L'indépendance belge

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s.n. 1914, 30 Juni. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 16 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/w66930q101/
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3,0 Oesa/iaLjaa-es I £N BELGIQUE ET A PARIS r ^ I 85e ANNÉE ! Mardi 30 juin 1914 r ADMII>ÏISÏRATION ET REDACTION lïc rue «3e» Sables, Bruxelles BUREAUX PARISIENS : 11, place de ia Bours» ABONNEMENTS : ÉDITION QUOTIDIENNE KlÉIOtlE. Un an 20 ir. G mois, 10 fr. 3 mois, S Ir. lUXEMSQURC(Sr.-Dj « 28 ir. 5 Ir. ■> Sir. ETRAKSEH » 40 ir. - 22 ir. » 3fc ÉDITION HEBDOMADAIRE tlnternitiHlIi et d'Outre-rasri C PAGES, PARAISSANT LE MERCREDI Ua au %S2i i'ranca fgis: mole,......lu frauc» L'INDÉPENDANCE «HOIS ÉBIIBMS EAR JOES. — 3Ef PASE3 BELGE «OHKEKYAS3ÛK- SAS LE PEGGBÈa S0 181 Mardi 30 juin 1914 Les annonces sont reçues;. A BRUXELLES : aux bureaux du jou'jai. a PARIS î il, place de ia Bourse. •1 A LONDRES î chez MM, John-F. Jones dO3, a^|j Snow Hiil, E. G.*, à l'Agence Havas, «° Cheapsiae E.G.; et chez Neyvoud & fiii, LtijÇ jjts 14.18, Queen Victoria Street, et 1'. B. Browite^ Lid. n° 163, Queen Victoria Street, ft AMSTERDAM : chez Nijgh & Van Ditmar, Kokin, S»' ROTTERDAM s même Ùrir.e, Wynhaven, 413. ALLEMAGNE, EN AUTRICHE-HONGRIE et M SUISSE, aux Agences de laMaUon RudoltMcss^ ITALIE : chez MM. Haasenstein & Yogler, à Milaify Turin et Rome. âèjSEW-YORK s T.B, Browne. Ltd. L East42Ed Strôfiii Edition du malin A.ujourâ'hui JÙE DOUBLE ATTENTAT DE SERAJEVO. L'archiduc-héritier d'Autriche François-Ferdinand et sa femme tués. — Les détails du drame. — L'assassin est un étudiant. — La consternation' en Autriche. — Comment François-Joseph a supporté la nouvelle. — L'impression à Vienne. — Le complot était connu. — La succession au trône. — A l'étranger. — Commentaires e.t appréciations. — Condoléances. LA QUESTION ALBANAISE. — Situation inchangée. — Les exigences des insurgés. En Italie. — Elections législatives. En Angleterre. — Encore un paquebot échoué.. La vie à Paris, par Jean-Bernard. En France. — La mission russe quitte Toulon.En Belgique. — Le sabotage de la loi scolaire.rablettes judiciaires, par Camille Roussel. Chronique mondaine. Informations financières et industrielles. — Nouvelles diverses de nos correspondants.Bulletin hebdomadaire de la Bourse de Paris (5m' page). ——«——a—a———o—aa— —■- t—rar Les dépêches suivies de la lettre A sont celles qui oui paru d'abord dans notre première édition, publiée à 4 heures de l'après-midi; les dépêches suivies de la lettre B sont celles qui ont paru d'abord dans notre deuxième édition, publiée à G heures du soir; les dépêches suivies de la lettre C sont celles qui ont paru .d'abord dans notre troisième édition, publiée le matin. BRUXELLES, 29 juin FRANÇOIS-FE RD i NAMD La tragédie _qui s'est, déroulée dimanche à Sarajevo est de. celles qui ti'ôu-Jslent prolondément le cours normal de l'Histoire et qui détruisent l'enchaînement logique des laits sur lequel on table d'ordinaire pour .apprécier les situât-ions politiques. L'archiduc François-Ferdinand d'Au-tnche-Este et sa femme, la duchesse de Hohenberg-, sa trouvaient depuis quelques jours en Bosnie-Herzégovine. L héritier du trône avait voulu suivre les manœuvres du 15' et du 16" corps d'armée dans ces provinces annexées depuis cinq ans â l'Empire et dont il importait d'impressionner fortement la population en lui donnant une idée précise de la puissance militaire austro-hongroise. Les manœuvres terminées, l'archiduc-héritier et sa femme étaient arrivés à Serajevo, ti une réception officielle leur avait été préparée. Comme le cortège princier se rendait à l'Hôtel de Ville, une bombe fut jetée contre la voiture dans laquelle se trouvaient l'archiduc et la duchesse de Hohenberg. L'engin, écarté d'un geste, alla éclater près d'une autre voiture et plusieurs personnes furent blessées par l'explosion. 11 eût été prudent, après ce premier attentat, de renoncer à 1a promenade par les rues de la ville annoncée au programme. L'archiduc-héritier ne voulut entendre parler d'aucune modification au programme établi. Il comprenait que ceux qui sont appelés à présider aux d binées d'un peuple doivent savoir faire face au destin et courir bravement, à l'occasion, ce. que le roi llum-bert appelait les « risques du métier ». En quittant l'Hôtel de Ville, l'archiduc François-Ferdinand et sa femme firent donc, en automobile, leur promenade annoncée par les rues de Serajevo, et c'est là qu'un élève du lycée, un enfant, les tua tous.deux à coups de revolver... Ce double attentat provoque naturellement dans tout le monde civilisé une profonde émotion. Le crime politique est le plus absurde, le plus odieux des crimes, car on ne supprime pas une idée en supprimant un homme, et comme le sang1 appelle le sans;1, comme toute violence provoque la , répression, c'est presque toujours la réaction qui' béné-îicie de ces attentats par. lesquels on prétend l'atteindre en la personne, d'un grand de ce monde. Le crime .politique est de tous les pays, et de tous les régimes; partout et toujours il se présente avec le même caractère abominable d'un geste déterminé par les mauvais instincts. Commis au nom d'une cause, perpétré au nom d'une idée, il trahit ce qu'il prétend. servir. L'attentat de Serajevo est d'autant plus abominable qu'il a été dirigé également- contre une femme respectée pour la parfaite dignité de sa vie et que. les conditions mêmes de son union avec l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche-Este devaient maintenir en dehors de toute lutte politique. Quelles que fussent les haines inspirées par la politique personnelle de l'archiduc-héritier, ehes ne pouvaient se traduire par une tentative criminelle contre la duchesse de Hohenberg, vivant à l'ombre de celui qui aurait été un jour Empereur-Roi sans qu'elle pût espérer elle-même porter la couronne. Dans l'histoire si tragique de la Maison des Habsbourg, la duchesse de Hohenberg, tombée sous les balles d'un assassin à Serajevo, apparaîtra désormais à eûlé de la noble et sereine figure de l'impératrice Elisa- oein, lombee sous le couteau d'un assassin à Genève. L'archiduc François-Ferdinand, avant même de régner, avait profondément marqué de son empreinte personnelle ia politique austro-hongroise de l'heure présente. Fils de l'archiduc Charles-Louis^ second frère da i'Ëmpereur-Roi décédé en 1896 et de Marie-Thérèse, infante cte Portugal, l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche-JSste était âgé de 51 ans. La mort de l'archiduc Rodolphe, lils de François-Joseph, lui avait ouvert la voie du trône et il s'employa avec une remarquable intelligence à profiter de sa situation, d'héritier de la Couronne pour développer son influence et. pour préparer avec une rane minutie les éléments de son règne. En ces dernières années, on eut même parfois l'impression que le pouvoir suprême était partagé en Autriche-Hongrie et qu'à côté de l'Empercur-Roi l'archiduc-héritier tranchait souverainement des questions de la plus haute importance se rattachant à la vie intérieure 'et au développement extérieur, de la Monarchie dualiste. François-Ferdinand était un champion résolu de la puissance religieuse el il n'hésita pas, en plusieurs circonstances, à résister ouvertement au mouvement d'idées qui cherche à dégager l'Autriche de l'influence romaine. Partisan de la manière forte, il s'appliquait à réagir contre les . aspirations des nationalités, et on a souvent insinué qu'il lut de ceux qui empêchèrent la Couronne do faire la moindre ' concession au nationalisme hongrois, même à l'heure grave où l'on faillit en venir à Buclapeslh à une situation absolument révolutionnaire. Mais là où son action faisait sentir ses effets les plus certains, c'était dans le domaine militaire étroitement lié au domaine de la politique extérieure de l'Autriche-Hongrie. 11 avait une conception du rôle de la Monarchie dualiste qui différait totalement d'avec celle de François-Joseph et sa faveur paraissait aller aux méinodes d'intimidation familières à la diplomatie allemande. Ami personnel de Guillaume II, en contact constant avec Berlin, il rêvait de faire de l'Autriche-Hongrie une puissance militaire cte premier ordre, complétant bien la puissance alle-mande, capable de 'faire hardiment face au colosse russe. L'accroissement répété des armées austro-hongroises en ces. dernières années — accroissement dépassant de loin lés besoins cte la défense de la Monarchie contre tout péril extérieur — fut en grande pariie son œuvre. Autour de lui s'était créé tout un parti militaire très puissant et qui, aux heures de crise, poussait résolument à l'aventure. Quand, il y a quelques années, à propos du renforcement des positions autrichiennes du côté de la frontière italienne, le général Conrad de- Hoet-zendorf, chef do l'état-major général, entra en lutte ouverte avec le comte d'Aenenthal, ministre s affaires étrangères, ce ne fut un secret pour personne qu'il était soutenu par l'archiduc-héritier, et il fallut toute l'autorité de l'Em-péreur-Roi pour maintenir le ministre des affaires étrangères qui avait été particulièrement soucieux de ne pas compromettre l'alliance austro-italienne. Pendant la crise balkanique, quand l'Autriche-Hongrie mobilisa son armée, menaçant la Serbie et provoquant une mobilisation parallèle en Russie, ce fut | encore à l'archiduc-héritier que l'on fit. i remonter la responsabilité de cette attitude. Etait-il belliqueux et estimait-il que lorsqu'une grandie puissance dispose d'une armée formidable elle doit s'en servir pour la réalisation de ses ambitions? On le supposa parfois;mais il est possible qu'il n'y avait là, tout compte fait, qu'une attitude, un de ces procédés d'intimidation qui réussissent trop souvent vis-à-vis des faibles et qui ébranlent irrémédiablement la confiance de l'opinion générale dans les sentiments pacifiques des gouvernements. En voyant l'archiduc-héritier cl'Autriche-Hongric céder si volontiers aux influences militaires, on se demandait avec angoisse ce qu'il adviendrait le jour où François-Joseph viendrait à disparaître. Le même effort qu'il avait fait au point de vue militaire, il le faisait actuellement au point de vue naval. On a dit que sa récente entrevue avec Guillaume il à Konopischt avait surtout pour but de rechercher les moyens de hâter le développement de la marine de guerre austro-hongroise. Ce qui est certain, c'est que ce fut l'inlluencc de François-Ferdinand qui réveilla le vieux rêve de faire de l'Autriche une véritable puissance maritime. Ce fut lui qui amena le gouvernement de Vienne îi commencer la construction des premiers « dreadnoughts » et ses efforts, dans cet ordre d'idées, cadraient bien avec les suggestions allemandes qui tendent à opposer formidablement l'Autriche et l'Italie à la maîtrise anglo-française clans la Méditerranée. Quel fut le rôle de l'archiduc François-Ferdinand dans les événements qui' se déroulent depuis six années dans l'Orient européen ? 11 serait difficile de le fixer avec quelque précision, ce rôle n'ayant eu aucun caractère officiel ; mais il est généralement, admis que ce fut son intervention qui détermina l'Autriche-Hongrie à annexer la Bosnie-Her-zégoviue, en violation manifeste du traité do Berlin, au lendemain de la révolution ottomane; que ce fut son action encore qui détermina le gouvernement die Menue à s'opposer, même au risque d'un conflit, au maintien des Monténégrins à Scutari et à l'arrivée des Serbes sur l'Adriatique; que ce fut sous sa pression, enfin, que l'Autriche-Hongrie insista si énergiquement en laveur de la création d une Albanie indépendante et s'engagea dans cette aventure albanaise qui lui valut jusqu'ici de si amèrés déceptions. L'Histoire, qui a besoin d'un recul appréciable pour faire la juste part de. chacun dans les responsabilités générales, dira un jour ce qui, dans tout ceci, fut l'œuvre personnelle de l'archiduc François-Ferdinand; mais devant la tragédie qui s'iest déroulée à Serajevo on a bien l'impression que c'est une force, bonne ou redoutable, qui se trouve brutalement détruite et que la disparition de ce prince peut modifier profondément les destinées de la Monarchie dualiste, A l'heure que nous vivons il n'est pas une puissance au monde qui se débat dans 'des difficultés plus graves que l'Autriche-Hongrie, où la personnalité du vieil Empereur-Roi maintient encore, une apparente unité politique, mais où la lutte des nationalités a usé depuis longtemps toute unité morale. Autrichiens et Hongrois, Allemands et Tchèques, Hongrois et Croates, Hongrois et Roumains, chez tous les éléments de la Monarchie dualiste une opposition formidable et incompressible s'affirme plus violemment chaque jour et « la fin de l'Autriche » est une de ces éventualités politiques que l'on s'habitue depuis des années à évoquer aux heures de crise. A toutes les difficultés inhérentes à l'organisation traditionnelle de l'Empire est venue s'ajout":' la menace constante de la poussée slave, qui s'est étrangement précisée depuis l'annexion de la Bosnie-Herzégovine. On a dit que l'archiduc François-Ferdinand avait la conception de la création d'un grand Etat slave venant s'ajouter, sous le 'sceptre des Habsbourg, à l'empire d'Autriche et au royaume de Hongrie. C'était, dans son esprit, un moyen pratique d'assouplir le slavisme en pleine croissance au service de la puissance austro-hongroise et d'assurer définitivement son emprise sur les régions balkaniques. Il semble bien qu'il soit trop tard pour briser la poussée slave par cet expédient, et le fait que l'héritier du trône des Habsbourg tombe mortellement frappé dans ces provinces de la Bosnie-Herzégovine annexées à l'Empire et où l'élément slave est totalement prépondérant 'constitue à ce point de vue un terrible et sinistre symptôme. C'est l'archiduc Charles-François, fils de l'archiduc Othon, qui était le frère de François-Ferdinand, aui devient hé- : ritier du trône. Il est âgé de 27 ans et a épousé en 1911 la princesse Zita de Bourbon-Parme. Pourtant, bien qu'il représente l'avenir, ce n'est pas à lui que va aujourd'hui la pensée de ceux qui réfléchissent à la tragédie de Serajevo. Elle va tout entière, cette pensée, au grand vieillard qui erre dans les salles du château d'Ischl, à cet Empereur-Roi chargé d'ans, de gloire et de tristesse, qui a régné soixante-six années, qui a vu disparaître son fils dans un drame intime et mystérieux, qui a vu tomber sa femme sou-s les coups d'un assassin, qui voit aujourd'hui disparaître brusquement celui qu'il avait préparé à lui succéder au trône et qui malgré toutes les épreuves, tous les drames, toutes les douleurs et tous les effrois reste debout, noble figure de tragédie antique, comme pour prouver au monde que ceux qui ont la charge des destinées d'un peuple n'ont pas le droit de mourir de chagrin... ROLAND DE MARiSS. L'attentat ie Serajevo L'MiiÉc-iîéniief ti'Âuîr ciie gî sa femme tués LA BOIvIBE ET SES EFFETS Seraj-vo, dimanche, 28 juin. On donne les détails suivants sur le premier attentat : L'engin était une • bombe « bout-cilié » remplie de clous ■ et -de plomb haché. L'explosion a été très fo-rte. Des rideaux de fer de magasins qui se trouvaient dans le voisinage ont été transpercés "en plusieurs endroits, ténu vingtaine de personnes ont été légèrement blessées, dont plusieurs femmes et-des enfants. Dans le'courant de l'après-midi plusieurs personnes se sont fait connaître, mais elles n'ont pour la plupart que des blessures légères. Un fonctionnaire du gouvernement provincial a été grièvement blessé par des ée-lats de la bombe. (a) APRES LE PREMIER ATTENTAT LE DERNIER DISCOURS DE L'ARCHIDUC Serajevo, dimanche, 28 juin. La réception-de l'archiduc et do sa femme à l'hôtel de ville, s'était passée conformément au programme. Après la première tentative d'attentat, ■ l'iarchidrf; avait étéi l'objet d'enthousiastes ovations, d'autant plus cordiales que la nouvelle de l'attentat qui n'avait pas réussi s'était- déjà répandue dans la public. L'archiduc et sa femme avaient été reçus solennellement à l'hôtel de ville par le maire. L'archiduc avait répondu dans ces termes au discours de bienvenue : « C'est avec un plaisir particulier que j'accepte ici l'assurance do votre fidélité inébranlable et de votre attachement à Sa Majesté, notre Empereur et Roi, et je vous remercie, Monsieur le bourgmestre,avec joie, des ovatijns enthousiastes que la population nous a réservées. De ph;sj;y. vois l'im pression qu'a causée la non-réussite de l'attentat.» Je vous exprime la satisfaction sincère qui m'a été donnée' de me rendre compte personnellement d-u développement heureux de oe pays, développement auquel j'ai toujours pris le plus grand intérêt. » Continuant en langue serbo-croate, l'archiduc a oit : K Je vous pria dadresser ii la population mes salutations las plus cordiales et l'assurance de mon attachement inébranlable. » L'archiduc et sa femme étaient un peu agités, mais de joyeuse humeur. (a) EXCES DE CONFIANCE Serajevo, dimanche, 28 juin. Aussitôt après te premier a-ttantat, les mesures militaires extraordinaires qui avaient été prises furent supprimées sur 1-e commandement de l'archiduc. Celui-ci avait exprimé le désir que le programme ne fût en rien modifié. (a) Le second attentat L'EXPOSITION DES CORPS Serajevo, dimanche, 28 juin. Après l'attentat^ l'automobile de l'archiduc se rendit aussitôt au konak, où deux médecins prodiguèrent des soins aux blessés,mais tous les secours furent inutiles, (a) L'archidu-c a succombé presque aussitôt après avoir été blessé. L'attentat a été commis avec une rapidité inouïe. Beaucoup de gens qui se trouvaient là n'ont pas entendu les détonations. La rue est assez étroite à cet endroit et l'assassin a pu tirer de très près. Quelques personnes avaient remarqué que Prinzip stationnait depuis un moment à l'endroit d'où il devait- tirer et gardait la main dans sa poche. Les deux corps restent provisoirement au konak et ont été placés sur un lit de parade.Après l'altentat,. une immense agitation s'empara de la foule. Des rassemblements se sont formés' sur les lieux des deux attentats. (a) LE DEUIL EN AUTRICHE LA CONSTERNATION A VIENNE Vienne, dimanche, 28 juin. Des -éditions spéciales ont répandu rapidement dàn-s toute la banlieue le Vienne, 'a nouvelle de l'attentat. Les- trains de banlieue rentrent.'» Menue, bondés. Partout '.-s théàt" s et les concerts ont interrompu t-éiirs représentations.. Là consternation est générale.. Déjà de nombreux drapeaux noirs sont arborés dans les rues à Vienne. L'archiduc François-Ferdinand, quoiqu'il se mit peu en avant et fut peu connu des grandes masses, imposait confiance parce qu'il avait une intelligence éveillée et ouverte à toutes les questions intéressant l'Etat, ce. qui était rassurant, étant donné l'âge avancé de-l'Empereur. Sa femme, la duchesse de Hohenberg, née comtesse Cho-t-eck, était d'origine tchèque et possédait de grandes sympathies en Bohême. Aussi, la consternation était-elle générale à Prague. La c Gazette de Vienne », dans une édition spéciale, annonce officiellement ia mort de l'archiduc. Elle consacre un article ému a la n émoire des deux défunts et rappelle que c'est salué par les acclimations unanimes de la population que le cou-pie princier est arrivé en Bosnie, ce qui rend encore plus, affreuse ia nouvelle de l'attentat. La « Gazette » fait ensuite ressortir la dignité de la vie de l'archiduc son sentiment du devoir et la haute idée qu'il se faisait de sa mission. Elle rappeÙe ,ses goûts «impies et son amour de la vie de famille qui lui' valurent le respect, de tous. Elle souligne le zèle avec lequel l'archiduc se consacra aux devoirs de sa charge. La réorganisation de l'armée et l'augmentation de ia flotte sont en grande partie son œuvre. Tout ce qui touche à la grandeur de la monarchie et au bonheur des populations l'intéressait au plus haut point. La douleur et le deuil qui accompagnent sa disparition sont aussi grands que le respect et l'amour dont il était entouré pendant sa vie. La « Gazette » adresse un hommage de respectueuse .sympathie au vénérable souverain pour qui la, destinée s'est montrée si dure, et ajoute que le deuil qui emplit tous les cœurs est-un lien de plus entre le peuple et l'auguste famille impériale. (a) FRANÇOIS-JOSEPH TRAVAILLE Ischl, dimanche, 28 juin. L'Empereur, bien que profondément affligé, travailla jusqu'au soir et reçut différentes personnalités. Son état de santé ne laisse rien à désirer. (a) LE DEUIL A SERAJEVO Serajevo, dimanche, 28 juin. Le Landtag s'est réuni cet après-midi en séance extraordinaire. Le président a exprimé son indignation pour l'attentat et sa profonde douleur pour la mort tragique de l'archiduc-héritier et de son épouse. 11 a affirmé la fidélité et le dévouement immuable de rassemblée ù l'Empereur et à la Maison impériale. Il a poussé un triple hourrah à l'Empereur. Les hourrahs ont été répétés par les députés. (a) LE COMPLOT ETAIT CONNU Vienne, dimanche, 28 juin. On apprend que le ministre de Serbie ava.it prévenu au nom de son gouverne-, ment, la semaine passée, 1-e gouvernement autrichien que la police avait eu .connais-saince d'un pr-ojet d'attentat contre l'archiduc héritier, mais celui-ci n'en avait pas tenu compte. D'autre part, on mande de Sarajevo qikî depuis quelque temps on y sentait un mouvement serbophilie. Il y a un mois environ, des élèves du gymnase de Mostàr avaient attaqué et menacé leur professeur. On avait dû protéger des officiers en uniforme, qui avaient été insultés par la foute. (a) DANS LE TYROL Inspruck, dimanche, 28 juin. La cptKternaUon règne dans tout le ïy- rol, où l'archiduc était très aimé. Des drapeaux noirs ont été arborés à Inspruck et dans toutes les localités du TyroL .(a) EN MORAVIE FÊTES DÉCOMMANDÉES Brunn, dimanche, 28 juin. En môme temps que le treizième concours de tir de Moravie avait commencé une fête organisée avec la participation de 25,000 So-kol-s, et l'on redoutait p6<ur ce soir de graves collisions. On sait que dès que la nouvelle de l'attentat fut connue les fêtes furent interrompues. I.a plupart de ceux qui y participaient sont déjà repartis.. (a) PERQUISITIONS Vienne, lundi, 29 juin. On mande de Serajevo, le, 2!) : Après l'attentat,de nombreuses perquisitions domiciliaires ont été faites chez'des individus suspecte. Plusieurs de ceux-ci^ ayant essayé de fuir, ont été arrêtés. (a) MISE EN BIERE PROVISOIRE Vienne, lundi, 29 juin. Selon les journaux, lorsque les corps de l'archidu-c et de la duchesse eurent été transportés au palais du gouverneur dans l'automobile où ils se trouvaient au moment de l'attentat, il a été aussitôt procédé à une mise en bière provisoire. (a) L'EMPEREUR A VIENNE Vienne, lundi, 29 juin. L'Empereur est arrivé, en parfaite santé, avec sa suite, à 11 h. 10 du matin. Il a été reçu par l'archiduc Charles-François-Joseph. 11 s'est rendu en voiture découverte au château de Schoenbrunn, acclamé par un public nombreux. (a) LES OBSEQUES On pense que les obsèques auront lieu vers le 10 juillet. L'Empereur retournera ensuite à Ischl. L'archiduc François-Ferdinand et son épou-se seront probablement inhumés dans un caveau de lami-lle édifié récemment près d'Amstetten, sur, la routé de Linz. (a) L'ARCHIDUC CHARLES-FRANÇOIS-JOSEPH Le nouvei archiduc héritier,Charles-François-Joseph, a quitté sa résidence de Rei-chenau, près de Semmering, et est rentré au château d'Hetzendorf, près de Vienne. LES JOURNAUX VIENNOIS Malgré le jour férié d'hier, les journaux du matin ont paru aujourd'hui et consacrent des -articles spéciaux à l'horrible attentat, qu'ils condamnent tous de la manière la plus énergique. Us font remarquer l'admirable dévouement à se-s devoirs, digne de servir d'exemple, avec lequel l'archiduc défunt s'est consacré aux tâches de sa haute fonction, l'élévation des vertus de l'homme et de ses qualités intellectuelles qui lui avaient conquis le respect universel et sincère.La presse célèbre en particulier les grands services d'un effet durable que l'archiduc a rendus au pays par 1a réorganisation de l'armée et de la flotte. Les appréciations des journaux sont l'écho de la profonde sympathie que la population éprouvait pour l'archiduc-héritier et pour son épou-se, dont l'union intime et touchante leur avait créé un bonheur familial sans mélange. La presse viennoise constate que les peu-pies de la monarchie austro-hongroise se pressent en cette circonstance autour de leur vénérable souverain, qui vient encore de donner un exemple de son héroïsme et de ses sentiments indomptables du devoir ,par la manière dont il a appris la nouvelle de l'effroyable attentat et a pris immédiatement les dispositions pour l'avenir. Plusieurs journaux expriment l'opinion q .e l'attentat est dû.à des motifs politiques et avait été soigneusement préparé, (a) L'ASSASSIN Du « Gaulois » : Emile Prinzip a dix-neuf ans. Il est en huitième année, c'est-à-dire à la veille de l'examen de fin d'études, au gymnaste de Gracliovo (Herzégovine). 11 était partisan ardent de l'indépendance de la Bosnie et a mené, dit-on, dans les journaux serbes et russes, une ardente campagne en faveur du chef de sa famille. Ce dernier, qui est prétendant à la couronne de Bosnie, habite Paris. C'est le duc de Zelicz, qui a maintes fois affirmé ses prétentions. Le duc de Zelicz a servi dans la marine russe et maintenant il écrit pour défendre sa cause, qu'il considère comme sacrée. (b) L'impression à l'étranger EN ALLEMAGNE L'EMPEREUR GUILLAUME APPRIT LA NOUVELLE A XIEL Kiel, dimanche, 2S juin. L'empereur Guillaume a été prévenu de l'attentat alors qu'il se trouvait sur son yacht, le « Métêor ». 11 interrompit aussitôt la, course, l.es autres yachts suivirent son exemple. L'Empereur ordonna aux navires le guerre de mettre leurs pavillons en Berne. Les navires de guerre anglais firent de même. L'Impératrice, qui venait d'arriver, et l'Empereur partent demain pour Wiid-Park. ' (a) L'EMPEREUR GUILLAUME ASSISTERA AUX FUNERAILLES Berlin, lundi, 29 juin. On croit qu'il est très probable que l'empereur Guillaume assistera aux funérailles de l'archiduc François-Ferdinand et de la duchesse de Hohenberg. A Berlin les édifices publics et de nombreuses maisons particulières ont mis leurs drapeaux en berne. (b) COMMENTAIRES L'asàassina-t du prince héritier d'Autriche produisit une très vive impression à Berlin. Les journaux consacrent des articles. très sympathiques aux deux défunts. Les journaux conservateurs se monirern particulièrement inquiets de l'avenir. Les il Beiiiner Neueste Nachrichtan d disent : « Le deuil de l'Autriche est aussi un deuil pour nous. La monarchie danubienne est atteinte profondément. » La d Deutsche Tages Zeitung » écrit : « Il est possible que la situation nouvelle mette l'Empire allemand devant une grave décision à prendre. Puissent, quand le moment sera venu, les chefs de i'Empire allemand être prêts à se décider. » La « Morgen Post » dit de même : « Les conséquences extérieures de . cet assassinat sont considérables. On peut craindre les pires possibilités. » Seul le « Vorwaerts » dit : « François-Ferdinand tombe victime d'un système faux et suranné dont il était le représentant. Les balles qui l'ont frappé tuent aussi la croyance et la persistance de cet état archaïque et démodé. » (aj EN ITALIE CONDOLEANCES OFFICIELLES • v ■ Rome, dimanche, 2-S juii^. Le roi d'Italie et le Pape ont télégrajïïné leurs condoléances à l'empereur d'Autriche. Toutes les notabilités ont présenté leurs condoléances aux ambassades d'Autriche près du Quirinal et le Vatican. Le Pape a suspendu la réception qui devait avoir lieu demain à l'occasion de la féte de Saint-Pierre dans la Cour Saint-Damase et pour laquelle 10,000 invitations avaient été lancées. (a) LA PHYSIONOMIE DE ROME Rome, dimanche, 2S juin.-Bien que l'assassinat de l'archiduc Fran< çods-Ferdinand soit très commenté, la physionomie de Rome n'est nullement modifiée. Ce soir, une grande l'été populaire a eu lieu au Princio. (a) L'émotion est vive dans tous les milieux.-On doit cependant reconnaître q-ue cette impression est. atténuée par l'idée ancrée dans tous les esprits italiens que l'archiduc n'avait jamais manifesté de sympathie envers les éléments italiens de l'Empire. (a) COMMENTAIRES Rome, dimanche, 28 juin.-Selon les renseignements particuliers, on .affirme que les esprits étaient loin d'être pacifiés en Bosnie. Pourtant les sphères officielles ne s'attendaient nullement à i'attenkit • de Serajevo. Pans dea éditions spéciales, le « Giornale d'I'alia la « Vita » et la « Tribuna », expriment leurs sentiments de compassion pour le vieil Empereur éprouvé par tant de malheurs successifs. Le « Giornale d'Italia » croit que l'événement pourrait avoir une répercussion politique assez profonde. 1.' ii Osservatore Romano » s'exprima en ces termes : « L'horreur profonde dont nous sommes envahis pour un pareil crime, la do-uleur très vive que nous ressentons pour la disparition imprévue d'un prince sage et éclairé, enfin notre -indignation profonde contre les auteur# méprisables de cet attentat ne peuvent, s'exprimer clairement en paroles. L'angoisse dans co moment ne le permet pas. Nous éprouvons scidément le besoin d'élever notre voix avec celle de tous les honnête» gens contre de semblables abominations, contre l'outrage et la nouvelle honte infligée à l'humanité, à l'honneur et à îa civilisation. » La « Tribuna » écrit : « En Italie, l'im» pression que cause l'assassinat de Serajevo et la respectueuse ' sympathie que l'on ressent pour l'Empereur, sont d'autant plus grandes que l'Italie a dans l'Empereur plus qu'un allk, mais ùn ami sur et fidèle. ■>'. (a). •JNE LETTRE DU PAPE Rome, lundi, 29 juin. Le Pape a écrit une lettre personnelle d® condoléances à l'empereur François-Joseph appelant spécialement les bénédictions divines sur les enfants restés orphelins, (b) EN ANGLETERRE DEUIL OFFICIEL Londres, dimanche, 2S juin. , Le Roi a ordonné un deuil d'une semaine en raison de la mort de l'archiduc François-Ferdinand et de la duchesse de Hohenberg. (a) Les journaux publient des articles exprimant l'horreur ressentie par- l'opinion publique en Angleterre après la tragédie de Serajevo et la sympathie du monde entier, envers le vénérable souverain. (a) Le « Daily Mail » dit que tout porte à' croire à un attentat slave contre l'archiduc,, et pourtant par une ironie étrange l'archiduc était l'ami des intérêts slaves. L'archiduc préconisait l'organisation de la province slave en troisième royaume, comme l'Autriche et la Hongrie. Le « Daily Mail » dit que la mort, de François-Ferdinand est une perte sérieuse pour l'Europe entièrê, aussi bien que pour l'Autriche-Hongrie. La mort d'un homme aussi fort et ayant une si grande confiance en lui-même que François-Ferdinand est un désastre. , Les journaux constatent que l'archiduc reconnaissait que l'Autriche ne pouvait prospérer que par la paix européenne, Le « Morning Post » déclare que la politique de l'Autriche-Hongrie ne peut être modifiée par l'assassinat de l'archiduc, car elle est basée sur la question de la monarchie. L'idée que, l'assassinat pourrait amener un changement à la Constitution ou à la politique de la monarchie ne peut pas être co'nr sidérée. Le » Daily News » et le nDaily Chronicle», libéraux, craignent que la mort de François-Ferdinand n'ait, une répercussion sur la stabilité de l'empire d'Autriche-Hongri-é. Le « Daily Chronicle » se demande s'il se trouvera demain un homme de génie à Vienne ou à Budapesth. La succession ne se fera pas longtemps attendre, et, à moins que le prince Charles-Ferdinand ne donne la preuve d'un génie inattendu, la possibilité, de la dissolution totale de la mo-

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1918.

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