. tête de ses troupes, sur cette tj même voie marchaient maintenant les batail- h Ions de travailleurs, avec le fanatique L&eb- s: knecht à leur tête. rr ■ La Potedamerplatz était noire de soldats y armés de mitrailleuses, de fusils, degrena- ^ des. Et tous cherchaient l'ennemi nouveau S et tout de même si vieux : le militarisme Q, impérialiste. Ils ne le trouvaient plus, Il s'ë- ^ tait enfui devant la masse. Et tous ses anciens serviteurs s'avancèrent vers le nouveau maître, vers le démos, se jetteront à ses pieds et lui offrirent le pain et le sel, comme les peuples slaves au vainqueur ou au tzar. Cette révolution fut une fête, et non une fête sanglante. Le poids insupportable qui pesait sur le peuple avait été enlevé., et personne n'avait dans cette première joie, une pensée pour l'homme, pour le chevalier de la bravade, qui se sauva de ses troupes et passa la. frontière hollandaise, — dernier de$ déserteurs allemands qui avaient cherché asile dans ce pays hospitalier et neutre. Mais le peuple allemand qui avait concentré toute sa force puissante pour abattre le militarisme, ne trouva pas do résistance à cette force nouvelle. Il chancela comme quelqu'un qui se raccroche au vide. Dans la Mrs luis Ce qa 'il faudra refaire .Voua avons annoncé il y a quelques jours que plusieurs de nos ministres allaient entreprendre une promenade parmi les ruines de la Flandre occidentale. Cette excursion tragique a duré plusieurs jours. Y ont participé : MM. les ministres An-seele, Harmignie et Ruzette, les députés T)e-bunne, de Cour irai, et Mahieu, de Roulers-rhièit ; M. .Verlant, directeur des Beaux-Arts ; MM. Lambin Van Gansberghe et Wallin, du ministère des Travaux publies. L'Union des Villes et Communes belges était représentée par son directeur M. le sénateur Vinok; M. le gouverneur Beoo, président.de la commission des reconstructions-; M. Gheude, député permanent; Van Overbergh et Franck, membres diu comité de la commission. La commission des reconstructions rurales avait délégué son président, M. De Vuyst, directeur général de l'Office rural.. A ces messieurs s'étaient joints le sénateur ' Coppiefcers,. de Gand. M. Emile Vinck, rentré à Bruxelles, a bien coulu nous confier que'ques-unes de ses impressions de son voyage •: — « Nous sommes partis- de Bruges,nous a-t-id îitj.et.déjà au port de cette ville nous avons pu constater de fantastiques destructions, qui montrent que les .Allemands ont dû recourir ï des charges formidables pour arriver : aux résultats obtenus. Notre première étape a été te port de Zeebrugge, où nous nous sommes rendus compte. du beau travail accompli par 'es marins anglais. Quelle audace a-t-il fallu à ces braves , pour débarquer contre le môle, afin 3e-détourner l-'at'en-tion de'l'ennemi et rendre Passible ■ i'enibc-utaî'emànt du côté -du chenal 1 3n a, unev imprévu bien nette, que j'aventure le V " Invective », .au sujet, de laquelle les Al--' nous " effrontément, fut uiv txll acte "d'Héroïsme "et que" .son résultat fut celui que. la direction de la marine" an glaise-avait cherché à obtenir. » Tout le long des dunes, des dunes désertés it déliées, nous; avens rencontré des casema-tes, "où""les soldats du Kaiser ' se mettaient à. .'abri des bombes anglaises. Ces casemates, iont le nombre est considérable, sont défendues par des fils de fer barbelés. Nous avons constaté que "le maintien de ces casemates- constitue un danger permanent. sur lequel le ministre des Travaux publics s'est empressé d'attirer-la bonne attention de son collègue de la juerre. Le danger est surtout moral, car - ces ;asemâtes feraient d'excellents repaires de ban-ïiis et il faïut empêcher que cette destination S'Oit donnée à ces aigris, devenus inutiles. » Nous avons suivi la ligne des dunes, retrouvant partout, en masse, des casemates et ïes fils de fer barbelés. Nous ne nous sommes rendu un compte exact des destructions su-" 3les par les cités bailnéaires, mais il nous a semblé que Blankenberghe, ' par exemple, ivalt peu souffert, relativement tout au moins.- » Nous sommes' arrivés à Ostende quand le-soir tombait. Nous avons traversé la ville sans îous arrêter. Les ponts ont presque tous disparu et la gare maritime a été complètement: létruite. Nous nous sommes alors approchés de 'Yser par Ghistelies et Peryyse, et nous avons" constaté le camouflage des routes... Celles-ci, :1e chaque .côté, étaient protégées par un rit îeau de branchages, qui permettait à l'enne-ni, de l'autre côté de l'Yser, de faire circuler lans une sécurité relative des transports de nunitions, de troupes et de vivres. Nous nous sommes arrêtés au pont du Schoorbakke, pour /isiter quelques Lranchées allemandes, et avons 3U voir que, contrairement à ce que l'on pensait ici, sur une grande partie de .ia ligne de 'Yser, l'ennemi avait passé le fleuve et se trou /ait avec la rivière dans le dos. Nous avons eu ci mie vision terrifiante de la réalité. A la ueaiir des phares de l'auto» nous avons l'image noubliable de ces ruines... Nous avons eu l'im->ress;on d'une tristesse profonde, d'une désolation cruelle... » Après avoir passé la nuit à La Panne, nous ivons traversé Furnes le lendemain. La. Grand'->lace n'est pas intacte. Des maisons sont dé-ruites. D'autres sont simplement atteintes, nais rien n'est irréparable, heureusement. A \Tieuport, nous assistons à un spectacle inou-)liable : c'est la destruction totale, lamentable, i }n ne peut se rendre compte de l'état de 1a : âté, si on n'a pas eu l'occasion de voir, soi-nême, le tragique aspect de ce paysage de nanti. Aussi, tous, avons-nous été unanimènent d'accord pour reconnaître qu'il est indispensable de clôturer la ville et de oonserver provisoirement, tout au moins, ce décor dè dévastation et d'horreur pour que tous les Belles et les étrangers qui visiteront les champs le bataille de l'Yser puissent S6 rendre compte le la sinistre réalité. » Evidemment, les travaux d'art de Nieur >ort sont détruits. Le génie militaire belge a ait le nécessaire pour permettre l'écoulement ies eaux et empêcher l'inondation. » Vers Ranipscappelle, nous explorons les premières lignes à travers ce qui était naguère les prairies et ce qui fut la surface inondée. )es roseaux ont poussé là... Et ce sont tou-ours des roseaux et encore des roseaux. Et :'est de la boue, encore et toujours de la boue... )ies entonnoirs profonds sont remplis d'eau.., » Nous nous rendons plus loin, — et nous oyons ce qui fut Dixmude. Ici, aussi, c'est le ésert» la mort, la désolation..Des tas de bri-ues montrent qu'une ville, jadis, s'élevait là... Jn monceau un -peu plus élevé que d'autres in-idfue que ce fut là, l'église. Nous gravissons o tertre et nous embrassons d'un regard navré ?s ennrons de Dixmude. C'est une épouvan-iblte solitude, car il n'y a plus, ni soldats, ni .abitants, et seuls les corbeanx gris et noirs urvolent les ruines et les rats grouillent. par-ïi la boue et les ruisseaux qui sillonnent la ille détruite... Ici encore, tous, nous avons été 'avis que la. cité qui" repose dans le silence ilorieux du souvenir, doit être provisoirement onservêe — et préservée, car il doit se trouver aché un peu partout l'avoir des anciens habi-niis. w mai » Nous passons à Loos, où il y avait une fort belle église : el e a été détruite volontairement, ? sans aucune nécessité stratégique. » Le lendemain, nous allons à Mercfcem, où c du parc du château de la famille de Coninck t de Merckem, parc dévasté, 'nous cherchons à c voir où se trouvait naguère le village... Dévas- 1 tation, solitude, roseaux et boue : c'est toujours la même image obsédante et sinistre 1 II c y avait là, il y a quatre ans, trois mille six r cents habitants; aujourd'hui, il n'y a plus trace du village. Ce qui restait a été recouvert par la c boue ou utilisé pour -a fabrication d;u béton. r ■ Maintenant, il n'y a plus rien, et l'on se de- I mande comment ce sol pourra être rendu un j jour à la culture ! , » De là nous allons vers- Ifouthulst, la région ^ la plus dévastée qui représente assez bien l'as- ; pect de la. lune vue au télescope. Bientôt nous e gagnons la forêt que l'héroïsme cfea nôtres a rendue célèbre. Nous la traversons du nord e au sud, et c'est la même dévastation. Les ar- j bres sont décharnés; ils ont des aspects de c squelettes hideux. Partout des abris pour mi- j trail.eurs, et l'on se demande comment une -v troupe, menant une offensive, .ait pu arriver, d en quelques heures, à se rendre maîtresse d'une s forêt fortifiée comme celle-là. ÏJ est vrai que r ce peut être considéré comme l'un des plus v beaux faits d'armes de toute la campagne. Les a parages ont vu, d'ailleurs d'autres actes d'hé- t roïsme. Après avoir échoué à Kemmel et 4 Bai lieu!, les Allemands, forts de 50,000 hom- mes, avaient voulu scinder l'armée- anglo-belge d et se diriger directement sur D'unkerque. .)éjà r ils avaient avancé de trois kilomètres, quand n un renfort de 5,000 Belges survint et les o^li- r gea a la rptraite. Le général Plumer vint re- a mercier, les larmes aux yeux, le général Jac- P ques de ce merveilleux effort. e » Nous voici à Ypres, par Poelcappelle (dont nous ne trouvons t.: ace), après avoir traversé ^ un terrain de tourbières, émaillé. de tanks dé- raolis gisant au bord des routes. Des écriteaux ^ indiquent l'ancienne existence de villages... A s' Ypres, nous découvrons dans la brume ia sil- d houette de ce que fut la ville. On voit encore ^ des pans de murs, le tracé des rues, quelques façades... Les halles sont lamentablement dé- chiquetées, comme Saint-Martin. Des soldats 0 américains passent... •' Ici la.caravane se divise i les uns vont vers t Menin • par la région de la Lys; les autres se 2 dirigent vers Roùlers. Ceux-ci voient travailler, b" à '.(i réfection de la route d7Y"près a ZJonnebeke. ti II y a là des Annamites conduits par des An- ^ glais. C'est tout ce qu'on voit, car la région f, est veuve d'habitants... » ^ M. Vindk a fini son récit qui l'a un peu ému, Q car il est de ce pays d'Ypres, où l'ennemi a ^ promené .la dévastation, l'incendie et. ta mort. ^ Comme nous lui demandons quelles sont les conclusions des membres .de la délégation qui a fj effectué .ce voyage, il - nous répond s« ! — • « Seules des commissions, spéciales peu- c' vent résoudre les différents, problèmes urbains p et mra^x qiji sa posent. Il y aura, lieu d$ v nommer des commissions régionales,, car •.toute, vie locale à disparu. Ces conclusions, ajouté M. Vinck, côrrespbh^nt/exactement-à % celles . des ^iud«s. . faites commissions-' :--r •spéciales dé' l'Union des villés et "qui" deman- le dent à être mises au point, après la visite que c nous venons, de faire..; « b . . . . • • . . d ECHOS n M. Harmignie, ministre des Sciences et des c Arts, vient de prendre des mesures de rigueur a à l'égard des membres du personnel ensei- gnant. des athénées et des écoles moyennes ë qui ont failli à leurs devoirs patriotiques. n "Cqnime conséquence, ij'en résulte, notarn- c ment, que le paiement des traitements a été P supprimé ou suspendu selon que les agents o en cause sont révoqués ou sont seulement frappés par une peine provisoire. tj M. Vandervelde, ministre de la, .instice, a ^ choisi. M. Cornil, substitut du procureur du' D Roi, comme chef de son cabinet. xi La questure de la Chambre a fait dresser la n nomenclature des projets et propositions de loi dont ies rappoits ont été laits... av^nt la „ guerre. g( Î1 y en a une bonne centaine, émanant du v gouvernement ou de l'initiative parlementai- ^ r.e touchant à une foule de questions intéressantes.Vraisemblablement les projets et proposi- 4 tions, — les « projets » émanant du gouvernement, lés «■ propositions » de- l'initiative des députés» — q.ui seront de nature à susciter une solution, seront repris par leurs auteurs. Les autres —et ce sera le plus grand nom- J bre — seront ou abandonnés ou modifiés. Les quelques bureaux de poste de l'agglomé- c, ration bruxelloise qui ne fonctionnaient pas g encore sont maintenant rouverts; ainsi sera ]( dégagée la perception centrale, place de la êi Monnaie, où la salle publique ne désemplis- n sait pas ces jours derniers. j] Tous les bureaux seront désonnais ouverts él de 8 à 18 heures, sans interruption. l D'autre part, une troisième levée des boîtes s est effectuée entre 16 heures et 17 heures 15, tandis que le nombre des distributions a été porté à quatre. Les facteurs sortent du bu- S1 reau à 7 h., 8 h. 30, 13 h. 30 et 15 h. 30; les te objets recommandés sont remis au cours de q la deuxième distribution. p, L'échevin des Travaux publics de Bruxelles vient dé décider que les produits allemands ol seront exclus des cahiers des charges. Il a éga- lç lement interdit à son administration d'accep- r< ter les offres des firmes ayant trafiqué avec c' l'ennemi. et si Le personnel du ministère de la Justice a adressé au ministre, M. Vandervelde, une vive protestation contre la rentrée éventuelle des agents qui ont continué à exercer leurs fonctions sous le régime de la séparation administrative.Certains d'entre ces derniers se seraient livrés à une véritable propagande, allant jus- ai qu'à la menace vis-à-vis de leurs collègues ou m jusqu'aux promesses de gratification à ceux qui auraient consenti à les écouter. Les agents qui ont résigné leur emploi au . moment voulu et se sont ainsi, par devoir, im- posés des sacrifices et des privations, deman- P< denf. qu'on ne les oblige pas à vivre avec des m collègues indignes. le I/â pétition réclame à. l'égard de ceux-ci des te mesures immédiates. ^ Si Sait-on qu'un petit village du Finistère s'ho- n] nore de posséder le château de Troenfeunte-nicm, résidence du maréchal Fooh, le glorieux vainqueur de l'Yser et de la Marne, domaine acheté alors qu'il n'avait que quatre galons! g1 Château? Non. Gentilhommière, tout au plus, ou plus exactement, vaste et spacieuse maison « bourgeoise, élevée'(Tun étage avec mansarde. ^ C'ést là que le maréchal, son grand labeur ^ terminé, compte venir se reposer et achever ses jours. ei Et ainsi Troenfeuntenion connaîtra une ;loire qui rejaillira sur Plonjean. Détail qu'on ignore peut-être : dans l'église le Plonjean, une stalle d'honneur a été ins-allée, face à la chaire, avec cette inscription, léjà vieille d'un an : « A l'illustre général 'och. » Au-dessus, s'inscrit la liste des soixante-uinze Plongeannais tombés au champ d'hon-teur.En tête de cette liste, deux noms : Paul Be_ ourt et G'ermain Foch, morts tous deux, le aême jour, 22 août 1914. Le gendre et le fils du maréchal! Hier matin, la Société centrale d'architecture e Belgique une centaine de personnes — st allée déposer des fleurs sur la tombe de eux de nos martyrs, les architectes Baucq , t Boekelmans. Le président de la société a dit avec émotion t grandeur la vie et l'oeuvre de Philippe Laucq, que la plupart des architectes présents 1 nt connu. Ouvrier tailleur de pierres, ; Jaucq élait devenu un architecte de ; aleur et était, quand la guerre a éclaté, , evant Un avenir assuré. Le président dit en- j uite son courage au service de la patrie : son om sera intimement lié au nom de Miss Ca~ ell, dont la gloire, comme son sort, a été lié u sort de la noble Anglaise, dans le mar-irre.— La Société belge de chirurgie a voté un or- ' re du jour de protestation contre les calom-iés du manifeste des 93 intellectuels alle-îands, et décidant, en outre, de rompre toute j îlation avec les représentants de la science llemande «aussi longtemps que celle-ci n'aura as reconnu et réparé son outrage à la vérité t à l'honneur du peuple belge.» Après avoir décidé la radiation des mem-res de nationalité ennemie et exclu un pra-•icien belge inféodé à l'activisme, l'assem-lée, voulant rendre hommage aux profes-3urs de pathologie chirurgicale qui se sont istingués aux ambulances, a décerné la pré-dence au docteur Depage, de Bruxelles, et t seconde vicVprésidence au docteur Wil-ims, de Gand. Les autres membres du comité nt été maintenus dans leurs fonctions. Ils nous reviennent ! De Hollande, d'Angle-irre, de France, d'Allemagne, de partout ! n peut les voir traverser nos rues, chargés 3 valises ou de sacs, souriants et contents, y a beaucoup de soldats, parmi eux, inter-ês ou prisonniers depuis quatre ans. Us por-!iit encore l'ancien uniforme de l'armée elge, celui d'avant l'Yser, qu'ils n'ont ja-tais quitté. Et à les voir ainsi passer à côté es autres, on s'étonne un peu et on les suit ss yeux et on évoque les derniers jours de )14, les jours d'enthousiasme, les jours de èvre, les jours d'inquiétude aussi, où nos >ldats, simplement, comme si c'eût été la îose du monde la plus naturelle, ont été., dur" la première fois, héroïques devant l'in-asion.Une exposition ciui mérité d'êtré visitée est qu'on a Organisée au ÏViusëç du Livre, ie.de la Madeleine, ét qui réunit non seu-iment des illustrations livresques, mais en-Dre des ex:Iibris et des reliures des maîtres elges les plus corinûs.Il y a là des ensembles 'eaux-fortes, de lithographies,. .de xylogra-liies, des tailles-douces, dues aux artistes les . lus connus de notre école, Wallons et Fia-, tands, car le plus parfait éclectisme a pré-dé au choix des oeuvres. On peut se ren-re compte' ainsi du talent avec lequel ies ôtres entendent l'illustration du livre et Dmbien celle-ci a évolué dans ces dernières nnées. Les belles éditions, si rares autre->is chez nous, se multiplient; et lé succès randissant qu'on leur fait détermine chez os illustrateurs une émulation dont on peut mstater les admirables résultats : cette ex-osltion de la rue de la Madeleine restera uverte jusqu'au nouvel an. Un journaliste anglais rappelle que les sen-ments anglophiles de M. Clemenceau da-:nt de l'époque déjà lointaine où, pour la lupart des Français, l'Angleterre était en-Dre la perfide Albion. Il raconte à ce sujet une anecdote bien ca-ictéristique de la vitalité spirituelle du mi-istre français : Edouard VII avait beaucoup de sympathie dut le « tigre ». H prisait particulièrement >n esprit d'à-propos. Certain jour que le ieux lutteur dînait chez le Roi, on en vint parler des relations anglo-allemandes : — De fait, fit ironiquement l'homme d'E-,t français, Guillaume n est votre cousin, ire. —■ Oui, répondit le Roi, nous sommes pa-înts au troisième degré. — Sous zéro, sans doute, observa Clemeri-iau, au grand amusement du Roi et de ses 5 tes. M. John Van Schaick Jr vient d'être nommé «nmissaire pour la Belgique de la Croix-Rou-3 américaine, avec, le titre de lieutenant-co->nel. Le prédécesseur du colonel Van Schaick ait le colonel Ernest P. Bichnell, actuelle-ient à la Commission centrale pour l'Europe, continuera cependant à rester en rapports roits avec la commission pour la Belgique. 3 major J.-W. Lee Jr succède au colonel Van 3haick en qualité de commissaire-adjoint. De nombreux détenteurs de bons de réqui-tions délivrés au mois d'août par les autori-s militaires belges se montrent sinon in-liets, du moins impatients. Ils se deman-mt, en effet, quelle est la marche à suivre )ur obtenir le remboursement de ces bons. Nous pouvons les rassurer sur ce point. Ils jtiendront bientôt satisfaction, aussitôt que secrétariat général du ministère de la guer-i aura été transféré du ' Havre à Bruxelles, est-à-dire vers le 15 de ce mois. Ce service >mpte le remboursement des bons de réqui-tions parmi ses attributions. La Réponse an Discours du Trôna Le texte du projet d'adresse en réponse i discours du Trône, présenté par la Com-ission, vient d'être publié. Ce texte est assez long. Après un éclatant moignage de reconnaissance au Roi et un >mmage à l'indomptable résistance du lys, le projet célèbre la victoire paiement attendue. Il remercie solennellement Comité national, «dont les membres, sou-nus par le loyal appui des gouvernements •oteotears, ont su joindre à un désintéressent sans limite une activité,une ténacité, îe méthode qui foront de l'œuvre qu'ils ont itreprise et menée èubonne fin, un des faits s plus grandioses de l'histoire de la xerre ». Cet éloge, lé projet d'adresse le précise "i En réalité, le Comité national a été pen-mt de longs mois d'esclavage, l'âme même i la nation, le centré où venaient se former se retremper les énergies, le cercle où ; l'on conférait et d'où partaient les initiatives : qui, périodiquement faisaient passer à travers le pays opprimé, le souffle puissant du patriotisme et do l'espérance. » Le projet conclut sur ce point : « Ce fut en vérité à côté du pouvoir occupant, que l'on ignorait, la permanence du gouvernement national penché sur nos misères. » Admettant le principe du S. U. à 21 ans et acceptant la nécessité de ne pas observer les formes constitutionnelles, le projet ne. se prononce pas sur l'électorat féminin : ses partisans auront toute liberté de le défendre à la Constituante. Célébrant l'union des partis, on propose d'en profiter pour établir une barrière définitive contre l'alcoolisme et pour abolir les luttes religieuses qui « empoisonnent la vie politique ». Le texte se félicite de voir le ravitaillement du pays se continuer jusqu'au rétablissement de la vie normale et émet le vœu de voir appliquer « les solutions de nature à voir assurer par la justice la paix sociale », — la liberté syndicale étant admise comme une expression de Justice. « Les Flamands ont le droit d'obtenir qu'il soit pris des mesures nécessaires pour que cotte égalité des langues soit une réalité : » Tel est le désir que l'adresse exprime. Elle réclame la répression des crimes de trahison et salue l'abandon par la Belgique de sa neutralité conventionnelle, car la Belgique « passera ainsi au rang des puissances majeures, maîtresses de leurs destinées ». Le projet se termine en attirant l'attention sur le développement de notre colonie, la restauration de notre Patrie, les destinées du port d'Anvers et l'indéfectible unité dont le pays a fait preuve pendant l'occupation et qui peut encore', après cette longue et dure épreuve, réaliser de grandes choses pour l'avenir, Les Luxembourgeois à la Place des Martyrs La Fraternelle Luxembourgeoise de Bruxelles avait organisé, pour dimanche matin, une manifestation en l'honneur des Grands-Ducaux qui tombèrent en 1830 pour l'indépendance belge et de ceux, trè.s nombreux, qui en 1914, ont pris service volontaire dans l'armée belge;-^. sont morts, pour nôtre liberté et pouij le droit, duiant. la guerre actuelle. Dès neuf heures et demie, plusieurs centaines de Luxembourgeois grands-ducaux se réunirent place Rouppe. Entourés d'une foule nombreuse,, ils se sont rendus à la place des Martyrs, par les boulevards du Centre et la -rue des Martyrs. En tété du cortège était porté le. vieux drapeau qu'offrit Léôpold Ier au Luxembourg, et qui porte, en lettres d'or, l'inscription : a A la commune de Luxembourg, 1830, la patrie reconnaissante. » Défraîchi, usé, déchiré,- éohservé-sous cadre au Musée de - l'Armée, ses vieilles couleurs semblaient' revivre. : Des banderolles., portées par deux hommes, •suivaient; dans leur encadrement aux couleurs belges, on lisait les inscriptions : « Honneur au drapeau offert, en 1830, par la patrie reconnaissante. » « Les Belges et les Luxembourgeois ont confondu leur sang en 1830 et en 1914-1918. » ' « Vive la Belgique et le Luxembourg. » Place des Martyrs, une foule énorme s'était massée sur les trottoirs, sur les gradins du monument. On sentait que cette foule était toute sympathie; qu'elle accueillait en frères les Luxembourgeois enfin délivrés, comme elle, du joug allemand, et qu'une même âme, qu'un même coeur battait dans ces milliers de poitrines. Les fronts se découvraient devant le vieux drapeau, rappelant les jours, où les provinces belgiques n'étaient pas séparées, où le Luxembourg était uni encore à la mère-patrie belge, Une émotion profonde régnait sur cette multitude, qui saluait des soldats volontaires luxembourgeois marchant en tête du cortège ; et il y eut une minute solennelle, quand les délégués de la Fraternelle, groupés sur les gra- • dins du temple sacré des martyrs, se découvrirent aux accents de la « Brabançnone », jouée par l'Orphéon. En ce moment, l'impression était bien net-et : Belges et Luxembourgeois formaient une même famille, se retrouvaient après 80 ans.dè ' séparation, et s'unissaient à nouveau dans un regard d'élan spontané et fraternel. Ce sentiment, tous les orateurs l'exprimèrent. D'abord, ce fut le président de la Frater-. nelle, M. Hoffmann, qui adressa un souvenir ému aux morts de 1830, salua les Luxembourgeois tombés au service , de la Belgique, en 1914-1918, dans les plaines de Flandre, et forma le voeu que le Luxembourg retourna à la Belgique après avoir été séparé d'elle depuis 1839. Puis, ce furent d'autres Luxembourgeois grands-ducaux qui vinrent exprimer la même, pensée, notamment MM. Feiner, Wolff et Léo-pold Hostert, lequel, rappelant la servitude imposée au Luxembourg par l'Allemagne, s'éleva vivement contre l'attitude de la grande-duchesse pendant les quatre années de gue'rre, et formula l'espoir que non seulement le Luxembourg ferait disparaître la dynastie, mais qu'il érigerait d'infranchissables barrières économiques entre le Grand-Duché et l'Allemagne. — «La Grande-Duchesse doit disparaître, dît: il. Le peuple luxembourgeois n'en veut plus. Tout à son indépendance reconquise, il veut un rapprochement avec la Belgique. Le roi Albert est son souverain et il espère pouvoir acclamer bientôt à Luxembourg Albert Ier,.rôj des Belges et grand-duc de Luxembourg. » A ce moment, parmi les acclamations, l'Orphéon joue l'hymne national luxembourgeois, le vieux chant dont le refrain dit la haine dû Prussien : — « Etre tout, mais pas Prussien », l'ironique chanson que la foule, debout, écoute, front découvert. Mais les discours se suivent. Ce sont des Luxembourgeois de Belgique, maintenant, qui prennent la parole. C'est M. Vanden Coo'r-put, qui réclame une union plus intimé entre les deux pays ; M. Nothomb, qui, au nom de l'armée belge, rappelle les hauts i'aits d'armes des Grands-Ducaux au coprs de la guerre et les salue avec émotion; M. Néganck, enfin, qui, revenu du Grand-Duché il y a deux jours, annonce que la population de Luxembourg réclame la présence des soldats belges et veut la réunion immédiate à la Belgique. Des acclamations saluent chaque péroraison. La musique joue « Vers l'Avenir » et « La Brabançonne », accompagnée par des centaines de voix. Et tandis que M. Hoffmann, entouré des soldats luxembourgeois vêtus de l'uniforme kaki, descend déposer, dans le mausolée, la couronne de chrysanthèmes cravatée des couleurs belges et luxembourgeoises, offerte aux morts glorieux, là-haut, dans le soleil de décembre qui fait chanter 1 ^ drapeau* un grand avion aux coi.lears VU ^ ? :v?o, lant. îea toits, et la v 1 r. '

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1843 tot 1940.

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