L'indépendance belge

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s.n. 1916, 12 Mei. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 23 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/b56d21sd39/
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L' INDÉPENDANCE BELGE. ROYAUME-UNI: ONE PENNY CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE : 6 CENTS) ADM'NISTSATION ET REDACTION: BtJRËATT A PARIS: UCiUnOBni MAI IQIfi (3 MOIS 9 SHILLINGS ) IUDOH HOUSE. TUDOR ST...LONDOK. E.C. Il, PLACE DE LA BOURSE. VENDREDI 12 WIAI 191b. ABONNEMENTS: ' 6 MOTS. 17 SHILLINGS. ' CONSERVATION PAR LE PROGRÈS. TELEPHONE: city 3960. teleph.: ( 238-75. En vente à Londres à :fft. le jeudi 11 mai. ( 1 AN. 32 SHILLINGS, j LA SITUATION. Jeudi, midi. ( Les "incidents" en Irlande ont- en- < fore occupé.la plus grande partie de la < discussion à la Chambre des Communes ç I mercredi. Le chef de cabinet, a annoncé ï I )a nomination d'une commission de trois i membres (Lord Hardinge. Mr. Justice gbearman et Sir Mackenzie Chalmers), i chargée de faire une enquête sur I^s eau- 1 ■es de la rébellion, et il croit pouvoir ' ! jommuniquer aujourd'hui la liste com- ( alète des victimes (rebelles et civils) du 1 jnouvement séditieux. s Quant aux dégâts, ils se chiffrent, rien (que pour la ville de Dublin (dommages 1 causé? par le feu), à £2,500,000 ! < Plusieurs membres de la Chambre ont i protesté contre l'exécution sommaire du pacifiste irlandais Sheehy Skeffington, j arrêté au moment où il collait des affi- 1 phes invitant l'a population à disconti- i fiuer le sac des propriétés privées, et fu- ? jsillé dans des circonstances qui sont res- i fées obscures. • M. Asquith a annoncé que l'officier responsable de l'exécution de M. Sheehy 1 gkeffington est- arrêté et qu'il passera : en conseil de guerre. Répondant ensuite à une série de questions posées par M. Dillon, M. Asquith a déclaré que c'est par mesure de précaution que la loi martiale a été étendue sur toute l'Irlande et qu'il espérait que la situation normale serait bientôt rétablie. Sur l'insistance de M. Dillon, jontenu par tout le groupe irlandais, et par de nombreux membres libéraux et iabouristes, M. Asquith a promis de suspendre les éxecutions en Irlande et dé consacrer la séance ^d'aujourd'hui à un débat approfondi sur la question irlandaise.Le groupe irlandais invite le gouvernement à se prononcer immédiatement rur ses intentions en ce qui concerne la continuation des exécutions, la loi martiale, le régime militaire, que les perquisitions et arrestations qui continuent d'avoir lieu un peu partout. Là ne se borne pas l'activité des représentants irlandais. A la suite de la réunion de groupe, tenue à la Chambre des Communes, le parti nationaliste a publié un -appel solennel ayant trait à l'avenir de l'Irlande. Il se termine par ces mots : "Le pays se trouve face à face avec l'alternative d'une vaine révolution et de l'anarchie, et le maintien du gouvernement constitutionnel avec l'appui complet et vigoureux du peuple irlandais." "A lui dé thoisirl S'il ne veut pas du gouvernement constitutionnel il n'a pas besoin 8e nous et sans son appui notre tâche serait impossible." Enfin, une résolution a été adoptée dans laquelle celui-ci réclame: (1) L'abolition Immédiate de la loi martiale (dans l'intérêt de l'Empire et de l'Irlande, étant donné le mécontentement provoqué par les exécutions); (2) Une enquête (sur l'origine et les causes de l'insurrection), qui puisse satisfaire l'opinion publique en Irlande et en Grande-Bretagne, c'est-à-dire offrant toutes les garanties d'impartialité et de compétence; ("3) Compensation aux habitants de Dublin pour les dommages occasionnés. En ce qui concerne ce dernier chapitre M. Asquith a déjà reçu une délégation de députés de la ville de Dublin, à la-- quelle il a promis de faire nommer un a comité chargé de'recueillir les demandes s d'indemnité, mais sans engagement de é la part du gouvernement quant au paie-s ment de ces indemnités, e La Chambre des Lords s'est occupée -, également de la question irlandaise, et :- le débat sur la motion de lord Loreburn r " exprimant le profond mécontentement i- de la Chambre Haute en ce qui concerne u la conduite des affaires en Irlande," y sera continuée aujourd'hui. n Quant à la démission de lord Wim-iS borne, premier lieutenant de l'Irlande, elle n'a été, disent nos confrères anglais, t une surprise pour personne, u Malheureusement, le débat sur l'Ir-i, lande vient interrompre, d'une façon t- bien inopportune, la discussion aux Com-i- munes de la loi sur la service obligatoire i- et fait perdre un temps précieux à un i- moment où chaque minute compte. Un autre inconvénient c'est que les incidents r irlandais retiennent loin du front des y troupes ' qui trouveraient a sans doute un meilleur emploi ailleurs. Voilà un jooint que les Irlandais, quels e qu'ils' soient, feraient bien de ne pas 3- perdre de vue. e U est de nouveau beaucoup question i- de la paix, et, fait caractéristique, c'est it surtout du côté de nos ennemis qu'on >t s'en préoccupe. i, Le " Morning Post " apprend que ît dans les mosquées, en Turquie, le peu-;t pie est invité à se préparer en vue de. la 3- libération et qu'un grand conseil a été le tenu au Palais du Sultan afin d'examiner n les termes qui pourraient servir de base i- à la paix. Le Sheik ul-Islam, considéré comme un germanophile, a donné sa dé-r- mission et la population à Constantino-it pie est très excitée par suite des échecs a turcs en Arménie. r- En Bulgarie, les socialistes auraient *s .profité, d'aprè.- l'„-"..Eni'u'os," d'Athè-i- nés, du 1er mai pour manifester contre la dynastie et pour la paix et cette dé-e- monstration aurait même pris un caractère si grave que la police aurait tiré sur », les 'manifestants dont 13 auraient été le tués et 75 blessés. Le député Blankofî et 0- plusieurs autres socialistes auraient été e, arrêtés. se En Allemagne également la paix est 7B appelée à grands cris par la population e, pauvre dont la misère est, parait-il, fcer- 1- rible. Des neutres ayant vécu en Alle-i- magne et revenus tout récemment affir-le ment que la situation chez nos ennemis e- devient intolérable et que nombreux sont n les Allemands qui, depuis trois et quatre le mois, n'ont pas mangé le plus petit mor-i- ceau de viande ou de lard ! L'arrestation !e de Liebkneckt, 1' "épuration" de la « rédaction du " Vorwaerts," et la sup-îs pression de certains journaux socialistes r- ont trait à la propagande pacifiste qui î- gagne tous les jours, dans toutes les par-i; ties de l'empire, des partisans. i- Quant à la prétendue intervention du s- Vatican, nous avions raison de la mettre n en doute; elle est aujourd'hui formelle-ît ment démentie. le Signalons en fait' d'opérations mili-i- taires de nouvelles et inutiles attaques 3s allemandes contre la Côte 287 (Verdun) et un succès français au Mort Homme; :e d'importants progrès russes en Perse >n (occupation de Rasr-i-Sliirin). DEUX GRANDES VOIX. . IVoix de poète et d'artiste. Parmi les grandes voix qui se font entendre aujourd'hui, et qui traversent ! atmosphère, volent de pays en pays, entendues de tous, répétées par tous les ipehos, il en est deux qui sonnent d'un timbre particulièrement émouvant. Ce , ne sont pas des voix de politiciens; ce ie sont pas des voix de conducteurs d'hommes. Et pourtant, elles ne sont pas moins puissantes et efficaces. Ce sont des voix de poète et d'artiste. Elles se sont fait entendre toutes deux, dès le début de la guerre, et leurs échos ne cessent de rouler à travers l'Europe. Ces deux voix, ce sont celles d'un ®e-lge, Maurice Maeterlinck, et d'un | neutre, Louis Raemaekers. Là manifestation d'horreur, le cri d^ '•aine; l'acte de foi de Maeterlinck sont autaftt plus caractéristiques et d'une portee d'autant plus grande que l'ttu-'"Ur de la "Vie des Abeilles" avait toujours témoigné la plus profonde aversion, avant la guerre, pour toute publicité quelconque le.regardant, et qu'il s'était efforcé de garder une attitude retirée, Ettoucb®; on ne le voyait jamais, il vi-''ans sa Thébaïde, et ne demandait flu à demeurer dans la paix de sa re- I traite, en face de lui-même et de son œuvre. D'autres voix de poètes ont encore résonné pendant ces mois d'épreuve; Ver-baeren, d'Annunzio, ont lancé leurs cris de douleur et de vengeance, et- l'on sait avec quels accents superbes et terribles, partout répercutés. J'entends encore le poète des forces tumultueuses déclamer, d'une voix frémissante, les strophes de son poème à la gloire des combat tants de Liège, où se mêlait la ferveur et l'exécration, et les vers foudroyants de sa philippique à l'adresse du Kaiser me tonnent encore dans la mémoire... Mais on était habitué à leur puissante musique. C'étaient des voix dont on ne pouvait plus se passer, qui semblaient-avoir toujours résonné, et qui, pendant cette guerre atroce, ne firent que changer d'accent en redoublant d'intensité. Maurice Maeterlinck. Maurice Maeterlinck, au contraire, aimait le recueillement et le silence. C'était un stoïque, le moins véhément, le plus doux de nos penseurs et de nos poètes. Or, cet homme indulgent, ce philosophe tranquille, ce rêveur et ce sage, s'est mué dès les premiers jours de la fjinpmpTii.p An un fprriLlp a! nnhlip m<3 ■ versaire de la barbarie. Les souffrances t de son pays ravagé, mutilé, l'ont fait é sortir de sa retraite, pour crier devant t tous, à la face du monde, son indigna- c ^ tion. i Lui qui ne vu/doit pas parler, si ce c j n'est dans ses oeuvres, il crie maintenant, f avec force et sans retenue. Ceux qui ont i pu l'entendre, en France, eu Italie, à s ; Londres, ne peuvent oublier cette voix e grave et largement émue, sortant comme, d'un abîme de paix tro.iblé par le glus s grand des. crimes contre l'humanité. Ses a discours n'étaient pas de longues dia- r tribes, des iambes enflammés, mais de \ oourts et terribles réquisitoires. Non, ce c n'était plus le poète qui parlait, ni le I philosophe, ni le penseur, ce n'était r qu'un homme offensé, indigné, qui se ré- c ' ' volte contre la plus effroyable des injus- i tices et réclame le châtiment des cou- a l~ pables. Un homme, oui, mai- dont l'auto- c J11 rité se renforçait de toute une vie de r n~ travail probe, de toute une œuvre pro-re fonde, grave et troublante. Un accusa- !" teur d'autant plus terrible, étalant le c n mal à petites phrases nettes et claires, s b le disséquant en quelque sorte, et dont € la sévérité se montrait impitoyable. Un c I homme, dont l'existence tout entière r s'est vouée à la recherche d'une plui i 5 y grande justice, d'une plus humaine j as équité, et qui assiste à l'un des plus , ignobles attentats contre l'honneur et la "111 ... .... civilisation que l'Histoire ait enregistrés • jusqu'ici. C'est ainsi que Maurice Maeterlinck " m'est apparu dans une courte allocution ue qu'il prononça récemment à l'inaugura-tion d'une exposition des œuvres du . '1 grand dessinateur hollandais, Louis Rae-® maekers. Nul ne pouvait mieux parler er que lui de cette œuvre audacieuse, qui formaiti en quelque sorte l'illustration de ,re ses pensées et de ses paroles. Je l'entends e~ encore prononcer ce mot terrible de °" "haine," qui prenait dans sa bouche une ' signification toute spéciale. U nous dit J comment nous devions désormais haïr, 5 \ ' non pas d'une âme pusillanime qui se t venge individuellement et en détail, mais 1 r„€ d'une haine large, tenace, sans faiblesse. 1 e" Nous avons été trop généreux, nous de- 1 l' " vons désormais "apprendre à ne plus ' "5 pardonner." Notre haine doit s'étendre < ' à tout ce qui est allemand, aux chefs ] . , comme au peuplé-, car si celui-ci s'est lais- J sé entraîner par un parti infâme," c'est ' que l'idée de justice est chez lui atro- ^ phiée; la faute des chefs retombe par ')U conséquent sur le peuple tout entier, de 1 j1" tout son poids impitoyable. Le mal est 1 . " partout, à la tête, au cœur et à la base. 1 II " U faut donc le haïr partout, en bloc, ' ^ sans ménagement, envelopper dans un ! même mépris toute une race barbare et ! ;re V1 1 1 cruelle. )r- i on Raemaekers. la Ces idées sont merveilleusement illus- ■ p. trées par le dessinateur hollandais. Cet . ,es artiste, qui a. jeté à la face d'un peuple ■ uj sans honneur ses cris d'indignation ré-lr_ voitée, méritait qu'une grande voix, noble et profonde, comme celle de Mae--ju terlinck, accompagnât la sienne à tra-,ro vers le monde. Les dessins de Raemae-[e. kers sont des "actes de justice et de courage," a dit publiquement- Maeterlinck, li- "C'est l'acte d'accusation le plus terri- | le3 ble qu'on ait dressé contre le genre liu-main."e. Ce ne sont pas des caricatures que Rae--se. maekers nous propose. Le dessinateur s'est haussé au-dessus de lui-même; c'est ^ son cœur et toute sa nature d'honnête ~ homme qui s'est levé pour établir, à, l'opprobre de l'Allemagne, une œuvre de justicier, vivanief tumultueuse, inépui-'* sable, variée à l'infini. "C'est, en un mot, une grande œuvre d'artiste, qui s'égale à celles des plus grands poètes de 011 la douleur." Après de telles paroles, prononcées par l'auteur de la "Sagesse et de la Destinée," l'éloge de Raemaekers n'est plus à ^ faire. , On a dit de lui que son crayon, terri-ble et impitoyable, vaut une épée. Ce qu'on ne redira jamais assez, c'est l'aide incomparable que Raemaekers a prêtée à la cause des Alliés en se mettant nettement de leur côté, non pas guidé par une vague sympathie, mais consciem-sa ment, l'âme blessée par les horreurs 1 " d'une guerre de pirates. Parmi tous ceux qui sont venus à nous, ' e librement, d'un élan spontané, guidés uniquement par l'amour des traditions n ' de liberté et d'honneur, Raemaekers fut jl le premier et Je plus sincère. Il se lança 'ffr sur la voie d'une cause qui lui paraissait juste et humaine, et il s'adonna tout entier à sa défende. >Son énergie, sou~ re, talent, il les consacra à l'œuvre venge-'é- resse. le Telle est, à mon sens, la grande signi-ios fication de l'œuvre de Raemaekers. Elle lii- exalte à la fois le sentiment d'honneur »e> et de droit qui demeure dans l'âme des la peuples alliés et elle flétrit l'ignominie et id- la bassesse d'une race qui s'est mise au ban de l'humanité. Cette oeuvra éminemment humaine est construite avec une logique tenace et une admirable clarté. Elle a ce grand privilège, ce don indispensable, de se faire comprendre dès le premier abord. Elle est simple, frappante, saine, terriblement sincère, mais sans exagération. Les coups qu'elle assène à l'adversaire sont mortels, d'une extraordinaire précision. En un mot, les dessins de Raemaekers sont, dans la guerre populaire, ce qu'on a produit de mieux pendant cette guerre, où tant d'artistes ont dépensé leur verve et leurs passions. Mais l'art du dessinateur hollandais dépasse de bien loin, par son accent de profonde sincérité, celui du commun des satiristes du crayon ou de la plume. Comme le déclarait Maeterlinck, Raemaekers a fait œuvre d'art, uniquement; c'est l'œuvre d'art d'un grand et profond citoyen du monde civilisé. Forain. Tous ceux qui ont suivi la publication des dessins de Forain dans le "Figaro" se souviennent de cette page admirable et saisissante, où ce patriote ardent et cet inépuisable chât-ieur des vices humains nous montrait des mères fuyant, leurs enfaïAs dans les bras, devant ces pirates ignobles de l'air" qui détruisent ;r-; leurs foyers et assassinent des êtres sai ;ec défense. Une femme se dressait, silhoue ble te farouche, poings crispés, regardant- on ciel où passe un aviatik, et elle lança Ire au monde ce cri d'indignation exaspéré le, "Dire qu'il y a encore des neutres !" re. Ce cri a déjà été entendu. U le sei ille de plus en plus. Raemaekers, qui jiou me rait être appelé le Forain hollandai pour son trait énergique et la puissam ers de la satire, l'avait déjà proféré. U sei on entendu, parce que des voix, poignant er- et douloureuses, le jettent chaque jou ;ur à chaque heure; parce qu'il se gorif du quotidiennement de toutes le? blessure ien de toutes les souffrances morales et ph; cé- siques, qui remplissent l'Europe par du faute d'un peuple indigne cle vivre, la- sera entendu, parce que les vagissemeu su- des enfants, les supplications des mère /re les soupirs des vieillards, forment c du jour en jour une clameur qui monte < dépasse les frontières comme un nuaj chargé de haine et de révolte. ;on II est bon que de grandes voix, coi .0" me celles de Maeterlinck et de Raema k]e kers, résonnent sans cesse au-dessus ( ej- nous pour entretenir cette atmosphè: 3U_ de colère et de haine efficaces, qui noi nj. soutiennent dans la lutte et nous condu Cô^ ront plus sûrement à la victoire finale, înt FRANZ HELLENS. LETTRE D'ITALIE. L'Italie et Taprès-guern (De notre correspondant.} o L'Italie et l'Allemagne. a Rome, mai. a 5 ' Si } Le dernier discours prononcé par M. j, i Sonnino à la Chambre a offert à plusieurs ' ^ journaux italiens l'occasion d© revenir ( sur la question de la déclaration de la 5 guerre à l'Allemagne. Cette question a ^ 3 déjà fait verser beaucoup d'encre et en ^ fera probablement verser encore, car il . ne semble guère qu'elle soit à la veille J , d'être élucidée. En politique aussi, il y a } des raisons que la raison ignore et doit 5 ignorer. On a beau se demander pour- ^ . quoi l'Italie et l'Allemagne continuent ^ à se faire la guerre sans se la déclarer; . les échos d'où pourrait partir le mot ré- ^ r vélateur demeurent silencieux. Et le j phénomène est tellement déconcertant ^ ^ qu'il a fait naître dans les esprits extrêmement défiants le soupçon que cette si- , tuation étrange soit le fruit d'un accord L t non tacite mais forme! entre les deux £ (; monarchies. On s'explique parfaitement le désir d'avoir le mot de cette énigme, | et ce désir répond non seulement à un sentiment naturel de curiosité, mais au ? ~ besoin légitime d'écarter une préoccu- 1 f' pation inquiétante. 2' Je m'empresse cependant d'ajouter e que cette préoccupation ne doit pas aller ' jusqu'à ne pas accorder à la collaboration italienne toute la valeur qu'elle mé- \ rite et à ne pas reconnaître les services c précieux qu'elle a rendus et qu'elle cou- r tinue à rendre à la cause commune. Pour £ ' apprécier l'importance décisive du con- g cours italien, il faut nous reporter aux s derniers jours de juillet 1914, au moment j où on se demandait avec angoisse, en \ France, si les engagements qui liaient s r l'Italie aux deux Empires du Centre l étaient de nature à commander de les 1 5 suivre dans leur entreprise criminelle, c 1 Prise dans les mailles d'une alliance tren- i e tenaire dans laquelle les Hohenzollern \ et les Habsbourg se flattaient de l'avoir t ! réduite à un état de vasselage qui n'ad- ï 3 mettait aucune forme de résistance à t e leur appel, l'Italie s'est fièrement re- e dressée et, d'un geste noble et viril, a t 1 reconquis d'abord sa liberté d'action; i " puis, pas à pas, d'étape en étape, de la e 1 neutralité à la déclaration de guerre à t l'Autriche, elle est arrivée successive- c ment à l'adhésion au pacte de Londres j et à la conférence de Paris, prenant i ' ainsi résolument sa place dans la croisade i ;; du monde civilisé contre la barbarie féo- ^ ^ dale et militaire des deux empires. Que c R peut-on "lui demander davantage? Ce ] qu'on attend de l'Italie, c'est qu'elle c s frapp>e l'ennemi commun sur les points -, où elle peut l'atteindre, c'est qu'elle -j '' donne à son offensive la plus grande in* ( s tensité possible, et ce devoir ellô le rem- < ^ plit consciencieusement, brillamment, ] vaillamment, avec une ténacité et 1111 ( élan qui ne laissent pas d'avoir une ré- ( percussion heureuse sur les autres fronts. ( tl- L'effort italien. ' U ne faut pas oublier que, pour ac-, eonlplir le merveilleux effort auquel l- nous assistons, l'Italie a dû lutter con- 1 e t-re des habitudes, des préjugés, des in- 1 r térêts qu'il n'était pas facile de vaincre. 1 ■s L'Italie a dû lutter contre elle-même 1 st pour briser les liens qui l'attachaient ; u aux deux empires contre lesquels elle i combat actuellement. Cependant, il 7 a, de ce côte-ci des Aipes, des gens en assez grand nombre qui préféreraient savoir que leur gouvernement a rempli la formalité qui précède ou accompagne ordinairement les actes de guerre, et qui ont peiite à expliquer pourquoi l'Allemagne et l'Italie, tout en ayant pris position, l'une, vis-à-vis d* l'autre, dans des >camps opposés, ne croisent le fer qu'à distance et n'ont pas jugé à propos de légaliser leur état de guerre par un cartel. On dit qu'il y a des deux côtés des intérêts qu'il faut ménager mutuellement non seulement pour des raisons immédiates, mais pour des considérations qui trouveront leur application au lendemain de la conclusion de la paix. Ici, nous touchons peut-être au point de désaccord non pas entre le gouvernement italien et les autres gouvernements de la quadruple, mais entre une fraction de l'opinion des autres pays alliés. Ce désaccord porte sur l'après-guerre plutôt que stir la manière de continuer la guerre. Il y a en Italie tout un engrenage d'intérêts que la guerre d. interrompu et laisse en suspens et qu'on espère remettre en mouvement après la conclusion de la paix. Une révélation cynique. Dans l'article de la grande re-' vue berlinoise, " Die Weltwirtschaft,'' qui nous a été signalé .l'auteur a non pas dévoilé mais cyniquement avoué l'hypothèque que l'Allemagne avait prise sur la politique et sur l'organisation économique italiennes par les artifices de sa laborieuse et savante pénétration. Il est dit, dans cet article, que le. traïté de Lausanne a été, l'œuvre de la Banco, commerciale et l'auteur de cet article exprime l'espoir qu'après la guerre, l'hypothèque, un instant suspendue, sera reprise et renouvelée. Cet espoir est partagé par certaines coteries italiennes qui, fort heureusement, 11e représentent qu'une petite fraction de l'opinion. On se dit aussi que l'Italie est un pays de production agricole; qu'elle doit réserver l'avenir pour l'écoulement de ses fruits et de ses vins qui, avant le conflit, trouvaient) un placement avantageux sur les marchés allemands. On se demande où on pourra les placer si les marchés allemands leur restent fermés.- Dans le monde de l'hôtellerie, on voudrait bien voir revenir la clientèle allemande quand le canon aura cessé de gronder. Mais 011 oublie que, dans l'état d'épuisement où la guerre et la défaite l'auront plongée, l'Allemagne aura perdu pour longtemps la faculté d'absorption qu'elle avait avant. Quant à la clientèle germanique, elle était très chiche avant la guerre et elle sera, à l'avenir, une clientèle tout à fait- indésirable, sans compter que, pour un temps assez long, elle aura perdu, faute d'argent, le goût • des voyage^. Dans tes Balkans. L'Italie trouvera, en échange de ce qu'elle aura perdu du côté de l'Allemagne, une large compensation dans les magnifiques perspectives qui s'ouvrent-j devant elle en Orient et surtout dans les :• Balkans, où. ses initiatives commerciales et ■ fnrliMt.rielles resti-nnveront les'sources de ■ 0W année. No- III

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1918.

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