L'indépendance belge

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10 februari 1917
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s.n. 1917, 10 Februari. L'indépendance belge. Geraadpleegd op 29 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/1c1td9nw9p/
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L'INDEPENDANCE ft©YÂl/ME«UFSI : QME PENNY BELGE. CONTINENT: iB CENTIMES GHOU=AND£! ® CENTS) administration et redaction: 11, place de la bourse. l'otoe house. tudoe st.. london. e c bureau a païîiç • TELEPHONE: CITY 39SO. TELEPK : j fgg.'fj. et SAMEDI 10 FEVRIER 1917. En vente à Londres à 3 h, ?e vendredi 9 f©v. A30NNBUBST8 (g MOIs! 17 SHILLINGS l CONSERVATION PAR LE PROGRES. Il AN. 32 SHILLINGS. ) LA SITUATION. Vendredi, midi. La guerre sous-marine continue de retenir l'attention, et la liste des victimes des pirates s'allonge rapidement, Depuis hier quatorze bateaux ont étc signales coulés, représentant un tonnage total de 30,000 tonnes, Neuf des navires coulés battaient pavillon britannique, le plus important étant le "Caîifornia," paquebot de 8/363 tonnés, appartenant à l'Anehcr LLi<\ gui se rendait de New-York à Glasgow avec 205 passagers et hommes d'équipage à bord. Le transatlantique fut torpillé mercredi matin, sans avertissement préalable, et les témoins racontent avoir vu «eux sous-marins, ce qui confirmerait !o tirait d'après lequel les pirates opèrent par couples. Treize passagers, dont sept femmes et quatre enfants, ainsi que trente homme's de l'équipage, manquent a l'appel et ont vraisemblablement péri'. Le seul passager de nationalité américaine qui se trouvait'à bord est sauvé. Cet incident constitue une nouvelle et flagrante violation de l'engagement pris par les Allemands à l'égard des Etats-Unis, et Washington considère le fait comme extrêmement grave. Tant aux Etats-Unis qu'en Allemagne, la déclaration de guerre est considérée comme n'étant plus qu'une question d'heures, et, de part et d'autre, ou se prépare en vue de toutes les éventuaîTîês. De source danoise, on affirme que l'ambassadeur des Etats-Unis, de même que 3o personnel diplomatique et consulaire, ainsi que les résidents de nationalité américaine, sont retenus par les Allemands comme Étages jusqu'à ce que le comte Bernstorë et les autorités consulaires, ainsi que les équipages des navires internés, aient obtenu leurs sauf-conduits.Le fait n'est, jusqu'ici, pas confirmé,, efc on annonce au contraire que la Franco et la Grande-Bretagne ont accordé des sauf-conduit au diplomate allemand et au personnel de l'ambassade. H esfc évident que la moindre atteinte portée par les Allemands à M. Gérard et au personnel de l'ambassade américains déclancherait automatiquement la guerre et susciterait aux Etats-Unis une tempête d'indignation qui rendrait rapidement popiulaire une guerre à laquelle, actuellement, on se résigne, sans grand enthousiasme peut-être, mais aussi sans hésitation. Lo vote du Sénat, ratifiant par 78 voix contre 5 la rupture des relations diplomatiques, est significatif à ce sujet. Et ce n'est pas là le seul symptôme qui indique la popularité de la politique du Président, Wilson. Mémo les Germano-Américains se rangent de sou côté et les délégués de vingt-huit Etats, représen- ( tant trois millions de "trait-d'unio-ilistes" (hyphenaied), comme ou appelle ! ià-bas les Germano-Américains, ont pro- -daine leur loyalisme aux Etats-Unis. Il 1 est même question de créer des régiments 1 de trait-d'unionistes (ne pas confondre 1 avec trade-unionistes), mais ce projet risque de rencontrer une sérieuse opposi- > lion. i En attendant, on remarque d'impor- < ianta retraits d'argent (allemand) des 1 caisses d'épargne; des transferts considérables de valeurs et d'or ont lieu à des- < tination des Etats sud-américains, et c'est < par milliers que les sujets allemands et < autrichiens sô font naturaliser, ce dont i les Américains ne savent sans doute pas - s'ils doivent se réjouir eu exprimer des s regrets. L'attitude des neutres se précise. Les - gouvernements sud-américains suivront 1 probablement le Président Wilson, et le texte des notes de protestations envoyées - par le Brésil, le Chili, l'Argentine, la t Bolivie et l'Uruguay est identique, dit-) en, dans sa condamnation à celui d© la , note de M. Wilson. v L'Espagne se refuse également à ad-3 mettre les procédés allemands et la note adressée à Berlin et à Vienne exprime - I'espgir que les instructions données aiux - capitaines des sous-marins ne seront pas .1 maintenues, "faute de quoi l'Espagne e adopterait des mesures pour la sauve-t- garde de sa dignité nationale." fc La Suisse proteste en faisant ressortir e les difficultés de ravitaillement qu'en-t traîne pour elle la. nouvelle campagne . sous-marine; la Norvège refuse d'ap- - payer l'attitude de M. Wilson, et la Hollande, tout en protestant énergique- l mecb contre cette- violation des lois inter-s nationales, déclare rester attachée à la - politique d'impartialité qu'elle n'a cessé t de suivre, à l'égard des deux groupes de s belligérants. Cependant le chef du eabi- - net, M. Cort van der Lind.cn, après s avoir défini ainsi la politique interna-i tienaio des Pays-Bas, a ajoute que '"le 1 gouvernement n'abandonne pas sa résolution d'ofîri|l une résistance armée en cas • de violation du teiritoire ou des droits ' souverains do la Hollande par quelque - Puissance que ce soit." 5 En résumé, l'attitude des neutres - d'Europe, à l'exception de l'Espagne, 3 qui ne voisine pas avec l'Allemagne, est - prudente et visiblement inspirée par le 3 désir de ne pas être entraînés dans le tourbillon de la guerre et à ce point de vue le calcul de nos ennemis était juste. ' L'entréfeen guerre éventuelle des Etats-Unis, qui entraînerait probablement à sa suit» plusieurs Etats sud-américains, modifierait la situation générale a,u point de vue. économique plus encore : qu'au point de vue militaire, car il est probable que les Etats-Unis, en cas de conflit armé avec l'Allemagne, ne fe-j raient pas cause commune avec les Alliés dans le sens st rict du mot. La collaboration des Etats-Unis ressemblerait <t celle du Japon et se tradsui-. rsit par un concours militaire limité et un appui financier et économique quasi illimité sous ferme d'avance de fonds et , l'envoi de fournitures militaires. Au point de vue naval, l'appui, même indi-. reet, de la flotte américaine, nous serait , d'un grand concours et la chasse aux . scus-marins et aux bateaux armés en : course s'en trouverait grandement fa-. cilitée. Entretemps, les opérations militaires s sur le front britannique ne chôment pas. . Nos Alliés ont occupé la erête du coteau 1 de Sailly-Saillisel, qui formait saillant dans leurs lignes, et ont avancé de Grand-court, occupé hier, des deux côtés de l'Ancre, où, depuis le Nouvel An, ils ont . avancé d'un kilomètre en moyenne, sur un front de près de cinq kilomètres. Au . cours des deux opérations d'hier, les ; Tommies ont fait 160 prisonniers. Les troupes belges, attaquées au sud ■ de Dixmude, ont- repoussé les Allemands . en leur infligeant des pertes sévères et ; ont fait, en outre, plusieurs prisonniers, : dont un officier. LE MESSAGE DU PRÉSIDENT WILSON ET LA DOCTRINE M0NR0E. L'adresse d'adieu de Washington, Le message du président Wilson soulève, en droit des gens, un problème assez curieux et gros de conséquences pratiqués; est-il conforme à la diplomatie traditionnelle des Etats-Unis, dont les fondements, jetés par Washington, ont été successivement consolidés par Monroe et Jefferson—ou doit-on y voir le point de départ d'une ère nouvelle caractérisée par l'abandon des règles constamment suivies jusqu'à ce jour dans !a direction des affaires extérieures du nouveau monde? On pressent toute l'importance de îa question que posent les termes assez imprécis du message présidentiel.Il n'est peut-être pas inutile cle rafraîchir à cet égard ses souvenirs. On se rappelle que dans son "adre -o d'adieu," au peuple américain, Washington signale à l'Amérique le danger des alliances compromettantes avec le.; dations de l'Europe; après lui, le prési-fifoirtj Moru'oe, reprenant cette idée et 1 amplifiant, a formule eu droit interna-. tional une doctrine à laquelle son nom i est demeuré attaché et qui n'est, en subs-. tance, que le développement du principe ( en vertu duquel les Etats-Unis doivent vigoureusement s'abstenir de toute par-; ticipation aux alliances avec d'autre; ' peuples comme ils doivent ecarter toute • ingérence européenne dans la politique > américaine, sous peine de se trouver en-. gagés dans des conflits et de voir leur . sécurité gravement compromise. C'est à t cette doctrine de Monroè que le prési- • dent Wilson fait, dans son message au ■ Sénat, une allusion directe dans les s termes suivants: "Je propose donc que les diverses nations adoptent, d'accord-, la doctrine ■ du président Monroe comme la doctrine du monde: qu'aucune nation ne cherche > à imposer sa politique à aucun autre pays, mais que chaque peuple soit laissa ' libre de fixer lui-même sa politique per-: sonnelie, de choisir sa voie propre vers ■ son développement-, efc cela sans que rien le gêne, lo moleste ou l'effraye, el dû t façon que l'on voie le petit marcher côte à côte avec 1e grand et le puissant." Doctrine à généraliser. Il paraît difficile de voir dans ces s paroles autre chose qu'un projet d'extension à tous les peuples du monde de s la doctrine Monroé qui jusqu'ici était t restée strictement américaine. Le droit e de chaque nation d'orienter sa destinée s dans le sens où elle l'entend, de fixer les i règles de sa politique propre, de vivre - et de se dévelcpjKir sang entraves en i pleine indépendance—c© sont là certes des revendications qui -se déduisent logi- - quement de la doctrine Monroe, en ajou-e tant toutefois que le président Wilson, s et c'est en quoi il innove, en fait- pour 1a ï première fois l'application à chaque Etat s particulier, alors que Monroe no la con-3 cevait que dans les rapports réciproques - du nouveau mondo et de l'ancien continent. Mais en même temps, à y regarder c de près, cette liberté mutuelle, cette éga- - lité de droit et de fait entre tous les 3 peuples, petits et grands, qu'est-ce donc - sinon l'un des aspects du principe des i nationalités dout la formule du président - Wilson n'est au fond que la transposi- - tion en stylo diplomatique américain? Il i ne s'agit plus .seulement pour lui de re-î prendre la devise traditionnelle: l'Ame-j rique aux Américains; il y ajoute, en „ termes généraux : à chaque peuple son 3 pays, et nommément, à titre d'exemple . concret, aux Polonais la Pologne—une > Pologne reconstituée et '''unifiée," ce qui . rentre expressément dans les vues de 3 l'Entente, mais n'aura rien moins que 5 l'heur de plaire aux empires du Centre. > Objections. A oôté de cet élargissement de la doc-i trine Monroe, on peut, par contre, voir , une déviation de ses principes dans Je j passage du manifeste où M. Wilson pré-i conise 1a création d'une Ligue de-s !> Nations, avec 1a participation active et > prépondérante des Etats-Unis en vue d'organiser la paix future. Comment . concilier le rôle capital auquel prétend 1? i, chef de 1a grande république transafcian-' tique dans l'agencement d'un nouvel ! ordre mondial préparé par "l'établisse-, ment, sur un nouveau plan, de la paix , parmi les nations" avec, les conseils d'abstention prudente et le refus do tolérer . toute immixtion réciproquo soit de l'Eu-. rope soit de l'Amérique dans leur politique respective qui est, depuis un siècle,' la pierre angulaire de la diplomatie américaine? J'entends bien que l'orr pourrait tenter de soutenir qu'il y a là ' une antinomie plus apparente que réelle ;-que "l'Amérique aux Américains" n'exclut pas nécessairement toute Entente générale avec les autres peuples en vue de régler la paix du monde. Seule-' ment, il ne faufr pas perdre de vue que si la violation des engagements consentis par l'un des participants doit entraîner de3 sanctions effectives, les autres Etats contractants, dont l'Amérique, iieuv&it ! être appelés à tenir l'emploi de gen- - darmes internationaux pour mettre 1a ! main au collet de la nation rebelle à la - loi commune. Et alors, n'est-il pa3 vrai, ' la doctrine Monroe risque fort de rece-! voir, dans la bagarre, de sérieux horions On le voit : en voulant s'immiscer dans la politique générale du monde les Et-ats-! Unis s'exposent à des aléas redoutables ' pour leur sécurité. Ils s'en rendent d'ailleurs parfaitement compte et, en ce ! moment même, ils se talent et pèsent les ; avantages efc les inconvénients respectifs < d'une politique d'abstention ou d'une politique d'intervention. Bien de plus significatif à cet égard que les commen-■ taires du journal "The World," qui passe pour être l'officieux de la Maison Blaiiclîe: ils éclairent dans toute sa profondeur la fissure qui menace de se produire dans les principes traditionnels de : la diplomatie américaine. Les commentaires du "World." '"Nous sommes trop grands, dit l'offi-. cieux de New-York, et nous avons trop ! de points de contact avec le monde entier . pour que nous puissions nous tenir à . l'écart. Il ne nous est point égal que le Japon transforme la Chine en colonie ou lui laisse toute sa liberté de développement. Il ne nous est pas indifférent ; que le chancelier triomphe dan3 une > Allemagne maîtresse de l'Europe, ou quo • MM. Lloyd George et Briand fassent • prévaloir le droit à la vie des petits L peuples efc, d'une façon générale, la jus-. tice et la liberté. i "Cependant, nous ne nions pas que ; l'Amérique puisse continuer de vivre dans un "superbe isolement"; mais cela j exigerait une grande année, une flotte s formidable et cinq milliards par an. ce : qui n'est pas au-dessus de nos moyens. ; Toutefois, que le peuple américain pren- i ne garde que nous sommes à un tournant i efc qu'il se décide nettement pour l'une . ou l'autre politique.Il n'y a pas de temps ; à perdre, car un désastre sans précédant i pourrait nous surprendre en pleine hési- > talion. ^ JULES GOUCKE, LETTRE D'ITALIE. (De noire correspondant.) La manifestation pacifiste de M. Wilson Rome, le 10 janvier. Cette lettre, comme l'indique la date qu'elle porte, a cté écrite avant les récents événements. Depuis, le ■jugement de notre excellent correspondant sur M. Wilson a. dû se modifier. Vous fites déjà informés que la dernière manifestation pacifiste de M. Wilson n'a pas eu plus de succès en Italie que dans les autres pays. Ce document est un mélange de théories abstraites et de définitions pratiques qui s'accordent mal; c'est une espèce de bloc enfariné dans lequel le quakerisme transatlantique fait assez bon ménage avec un système politique qui ne laisse pas d'être utilitaire. Mais où la diplomatie secrète du président montre le bout de l'oreille, c'est là où il exprime 1a nécessité que la paix de demain ne soit pas assombrie par le souvenir d'une victoire humiliante pour les peuples vaincus. Si en effet la victoire souriait à l'Entente et à ses Alliés, le Japon en profiterait largement, son prestige serait considérablement accru non seulement dans tout l'Extrême-Orient mais à travers le Pacifique, vers lequel sont tournés les regards de M. Wilson lorsqu'il parle à l'Europe. Et c'est cette manière de regarder derrière lui quand i! cause avec nous qui enlève aux belles phrases présidentielles toute la valeur morale qu'elles pourraient avoir. D'autre part, il y a une raison qui nous fait lire sans émotion les nobles exhortations de M. Wilson, c'est qu'il n'a jamais osé prononcer un seul mot de protestation contre tous les crimes commis par l'Allemagne. Cette impassibilité devant le crime, cette exubérance de chicane même devant le monstrueux attentat du "Lusitania," forme, avec la sensibilité qui ' semble avoir inspiré le message wilsonien, un contraste que nous ne comprenons guère. La doctrine de Monroe. Que dire, d'ailleurs, dç_j'appel à la doctrine de Monroe, du conseil de nous conformer à cette doctrine au moment même où M. Wilson se mêle de nos affaires et fait un geste d'intervention plus ou moins explicite dans un conflit qlii est, pour toutes les Puissances engagées, non pas une question de plus ou de moins, mais une question de vie ou de mort? Cette fameuse doctrine de Monroe est d'ailleurs non pas une véritable doctrine fixe ci'Etat, mais un masque qu'on met ou qu'on lève selon les besoins du moment. Et on a oublié souvent, au-delà de l'Atlantique, que les Etats-Unis doivent leur affranchissement au fait que cette doctrine n'avait pas encore été formulée à l'époque de la guerre d'Indépendance, car il y a apparence que la France n'aurait pas pu aller au secours des Américains si un Monroe quelconque s'était avisé, avant cette guerre, de proclamer le principe que M. Wilson nous incite aujourd'hui à adopter. Outre ces raisons d'ordre général qui nous ont fait envisager avec quelque défiance l'invitation à la paix sans victoire qui nous est venue à travers l'Atlantique, il en est une qui nous touche particulièrement, et c'est celle qui a trait à la liberté des mers et au droit qu'aurait chaque nation de posséder un libre accès sur les grandes voies du trafic maritime. M. Wilson en parie à son aise, d'autant plus que l'Amérique n'aurait rien à demander pour son compte, et, en même temps, aucun sacrifice à faire, dans cet ordre d'idées. Mais il oublie que la Méditerranée est plutôt un lac qu'un océan, et que nous nous battons, en Italie, pour laisser une porte ouverte au monde slave, sur l'Adriatique, mais à condition d'avoir toujours dans la poche la clef de cette porte. Nous nous battons surtout pour que ni les Hongrois ni les Autrichiens ne puissent plus mettre le nez sur les bords de cette mer, et enfin pour que l'Allemagne renonce à l'idée d'y venir exercer sa domination en passant sur le corps de l'Autriche. Je crois vous avoir exposé les meilleures raisons qui ont déterminé l'accueil platôt froid que l'opinion publique italienne a fait au message sénatorial de R3 Wilson. A l'heure qu'il est, les fers sont croisés de telle façon, qu'il faut que l'un des deux combattants tombe vaincu et subisse la loi du vainqueur. La parole est au canon, qui aura le dernier mot. La Grèce. Du côté de la Grece, la situation va en s'éclaircissant. Le blocus a produit l'effet salutaire qu'on en attendait, ainsi que la persuasion que, du côté de l'Allemagne, il n'y a plus rien à espérer : Hindenburg a d'autres préoccupations que celle de sauver le Basileus. Il est fâcheux que, pour réduire celui-ci à la raison, il ait fallu traiter les Grecs comme les écoliers qu'on punit en les mettant au régime de la portion la plus congrue. Mais il en a été ainsi de tout temps, et les sujets de Constantin ne doivent ni s'etonner ni s'indigner de ce qu'on les force à expier les fautes de leur roi. Il en était déjà ainsi dans l'antiquité, et Horace nous l'a dit en vifrs latins : " Quid-quid délirant reges, plectuntur Achivi." Quand les rois font des bêtises, ce sont les Grecs qui écopent. Les Hellènes n'ont donc qu'à s'en prendre à eux-mêmes. S'ils veulent éviter les mésaventures qu'ils viennent d'éprouver, ils n'ont qu'à s'arranger de manière à cc que leur roi ne fasse plus de sottises. SILVIO. LA VIE DE PARIS. Paris, février 1917. Une femme de lettres plus empressée que soucieuse de vérité consacrait récemment à Mlle Louise Read en article nécrologique où elle donnait des détails biographiques les plus fantaisistes et prouvant qu'elle ne connaissait m6me pas celle dont elle disait avoir été une amie intime. Le renseignement, heureusement le plus faux, est que Mlle Louise Read est morte, car elle est pleine de verdeur et de santé. C'est d'ailleurs une personalité parisienne des plus intéressantes. Le Comte de Colle-ville écrivait récemment : " Barbey d'Aurevilly, le connétable de lettres, la consultait, elle était la première à lire les manuscrits du bon Coppée, Rollinat lui chantait ses vers, Mme Ackermann lui confiait ses révoltes." Ajoutons que le trêve de Mlle Louise Read, mort à 19 ans, a laissé un volume de vers, que j'ai connu un peu tard et que je lis par ces journées sombres, un crayon rouge à- la main comme le conseilla Pascal ; il contient des pages admirables ; c'est à coup sûr un des joyaux de la collection Lemerre qui possède de si bons recueils. Il faudra que nous en reparlions un des ces jours où les événements nous laisseront un peu de tranquillité. Précisément, Mlle Louise Read m'envoie un petit billet au sujet d'une poésie de Franqpis Coppée qui est fort belle, une des meilleures à coup sûr de l'auteur des "Humbles" et que bien peu connaissent ; elle ne fait 'pas partie de l'œuvre complète du poète et elle a paru en une petite plaquette de huit pages. D'où sa rareté et d'où j'allais écrire son isolement. "...Coimaîssez-Yous les vers vraiment étonnants, m'écrit Mlle Read, comme prophète, que Coppée adressait en 1888 à Frédéric III, si malade, ne se doutant pas qu'une maladie analogue l'emporterait vingt ans plus tard ? (Oh, qu'il a souffert ! —Je le veillais toutes les trois nuits.) Je vais vous l'envoyer ; elle est vraiment curieuse, et je vois qu'on ne la connaît pas." Cette poésie est intitulée "L'Empereur Frédéric III " et fut écrite pendant l'agonie dramatique du père de Guillaume II qui épiait avec une ambitieuse et âpre impatience îa mort du souverain dont le règne fut si court. François Coppée fait un rêve et il entend l'Empereur mourant, voulant assurer la paix à l'Europe, râler ces déclarations au milieu de ses plaintes d'agonisant : Oui, je ne veux dôiiuêr qu'tm ©rare, mais qui fonde Poar très longtemps la paix et' le bonheur du monde. Je meurs. Je veux être immortel ! Car l'Allemagne est folle et la France insensée. Leur science, leur or, leur travail, leur pensée, Tout est pris par l'œuvre de sang. Demain nous pourrons voir, et dans l'Enrops entière, Pour un coup de fusil tiré sur îa frontière L'état sauvage renaissant. Eh bien ! moi, je prétends l'empêcher de renaître, , Je suis ençor le Eoi, l'Empereur e£ le Maître ; Mes ordres sont exécutés. Déchirons le traité d'où sortent tant d'alarmes. Restituons Strasbourg et Metz. Puis, bas les aimes ! Bas les armes des deux côtés ! C'était évidemment un rêve de poète, mais aussi une pensée de philosophe fSiis» xmi0. Ho 36

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Dit item is een uitgave in de reeks L'indépendance belge behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Londres van 1914 tot 1918.

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