L'indépendance belge

1165 0
03 november 1915
close

Waarom wilt u dit item rapporteren?

Opmerkingen

Verzenden
s.n. 1915, 03 November. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 24 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/9882j69318/
Toon tekst

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

L'INDÉPENDANCE BELGE. KOVAUME-UNI * ONE PENNY CONTINENT : 15 CENTIMES. (HOLLANDE : 6 CENTS.) ADMINISTRATION ET REDACTION: . BUREAU A PARIS:. iïïïï'" LONDRES, MERCREDI 3 NOVEMBRE 1915. ABONNEMENTS : [Ê K ,? IISSII | CONSERVATION PAH LE-PROGRÈS. TELEir HONE. CITY 3960, fELEPH.: -j 238-75. 11 AN. 32 SHILLINGS. i S O M MA IRE. LA SITUATION : Importantes déclarations de M. Asquith. — La question des Dardanelles et l'expédition de Serbie. — Menaces bulgares contre Monastir. Certitude.—Emile Rover. Sur îe front belge.—Marguerite? Beau-lieu. Conseil National Economique Belge et Congrès Permanent. En Belgique. Echos. Etc. LA SITUATION. Mercredi midi. M. Asquith a fait, mardi, à la Chambre des Communes d'importantes déclarations au sujet de la guerre. Le chef de Cabinet-a parlé pendant près de deux heures et s'est expliqué avec une grande franchise sur les questions brûlantes qui sont à l'ordre du jour, notamment l'expédition des Dardanelles, la politique balkanique, le recrutement, le service obligatoire et la situation financière. Passant en rpvue l'effort militaire fait par la nation-, M. Asquith a déclaré qu'à l'heure actuelle sir John French a sous ses ordres, en France et en Belgique, près d'un million d'hommes et que les pertes britanniques sur ce seul théâtre des opérations atteignaient, il y a huit jours, le total de 377,000 tués, blessés et prisonniers. La contribution en hommes des différentes colonies de l'Empire a été magnifique : le Canada ayant envoyé 96,000 et l'Australie 92,000 de ses fils combattre aux côtés de l'armée métropolitaine. Les autres colonies, 3a Nouvelle-Zélande, l'Afrique de Sud, etc., ont également envoyé d'importants contingents. L'effort fourni par la marine marchande se résume en ces chiffres éloquents : Les vapeurs affrétés par l'Amirauté ont transporté deux millions et demi d'hommes, 330,000 blessés et malades, 800,000 chevaux et mulets, et plus de deux millions et demi de tonnes de munitions et de provisions. L'efficacité de la maîtrise de la mer que possèdent les Alliés peut être jugée paf le faible pourcentage des pertes (moins d'un dixième pour cent) en vies humaines encourues pendant le transport de ces innombrables cargaisons d'hommes et de matériel. Les explications fournies par M. Asquith au sujet de l'expédition des Dardanelles ont été écoutées avec un intérêt tout particulier. ' Le Premier a avoué que cette opération fut approuvée, malgré certaines hésitations de lord Fisher (alors lord de l'Amirauté) par le Cabinet tout entier. Elle avait été approuvée, auparavant, par l'Amirauté française et accueillie avec enthousiasme par le grand-duc Nicolas. Le ministre estime que si l'expédition avait réussi, la Bulgarie ne se serait pas rangée aux côtés des Puissances centrales. De toutes façons, il est certain que les opérations dans la presqu'île de Gallipoli ont diminué la pression turque contre la Russie, l'Egypte et les troupes opérant en Mésopotamie. Dans les Dardanelles, la présence des troupes franco-britanniques immobilise, h dit M. Asquith, 200,000 Turcs et jusqu'au 26 octobre les sous-marins avaient coulé ou endommagé dans la Mer de Marmara deux cuirassés, cinq canonnières, un torpilleur, huit transports et 197 navires auxiliaires. Pour le moment, a ajouté le ministre, le question des Dardanelles est examinée avec la p'us grande attention par le gouvernement qui 'a considère non pas comme un fait isole mais comme partie des opérations militaires dans le théâtre oriental de 'a guerre. Le Premier n'a pas caché à son auditoire le désappointement que lui a causé 3'insuccès des opérations dlans les Dardanelles et l'échec de la diplomatie dans lia question de la reconstitution du bloc balkanique. Mais !la déclaration la plus importante faite par l'orateur est certainement celle relative à la Serbie à propos de ■ 'jaquelte. M. Asquiit'h a dit que " tout le monde dams île Royaume-Uni est d'avis, et cette opinion est partagée par nos Alliés français et russes, que nous ne pourvoiras tolérer 'que la Serbie devienne flla proie de cette 'abominable combinaison. " f Cette déclaration, qui constitue la première affirmation franche et nette de La politique .poursuivie par le gouvernement britannique au sujet die l'expédition serbe, a été soulignée par d'enthousiastes lacolamiatioras, qiui se sont renouvelées avec plus de chaleur encore lorsque lie ministre a ajouté "que d'indépendance de la Serbie était considérée par la Grande-Bretagne comme un des buts essentiels de la guerre." Parlant die la situation financière, le 'chef de cabinet a déclaré que, ".sans être 'aussi grave que celle de l'Allemagne, "aille nécessite de nouveaux et plus grands sacrifices encore." Au sujet de recrutement, M. Asquith n affinré que si le nouveau système ne dominait pas satisfaction), "il .n'hésiterait pas un instant à demander au Parlement l'iadoption de mesures légales d'um caractère obligatoire !" Après M. Asquith, sir Edward Car-son a expliqué les raisons de sa démission; M. Redmond s'est fait l'interprète de la population irlandaise " qui considérerait une paix prématurée comme une trahison," et Sir Edward Grey a affirmé que " pas un jour n'a été perdu pour aider la Serbie dès le moment où la défection de la Grèce fut connue " La Presse commente assez longuement cette séance historique, mais il est encore trop tôt pour pouvoir en dégager une impression d'ensemble. Il semble toutefois que l'atmosphère politique se trouve assainie et que la tension des esprits diminue. Les nouvelles des différents théâtres de la guerre se résument ainsi : En Champagne, combat d'artillerie dans le secteur de Tahure et combats de tranchées dans la région de Souciiez En Russie, une tentative allemande de passer la Dvina en amont de Fnie-drichstadt a été repoussée, et dans la région die Chartorysk une bataille achar-!née se livre .actuellement. En Serbie les troupes bulgares avancent .contre Nish et, fait plus grave, vers Monastir, ce qui ,a eu pour résiultat •un excdie considérable de ia population vers lia frontière grecque. L'avance sur Monastir est effectuée par tes groupes bulgares qui avaient opéré à Uskub et Veles. v CERTITUDE, Le champ de bataille s'est encore élargi. Voici plus d'un an que la Belgique presque tout entière est occupée, et M. Asquith disait, l'autre jour, que l'on n'entrevoit pas encore la fin des hostilités.Du côté des Balkans, la situation doit nous causer, à nous qui ne sommes ni dans les secrets des états-majors ni dans ceux de la diplomatie, quelque inquiétude. Nous ne savons combien l'on a débarqué de soldats anglais et français à Salonique. Nous pouvons craindre que les forces des Alliés, sur ce nouveau théâtre de la guerre, ne demeurent très inférieures à celles des Empires centraux et de leurs complices. Nous nous faisons a l'idée de l'occupation de la Serbie par les armées ennemies et de l'arrivée des Allemands à Constantinople. Le territoire de ceux-ci est d'ailleurs à peu près indemne; ils sont chez les autres et nous ne sommes pas chez eux. Et pourtant le Kaiser et ses acolytes sont perdus. 'V ivant parmi les Anglais, nous savons qu'à part quelques socialistes et quelques Quakers, dont l-'e marxisme oui la religiosité couvrent les tendances ger manophiles, ils ne conçoivent même pas la possibilité de lia paix avant que le mi- j litarisme prussien né soit abattu. Mais, poUrr ait-cn se dire, l'Angleter- , ire en .parle à^son aise, n'étant pas envahie. Encore que ses sacrifices en hennîmes et en argent soient de plus en pîus considérables, la France et la Belgique doivent être plus pressées qu'elle d'en finir. Pourtant nos soldats d.'e î'Yster ont accepté vaillamment 3a perspective de passer un second hiver dans les tranchées et 5a résistance morale des Belges restés au pays n'a pas fléchi. Quant à la France, elle offre au monde un spectacle étonnant dont on ne peut, sans l'avoir vu de près, apprécier toute la grandeur. Ï1 n'est pas un coin de ce pays où se puisse oublier que l'on est en guerre. L'effort intégral de la population tend à la défense de la Patrie. Les conséquences du malheur qui l'a frappée sont supportées stoïquement par les individus et par la collectivité. L'allure des femmes, sous leurs vêtements de deuil, l'expression des visages, l'acceptation ^ silencieuse des incommodités résultant de la guerre pour maints services pu blics, une activité sans agitation, une gravité sans tristesse, une bonne humeur sans exubérance, les marques de' respect dont sont entourés les blessés, tout cela impressionne profondément ceux qui ne connaissaient de la France que la mousse capiteuse et parfois l'écume de son esprit et de son charme tels qu'ils s'offraient à la compréhension superficielle des étrangers dans les théâtres et sur les boulevards de Paris. Ah ! l'admirable peuple qui lutte et entend lutter jusqu'au bout pour la vie, : incapable qu'il est de distinguer entre la 5 servitude et la mort. Aussi, la récente crise ministérielle • qu'a traversée la Franc'e a-t-elle égale-ment revêtu un aspect inaccoutumé. ■ E!ïe n'a point surexcité les passions ; comme en temps ordinaire. Le public ; en attendait le dénouement sans fièvre, et sans intérêt excessif. La République ■ entend rester maîtresse de ses destinées, t et ne point jouer la partie sur le coup j : d!e dé que constitue te choix d'un.hom-: mie, auquel! il faut ensuite s'en remettre i aveuglément. Certains ministres, après ; pikiis d'une année d'un labeur écrasant, : semblaient fatigués et usés ; les tendan- ■ ces dte certains autres ne s'accordaient , • pSius .aux sentiments de la représentation , nationale. Le plus naturellement du i monde, on îles a remplacés. Le gouver- , nemen.t de la France s'en est accru de farcies nouv'eEies. Et pas un citoyen de Ha République française n'a cru un seul instant que, suivant l'arrivée au pou- , volir de teffle oiu teille personnalité, le ; pays irait à Ûa victoire ou à la .ruiinie. iré triomphe est certain. Ce n'est ; qu'une question de temps, question tragique assurément, puisqu'à chaque ; heure de chaque jour qui passe sans amener la paix, tombent de jeunes hom- : mes dont la beauté, l'intelligence et la force devaient composer i'humanitédede- 1 main. Mais c'est pour cet avenir de l'hu- ; manité qu'ils meurent et que les peuples i i alliés sont prêts à consentir tous les sa- ] : crifices. : Dans le heurt des volontés opposées, < ■ comment le Teuton ne finirait-il pas par : j fléchir? Amené par l'esprit de lucre à la i conviction qu'il s'agissait de défendre i . son pays, comment tarderait-il long- i - temps encore à se rendre compte de la i ; mauvaise affaire où il s'est laissé entraî- . ner? Il escomptait des conquêtes et de ; larges profits moyennant un effort de < i courte durée; il est bloque à l'ouest et j i ne peut apercevoir le terme de sa marche { i vers l'est et le sud. Les soldats aile- ^ mands sont morts par centaines de mil- { • liers, les orphelins se comptent par mil- c : lions, la viande et les denrées se font J - rares, tout cela ne saurait être souffert c longtemps encore par le peuple allemand * : pour la seule joie d'être injuste et cruel. { Ne commence-t-il pas à voir que la livrée qu'il réservait aux autres peuples, j ; il la porte lui-même et ne parviendrait pas à la dépouiller, si 1e Kaiser était * : vainqueur? * En effet, le grand journal socialiste de , : Berlin, 1e " Vorwaerts," se plaint que 't " des restrictions lui soient imposées j dans la question si importante de l'ali- ■ mentation " et il vient de publier une circulaire signée du ministre prussien de l'Intérieur, M. von Loebell, où celui- { ci annonce " qu'il a préparé pour les be- j soins de la petite Presse et l'influence j permanente sur elle, un appareil de correspondance qui satisfait aussi bien techniquement qu'en ce qui concerne ^ son contenu, aux besoins les plus diffé- j rents des plus petits journaux et cela," en ayant égard aux capacités financières j. i différentes des éditeurs de journaux." y Ainsi, 1e .même appareil quii sert main- t tenant à " influencer " la Presse des , . C pays neutres, servira ensuite a maintenir j le peuple de Prusse dans la servitude, -' afin qu'il continue d'être exploité par les hobereux et les financiers. Mais ce facteur moral du problème t que pose la Grande Guerre, n'est pas seul à nous en faire entrevoir la solution, j L'Angleterre est restée maîtresse des < mers et, sans avoir fait tapage de cette ] importante victoire, elle semble avoir ( réduit à peu de chose la criminelle ac- , tivité des sous-marins allemands. Que ce J soit sous le régime du volontariat ou : souà celui de la conscription, elle con- j tinuera de lever des armées nouvelles. Bientôt l'hiver prêtera son aide aux * armées du Tzar. L'Italie garde en réserve une armée nombreuse. Et d'ailleurs, quand un mauvais coup ( ne peut être exécuté prom.ptement, il rate. ^ - (] — Oui, mais quand ce sera-t-il fini? . Ceux du front auxquels on le de- { mande, répondent simplement : — Après que les Boches auront évacué la Belgique et les sept départements ( français qu'ils ont envahis, nous aurons ] le droit d'y songer. < EMILE ROYER, , Député de Tournai-Ath. 1 SUR LE FRONT BELGE. v . Nous empruntons aru "Journal de Geriève, organe d'un pays neutre, cette correspondance d'une aimable verve, où les nôtres sont dessinés,' en joli-s croquis, d'une absolue sincérité. Et l'article prend la valeur d'un hpmraage dans sa dernière partie, où se trahissent les vives sympathies des Suisses. TRANCHÉES À i OUER Belgique libre., octobre. (De notre envoyé spécial.) En place repos ! Sous mes fenêtres, tous les jours, j'entends mon voisin, le petit sergent, commander à sa section : "L'arme au pied !... En place repos !" "En place repos !" ce fut, hélas ! "pendant onze mois, le commandement rigide auquel péniblement se soumit l'armée belge. L'immobilité dans l'eau glacée, la pluie, le vent, sous la mitraille, constitue, en dépit de son apparence humble, un héroïque fait d'armes. Les mornes carnets de soldats en disent long sur l'épopée de ces hommes en sabots et en pantalon de loile, qui, tout un hiver, ont couché dans les fossés vaseux, qui ont creusé et abandonné tour à tour des tranchées pleines d'eau, qui, sans se décourager, jusqu'aux épaules dans l'onde putride, un masque sur la figure pour se protéger des miasmes de cette mare pleine de cadavres, sans cesse repérés et désignés à la mitraille par l'auto-phare allemand, savamment et sans découragement, construisaient les blockhaus et les abris qui s'avançaient en audacieux zigzags jusque dans les lignes ennemies. Et après 1e séjour au milieu de l'inondation, le soldat-terrassier, trébuchant sur les fils de fer, les chevaux de frise, les cadavres, les trous d'obus, les troncs d'arbres, s'en revenait, la nuit, au "piquet" après une longue marche, portant un fardeau considérable : fusil, cartouchière, pince, scie, bottines, sac, ceinturon, besace, en tout trente kilos. Les hommes étaient si fatigués qu'on en voyait assis sur une borne kilométrique, sur le seuil d'une porte, adossés contre un arbre, calculant la distance les séparant encore du jus tout chaud ou de la bonne paille qui repose. Un grand bâtisseur. Autant qu'un bon guerrier, le petit ' jas " belge a été en vérité un grand rôtisseur. Changeant à chaque instant le secteur pendant sa sanglante allée et ,enue entre R... et D... il n'eut, pendant ;ette année interminable, qu'une idée: ;e construire sa maison. Les Allemands la lui détruisaient; il la reconstruisait en la perfectionnant. Ce fut une guerre de béton armé et de sacs de ;able. Après avoir mené au feu ce qu'en dehors de la casse on peut proprement appeler une vie de chien, ses officiers ont ïlaisir à le voir revenir au cantonnement :omme,d'ailleurs, il était allé de l'arrière iux premières lignes, en chantant, aux ions de l'accordéon, le " Brabançonne," a " Marseillaise," "Tipperary," "Marguerite, donne-ïnoi ton cœur "... La vie du cantonnement, c'est la liane, la corvée de cour, le vaguemes-:re; assis en rond sur des tonneaux, 'épluchage des pompes de terre : à 'heure de la soupe, gamelle en main, la |ueue devant les cuisines roulantes ; la >rise d'armes, le football, le jeu de jaume, les grands feux de joie où brû-ent paille et poux, la musique militaire levant la demeure du colonel, les rombes empoisonnées qui tombent, les )lessés ramassés, la musique qui con-inue, la station chez le Ragenau de l'en-Iroit, où des filles avenantes apportent e chocolat dans de grands brocs, les )Outiques illuminées Où l'on bâille d'ad-niration devant le porte-monnaie en na-:re, et, pour finir, le " pied du lit," l'ex-inction des feux, le sommeil sans rêve... Le soldat belge, dont l'âme est enfantine comme tes héros d'Homère, est :omnie eux querelleur, bruyant, rieur et xrn enfant. Peu dfe solitaires ; parfois, cependant, à l'écart, un petit "jas," imoureusèment, astique son fusil ou •imte une bague pour sa bonne amie ; des loueurs font un whist ; accoudé contre un mur, les sourcils froncés dans un pénible effort intellectuel, un adolescent -laicionite, diams 1e petit carnet de toile :irée à fieiuiiffiets noircis, sa longue v.ie de :amipagne où il songe à noter, plutôt pie les faits d'armes, les beaux goujons Dêchés dans l'Yser, près des "tanks à rétro îe," ou les rate .apprivoisés avec tes mettes de gain, dans te boyau qui mène i la "villa Marioffle." Amoreux de paix ! On ne peut pas dire du Belge comme lu Français qu'il soit soldat dans l'âme. 11 est, tout ,a.u contraire, très amoureux le paix, guère fataliste et tient bougre-nent à Sa vie. Ce qui augmente d'ail-eurs son mérite dte ne point la mar chander quand il le faut. Epicurien sans le savoir, il ne comprend la vie qu'avec te summum dte ses aises. Soyez sûr que rien ne lui coûte plus que d; ne pas dormir son saoul, et de manger depuis quatorze mois l'ordinaire de la troupe, qui n'est pas très varié : à six heures une gouirdie de café, du sucre, un demi-pain sans beurre; à midi, la soupe et une portion de viande ; à cinq heures, la .ration de pommes de terre. Tel qu'il est, on fiait de ce petit "jas" pacifiste tout ce qu'on veut, et même un. héros, ce qui n'est pas si commun qu'on l'écrit dans les gazettes, à condition, cependant, de savoir s'y prendre. Si l'on sait, il a du cœur, une bravoure froide, plus d'endurance, il l'a montré à l'Yser, qu'afucun autre scildat du monde; il exécute l'ordre sans raisonner, est dévoué â son officier comme un chien. Mais que, d'aventure, on ne sache pas, dame ! il devient alors "indécrottable. " V.teux communier, il est, en effet, libertaire par atavisme, et tous ses penchants l'inclinent à l'indépendance, au bon vouloir, à l'indiscipline. Quand il dompte ces instincts-là pour flaire diu bon service, il a remporté sur hifi-même une grande victoire ; mais il exige, ce qui est juste, que dans ce difficile effort son chef 1e seconde. Pour ce.lia il suffit qu'il lui témoigne un peu de bonté et lui explique, dans son pauvre langage, lia cause obscure des sacrifices qu'on en exige. II le suivra alors, dans lia bataille, jusqu'au terme le plus héroïque. Il reste frondeur. S'il est trop confiant dans la lutte, ce qui provient de son bon naturel, par contre, au repos, 1e "jas" a une tendance invincible et bien nationale à protester et à fronder. S'il compare son sort à celui de ses frères d'armes, ce qui lui arrive trois fois par jour, il envie ardemment l'Anglais, qui touche quotidiennement cinq francs et "qui mange des confitures," 1e Français, qui n'est peut-être pas plus riche que lui, mais qui est si bien nourri et qui "reçoit des légumes."Lui, "le petit jas," qui est 1e soldat le plus jeune du monde et aussi le plus pauvre, touche la maigre solde de deux francs trente par semaine. Privée de bourgeois et d'intellectuels, l'armée des tranchées est actuellement composée d'ouvriers et de paysans. Ce fut d'abord la population des usines de Liège et des houillères de Charleroi, patriotes enflammés et patrouilleurs sans pareils, puis les Borains, moins fins, plus lents à s'ébranler, mais tenaces jusqu'à la mort ; vint la Flandre lourde, formidable et ignorante. Dans ses bourgs vivaient des paysans endormis, véritables machines agricoles, rustres sommaires, que la direction du pays, par on ne sait quelle impardonnable oubli de ses devoirs, entretenait, pour plus de profits, dans une malléable ignorance. Au cri d'alarme et de patriotisme jeté par le pays wallon, ces gens-là ont répondu par un sourd et profond rugissement. Les villages inertes qui ont subi l'Allemand, ou sa sinistre approche, tout â coup ont frémi d'une émotion nouvelle. Des soldats m'ont conté qu'à Yv'ulpen, un de ces bpurgs jadis endormis, mais où se sont déroulées, depuis octobre, les plus émouvantes cérémonies militaires, si le vent apporte aujourd'hui au cultivateur quelques bribes de la "Brabançonne," sonnée par le clairon d'un régiment qui passe, le rustre cesse un instant de nettoyer l'auge du cochon, ou de jeter la semence au sillon, et, semblable aux paysans de Millet écoutant 1' •" Angélus," la main sur la couture du pantalon, les gros sabots alignés, la tête haute, le regard différent, il épie, dans le lointain, où s'éteint leur rumeur, les derniers accords de l'hymne national. C'est de ces bourgs-là que nous viennent aujourd'hui les " jas " et les " piottes " qui défendent nos tranchées et nos postes d'écoute. Cette armée était lasse, on peut le dire, de sa longue faction devant la flaefue d'eau sinistre dont le vent emportait jusqu'à l'arrière la fade odeur de mort. " En place, repos !"... Ah ! le soldat le_ haïssait cordialement, ce commandement-là !... Le 25 septembre. Mais dans la nuit du 25 septembre, voilà que tout à coup, comme une traînée de poudre, une nouvelle fulgurante parcourt les sinuosités de l'Yser. Ivres de 86ènje année» No. 260

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1918.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Toevoegen aan collectie

Locatie

Onderwerpen

Periodes