L'indépendance belge

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31 januari 1916
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s.n. 1916, 31 Januari. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 29 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/s756d5qd9w/
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L'INDEPENDANCE BELGE. BOYAUME-UNf : ONE PENNY CONTINENT: 15 CENTIMES (HOLLANDE : 6 CENTS.) ADMINISTRATION ET REDACTION: n m^nVï A RfirRSE ^ ,3 MOIS, 9 SHILLINGS. ) ÏUDOR HOUSE. TUDOR ST.. LONDON. E.C. 11 ' t LlAOjJ , i c 7 nt LONDRES, LUNDI 31 JANVIER 1916. ABONNEMENTS: 6 MOIS, 17 SHILLINGS, t CONSERVATION PAR LE PROGRÈS. TELEPHONE: CITY 3960. TELEPH.: j 238-75 >t AN. 32 SHILLINGS SOMMAIRE. L.4 SITUATION : L'offensive allemande sur la Somme. — Gros efforts, faibles résultats. — En Mésopotamie.—Deux raids de Zeppelins sur Paris. — Nouveau discours alarmiste du président Wilson. Les sophistes de la " Kultur." — Ju'es Coucke. Lettre de Lausanne.—Octave Maus. Lettre de Zurich.—L. M. Billet Parisien.— Jean-Bernard. Les Echos. En Belgique. Etc. LA SITUATION. Lundi, midi. Les attaques allemandes sur le front beige et en Artois n'ont été, comme nous Savions fait pressentir, que des " démonstrations, " destinées à dérouter les Alliés sur le point où devait se déclan-cher la principale offensive. Celle-ci a eu pour théâtre la boucle formée par la Somme au nord de Frise (à distance presqu'égale de Péronne et d'Albert), et a abouti à l'occupation du village de Frise et de positions adjacentes qtii s'étendent, à en croire le communiqué allemand, sur une longueur totale de plus de trois kilomètres sur un kilomètre de profondeur. L'ennemi prétend avoir pris, en outre, 1,270 prisonniers,A ces détails près, les communiqués français reconnaissent le succès partiel de l'attaque ennemie, qui, au demeurant, esf loin d'avoir eu les brillants résultats de l'offensive des Alliés en Champagne et en Artois, en septembre derniêr. L'effort allemand, cependant, était sérieux, et le front ,sur lequel se produisit l'attaque avait une étendue de huit kilomètres environ. E11 cet endroit, une attaque avait le;- plus grandes chances de succès et le ■premier résultat obtenu semblait encourageant pour l'ennemi, qui comptait sans doute percer nos lignes et s'assurer tin avantage sérieux. Il en a été-pour ses frais, car aux dernières nouvelles les attaques allemandes du côté de Dompierre, au sud de Frise, ont été, à deux reprises, repoussées. Dans le secteur britannique, au sud-est d'Albert, les Allemands étaient par-Venus à entrer dans les sapes anglaises établies à proximité de Carnoy (à sept kilomètres au nord-ouest de Frise), mais tics contre-attaques les en délogèrent peu après. Depuis dimanche on ne signale dans tous ces secteurs que des actions d'artillerie, et les Français s'appliquent activement à bombarder les points derrière les lignes allemandes, qui pourraient servir de lieux de concentration pour l'envoi de réserves sur le front de bataille. En dehors des attaques sur la Somme, 1 ennemi a déployé une grande activité dans le secteur compris entre Givenchy et Arras, principalement au nord-est de N euville où nos Alliés ont perdu un kilomètre et demi de tranchées et quelque deux cents prisonniers. En Alsace, ce sont lçs Français qui témoignent d'une grande activité, et la grosse artillerie de nos amis occasionne eux Allemands des appréhensions dont le communiqué de Berlin se fait l'écho. A l'est de Munster un obus français E détruit un important dépôt de muni-Sons et les positions allemandes dL\s-pach, au nord d'Altkirch, sont mamte-nues sous un feu d'une grande intensité. r Sur les autres fronts il ne s'est produit aucun incident notable. Les inquiétudes au sujet de la sécurité des colonnes britanniques opérant en Mésopotamie trouvent un nouvel alignent d'ans îles télégrammes, tant de isouree indienne que turque, dépeignant Ses détestables conditions atmosphéri-it ques qui régnent sur l'es bords du Tigre s et qui paralysent momentanément tous :- îes .mouvements des généraux hritanni-s quiesi. Les communications du général :- Aydmer avec l'arrière sont cependant toujours intactes puisqu'on annonce que e $e commandant de 3a colonne de secours e a été rejoint par sir Percy Lake, le com-t mandant en chef des troupes britannr-n ques em Mésopotamie qui coïncide avec - 'la nouvelle venue de Pétrograd annon-1- 'çant la coopération plus étroite existant 1- entre ies troupes britanniques et russes 11 opérant en Turquie et en Asie. Ce n'est pas sans une vive surprise - qu'on a appris dimanche le raid exécuté au-dessus de Paris par un Zeppelin, qui, - malgré la vigilance du service de défense s aérienne, est parvenu â lancer treize > bombes sur un des faubourgs populeux s de la métropole, tuant et blessant une n cinquantaine de personnes, parmi les-e quelles de nombreuses femmes et des enfants. e L'émotion provoquée par ce raid in-e attendu n'était pas encore calmée qu'une noiuivelile attaque eut lieu, cette nuit même, faisant, à ce que nous annoncent les premiers communiqués, quelques dégâts matériels mais pas de victimes. Les aviateurs allemands volant à 3,000 mètres de hauteur, étaient abrités e par le brouillard qui les cacha aux yeux des giuetteurs et rendit difficile toute t poursuite. r Au cours du second .raid qui dura une minute à peine, et qiui eut lieu dimanche '- soir peu après dix 'heures, les batteries s de terre tirèrent sur le dirigeable, qui •, fut également poursuivi par les aéroplanes, mais put cependant reprendre le - large, après avoir lancé dix bombes in- - cendiaires. Le Zeppelin vola à une si s grande hauteur qu'il resta invisible pour t tout le monde, et qu'on perçut à peine s le bruit des moteurs. u Evoluant à une pareille altitude, les aviateurs allemands ne purent, nécessai-s rement, distinguer quoi que ce soit. Ils !- n'ont donc pas l'excuse d'avoir visé des ouvrages ou établissements militaires, et s ce double raid prouve que le seul but r qu'ils poursuivent est de commettre de e lâches attentats contre des habitants inoffensifs. ■, Le président, Wilson, fatigué d'en-é voyer aux Allemands des notes, se livre y maintenant à d'autres exercices. Il pro-e nonce des discours, dans lesquels il f semble vouloir préparer l'opinion pu-e blique à des événements graves pouvant surgir d'un moment à l'autre et > qui pourraient entraîner les Etats-Unis a dans la grande tourmente qui ravage e l'Europe et une partie de l'Asie et de e l'Afrique. Dans son dernier discours, M. Wilson s a dit que l'heure est proche peut-être où il ne lui sera plus possible d'éviter la guerre au pays, sans compromettre l'honneur de la nation ! Tout en rendant hommage aux nobles - idées du président Wilson, nous estimons que ni ses notes, ni ses discours chan- é geront quoi que ce soit à l'attitude des n Puissances centrales et que, par les - temps qui courent, seuls les actes comp-e tent, et c'est à leurs actes que nous ju-t geons les hommes et les gouvernements. LES SOPHISTES DE LA "KULTUR.' ——-—1 ■ « « III. Que 1 reitschke ait exercé sur l'esprit germanique une influence néfaste, et que son enseignement truffé de sophismes ait fait école parmi l'élite intellectuelle allemande pour se propager ensuite, en ondes elargies, dans toutes les sphères sociales — voilà le fait important, gros de conséquences, qui se prolonge sous nos yeux, voilà ce dont il n'est plus possible de douter devant les réalités poignantes de la guerre actuelle. Il n'est pas jusqu'aux économistes et sociologues comme Wagner, Schmoller. Bren-tano, Bûcher qui n'aient apporté à I'œu-Mede I reitschke une contribution moins * datante sans doute, mais cependant appréciable, en dégageant par une ana-vse serrée les divers éléments de l'éco-somie nationale, strictement groupés et dominés par l'Etat politique, suprême régulateur de toutes les activités individuelles : c'est la doctrine même dont se prévaut l'absolutisme allemand pour soumettre à une compression brutale tous les organes de la vie collective, et pour imposer à chacun des membres de la communauté nationale le respect absolu d'une discipline de fer. Il était réservé à Nietzsche de donner une apparence d'intellectualisme trans-cendantal à cette théorie de la force dont ii s'est fait l'exégète le plus complet et le plus puissant dans le domaine idéologique.La controverse n'est pas près de finir au sujet du rôle joué par Nietzsche et son rapport doctrinal dans l'élaboration de la " Kudtur. " Il n'y a pas lieu de s'en étonner, si 3'on songe aux aspects changeants et contradictoires de cet per- ' sonnalité singulièrement ènigmatique et 1 complexe. Pour le dégager d'une solida- g rité compromettante, on peut valable- < ment argumenter de ce que Nietzsche l s'esta toujours proclamé d'ami de la r France, le champion de l'art et de la ci- r vilisation -méditerranéens, de ce qu'il a = traité ses compatriotes de " philistins de f • la culture " en ajoutai,t : " L'empire al- ( lemand tuera l'esprit allemand; cela ; coûte cher d'arriver â la puissance ; la puissance abêtit." Mais, d'autre part, on ne saurait tenir pour négligeable que toute son oeuvre est l'exaltation poussée * au paroxysme de la volonté de puissance, la glorification de la force et de s la dureté, le dénigrement systématique " du sentiment chrétien dont la charité, la mansuétude, la douceur, la bonté sont les vertus cardinales qu'il dénonce com-s me d'énervantes faiblesses. Soyez dur, i b sans pitié ni ménagement pour les faibles et «les infirmes, soyez implaçable, soyez belliqueux, frapp* z fort sans quar-c tier ni merci : tel est i'évangil e nietzschéen. exprimé dans iune sorte de délire dyonisiaque doiit on a vu quelques-unes ] s des formules les plus retentissantes dans ] "Ainsi parla Zarathoustra." < c "Les créateurs sont durs, dit-il; et 1 e cela doit vous sembler béatitude d'em- : ■» preindre \otre main en des siècles ! e comme en de la cire molle—béatitude i e d'écrire sur la volonté des millénaires : x comme sur de l'airain, plus dur que de ; e l'airain, plus noble. O mes frères, je i place au-dessus cette nouvelle table de i s la loi : devenez durs." "Vous avez entendu les Sommes dire : < Bienheureux les pacifiques; moi je vous . e dis : Bienheureux ceux qui font la i f guerre, car ils seront appelés, sinon les < 1 enfants de Jéhovah, du moins les en- i fants d'Odin qui est plus que Jéhovah." i ; "Vous dites que c'est la bonne cause qui sanctifie même la guerre? Je Vous dis s c'est la bonne guerre qui sanctifie toutes : chos'is-.,. . est «nf. va-Tic, idée d'uto- i ! pistes et de belles âmes que d'espérer > beaucoup encore de l'humanité lors-^ qu'elle aura désappris de faire la guerre. -En attendant, nous ne connaissons>pas 1 • d'autre moyen qui puisse rendre aux 1 peuples fatigués cette rude énergie du 1 champ de bataille, cette profonde haine : impersonnelle, ce sang-froid dans le , " meurtre uni à une bonne conscience, cette commune ardeur organisatrice ' dans l'anéantissement de l'ennemi." Bien que ce dernier extrait ne laisse s place à aucune équivoque, j'entends bien qu'on nous dit de comprendre en règle s générale ces imprécations et ces appels à s la violence dans le sens figuré et meta- j t phorique ; cjiue c'est la force et la lutte ; t dans 2'ordre des idées que préconise ; e Nietzsche, qui ne veut autre chose que s le renversement, comme .il le proclame, ; de la " table des valeurs." Mais à qui se sera enivré de cet alcool intellectuel . R s'étonmera-t-on de voir une âme frénéti- ; que et déchaînée, lâchant la bride à tous ! ;i les instincts, .sourde aux préceptes miî-i_ lénaires de la morale humaine, se situant .. elle-même " par delà îe bien et le mal. " t Ce qui vient compliquer encore je s problème pour Nietzsche, c'est qu'il est ; e fort difficile de faire chez lui le départ de e ta sincérité et du charlatanisme, de la simulation et de la bonne foi. En tous n cas, si personnellement il a témoigné des u sympathies vraies ou affectées- pour la , a ^France, s'il n'a pas ménagé les boutades < e plus ou moins vives à l'adresse de ses : compatriotes, s'il est fort éloigné du s pangermanisme- de race et prétend à s être un bon. Européen plutôt qu'un Aile- ; ni and, s'il n'est donc pa.s en ce sens un s homme de la " Kultur " — d'autre part, s il est impossible de méconnaître que, consciemment ou non, iil a fourni à la " Kultur " des éléments doctrinaux si importants qu'ils forment une des clefs 'de voûte du système. Il n'est pas don- . '• teux non plus que les professeurs et sa-( vants germaniques ont pris soin de dé-gagerdeson œuvre les.canséquencesder-nières comtenuès dans les prémisses qu'il a posés pour en faire la moelle de leur j enseignement officiel ; et c'est avec ces ! e commentaires tendancieux et passionnés i * que " la Volonté de Puissance " (der ; e Wil'le zur Macht) est devenue un des bré- : ■- viaires intellectuels de la jeune généra- i s tion allemande. Tel est de sort des idées, ■ r bonne ou mauvaises, qui franchissent le a cerOle mystique où prétend les enfermer u ]e penseur, pour devenir des ferments de , bonté ou des germes de dépravation, r Logicien nébuleux, à l'imagination dé- ; ■- réglée et apocalyptique, misanthrope ( t névrosé d'une vanité maladive et d'un t orgueil démesuré, Nietzsche enveloppe sa philosophie d'une nuit de ténèbres orageuses où brillent par moments des r éclairs d'une raison supérieure et d'une t intuition quasi-divinatoire. Avec des il accents de visionnaire et des cris de pro-î phète, ii a brisé toutes les idoles, bafoué s toutes les normes, défié toutes les lois "divines et humaines," ne laissant debout que le culte de la volonté et son grand-prêtre, le Surhomme, seul capable d'acquérir la force et la puissance par l'exercice d'un vouloir obstiné. Rien n'échappe à ses sarcasmes,'à ses ricanements, à son ironie blasphématoire, rien sinon la Force et la Guerre, qui sont les faux dieux de son Panthéon frelaté. Œuvre dangereuse, d'une fascination redoutable, d'un maniement délicat, con. n tenant la quintessence de poisons subtils e que les éducateurs officiels de l'Alterna-r gne ont soigneusement extraits pour les n diluer dans leur enseignement sophis-■- tique, qui est le paradoxe le plus outran-n cier et le défi le plus insolent que" l'on :s ait jamais élevé contre les préceptes de morale et de justice universellement re-n connus. JULES COUCKE. LETTRE DE LAUSANNE. CONFÉRENCE DE M. EMILE VANDERVELDE. uii 1V1. J (De notre correspondant.) Magnifique I«çon d'éloquence. Le ministre Vandervelde a fait le 20 janvier à la Maison du Peuple de Lausanne une conférence qui fut une magnifique leçon d'éloquence et. de patriotisme. Il paria devant un auditoire innombrable d'un sujet de brûlante actualité : "l'Internationale et la Guerre," et se fit applaudir avec un enthousiasme unanime par une assistance qui réunissait les opinions les plus opposées, les éléments les plus disparates. Triomphe de l'orateur : dans cette immense assemblée, il n'y eut pas une voix dissidente, la salle entière acclamant frénétiquement la péroraison de notre éminent compatriote après avoir interrompu maintes fois son discours par des salves d'applaudissements.Présenté au public — qui le connaît d'ailleurs de longue date — par le Dr Anton Suter, M. Vandervelde déclara ne prendre la parole ni comme membre du gouvernement belge, ni comme président du Bureau international, mais en sa seule qualité de socialiste militant. "D'aucuns affirment, dit-il, que l'Internationale est morte, ou que la guerre a entraîné .sa faillite. Erreur. On pourrait dire la même chose de la religion, de la science, de la civilisation, de tout ce qui vaut que la vie soit vécue ! Aucun socialiste n'oublie l'Internationale, mais celle-ci n'a, dans les circonstances actuelles, qu'une existence incomplète, fragmentaire. Ses comités se réunissent, et si le Bureau international, dont le siège est â la Maison du Peuple de Bruxelles, n'est pas convoqué, c'est que ses membres ne pourraient franchir la barrière de baïonnettes allemandes qui en interdit l'accès. En vain nous nous dressâmes de toute notre énergie contre la guerre. Dans nos congrès—après Tang-er et Agadir— nous concentrâmes nos efforts pour lutter contre l'impérialisme. D'imposantes manifestations furent organisées pour le maintien de la paix. Quelques jours avant la déclaration de guerre, notre Bureau international adressait de Bruxelles un instant appel aux socialistes d'Allemagne et d'Autriche, à ceux de France, de Russie et d'Angleterre. Tous furent d'accord. On vit Hugo Haase donner à Jaurès l'accolade fraternelle... Le lendemain, Jaurès était assassiné et Haase votait îes crédits réclamés par le Kaiser potir tenter d'écraser la •France et ses alliésT Droit de légitime défense. Il ne s'agit plus aujourd'hui du tapis vert des congrès. Sur le tapis rouge des champs de bataille, des socialistes, par centaines de mille, s'entre-tuent. Les nations attaquées ont le droit de légitime défense. Mais les principes que nous avons toujours proclamés, nous persistons à en affirmer la nécessité. Xous protestons contre toute politique de conquête, d'annexion; contre tout régime qui ne repose pas sur le droit et la liberté; contre les dangers d'une diplomatie secrète contre le colonialisme et l'impérialisme. Peut-on en conclure que l'Internationale, la guerre finie, verra se rapprocher les uns des autres ses éléments aujourd'hui profondément divisés? Certains problèmes, particulièrement graves, s'y opposent. Celui de l'Alsace-Lorraine, par exemple. L'Allemagne déclare que ces provinces font désormais partie de l'unité de l'Empire. La France répond: "Ce n'est pas une domination germanique de quarante années qui justifie la spoliation dont je fus victime." Et qui ne lui donnerait raison? Les socialistes allemands s'imaginent qu'ils reprendront avec nous, à l'expiration des hostilités, les relations interrompues. Croient-ils donc, s'écrie l'orateur dans un superbe mouvement d'indignation, que nous accepterons la main qu'ils nous tendent, alors que leur autre main est rougie par le sang des Belges et des Français? On m'objectera: 11 y a la minorité. En Allemagne, les socialistes ne sont pas unanimement d'accord. Ne pourrait-on, tout au moins, se rapprocher de cette minorité? 1MILH VAlMJDtVVL/iiL'ii. Les socialistes allemands. Je vous répondrai avec une entière franchise. Nul plus que moi n admire le courage de ceux qui, seuls ou presque seuls, se sont opposés, à l'impérialisme. Je rends hommage à l'héroïsme d une Rosa Luxembourg, d'un Liebknecht, d'un Ed. Bernstein. Ils ont sauvé l'honneur du socialisme allemand. Mais ce n'est pas cette minorité que nous rencontrerons, même si elle devenait majorité. Ce sont les hommes qui, au Reichs-tag, proclamaient hier encore la néces-' sité de l'annexion. Tant que la Belgique et la France seront occupées, s: l'on veut nous parler d'une paix précaire et prématurée, nous nous boucherons les oreilles ! Et qu'on ne compare pas, ainsi qu'on a tenté de le faire, au point de vue de leur neutralité, la Grèce et la Belgique. Je ne veux pas me demander lequel des deux pays aura eu le plus de gloire. Je constate seulement qu'entre le roi des Belges et le roi de Grèce, la seule ressemblance qui existe, c'est qu'ils ont tous les deux du sang allemand dans les veines. Quant à la neutralité de ces deux Etats, celle de la Grèce est volontaire. Elle est en droit d'y renoncer quand elle le désire. La neutralité de la Belgique, au contraire, était obligatoire et garantie par les nations, y compris l'Allemagne. En la violant, oelle-ci a agi comme un tuteur qui dépouillerait et assassinerait sa pupille. (Applaudissements.) Pour attaquer la France,contre laquelle elle préparait secrètement la guerre de. longue main, l'Allemagne avait le choix de passer par la Belgique' ou par la Suisse. Si elle avait choisi votre pays, vous eussiez, comme nouts l'avons fait sans hésitation, lutté jusqu'à la mort pour défendre votre honneur et votre liberté. (Tonnerre d'applaudissements.) Est-ce seulement en vertu du droit de légitime défense que nous avons agi Ne le croyez pas. En marchant contre les armées impéri ales, des Belges ont accompli un grand devoir. Ils ont été le rempart de'la liberté, de la démocratie et de la République française. Ils sacrifièrent Anvers, mais ils sauvèrent Paris. Ils perdirent la bataille de Tirlemont, mais il préparèrent la victoire de !a Marne. (Longs applaudissements.) Ils eurent d'ailleurs le .bonheur d'avo;: à leur tête un irai qui, tout en descendant comme Ferdinand de Bulgarie, des d'Orléans et des Coboui'g, est un homme et un honnête homme. En communion complète avec le peuple, il réalisa Je vœux unanime de la nation en repoussant l'insolent marché proposé par l'Ai- " Itemagne. Du jour au lendemain, les distinctions de partis s'effacèrent. Flamands et Wallons, catholiques, libéraux, socialistes oublièrent leurs querelles. L'Union se fit sur une question d'honneur. A la mémorable séance dîu 4 août 1914, la Chambre entière, d'un" élan unanime, fit siennes, en les acclamant, ces paroles du ministre de la guerre : " Nous pouvons être vaincus; nous ne serons jamais soumis." (Longs applaudissements.). La dévastation de la Belgique. Lorsqu'on a vu, comme je l'ai vue, la dévastation de la Belgique ; lorsqu'on a assisté à l'exode douloureux d'Anvers, à la destruction de Malines, à la ruine totale de Dixmude,de Nieuport, d'Ypres réduites à l'état de décombres, cimetières violés tous les jours par de nouveaux bombardements ; lorsqu'on évoque le sac de nos cités, les^ incendies de Termonde et de Louvaîn, les massacres de Dinant, de Tamines, de Landen, d'Aerschot, on s'explique pourquoi, hanté par de tels souvenirs, un socialiste belge ne peut répondre quand on lui demande si les relations internationales seront reprises. D'autres soucis l'obsèdent. L'entente n'est possible qu'entre nations libres. Et la première condition pour reconstituer l'Internationale, c'est que la Belgique et les départements envahis de la France aient reconquis leur indépendance. En Suisse, comme dans les autres pays neutres, îes socialistes ont un de-, voir sérieux à accomplir : c'est de préparer dès à présent les conditions d'une ,, gaix d_urable — tâche difficile, mais d.'uu S7ème année» No. 26

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1918.

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