L'indépendance belge

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25 november 1918
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s.n. 1918, 25 November. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 19 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/gq6qz23c7m/
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Lundi 25 novembre T9Î8 10 centimes 89e annéa L'INDÉPENDANCE BELGE TÉLÉPHONÉ » Direction A 2278 Administration .. B 73 Rédaction • •• •• •• •• •• B 75 Adresse télégraphique : LINDEBEL - BRUXELLES Fondée en 1829 ADMINISTRATION ET RÉDACTION : RUE DES SABLES, 17 Bureaux parisiens : place de la Bourse, 11 ABONNEMENT i BELGIQUE i Un an, 24 fr. ; «* moii, 12 fr. ; trait mois, 6 fruci. ÉTRANGER s Un an, 40 fr.; shc moi», 22 fcr.j trois mois, 12 francs. La Preiherr von Bissing U faudra que l'o® dresse, pour l'Histoire, ((tableau d'infinie; les noms de ceux qln participèrent, à l'odieuse oppression, à tous îS crimes commis en Belgique pendant M&ipation devront être voués à 1 exécra-Ion des générations à venir. £n tète de ce tableau figurera le nom du jénéral von Bissiinig. Il est le plus représen-jlii des idées et (lu régime qui déchaînent la guerre, de l'imbécillité, de la Uauté et de. l'orgueil niais de la caste qui (va de dominer le monde et qui, pendant 'jatre ans, l'épouvainta par. ses i'orfaits. 1 Le règne du général von Bissing en lalgique a montré ce qu'eût été le règne du Jïitarismo allemand, si le coup longue-jànt prémédité avait réussi. Le premier gouverneur général en Belize, le vieux maréchal von der Goltz, 'avait passé chez nous que quelques semai & Evidemment, il n'offrait pas l'exemple jia douceur et du respect du Droit. Mais .'avait, du moins, reconnu aux citoyens irises le droit de ne rien abdiquer de.leur airiotisme; il semble que ce soldat diplôme, cet écrivain militaire eut l'esprit un ■ai plus large qu© la plupart de ses comices; que, peut-être, .il vit un peu plus Isir qu'eux dans l'avenir et ne fut pas affo-jpar les rêves pangei-manistes. Son successeur était d'une autre trem-■t, L'esprit allemand, l'esprit « junker » l'avait pas été altéré chez lui par les sé-oursà l'étiran-ger.11 gardait, intact, le credo o des hoeraux allemands. l'idéal — si 'ta peut dire -— de la Chambre, des Sei-ieurs de Prusse. Il venait en Belgique, non iour gouverner passagèrement un pays.oc-upé, mais pour administrer, des territoires onquis, de nouvelles provinces de l'em-jire allemand. ■ ' Cette conception dç) sa tâche, il la garda usqu'au dernier moment., jusqu'à sa mort, usqu'eu son testament. R:ein. de. ce qu'il vit jhez nous ne l'entama. En arrivant ici. il avait ce qu'il allait v faire, ce qu'il devait r voir, du moins ce qu'il devait affirmer. Et il affirma. 'Il affirma que nous étions des lis Allemands, abâtardis par .suite de noie séparation d'avec '. la mère-patirie. que sons étions incapables de nous gouverner tous-mêmes, que nous étions un peuple in-érieur et que l'Allemagne, par son inter-uédiaire. avait mission de nous cultiver, te cela, elle devait agir malgré nous. Mitre nous, et par tous les moyens de oërcitioinj. Les moyens furent, la terreur, emprisonnement, les exécutions de pa-iotes. la déportation. Toutes les violences fuirent perpétrées, us les crimes furent commis. Mais les violences, la torture et les ïurtres ne furent pas ce qu'il y eut de lus hideux.. Le plus hideux ce fut l'hypocrisie pape-irde de l'homme qui. accomplissant coite ïuvre odieuse, ne cessait de proclamer ju':l agissait dans notre intérêt, que sa mission était civilisatrice et:— crimo suprèm* - osait faire , dire par ses. comparses qu< l'élite de chez nous lui savait gré- die son ao ion. et que le peuple, dans les rues, le saluait avec vénération. 11 était entouré d'une cohorte de pseudo-intellectuels, die ces pseudo-savants chargés depuis quarante ans par l'Allemagne le tripatouiller l'ethnographie et l'Histoir< pour leur faire démontrer que l'Europe était germanique et que le génie allemanc réénérait le monde, par les poussins de; îiiatre-vingt-treize intellectuels. A leur tête, marchait le propre fils du gouverneur iefreiherr professor. qui publiait de-s a-rti-des de revue et des brochures exposan j'oeuvre régénératrice et débonnaire ac-tomplie par papa et accumulant les plus méprisantes calomnies à notre adresse, les mensonges les plus effrontés. Ce« messieurs entreprirent* sous la di-necticun de leur chef, en dépit de toutes les lois élu droit des gens, de modifier nos installons. de réaliser.'pendant l'occupation l'annexion. Ils tentèrent la séparation administrative. Ils se heurtèrent à une résis-aice indomptable. La résistance, d'ailleurs, ils la. rencontraient constamment dans tout ce qu'ils entreprenaient contre <z peuple indomptable. Et alors, le géné-si fut pris de mâle rage.. On exécuta plus innocents. On. ' entreprit la déportation ouiours dans l'intérêt du peuple belge, au-sel il fallait donner des habitudes de tra-ail, disait le fourbe qui venait de fermei s usines point encore détruites. .Ce que le général-oberst freiiherr vor Bissing a fait en Belgique est conforme aux «étliodes appliquées partout par les ar-Bées allemandes. Mais le cas de ce gouverneur est parti-mlièrement intéressant. Nul peut-être d'en-te les Allemands dont le nom fut tristement illustré par cette guerre, ne représen-'« mieux l'esprit de la caste qui gouvernai! l'Allemagne, en avait fait sa chose. Envoyé ffi Belgique, il avait, considéré tout de sui-!eque Ta Belgique, désormais, était sa chose à lui, qu'elle devait être allemande par-ï qu'il en était le gouverneur, et parce qu< son nom, celui de.sa famille devait être at-laché à cette province de l'empire. Son fils «ait. tout de suite, pris l'attitude d'un pr.n-le héritier. Mais le peuple belge n'est, pas. le' peuple ilemand. Il ignore la docilité; il ne con-Sot pas à être la chose de quelqu'un. L< Freiherr von B ss.ing s'en aperçut. E ion testament, publié par son aimable fil; - son lcronprinz —• est un cri . de colère de déception, déception indignée d'ui tobereau à qui l'on a osé désobéir. Ce testament a prodigieusement amuse » peuple belge. Le terrible von Bissing ®alsrré toutes les horreurs de son régne la d'ailleurs amusé toujours. Aujourd'hu «core. il se rappelle avec ioie les paroles fameuses placardées sur les murs de Bru telles, il y a deux ans. : « Ce que nous tétons, nous le tenons bien! » liai @i «nus La large carrure d'un officier apparaît dans 1< ^re de la perte. Exclamations ! Gris de surprise et de joie. — Comment, c'est toi?... Nous ne t'attendions fasde si tôt... — Au dernier moment, ma batterie a été dési Siée pour l'entrée- à Bruxelles. . — Mais nous ne t'avons pas vu. Nous étions s placés. — Rien ne ressemble plus à un soldat qu'ur ^tre soldat. Et puis, je comprends ça, moi noi plus je ne vous-ai pas vus ! Mais pour toi, il eût été difficile de recon 5*itra qui que ce soit. ' . fit pourtant, j'ai reconnu tou, le monde J°ite la ville, toutes les rues, tous les boulevards •°Qs les monuments. Ah ! Mes amis, quelle émo émotion I... J'en ai vu, pourtant, là-bas... J'en ai eu là-bas, des émotions... Mais je n'ai jamais dû me maîtriser autant que pour notre rentrée. J'en frémis encore, Nous venions du pays des Ménapiens. Un peu bouleversé par endroits, je dois le dire, le pays. Puis, l'offensive et l'avance ne nous ont pas donné le temps de nous reconnaître. L'annonce de l'armisticè nous est arrivée d'une façon beaucoup plus inattendue qu'une volée de mitraille. Et puis bientôt après, nous voilà de retour à Bruxelles ! — Et avec tes pièces ! qui ont fait sur la foule la plus grande impression. — Nous les avions d'ailleurs bien astiquées, au point que nous les reconnaissions à peine, et nous mêmes — en terme de parade — nous avions peine à nous retenir de rire. Pensez donc, après avoir, pendant des années, travaillé à nos pièces en bons ouvriers, nous voilà, tout d'un coup, forcés de « paraître », de marcher au pas — d'avoir un sabre — de commander des ports d'armes. Gomme si c'était notre métier ! Dieu ! Gela a été chaud ! D'abord, une marche; une trentaine de kilomètres; puis, l'entrée en ville, pas accéléré. Difficile de conduire des hommes qui sont émus et pas habitués ! — Et toi, quelle a été ton impression ? — C'est à partir do la Boursfc cfue j'ai été pris ! Le boulevard en fête, la foule hurlant de joie, apparaissant indistincte comme une seule chose, comme un seul cri, comme une seule acclamation, dans laquelle on entrait en apothéose... Je me suis senti pâlir, avec des larmes qui me sautaient aux yeux... Je titubais, et j'ai dû faire effort pour me contenir et surveiller mes hommes que je sentais aussi émus que moi? J'ai entendu que l'on m'interpellait, moi spécialement, comme on en interpellait d'autres; et je me susi senti alors tout à fait au pays, tout à fait chez moi, au ùiilieu des amis, de la famille. C'étaient ceux-là qui m'acclamaient ! C'était bien le retour, c'était bien la victoire. Elle apparaissait ainsi flagrante, comme elle ne nous était pas encore apparue : nous avions vécu trop longtemps à côté de nos pièces, tirant des volées de mitraille, pour nous faire à cette idée que c'était fini. Pensez donc, il y a quinze jours « on les entendait venir » et aujour* dTiui, c'est le triomphe 1 Ça vous saisit, mon vieux, ça vous saisit... Et le grand soldat se penche vivement vers les enfants qu'il embrasse, tète baissée, longuement. I Les Dépenses de guerre La Couverture financière i Nous avons montré dans un article précédent à quels chiffres extraordinaires se sont élevées les dépenses de guerre des puissances belligérantes. Nous avons écrit notamment que pour certaines d'entre elles ces dépenses égalent la moitié de leur fortune nationale touite entière. Comment les gouvernements soft-ils arrivés à se procurer des ressour-Jes aussi considérables? A oe propos il est intéressant de se rappeler qu'au début de la guerre on., prédisait couramment que l'Allemagne s.enail acculée à la paix pour ' des raisons financières. Des hommes d'Etat remarquables même, se sont livrés à ces prédictions. Plus tard, notamment en 1915 et 1910 on a parlé dafis la. presse, dans certaines revues économiques anglaises, entre autre de la faillite prochaine de plusieurs puis sances belligérantes. C'est alors ouss qu'on a lancé le mot fameux de la i-ban queroute de l'Europe». Or, on est bien obligé de constate] qu'aucune puissance n'a cessé la guerre pour des raisins financières, et n'était 1e défaite militaire de l'Allemagne, la gueri-i aurait pu durer longtemps, encore, mal gré l'augmentation exorbitante' des dépen ses. Ce fait ne doit pas nous étoiuier. Ur examen approfondi pouvait mejntrer dès le début qe la guerre l'importance sacou daire de la question financière, gu'on nou; permette de laire observer que dès ia lit de l'année' 1914 nous avons exposé ce point de vue dans une réunion tenue i l'Institut de sociologie Solvay. Que faut-il, en eliet, en aenors des trou pes, à un gouvernement belligérant? I lui faut des denrées alimentaires poui nourrir les soldats, des tissus pour les ha biller, de la fonte, de l'acier, de la qyna mite, etc., etc., pour fabriquer les munitions.Donc pour juger pendant combien de temps un pays est capable de continuer le guerre, it faut 6e demander s'ii possède toutes ces matières ou s'il peut les produi re; en un mot, il faut voir quelle est se force productive. Si les objets nécessaires peuvent être produits dans le pays, le gouvernement, aussi longtemps que la population l'ap puis, trouvera toujours un procédé finan ' cier pour se les approprier. Ces procédés financiers, sur lesquels ' nous aurons à revenir, ne sont pas nom breux d'ailleurs, ce sont ; l'impôt, Vem . prunt et l'émission de billets de banque. Il faut donc s'attacher à l'aspect maté ; riel du problème:existence des produits . nécessaires pour les travaux militaires m capacité de les produire. Quant h l'aspec ; financier du problème, c'est uniquemenl ■ une question de procédés à employer poui > s'emparer de ces produits. La question se poserait autrement, si 1e ; population refusait de payer des impôts : de souscrire aux. emprunts ou d'acceptei i les billets de banque. Dans oe cas, le gou vernement pourrait être obligé de suspen : dre la guerre pour des raisons exclusive , ment financières. Mais un gouvernement : qui perdrait à tel point l'appui de la poj-u lation cesserait la guerre bien avant, cela i Le problème changerait aussi de face si le pays belligérant n'était pas capable ■ de prexluire lui-même tout ce qu'il fau-pour tes opérations militaires. Il serai donc obligé d'avoir recours à l'étranger S'il est capable de payer ses achats ù. l'e franger — et il peut le faire en exportan son stock de monnaie métallique ou d< marchandises ou de valeurs étrangères — la question financière ne se poserait pas i non plus. Mais en fait un pays belligérant n'es pour ainsi dire jamais en état de paye; ses achats à l'étranger. Il doit donc avoii recours au crédit extérieur. Dans. ce cas ■ s'il ne parvient pas à obtenir de crédit, i peut être obligé de suspendre la guerre 1 pour des raisons purement financières Tel parait avoir été le cas du Japon ei 1 1906. Celui-ci, malgré ses victoires, ac 1 cepta une paix ne satisfaisant qu'une par tie restreinte ' de ses ambitions: on lui au ' rait fait comprendre en Angleterre et au: Etats-Unis .qu'il n'obtiendrait plus de cré . dit. En dehors de ces hypothèses, il fau • donc faire abstraction ds l'aspect finan cier. du problème et n'envisager que la capacité productive du pays. C'est ce qui explique que, dès le début de la guerre, les économistes disaient : L'Allemagne ne cessera pas la guerre pour des raisons financières, elle pourrait la cesser si elle manquait de ble, de cuivre, de colon bu d'autres produits indispensables, mais étant donnée la puissance industrielle et agricole de ce pays, seules des 'victoires militaires des Alliés amèneront la défaite de l'Allemagne. Les événements ont donné raison aux économistes. Nous avons dit que les gouvernements belligérants peuvent utiliser trois procédés financiers : l'impôt, l'emprunt et l'émission de billets. Tous les gouvernements ont recours au moins à deux de ces procédés, le plus souvent même à tous les trois. Quels sont, au point de vue des intérêts généraux du pays, les avantages respectifs de chacun de ces procédés? En principe, on peut dire que le procidé le plus recommandable est la création d'impôts. D'abord par ce système on ne grève pas l'avenir comme le font les emprunts. D'autre part, lorsque le gouvernement crée des impôts élevés, if est obligé d'imposer spécialement les classes riches de la société, ce qui est très juste évidemment.Cependant, rares sont les gouvernements qui n'hésitent pas à créer des impôts élevés pendant la guerre, on y renonce généralement surtout parce qu'on craint de rendre la guerre impopulaire et aussi parce que la plupart des gouvernements ne tiennent pas à imposer les classes riches. Aussi est-ce surtout à l'emprunt qu'on a recours. Dans une proportion plus ou moins ferte, c'est le procédé le plus employé. Il a l'avantage de faire ouvrir, par l'appât do l'intérêt, ,1a bourse des contribuables sans rendre la guerre impopulaire.Enfin, .l'émission des billets de banque est le procédé le plus dangereux. Pratiqué sur une vaste échelle, il peut conduire, comme le montrant des exemples nombreux, à de véritables désastres économiques.L'augmentation constante des billets' cri circulation provoque une hanse;e permanente des prix, les billets se déprécient et finalement peuvent perdre toute valeur, comme ce fut le cas des assignats lors ae la révolution française.' Cependant, les gouvernements ont souvent recours à ce procédé,,' lorsejue, par suite de raisons économiques ou ;oliti-ques. les deus autres ne rapportent pas asse?*1 C. M. MASSON 2vl. Fulgence Masson, député de Mons, a qui le Hoi a "confié le portefeuille de la Guerre', êy't enfiirrontré en Belgique. Il était, on le sait, prisonnier en Allemagne , depuis sept ou huit mois. Et depuis quelques jours, son absence prolongée, inquiétait tous, • ses amis. . Heureusement, il ii'était rien arrivé dq fâelieus: à M. Masson. Il était interné £jt ' Celle-Schloss. On lui avait, il y a quinze ' jours, permis de s'en aller. Mais inquiet du sort des autres prisonniers, il avait décidé de ne partir qu'avec le dernier d'entre eux. Le voici enfin revenu^ Tout le monde ' fêtera avec joie son retour. : Mri .Héros etsscur On u? dira jamais a-;-.- // ! 'héroïsme des Belles et <les Français eu* ■ e;r territoire occupé. d'ans le silenoo, 1: i somment et malcrê. ! les terror.-sanbes menaces, ^rvirent leur ' pays, eh souvent pavèrentj : ; leur vie — ils [ savaient ou'ils la risquaient — leur grande 5 action. De cet héroïsme, vôici un exemple..Un Français, condamné à mort par l'abomina-; blç justice humaine de l'occupant, écrit en prison, la veille du jour fixé pour son exécution, et le iour même, ces l a"nés destinées aux. siens. Nous respectons scrupuleusement ce texte sacré. Le voici : « Prison militaire de Gand, 22 mars 1918. Petite pensée des préaux de Saint-Gilles, ! gardée pour toi. Ne pleure pas, ma Lucienne, je ne souffre plus, c'est fini, je dors en paix... Que cette pensés te console... Ah 1 Je pressentais bien • que cette bonne et longue visite anticipée était un adieu et je t'ai quittée le cœur déchiré, mais je n'ai pas voulu troubler tes espoirs possibles en faiblissant dans ce rapide et dernier baiser... Courage, femme chérie, courage pour toi et l'enfant... Encore une fois, laisse-moi te re-; dire que tu as été bonne : tout ce que peut dicter à un cœur délicat une amitié vraie, une, • tendresse toujours en éveil, tu l'as fait pour ton prisonnier,.jusqu'au bout. Sois en bénie, ■ Lucienne, et que Dieu te rende un jour en ; bonheur tout le bien que tu m'as fait. : Ne te laisse pas déprimer, sois forte, amie, i ne pleure plus, je t'en supplie. Chacun de nous a fait son devoir : Toi, en recueillant le • petit orphelin, moi, en te'donnant mon nom, fidèle li ma parole, nous n'avons rien à nous , reprocher. Lucienne, inon aiméte, je ne veux pas te dire • adieu sans te crier une fois encore : Merci du , fond du cœur... Merci de ton affection sincère, . de ton attachement loyal. Nous nous aimions . bien, dis, ma chère femme? C'était un grand et bel amour né de sympathie réciproque, d'une identité de goûts et de caractères, accru dans les épreuves subies à deux et qu'avait cimenté pour la vie, le rêve caressé de refor-; mer une famille avec les débris de nos foyers ! détruits. Pauvre cher rêve, te voilà brisé... ' Mais courage, ma bien-aimée. courage... l'enfant se réfugie près de toi, il faut vivre pour lui, et puis, tu es encore jeune et l'ave* ! nir est là... Tu dois regarder cet avenir sans J faiblesse; il te parait vide et désolé mainte-' naut, mais il t'apportera un jour ta part de bonheur. Tu peux et du dois encore être heureuse; il le faut, Lucienne, et c'est mon désir le plus cher... ' Pauvre petite... Qu'elle te soit douce, cette . vie que je m'étais promis de te faire belle par mon travail'et ma sollicitude; cètte vie, i pleine d'embûches, dont je t'aurais gardée et > dans laquelle je souffre de te laisser si es-' seulée,' si meurtrie de toutes les façons. Ton portrait avec André est là près de moi 1 sur la table où je t'écris, auprès de mes deux camarades qui, eux aussi, envoient à leur femme et. à leurs enfants les dernières pen-; sées. Nous avons quitté la cellule 184, et nous : veillons maintenant notre dernière nuit, " ■ dans une salie éclairée et Chauffée. Il est neuf heures et demie ; nous avons encore jusqu'à (-; J/2 heures du matin à vivre... U y a quelques •, hsuresi ma chérie, tu étais près de moi, lu me parlais, je prenais tes mains. Savais-tu que nous nous quittions pour toujours? Pas d'une façon certaine, je crois bien, mais je t'ai sentie inquiète et tu étais un peu pâle en m€ disant : « à lundi ». Quant à moi, je n'ai été nullement surpris lorsqu'à 7 heures l'aumônier est \-enu nous aviser de notre délivrance ; depuis samedi dernier, j'étais indubitablement fixé, mais je me njis efforcé de le cacher, et si tu l'as cependant pressenti, c'est à la façon dont je t'embrassais... Ces baisers m'étaient cruels autan i que chers. Lucienne, avant de disparaître, je te de mande pardon des chagrins que je t'ai causés. Si je t'ai donné les joies de l'amitié la plus élevée, si j'ai réussi à ensoleiller quelques mois de ta vie, que de tourments, que de douleurs même j;e t'ai apportés, sans le vouloir tu n'en doutes pas. Quand tu apprendras que je ne suis plus, tu diras : « Qu'il repose, pardonné... ». Courage, brave amie, courage, puisque j'er ai eu, ils ne sont pas à plaindre ceux qui s'er vont, bercés dans leur souffrance par l'amoui d'une femme, ceux qui furent aimés et qui seront pîeurés par de beaux yeux."Sèche ces larmes qui te font mal, Mémée, dis-toi que le pauvre Alfred dort en paix et qu'il avait asse2 souffert... Je te recommande mon cher'petit enfant Protège-le. Sois avec lui bonne, ferme ei juste. Adieu, Lucienne, femme chérie; je t'ai ai mée comme on n'aime qu'une fois dans sa vie plus que tout au monde... Dans ton existence je n'aurai fait que passer, mais je ne t'ai pas causé de désenchantements ; aussi je crois que l'empreinte laissée par moi te'sera bienfaisante et je t'aurai montré le chemin. Adieu, ma. jolie, adieu, toi, petit homme. Pendant que vous dormirez encore, mes ché ris, je vais mourir pour la belle France, poui vous, ses enfants, et je vous embrasse ici une dernière fois. Garde mes lettres, nies portraits et, dans ur corn de ton cœur, mon souvenir. Nous nous causerons encore, un peu plus tard, quand ta douleur sera passée. Tu souri ras ii mon image, posée dans un coin d'e ta chambre, de ce beau sourire que j'aimais tant, et tu ne pleureras plus, mais je serai toujours ton ami, ton compagnon et tu penseras : s ii était bon- » Adieu, ma femme adorée, encore un long baiser, comme autrefois, aux jours heureux un baiser dans lequel je te donne toute mou âme; que tu avais si bien remplie. Ma dernière pensée ira vers vous deux. Je t'aime... (Signé) Ton mari. Minuit 15. — Je garderai votre portrait danr la main pour mourir en vous regardant, et j'ai demandé qu'il te soit rendu après. 3 heures. — Nous avons dormi ou plutôi "sommeillé de 1 heure à 3 heures. Adieu aus - amis Henri, Auguste, aux amis fidèles, au bor fljs., à ceux qui m'ont connu et te parleront de moi. .Nous sirotons le vin blanc. Exquis Merci. 3 h.. 45. — A vos santés; A votre bonheur Lucienne et petjt Puma., Soyez forts': vous laissez pas dévorer par les loups dans le vie... 4 heures. — Ma penêéeme- tù -quitte pas avec André- Adieu aux amis. 5 h. 10- — Nous vidons nos verres à vos san tés et à la France et mangeons, ton délicieux gâteau. Moral excellent. 5 h;_4$. — Nous partons. Adieu et courage.. Courage, Mémée, nous en aurons... » Cela finit ainsi. Sans doute, le ccwidarn-net est -interrompu par ses bourreaux- | LE GÉNÉRAL MAGLINSE Lo général Maglinse; sous-chef d'état-majoi général, est cité à l'ordre du jour de l'armée. Vôici Ja citation : < >< Officier général réuoissant au titre le plus élevé les qualités d'intelligence, de jugement e1 de caractère qui ont l'ait de sa personne l'aide immédiat le plus efficace du haut Commande ment. Par son érudition profonde, fruit d'une carrière toute consacrée à renseignement militaire supérieur, par un labeur inlassable, une activité incessante, une facilité de travail admirable, a, comme chef de la section des opérations dt G. Q.- G., puis comme sous-chef d'état-majoi général, montré dans les circonstances les plus critiques une maîtrisé de soi et un esprit d'initiative qui se sont encore confirmés au cours d< l'offensive d'où sortit la \ictoire, libératrice des Flandres, n ECHOS" Les t'êtes qui viennent d'avoir lieu à Bru-selles ne seront "as les dernières. Nous pourrons saluer encore et acclamer les nations.oui, dans la lutte irisantes-'cjue. nous ont aidés à reconquérir notre indépendance.û» effet, on annonce, dès à présent. qu< les chefs des diverses nations alliées s< rendront successivement à Bruxelles, e; l'on cite en premier lieu MM. Wilson e Poiacaré. le roi d'Italie et le roi d'Angle-terre.Bruxelles leur fera de solennelles e triomphales réceptions. Parmi les troupes alliées qui tiendiron ga-nriison en,Allemagne, il v aura un im ponant contingent belge. _ Celui-ci sera composé des 2° et 3" divi sions d'armée. A bref délai seront appelés au se.rvic< militaire les sis plus jeunes classes, soi les jeunes gens nés de 1895 à 1809, et âgé» par conséquent der 19 à 24 ans. Cela fai un total de 200,000 hommes. De plus sont déclarés mobilisables tous les homme; nos de 1879 à 1898 inclus. On libérera, pai contre, deus classes qui avaient été p-rovi soirc-ment appelées sous les drapeaux, col les de 1877 et 1878. Evidemment, ils ne l'ont pas fait pouj nous être agréables. Mais, tout de même-cela nous sera très utile : les Allemands en quittant Anvers, ont abandonné des cha lands et des remorqueurs chargés de char bon: tls ont laissé également du charboi sur les quais. . En tout, environ vingt mille- tonnes. C'est au cours de la séance de jeudi pi o c.hain due la Chambre procédera à l'élec tion du bureau. MM- Schollaen et -Nérincs étant décé dés, et M. Hai-mign e devenant ministre, i v a lieu de désigner u-n nouveau présiden et des vice-présidents. Il est évident uu'i faudra s'inspirer, pour ce choix, des idée d'union nationale qui ont présidé à la com position du gouvernement. Auss-, est-il question, pour la présiden ce dç"M. Théodor. qui n'est pas un sectai re, et dont le nom rallierait probablemen tous les suffrages. L école militaire, que les Allemands ont occupée d^llrant quatre années, a été mise par eux littéralement à sac. Les livres de la bibliothèque, les collections, les apparais de chimie et de.physique, ainsi que les modèles de mécanique du professeur Jacques, tout a disparu. .Le.mobilier également a été emporté ou détérioré; la collection des minéraux du professeur Gody a disparu de même. Bref, c'est un vol qui, en dehors des considérations morales, peut être évalué à plusieurs centaines de mille frainics. On va fonder à Londres un Musée national commémorat;if de la guerre, dont le but sera de vulgariser l'action de l'armée et du peuplei belges depuis août 1914. • Les retours !.... Malgré les difficultés de communication, chaque jour nous ramène de nouveaux amis. Ils ont fait la route en chemin de fer, aussi loin que possible, puis en auto, puis en carriole, à vélo voire à pied. Rien n'a pu les retenir là-bas. Plutôt les fatigues d.un voyage cahoté, mais revoir au plus vite Bruxelles! Pourtant, ils. étaient bien là-bas? Il ne leur manquait riem'? Rien du tout, en effet-, si ce n'est la ioie qu-i rien ne remplace, la joie d'être chez soi! Un© auto de charge s'arrête Grand'Pla-ce. Uni diable bleu passe la tête par l'entrebâillement de la bâche et hèle un soldat t belge qui muse, les ma-in-s dans les poches. — Dis-dorec, qu'est-ce que c'est c'inonu-menHà?— Ca. c'est l'Hôtel de Ville. — Et celui-là?. — C'est la maison du Roi. — Comment? — Oui, dans.le temps. Maintenant, ce sont les employés de l'éta'. civil qui sont là. — Merci, camarade. Et le militaire curieux, rejetant sur le toit de la voiture, la toile goudronnée, se renfonce auprès d'autres poiluis .qui se passent à la ronde une gourde. A cette vue. notre « pi-otte resté sur le pavé humide s'exclame. —• A mon tour, hein, camarade! Et les Français, tendant la lourde, bouteille au petit Belge, observent en riant : .— En voilà un qui ne s'en fait pas. Il 'Sait que nous sommes là! t- L'anéantissement de la bibliothèque de 1 Université de Louvain a donné lieu à des estimations plus ou moins exactes quant à la valeur de ses richesses. Selon une étude faite à ce.sujet, par M. Lagasse de Locht. cette bibliothèque renfermait. notamment. 800 manuscrits, dont plusieurs du douz-ème siècle; 350 incuna-un exempla-ire.sur vélin, de l'ouvrage d'André yésa.le, édition d-s Bôle 1545. donné à l'Université par l'empereur Ghailes-Ouint; un livre d'heures, sur . vélin, manuscrit-, avec miniatures, du quinzième siècle; un ■ manuscrit «utoeraphe de Thomas à Kem-mè; le. plus, anéien manuscrit médiéval de Cornélius Nepos; un nombre Considérable de volumes portant des notes marginales des savants de l'ancienne Université de Louvain; une quantité de volumes curieux et uniques, que.M. l'abbé Delannov. professeur et bibliothécaire de l'Université, venait de remettre au jour, tandis qu'il était occupé à dr-sser lé catalogue de plus de 100,000 volumes, tous perdus. La jeunesse intellectuelle belge s'inquiète de la situation morale produite en Belgique par la g-uefr© et, désireuse d'échanger des opinoms à ce sujet, elle vient de convoquer une assemblée générale des étudiants univers.taires et rhétoricien-s de Bruxelles et de province. Ce, sont les étudiants de nos universités et écoles qui. réunis, samedi dernier, ont décidé cette convocation. Voilà qui constitue un nouveau signe de la vitalité du pays. Bravo! L'assemblée e® question est fixée au 27 novembre, à 7 heures du soir, au « Château d'Or «, rue Antoine Dansaert. ; Quand donc rouvrira-t-on les portes du parc de Bruxelles? Maintenant qu'il n'y a plus de «. kom-mandantur « ni de « soldaten-heirn «, il semble qu'on pourrait livrer de 1 nouveau à la circulation les artères du parc, où naguère s'ébattaient joyeusement nos enfants, et qui permettaient, l'accès rapide de la rue de la Loi et do la rue Bel-liard aux personnes venant du centre de la ville. Cette mesure serait accueillie avec joio , par le public bruxellois, qui en a été trop longtemps privé. Il est souhaiter que ce vœu se réalise dès que la situation le permettra, c'est-à- ■ dire dès que les arrangements et le nettoyage qui s'imposent auront été accom- ■ plis. • ( Le hasard de la flânea'ie nous porte près > d'une aubette à journaux. Et soudain nous . nous rappelons ; — C'est ici que nous venions attendre ■ cet excellent « Belgischer Kurier «! Ah! le bon journal, l'excellent journal! ' Après avoir, durant quatre ans. épuisé era vain ses efforts. pour nous démoraliser, pour nous convaincre de la victoire déci-, sive,.écrasante.de l'Allemagne, quel réconfort inattendu il nous prodiguait depuis lo mois d-a juillet, quelles nouvelles délicieu- - ses . il nous donnait chaque soir, quels espoirs fous — réalisés depuis — il nous permettait de concevoir! > C'est lui qu.. le premier, nous a appris t la demande d'armistice, lés troubles de ; Kiel et de Hambourg, l'abdication du Kai-i ser, la capitulation! Bon journal, excellent journal! Bén-is-i sous sa mémoire! Ne l'oublions jamais! Le service- postal vient d'être rétabli en- ■ tre.la Hollande et la Belgique, tout au moins la partie qu'ont évacuée les troupes allemandes, par la voie Flessingue-Bres- ■ kens-l'Ecluse. La circulation des tramways vicinaux re- ■ prendra sous peu, tout au moins sur les li- ■ gnçs principales. Entre Bruxelles et Lou-i vain le service a déjà repris; il faudra attendre quelques jours avant que le trafic puisse être rétabli entre Bruxelles et Mons, et entre Bruxelles et Liège fAns). Il va • sans dire que les services seront moins - nombreux que jadis, en attendant la venue de matériel nouveau; les Allemands ont. cn- • levé dans principales stations de la Société 1 nationale des chemins de fer vicinaux une t. quantité do matériel qui. avec les centaines, 1 les millcirs de kilomètres do rails arrachés, ; emportés pair les barbares.. représentent - une valeur de deux cents millions environ. Le public s'est, sans doute déjà demandé - de quelle façon l'on procédera à la liquida-t. tion dé tous les stocks de marchandises emmagasinées dans les dépôts de l'armée. ■. Ces stocks représentent, en effet, des quan tités énormes de marchandises premières^., de produits manufacturés de toute espèce I s'éteva-nt à plusieurs -millions de tonnes. Bien que nous ne soyons pas en mesure de répondre avec toute la précision voulue. à cette question, nous présumons, selon ; toute logique, que tous les stocks de nutr-'i chandises réservées aux besoins de l'armée! pourrons sous peu être affectées au ravi-: taillement de la population civile si- duriez, ment éprouvée par ,1a guerre. Mais, quel; est l'organisme qui s'occupera de la liqm-,1 dation de ces stocks? Lç Comité national;, serait peut-être tout indiqué. . ' Notons, à titre purement' documentaire,.!' qu'en Hongrie, sous l'ancien régime, une] société au capital de 10 millions de couran-'i nés a été constituée pour la li-uidation dul matériel de guerre après ,1a paix ; ce ma-:? tériel est évalué à 2 milliards de couron-'j nés. Cette société, qui foînctionnera sous le.; contrôle direct du gouvernement, ne pour-1 ra distribuer plus de- 5 pour cent de divi^J dendes, au maximum; le reste sera versé" au Trésor. Le Conseil académique de l'Univeirsitel de Bruxelles a décidé de transmettre aux': générations futures, par l'érection d'un mé- ' mariai, le souvenir des étudiants morts? pour La patrie. Des démarches, sont faites, auprès des parents pour obtenir des in-dî- ■ cations au sujet de ia date et des circons--ta-nces de la moit de leur fils. Une bonne nouvelle pour la population ; bruxelloise- On nous assure que d'ici peu' de' semaines nous parviendra un arrivage considérable de moulons congelés d'Australie, qui seront débités à prix réduits. Cette aubaine sera d'autant mieux venue que la plupart des moutans du pays ont été ! vendus par les grands marchands et les ; fermiers à l'armée allemande, lors de sa : retraite. Il n'en reste plus guerre chez nous, ce qui explique à la fois la rareté de. la viande de mouton en boucherie et son prix très élevé. L'arrivage de moutons congelés qu'on nous annonce, nourriture très saine, que la j population londonienne a.éprouvée depuis de nombreuses années déjà, et dont elle se -trouve bien, aura pour effet immédiat de" soulager considérablement le peuple, de./ Bruxelles, qui a tant souffert de la priva--tion de viande de boucherie au cours des quatre années d'occupation'. Les évacués français du nord de la France, qui séjournent encore parmi nous se plaignent de ne. pouvoir informer de leur , résidence actuelle les membres de leur famille demeurés en France. j 2vous pensons qu'ils pourraient, le ras ! échéant, s'adresser utilement à la légation française à Bruxelles, La vie reprend, on respire, et les artistes , retirent de leurs cartons les dessins, les po- . eha-cles qui, durant la longue guerre, les grossiers dominateurs, tes lamentables vaincus d'aujourd'hui leur ont inspirés. Ce sont des oeuvres d'un caractère évidemment i caricatural. On verra bientôt, les plus réussies de ces , pages d'observation humoristique. En effet-, une exposition de carricatures se prépare, à. laquelle participeront les plus notoires de j nos peintres. On cite parmi ceux qui ont. portraicturé avec le plus de verve, officiers j et soldats allemands, des maîtres comme 'Eugène Laermans, Amedéc Lynen, Philippe : Swyncop... Ce salon, à la fois moqueur ébj vengeur, démontrera au public que si les simples citoyens n'avaient aucune considé- ' ration pour les Teutons, les artistes, eux, " les prennaient encore beaucoup moins au sérieux. I Les barbares nous ont fait beaucoup souffrir; maintenant .ils vont nous faire beaucoup rire. Pour couper court à des bruits qui circulent, nous sommes autorisés à déclarer qua-' tous les employés des postés indistincte-' ment — même lespensionn^s, s'il y a lieu —• seront repris au fur et à mesure des née®, cités du service. Les instructions minist rielles à ce sujet sont formelles. Toutefois, afin do ne pas désorganiser Vl-£ services de l'alimentation, les nombreujJ postiers qui s'y trouvent en fonctions n'/-rentreront que par brigades. La rentrée des soldats à Bruxelles a causé la -joie de nombreuses familles, ces jours derniers; malheureusement tous les militaires bruxellois n'ont pu aller saluer les leurs. Ceux qui n'ont pas revu leurs parents faisant partie de l'armée, et surtout 1er-personnes attendant en vain des nouvelles, / sont navrés et se livrent en conjeotares in-\ quiètes : c'est qu'on ne comprend pas la situation. i Nous nous trouvons toujours en état dt*-, guerre ; bien qu'on ne se batte plus, l'armé», avance régulièrement, et le front doit êtr»' maintenu. I)';;p:'ès le communiqué officié!} belge, le ai les troupes se trouvaient à'; Aerendonck. à Moll, à l'ouest de Dicst, % l'est de Louvain. On voit que des lioinme^' en grand nombre sont indispensables poui-j exécuter ces mouvements, derrière l'armés ennemie. :j 11 n'y a eu dans la capitale, vendredi,-, qu'un petit nombre, de soldats, une infimac partie de l'armée belge, il n'est donc paa1 étonnant que beaucoup de Bruxellois n(f. soient pas rentrés chez eux. Si les nouvelles sont rares, c'est que le» services postaux ne sont pas organisés e-n-; core; la joie de la rentrée du Eoi et- de l'ar- ". mée nous fait oublier qu'il y a peu de jours les .Mlemands étaient encore chez nous. Les . parents de nos braves, qui sont restés parfois des mois sans recevoir une ligne de leur écriture, doivent eneor.e avoir un peu de de patience. Nous lisons dans le « Hamburger t'rem-denblatt » que le gouvernement" de la Républque allemande a adopté comme nou. ' veau drapeau l'ancien étendard de l'empire ; germanique, dont les couleurs sont noir, j rouge et jaune. Qu'on y prenne garde ! Ces couleurs res- j semblent «e trop près aux couleurs belges ; j rouge, jaune et noir. Qu'il u'y ait pas do" ( confusion. N'allons pas nous tromper et ae« clamer ce nouveau drapeau, qui ne marque qu'une seule différence aveo l'ancien ; de dépit, lo blanc est dpveuu jaune.

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Liberale pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1843 tot 1940.

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