L'indépendance belge

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s.n. 1915, 22 Juli. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 25 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/7p8tb0zn6b/
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L'INDEPENDANCE ROYAUME-UNÎ : ONE PENNYC BELGE. CONTINENT: 15 CENTIMES ADMINISTRATION ET REDACTION : TUDOR HOUSE, TUDOB ST., LONDON, E.C. TELEPHONE: CJTY 3960. BUREAUX A PARIS ■ 11. PLACE DE LA BOURSE. TELEPH . j 31 1-57 et TE 1238-75. LONDRES, JE L DI 22 JUILLET 1915. ,3 MOIS, 9 SHILLINGS. > ABONNEMENTS : J6 MOIS. 17 SHILLINGS, t 11 AN, 32 SHILLINGS. ) Conservation par le Progrès. LA SITUATION. Jeudi, midi. Les troupes austro-allemandes continuent de progresser sur le front oriental et les bulletins de Berlin et de Vienne enregistrent une série de nouveaux succès.Dans les provinces baltiques" les dernières tranchées russes à l'ouest de Shavli ont été prises d'assaut et la poursuite de l'ennemi en retraite vers l'est continue. Sur la Dubissa, à l'est de Rossieny, les lignes russes a raient été percées et l'ennemi serait, là aussi, en retraite. Au sud de la route Mariampol-Kovno, les Russes ont dû évacuer, paraît-il, trois lignes successives de positions fortifiées, et ont dû abandonner deux villages. Le bulletin de Pétrograd fait simplement allusion, sans préciser autrement, à des engagements à l'ouest de Mitawa (Mitau) et dans la direction de Janishoi. Bien que les Allemands visent dans ces opérations le port de Riga qui leur donnerait une plus grande liberté d'action dans la Mer Baltique, les Russes semblent se désintéresser quelque peu des opérations dans cette région. Ils concentrent tous leurs efforts sur , les points critiques de l'immense front, c'est-à-dire, les lignes de la Narew et l'Entre-Bug et Vistule. Le bulletin publié à Pétrograd mercredi soir signale une tentative allemande entre Rajani et Pultusk, à proximité de li forteresse d'Ostrolenka (sur la Na-rew), pour s'emparer d'une tête de pont, et des attaques isolées sur la rive droite du fleuve. Berlin est plus affirmatif, et parle d'un succès sérieux au nord de Nowogrod, près de la forteresse de Lomza, où les Russes se retirèrent après avoir laissé aux mains des Allemands 2,000 prisonniers ; de la prise d'assaut d'un des ouvrages extérieurs de la forteresse de Rozhan, et de lourdes pçrte^j russes. Le bulletin de Pétrograd ne parle pas de la situation devant Varsovie même, alors que Berlin annonce que les Russes, sous la pression des forces allemandes, ont déjà commencé à abandonner les positions fortifiées occupées à l'ouest de Grojec, à quarante kilomètres au sud-ouest de Varsovie. Plus au sud, les Allemands, sous le commandement du général von Woyrseh ont atteint une position qui forme tête de pont,au sud de la forteresse d'Ivango- ] rod, sur la Vistule, d'où ils entrèrent ' dans les lignes russes près de Wladis- ' 1 lawow. Enfin, d'ans la région de Lublin, les • Austro-Allemands affirment avoir forcé les lignes russes en plusieurs endroits, ' ■ notamment près de Rozana, à l'est de i Krasnotaw, à douze kilomètres du che- : min de fer Lublin-Cholm ; au sud-ouest ' de Biskupice, à moins de huit kilomètres 1 ; de la voie ferrée, et au nord-est de Pias- ' ■ ki, au nord de Krasnostawl Le bulletin russe parie de violents j , combats sur les deux rives de la Wieprz, , où les Allemands auraient été repoussés i avec de fortes pertes. De même dans le district Littovisz-Sokal-Po'tarszita,, sur - le Bug, les Russes, contre-attaquant les , troupes qui avaient franchi la rivière, ' i ont été repoussés et nos amis firent un minier de prisonniers. ; Le bulletin \ iennois parle de la résis- - tance opiniâtre offerte par les Russes i entre la Vistule et la Bystrzyce et sur le - Borzechow, près du chemin de fer de i Lublin, et ajoute que l'armée de l'archiduc Joseph Ferdinand a fait dans ce sec- - teur 6,000 prisonniers. , Il résulte de tout ceci que les armées ï austro-allemandes progressent dans le nord et dans le sud, ainsi que devant' • Varsovie. A part une légère avance française ; dans la vallée de la Fecht, vers Munster, - et d'un duel d'artillerie dans la forêt , d'Apremont, il n'y a rien à signaler ; sur le front occidental. Sur le front méridional, la bataille i dans la vallée de l'Isonzo se poursuit à , l'avantage de nos alliés italiens, qui at-s taquent de deux côtés à la fois, les der-i nières positions autrichiennes défendant - Gorizia. Les aviateurs français continuent de ; bombarder les stations de chemin de fer allemandes derrière le front. Trente et ; un aA iateurs lancèrent des bombes de , gros calibre sur la gare de Conflans-, Jarny, qui fut atteinte par trois projec-, tiles, ainsi que sur le hangar à locomo- • tives, oui fut touché par une bombe. : Les aviateurs français donnèrent la ; - chasse à trois appareils allemands, dont un dut atterrir, précipitamment. ; La gare de Colmar fut également l'ob- ' i jet d'une nouvelle attaque aérienne, au 1 ; cours de laquelle huit bombes tombèrent 1 - sur la voie. 1 L'ÉNIGME AMÉRICAINE. L'attitude prise par le gouvernement des Etats-Unis d'Amérique demeure, pour ceux qui vivent les heures anxieuses des batailles dans un voisinage immédiat, un problème irritant. Le problème n'est pas moins difficile à résoudre pour celui qui se trouve sur le sol américain et qui vient des pays belligérants, encore imprégné du souvenir des souffrances, des inquiétudes, des tribulations, des épouvantes de la grande guerre. Voici que des semaines ont passé, et je n'hésite pas prononcer des paroles définitives sur ce que j'ai vu et entendu dans les milieux les plus divers. Il est certain que pour l'immense majorité des américains la guerre est un événement qui se passe fort loin, quelque part au bout du monde. Pour 1a plupart des immigrés la terre patriale a disparu dans une brume épaisse ; ils ont un beau jour quitté leur village misérable ou la mansarde sordide, de quelque ville industrielle, et après un voyage éreintant et une traversée parfois pénible, ils ont débarqué dans cette cité étonnante qu'est New-York, eux qui n'avaient jamais pu visiter peut-être l'une des grandes villes de leur propre pays. Ils ont trouvé sur la terre américaine des conditions de travail, de salaire et de vie qui, souvent inférieures^ dépassent tellement les possibilités de leur contrée d'origine, qu'ils en demeurent hypnotisés pour le restant de leur existence. Quel attrait peut encore avoir pour eux la patrie, cette marâtre sans cœur qui les laissait crever de faim? Les liens avec ces pays mandits d'Europe sont rompus et la guerre ne les a renoués que pour quelques-uns. Et c'est ainsi que les Israélites venus de Russie ont conservé-contre elle toute leur haine, et que les Irlandais continuent à maudire l'Angleterre. Pour autant qu'ils puissent avoir des sympathies, elles vont vers l'Allemagne, qui rosse les troupes du I sar et coule les steamers britanniques. Or les Irlandais sont plus nombreux aux Etats-Unis qu'en Irlande et New-York seul héberge plus de 600,000 Juifs russes ; ajoutez à cela les Allemands arrivés en Amérique en ces dernières années (dont un grand nombre ont eu bien soin, d'après ce que l'on m'a assuré, de ne pas répondre aux ordres de .mobilisation,sous prétexte qu'ils sont devenus ou vont devenir Américains, et vous aurez une idée de l'armée de propagandistes que M. Dernburg a trouvée à sa disposition. Seulement les maladresses du bonhomme, -les grosses ficelles avec lesquelles il a cherché à ligoter l'opinion pubJique, l'indignation causée par l'envahissement de la Belgique et, pour finir, l'épouvantable drame du "Lusi-tania" ont rendu stériles tous les efforts tentés pour ameuter le peuple américain contre les Alliés. Mais il est certain qu'il n'existe pas, dans la masse de la population', de haine ,contre l'Allemagne et si les esprits ont été excessivement montés contre elle après la catastrophe du grand steamer de la Cunard Line, le calme s'est fait et l'on, attend sans irritation l'issue des pourparlers diplomatiques. L'impression dominante est que le gouvernement allemand s'abstiendra de renouveler un attentat .inexcusable et cherchera à prolonger les échanges de notes jusqu'à la fin de la guerre. A ce moment, suivant les circonstances, l'Allemagne avouera ses torts ou s'enfermera dans sa morgue belliqueuse. Malgré le retentissant appel aux armes lancé par M. Roosevelt, de peuple américain ne montre aucune velléité de prendre part à la lutte. Il y a ici des groupements militaristes qui réclament une flotte capable de tenir tête à la flotte la plus forte du monde et une armée proportionnée à la population du pays. Mais il ne semble pas que le public accueille ces propositions avec enthousiasme et la plupart des journaux, après les avoir enregistrées, s'occupent surtout des procès retentissants, des mariages en vue, des innombrables parties de baseball engagées sur toute la surface de la République et... quelque peu de la guerre. A l'exception de quelques grands journaux de New-York, de Washington, de Chicago ou de Boston, les feuilles populaires, celles que les petites gens lisent, ne reproduisent que les communiqués officiels des gouvernements belligérants, et la place qui leur est dévolue n'égale souvent pas celle consacrée aux interminables histoires sous forme de caricatures qui sont une des spécialités de la presse américaine. On peut donc dire que la guerre n'affecte la sentimentalité américaine que d'une manière superficielle et occasionnelle. Il faudrait pour frapper ce peuple, à l'âme enfantine, de gros événements, des batailles titanesques, des prouesses abracadabrantes d'aviateurs, des canonnades épiques aux proportions légendaires. Au lieu de cela il ne lit que des télégrammes monotones, rédigés dans une forme stéréotypée, dans lesquels des noms de localités seuls changent parfois, localités dont il ignore tout, l'emplacement, l'importance, la valeur stratégique. On ne lui dit rien, ou presque rien, sur les pertes réelles subies, et lorsque soudain on lui apprend qu'en juin 62,000 Anglais ont été tués ou blessés il se demande où et quand un.tel massacre a eu lieu. De tout ce qui fait d'une guerre une héroïque aventure, rien ne surgit, et son incompétence militaire dans ce pays où il n'y a qu'une armée dérisoire ne lui permet pas de s'intéresser à la gigantesque et mystérieuse lutte qui se poursuit au creux des tranchées, invisibles, à ce qu'on lui assure, pour ceux qui s'en trouvent éloignés de quelques mètres. Dans les milieux industriels les sentiments sont partagés, suivant que les usines sont à l'œuvre pour les belligérants ou fabriquent des produits d'exportation courante. Ces dernières souffrent d'une crise qui s'acecntue de jour en jour au fur et à mesure que les pays engagés dans le conflit sont obligés de consacrer toutes leurs ressources à la production et à l'achat de munitions. Le dernier discours de M. Asquith n'a fait qu'augmenter les craintes de ceux qui ont besoin de la pai\ pour gagner leur vie. Quant aux autres, ils n'exultent pas autant qu'on pourrait le croire, car ils savent que l'aubaine dont ils bénéficient sera de durée limitée et que la fin de la guerre réduira à rien ou presqu'à rien leur activité actuelle. On parle de coni-mandes fantastiques : de mille aéroplanes, d'un milliard de cartouches, d'un million de fusils. Les chevaux et les mulets s'en vont par milliers. Les tissages sont surchargés de commandes. La balance commerciale s'est clôturée au 30 juin, fin de l'année fiscale, par cinq milliards en faveur des Etats-Unis, en augmentation de deux milliards sur l'année dernière. On estime que les sommes que les Américains dépensaient à l'étranger les années antérieures et qu'ils emploieront à visiter leur propre pays au cours de cet été se monteront à plus de cinq cents millions de francs. La guerre procure donc aux Etats-Unis un enrichissement considérable, et pour peu qu'elle se prolonge on pourrait prévoir l'époque où tout l'or de l'Europe aura émigré en Amérique et où ce pays deviendra le banquier du vieux monde. Ce serait, suivant la théorie de notre compatriote Bruck, le déplacement brusque vers l'ouest de la domination économique, au profit de la grande République étoilée. On pourra dire, si cela se réalise, que l'Allemagne t-, l'Autriche ont commis contre la prospérité de l'Europe le plus monstrueux de tous les attentats. 11 est vrai que, quoiqu'il arrive, elles payeront d'un prix terrible leur impardonnable méfait. Cette perspective de richesses nouvelles est loin pourtant d'aveugler les gens sages. Ils se rendent compte que cet avantage ne r.era pas acquis par les voies normales du commerce, mais sera le résultat de l'appauvrissement de l'Europe, et que celle-ci ne constituera plus pour les pays neutres le formidable marché qu'elle était avant la guerre. Aussi est-on préoccupé dans certains milieux de préparer l'intervention médiatrice des Etats-Unis et de dégager les conditions d'une paix stable et si possible définitive. Sous la présidence de M. Taft une assemblée, composée de personnalités de haute valeur, réunie à Philadelphie vers le milieu de juin, dans la salle où fut proclamée l'indépendance américaine, a décidé d'entreprendre une campagne intensive de propagande dans ce sens. Les principes qu'eille a adoptés sont ceux que d'eux groupes, créés à l'initiative de Lord Bryce et de M. Aneurin Williams, essaient de populariser en Angleterre. On s'efforcerait de constituer une ligne des Etats pacifiques qui se garantiraient mutuellement contre tpute attaque et s'engageraient à solutionner tous leurs conflits par les voies amiables de la conciliation ou les voies arbitrales ou judiciaires. Certains songent à former immédiatement une telle i- ligue parmi ces Etats neutres ou parmi t, les Etats américains, ligue ouverte à :s laquelle les Etats belligérants seraient 5, libres d'adhérer après ou même pendant le la guerre. Quel sera le sort réservé à r- cette proposition, il est difficile de le i- prédire. Les Etats-Unis comptent en- la \iron cent millions d'habitants éparpillés sur un territoire égal à celui de f. l'Europe, tous engagés dans une exis- ie tence d'une intensité fébrile, fort imbus t- d'esprit local, indifférents à presque 2, tout ce qui n'est pas leur métier ou leur S) ville. Y aura-t-il moyen de les ;s atteindre et puis scra-t-il possible de i- faire entrer dans leur cerveau la convic- i- tion que les Etats-Unis ont un rôle in- ;s ternatiional à jouer et qu'ils ont à sortir is de leur isolement traditionnel? "It is a ;s big jobJ" r- Et puis il ne faut pas oublier le con- i- seil donné par Washington, le héros i> presque divinisé de la grande république, i de se tenir avec soin en dehors des in-i trigues, qui ont fait le malheur des pays : d'Europe. Et puis il y a la doctrine de Monroe, qui elle aussi, en intimant à i l'Europe de ne pas mettre la main sur les républiques américaines, contient implicitement un engagement de ne pas s'immiscer dans les affaires européennes. Et puis, et puis il y a des élections présidentielles en 1916, et il est sage de ne pas compromettre les chances des divers partis par des démarches inconsidérées ! Et l'on reste neutre comme le citadin, entouré de camelots qui lui offrent des journaux allemands et anglais, qui se décide à acheter des lacets de bottines. Telles sont quelques données rapides l que je livre à la réflexion des lecteurs. Leur permettront-elles de résoudre l'c-■ nigme américaine? IL LA FONTAINE. , Sénateur. jiesque uivmise ue la gianae îepuunque, ] uluoilu. . LETTRE DU CARDINAL GASPARRI A M. VAN DEN HEUVEL, Ministre de Belgique au Vatican. Notre ministre auprès du Vatican ayant, après le publication de l'interview , accordée par le Pape à M. Latapie, prié le cardinal Gasparri, secrétaire d'Etat, de bien vouloir préciser les sentiments du pape Benoit XV à l'égard de ce que s'était passé en Belgique, le cardinal Gasparri a remis à notre ministre auprès 3m Vatican la lettre suivante : Vatican, 6 juillet 1915. Excellence, . Je n'ai pas manqué d'accorder toute mon attention au Mémorandum que m'a remis Votre Excellence avec son estimés Note du 30 juin dernier et ]'ai l'honneur de Lui communiquer aujourd'hui les observations que l'examen de celle-ci m'a suggérées.Comme Votre Excellence le sait très bien, lo Saint-Siège ne reconnaît aucune autorité à la version de M. Latapie. Celui-ci, ainsi que je l'ai déclaré dans mon interview avec le rédacteur du " Corriere d'Itolia.'' n'a, da.ns aucun passa-ge de son article*, reproduit exactement' la véritable pensée? du Saint-Père, en plusieurs il l'a complètement dénaturée, et d'autres enfin sont inventés de toutes pièces. Si le Saint Père dénie toute valeur à la relation de M. -Latapie, il est clair qufà plus forte raisen cette dénégation s'étend aux propos qu'il peut avoir tonus sur le même sujet? Il ne peut du reste échapper à l'esprit pénétrant de Votre Excellence que la pensée du Saint Père -doit être cherchée dans ces actes publies et officiels, et non dans des publications ou récits faits par de3 particuliers; la passion politique fait souvent mal comprendre les pa.roles entendues et celles-ci répétées ensuite de bouche en bouche, finissent par prendre de3 proportions fantastiques. Cette observation générale constituerait par elle seule une réponse complète aux réflexions contenues dans le Mémorandum susdit. Mais par un 1 sentiment de spéciale déférence pour Votre Ex-1 cellerce je ne fais aucune difficulté pour discuter en détail les divers points qui en forment l'objet. I. Relativement à la neutralité de la Belgique, je dois confirmer à Votre Excellence de la manière la plus catégorique que le Saint Père n'a pas donné à M. Latapie la réponce que celui-ci a osé ima- : giner et relater dans son article. Voici la vérité à ce sujet : Le Chancelier de l'Empire allemand, M. de Bethman Hollweg, a déclaré ouvertement, le 4 août 1914, en plein Parlement, qu'en envahissant la territoire belge, rAll-.ma.gne violait la neutralité de la Belgique contrairement aux lois internationales. D'ordinaire dans les conflits actuels une partie accuse, l'autre nie, et le Saint Siège, qui ne peut faire la lumière au moyen d'une enquête, se trouve dans l'impossibilité de se prononcer. Dans le cas présent, au contraire, le Chancelier allemand a reconnu que l'invasion de la Belgique était une violation de la neutralité contraire aux lois internationales quoiqu'il la déclarât légitimée par la nécessité militaire. L'invasion de la Belgique se trouve, par conséquent, directement comprise dans les parôles de l'Allocution consistoriale du 22 janvier dernier par lesquelles le Saint Père réprouve hautement toute injustice de quelque côté ei pour quelque motif qu'elle soit commise. Dans l'intervalle, il est vrai, l'Allemagne a publié quelques documents de l'Etat-Major belge, dont ' elle s'est proposé de tirer la preuve qu'antérieurement à la guerre, la Belgique avait manqué aux devoirs de la neutralité et que, partant, oelle-ci n'existait plus au moment de l'invasion. Il n'appartient pas au Saint Père de trancher cette question historique et pareil jugement n'est pas nécessaire à son but. Même si on admettait le point de vue alîemaud. encore resterait-il toujours vrai de dire que l'Aremagne, de l'aveu du Chancelier, pénétra dans le territoire belge avec la conscience d'en violer la neutralité et. par conséquent, de commettre une injustice. Cela suffit peur que cet acte doive être considéré comme directement compris dans le3 termes de l'Allocution pontificale. II. Relativement au Cardinal Mercier, M. Latapie attribue au Saint-Père les paroles suivantes: "Je vais vous étonner. Le Cardinal Mercier n'a jamais été arrêté: il peut circuler comme il l'entend dans son diocèse." Si M. Latapie avait voulu être exact, il aurait dû parler comme ceci : Le Cardinal Mercier n'a pas. en fait, été arrêté si l'on nrend ce mot clans son sens propre. Le Saint-Siège fut induit à le croire et pour cette raison il se hâta de protester par une note officielle adressée au Ministre de Prusse le 10 janvier dernier. Mais depuis il dût reconnaître que cette protestation n'était pas fondée eii tant qu'elle concernait une arrestation proprement dite du Cardinal Mercier. L'éminent Cardinal fut-il au moins détenu, ou retenu ou gardé dari son palais "piantonata" ? Le matin du 4 janvier dernier, M. von Strempel, aide de camp du Gouverneur général de Bruxelles, apporta une lettre du Gouverneur pu Cardinal Mercier: i) avait l'ordre d'attendre la réponse. A bon droit le Cardinal sô réserva la faculté de répondre plus tard, vers la soirée, afin d'avoir le temps de la réflexion. Malgré l'invitation pressante mais courtoise qui lui fut faite par le Cardinal. de s'éloigner et de revenir ensuite prendre la réponse, l'officier resta au rez-de-chaussée du palais archiépiscopal, gardant son automobile dans la cour. Vers l'heure du déjeuner il se rendit en ville. Revenant ensuite dans l'après-midi, il prit la "lettre et partit. Tel est plus ou moins le fait. Si on veut l'appeler détention, rétention, "piantonamento," peu importe au Saint-Siège: ce qui est certain, c'est que le Saint-Siège, mis au courant de ce qui était arrivé, ne manqua pas de faire ses observations au Ministre de Prusse. Il est indéniable que l'on n'a pas toujours usé envers le cardinal Mercier des égards qui sont dus à un prince de l'Eglise, qu'on ne lui laissa pas toujours la liberté à laquelle il avait droit pour l'exercice de son ministère épiacopal. Et «■•Kaque f .s, le Saint-Siège, "irdicn valous de l'honneur et des droits de l'Episcopat et spécialement du Sacré-Collège, n'a pas manqué d'attirer sur ces faits l'attention du gouvernement allemand, suivant la manière la plus appropriée aux circonstances, d'autant plus qu'il s'agissait d'un cardinal aussi docte et saint que l'archevêque de MaMnes. A cet égard, il est opportun de rappeler que dans la matinée du 3 janvier, journée du dimanche, un télégramme du gouvernement invi- ►*— ■ tait le cardinal Mercier à ne pas se rendre dans l'après-midi à Anvers, où il devait présider une cérémonie religieuse à la cathédrale. Son Emi-nence avait déjà décidé de ne pas aller à Anvers, mais elle considéra à bon droit l'invitation reçue comme un acte pésant la liberté do son ministère pastoral. Aux remonstrances du Saint-Siège, le ministre de Prusse répondit que l'invitation ou la prohibition était due a des motifs d'ordre public commandés par les circonstances spéciales du moment. Il est à noter que si tous les évoques de Belgique, placés en dehors de la zone de guerre, pouvaient librement circuler dans leur diocèse. l'Eminent cardinal Mercier a/vait, en raison de sa haute dignité, obtenu un permis de libre circulation, même en dehors de son diocèse, exception faite de certains points désignés comme zone des opérations militaires, points pour lesquels on exigo de tous, y compris les memores du corps diplomatique, un permis spécial. L° susdit permis lui ayant éj.é retiré, le Saint-Siege adressa" des réclamations au gouvernement allemand et celui-ci restitua immédiatement au cardinal Mercier le privilège de libre circulation dont il jouissait auparavant. 11 ne sera pas hors de propos de rappeler ici que le Saint-Siège s'est vivement "intéressé au sort des suffragants du cardinal, -.les évoques de Belgique. Pour no pas élargir trop le cadre de cet exposé, qu'il suffise de dire que la nonciature apostolique protesta auprès du gouverneur général contre les mauvais traitements dont turent l'objet les evêques de 'lournai et de Namur, après la prise d'Anvers, elle demanda une protection spécialement bienveillante aussi bien pour le cardinal que pour les évêques do Gand et de Bruges; à plusieurs reprises, ]e personnel de ht nonciature se rendit en diverses villes pour visiter les évêques et leur demander s'ils n'avaient be=oin de rien. Ces visites contribuèrent à faire délivrer à l'évêque de Namur, ainsi qu'à l'évêque de Liège et à ses vicaires généraux, le permis de libre circulation dans leur diocèse, à faire ordonner que l'ambulance militaire fût évacuée du séminaire diocésain de Tournai et a obtenir d'autres avantages importants dont, pour être brefs, nous omettons l'énumeration. III. Finalement, pour ce qui concerne les prêtes fusillés, le3 destructions de3 édifices religieux et scientifiques, les souffrances du peuple belge, le Saint-Siège non seulement n'est pas resté ' indifférent, non seulement il les a vivement déplorées, mais ce qui importe plus, il s'est employé par tout moyen à les prévenir ou au moins à les atténuer. Parmi les innombrables documents et faits qu'on pourrait citer pour établir la constante sollicitude du Saint-Siège à cet égard, je me bornerai à rappeler ici les suivants: 1. Lettie du Saint-Père à l'Eminent cardinal Mercier, en date du 8 décembre 1914, par laquelle le Saint-Père déplore les tristes conditions de la nation belge, et tandis qu'il loue l'intention de recueillir le denier de Saint-Pierre, il en cède l'import pour les besoins de ces malheureuses populations. 2. Allocution consistoriale du 22 janvier dernier, dans laquelle le^ Saint-Père fait appel aux sentiments d'humanité de ceux qui envahissent le territoire des nations ennemies et les conjure de ne pas dévaster inutilement les régions envahies, et, ce qui est plus important, de no pas blesser les sentiments des habitants dans ce qu'ils ont de plus cher : leurs temples sacrés, les ministres de Dieu, les droits de la religion et de la foi. 3. Autre lettre particulière du . Saint-Père en date du 23 janvier 1915 à l'Eminent cardinal Mercier (profondément appréciée et agréable à celui-ci), clans laquelle Sa Sainteté lui exprime le vif intérêt qu'il prend pour sa personne et le3 regrets que lui causent les manques d'égards et les restrictions à la liberté dont il a souffert. 4. Lettre de Sa Sainteté à Mgr Thomas-Louis Heylen, évêque de Namur, en date du 4 février 1915, dans laquelle l'Auguste Pontife, affirmant toute sa paternelle bienveillance peur ses fils de la très chère nation belge, déplore les malheurs dont elle est affligée et oppriméè. 5. Lettre du cardinal secrétaire d'Etat à l'Emineni cardinal Mercier, en date du 6 avril 1915, dan3 laquelle il transmet une offrande du Saint Père (25,000 lires) pour alléger le3 souffrances du peuple belge, et il invite les catholiques du monde entier à suivre son exemple, commo l'a fait depuis, en particulier, le cardinal secrétaire d'Etat pour les Etats-Uni3 d'Amérique, en félicitant l'Eminent cardinal Gibbons, archevêque de Baltimore, d'avoir accepté La présidence honoraire du Comité pro-belge, qui s'était constitué là-bas, et en iai&ant des vœux pour que les fidèle3 de la grande République contribuent généreusement à cette œuvre. 6. Lettre du cardinal secrétaire d'Etat, en date du 8 mai 1915. au conseil général de l'Université catholique de Louvain, pour la reconstitution de l'Université, lettre dans laquelle le Saint Siège exprime publiquement le désir que les belligérants, au milieu de3 ardeurs de la lutte, veillent à la conservation de3 trésors scientifiques et littéraires des peuples. 7. Lettre du 15 juin 1915, dans laquelle le secrétaire d'Etat transmet la bénédiction du Saint Père à la Ligue pour le relèvement du culte en Belgique, recommande cette œuvre aux catholiques du monde entier, et envoie comme gage de paternel intérêt de Sa Sainteté une offrande de 10,000 lires. 8. En outre, le Saint-Siège s'est efforcé d'exercer, tant directement que par l'entremise des nonciatures de Bruxelles et de Munich, une influença bienfaisante en. faveur d©3 religieux, prêtres et simples fidèles de Belgique. En vérité, la foi et le3 vertus du clergé et du peuple belges l'ont, de tout temps, désigné à la paternelle affection du Saint-Père qui a pris la plus vive part à leur douleur, comme il le proclame dans l'allocution consistoriale du 22 janvier. Aussi, l'Auguste Pontife souhaite-t-il. ainci qu'il le disait déjà à Votre Excellence quand elle a présenté ses lettres de créance le 17 mars, que res chers fils de Belgique puissent bientôt saluer le beau soleil de la paix sur l'horizon de leur patrie: il voudrait ne pas devoir se limiter à da simples vœux, mais il demande pour le moment aux Beîges de ne pas douter de la bienveillance dont il aime à les entourer. Dans l'espoir d'avoir satisfait oleinement aux désirs de Votre Excellence j'ai l'honneur de me dire vec la plus haute estime, de Votre Excellence, le plus dévoué serviteur (S) GASPARRI. i /'y SGcme aaaée. No. 37!

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1918.

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