L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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31 oktober 1914
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s.n. 1914, 31 Oktober. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 29 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/4m9183524f/
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jëre Atitiee t^ig. 8. jO Centimes Samctlï 31 Octobre 1914 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées ou bureau de rédaction: N.z. VOORBURGWAL 234-24©. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles HeribieC, Comité de Rédaction : '< Gustave Peellaert, René Chambry, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser A l'Administration du journal: N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téléphone : 1775. L'lntervention de la Turquie. Ce qui domine la situation, aujourd'hui, c'est l'intervention de la Turq' *3» Enver Bey et les jeunes Turcs, amis de l'Allemagne, peut-être sans s'en douter amis de l'Allemagne plus que de la Turquie, lancent leur malheureux pays dans une aventure dont l'issue pourrait lui être fatale. Déjà ils l'avaient mis à deux doigts de sa perte, car c'est aux Jeunes Turcs que remonte la responsabilité des désastres de la guerre balkanique. Au moins Enver Bey eut-il le mérite de sauver la situation par un coup d'audace en reprenant Andrinople que les Bulgares avaient été obligés d'évacuer pour faire face aux Serbes et aux Grées, leurs alliés de la veille. Ce succès, plutôt diplomatique que militaire, a raffermi le prestige des Jeunes Turs et de leur brillant chef, Enver Bey; il leur a aussi quelque peu tourné la tête. Dès le début de cette guerre formidable qui met aux prises les cinq grandes puissances de l'Europe, la Belgique et la Serbie, on s'est demandé, avec anxiété les un6, les autres avec un secret espoir, quelle sera l'attitude des neutres, et, notamment, que fera l'Italie?, que fera la Roumanie? que fera, la Turquie ? L'Italie, malgré les sentiments encore plus austrophobes que francophiles de son peuple, fidèle à son alliance sinon dans son-esprit tout au moins dans 6a lettre, n a pas bougé ; la Roumanie, placée entre les sympathies que ce pays d'origine latine garde pour .les Latins et les liens qui rattachent sa dynastie aux Hohenzollern, elle] aussi a gardé jusqu'ici la plus stricte neutralité j - La Turquie, elle, dès le début des hostilités, s'est mise à pêcher en eau trouble. C'a été d'abord le tour de passe-passe du „Goeben" et du ,,Breslau", les deux croiseurs' allemands qui se trouvaient ,,en l'air", dans la Méditerranée et qui arborèrent le pavillon du Croissant. Puis ce fut .l'abrogation des capitulations. Aujourd'hui... a Turquie croit-elle le moment favorable pour-elle? Ou bien, est-ce par amour pour l'Allemagne et pour l'Autriche qu'elle veut attirer sur elle une partie des troupes* du Tsar? Quoi qu'il en soit le jeu est dangereux. Certes l'armée turque; qui comprend un million d'hommes, n'est pas un facteur à dédaigner. Ce qui est plus grave, c'est la répercussion que la déclaration de guefre de la Sublime Porte peut avoir dms tout l'Islam. Même si l'Emir d'Afghanistan ne > se mêlait pas au conflit, les Anglais pourraient éprouver de sérieuses difficultés dans l'Inde; et les Français pourraient avoir à réprimer des révoltes en Algérie et <ru Maroe. Mais, d'autre part, cette intervention de la Turquie pourrait amener en quelque sorte automatiquement l'intervention d'autres puissances neutres. L'Italie, elle aussi, est une puissance Islamique. Elle ne tolérera pas de troubles en Tripoli. Ses intérêts en Asie Mineure sont tels qu'elle ne peut pas permettre à l'Angleterre et à la France, dont 6ans doute, les flottes combinées vont immédiatement agir sur la côte asiatique, de partager le gâteau sans son intervention. Reste l'attitude de la Grèce qui voudra profiter de la situation peur résoudre à son profit la question des îles... Enfin s'il de-râent de plus en plus clair que la Bulgarie, enoore sous l'impression du traité de Bucha-re3t, si monstrueux que cela paraisse, finira par se ranger du côté des Turcs contre les Russes, la Roumanie, elle non plus, ne peut rester indifférente. Jusqu'ici, il est incontestable que la victoire diplomatique appartient aux alliés. Comme il paraissait évident que la Turquie finirait quand même par épouser la querelle des puissances centrales, la diplomatie de la France, de l'Angleterre et de la Russie a au moins obtenu ce résultat que c'est la Turquie qui est l'assaillant. Faisons lui crédit et espérons, quant à nous, que dans l'embrouillamini de tou6 ces intérêts et de toutes ces aspirations contradictoires, elle saura manoeuvrer de telle façon à rendre vaine l'intervention turque en lui suscitant Un contrepoids au moins équivalent. ,C. B. 1 — iO ■ 9 Sir Arthur Osnai Oayle el la Gierre. D'un article très ardent et très dur de sir Arthur Conan Doyle, dans Je „Daily Chronicle" extrayons ce passage qui intéresse spécialement notre pauvre pays. Après avoir constaté qu'il faut retourner aux temps du duc d'Albe et aux excès de la guerre de Trente ans pour trouver la même campagne systématiquement meurtrière, mais avec la différence que les forces d'Albe, de Parme et de Tilly n'étaient que des bandes de mercenaires, tandis que celles d'aujourd'hui représentent la nation elle-même et que leurs actes sont applaudis par la Presse entière du pays, Sir Arthur Conan Doyle parle du traitement infligé à la Belgique. „Que fut-ce autre chose que meurtre, meurtre partout? Depuis les premiers jours à Visé, quand il fut déclaré officiellement qu'on voulait inspirer l'effroi, jusqu'aux derniers jours, quand une population terrifiée a fui la contrée et s'est réfugie chez ses voisins leur demandant la charité et la protection, il n'y a pas eu de fléchissement.Comparez cette histoire avec celle de l'occupation du sud de la France par Wellington en 1813, quand personne ne fut maltraité, quand rien ne fut pris sans être payé et qu e les villageois fraternisaient avec les troupes. Quelle régression dans la civilisation! De Visé à Louvain, de Louvain à Aerschot, d'Aerschot à Malines et Termonde, la politique de meurtre n'a jamais faibli. Il a été dit qu'en Belgique on a tué plus de civils que de soldats. Parcourez les .horribles rapports rassemblés par la commission belge et authentifiés de la façon la plus soigneuse et la plus consciencieuse. Etudiez les rapports sur l'épouvantable nuit de Louvain qui ne peut être comparée qu'à la Furie Espagnole à Anvers. ~ Lisez ce qu'a raconté la femme du bourgmestre d'Aerschot sur le massacré de son fils paralytique de 16 ans. Tout cela est si vil, si brutalement meurtrier qu'on peut difficilement croire qu'on lit les incidents d'une guerre moderne conduite par une des nations dirigeantes d'Europe. ■ CZ' » ■- —■ Propos de Guerre. Autour des horreurs angoissantes, des gestes ronges et atroces, il y a dans cette guerre de petits gestes jolis, inutiles, mais caractéristiques. Tely le geste de cet employé des douanes, à Esschen, qui enleva le drapeau allemand aussitôt que la petite - garnison de cette place frontière eût tourné le dos, pour le remplacer, fièrement, par un drapeau aux couleurs nationales. C'est un geste crâne, un geste patriotique, élégant... français. Le douanier y risquait sa pçau, mais cela ne l'a pas fait hésiter une seconde. Il affirmait ainsi r héroïquement, la. survivance ardente de l'âme belge — cette âme nouvelle, insoupçonnée, dont un de nos collaborateurs chantait récemment la splendide efflorescence — indomptable, et fidèle, malgré tous les dangers et toutes les épreuves, à Vancestrale Liberté. Les ' soldats allemands revinrent, naturellement, emmenant l'audacieux à Anvers, où, saiis doute, il fut vertement sermonné. Cela n-e l'empêchera pas de recommencer à la première occasion, n'en doutons point. Comme sans doute également, lui ou d'autres, remettront nos horloges à l'heure belge, quand les Allemands se seront éloignés de quelques kilomètres, car faire la nique aux vainqueurs est devenu, chez les nôtres, un plaisir de Roi. On sait, en effet, que les Allemands ont cette manie assez saugrenue de germaniser nos pendules. Ils ne peuvent entrer dans le plus petit patelin sans se ruer illico sur l'horloge et lui donner un tour de cadran. Ils affirment ainsi, à toute évidence, la supériorité militaire du grand Empire allemand. Peut-être aussi prétendent-ils, par ce geste puéril, devenir enfin, les... Maîtres de l'Heure! G. P. I ■ -O,! — Le bureau socialiste international. Le „Daily Chronicle" apprend du Havre, que le ministre d'Etat Vandervelde, président de l'organisation socialiste internationale, est parti pour Londres pour y consulter les leaders socialistes anglais au sujet de la translation du bureau socialistô international de Bruxelles à La Haye. Le correspondant ajoute que le gouvernement allemand serait prêt à favoriser un mouvement vers la paix, du à l'initiative des socialistes, En Belgique. A Bruxelles. Dernièrement nn „Times", un „Times" gigantesque, fut découvert chez un imprimeur, un tout, tout petitj imprimeur bruxellois ! Celui-ci reçut donc la visite d'un officier prussien, accompagné de soldats et de sbires, revolver au poing, qui vinrent perquisitionner dans son atelier. Mais, préalablement, il fut soumis à un petit interrogatoire: •— Vous imprimez le „Times", dit l'officier à l'imprimeur ahuri. — Moi, j'imprime le „Times"? — Oui, vous. — Bah! je veux bien, moi, finit par répondre l'imprimeur. Et j'ajouterai que j'ai aussi dans mon tiroir la tour de l'hôtel de Ville et que je cache le Palais de Justice dans mon grenier. \ Résultat : un mois de prison pour outrages à l'autorité, * * * On sait que de violents dissentiments éclatèrent entre troupes prussiennes et bavaroises. Il semble que l'intimité entre Allemands et Autrichiens ne soit pas plus vive. C'est ainsi que, quand les officiers autrichiens arrivèrent à Bruxelles, ils se rendirent au Palace où ils trouvèrent leurs collègues allemands. Il n'y eut aucune fraternisation. Les Allemands se cantonnèrent dans une salle, les Autrichiens dans une autre. Et les deux groupes demeurèrent ainsi séparés, chacun chez soi. # * * Le Parc, l'admirable Parc, orgueil des Bruxellois, est complètement saccagé. C'est toujours un parc, oui, mais un parc d'artillerie. Les Allemands se sont également installés dans le coquet théâtre de M. Reding. La scène a été transformée en garage. Quant au cabinet directorial on y voit siéger tous les jours un hauptman et un ober-lieute-nant. Ce dernier fut, pendant quinze ans, un fidèle abonné du même théâtre où il usurpe aujourd' hui la place du directeur. • * .• L'un de nos correspondants qui a eu l'occasion de s'introduire dans le Palais do Justice nous dit que celui-ci a été transformé en un vaste fort. A Anvers. La benzine. La consommation anormale de benzine faite depuis l'ouverture des hostilités a vidé tous les réservoirs du pays. Les Allemands —- nous l'avons écrit — offrirent jusqu' à un mark par litre, sans parvenir à trouver d'essence. Des voyageurs qui reviennent des contrées wallonnes, en traversant, pour gagner Rotterdam, les provinces flamandes, confirment l'impuissance où se trouvent les Allemands d'alimenter les réservoirs de leurs nombreux automobiles. L'armée belge avait fait déjà une consommation énorme de benzine. Les soldats allemands se sont emparés de ce qui restait. Ce fut vite épuisé. La provision à Anvers était importante, mais, avant de quitter la ville, les Belges prirent leurs précautions et anéantirent, ainsi qu' on sait, les réserves qu' ils avaient faites. Les Russes tenant la Galicie, le problème de l'essence devient insoluble pour les chefs allemands, • • p. Le tabac. Le prix du tabac va augmenter sensiblement dans peu de temps. La hausse sera de 60 centimes par kilogramme. * * * On a installé, au no. 64 de l'Avenue des Arts, un Bureau Central d'informations qui s'occupe uniquement des fugitifs. * * * Lorsque les troupes de l'armée assiégeante pénétrèrent en ville, elles chantaient à tue-têto. ,,Die Wacht am Rhein". Les canons au préalable, avaient été ornés de fileurs et de branchages. Mais les habitants, très dignement, étaient restés dans leurs maisons, laissant baissés leurs volets et leurs stores. * * * Les deux premiers concerts que les musiciens allemands donnèrent à la Grand-Place n'ont eu comme auditeurs que des chiens affamés qui, dès le premier coup de cymbale, poussèrent d'épouvantables hurlements qui ne prirent fin qu' avec le concert lui-même. La scène était d'un comique si intense que les musiciens eux-mêmes eurent grand peine à conserver leur sérieux. A Liège. Différents sous-marins, démontés et recouverts de bâches, solidement amarrés sur des wgons allemands ont passé en gare de des wagons allemands ont passé en gare de Liège. Un autre convoi comprenant une trentaine de canons a été dirigé dans la direction de Nieuport. (Vaz-Dias.). A Gand. L'un après l'autre, nos journaux locaux reprennent leur publication. A Ostende. Suivant la ,,Vcssische Zeitung", tous les habitants d'Ostende se sont sauvés. Dans les rues, on ne rencontre que des soldats allemands qui se dirigent vers le front ou qui on reviennent, pour se reposer. Ce sont presque exclusirement des marins. Sur la digue, les Allemands ont dressé leur lourde artillerie qui a fait s'éloigner les navires de guerre anglais. Cepéndant, de-ci de-là on en aperçoit encore un à l'horizon et le feu est immédiatement ouvert dans sa direction. Dans les dunes également, des canons ont été mis en position. Cette nuit, à deux heures, le canon a été à Sluis de nouveau entendu dans la direction d'Ostende. La canonnade continue. Les Allemands ont mis en batterie, à la côte, les vieux canons des forts d'Anvers, tournés vers -les navires anglais. Ici, il n'y a aucun fuyard allemand alors qu'il s'en est présenté déjà dans plusieurs villes frontières. Notre correspondant de Gand .nous télégraphie du Sas que des centaines de soldats Allemands, après avoir revêtu des vêtements civils, ont passé la frontière hollandaise. Le contrôle pour les voyageurs entrant en Holande est devenu aussitôt plus sévère et l'on ne peut plus passer la frontière sans papiers en règle. (Vaz-Dias.) Sur le littoral. Les dégâts causés par les armées combattant en Flandre occidentale, à proximité des coquettes stations balnéaires, sont très importants. Les obus tirés par les navireë <le guerre anglais et. auxquels .les canons allemands essaj'èrent de répondre ont notamment ravagé Westkerke et Lom-bartzijde. Les jolis chalets qui donnaient à Westende un aspect original, si caractéristique, ont été démolis, en grande partie. Midrlelkerke, également, eut beaucoup à souffrir de l'échange d'obus anglo-allemands. ! A Turnhoui Une garnison de 750 soldats allemands est arrivée mercredi et loge dans notre ville, A Flémalie-Graïiele. M. S. Donnay, membre de la Chambre des représentants, est nommé bourgmestre de la commune de Flémalle-Grande (province de Liège.) Le Bombardement d'Anvers. III. Deux jeunes gens se dévouent et me prennent sous les bras. Je ne comprenais pas bien. Mais mon camarade, le lieutenant B., me force à marcher. Je rassemble toutes mes forces. On me porte dehors, non sans peine, à travers les décombres et l'incendie, pendant que les obus continuent de pleuvoir. Les hommes se précipitent. Mais un ordre retentit. „Le lieutenant X. en tête. Tout le monde derrière lui". Sans murmure, les hommes obéissent et pourtant leur position est terrible, car, du haut de leur „drachen-ballon'", les ennemis nous ont vu et arrosent notre petite troupe de leurs shrapnels. Enfin, nous arrivons à D., où nous sommes à peu près en sûreté. On me met dans une auto qui file à une allure folle. Comme dans un rêve j'entends la voix du brigadier qui m'accompagno hurler aux sentinelles qui veulent nous barrer la route „Place! officier blessé!" Il me revient qu'on va passer à M. Je prie d'aller à la villa C. J'aperçois ce cher petit coin. Et voici ma mère qui pleure. Mais il faut repartir. Nous arrivons à l'ambulance. Je divague.: Une piqûre de morphine et l'on me met au lit. Pendant ce temps, notre batterie se reformait. Nous comptions à ce moment 50 morts, 20 disparus, 8 blessés dont un officier. Le soir du 30 septembre, le commandant et 80 hommes tentent de réoccuper les ruines du fort. Mais tout brûle à l'intérieur. De ce que fut la lutte soutenue par la garnison d'Anvers, je ne puis rien écrire encore. Il me suffira cependant de vous dire que, lorsque la.première ligne des forts eût été démolie (au sens réel du mot), les nôtres se retirèrent derrière la Nèthe. Et là se livra un combat féroce. Nos troupes, aveo les Anglais, firent des prodiges. Elles fournirent quinze assauts * à la baïonnette, allant embrocher les Allemands jusque dans leurs tranchées. Nos ennemis, il faut le reconnaître, sont d'admirables hommes de guerre. Grâce à leur farouche énergie et à Jeur nombre très supérieur, au nôtre ils parvinrent à passer la Nèthe. Mais le combat continua. Ce fut une lutte atroce, une lutte sans merci. Que pouvions-nous opposer au flot qui nous submergeait, appuyé par leur terrible artillerie ? On prit donc la décision de sauver l'armée de campagne, en sacrifiant les troupes de forteresse. • * * La Hollande a été admirable. On ne saurait assez reconnaître son superbe élan de charité. Lorsque la Belgique retrouvera la paix, toute couverte de gloire, elle se souviendra de l'aide cordiale de sa voisine du Nord. On nous traite ici en héros et en grands seigneurs. Nous ne sommes ni l'un ni l'autre. Nous sommes de simples soldats qui avons fait notre devoir, tout simplement, et dont le seul chagrin est d'être désormais inutile à leur pays. Le sac de Louvain Nous avons uarlé du rannort de M. l'auditeur Joers sur le sac de Louvain. Son auteur tente de justifier la destruction de la vieille cité universitaire, le berceau du duché de Brabant, en rejetant la faute sur les bourgeois de Louvain qui, selon lui, auraient tiré sur les soldats allemands. Ce fait est formellement démenti. Mais, comme les affirmations des autorités allemandes sont de nature à impressionner le public non averti et à créer un courant de suspicion dont nous pourrions avoir à supporter les conséquences, nous ne saurions nous élever avec assez d'énergie contre de telles allégations. On y peut voir un véritable système destiné à la fois à justifier les atrocités commises dans le passé et à préparer des actes soi-disant de répression dans l'avenir. Déjà la ,,Vossische Zeitung" raconte gravement à ses lecteurs que la population belge prépare aux troupes d'occupation allemandes des vêpres siciliennes... Hé ! pourquoi pas des matines brugeoises ? Mais l'on- ne se sent guère le goût de plaisanter quand on songe que la ruine, la dévastation et la mort sont au bout de oes sornettes. • * * Aussi, pour ce qui est du sac de Louvain, i en réponse aux accusations formulées dans i le rapport de M. Joers, nous ne pouvons mieux faire que de publier le texte intégral 1 de l'enquête sur la violation des règles du droit des gens, des lois et des coutumes de ! la guerre, et qui forme la substance du 5me rapport de la commission officielle présidée par M. Cooreman, ministre d'Etat, ancien président de la chambre belge. 'Rapport. Dès à. présent, à raison des dernières opérations militaires, nous pouvons préciser les faits qui ont amené le sac de Louvain et en déterminer l'étendue, nous réservant cependant de revenir encore sur ce pénible sujet, quand nous aurons éclairci certains incidents relatifs au rôle des autorités allemandes.Avant l'entrée des armées allemandes, M. le Bourgmestre Colins avait fait placarder sur les murs de Louvain une affiche pour exhorter la population au calme. La population était terrorisée. De nombreux habitants avaient quitté la ville. Ceux qui avaient eu le courage de rester étaient décidés à suivre les conseils de M. le Bourgmestre et à accueillir les armées ennemies avec calme et dignité. Les parlementaires allemands pénétrèrent dans la ville le mercredi 19 août, vers deux heures de l'après-midi. Ils s'étaient faits précéder par M. le Doyen de Louvain ; le> rues étaient désertes. Dès leur arrivée, les Allemands firent dans une forme grossière et brutale d'énormes réquisitions de vivres, évaluées à plus de 100.000 francs. Des troupes très nombreuses firent une entrée triomphale vers 2J heures. Les chants de triomphe et les musiques redoublaient d'entrain lorsque les troupes croisaient des soldats belges blessés et mourants amenés de Bautersem et des localités où des combats avaient eu lieu. Les soldats allemands s'installèrent de préférence chez les habitants, alors que des casernes et des établissements publics mis à leur disposition demeuraient inoccupés. Ils pénétrèrent de force dans les maisons abandonnées, brisant les portes à coups de hache, et, dès ce moment, en saccagèrent quelques-unes. Le 20 août, M. Van der Kelen, sénateur, j et M. Colins, bourgmestre de la ville, furent I retenus comme otages. De nombreuses affiches furent placardées en ville, portant notamment interdiction de circuler après 8 heures du soir, obligation de déposer à l'hôtel de ville, sous peine d'être fusillé, les armes, munitions, essences pour autos, obligation dans certaines rues de laisser les portes ouvertes et les fenêtres éclairées la nuit. L'autorité allemande, représentée par M. le Commandant de place Mannteuffel, réclama le paiement d'une indemnité de guerre de 100.000 francs; à la suite de pourparlers, elle en réduisit le montant à 3,000 francs. Elle fit remettre en liberté |es. délinquants de nationalité allemande détenus pour faits de droit commun, dans les prisons de Louvain. On ignore ce qu'ils devinrent. Les jours suivants, de nouvelles réquisitions furent faites. Monseigneur Ladeuze, recteur de l'Université, M. de Bruyn, vice-président du tribunal, M. le notaire Van den Eynde, conseiller provincial, et diverses autres personnalités furent pris comme otages. Les autorités allemandes se rendirent clans les banques privées et saisirent l'encaisse! elles trouvèrent 300 francs à la Banque de la Dyle et 12,000 francé à la Banque Populaire. Pendant toute cette période, 3a soldatesque allemande avait déjà commis de nombreux attentats contre des femmes et des jeunes filles, tant dans la ville de Louvain que dans les environs. Comme nous l'avons déjà constate dans notre rapport du 31 août, les troupes allemandes masquant Anvers furent refoulées, le 28 août, par l'armée belge jusqu' à Louvain. Des témoignages précis sotnt venus confirmer nos conclusions. Nous croyons pouvoir considérer comme établi qu'un échange de coups de feu se produisit 6ur plusieurs points de la ville entre les troupes allemandes revenant en désordre de Malines, la petite garnison allemande restée à Louvain et des troupes allemandes arrivées dans l'après midi de la direction de Liège * Un religieux nous affirme avoir assisté à un combat qui s'e6t livré rue des Joyeuses-Entrées, entre des troupes allemandes» et avoir compté dans cette seule rue, au moment où le feu cessa, près de 60 cadavres de soldats allemands. Aucun cadavre de civil ne se trouvait dans la rue. Dès ce moment, une vive fusillade éclata simultanément 6ur différents points de la ville, notamment à la porte de Bruxelles, à la porte de Tirlemont, rue Léopold, rue Marie-Thérèse, rue de6 Joyeuses-Entrées. Les soldats allemands tiraient dans tou^ les sens parmi les rues désertes. Ce fut une vraie panique où les officiers avaient perdu le contrôle de leurs hommes. Peu de temps après, les incendies éclataient de toute part, notamment aux Hal-les universitaires qui contenaient 3a bibliothèque et les archives de l'Université* à l'église de Saint-Pierre, à la place du Peuple, rue de la Station, boulevard de Tirlemont, chaussée de Tirlemont. Sur l'ordre de leurs chefs, les soldats aillemands enfonçaient les portes des maisons et y mettaient le feu au moyen de fusées. ïfls tiraient sur les habitants qui tentaient de sortir de leurs demeures. De nombreuses personnes réfugiées dan£ leurs caves furent brûlées vives. D'autres atteintes par des coups de feu au moment où elles voulaient sortir du brasier. Beaucoup d'habitants de Louvain qui étaient parvenus à sortir de leurs maisons, en s'échappant par les jardins, furent conduits sur la place de la Station, où une dizaine de cada.vres de civils étaient étendus. Ils furent brutalement séparés de leurs femmes et de leurs enfants et dépouillés de ce qu'ils emportaient. (Suite.) ,M8 9 mm , L'Aviation française. Un 'jugement allemand, L'activité des aviateurs français, dit la ,,Gazette de Cologne", est exceptionnelle et malheureusement aussi très effioace, notamment pour diriger le feu de l'artillerie ennemie, qui est déjà très bon en soi. Quand nous amenons des renforts sur la ligne de combat et quand nous les abritons, si des aviateurs français survolent la région, on peut être sur que, bientôt après l'apparition des avions, les grenades et les shrapnells français, déjà répandus à profusion, éclatent parmi oes réserves. Nous l'avons toujours remarqué. De même lorsque nous cherchons des emplacements pour accomplir des travaux techniques. En effet, à peiùe les convois arrivent-ils sur les emplacements choisis, que ceux-ci sont déjà balayés par le feu ennemi très bien ajusté. Au commencement, nous pensions que c'était un hasard, car l'artillerie ennemie arrosait le pays avec une prodigalité de munitions presque insensée ; mais bientôt nous avons observé que le but était marqué avec préoi-sion par les aviateurs. Au-dessous de l'avion apparaissait comme une colonne blanche, longue de plusieurs mètres, qui persistait pendant plusieurs minutes dans l'air, puis disparaissait; ce n'était donc pas une bande de papier, mais une colonne gazeuse, d'une certaine densité.... Si nous tenions des positions pendant un certain temps, les aviateurs observaient le feu d'artillerie et dirigeaient son déplacement selon qu'il était besoin. ■ n -s» * + *- — ■ ■ ■ Cadeau de Noël. Le „Daily Telegraph" se propose d'offrir au roi Albert pour sou peuple éprouvé uu cadeau de Noël, qui, dès maintenant, représente un capital de 887,306 s lu

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