L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 15 Maart. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/ft8df6m55b/
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Année ~ e cenfsTlO Centimes} Limai 15 mars 1915 L'Union fait la Force. Journal auotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge est notre nom île Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : N.Z. VOORBURGWAL 334-240 Téléphone: 279V. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiei, Comité de Rédaction: ; Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. four les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone : 1773. Abonnement f En Hollande H. 1.50 par mois, payable pat- anticipation Etranger H. 2.00 tI „ La révélation d'une méthode Chaque fois que je regarde, en Hollande, les montres des librairies, je suis frappépar l'énorme quantité d'ouvrages relatifs à la guerre que nos eunemis jettent dans la circulation. Il y a certes une analogie entre le fait d'organiser des armées populeuses, pourvues d'armements compliqués et nombreux de concevoir aussi des plans de campagne d'envergure démesurée, et le fait d'inonder le monde entier de plaidoyers compacts en faveur de la cause germanique. Ce système des formations en masse est destiné à faire impression sur les cerveaux faibles qui se laissent intimider par la quantité des arguments plutôt que par leur qualité. _ N'est-ce pas Lebon qui, dans son traite fameux sur la Psychologie des foules, signalait que, pour entraîner le gros public avec soi, il ne fallait pas s'ingénier a développer des analyses subtiles, mais qu une suite' d'affirmations, énergiquement proférées et présentées en ordre croissant, avait infailliblement raison de cette intelligence amorphe et collective qu'est Intelligence des hommes ordinaires, peu habitues à penser par eux-mêmes, mais disposés à suivre, dans le domaine des convictions, un engouement identique à celui qui se manifeste dans la mode, par exemple? Eh bien, en Allemagne, il y a une armée de gazetiers, d'écrivains et de savants que le gouvernement a mobilisée au profit de sa politique, et qui envoie le feu nourri de ses batteries, continuellement, aveuglement, colossalement. Plus on ^ fait de bruit, plus on risque de se faire entendre \ plus on tape sur un clou, mieux on parvient à l'enfoncer. C'est cette constatation que j'ai retrouvés, combien finement et solidement développée, dam le très beau livre que M. Louis Dimier publie, à la nouvelle librairie nationale, sous le titre: ,,L'appel desântel-Jectuels allemands". Vous vous rappelez: cette grotesque circulaire, signée par quatre-vingt-treize intellectuels d'Outre-Rhin, et non des moindres. A coups de grosse caisse, cette fleur de la culture germanique proclame devant l'univers des badauds que l'Allemagne est innocente des crimes qu'on lui reproche. Ces hommes, que l'on croyait grands et qui s'étaient illustrés sans conteste, s'abaissent à ce vil battage de banquistes, en affirmant sur l'honneur, avec un trémolo dans la voix, que l'Allemagne a agi dans cette guerre, et agira jusqu'au bout, en peuple civilisé ! Coup de marteau: il n'est pas vrai que l'Allemagne ait provoqué cette guerre! Deuxième coup de marteau: il n'est pas vrai que nous ayons violé criminellement la neutralité de la Belgique! Troisième coup de marteau: il n'est pas vrai que nos soldats aient porté 'atteinte à la vie ou aux biens d'un seul citoyen belge sans^ y avoir été forcés par la dure nécessité d'une défense légitime! — Il y a comme cela six coups de marteau, les trois derniers étant: il n'est pas vrai que nos troupes aient brutalement détruit Louvain ; il n'est pas vrai que nous fassions la guerre au mépris du droit des gens ; il n'est pas vrai que la lutte contre ce qu'on appelle notre militarisme ne soit pas dirigée contre notre culture, comme le prétendent nos hypocrites ennemis ! M. Louis Dimier qualifie le contenu de ce court manifeste de ,,paroles inutiles". ,,Nous visons au vrai", remarque-t-il. ,,Le vrai s'obtient par la preuve. Un Français ou tout homme raisonnable dirait: ,,Je rendrai vain le mensonge de mon ennemi; je ferai que cette arme se brise entre ses mains, en démontrant qu'il a menti." L'Allemand dit: ,,Je e peux pas l'empêcher, je n'ai pas de preuves, mais je vais toujours crier." E.t il crie. Au lieu de s'adresser à la raison, les intellectuels allemands sont obligés de s'adresser à la passion. Et comment le font-ils: usent-ils de la modération qui s'accorde avec lç caractère de l'homme intelligent, édu-qué, poli? Respectent-ils les lecteurs qu'ils prétendent gagner à leur cause? Non, ils ont recours à cet argument de fortune qu'emploient les meetinguistes, en période électorale, lorsqu'ils ne savent plus ce qu'ils doivent invoquer pour emporter les. suffrages de leurs électeurs: ,,Vous qui nous connaissez, croyez-nous!" C'est vraiment solliciter la complicité de ceux auxquels ils s'adressent; croient-ils donc, ces intellectuels allemands e^ mal de logique, que les beaux cerveaux du monde civilisé vont se laisser entraîner à les suivre, uniquement par sympathie pour leurs person- ,,IIs se conduisent" dit M. Dimier ,,comme leurs soldats prisonniers qui, voulant se faire bien venir des nôtres, par lesquels ils étaient gardés, leur adressaient le grossier sourire qu'on devine, en les appelant: Gamerâdes..." Quand leur adversaire tire un coup de canon, les Allemands tâchent d'en tirer < deux; quand les alliés arrêtent les navires ! neutres qui portent de la contrebande, les Allemands décident de couler tous les na- ' 'Vires qu'ils rencontrent ; quand, un de leurs ' •nnemis écrit ou iitauefoue chose, les Aile- h mands s'efforcent d'écrire ou de dire cent fois plus, quelle que soit la qualité de ce qu'ils écrivent ou disent. Il faut impressionner par le poids. Il faut crier plus fort que l'adversaire. Aussi quel est le résultat atteint par ces virtuoses du tapage à grand orchestre? Ils étourdissent leur public et lui font oublier la saine compréhension de la réalité. M, Dimier, qui parle, avec un sens infiniment juste, des particularités de la guerre actuelle, n'oublie pas de remarquer qu'elle dépasse en intensité toutes les violations portées, lors des guerres précédentest par les belligérants, aux intérêts des particuliers; que jamais, dans l'histoire, 011 n'a vu pareille destruction systématique des vies et des biens des non-combattants. Le saccage, dit M. Dimier, e6t à la fois le moyen des Allemands et leur but. Nous avons déjà rencontré dans d'autres ouvrages récents, et notamment dans celui de M. Joseph Bédier, et dans celui de M. Waxwei-ler, la relation des preuves formelles des instructions données aux officiers allemands, . instructions prescrivant le massacre et la rapine Tous ces scandales monstrueux, on ne les connaît pas assez. ,,0n ne s'en rend pas compte chez les neutres", dit M. Dimier. ,,Entre l'immense clameur élevée par les victimes et les oreilles des nations étrangères, l'information allemande interpose sa diversion; il n'en parvient qu'un bruit affaibli. Si les neutres savaient, ce bruit submergerait le monde. Il roulerait au néant comme une vague furieuse tous les essais d'explications de l'Allemagne." Nous pouvons voir chaque jour, en effet, qu'on ne connaît pas toute la vérité et qu'il y a des malheureux — comment les appeler autrement ? — qui se laissent encore ; berner par les déclamations amphigouriques de l'Allemagne. Comment expliquer autrement cette aberration, que par l'impression, toute mécanique celle-là, et suggestionnante par la violence qu'elle emploie, qu'imposent, — comme 6'ils manœuvraient des obusiers de 42 centimètres, ou comme s'ils lançaient des colonnes d'infanterie en formation épaisse, -— les états-majors de scribes au service de cette doctrine qui proclame: ,,La force prime le droit?" La Belgique, qui a payé de son sang et de sa fortune la cause de la liberté des petites nations, saura, mieux que par des affirmations tonitruantes ou par des sophistiques spécieuses, faire valoir, lors de la réorganisation de l'Europe qui suivra cette lutte épique, les vivantes raisons de sa cause. Aujourd'hui, ceux-là qui nous ont odieusement attaqués, osent mettre en doute la parole d'honneur que donne la Belgique. Nous sommes certains, et le monde entier partage cette conviction avec nous, que lorsque le Roi Albert et son gouvernement affirment quelque chose sur l'honneur, c'est que cela est. Pourquoi? Parce qu'au rebours des quatre-vingt-treize intellectuels allemands, nous avons prouvé par nos actes ■ que, chez nous, l'honneur n'était pa6 un vain mot. Eugène Cox. Oommeni ils traitent les prisonniers. Monsieur le Rédacteur en chef de l'Echo Belge. Dans votre édition do ce jour, je relève votre article concernant la visite faite au ; camp de Senne, par les 1500 membres de la Jugendwehr de Bielefeld. Le fait de ces défilés 1 au pays de Senne, n'est guère nouveau et celui dont il est question n'est qu'une répétition de ceux auxquels j'ai dû assister. Comme prisonnier civil de Termonde, j'ai été interné pendant cinq mois au camp de Senne. En dehors des nombreuses visites de groupes de peu d'importance, dont nous étions gra- i tifiés, il n'était pas rare d'y voir des défilés d'écoles et de véritables cortèges de sociétés ] d'adultes pour le moins aussi importants que -celui dont parle votre article. Ces cortèges parcouraient les différents camps bannières dé- j ployées et leurs musiques tapageuses en tète, sous la conduite paternelle de Mr. le Général iu Kriegsgefangenelager en personne. J Pour la circonstance il f aillait que tout le i monde sorte, les prisonniers récalcitrants î étaient chassés des tentes à coups de crosse. ] De temps à autre le cortège, sur un signe du Général, s'arrêtait et, devant les groupes de prisonniers, celui-ci très entouré donnait/ des explications que nous ne parvenions pas à saisir, mais qui étaient accueillies par des hourras, des chants et des jets des casquettes ] multicolores en l'air. I»2s pauvres tirailleurs ï sénégalais, entortillés dans leurs eonvertures, 1 grelottants malgré tout, constituaient une véritable attraction. Les pauvres diables devaient ( se débarrasser de leurs couvertures. Alors avec leurs pantalons blancs crasseux et leurs 1 uniformes bariolés en lambeaux ils faisaient piètre figure: les terribles adversaires qu'ils furent. Etait-ce le récit de leurs prétendues ' atrocitéà ou leur drôle de mine déconfite, qui faisait qu'on les huait sans fin. Je ne sais? c Quant à nous, les civils, nous n'avions rien à ) envier aux fils d'Afrique. A la vue de nos pauvres têtes à moitié rasées que nous étions forcés d'escliiber, le rires et les moqueries par- ^ baient en ouragan. Je tiens à dire en passant qu'il n'était pas rare de voir dos groupes le femmes dans ces cortèges de fauves à la < iurée. Et quoiqu'il pourrait leur en déplaire f i l'heure actuelle, ce n'étaient pas ces dames s jui criaient, chantaient ejb riaient de moins bon c :oeur. Vous admettrez avec moi, Monsieur le Rédacteur en Chef, que les visites au Camp le Senne se sont déjà sensiblement civilisées lepuis lors. £ Agréez, je vous prie, l'hommage de mes sen- c .ïmftnV resnâctiifiiv-i' i En Belgique. A Anvers, La semaine dernière, vers 7|- heures du matin, les habitants de la rue St. Wille-brord furent réveillés par une terrible détonation.Celle-ci provenait de la maison portant le no. 27, habitée par la famille de M. Van Hore, plafonneur. Le fils, âgé de 25 ans, essayait de décharger un obus lorsqu'une explosion formidable se produisit et l'imprudent fut affreusement mutilé. Les dégâts sont peu importants. A DinanL Voilà quelques précisions sur le sac de la ville. Sur une distance de deux kilomètres, soit place St. Paul, rue Grande, place du Palais de Justice, Grand'Place, rue Adolphe 3ax, place Plattenier et jusqu'à la place de Leffe, il n'y a qu'une seule maison intacte. l'Hôtel de familles. Du côté de la gare, il reste à peine quelques maisons. L'Hôtel des Postes, le collège :îe Belle-Vue, le Château de Bon-Secours, ['Institut hydrothérapique ont disparu. Environ 800 habitants ont été tués, ilouze cent quarante-six maisons sont brûlées. El en reste une cinquantaine. Le sac de Disant, c'est assurément le triomphe de la Kultur ! * * * Il y a en ville cinq cents soldats environ jui surveillent jalousement les ruines. * * * Le pont a été reconstruit. Les Allemands l'ont appelé le pont d eSaxe. * * * B3aucoup d'habitants ont disparu et ceux qui n'ont pas quitté sont dans la plus noire nisère. Heureusement, le Comité américain dimente ces malheureux. A Charleroi. Fin février,-à la suite d'une convention faite avec les puissances européennes, a eu lieuj à l'hôpital de Cbarleroi, le départ de 145 soldats invalides, Français, Turcos et un Belge. Soixante-six automobiles ont transporté i ces malheureux à la gare; les uns avaient une jambe de bois, les autres avaient deux jambes postiches; il y avait deux aveugles, et le plus à plaindre, un soldat du 148e de ligne, avait les deux jambes et un bras coupés. Partout sur leur passage une foule j énorme s'était massée; on agitait les mouchoirs et plusieurs cris affectueux re- | tentirent. A Nivelles. A Nivelles. Un de nos lecteurs nous communique quelques détails rétrospectifs sur l'arrivée ies Allemands à Nivelles. Ils y fi.t arrivés iu commencement de septembre et pendant quatre jours ç'a été défilé ininterrompu d'infanterie, de cavalerie, d'artillerie, de génie, ie matériel de guerre, de sections de ponts, le pontons montés sur des chariots, de grosses pièces de siège traînées par des loco-notives routières. Ils n'ont rien incendié à Nivelles, mais la Drasserie de M. De Broun-Delcourt et la naison de M. Trigalet ont été fort mal irrangées par les troupes qui y avaient logé eurs chevaux, de même que le couvent du Sacré-Coeur où les soldats ont souillé les its des pensionnaires après s'y être couchés. L'état-major a couché chez M. de La lieux, bourgmestre, qui a été pris en otage >endant plusieurs jours, avec M. l'abbé Bel faire et M. Ghislain, conseiller provin-ïial.Après le passage des troupe.s , il n'est •esté à Nivelles que les troupes nécessaires >our garder la ville et les ponts. Des blessés allemands ont été laissés à 'hôpital où ils reçurent des soins. La surveillance est très stricte à Nivelles, lies gardes d'étape exigent des passeports, nême quand les gens de Nivelles se rendent l Baulers, alors que les maisons des deux ocalités se touchent. A ©fïâtelet. A Châtelet. Des affiches viennent d'être apposées jrévenant les habitants qu'ils ont à en-royer leurs enfants à l'école (loi du 19 nai 1914). Les parents qui n'enverraient pas leurs nfants à l'école et les laisseraient courir la ue seront punis. * * * La commune annonce qu'elle va payer les )ons de caisse de cinq francs qu'elle a émis. Les détenteurs de bons pourront échanger ceux-ci contre des obligations de cent rancs, au taux de 5 %. Cete mesure a été unanimement approuvée.* * * O11 a arrêté dimanche deux ' individus, [eux beaux-frères qui fabriquaient de la ausse monnaie. Deux de leurs acolytes ont parvenus à se soustraire aux recherches le la police. * * * Des habitants de Chatelineau se sent .perçus que le pain ne contenait pas les j quantités de céréales^ annoncées par les j iaulansTÊra Une fîncmêtâ est o^yerte/ A m E*asrs Wallon. A Eghezée, les hommes des localités environnantes, âgés de 18 à 30 ans, sont obligés d'aller signer tous les jours une feuille de présence. * * * Les vivres ont une tendance à hausser de prix à H-uy. C'est ainsi que les pommes de terre sont à 22 francs, alors qu'on les avait payées 18 et 20 francs jusqu'à présent. 11 semble que la raison de cette hausse est que le Luxembourg n'exporte plus de pommes de terre à destination de nos provinces wallonnes. • Era €2 a ara £s I ra e ; Un Zeppelin se dirigeant vers l'Ouest a survolé Peer, hier. Dans plusieurs communes, les provisions de pommes de terre ont été réquisitionnées. Les paysans ont été menacés de fortes amendes au cas où ils tâcheraient de soustraire des provisions à ces réquisitions. Les ventes seront organisées par les autorités communales respectives. * * * On nous demande si nous avons reçu une réponse de M. Verateylen, le député qui ouvre ses salons aux Allemands et illumine en leur honneur. Nous n'avons rien reçu jusqu'ici et c'est d'autant plus étonnant que son beau-frère M. du ïour a trouvé le moyen de nous faire tenir une lettre et que, de Turnhout, nous avons reçu un torchon ,,De Kempenaar" que nous avons réservé à la seule destination qui lui convenait. * * * Nous lisons dans le ,,Telegraaf" : A Caiinjpt'hout, sur une propriété de M. Ba-reel, les Allemands ont construit une tour d'observation qui a environ 70 mètres de hauteur. Ils auraient l'eaitention d'en construire encore une autre, du liant de laquelle ils pourraient observer l'Escaut. La ligne de chemin de fer d'Anvers à Hamont a été rétablie. Le service sur -cette ligne sera repris sous peu, mais seulement un train par jour y roulera. Oatis les IPSêarEcires. A Tamise, lé pont sur l'Escaut a été provisoirement réparé par les Allemands. On traverse également le fleuve en barquette. Un fil posé sur le pont par le génie belge n'a pu être découvert par nos ennemis. C'est en vain que ceux-ci ont offert une récompense à différentes personnes à l'effet de recevoir des indications à ce sujet. Les habitants qui désirent obtenir un passierschein doivent se rendre à Saint Nicolas. * * * Une compagnie de landsturm wurtem-bergeoise est cantonnée à Maldegbem. Une centaine de marins réparent le )}Stroobru(/", pont jeté sur le canal. On fait dans la commune d'importantes réquisitions. a * • A l'arrivée des Allemands, bon nombre d'habitants d'Oudenbourg (près d'Ostende) se sont réfugiés en France. Le couvent des Soeurs de Notre-Dame a été pillé. Le reste du village est intact. *• * * Le chanoine De Brouwer, doyen d'Ypres, vient d'être nommé vicaire-général pour la partie non occupée du territoire belge. Cette mesure était nécessaire, tous rapports étant coupés entre cette région et les évêchés de Bruges et de Tournai dont elle dépend. A Leuze. Le mercredi 27 janvier, à 9 heures du matin, M. Marcel Dopchies, secrétaire communal de la ville de Leuze, venait informer à son domicile, M. Guidon, curé de Leuze, que les autorités allemandes avaient signifié au bourgmestre que la journée du 27 janvier, à raison de la fête de l'Empereur d'Allemagne, devait être un jour férié pour les écoles et qu'il avait à faire sonner les cloches de 10 à 11J4 heures; qu'en conséquence, il le priait, de la part du bourgmestre, de faire sonner les cloches de l'église à l'heure dite. Le curé répondit au secrétaire: „Si les cloches appartenaient à la ville, la ville ferait ce qu'elle voudrait, mais comme elles appartiennent à l'église, elles ne sonneront pas." Sur le champ, il se rendit chez le sonneur de cloches pour prendre possession des clefs de l'église et du clocher. Informé de sa réponse, M. le bourgmestre le fit mander et lui dit qu'il ne s'agissait pas d'une demande, mais d'un ordre donné par ies autorités allemandes, et qu'il d3vait s'y soumettre comme à une réquisition. Le curé répondit que cet ordre était pour lui de nulle valeur, parce qu'il froissait profondément ses sentiments patriotiques sans intétesser le moins du.monde le bien général. Qu'au surplus, il n'était, pas pjss ble que les cloches de l'église qui n'avaient pas sonné le 15 de ce mois pour le Roi bien-aimé, sonnassent le 27 janvier pour l'emp:revr l'Allemagne. Le loirgm.oire lui déclara alors qu'il f'-a't froissé comme lui dans ses sentiments patriotiques, mais que, dans l'intérêt de la , île, il ferait crocheter les portes de l'église et sonner les ebehes ma1 gré lui. M. Guidon rappela le conflit qui eut lieu un jour à Kertam entre le bourgmestre et le curé .à raison des cloches^ et la sentence qui intervint. Il dit en outre que, s'il faisai-sonner les cloches malgré lui, il lui en ren drait raison après la guerre. Sur ce, le bourgmestre proposa de se rendre à la com-mandanture. Présenté au commandant de la place comme chef religieux de la villo, de qui dépendait la sonnerie des cloches, le curé déclara que l'ordre du bourgmestre blessait profondément sa dignité patriotique et qu'en conséquence il ne s'y soumetttrait pas. Le commandant de la place demanda pourquoi. „Vous considérez comme un devoir de célébrer la fête de votre empereur, c'est votre droit, répondit le curé. Mais il n'est pas en votre pouvoir de nous contraindre à nous associer à vos fêtes. Quant à moi, je me refuse formellement .à toute coopération, même indirecte, car il m'est impossible de ne pas voir en votre empereur l'ennemi et le bourreau de notre pays." M. le commandant invoqua qu'on le faisait à Courtrai. Le curé répondit : „C'est possible, mais si à Courtrai on a peur, moi, grâce à Dieu, je n'ai pas peur." Il recourut alors à un argument „ad ho-minem" et dit: „M. le commandant, si les armées d'Angleterre occupaient votre pays et le foulaient aux pieds, comme vous oej cupez et foulez le nôtre: si elles vous obligeaient à fêter avec elles le Roi Georges et à sonner en son honneur, le feriez-vous ?" Le commandant ne répondit pas, mais sentant sans doute ce qu'un pareil ordre avait de cruel, il offrit d'envoyer des soldats pour sonner les cloches. „Enfoncez les portes, dit le curé, car on ne parviendra à sonner que de cette façon". Le commandant fit observer qu'il ne pouvait plus prendre avis de ses chefs, qu'A était trop tard, et le bourgmestre intervint alors pour déclarer au commandant qu'il ne devait pas enfoncer les portes, parce que lui les ferait ouvrir. Le curé avertit encore le bourgmestre qu'il lui ferait rendre compte plus tard de cette usurpation de pouvoirs et, le quittant, il lui déclara formellement qu'on ne sonnerait pas les cloches. Sur-le-champ,- il grimpa au clocher pour faire déguerpir les cinq sonneurs réquisitionnés par la ville, qui y étaient montés. Dès qu'ils furent sortis, il en verroullait les portes et s'y enfermait jusqu'à 10 heures du matin, afin qu'on ne put sonner les cloches qu'en recourant à la violence." Ajoutons que le vaillant curé eut finalement le bon bout: on ne remua pas les cloches pour l'anniversaire du kaiser à Leuze.'... Vive Leuze! A Deynze» Le ,,XXe Siècle" a reçu une longue correspondance de Deynze. Des otages ont été demandés ici par les Allemands le 14 octobre, lui écrit-on. Le bourgmestre, le secrétaire communal, le commissaire de police se sont offerts spontanément. A part cela, les rapports entre la municipalité et les. autorités allemandes sont d'une froide correction.Jusqu'ici ancun impôt de guerre n'a été exigé, mais des réquisitions de tous genres ont été faites et ce pour des sommes assez importantes. Le montant global peut être évalué à 200,000 francs. Dans le but de pouvoir payer ces réquisitions, la ville a dû créer déjà pour 130,000 francs de bons de caisse et a dû contracter un emprunt de 15,000 francs. Journellement la ville doit fournir pour environ 1,500 francs de vivres aux lazarets allemands qui sont remplis de blessés et de malades. On y soigne des soldats atteints de typhus et de dyssenterie. 11 y a déjà eu plus de 70 décès. Mais l'état sanitaire de la population civile est relativement bon. Les fabriques, les ateliers et les maisons de commerce chôment-. Le nombre des ouvriers sans travail est élevé. Le bureau de bienfaisance fonctionne régulièrement et dispose de ressources suffisantes pour aider les ,,pauvres". Quant aux chômeurs involontaires, ils sont soutenus par un comité spécial formé en dehors de, tout esprit de parti et qui a déjà distribué pour 20,000 francs de pain, de pommes de terre, de soupe, etc. Plus de 200 ménages participent à ces distributions. Le ravitaillement se fait encore assez régulièrement ,mais le beurre, les oeufs et le lard deviennent chers. L'éclairage public au gaz est assuré normalement, mais les personnes non reliées à la canalisation sont fort gênées par suite de l'absence totale de pétrole. Aucune école n'est ouverte. Les locaux ïcolaires, occupés successivement par les troupes belges et par les envahisseurs allemands, sont d'ailleurs très endommagés. Plusieurs proclamations allemandes ont été affichées au sujet do la remise des armes, au sujet des réquisitions, au sujet de la circulation, Dtc. 11 en est une notamment, où le bourgmestre, M. E. Galens, sur l'ordre des autorités allemandes, annonce à la population de Deynze qu'un habitant de Grammen a tenté d'em-pOisonner un soldat allemand isolé (!!!) et que, pour le punir, sa.maison avait été incendiée. Le général allemand avait daigné consentir i épargner les autres maisons de la commune parce que.la population de Grammen, dans son însenible, avait témoigné de sentiments pacifiques à l'égard des troupes allemandes ( ! !). * * * Voici d'autre part la copie textuelle l'une affiche signée par le commandant allemand de Deynze. Elle peut prendre place dans la collection des proclamations allemandes du il est surtout question de ,,la répression la plus sévère selon les lois de la guerre", de I;sera fusillé selon le droit de guerre" ou de ,,sora puni de la peine de mort" Lisez plutôt: Il a été constaté que derrière le front des ar-nées allemandes se tiennent encore de nom-weux soldats français, belges et anglais — isolés, blessés ou fuyards — qui grâce à l'aide fournie par la populaition ont réussi jusqu'à présent à se cacher. Toutes les susdites personnes qu'on découvrira en costume civil sur le théâtre de la guerre du derrière le front des troupes allemandes se- traitées selon les lois de la guerre. Les bourgmestres et toutes les administrations civiles qui reçoivent connaissance du séjour d'une de ces personnes militaires derrière les troupes allemandes, sont tenus de l'arrêter sur le champ et de la livrer à l'autorité militai- De même, à chacun qui reçoit connaissance du séjour d'une personne militaire survisée (sic), incombe le devoir d'en aviser l'autorité militaire. S'il manque à ce devoir, il s'expose aux mesures les plus sévères. Quiconque en omettant d'en donner connaissance, en fournissant des vêtements civils, ^ du logement, de l'entretien, des soins ou de l'argent, ou de toaite autre manière, aura contribué à cacher le séjour des militaires survisés (resic) derrière nos troupes, se rend coupable de favoriser la trahison de guerre et s'expose à la répression la plus sévère selon l'es lois de la guerre. Toute personne qui, munie bncore d'armes, sera découverte derrière les troupes allemandes et ne se rend pas immédiatement à la première sommation, sera fusillée selon le droit de guerre. Toute personne qui-sur le théâtre de la guerre ou sur le territoire occupé par les troupes allemandes, dévalise les morts ou les blessés, qui commet des actes de trahison ou des actes repréhensiblies_ envers des troupes allemandes^ et leurs adjoints, ou à l'égard d'une autorité allemande établie, sera punie de la peine de mort. "Le Commandant. — — Prisonniers français et geôliers allemands Sur nos prisonniers en Allemagne, dit un article du ,,XXe Siècle" nous ne possédons que deux renseignements bien certains: c'est qu ils ont faim et que, malgré cela, ils 11e perdent 211 la confiance, ni la belle humeur. Que leur nourritture soit tout à fait' insuf-lisante, la chose n'est malheureusement pas douteuse. Dans toutes leurs lettres, ils réclament à manger. Et ce n'est point seulement pour varier leur ordinaire, car voici qu'ils demandent du pain grillé, des biscottes, du biscuit de soldat, et que des boulangers ingénieux inventent le pain de prisonnier. Leur confiance n'est pas seulement un acte de foi - elle est basée sur des informations très sures et très précises qui circulent à travers les camps malgré l'étroite surveillance des geôliers. Pour recevoir et faire passer des nouvelles, nos prisonniers escomptent — toujours avec succès — la lourdeur d'esprit et I outrecuidante suffisance de ceux qui sont chargés de lire la correspondance... .. J'en pourrais citer quelques exemples personnels très curieux. Fin décembre, un jeune lyonnais m'adressait de ia-bas, la carte postale la plus inoffensi.ve — du moins en apparance —. Je compris sans peine ce qu il. attendait de moi. Ma réponse fut une lettre d'une trentaine de lignes d'une impeccable calligraphie et innocente comme une épitre de Carmélite. Mais j'ai une nombreuse famille et j'éprouvais le besoin de donner des nouvelles de tous ses membres à mon petit Lyonnais. La réplique m'arrivait l'autre jour, mais sous une forme beaucoup plus compliquée et avec une audacieuse précision. II m'a fallu le concours de trois amis avisés pour déchiffrer le missive. La supercherie était d ailleui s en partie si visible, que mon correspondant avait prévu le cas où elle serait découverte, et déguisé son écriture et pris un faux nom. Les Boches n'y ont vu que du bleu. Et cela m'a - rapplé les anecdotes que Paul Déroulède aimait tant à raconter sur sa captivité en Allemagne et qu'il a consignées, pour la plupart, dans ses „Nouilles feuilles de route." Le jeune officier des zouaves était interné à Broslau où il avait pour gardien le général von der Linden. Celui-ci se targuait d'une parfaite connaissance du ,,parler français" et des finesses^ de notre langue. Déroulède l'avait indisposé par une controverse sur le bombardement de Strasbourg où il avait indirectement comparé le Roi de Prusse au roi des vandales. Mais la discussion avait été si courtoise dans la forme, de la part de notre héros, que î'oificicr allemand avait dû refréner sa colère. II se rabattit sur la correspondance de son contradicteur. Chacune des phrases en était passée au crible, non de la justice, mais de la colère. 11 interprêtait à offense tout ce qu'il ne comprenait pas. De son côté. Déroulède prenait un malicieux plaisir à l'exciter par la tournure de ses lettres. Rien 11'exaspérait le général et ne l'intrignait autant que les locutions proverbiales auxquelles se heurtaient ses lectures.„Le style, c'est l'homme". Que signifie? interrogeait soupeonneusement l'allemand casqué. Et Déroulède de s'étonner que M. le Gouverneur ne connut pas mieux Buffon, qui avait pourtant écrit l'histoire de tous les animaux. Coût: 03ux jours de séquestration. Dans une autre lettre, ce lambeau de proverbe: ,,Oignez vilain...", avec trois points de suspension, lui attire un flot de questions, une tempête de reproches et 48 autres heures de plus de cellule. Un matin, communication est faite au rapport d'une décision prévenant les officiers internés que ceux d'entre eux qui désiraient changer de garnison de captivité n'avaient qu'à adresser une demande à la Komman-dantur. Là-dessus, déluge de placets et fureur du général, aussi surpris qu'irrité de ce débordement de sympathies à rebours. Au rapport suivant, nouvelle décision qui prévient les officiers qu'il ne sera donné suite à aucune demande. En racontant cette virevolte à son frère, Paul Déroulède terminait son récit par cette traduction libre de l'incident: ,,Vous voulez tous quitter Breslau, nous a dit notre excellent général ;c'èst bien entendu, c'est bien convenu? Toucliez-là, vous n'aurez pas ma fille." Le général n'avait pas mieux lu Molière que Buffon; il fit mander Déroulède dans son cabinet. Celui-ci l'y trouva marchant à grands pas ;il tenait la fameuse lettre à la main : ,,Monsieur, dit-il sévèrement, quand est-ce que j'ai parlé de ma fille au rapport? " Un rire fou s'empara du jeune officier; il riait encore en montant l'escalier qui conduisait à la cellule où il devait passer quatre-nouve^ux jours.

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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