L'opinion wallonne: journal belge, indépendant

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s.n. 1918, 04 Juli. L'opinion wallonne: journal belge, indépendant. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/1n7xk85s3v/
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VIVE L'AMÉRIQUE COMBATTANT FOUR LE DROIT DES PEUPLES ! Ive Numéro : ÎO centimes N° 71 - 3 Année. — JEUDI 4 JUILLET 1918. ABONNEMENTS : FRANCE = 6 mois 5 fr. — 1 an 8 ETRANGER : — 7 fr. - 1 an 10 Abonnement de propagande : — 20 Abonnement, Sous-officiera et soldats 4 francs L'OPINION WALLONNE BUREAUX : 9, rua de Valois, 9 PARIS (r) I Téléphone : Central 46-75 BCONOMIQUB - l'OIvlTIOlTlî - LITTERAIRE TRIBUXK IylBRE Autour de Waterloo La leçon d'hier- Alors que le tumulte tragique des batailles n'est point apaisé, et que nous vivons encore des heures à ia fois douloureuses et glorieuses, ■nous sentons tous en nous s é-lever impérieusement la voix qui nous commande le culle immuable de nos Morts, el il nous est donné, en songeant aux événements de l'avant-guerre -de nous souvenu et d'apprécier avec sagesse les expériences d'hier. La Belgique possède parmi ses doux el verdoyants paysages brabançons le sile unique d'une bataille (lui fut célèbre entre toutes et dont un siècle n'avait point encore effacé le puissant souvenir. 11 me souvienl que vers l'an 1912, Waterloo eut un regain de popularité, et — qui s'en étonnera ? — succité certaines querelles dont je veux ic: parler. Je n'ignore pas que feu Ernest La-jeunesse,'écrivait il y a quelques imeïs dans .i Le Journal ». de fort élégante façon d'ail leurs, que Waterloo était une bataille donl plus 'personne ne voulait entendre parler mais si je m'occupe aujourd'hui des plaines de Pl .ncenoit et des plateaux de (Mont-Saint-Jean, c'est pour mieux servir les autre; charniers où s'érigent, depuis peu, d'innombrable-i tombes fraîches. Il fut un temps eu Waterloo menaça, dt tomber en désuétude en dépit de la réclamf des aubergistes et de certains peintres ama teurs au talent improbable. Qu'importait ai paisible promeneur, avide seulement d'aii pur et de pastorales réjouissances, ce sou venir magnifique et farouche qui planait sui cet horizon houleux de trop riches mois . spns ? Les véritables pèlerins de l'Histoirt -se faisaient rares, jusqu'au jour où un ta t!ehfueux historien, trop tôt ravi à sa tâchf ' hélas ! s'inquiéta en faveur du sort réserve par les vandales constructeurs au site di champ de bataille où la Garde Impérial! dort l'éternel sommeil de la dernière ètapi de 1815. Hector Fleischman fonda une So ciété d'études historiques, apporta tous ses efforts à protéger Waterloo, et secondé pai le dévouement de M. Lucien I,audy, élev: dans le parc du Caillou un ossuaire destini à recevoir les ossements découverts et pri vés de sépulture, et dans le verger du fo nèbre château d'Heugoumont une stèle di granit dédiée aux mânes des français qui i reposent, sous l'herbe légère' et <lrue. M/iu.5 ri^istjAirifis ;ilnrs à ce Iamentobli spectacle fle quelques obscurs écrivassier: notoirement inconnus encombrant de plate: et» insipides, feuilles de province de récrirai nations et de critiques, demandant à grands cris qu'on daigne leur dire l'utilité de la préservation de ces plaines, et quand finira celte inutile floraison de monuments. Encore une pierre française à Waterloo ? N'y en avaitvil pas une déjà ? Et pourquoi faire? Encombrer la 'verdoyante et solitaire campagne? Quel intérêt avaient donc ces ossements • innombrables gisant parmi la terre obscure des sillons et vers lesquels allèrent voici cent ans, les pleurs et les regrets amers d'une nation meurtrie ? Je dois cependant à la vérité de dire que ces récriminations hargneuses de fonctionnaires retraités el de commerçants retirés des affaires ne Jurant qu'une exception. ©'autres voix, nombreuses, se trouvèrent pour louer l'idée pieuse et le noblesse du sentiment qui faisaient élever un monument votif aux Morts pour la .Patrie. Hector Fleischman et ses collaborateurs continuèrent impassiblement leur tâche fervente. J'ignore ce qu'il .advint des obscurs pamphlétaires de 1912. Je leur souhaite la grâce de comprendre enfin la beauté d'un geste qu'ils voulurent jalousement combattre. 11 est des expériences douloureuses mais salutaires. La Belgique a vu héroïquement tomber, pour la défense du Droit et de son Honneur les hommes qui toisaient sa force et la jeunesse en qui résidait 'Son espoir et sa joie. Devant ces lombes émouvantes d'aujourd'hui, je pense qu'ils doivent, en eux-mêmes, regretter amèrement le geste malheureux qui leur faisait refuser les hommages dus aux sépultures d'hier. Que ce leur soit un enseigneront profitable. Nous allons assister à l'érection de multiples et divers monuments. Cette fois-ci, c'est à nos pères et à nos fils qu'ils seront dédiés, sur des tombeaux qui doivent nous être deux fois chers. Et il nous est permis d'espérer qu'i n'y aura point de voix malveillantes poui protester ou pour troubler la tâche de que-i elles de clan, de personnalité, ou d'âpres jalousies. Le deuil et le cuite des Héros doi vent imposer silence aux discussions oiseu ses. Souvenons-nous de '.a leçon d'hier el qiii'ls ne troublent point la sublime reli «inn du Souvenir ceux que jadis les lau ri. urs des grands Morts empêchaient d dormir ! Le vieux Paletot {Pour servir d'introductoin à une ét,ud( sur Waterloo et ses monuments.) La Vie des Nationalités LA VOLONTÉ DES PEUPLES Le 1er juin, la Nation Belge a ptillié un article de M. Dumont-Wilden qui, s'il est approuvé par M. Neuray, marque une évolution singulière du farouche journal uni-tarisle. M. Dumont-Wilden reconnaît, en effet 1° que la formation des FAals fut souvent exécutée en dépit du bon sens et sans égards pour la volonté des peuples. 2° Qu'une réforme de 1 Etat belge s impose (comme M. Dumont-Wilden parle beaucoup dans son article, de VIrlandë et du flaming autisme, CENSURE ..as Que le mouvement fédéraliste n'est vas localisé mais européen. Ces trois constatations nous Us avions faites il y a trois ans déjà. Elleh reparaissent dans chacun des numéros de l'Opinion Wallonne. Dumont-Wilden est un observateur lent. Mais ce n'est pas un imbécile. Aussi est-il arrivé à la vérité. 11 la gaze d'ailleurs. La vérité toute nue. çà se voit pas dans la maison d Neurag. C'est déjà très bien de l'y avoir habillée à la belge. Où je ne partage pas l'avis de Dumont, c'est lorsqu'il dit : Attendons la fin de la guerre pour régler la question flamingo-wallonne.Pourquoi attendre ? Pourquoi abandonner le mouvement à lui-même ? Un mouvement populaire, lorsqu'il n'est pais dirigé, canalisé, dévie souvent et va droit aux extrêmes. Dumont le constate à propos de l'Irlande. CENSURE Il y a une élite belge. Son devoir est (Tempêcher les mouvements nationalistes de de tourner à l'anarchie. Pour cela, il faut regarder les réalités en face : il ne faut pas se lancer dans un optimisme infécond, ni dans la phraséologie creuse dont sont coutumiers 'Le peuple belge a conscience de ses devoirs. Son calm,e, son énergie ont prouvé qsu'il était digne de connaître la vérité ! Ce peuple est anxieux de savoir comment sera reconstruit le patrimoine national. Il n'ignore ni la puissance du mouvement flamingant, ni les manoeuvres allemandes, ni la trahison aktiviste, ni l inquiétude wallonne. Un malaise pèse sur lui. CENSURE il désirerait savoir ce qu'il défend sur les bords de l'Yser, si c'est une pétaudière, ou une demande de paix. Tout un peupie ne peut vivre constamment dans l'incertitude. On n'est pas des Russes. On veut savoir pourquoi on se bat. Pour l'indépendance? Sans'doute, mais après CENSURE ÉCHOS PROPAGANDE ! PROPAGANDE ! Faire lire aux Wallons sceptiques, indifférents, ou « crânes-bourrés », le niumér„ programme de l'Opinion wallonne et la brochure de Raymond Collège: Ce que veulent les Wallons, parue aux éditions de la Revue parlementaire de Paris (0 fr. 50). Leur offrir l'insigne de l'Opinion wallonne, une jolie breloque représentant le Coq hardy de Wallonie (0 fr. 50). * * * MILLE REGRETS Mille regrets de constater que Notre Belgique qui se proclame journal wallon, publie un éloge de l'article à coup sûr documenté mais partial que -M.Gillet a consacré dans la Revue des Deux-Mondes à l'art amanfld et la France. On sait que M. Gil-let a englobé sous le nom de flamand toutes les célébrités wallonnes. Notre Belgique, organe du mouvement catholique wallon aurait pu faire écho à nos protestations sur ce sujet. V LA LECTURE AU FRONT Voulez-vous recevoir des livres ou revues envoyés directement par les éditeurs ? Adressez votre commande, accompagnée d'un mandat, à Monsieur C. Ja.nssen, commissionnaire, 29, rue du Mon'-Cenis, Paris (18°). Demandez notre circulaire et notre catalogue mensuel des nouvelles publications françaises I Tous catalogues littéraires, techniques, médicaux, etc., sur demande. (N. II. Les livres sont majorés de 30 pour 100 par les éditeurs. Le vol. à 3 fr. 50 vaut donc 4 fr. 55. Ajoutez-y 0 fr. 20 pour le port). Nous rappelons à nos abonnés que tout changement d'adresse doit être accompagné de 0 fr. 50 centimes pour frais. Joindre à l'envoi une des dernières bandes.Abonnements spéciaux pour militaires (sous-officiers, caporaux et soldats) un an 4 francs. Nous créons des abonnements spéciaux de faveur pour les soldats ef sous-officiers internés en Suisse ou en Hollande, au prix de six francs. Le Coq Hardy. L'abonnement militaire à 4fr. La pénurie d upapier, la hausse constante de la main-d'œuvre et des matières premières nous oblige à porter à partir d'aujourd'hui le prix de nos abonnements militaires (spéciaux pour sous-officiers, caporaux et soldats sur le front occidental seulement) de 3 fr. 10 à 4 fr. Nos amis accepteront cette augmentation sans protestation, nous en sommes sûrs. Un rapide calcul leur démontrera que nous réalisons déjà un effort considérable en envoyant 52 numéros à domicicle pour 4 francs, car nous ne jouissons pas de la franchise postale pour nos expéditions aux armées. Il faut, à tout prix, éviter le gaspillage de papier, l invendu. Que nos lecteurs nous y aident en achetant toujours 1Opinion wallonne au même marchand, afin que nous puission régler notre distribution de vente avec la moindre perte de papier. La Flandre et l'Allemagne Un manifeste du Conseil des Flandres Bâle, 28 juin. — Le fameux Conseil des Flandres, après un assez long silence, fait reparler de lui. Il vient d'adresser au gouverneur général de Belgique un manifeste dont la provenance et le but sont assez j clairs pour qu'il soit -inutile de les expli- i quer. En voici le passage essentiel que reproduit la « Frankfurter Zeitung ». « Notre peuple flamand est un peuple déshérité et opprimé. La domination séculaire d'une nationalité et d'une Culture qui nous étaient foncièrement étrangères a étouffé l'esprit traditionnel chez les descendants d'aïeuls qui avaient autrefois enrichi l Euro-pe de leur puissance et de leur vitalité. Mais quiconque cherche à reconnaître le caractère de notre peuple, doit voir aujourd'hui son fime se manifester dans une exubérance de force populaire nouvelle et cons- ; ciente. Des milliers des nôtres ont, réclamé !' dans les assemblées pour l'élection du conseil M des Flandres, le droit de leur peuple et leur ,j liberté, d'autres milliers doivent, encore cacher en eux-mêmes leurs espérances parce j que l'avenir est incertain. Poussée par la. nécessité, l'armée allemande a foulé le sol de notre pays en ennemi, mais i dans le cours de la guerre, les Flamands, ; malgré les duretés que celile-ci impose aux habitants du territoire occupé, ont reconnu que ce n'est pas l'empire allemand qui est leur vrai ennemi, mais bien le gouvernement belge. Malgré les difficiles circonstances dans ' lesquelles se trouve la puissance occupante, . l'administration allemande a réalisé une j grande partie des vœux des Flamands dans le domaine de la langue, des écoles et. de ï'ad- ' ministration. Le gouvernement belge par con- ; tre, n'a jamais opposé aux vœux des Fia- j mands qu'un orgueilleux « non ». Nous sa- ; fons maintenant par des prisonniers fia- j mands qu'il poursuit encore nos frères môme i lorsqu'ils ne demandent pas autre chose que d'être commandés dans leur langue lorsqu'ils vont au combat et à la mort. Nous savons donc tous qu'un gouvernement belge qui serait replacé dans son ancienne situation, même si autour de la table de la conférence de la paix, il faisait à notre protecteur allemand des ponts TPor de balles nromesses pour les Flamands, ne nous apporterait à nous autres T^amands, que la haine belge, la dérision française pour notre culture, la tutelle an- . glaise pour notre vie publie et le capital amé- ; ricain .avec des créanciers américains pour . notre économie. . j Le manifeste termine en demandant la constitution d'une « Flandre libre et indépen- 1 dante » et adresse en ce sens un appel au « peuple frère » — ç^est-a dire au peuple aile j mand ' J La propagande activiste dans les camps allemands i Une note officieuse belge prétend qu' « il 1 ressort de déclarations de soldats belges | qui ont résidé comme prisonniers de guer- i re au camp de Goettingen que, dans ce camp, se fait depuis 1917 une propagande activiste très intense ». Le camp de Goettingen a été fortement travaillé par le professeur Staenge et il continue à recevoir de fréquentes visites de membres du soi-disant « Conseil des Flandres ». Le mouvement aktiviste désavoué en plein Reichstag Enr épondant au discours de M. von Kuhlmann, le .député socialiste allemand Haase a fait remarquer que les annexionnistes veulent à tout, prix la côte de Flandres et que tous les prétextes invoqués par le gouvernement de Berlin pour se mêler des affaire sbelges son; mensongers : La déclaration sur le conseil national des Flandres, a dit Haase, est une manœuvre. TOUT CE MOUVEMENT FLAMAND EST UNE ESCROQUERIE. TOUS LES HONNETES GENS DE BELGIQUE N'ONT QUE MEPRIS POUR LE CONSEIL DES FLANDRES. Des Flamands, dont le pays fut envahi en 1914. le jugent de même lorsqu'ils parlent de légitime défense contre l'Allemagne.Ces (paroles ont provoqué un vif tumulte. Aveux d'un ministre du Conseil des Flandres Au cours d'une assemblée d' « aktivis-tes » dits radicaux, qui s'intitulent « parti jeune flamand », tenue à Bruxelles le 4 mai 1918, M. A. Brys, chargé du pouvoir, c'est-à-dire ministre du pseudo « Conseil de Flandre », s'est exprimé ainsi : « Que les « jeunes flamands » s'appuient sur le peuple dont ils sont certains qu'il les aidera ; qu'ils s'appuient sur les Germains qui, à l'Est, ont. déjà donné des preuves de leurs résolutions de libérer les peuples asservis et leur ont reconnu le droit de lihre disposition d'eux-mêmes Que les Flamands ne doutent pas un instant que l'Allemagne, les armes à la main, les secondera en cas de besoin afin de les sauver, comme elle le fit et le fait encore dans les Etats frontières de Russie. « A cela, naturellement, s'ajoute une alliance économique avec l'Allemagne ; il va de soi que, si l'Allemagne laisse couler pour nous le sang de ses fils, elle doit aussi en retirer des avantages. » Mission flamande officielle en Suisse Nous apprenons que M. Van Cauioe-laerl, accompagné de M. Heym 'n iront prochainement en Suisse, chargé ofjiciel-lement par le Gouvernement d'étudier les solutions données en Hélvétîe aux problèmes lingusitiques. Félicitons-nous de cette initiative qui prouve que le minsitre qui Va prise est désireux de se documenter et n'est pas adversaire de s'inspirer des meilleurs exemples.IMais pourquoi MM. van Cnvwelaert. et Heurnan sont-ils pas accompagnés dans leur misison par un représentant du mouvement wallon ? Chronique du Fronl Les Marraines. — Les concerts au front. — Les journaux de tranchées. — Le colonel Chaltin. En celte pérodie qui, par une .regrettable coïncidence lait conqoader la restriction des congés avec la chaude tendresse' d'une température déiieieuse mais cruelle aux c-spoirs derus, le front est plus que jamais le pays où fleurit la marraine. Qui n'a pas ia sienne, sinon les siennes • Chaque jour, le l'acteur aux pieds légers imbu de l'importance que lui confère la détention des confidences cahetées, apporte aux kakis royalement sevrés une débauche de billets multicolores. Les « sans-lettrés » se font de jour en jour plus rares. 'La délicate et touchante générosité féminine se multiple, et on lui doit des soirs moins tristes, des heures plus courtes et une ardeur au travail souvent joyeusement décuplée. Le wallon cultive avec enthousiasme l'idylle française, de 'Paris à ton ciel, ù .Méditerranée I Le flamand se complaît au perfectionnement des langues étrangères en transmettant vers les cités lointaines de l'Ecosse, de la fraternelle Amérique et même d'ailleurs, des missives dont [la sentimentalité n'est évidemment pas ex-ue. Il y a la marraine de guerre et celle qui la sera encore après, la marraine-correspondante dont on ne demande que les spirituelles éptlres aux sujets choisis, la marraine aux paquets et celle qui incline au flirt. Parfois les trois qualités se rencontrent en une seule personne, mais: c'est la dernière surtout qui peut revendiquer la fierté de contribuer le plus à la bonne conservation d'un salutaire moral. On lui dédie des messages attendris, de pathétiques confidences, et, durant l'insomnie des nuits trop lourdes des évocations riches en regrets... CBNSURiE i(par l'Auteur) Il est réconfortant de voir, à la veille d'événements guerriers que l'on devina importants, le courage qui anime le soldat belge. J'ai vu {j'ajoute modestement que j'en étais) deux mille hommes environ, se masser sans merci durant toute une après-midi sous la toile cuisante d'une tente exposée à la flambante gloire du soleil, suer et ruisseler avec constance pour écouter un concert symphonique dirigé par. le sergent De Thoran qui abandonna l'habit des soirées de la Monnaie pour l'uniforme mais garda la baguette de chef d'orchestre. Il a droit à notre gratitude, Pendant Itroisi \jours, lau; Théâtre de la Reine un public renouvelé savoura le charme ancien et délicat des phrases de 1' « Iphigénie » de Gluck, la musique descriptive et vivante de V. d'Indy la finesse heureuse des chansons ëco'5sài»es~'aÇ"Paia-dhite et la merveiléuse beauté des poèmes de Grieg, le u Matin », la « Mort d'Aas » et | al vibrante et colrée « Danse d'Anitra », ! — 2.000x3=6.000 hommes. Ce concert fui i donné en d'autres endroits encore ce qu ! multiplie le nombre de 6.000 auditeurs pai 3 ou 4. CLe sergent De Thoran a eu très chaud mais il a fait du beau et bon tra vail. (Pendant les loisirs et avec la permissiœ des artilleries bavaroises et autres, l'herbt tendre et la première ombre fuselée des ar bres inciten à un doux repos. Les journée; accablantes n'exigent plus la lecture d'ur article de M. F. Neuray pour succomber c un profond sommeil, ^'ailleurs, on peu vaincre l'indolence par de plus intéressan santés lectures. Les journaux de tranchéi (dont certains édités à Paris) et les revue; du front sont nombreux suffisamment. Oi reçoit même urne nouvelle publication don la "paternité est due au pur poète qu'es Louis Boumaî. Souhaitons qu'elle ait li chance de vivre et d'ignorer l'amaigrisse ment anémique d'autres périodiques-soldat; qui s'étiolent insensiblement. Est-ce indif férence des lecteurs ? Je ne le pense pas mais il eslfc difficile de subsister en ce; ' temps de ivie chère et on a déjà maintes foi; constaté que si la bienfaisance divine ... s'étend sur toute la nature sa générosité s'arrête avec évidence à la lit téra ture. Cetet année est une belle année. Avant li grand retour auquel on pense beaucoup, i y a déjà, parmi nous, le retour des Héros Notre grand général (Léman ia quitté l£ geôle ennemie. Les soldats viennent de sou ligner aussi avec bonheur dans les feuille, j l'annonce du retour, du colonel Chaltin. I Encore un beau soldat que ce wallon tra i pu, au teint vif, au geste alerte et fougueu: d'énergie ! Je le revois, lel qu'il m'apparu en août 191, arrivant de St-Nicolas-Wae: pour former le corps des volontaires con golais que son ardeur organisait, instrui sait, préparait àl a lutte en quelques jour: seulement. Par un matin clair, ses soldat s'alignèrent devant) la gare de la petiti ville et formèrent le carré, redressés sou: l'uniforlne de lignard, coiffés du calot su lequel, à la place du 'numéro régimentair scintillait l'étoile d'or du Congo. 'Le colonel leur remit le drapeau craval de bleii et leur promit l'imminente bataille — Je ne puis vous dire où nous allons mais où je dois vous conduire, le comba sera le plus dur ! le ne mentait pas. lUin cri immense s'éleva alors clamé Iran ■c-hemcnt trois fois : Vive le Roi ! Aucun cri, en dépit de tous les entliou siasmes que la guerre me révéla ne m'all si profondément au cœur, c'était comm 1' « Imperatur morituri te salulant ! » de gladiateurs promis à l'agonie guerrièret J'ai songé souvent à ce départ vers 1 mêlée de 'Namur. On sait quel y fut l'hé rolque sacrifice. De toute son àme, le colonel Chaltin s't lait offert au splcndide holocauste. Il nou revient vivant, comme le général Léman Ce n'est pas Jeur faute, et ils n'en son que plus grands. I.a Mort a de ces oubli — ou de ces respects. Théo Fleischman. LE MOUVEMENT WALLOî de la guerre Par la collection de VOphiiàii Wallonne lr'- ; innée ("comprenant les 8 uniques minière de La Wallonie, interrompue par ordre de 1 censure). 15 francs 2e au née 10 francs Patriotisme national L'Etat et la Nation iLa différence entre l'état et la nation étant lumineusement établie, nous devons admet-tire que la Belgique est un élat formé de deux races, de nationaiSté bien tranchée et qui se sont groupées' en une association- qui soit également avantageuse aux deux parties.Les multiples manifesta lions flamingantes et le mouvement de défense qu'elles provoquent la Wallonie, ne sont en somme que l'expression de nos deux sentiments nationaux, sentiments qui profondément ancrés dans nos cœurs, redoutent, à tort ou à raison, de se voir diminués. Combattre ces; sentiments, c'est provoquer un malaise, c'est créer une situation voisine de l'oppression. C'est uniquement par les avantages qu'il est à même d'assurer, que l'Etat doit s'attacher la fidélité de se concitoyens CENSURE Grâce à lui nous pourrions maintenir intacte notre originalité et nous nous, nous le voulons d'autant plus impérieusement, que cette originalité nous rattache et qu'à juste titre, nous sommes fiers de lui appartenir. C'est un fait sur lequel nous devons insister : Nous sommes, en effet, des Gaulois auJhentiques. Nos patois romands, comme en possède chaque province- française, en sont la preuve indéniable. S'ils se sont maintenus plus vivaces chez nous que dans le restant de la nation, c'est que la Wal-lanie se trouve depuis de longues années séparés de ses sœurs, les autres provinces françaises. Mais si le peuple reste fidèle à son. patois, il n'en admire pas moins la grande langue mondiale, le doux parler de i'Jl'q de France. Nous y perfectionner toujours davantage, c'est à côté d'un inappréciable bienfait, un devoir de notre1 patriotisme national. n'est pas sans nous faire craindre que le sentiment de nationalité, demeuré pourtant si vivace en nous, ne risque à la longue de s'affaiblir. Aussi, nous devons prendre à tâche de le réveiller, de l'exalter, de le rendre, si possible aussi puissant que chez no» frères français. Nous devons ressentir une légitimé fièilté eir noii'«v1isajnt que nous sommes du même sang que les héros de Verdun et qu nos affinités de race nous rattachent à la nation qui (fit 89, à la nation si intelligente et de civilisation si raffinée qu'est la France. De leur côté, nos frères français doivent nous connaître. Pour eux, hélasi ? les Belges ne sont-ils pas tous un peu des héros du « Mariage de Mlle Beulemans » au langage incorrect, à l'accent étranger ? J'en ai vu plus d'un s'étonner devant la prononciation si pure et si française de nos gosiers latins. Il nous appartient de faire cesser cette confusion, qu'actuellement les permissionnaires flamands contribuent à répandre, bien involontairement, il est vrai. Ne laissons échapper aucune occasion de manifester nos sentiments passionnément français et si devant nous, l'on prononce des paroles blessantes pour la France, comprenons que l'offense est pour nous, nous, les Français de Belgique, et crions notre indignation a ceux qui n'ont pas pour elle tous le respect et 'toute l'admiration qui lui sont dus. une Wallonie bilingue, flamandisée, qui permettra à noa sentiments nationaux de suivre leur libre cours et de créer entire lai Wallonie et la France des liens étroits de sentiments et d'intérêt ! Quant à nos associés flamands, maîtres chez eux, ils n'auront plus aucun sujet de récrimnation. Si alors, ils veulent à coup de lois, entraver l'extension du français et se confiner dans leur dialecte, libre à eux. Nous tenons, pourtant à exprimer notre confiance en leur bon sens et en leur intelligence, pour qu'ils ne rejettent pas de part pris, sous la fanatique poussée flamingante, toute culture française, la plus apte à hausser un peuple, dans les degrés de la civilisation. Henri Prijct. Les bourre urs de crâne La plus grand efaut.e politique commiso pendant la guerre a été de provoquer la re traite de M. le baron de Brocqueviille fr. 2. (D'une liste de souscriptions du XXe Siècle). La question flamande est à peine une ques tion nationale, c'est simplement une question régionale belge. (M. Struge, sénateur flamand). L'« Anthologie des Ecrivains Belges » (de Dumont-Vilden. N. D. L. R.), est un livre classique qu'aucun autre ne peut remplace] Le livre n'est pas pour petites filles. Discuter Constitution après quatre ans d( guerre, quand l'ennemi occupe sur notre ter ritoire c'est aussi bouffon que les disputes d< cochers dans Byzance investie, aussi tragi que aussi. (Nation Belge) « On lira avec intérêt un extrait d'une con férence ou M. le sénateur Halot, parlant na guère devant un auditoire suisse, démontrai qu'il n'y a pas a vrai dire 1)1] véritables diffé reNces de races entre les rriQmorcs ae la co^ nunauté belge liée par leur race. (XX* Siècle) Nos Flamands, qui se battent comme de: lions, se mettraient en révolte si l'on voulai diviser les régiments suivant les langues. (Echo Belge) i NOTRE SOUSCRIPTION L'A-ction Française a,recueilli un million La Victoire a obtenu près de 300.000 fr La Nation Belge marche sur 10.000 fr. Il faut que les Wallons assurent en quel ques mois vingt mille francs à l'O. W. pou: i qu'elle puisse paraître sur quatre pages. Mouvement flamand La Commission van der Essen M. le député van Cauwelaert vient, dans un article paru le 1G »juin, d'éclairer les lecteurs de Ons\ Vaderland, à la fois sur la portée qu'il attribuait à< la célèbre, bien que sans doute déjà défunte, commission des six, et sur ses rapports avec elle. M. van Cauwelaert, sans lui contester toute utilité, l'a toujours jugé insuffisante. Pour ce qui concerne les rapports qu'il avait avec elle « (il n'est) jamais, en aucune capacité, devenu membre de la commission, et ne fut même pas officiellement invité à une collaboration quelconque. et Les choses en sont restées à des pourparlers préliminaires sur la question de savoir si, le cas échéant, (il) serait disposé à exprimer son avis sur les propositions de la commission, et il entrai; dans l'intention de M. de Broqueville d'en demander autant à d'autres députés. « (U) n'a pas voulu repousser cet échange possible de vues. Nous n'avons pas à cacher notre' opinion, et cette opinion est d'autant plus simple qu'il faut que le temps des demi-mesures soit passé. Mais par prudence (il) a toujours insisté sur le fait qu'il ne souhaitait nullement prendre aucune responsabilité pour les travaux de la commission, ni être &ni quelque mesure que ce soit entravé par elle d-ans (son) activité flamande ». Voilà qui est parfait. On peut seulement regretter que l'honorable député, absorbé dans doute par ses multiples occupations, ait tardé plus d'un mois à mettre) les choses au point. Enfin, nous voilà tous d'accord : les commentaires dont j'avais cru, dajis me dernière chronique, entourer un communiqué soi-disant officiel, et nettement mensonger tombent par le fait même. Pablo. POLÉMIQUES Une lettre de M. Raymond Colleye à I" " .ndépendance Belge" Monsieur le directeur et cher confrère, Il est parfois arrivé à Y Indépendance Belge de contredire l'Opinion Wallonne. Elle le fit avec une confraternelle courtoisie à laquelle je me plais a rendre hommage. De même, YOpwion Wallonne n'est pas toujours d'accord avec certains principes du programme de l'Indépendance belge sur. ta question des langues; mais, dans nos discussions, jamais un de mes collaborateurs ou moi-même n'aurions publié sur un confrère estimé la centième partie des attaques injustifiées et venimeuses dont M. Vinicius Martial m'agonit dans son article intitulé : Propos de presse et paru dans votre numéro du 26 mai 1918. Je me souviens, en effet, de votre belle attitude au cours de la campagne haineuse menée par la presse officielle contre votre rédacteur Jean Bary, que nous fûmes seuls — vous et moi — à protéger contre la férocité d'une meute de partisans à qui la guerre n'avait rien appris. Je ne puis m'empêcher de rapprocher vos articles d'alors de celui que vous avez laissé passer dans votre édition du 26 mai. Dans cet article M. Vinitius Martial — qui dirige sur te front belge une publication officieuse — s'est permis sur VOpinion Wallonne et sur moi. qui en suis le directeur-rédacteur en chef, les plus malveillantes inexactitudes. Peu m'importe évidemment l'appréciation de M. Maerschalk, dit Vinitius Martial, sur mon attitude dans- le mouvement wallon. Ce n'est point à lui, mais à mes amis, militants de la cause du peuple wallon, de me juger. Aussi bien M. Vinitius Martial se « trompé » avec effronterie lorsqu'il prétend que VOpinion Wallonne est reniée par l'Assemblée wallonne. Cet organisme ne s'est plus réuni depuis la guerre, mais la plupart de ses membres approuvent le programme de l'Opinion Wallonne. M. Vinitius Martial se trompe encore quand il essaye de déduire du silence du comte Albert du Bois que cette personnalité du mouvement wallon n'est pas entièrement partisan-te de l'Opinion Wallonne. La collaboration de cet éminent écrivain que nous considérons comme/l'éveilleur de notre nationalité est entièrement. assurée à l'Opinion Wallonne depuis sa fondation. Cette collabora lion se manifeste régulièrement. Il suffit de parcourir notre collection. Pour ce qui concerne Jules Destrée il est exact qu'au lieu et place de l'ancien secrétaire de Y Assemblée Wallonne, notre journal se voit, obligé de défendre le programme que ce na.rlem en taire brillant, mais inconstant, délaissa dès avant le 4 aoïït 1914 pour d'autres manifestations oratoires ou intellectuelles. U Opinion Wallonne s'ennorgueillit de n'avoir i:as laissé mourir, pendant, cette effroyable guerre, la cause wallonne lâchée comme les autres partis politiques, par ceux qui s'en déclarèrent les chefs. L'avenir dire qui, de notre groupe fidèle à sa doctrine patriotique ou de ce bergers frivoles avait l'oreille et Te cœur du peuDÎe de Wallonie. M. Vinitius Martial, à l'appui de ses opinions — lesquelles ? — se vante d'avoir fait nleurer Destrée. Moi aussi. Mais oue M. Vinitius. tout Martial qu'il soit, sache qu'il est impossible de faire pleurer un parlementaire. fût-il même le sensible Jules Destrée, en lui parlant, dans un style adéquat à sa pénible prose. Il est donc probable que pour atteindre son but M. Vinitius Martial a mieux parlé qu'ii! n'a écrit dans l'Indépendance Bel-ge.Enfin M. Vinitius, de plus en plus Martial, prétend que Y Opinion Wallonne ment, ment à la manière boche ; c'est un argument élégant, mais guère de mise dans il'Indépendance mii est un journal de bon ton. Nos confrères directeurs de journaux belges en.France et en Holftnde, sont traités de même, par le virulen, Vinitius. Merci pour eux. Mais si l'Opinion Wallonne « ment à la manière boche » que fait donc la censure belge de Paris qui a pour mission de ne laisser publier que ce qui peut se dire ? N'est-ce pas plutôt le délicieux Martial qui i « pince le marbre » en écrivant que l'Opinion Wallonne est « reniée (encore !) par les militants français ? » Si votre collaborateur lit les journaux et. revues françaises il a dû se rendre compte de l'accueil fait par les écrivains 1 et hommes politiques de France à qui expose une des faces du programme international de l'Opinion Wallonne. Et s'il arrive à lire — et à comprendre — l'Opinion Wallonne, il a vu que mon journal s'honore des plus belles collaborations littéraires et politiques françaises. Je ne crois point, Monsieur le Directeur» qu'il soit nécessaire d'invoquer la loi pour* vous prier d'insérer cette lettre au lieu et

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Dit item is een uitgave in de reeks L'opinion wallonne: journal belge, indépendant behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Paris van 1916 tot 1919.

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