L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 03 April. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 23 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/9z90864818/
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ter* mmee « céHistro centimes) San-sedi 3 avril 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. •Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédactioiR N.Z. VOORBUHGWAL 234-240 Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbiei, Comité de Rédaction: : Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBUHGWAL 234-240. Téléphone: 177S. Abonnement / En Hollande H. I.SO par mois, payable^pap anticipation j Etranger fl. 2.00 „ „ Les décorés allemands L'exemple de deux savante français qui ont demandé et obtenu leur radiation comme membres de l'académie de Berlin sera 6uivi, je pense, par tous les Belges et leurs alliés. La Belgique compte un très grand nombre de décorés allemands. Les expositions de Liège, de Bruxelles et de Gand les ont multipliés comme des champignons. L'Aigle Rouge, la Couronne de Prusse, 6ans "parler des ordres multiples dont dispose la moindre principauté de Thuringe ou de Saxe, étaient devenus très communs chez nous. Je puis ajouter que ces décorations teutonnes étaient très recherchées; n'est-ce pas une preuve que les Belges n'étaient pas si fransquillons, comme Jo prétendent aujourd'hui les docteurs es pangermanisme? Un jour, c'était lors de la dernière visite de Guillaume à Bruxelles, en 1910, j'ai vu pleurer de joie un vieux général belge qui avait reçu une plaque de l'aigle rouge. Il y attachait une plus grande importance qu'à la Lésion d'Honneur, au Lion Néerlandais ou à F ordre'du Bain. Faut-il s'étonner de cette faiblesse lorsque je revois le courbettes devant le kaiser triomphant qui venait contempler ses faux Rubens à l'exposition qu'avait organisée l'excellent baron Descamps? La germanophilie avait pénétré dans les couches sociales belges : la haute^ aristocratie, la haute finance, la grande industrie, le haut commerce, le monde politique, scientifique,- vo.ire artistique et littéraire. Tel poète d'expression française se faisant le héhaut du poys de Krupp et de von Bern-hardi, tel artiste, consacré à Paris, était membre de l'académie de Munich ou de Berlin. Combien de peintres on de statuaires belges arrivés ne sont pas décorés de l'ordre bavarois de Saint Michel ? _ Nos braves populations accueillaient sans la moindre défiance les mangeurs de choucroute. Notre démocratie ne jurait qu£ par Marx, Lasalle, Engels, Bebel et autres faux dieux, papes et antipapes d'outre-Rhin. La bourgeoisie donnait la préférence aux chauffeurs et aux volets allemand, aux gouvernantes et . aux bonnes du "o^.ys de Gretchen. On ne voulait plus que du Tietz et du Esders. Inutile de dire que les bières allemandes étaient le nectar des Belges qui ne buvaient plus que des demis. Je n'exagère pas en prétendant que la Belgique devait entrei fatalement, et plus prochainement que l'on ne croyait, dans l'empire allemanc grâce à l'infiltration et à l'absorption len tes mais sûres que les clairvoyants perce vaient du côté de l'Est. La brusquerie germanique a tout gâté l'impatience est un bien vilain défaut en politique. Dix ans plus tard l'Allemagne pouvait prétendre au but qu'elle poursuivait en secret, c'est-à-dire à l'annexion de ' la Belgique, suivie de celle d -- Pays-Bas, qu'elle avait travaillée ave-c la même ténacité dont elle a fait preuve en Belgique! Les militaristes prussiens, commandés par le fameux kronprinz dont on ne parle plus, ont voulu aller trop vite en besogne. Grâces leur soient rendues. La Belgique, cette riche proie, leur échappera. La /copulation considérera toujours les Allemands :om-ine l'ennemi héréditaire, Comme le voisin que l'on évite soigneusement, tout en se mettant en garde. Les idéologues, qui comptaient cueillir le fruit mûr, auront poussé à jamais la Belgique du côté de l'Angleterre et de la France. Il ne p*ut donc plus exister des relations amicales et économiques avec l'Allemagne qui a trahi sa voisine dont elle avait coas-6uré solennellement l'existence et l'indépendance. Aussi longtemps que ïa caste militaire prussienne y fera la pluie et le beau temps, l'Allemagne devra être boycottée par tous les peuples. Car elle constituera toujours un danger menaçant pour leur existence et surtout pour la paix entre les nations. Rendez donc les yards, messieurs les décorés d'ordres allemands, messieurs les membres des académies ou des sociétés savantes, artistiques ou littéraires d'outre-Rhin, en attendant que nos académies et sociétés belges biffent les noms teutons de la liste de leurs membres. Rien ne sert de mau-dir les Boches entre deux tasses de thé ou devant un bock bien tiré? il faut que l'action confirme la parole. La haine platonique n'est qu'un geste qui fait hausser les énaules. Ces temps exigent de la fierté. En rendant tardivement, mais par trop tard, ces parchemins et ces croix, nos compatriotes, surtout ©eux qui sont restés en Belgique, ne seront plus tentés de les exhiber à la pass zentrale pour se concilier les bonnes grâces d'un caporal distributeur des passeports tant convoités. Oui, mesdames et messieurs, j'ai assiste à ces platitudes au bureau des passeports de Bruxelles. Léonce du Castillon. AVI S. Nous serions reconnaissants à nos abonnés qui reçoivent leur journal par la poste et dont l'abonnement expira le 1 avril, de bien vouloir nous envoyer un mandat-poste de fl. 1.50 en mentionnant sur le mandat poste: Renouvellement d'abonnement. Pour la fête du Roi. Le Printemps rouge s'annonce. Partout le fracas des armes se fait plus âpre, plus décisif. C'est le glas que sonneront les cloches de, Pâques.... Pâques sanglantes — monstrueuses Pâques. Mais il faut que le Destin s'accomplisse. A quoi servirait d*ailleurs de chanter, à ceux qui luttent dans les tranchées, des motifs de paix? Les alliés répondront aux sages paroles que Maeterlinck met dans la bouche de son Marco dans ,,Monna Vanna" : — Vous faites la guerre au printemps... quand la terre est si belle et aime tant les hommes! par des assauts furieux contre les tranchées allemandes, et sans doute nos ennemis, si Parsifal en j^rsonne venait leur réciter l'harmonieuse extase du ,,Charfr cita g zauber", se contenteraient-ils de hausser les épaules et de lancer quelques Jfë, en guise de ,,pédale"... ,,Alea jacta est — " Il y a mieux à faire d'ailleurs, en ce moment, que de la littérature ou de la musique. Il faut contribuer, dans la mesure de nos forces, au triomphe final de la Cause du bon droit. C'est pourquoi nous voulons apporter notre humble contribution à l'effort commun, en offrant à l'occasion de son anniversaire, une auto-ambulance à notre vaillant et bien-aimê Souverain. Nous ne faisons qu'un avec nos lecteurs, aussi faisons-nous un nouvel et vibrant appel à tous ceux-ci, poitr qu'ils nous aident à atteindre le but humanitaire que nous nous sommes jrroposés. Certes, les temps sont durs et chacun devra faire un léger sacrifice. Mais ce sacrifice même, n' a jouter a-t-il pas au geste de nos lecteurs cette émouvante et profende sincérité, sans quoi la charité n'est trop souvent qu'une vaine parade, un ,,bluff" éhonté Montant des listes précéd 1489.55 frs. •f 778.59 fl. J. D. W.y Zandvoort 5.00 frs. Pour que Dieu protège mon frère 2.50 fl. Pour tous nos petits sèldsits... 2.00 frs. L. de B., STuis. Pour que Dieu protège mes chers neveux et fasse retrouver Robert 20.00 ,, Pour la fête de notre Roi bien aimé! Jeanne Thielcn, de Liège 3.00 ,, Petit groupe de personnel de bureau de la Société Minerva ' Motors d'Anvers, réfugié à Amsterdam ■ 50.00 ,, L. Dermont 20.00 ,, Pour l<i libération de notre chère Belgique. Vive notre Roi et nos soldats 2.50 fl. Vive notre brave Roi et sa noble compagne, J. Vanden-bcrgh, chef de station, de Turnhout, en exil à Baerle Nassau, 2.00 frs. Vive la Belgique et ses vaillants défenseurs! Reine Vanden- bergh, de Turnhout' 2.00 ,, Pour que notre exil prenne bientôt fin. Mme J. Van- denbergh, de Turnhout 2.00 ,, Florent Clerbaut ...* 1.00 fl. Théo Vermeire 1.00 ,, Vn exilé 1.00 ,, Dans l'espoir que bientôt notre carillon jouira la ,,Brabançonne" en l'honneur de notre héroïque Roi et de nos braves. J/. Malinoises et un MaZinois à Domburg ... J. 125 ,, De la ixirt de ,,Gloria" 2.00 frs. M. Van den Kerclchove 10.00 ,, Pour notre Roi et nos braves soldats (anonyme) 5.00 ,, E. L. , A « 5.00 fl. Pour que le Roi soit bientôt entouré de ' sc-s enfants et pour la. libération de notre Patrie, Tité Beuger ......... 2.50 ,, M.y Rotterdam 0.50 frs. Vente de timbres 0.25 fl* Pour l'auto des soldats blessés. Une famille française ...... 2.50 „ M elle Geneviève Lagasse de Locht, Vucht 5.00 ,, M. Louis van der Swaelmen, La Haye 20.00 frs. Témoignage d'admiration pour nos vaillantes armées et leur, chef intrépide 5.00 ,, De la part des familles belges à Weert (Limb. H oïl.), collecte faite par Mme Ch. Ver-straeten, de Liège, et Mme P cet ers-Delw aide, de Re-chainf lesquelles nous remercions tout particulièrement de leur dévouement. Mme Ch. Verstraeten, Liège 20:00 frs. Mme Peeters-Delwaide, W eert 20.00 ,, M, Roothans, Brce 20.00',, M. et Mme Hermans, W eert 20.00 ,, Mme Vve Van Eetvelde, Weert 20.00 ,„ M. Gustave N ayant, Liège ... 20.00 ,,, Mme L. van Rceth, Anvers ... 20.00 ,, M. et Mme Janscns Wadeleux, Weert 20.00 ,, Un Belge, Brce 20.00 „ M. 11. et S. V erkissCn, Mae- seyck . • 20.00 ,, M. et Mme Vrancken, Weert 20.00 ,, M. et Mme Jansens Hofmàns, Weert 20.00 ,, M elle T. Janscns, Brée 2.00 „ Mme Van Oot, Anvers ........ 2.00 ,, En Belgique. Un groupe d'étudiants internés à Amersfoort 2.321 fl ;+. 1.00 frs Anonyme, Baerle Duc 5.00 ,, M clic Marthe Weyns, réfugiée à Amersfoort, pour le bonheur de notre grand Roi 10.00 ,, M. Soenen-Bonte 5.00 ,, M. J. Van Reeth 1.00 „ En souvenir de mon ami V. tombé au champ d'honneur à l'Tser 1ÏÏ0 fl: Les amis de la Fraternelle Belge de Tilbourg, lr verse- • ment 10.00 fl. Quelques amis Disonnais 2.50 ,, Pour la fête de S. M. le Roi des Belges, Banque Belge pour Vétranger, agence de Rotterdam 100.00 frs M. P .Emsens-Wouw 100.00 „ M. R. Leemans-Wouw 20.00 ,, M. Louis Weyermann, Haar- lem 5.00 ,, Pour la guerison de Madeleine 20.00 ,, Vive le Roi! Une famille liégeoise 20.00 „ Discrétion .4. F. Merci 5.00 ,, De l'exil vers la Patrie! Vive le Roi! Une abonnée belge 1.00 fl. M elle Henriette Dewind 5.00 ,, Pour notre Roi bien aimé, Simone Gaétan 10.00 frs Alfred, Robert, Christian .... 10.00 ,, Fcrtiand cle Jong, 9e de ligne 10.00 f, Pour le bonheur du Roi Albert et de la Famille Royale. , Denis-Jeanne 20.00 ,, Germaine pour l'entière guêri-son des blessures de son cher neveu, le petit sous-lieutenant Boby 5.00 ,, Pour nos blessés 2.50 fl. J. K. T 2.50 „ Cette obole de trois enfants, Pour adoucir les maux sanglants, vient de Bon* Lctje et Bientjc Vester, admiratrices du Roi Albert 3.00 ,, Deux Liégeois, M. et Mme Lanière, actuellement à Ilar-dermijk, d'esprit et de coeur avec notre brci/ve armée belge qui, bientôt, participera énergiquement à la délivrance de la Patrie 10.00 ,, Pour que mes fils me reviennent en bonne santé 2.00 ,, Vive la Belgique, C. R., Rot- ■ ter dam 5.00 ,, De la part de M. Gerstel, de Fernand, de grand' maman, d'Henriette et de Julien à notre pauvre Roi bien aimé 3.00 ,, Seigneur, protégez mon vaillant Roi et sa brave armée 1.00 ,, Four le retour de mon cher papa, Andrée 1.00 ,, Belgische vluchteïingen, Veen-huizen. 7, door Ilenri Du- masy verzameld 10.50 ,, Vive le Roi! C. PirotUn 1.50 „ ; ——-j' — A Bruxelles. Le sport ne perd jamais ses droits, mêm< en temps de guerre. Et c'est bien l'ui des meilleurs passe-temps auxquels puis sent se complaire nos jeunes gens, en quête d< distractions. Celle-ci est saine et utile Georges Carpentier a fait plus qu'on ne s< l'imagine généralement pour le relèvemen de l'athlétisme en France. Et c'est aujour d'hui seulement qu'on èn voit les merveil leux effets. A Bruxelles donc, tous les dimanches, on lieu des matches de football au profit généralement, d'oeuvres de bienfaisance. Oi voit figurer fréquemment au programme L Daring III, le C. Anderlecht, l'Uccle-Sport l'Union St. Gilloise, le Racing C. B. etli C. S. Schaerbeek. Au parc Josaphat, des réunions de cours» à pied ont eu lieu, auxquelles prenaien part Vignol, Tlioen, Dardenne, etc. Mais la course de 8 heures, à l'américai ne, ne s'est pas courue au jour indique au Vélodrome d'hiver. Elle a été remplacée par des matchei poursuite, notamment. D'autre part, un groupe important d< joueurs de balle, après entente avec quelque! secrétaires, ont décidé d'organiser plusieuri luttes dès que les premiers beaux jour; rendront de nouveau possible le populairi jeu de la „pe.tite reine blanche". Ces lutte auront probablement le Ballodrome de 1 place de la Chapelle pour théâtre. * * * L'association mutuelle belge industriell 'et commerciale contre les risques de guerr s'est fondée à Bruxelles, sous la présidenc de M. Omer Le Preux et la vice-présidenc •le MM. Michel Levie et E. de Brabander Le but de la société est: „d'indeinnise ses membres, dans la mesure des fond disponibles, de tout ou partie des perte résultant pour eux d'incendie ou de des truction par faits de guerre, révolution oi émeute, conséquence directe de la guerre à l'exclusion de tout autre risque; et, an té rieurement à la liquida%m des indemnité, que payeraient les pouvoirs publics, de leu l'aire, dans la même mesure, une avance ; concurrence de 70 p. c. au maximum di montant des sinistres". Peuvent faire partie de la Société : 1° les in-. dustriels, agriculteurs et négociants (pro-. priétaires, locataires, créanciers hypothécaires, usufruitiers, en général toutes personnes titulaires dlun droit réel) pour leurs usines, fermes, bâtiments, mobiliers, matériels et magasins situés en Belgique, à la condition que l'ensemble des risques assurés par un ou plusieurs intéressés à la conservation d'un même immeuble représente, apontenant. et contenu, urre valeur d'au moins 200,000 francs, si cet immeuble est situé dans l'agglomération bruxelloise; 2° Tous propriétaires et locataires d'immeubles situés en Belgique, même non affectés à un usage industriel, agricole ou commercial, ainsi que les titulaires de droits réels, sur ces immeubles eux-mêmes ou le mobilier y contenu, mais sous la condition , ci-dessus. L'adhérent s'engage: 1° A paj^er une cotisation dont le mon tant est fixé par le conseil d'administration par application du tarif établi à l'article 5. Le paiement de l/20e de cette cotisation est exigible lors de l'admission. Le restant doit être payé à l'ouverture de la liquidation sur appel des fonds fait par décision du conseil d'administration. Pour garantir ce dernier paiement, l'assuré fournira telles cautions que le conseil d'administration, sur avis du comité perma-, nent, jugerait nécessaires. 2o A subroger l'association dans ses droits à celles des indemnités qui pourraient lui être accordées par les pouvoirs publics, du chef des objets assurés à concurrence de ce qu'elle aurait payé elle-même et à,lui donner pouvoir d'exercer tous les droits qui lui compéteraient du même chet, sauf compte à rendre. » • • Les soldats allemands fréquentent avec assiduité les grands cafés comme les petits estaminets. Dans ceux-ci, où l'on est vite connu de la clientèle, nos ennemis, seuls entre dix, ne font jamais les fanfarons. Ils sont calmes et font tous leurs efforts pour être polis. Or, un soldat s'était fait bien voir d'une brave bônne cabaretière des environs de la place de la Chapelle. Et un jour, il arriva tout souriant. — Ma bonne dame, expliqua-t-il, avec un accent inénarrable, je pars. Je pars et je suis content de partir. Léger émoi de la cabaretière qui voit, avec une petite pointe de dépit, la quitter un de ses clients, — après tout brave homme bien qu'ennemi. Et l'autre de rire et de se frappei les cuisses ! — J'étais bien à Bruxelles, poursuivit-il. Mais je vais être beaucoup mieux. Le commandant nous a • annoncé que nous allions partir pour le nord de la France, dans ur beau pays où l'on dégustait jusqu'à plus soif un vin délicieux. Ach! Frankreich Frankreich, répétait-il," et sa langue claquail à son palais, dans la pensée des bouteilles pansues qu'il allait vider avec les camarades, en chantant. — Vous allez en France, s'enquit la cabaretière. Kt dans quel endroit allez-vous comme ça: — A Dixmude, répondit l'autre, sans sourciller.A Dixmude? Faut-il qu'il soit bête, se ' dit la baesine. Ou peut-être ne sait-il pas: L Nous allons bien voir s'il se moque de moi, Et tout de suite elle lui posa de multiples * questions auxquelles l'Allemand répondit * avec candeur. | — Ah! vous allez en'France, à Dixmude. . Mais savez-vous où est Dixmude? Evidemment, le compatriote des 93 intellectuels l'ignorait. On alla chercher une carte du théâtre k de la guerre et 'lorsqu'il eut bien repéré ' la position de Dixmude, la baesine éclata: 1 — Mais c'est en Belgique, malheureux. * C'est à l'Yser. ' A l'Yser? A l'Yser? Il n'en revenait * pas. Ce n'était pas vrai, n'est-ce pas? La femme se moquait. Pâle, défait, il saisit la 5 carte sur laquelle on lui indiqua cette J fois où coulait l'Yser. D'un bond, il sauta sur la porte, criant, vociférant et comme fou. L'idée de l'Yser 1 semblait lui avoir fait perdre ses facultés mentales. Bientôt, il arrivait à la caserne } tout en sueur, et demandait à parler au major. Introduit dans le bureau de : son supérieur, il se mit à pleurer 5 se jeta à genoux, suppliant: „Pas à l'Yser 3 pas à l'Yser!" 5 Le major croyait avoir affaire à un dément î Sommé de s'expliquer, le soldat reprit son 3 empire sur lui-même et déclara tout de gc 1 qu'on l'avait trompé, que Dixmude n'était pas en France, mais près de l'Yser. Tête du* major, qui lui demande d'où i] tient ce renseignement. Le soldat avoue qu'oE lai a fait voir sur une carte l'endroil précis où se trouvait Dixmude. — On? Qui ça, iit le major. L'homme ne broncha pas, mais, pressé de de questions, il dénonça la cabaretière. Deux heures plus tard, la malheureuse était arrêtée et jetée en prison d'où elle ne sortit qu'après 8 jours de détention. Toute ses explications étaient demeurées sans effet A Anvers, Les cafés, hôtels, restaurants, etc... ne reçoivent do pain que pour le personnel qu'ils emploient. Qui désire diner au restaurant doit donc apporter son pain. Ceci résulte do l'affiche que l'échevin Cools a fait apposer sur les m un de la ville, au nom du comité de l'arrondisse-mont d'Anvers, dont il est président. C'esl Mr. T. O. Connett qui a contresigné ces affiches pour compte do la Commission for relief in Belgium. « * * Do, quels moyen® dispose lo comité de secours ? Au début, les secours se bornaient à des sommes accordées1 chaque mois par les différentes communes. La ville d'Anvers, qui a su pourvoir jusqu'ici à l'entretien des nécessiteux par des secours accordés par son administration, assistée de charitables bourgeois, n'a pas encore dû reedrurir aux fonds du Comité national. Les faubourgs et les communes de la banlieue ont également profité de cet état de choses. Outro le capital de 430,000 francs, mis à la disposition du comité de la ville par le comité national, la province d'Anvers a souscrit de son budget 500,000 francs, grâce à l'intervention du député permanent Montens. Le Comité national a procuré des secours suffisants, en compensation notamment de la solde militaire duo par le gouvernement. La province d'Anvers, de son côté, a distribué pour 300,000 francs do vêtements. Les secours aux familles des officiers, sous-officiers et gendarmes a été fourni par un comité présidé par Mmo la baronne Van de Werve et de Schildc. Quand aux secours aux médecins et pharmaciens de campagne, qui ont eu tant à souffrir do la guerre, ainsi qu'aux artistes peintres, sculpteurs, nnisiciens, artistes lyriques et dramatiques, dont la situation est précaire depuis quelques mois, ils ont été fournis par les soins du comité national. En ce qui concerne les sans-abris, il existe un département qui s'occupe de trouver des logements à ceux-ci ; un autre département se charge de tout ce qui se rapporto aux églises démolies, un troisième des dentellières ; celui-ci a rendu déjà de grands services, principalement dans la région de Turnhout. A IL qmvain M. L.-H. Grondijs, ancien professeur à l'Institut technique de Dordrecht, a réuni eu quelques pages saisissantes et poignantes, que publie la librairie Berger-Le vxault, les souvenirs qu'il a rassemblés de ses excursions à travers la Belgique après l'invasion allemande. Tout est à lire et à retenir, dans ces récits rédigés par un témoin impartial. Le . <sac de Lcuvain, entre autres, est une mai tresse page, une page d'horreur, hélas ! Qu'on en juge par" cette simple anecdote détachée : Dans une rue près du marché aux Légumes, je vois des1-soldats tirer dans une maison en feu. Veulent-ils empêcher quelqu'un de sortir du brasier? Je passje devant une boutique dont la porte a été enfoncée. Un soldat qui est posté devant la maison nie tire par le bras et me montre quelque chose dans le fond. C'est le cadavre du boutiquier en vêtement de nuit, avec un petit trou noir au front. Je lui demande:* — C'est vous qui avez tué cet homme ' — Ncn, mais j'étais avec ceux qui l'ont tué. Nous apprendrons à ces cochons de chiens (Schweinehunden) à tirer sur des soldats allemands. — Comment savez-vous que c'est celui-là qui a tiré sur vous? L'homme riposte par une autre question : — Comment voulez-vous que nous fassions, dans la nuit obscure, de longues recherches?"Dans cette courte réplique est comprise la logique entière des représailles des militaires contre les civils. a. CS a si «S. On a volé 36 balles de coton au préjudice de la firme De Porre, de Gentbrugge. Le butin vaut un gros millier de francs. On croit qu'il existe une bande supérieurement organisée qui met à contribution les marchandises des fabriques et des entrepôts. L'individu qui s'étdt chargé d'escamotei les rouleaux de papier goudronnés à la gare de Gentbrugge a pu être pincé grâce à une visite domiciliaire opportune. Au Pays Wallon. A partir du 21 mars, les habitants de Namur n'ont plus droit qu'à une ration journalière do 185 grammes de farine, ce qui équivaut à peu près à 250 grammes de pain. Le baron von Hirschberg a, par proclamation, annoncé qu'il s'occuperait doré-r avant des affaires de la ville et de la province. * * * A St Adelin, près d'Olne-lez-Nessonvaux, lors du passage des troupes allemandes, celles-ci ont. chassé de leur maison l'instituteur, sa femme et ses pinq enfants. Lé père et 4 enfants ont été fusillés .en présence de la mère qui portait sur les bras son plus jeune bébé. Une des fillettes; âgée de 14 ans, qui n'avait été que blessée et avait eu la présence d'esprit de se laisser choir sur les cadavres de ses frères comme si elle était morte, a été recueillie et soignée par des Belges après le départ des troupes du kaiser. Elle a pu être arrachée à la mort. — car.^a blessure était gravé — et c'est elle qui a fait le tragique récit de cc nouveau crime à charge de la Kultur. *"* * Le marché do Binche a été un peu plus animé Ou y a constaté la présence de poulains, de deux ans. Certains furent pay^s de 1000 à 130C francs. Le commerce des porcs était en pleine , activité. Beaucoup d'Allemands étaient pré-• sents et surveillaient attentivement les transactions effectuées. * * * A quelques kilomètres de Xamur, un incendie s'est déclaré clans le bois de la Pairelle. incendie qui a pris tout de suite une grande extension. « » — Réponse américaine aux intellectuels Allemands La propagande allemande commence à exaspérer les Américains. Lo jjDeutscher Akademischer Bund" de Ne^v-York a. communiqué aux universitaires des Mats-Unis un appel des professeurs Rudolf Eucken et JSrhest Hackel d'Iéna, et sollicité leur approbation. Voici celle d'un homme universellement respecté, Américain de vieille roche, le doyen K Ewing Brandon, de l'Université de Miami en Ohio: on sera certainement frappo du senti-mont purement américain qui l'anime, du ton do légitime indignation qui la caractérise: Monsieur, J'ai l'honneur de vous accuser réception de votre lettre et de l'appel aux Universités d'Amérique signé par les professeurs Eucken ot Haeckel, qui s'y trouve inclus. Sans doute il est inutile de perdre son temps et son éner gie à faire une réponse à votre communication, car le parti do la guerre en Allemagne semblo décidé à continuor sa propagande subventionnée dans ce pays, malgré la situation intenable où il se trouve et malgré l'inutilité de ses efforts. N étaient deux choses, je passerais cette lettre sous silence. D'abord, je désire exprimer mes regrets que ceux qui sympathisent avec l'Allemagne dans co pays amoindrissent la dignité des deux professeurs illustres qui ont signé l'appel et qu'ils abaissent l'honneur des institutions au nom desquelles ils prétendent parler, on répandant u, pleines mains un document si violemment partial et qui montre tout- do suite qu'il est basé sur des témoignages unilatéraux. Aucun Américain instruit ne doute do l'honnêteté des, deux proiesseurs illustres, ni de leur capacité, à exercer un jugement sain dans les choses où toutes les données sont en leur possession; et c'est précisément par cette raison que les éducateurs, dans ce pays, regrettent que de pareils hommes se soient laissés amener, ou par les préjugés aveugles ou par quelque autre influence, à abaisser la, dignité do l'érudition à des accusations générales basées sur des faits 11 des affirmations que contredisent les faits connus. En Amérique, ijouk savons tous que pendant lo mois qui a précédé l'appel en question, la censure en Allemagne a été des plus strictes. Les distingués professeurs, par conséquent, n'avaient pas k leur disposition j lorsque cet appel a été composé, les faits et les documents qui étaient à la disposition du lecteur américain le plus humble. Je répété donc l'affirmation par laquelle j'ai commence ce paragraphe, à savoir qu'il est grandement oiommage que des hommes de ce caractère aient composé dans leur aveuglement un document ainsi injustifié.Mais on peut les excuser, à cause de leur iguorance de la situation, renfermés cbmme ils étaient par la ceinture de fer de la censure allemande. -^t.c'est d'autant plus dommage, que des Américains allemands ou les agents allemands dans ce pays, qui ont en effet l'occasion do connaître la situation par la publication des faits et des documents des trois côtés, n'aient pas eu suffisamment a coeur la bonne renommée de l'Allemagne et l'honneur de ses Universités pour s'abstenir de publier un document tellement injustifié, un document qui est fait pour faire rejaillir tant de discrédit sur les institutions dont il émane et sur ces signataires mal informés. Deuxièmement, je désire, en citoyen américain descendant des familles qui habitent l'Amérique depuis deux siècles et qui ont aidé à établir l'indépendance et à maintenir l'intégrité de cette République, protester contre la propagande allemande subventionnée qui est actuellement organisée dans ce pays ; contre les efforts que font actuellement dans le. congrès des pro-Allemands pour changer les lois établies depuis longtemps à l'égard de la neutralité; contre les associations éphémères comme la vôtre, qui cachent leur but sous des noms trompeurs et qui n'ont aucune autre raison d'être que celle de répandre des informations fausses et des arguments sans bases en ce qui concerne les causes et le développement de cette guerre enropéene actuelle contre l'Américain jjhypenated" (implanté, bâtard, superposé) qui amondrit la dignité, l'honneur et même la sécurité do notre République, et finalement contre la prétention allemande que le public américain qui lit ignore les vrais faits. Sauf pendant quelques jours au commencement do la guerre, des nouvelles télégraphiques sont arrivées d'Allemagne, aussi bien quo des autres pays so trouvant engagés dans cette lutte. Les principales routes postales sont ouvertes depuis longtemps à travers les pays neutres. Chaque petite nouvelle et chaque document que l'Allemagne désire donner-au monde arrive dans notre pays, et vous-même vous seriez obligé d'admettre que les journaux métropolitains, quelles que soient leurs sympathies, aient publié la présentation que donne l'Allemagne de la guerre. Les Américains no sont pas ignorants de la situation. Au contraire, co 6on£ les gens peut-être les mieux informés du monde entier et qui sont à même d'apprécier le mieux toutes les phases de cette controverse. Quand, des sociétés comme la vôtre organisent, forgent des arguments tout à fait in' Défendables, et quand ils prétendent los faire accepter par ce public bien informé, ces arguments écrits par des hommes qui ignorent tout, sauf ce que le Gouvernement allemand désirait mettre sous leurs yeux, c'est là une prétention arrogante et peu digne du mot Université. D'après l'en-tête de la prétendue ligue universitaire allemande, je conclus que colle-ci a une organisation insuffisante, et pas d'autro fonctionnaire quo le secrétaire exécutif. Je fais donc appel à vous, monsieur le secrétaire, si vous êtes citoyen américain, pour ne pas donner un démenti à votre propro intelligence et à l'intelligence de vos concitoyens, en distribuant des documents aussi injustifiés *t trompeurs que cette publication des professeurs Eucken et Haeckel Si vous êtes allemand et quo vous jouissiez de l'hospitalité de l'Amérique, je fais appel à vous pour respecter cette hospitalité, pour vous abstenir d'insulter • vos hôtes, en présupposant leur ignorance et en proclamant l'infaillibilité des jugements allemands, faits d'après des nouvelles censurées et finalement pour vous fier à une presse libre et non enchaînée d'un paj* libre pour informer notre peuple sur les causes- et les progrès de cette guerre. £ignetf Brandon,

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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