L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1915, 26 Mei. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 23 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/125q815m1n/
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jife Année Mâ.~2lS S cents (1Ô Centimes) JVlërcredi 26 mai 1915 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal Quotidien du matin paraissant à. Amsterdam Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées nu bureau de rédaction : N.Z. VOORBURGWAL 234-240 Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herbict, ïomité de Rédaction: . Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: 1N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone: 1775. Abonnement I En Hollande fl. (.50 pap mois, payable par anticipation J Etranger fl. 2.00 ,, ,, Le cas de la,,Lusitania'' La „Lusit3uia'', l'uii des plus grands I fteamers de la marine marchande anglaise, I a été coulée, on le sait, par un sous-marin I allemand, sang le moindre avertissement | préalable. Il en est résulté la perte d'environ quinze cents vies humaines. Beaucoup I de femmes, beaucoup d'enfants figurent rarffli 10S malheureuses victimes. Le inonde eltier a frémi d'horreur. Quelques journaux allemands ont exprimé leur pitié pour les morts. Tous ont énergiquement soutenu nue cet acte était parfaitement légitime. H est de principe reconnu en droit inter-raiional, qu'on ne peut procéder à la destruction d'un navire privé ennemi qu'après avoir mis en sûreté les personnes ! qui se trouvent à bord. Cette, règle est absolue. On objecte en vain que les sous-rparins | sont dans l'impossibilité absolue de mettre en sûreté la vie des personnes qui se tiouvent à bord des navires privés qu'ils ]Mursuivenfc. Cela est incontestable, sauf ciana des cas exceptionnels par exemple lorsqu'il s'agit d'un très petit navire I n'ayant que quelques hommes à bord. [ Qu'en résulte-t-il ? Qu'il n'est pas légitime | de se servir de sous-marins pour procéder à I la destruction d'un navire privé ennemi, I sauf ces même^ cas exceptionnels. La con-I clusion s'impose. L'emploi de sous-marins à I cette destination est absolument incompa-' I tible avec les lois de la guerre maritime. Le principe que nous venons d'indiquer I est consacré par des usages internationaux I très anciens. Il a été formellement proclamé I par l'Institut de droit international lors de I la session d'Oxford en 1913 dans l'article 106 de son Manuel des lois de la guerre I maritime, adopté à l'unanimité de ses mem-I bres sauf une abstention italienne. Il n'a ■i été combattu par personne. Le gouvernement allemand prétend se m défendre en observant qu'il a averti les [ intéressés de ses intentions par la voie de la I presse. Comme s'il suffisait, en supposant que cet avertissement ait été connu de tous I Jes passagers, d'avertir d'avance que l'on va violer le droit international pour se dégager de la responsabilité de cette violation.Pour se justifier, le gouvernement alle-, mand invoque un autre prétexte. L'Angleterre, en essayant d'affamer toute la popu-I lation du grand empire allemand, lui ferait | une guerre infâme, contraire à toutes les 1 lois de l'humanité, à tous les usages de la H guerre. Mais n'est-il pas admis qu'un belli-I gérant a le droit de réduire, par la famine, ■ une ville assiégée à la reddition? L'Alle-I magne n'a-t-elle pas affamé la grande ville I de Paris et ses millions d'habitants pendant I des mois? Pourquoi ce qiii est permis vis-à-I vis d'une grande ville serait-il interdit vis-à-vis d'un pays, -lorsqu'il s'agit de le ' I forcer à demander la paix ou, eu d'autres I I termes, à S9 rendre? Au surplus l'Angleterre n'a jamais eu recours pour atteindre , son but aux procédés sauvages et barbares I de l'Allemagne. Elle ne s'est pas servie, de sa nombreuse flottille de sous-marins pour | attaquer les navires piivés. Pas un seul navire privé ennemi ou neutre n'a été colilé par elle. Aucune personnè ! neutre n'a été sacrifiée par elle dans la I guerre qu'elle a faite au commerce maritime allemand. Les procédés sauvages de l'Allemagne no j:>euvent donc se défendre quand même on admettrait que le meurtre de personnes neutres puisse | jamais se justifier comme représailles à raison des actes illicites commis par un belligérant contre l'autre. L'Allemagne a compris la faiblesse de bette défense. Elle a allégué que la ,,Lusi-I tarda" aurait été armée de deux grands I canons. Cette allégation s'est heurtée contre une dénégation for melle et est dénuée de toute preuve. En présence de cette déné-i gation nette, on ne peut certainement pas I conclure d'un article de revue, dans lequel il aurait été question d'un projet de ce f genre, que ce projet a été réalisé. Elle a allégué enfin que la ,,Luaitania" transportait non seulement des passagers mais de la contrebande de guerre. Nous no I voyons pas que cette allégation ait été for-I tellement contredite jusqu'ici. Mais peut-I être la raison en est-elle que l'on ne sou-f tient pas même en "avoir la preuve. Dans tcua les cas cela ne justifierait aucunement f Ja destruction immédiate du navire et la royade froidement accomplie de quinze ! cents êtres humains, parmi lesquels beau- , | ccup appartenaient à des nations neutres, sans qu'on ait fait le moindre effort pour en sauver un seul. Il n'est pas fait excep-[ tion, pour ce cas, à la règle générale d'après laquelle, avant de détruire un navire privé cennemi,. l'on doit mettre en sûtreté toutes le9 personnes qui se trouvent à bord. Reste l'argument suprême de la nécessité de guerre qui* d'après la dernière doctrine allemande, permettrait de violer toutes les lois et doctrines humaines. L'Allemagne défendrait son existence que l'on veut annihiler. Cette dangereuse doctrine n'a grâce a Pieu été reconnue jusqu'ici d'une manière générale ni dans les usages internationaux, ni dans les Conventions de La Haye. Mais est-il au moins vrai que la Triple Entente combatte pour annihiler l'Allemagne?. Le kaiser Ta dit, le parti militariste l'avait affirmé, tout un peuple ( en proie aux plus étranges illusions semible l'avoir cru, alors que par une étrange contradiction ses savants et ses généraux ont affirmé, et avant et pendant la guerre, qu'elle combattait pour faire pénétrer dans les autres pays européens un genre de Kul-tur auquel ceux-ci répugnent, et pour s'assurer à cet effet une espèce d'hégémonie sur eux. On s'est déjà servi du reste de cet argument de nécessité pour essayer de justifier la violation de la neutralité de la Belgique. En dehors de quelques esprits exaltés I personne ne l'a admis dans les autres pays neutres. Que fera l'Angleterre? Si elle admet la théorie de la nécessité, si elle l'applique à titre de représailles, ce qui serait au moins une circonstance atténuante, elle pourrait recourir, pour protéger contre une destruction brutale par les sous-marins allemands sa marine marchande, ses marins, ses nationaux, les neutres mêmes, à un procédé analogue à celui dont l'Allemagne s'est servie dès 1870, et qu'elle a remplacé en Belgique par une procédure plus brutale encore. Ce procédé le voici. Les autorités militaires allemandes ayant constaté de fréquentes destructions de lignes de chemin de fer dans les régions françaises occupées par les forces allemandes, ce qui avait pour résultat de mettre en danger l'existence des soldats transportés par la voie ferrée, décidèrent à Wissem-bourg, à Reims, etc., peur protéger leurs transports de troupes et de munitions, de faire monter des habitants de la contrée sur toutes les locomotives se dirigeant vers l'intérieur du pays, ,,afin que les habitants apprennent que leurs propres concitoyens seront victimes des dégâts commis sur les chemins de fer '. Ce procédé a été approuvé par presque tous lés auteurs allemands. Blumtschli seul a fait exception, croyons-nous.Que dirait l'Allemagne, si l'Angleterre pour protéger ses navires 4e commerce, ses marins, ses nationaux en général, et même les neutres, non contre une agression légitime après tout comme acte de guerre, mais contre une agression contraire au droit des gens, embarquait de force sur ses paquebots et navires de commerce des notables Allemands résidant sur son territoire? Il ne s'agirait pas, pour elle, de protéger des soldats toujours exposés aux périls de la guerre, mais des civils, des femmes, des enfants, des neutres même. L'Angleterre n'aurait-elle pas à avancer et bien plus que l'Allemagne l'excuse de la nécessité si elle agissait ainsi? Ne pourrait-elle lui dire ,,Parère legem quam ipse fecisti". ,,Subissez la loi qui est votre propre oeuvre!" Poser la question c'est la résoudre. Est-ce à dire que nous lui conseillerions do s'engager dans cette voie? Nous nous bornons à signaler le danger. Mais cette mesure ne serait certes pas plus dure et plus cruelle que le meurtre prémédité d'une foule de personnes parfaitement inoffensives, parmi lesquelles nombre de femmes et d'enfants, sous prétexte de nécessités militaires. X, mm I « i— Les libéraux allemands aspirent à la paix On écrit de Berne au ,,Temps" : Une haute personnalité allemande qui a résidé dans l'empire depuis le commencement de la guerre a déclaré à son passage ici qu'une modification très apparente^ s'est produite ces derniers temj^s dans les milieux libéraux allemands au sujet do la guerre. Ces milieux libéraux qui corresjxmdent au monde delà haute finance, de la grande industrie et du commerce, estimeraient que la partie est compromise pour l'empire e|. qu'il est désirable de liquider cette situation, étant donné que la guerre ne peut se prolonger eaus dommages immenses poUr l'Allemagne. Ce qui serait décisif, aux yeux de cette partie de l'opinion allemande, c'est que si la guerre dure longtemps, toutes les conquêtes réalisées à l'intérieur par le ..mittelstand" (classe moyenne) depuis l'ère Caprivi seront compromises, sinon anéanties, et que le parti. agrairieii retrouvera dans les conseils du gouvernement la place prépondérante ou mieux l'hégémonie qu'il avait gardée jusqu'à la chute du prince de Bismarck. Ce serait dès lors un retour au protectionnisme, un resserrement de l'activité nationale dans le sens du développement de la vie agricole au détriment de la vie industrielle et du commerce d'exportation, en un mot la substitution d'une politique spécifiquement prussienne et. liyperagra-rienne à la politique mondiale prêchée jusqu'à ce jour par Guillaume II. Les agrariens, en effet, n'auraient pas de peine à démontrer que si l'Allemagne succombe, c'est parce qu'elle est devenue vulnérable par suite de son évolution qui a rendu plus de la moitié de sa population tributaire de l'industrie à outrance et du Commerce d'exportation. Une Allemagne en majorité agricole seràit moins atteinte par le blocus des alliés. On comprend combien ce6 perspectives sont faites pour alarmer l'Allemagne libérale et radicale. En Belgique. A Bruxelles. Sur le marché, les pigeons abondent. Comme ces malheureux volatiles ne peuvent plus prendre. leur vol toute la journée, leurs propriétaires préfèrent le* vouer à la casserai© que de les laisser enfermés dans leurs colombiers. Diaprés les Allemands, quelques amateurs se seraient servis de ces messagers ailés pour suppléer à la poste et faire parvenir ainsi certaines correspondances. Ils assurent avoir attra.pé'quelques-uns de ces petits facteurs à Ostende. Résultat : amende à la ville, oe> qui est bien dans les habitudes, et égorgement. Or, quelques-uns des colombiers détruits par les Allemands valaient 25,000 francs. * * * II. est superflu de redire que rien ne dépassera la naïveté allemande, constate le ,,XXe Siècle". Mais le dernier incident, dont le récit nous arrive de Bruxelles, met un sceau définitif à la sottise indélébile des représentants de la ,,Kultur", Qu'on en juge. Auj début de ce mois, un oortège imposant de Prussiens, officiers et soldats, s'arrêtait rue du Luxembourg, devant l'officine de M. Sooghen,. le pharmacien connu, et y pénétrait bientôt. L'officier qui commandait la horde annonça à M. Sogheoi qu'il avait été l'objet d'une dénonciation précise, qu'il possédait des papiers compromettants, et qu'on allait procéder à des recherches. Nos ,,Landsturm" se précipitèrent 'sur les livres de l'officine, puis se mirent à déchiffrer les vieilles ordonnances, taudis que d'autres allaient voir, au fond des bocaux, s'ils ne contenaient rien de suspect. Cette comédie durait depuis quelque trois heures, lorsque celui qui menait la bande demanda tout à coup à M. Soghen : — C'est bien voiis qui êtes M. Jean Sooghen, n'est-ce pas? — Pas dû tout! C'est mou fils qui se prénomme Jean. — Ah !... Et où est-il ? — Il est ici même, malade, dans son lit depuis trois semaines M. Sooghen avait à peine déclaré que son fils se trouvait au premier étage que, comme des fous, les vaillants soldats du kaiser se ruaient à l'étage. Là, la petite scène du magasin recommença ; les moindres tiroirs fuHjïlt inventoriés. Lorsqu'ils eurent fini de fouiller les vêtements, les livres, des papiers, ils s'attaquèrent au lit. On. enleva les draps, les couvertures, le malade, les matelas. Et toujours rien!... Alors ils s'en prirent au malade lui-même. Comme un soldat lui arrachait sa chemise, l'officier poussa une exclamation; il venait d'apercevoir un papier collé sur la poitrine du jeune homme ! Qui plus est, il y avait des caractères imprimés sur le papier!.... Plus de doute, c'était le document signalé par le dénonciateur. Aveo mille précautions on réussit à enlever le papier que, par précaution, M. Sooghen ' fils s'était appliqué sur la poitrine avec une colle très adhérente!...- Brandissant le précieux document, officier et soldats s'en furent alors triomphalement.Le papier fut aussitôt confié à des chimistes: comme les caractères qu'il portait étaient de langue* anglaise, des traducteurs furent rjequis.... Et* l'on découvrit finalement que le document compromettant était.... un emplâtre AÎcook ! L'histoire s'est répandue à Bruxelles avec la rapidité de l'éclair, et vous pensez si nos concitoyens se sont tordus I « * » La charité, toujours ingénieuse, a fait surgir dans la capitale, depuis ces longs mois de guerre, d'innombrables oeuvres d'assistance, auxquelles les autorités officielles prêtent leur concoure. La ,,Caissette du Prisonnier", dont nous avons parlé déjà, figure en bonne place dans beaucoup de n;agasins. C'est une boîte en fort cartonnage gris-mousse qui contient des vivres pour nos braves, internés en Allemagne. Les enfants des écoles ont fait joindre à chaque boîte du fil, des aiguilles, des boutons, etc. L'autorité allemande a centralisé ces envois dans un bureau spécial. Ces caissettes partent par milliers. A chacune d'elle est jointe une carte postale d'accusé de réception. * * * Les chemins de fer vicinaux ont une si nombreuse clientèle que celle-ci réclame un indicateur, tout connue il eu existe un pour les chemins de fer, — de plus en plus délaissés pour de multiples raisons dont les plus importantes sont que leur prix est trop élevé et les horaires trop peu pratiques.1 * * * A Auderghem, la commuue a fait procéder à là création de la rue de Putdael ; c'était, hier encore, un chemin de terre longeant le Val-Duchesse *.t les propriétés Madou et Waùcquez. Coin pittoresque et solitaire qui disparaît aujourd'hui et sera remplacé par une avenue spacieuse qui viendra rejoindre l'avenue de Tervueren à hauteur des Irois-Couleurs* Yon Bissing vient de publier le budget de la Belgique pour 1915 ! Les recettes (y compris la taxe sur les absents) sont estimées à 175 millions et le6 dépenses à 200 millions. Von Bissing ajoute qu'il y aura lieu de pourvoir au déficit plus tard» Après la retraite, sans doute? • # ♦ La mode, pour les costumes de dames, est au ,,bleu belge""', c'estr-à-dire exactement la même étoffe que les pantalons de nos ,,petits piots" ! Tout cela garni de rouge, avec les... bonnets de police!. Les jupes sont très courtes, jusqu'au-dessus des bottines, et très larges. On porte aussi des chapeaux minuscules, sur le côté gauche de la tête, la droite étant complètement découverte pour qu'on puisse admirer les cheveux ,,bien coiffés". On 6e fait de6 têtes de garçonnets ! Us sont portés plats, bien tirés en arrière,- le front complètement dégarni. Nos femmes, ressemblent à des marionnettes ! Il ne reste plus aux hommes qu'à imiter le6 femmes! A Liéf§e. Le nouveau chef de la ,,Kcmniandan-tur'' de Liège a donné aux .habitants, à l'occasion de s & joyeuse entrée, la permission de rester <Jn ville jusqu'à 11 heures du soir (heure allemande). Plusieurs Hollandais habitant Liège et qui venaient régulièrement à Maastricht et. à Rotterdam ne reçoivent plus de passeports, les cautions exigées étant trop fortes. * * * Nous avions quelques raisons de craindre des troubles dans le bassin de Liège où, depuis plusieurs semaines, on sentait le mécontentement grandir. Nous avons laissé entendre, à différentes reprises, que des algarades s'étaient produites. Aujourd'hui, nous sommes en possession d'une lettre que notre correspondant de Liège ^réussi à nous faire parvenir. Ces algarades-ont pris, certains jours et en plusieurs endroits du pays, le caractère d'une véritable émeute. 11 y eut des bagarres, des blessés, des arrestations. On s'est battu ferme et la police, privée de revolvers par la mauvaise volonté des Allemands, a subi quelques rudes assauts, recevant force horions. Les coups de sabre tombèrent aussi très drus sur les manifestants dont quelques-uns durent être transportés à l'hôpital. En un mot, un spectacle profondément regrettable. Les soldats allemands combattirent aux-côtés des policiers, firent des prisonniers et aidèrent au rétablissement de l'ordre. Il convient d'examiner la raison de ces troubles qui prirent un caractère exceptionnel d'acuité. Voici longtemps que les mineurs (à preuve la note, publiée par nous le 21 mai), s'agitaient et protestaient hautement contre la ration de pain tout à fait ^insuffisante à laquelle ils avaient droit. Trois cents grammes de pain pour un travail éreintant, d'autant plus que la besogne est plus longue et plus pénible parce que l'autorité allemande ne permet pas l'usage d'explosifs, c'ost ridicule. Des hommes vigoureux, obligés à un travail, très dur, s'accommodent mal d'une nourriture aussi peu substantielle. Acheter d'autres vivres ? Il y faut d'autant. moins songer que tout est fort cher et que les charbonnages ont réduit les salaires aux quatre dixièmes. Ce qui fait qu'ils gagnent à présent 50 francs par semaine, alors que les pommes de terre sont à 27 centimes le.kilo et que, s'ils veulent se procurer plus de 300 grammes de pain, les boulangers le leur font payer de 1.50 à 1.75 franc le kilo! Une députation de mineurs s'était rciidue chez le bourgmestre Kleyer qui les rappela au calme. Le prix des denrées alimentaires, leur rappela-t-il, a été fixé dès le mois d'octobre par les soins des. autorités communales mais depuis lors il fallut enregistrer une hausse notable du prix des céréales, fournies par le comité américain. La députation s'adressa également à M. Grégoire, président de la députation permanente de la province de Liège, qui se rencontre, peu après, avec MM. Van Hoegarde, père et ïils, et avec M. Trasenster. Ces messieurs furent bientôt d'accord pour donner satisfaction, dans la mesure du possible, aux grévistes. Car c'est une grève, en ellet, qui, à l'origine, donna naissance à la rébellion des mineurs. C'est à Glain que l'on constata leurs premières manifestations. Armés de pierres et de briques, les grévistes accueillirent durement les agents de police, absolument impuissants devant ce débordement de colère populaire. Les palissades du chemin de fer furent démolies et l'équipe de nuit ne put pas se rendre à son travail. ,,Crever sous les balles, criaient les mineurs, vaut mieux que mourir de faim." Un peu partout, ou remarquait une agitation croissante et bientôt, dans le centre même de la ville, l'émeute gronda. Des boulangeries et des charcuteries turent saccagées et pillées, le commissariat de police de la rue Hullot fut bombardé à coups de pierres. Les agents fireut usage de leurs sabres et blessèrent assez sérieusement plusieurs manifestants. Par contre, un inspecteur de police et quelques-uns de ses subalternes durent être évacués et soignés au poste de secours yoisiu. A Ans, à Glain, on se battit sérieusement, ainsi que dans quelques rues du centré, tel rue Ste Marguerite. Il y eut arrêt complet du travail aux puits d'Espérance et Bonne-Fortune, d'Espérance-en-bois et au puits de l'Aumônier. Des soldats, l'arme au pied, occupèrent les rues en effervescence. Bref, un tableau mouvementé, des cris, des huées, des pierres lancées, des bagarres sanglantes et, bien entendu, des arrestations^ Au charbonnage Ste Marguerite, les ouvriers qui se rendaient à l'ouvrage furent molestés et un porion dut être dégagé par la police qui chargea'sabre au clair. Quant; aux magasins, s'ils ont été pillés, c'est parce qu'ils avaient fixé des prix trop élevés. Les directeurs de charbonnages ont tenu réunions sur réunions et, avec le concours de plusieurs personnalités liégeoises de bon conseil, ont décidé de s'adresser à Maastricht pour qu'on fournisse uue quantité de pain supplémentaire qui permettra d'octroyer, gratuitement, à chaque ouvrier, un supplément de pain de 250 grammes, chaque jour. L'affaire en est là. Au Pays de Liège Le passage du pont de Visé a été interdit plusieurs fois à tous les civils, ainsi que le passage de la frontière hollandaise. Les lumières doivent être éteintes à 9 heures. Parfois, la Kommandantur de Liège ne délivrait même plus de passeports pour Visé et Mouland. Et les Allemands s'étonnent que le commerce et l'industrie souffrent de leur présence ! Dans le Centre. La police, dans beaucoup de nos communes, aurait besoin d'être considérablement renforcée, car partout on constate de nombreux actes de maraudage. Nous sommes, en outre, littéralement envahis par une nuée de mon- ; diants <lont beaucoup ne paient pas de mine. : Cependant on donne, on donne quand même. Les vendredis, certains particuliers enregistrent jusque cinquante aisites de mendiants, de quoi entretenu" largement1 l'activité d'un concierge de grande maison. • « * I^e château de Ressaix. — On va morceler le domaine de la Hutte, à Ressaix lez-Binche. Dans le Hainaut. Les journaux publiés au pays constatent que l'arrêté du gouvernement général allemand en Belgique, relatif à la vente des charbons monopolisée, (publié intégralement dans nos colonnes), a causé une très grosse émotion dans les milieux patronaux et ouvriers. Des démarches ont été faites par les délègues des associations charbonnières des bassins du pays. Au sujet de la remise en activité des charbonnages, il est bon de faire remarquer que la plupart des sociétés minières ont à présent de gros découverts, du fait des difficultés de vente et de paiement, toujours par la faute de nos ennemis. D'autre part, les stocks en charbons et en coke sont considérables dans nombre d'exploitations. Bien que peu de batteries de fours à coke soient en activité, il y a de gros dépôts de coke par suite de. l'arrêt en métallurgie. ^ Durant 1914, les Charbonnages Unis de l'Ouest de Mons, à Boussu, ont réduit leur production de 10.49 p. c., à cause des événements. La production des batteries de fours à coke a été. réduite de 12.10 p. c. Le Charbonnage de la Grande Machine, durant le dernier exercice (clôturé à- fin juillet 1914), a produit 1,870 tonnes de charbon de plus que durant l'exercice précédent. Sa production charbonnière a été de 178,170 toiles et sa production en coke de 44,620 tonnes. La. direction des Charbonnages de l'Ouest de Mons à fait cesser momentanément le travail dans les puits 7 et 8 sur "Wihéries. Le personnel de ces sièges a été réparti dans les autres exploitations, suivant la réduction ordinaire de l'horaire imposé par les circonstances, j On espère toujours que les Allemands, qui se sont répandus en vaines promesses, les tien-1 aient enfin et permettent à la vie normale de I reprendre son cours. « * * La Députation permanente a engagé les.com-! munes à prendre, dans le plus bref délai, toutes mesures tendantes à accepter le plus d'ouvriers possible dans les travaux ayant un caractère d'utilité publique. C'est ainsi que les-fonctionnaires provinciaux engagent la reprise des travaux de terrassements, de fondations, etc. La province tolère les conventions par voie de régie.. D'autre part, la province engage les ! administrations à exécuter des travaux d'assainissement. Elle intervient à concurrence de 33 p. c."pour ces travaux. Enfin, l'autorité provin-I cialc demande que les directions de wateringues procèdent au travaux de. curage qui leur Incombent.Ces voeux reçoivent un accueil favorable dans nombre de communes. Ce qui contrarie parfois l'exécution immédiate de nombre de travaux, c'est le manque do fonds, dans les administrations pauvres. Mais ces inconvénients disparaissent en présence des facilités accordées par la conclusion d'emprunts. Malgré les difficultés que l'on sait, la Députation permanente sera en mesure de liquider, avant le 1er juillet prochain, les subsides communaux, et ce à concurrence d'un maximum de 15,000 francs. Le reliquat sera libéré par acomptes successifs. En Brabant A Willebroeck, a Londerzeel et clans les environs, les bouchers ont refusé d'abattre le ( bétail destine aux troupes allemandes. A Londerzeel, une affiche exhortait le peuple à la prière pour la paix. Un certain nombre de jours d'indulgence est attaché à la récitation d'une prière. Le document est signé, parait-il, von Bissing!! A Tirlemont. On signale le décès du Dr. Emile Coeûeu, l-ociili&to et radiologue bien cojiuji. La Roumaine Ses inspirations. — Son armée, — Sa flotte. C'est un lieu commun, pour les AJlemands eux-mêmes, de reconnaître qu'ils ont contre eux la presque totalité des peuples. Il peut se faire que dans tel ou tel pays le gouvernement leur soit plus ou moins favorable et que leurs sujets, disséminés par masses dans le monde entier, leur fournissent des éléments d'appuis plus ou moins solides, mais l'âme des nations leur échappe. L'opinion du peuple roumain ne peut pas ne pas être acquise à la France et sympathique à l'Angleterre. On l'a dit maintes fois dans le ,,Telegraaf" sous des signatures particulièrement autorisées et nous ne pouvons que le répéter. Pas plus tard qu'hier, à la Haye, j'ai eu l'honneur de converser assez longuement avec un ancien chargé d'affaires roumain qui me traçait avec autant de netteté que d'éloquence le devoir dé sa patrie dans la crise sans précédent que nous traversons : ,.La victoire germanique — me disait-il — c'était l'écrasement des petites nations, leur assujettissement, leur ligotage. C'était la suppression de leur droit d'agir, de parler, de penser. CTétait l'étouffement des aspirations patriotiques et libérales qui ne sont nulle part plus résistantes et plus vivaces que dans notre pays où tant de fenêtres sont ouvertes sur le monde, et où circulent tant d'idées saines et émancipa -trices, où la rudesse de la vie trempe les âmes pour tous les combats. Nous autres Roumains, nous avons une animosité native contre l'Autriche. Je me trouvais en Roumanie, continue mon aimable interlocuteur, au moment où la guerre éclata; à la nouvelle de la violation de la neutralité de la Belgique, un mouvement d'opinion irrésistible s'est produit en faveur des alliés dans tout le pays. Quantité de nos jeunes gens ont résolu d'entrer dans l'armée française; les uns sont allés en France à leurs frais, les autres ont été défrayés du voyage par des compatriotes plus fortunés. D'aucuns, étudiants ou résidents, se trouvaient déjà sur place, à Paris. Tous désiraient former une légion particulière. On leur opposa les mêmes objections qu'aux Grecs et Italiens. On n'admettait pas de corps spéciaux. On ne voulait pas donner prise aux calomnies des Allemands qui accusaient déjà la France et la Belgique d'employer des irréguliers à des opérations militaires prohibées par les lois de la guerre. Devant ces arguments, nos compatriotes se sont inclinés ; ils sont actuellement engagés dans lfL Légion étrangère. Il y montrent de grandes qualités d'énergie et de dévouement. Plusieurs sont déjà tombés sous les 'balles de l'ennemi. L'heure de Bucarest sera celle de Rome et tous les symptômes concordent et coïncident pour laisser croire et espérer qu'elle est tout près de sonner pour hâter le triomphe du droit et de la justice". L'armée roumaine est aujourd'hui prête. Le service militaire y est obligatoire de l'âge de 21 à 42 ans : jusqu'à 28 ans dans l'armée active, jusqu'à 38 ans dans 'la réserve et jusqu'à 42 ans dans la milice territoriale. L'armée compte en. temps de paix 40 régiments d'infanterie à 3 bataillons, plus 9 bataillons de chasseurs qui sont autonomes. L'armement est le fusil Mannlicher (calibre 6,5) ; la cavalerie comporte 20 régiments à 6 escadrons avec d'excellents chevaux. L'artillerie, de même, compte 20 régiments à 6 batteries, plus o groupes d'obusiers à 3 batteries et encore 4 batteries d'artillerie volante. Tout le matériel est de fabrication récente de la maison Krupp, du calibre 76 pour l'artillerie de campagne. A tout cela, il faut ajouter 22 compagnies d'artillerie de forteresse ot 8 bataillons de génie do toute spécialité. L'armée est groupée en 5 corps d'armée de 2 divisions chacun, plus 2 divisions de cavalerie indépendantes. A l'heure actuelle, l'armée est renforcée et, en quelques jours, la mobilisation générale peut être achevée; alors, on pourra compter cinq autres divisions, de classes formées des classes de.Ta réserve. Ainsi donc, chaque corps d'armée aurait trois divisions: 2 de l'active et une-de la réserve. Les divisions do réserve étant prévues égales- à celles de l'armée active, on en déduit, que chaque corps d'armée roumain sera donc composé de trois divisions à l'effectif de 39 bataillons, 21 escadrons de cavalerie, 39 batteries d'artillerie d'un ensemble de 116' pièces et 52 mitrailleuses. La force totale de l'armée sera donc de 7000 officiers, -500,000 hommes de première ligne, 9S,000 chevaux et 14,000, voitures. Aves les réserves pouvant être encore encadrées, on arriverait à avoir facilement 600,000 hommes susceptibles de combattre, dont 400,000 de premier ordre. Ce qui est peut-être moins connu, c'est que la Roumanie possède aussi une petite flotte composée de deux divisions; l'une dite du .,Danube" et l'autre pour la protection des côtes de la mer Noire, de l'embouchure du Danube à la forteresse bulgare de Varna. Cette flotte se compose d'un croiseur, 7 canonnières, 8 torpilleurs, 6 garde-côtés, 4 moniteurs protégés, un navire transport et quelques unités moindres. Le port d'attaclir. est Galatz, mais le commandement est à Constanza. La vaillance de l'année roumaine est connue car personne ne peut oublier l'appui que l'armée roumaine a donné à l'armée russe lorsque celle-ci réussissait à prendre la forteresse de Plevna, malgré la défense héroïque d'Osman pacha. La capitale de la Roumanie compte parmi les places fortes les plus formidables.. C'est un immense camp retranché avec 18 forts l'entourant, reliés par des chemins de fer stratégiques et pourvus de tous les derniers engins dès armées modernes. Henri Habert. AVIS. Nous serions reconnaissants à nos abonnés qui reçoivent leur journal par la poste et dont l'abonnement [expire le 1 juin, de bien vouloir nous envoyer un mandat-poste de fl, 1.50 en mentionnant sur le mandat poste: ( Ronouve/femont tPabotincment.

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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