L'étoile belge

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29 november 1918
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s.n. 1918, 29 November. L'étoile belge. Geraadpleegd op 24 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/qr4nk37m3d/
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vendredi ^ novembre 1918 69me ANNEE. — N° ±S Vendredi 29 novembre 1918 | 0 ceBîtSaiief Je Mornéro I L'ETOILE BELGE 10 centimes le Mîiméro. ETRANGER UNE LETTRE DE BALL1N [ Le Alciemeen Ilandelsblad, cl Amsler-I jiim, vient de publier une lettre, adres- ; sée par Albert liallin, le directeur de i la Compagnie de Navigation Hamburg- ! America, récemment décédé, à 51. na- j thenau, directeur de la Société générale d'Electricité, l'A. E. G., le 4 décembre J 1917. Voici .n l'sumé de ce document 1 de la plus liante importance : Après avoir fait ressortir qu on ren- ■ soigne tout à fait inexactement la na- 1 tion allemande au Sujet de la reconsti- ; tution économique du pays après la ; guerre et.qu'on lui sert dans ce but ue ; tristes mensonges dans les journaux, : M. Ballin ajoute : \ Croyez-moi quand je vous (lis que notre I flotte commerciale se trouve dans une posi-) tion critique. Le projet de loi pour la con-f struction et le développement, qui est dé-I posé actuellement au Reichstag, même s'il 1 est adopté sans modifications aucunes, M n'aura pas le résultat espéré dans les pro-I s mières cinq années et pourtant notre sort se décidera pendant ces cinq années. Combien ces cinq années vont être employées par nos grands concurrents sur mer, l'Angleterre, l'Amérique et le Japon ! Et combien les pays neutres, tels que le Danemark et la Norvège, qui ont pu sensiblement ac-jfroître leurs capitaux, vont pouvoir utili-jser ces cinq années I IL Je suis tout à fait désespéré à, l'idée de la tournure entièrement différente qu'au-ïait pu prendre la situation. Vous et moi, cher conseiller privé, n'avons jamais été les défenseurs de la politique malheureuse de la guerre sans limites par les sous-marins. Vous vous souviendrez que j'ai fait un voyage à Berlin pour essayer de con-■aincre les autorités. Je nie suis jeté à leurs genoux pour les émouvoir, mais on m'a répondu : « La nation le vent ! » | Il n'en était rien cependant. J'ai fatt remarquer alors que cette décision entraîne-fc.it fatalement'la participation de l'Amérique à la guerre. On se moqua de moi, on se gaussa de l'Amérique et on traita le 'danger de négligeable. Ces messieurs ri-■jraient-ils encore aujourd'hui ? 1 Permettez-ro'H de vous dire qu'à mon avis la participation de l'Amérique a la : guerre signifie notre ruine totale. Notre peuple connaît peu ou mal la psychologie du peuple américain. Vous et moi nous l'avons étudiée pendant des années. Vous et moi nous savons que les Américains sont vraisemblablement les plus grands idéalistes du monde entier. Nous savons qu'ils ne seraient jamais entrés dans la guerre, aux côtés de nos ennemis, s'ils [ .avaient eu le moindre doute quant, à la justice do leur cause. Il est faux de dire que cela a été machiné par l'Angleterre. C'est de la folie de notre part de ne pas voir où nous faisons voile. En armant l'A-| mérlque contre nous, nous avons commis une action malheureuse qui jettera son i ombre sur notre existence économique pendant au moins une génération. Mais si je m'inquiète do nos relations avec l'Amérique, je m'inquiète encore davantage de notre attitude vis-à-vis de l'Angleterre. Je vois plus clairement que jamais que tous les progrès de notre richesse, toute la réussite de nos entreprises pendant lés années qui ont précédé la guerre, sont dus à nos relations avec l'empire britannique. Les ports de l'Angleterre, ses possessions et Ses colonies étaient largement ouverts à nos marins et à nos négociants. Bien des fols je me suis étonné de cette générosité, que je caractérisais moi-même de folle. Peut-on un seul instant s'attendre à retrouver les vieux rapports ? Après avoir dit qu'il ne croit pas aux motifs de générosité qui auraient engagé l'Angleterre dans la guerre, M. Ballin ajoute : Que nous battions l'Angleterre ou qu'elle nous batte, le résultat n'en sera pas moins le même : la ruine de notre commerce d'ou-tro-mer, dès que l'Angleterre le voudra. Si nous étions victorieux, nous pourrions imposer des conditions qui nous assurent le traitement de la nation la plus favorisée, l'accès libre dans les ports anglais, un accès libre partout ; mais aucun homme sensé ne pourra croire un moment que ces conditions puissent nous aider le moins du monde. Autre chose tout aussi sérieuse : comment pourrons-nous nous assurer, vis-à-vis d'un empire britannique hostile, amer, énervé par nos succès militaires, furieux à cause des pertes éprouvées, sans espoir d'amélioration, les matières premières que l'Angleterre seule possède ? Vous avez étudié cette question et je suis sùr que vous partagez nia manière de voir. Il n'est pas possible que vous croyiez à la sotte supposition que les matières premières anglaises seront purement et simplement mises à notre disposition après la guerre. Nous voulons reprendre notre commerce naval, c'est notre vceu le plus cher. Comment pourrons-nous reprendre notre navigation vis-à-vis d'une union anglo-saxonne qui nous hait et qui doit haïr notre apparition ? Nos patriotes idiots s'aperçoivent-ils seulement que nous ne-possédons pas un seul port où "nos navires pourront jeter l'ancre et s'attendre à un accueil amical? M. Ballin termine ainsi sa l'etlre : Quelles perspectives pour l'avenir ! D'innombrables marchandises,dont nous avons toujours tenu compte et qui nous seront indispensables dans l'avenir, sont fabriquées à l'intérieur des frontières de l'empire britannique. De l'Amérique du Sud et do l'Australie, du coton, du zinc, ^ du Wolfram, du nickel, du cobalt, et bien d'autres choses encore. Le grand et étendu em- ■ pire britannique■ a assez pour se suffire, i C'est ce qui nous fait défaut. Et^ toutes i les victoires militaires, toutes les hâbleries ■ au sujet de l'Hambourg-Bagdad ne pourraient nullement nous aider l I- *3- • FRANCE Mort d'un héros \ î.e capitaine Pinsard, un des plus brillants aviateurs de l'armée française et qui occupait le quatrième rang après Fonck, Nungesser et Madon, vient de mourir de la grippe espagnole. Il avait descendu 30 appareils ennemis. ANGLETERRE Fcur châtier les responsables de la guerre i Au cours d'un discours qu'il a prononcé jeudi à Dundee, M. Winston I * Churchill, ministre de l'armement, a dit: a Nous sommes absolument libres de tout engagement concernant la liberté des mers. La nation allemande tout en- tière est collectivement coupable de cette guerre d'agression et devra tout , entière en acquitter les frais. Toute per-n sonne, en Allemagne, reconnue coupa-ic, ble de toute violation bien établie des te lois de la guerre sur terre et sur mer ou Iu reconnue coupable d'avoir traité des prisonniers de façon cruelle, devrait être punie com~ie criminel, quelle que soit sa situation. De hautes peïsonnali-fa tés officielles britanniques examinent ces questions afin que nous puissions >n rassembler les preuves de culpabilité. » a Le roi George se rend sur lo continent le Au milieu des acclamations d'une foule té énorme, le roi George a quitté Londres n- mercredi matin se rendant sur le continent. Le ravitaillement de l'Europe Le « National Food Journal », organe de l'alimentation, dit que le comité permanent des représentants du conseil de ravitaillement interallié a été informé, au cours de la séance tenue le 21 novembre, que le gouvernement désirait prendre en considération diverses demandes d'approvisionnement émanant des pays ennemis, tout en assurant le ravitaillement des territoires récupérés. De plus, le gouvernement français désire également que cette tâche soit entreprise par cette organisation, qui est déjà chargée des approvisionnements des pays alliés ainsi que des approvisionnements consentis aux neutres. Il semble donc que ce comité sera bientôt chargé du contrôle et de la surveillance de toutes les expéditions de vivres vers l'Europe. Toutefois, ainsi que cela a été déclaré déjà, les besoins des populations libérées et des alliés seront assurés avant ceux des neutres. ALLEMAGNE Les auteurs responsables de la guerre Une communication anglaise porte qu'à la suite des réclamations publiées en Bavière, Bethman-I-Iolhveg et d'autres ministres responsables de la guerre seraient arrêtés.La conférence des Etats de l'union allemande La conférence des Etats de l'union allemande a ouvert ses séances le 25 novembre, dans les bâtiments de l'ex-chancelle-rie impériale, à Berlin. Il y a environ 70 délégués présents. On remarque parmi eux, à côté de quelques diplomates de l'ancien régime et de parlementaires connus, de nombreux militaires et matelots en uniforme.Ebert a ouvert la séance par un discours • dans lequel il a dit notamment : i Lorsque nous avons pris le pouvoir, nous nou3 sommes trouvés devant un amas de décombres. Aujourd'hui la forme républicaine socialiste a remplacé la monarchie ; des délégués du peuple gouvernent., tandis q.ue le nouvoir politique repose dans les [ mains des ouvriers et des soldats. Notre première tâche est de faire la paix le plus tôt possible et de préserver la vie économique des périls qui la menacent. Si les conditions de l'armistice ne sont pas mises promptement à exécution, les plus graves éventualités sont à craindre. 1 Une paix provisoire est notre sauvegarde. Puis faisant un appel à la solidarité, il constate que c'est à l'Assemblée Nationale qu'il appartient de régler les rapports en-' tre le gouvernement de la confédération, et 1 les divers états. Elle sera convoquée à bref-' délai. Demain le cabinet examinera déjà la loi électorale. En attendant une situation provisoire ' doit être établie entre les Etats et la Con-! fédération. C'est à la conférence à faire le nécessaire nour cela. Le secrétaire d'Etat Soif a ensuite exposé la situation extérieure. La situation do l'Al-i lemagne, a-t-il dit, est très menacée tant par les efforts de nos ennemis pour nous anéantir que par les mouvements qui se produisent à l'intérieur du pays. Il met tout son espoir en la conférence. Après quelques mots de Krzberger nu ! sujet des conditions de l'armistice, le prési-' dent Eisner a violemment protesté contre là présence des deux secrétaires d'Etat, qui ne sont que des représentants de l'ancien régime et s'est élevé contre l'ordre du jour. La situation, on la connaît, mais on no dit , pas comment on en sortira, s'est-il écrié, i Soif a exposé derechef la situation extérieure dans tous ses détails et protesté con-' tre les agissements du conseil de I-Iani-' bourg, qui s'est mis en relations directes > avec le gouvernement des soviets russes, i Erzberger a lu ensuite son rapport, d'où 5 résulte que les négociations avec le maré-t chat Foch ont eu pour résultat de faire con--, sidérer, contrairement à ce que le maréchal a prétendu, l'Alsace-Lorraine comme un Etat indépendant et non comme un terri-toire occupé. Les points sur lesquels les 3 conditions"de l'armistice ont été adoucies » se rapportent à une prolongation du délai d'évacuation, à la livraison de 5000 autos de charge au lieu de 10,000, à la stipulation : du règlement do la question du renvoi des s prisonniers dans le traite de paix provi-.. soire, et à la garantie du ravitaillement. Un article de Scheidemann Seheidemann . plaide dans le « Vor-vvaerts » pour le maintien de l'unité allemande. Il dit que c'est le roi de Bavière qui a voulu le premier conclure une paix séparée avec l'Entente. 11 ajoute que des pourparlers ont dû avoir été tenus samedi à Strasbourg avec le commandement de l'armée française au sujet de la possibilité de la constitution d'une république des Etats de l'Allemagne du Sud et du pays rhénan. On sent que cet article est destiné à agir sur l'esprit public. Scheidemann dit notamment que le gouvernement n'agit pas contre le bolchevisme avec les moyens que. celui-ci eût sûrement employés, comme il l'a fait en Russie, parce qu'un gouvernement socialiste Tie peut pas se servir des procédés bolchevistes. Un mouvement séparatiste La " Deutsche Al.gemeine Zeitung » apprend que les gouvernements populaires de la Bavière et du Wurtemberg, ainsi que les conseils de régence de Cologne et de Dusseldorf, ont convenu de s'opposer en toutes circonstances aux exigences exagérées du groupe berlinois de Liebknecht, et qu'en cas de nécessité ils ne reculeront pas devant un règlement autonome du sort de l'Allemagne du. Sud et du pays rhénan. Dans le cas d'une déclaration d'indépendance de l'Allemagne du Sud, c'est probablement Francfort sur le Mein qui sera choisie comme ,capitale du nouveau gouvernement. On, assure de source bien informée que la liesse, le Hanovre et l'Autriche allemande se joignent aux pays qui précèdent, et qiie tous les gouvernements sont en rapports constants. Cependant, il importe de faire ressortir que rien de décisif n'a été entrepris jusqu'ici et qu'une vive opposition à tout le projet se manifeste à Munich même. AUTRICHE-HONGRIE Un complot contre-révolutionnaire Une conspiration contre-révolutionnaire d'officiers austro-hongrois, ayant à sa tête le général Liposchak, et qui tendait au rétablissement des Habsbourg, a été découverte à Agram. La plupart des participants, leur chef en tête, sont arrêtés.. RUSSIE Les troupes de l'Entente en (Juki-aine lïn torpilleur anglais est entré dans le port de Sébastopol, précédant la flotte, dont l'arrivée était annoncée pour le lendemain.Hemot est arrivé à Odessa pour y rem-' plir les fonction^ de consul. Il a anrfoncé à l'hetnian la'pi ample arrivée des troupes i de l'Entente, qui occuperont en premier lieu Kief, Odessa cl Kharkof. L'Entente a fait savoir au représentant de l'Allemagne à Kief qu'elle désire voir maintenir le gouvèrnement institué par l'hetnian et considère les troupes allemandes comme obligées.de maintenir l'ordre et la tranquillité dans le pays. ETATS-UNIS Le président WiisoEi en Europs On annonce officiellement que le président Wilson quittera les Etats-Unis mardi ou mercredi pour l'Europe, en vue d'assister à la conférence de la paix. Il ne sera absent que six semaines. Une autre dépêche datée de Washington, 28, dit que les ambassadeurs de France et d'Italie et la délégation do paix américaine s'embarqueront pour l'Europe à bord du même navire que M. V/ilson. Les journaux de Washington disent que M. Wilson partira le-3 décembre. Ce télégramme dément une autre information selon laquelle M. Wilson serait déjà arrivé dans les eaux anglaises. Un nouveau prêta la Belgique Les Etats-Unis viennent de faire a la Belgique un nouveau prêt de 450 millions de francs.. Une notable fraction de cette somme doit servir à solder les vivres et le matériel que l'Amérique nous destine en vue de la reconstruction. Les prêts aux alliés À l'heure actuelle, le total des sommes prêtées aux alliés par les Etats-Unis s'élève à plus de 40 milliards de francs. PAYS-BAS L'ex-kaiser Urî communiqué officiel britannique porte que jusqu'à présent les gouvernements alliés n'ont fait aucune demande au gouvernement des Pays-Bas tendant à l'extradition de l'ex-kaiser Guillaume, mais la question est étudiée en ce moment par des hommes de loi. G.-». DE LUXEMBOURG ^ La grande duchesse réclama la protection de l'Amérique La grande duchesse de Luxembourg a demandé au président Wilson qu'il prenne sous sa protection le Grand-Duché, contre les dangers résultant de la démobilisation allemande et qu'il sauvegarde ses intérêts à la conférence de la paix. La dite communication a été portée à la connaissance du enns^il çnni'pïrtp de In. cmerre à Versailles. SERBIE La Bosnie-Herzégovine e réclame sa réunion à la Serbia j On mande de Serajevo que le conseil na< tional bosniaque a envoyé au prince-héri-' x tier de Serbie, Alexandre, une note l'inviV 3 tant à unir sans retard la Bosnie et l'Herzégovine à la dynastie des Karageorge. ROUMANIE i Le parlement dissou9 i Le parlement roumain est dissous. Une e Constituante, élue au suffrage universel e avec représentation proportionnelle des i partis pour tout le territoire roumain, y s compris la Bessarabie, est convoquée. Lea - élections auront lieu en janvier. i Tous les votes des chambres dissoutes . sont déclarés nuls et non avenus. IltTTÉRJZETTI?, LA LUTTE DES CLASSES 1 On lit dans le Peuple un article qui, " pour ne pas être inattendu, semblera " cependant quelque peu prématuré. 11 : est long et contient des matières assez 1 diverses qui toutes pourraient donner ® lieu à discussion. 1 Le l'eu pie affirme que si le parti ouvrier a « envoyé des délégués au gou-3 vornement, c'est d'abord pour assurer e le concours de la classe ouvrière au relèvement des ruines, mais c'est avant tout pour que, dans la restauration prochaine, les travailleurs ne soient pas sacrifiés une lois de ph;s, pour qu'ils e soient au contraire dédommagés des s souffrances endurées ». Et il continue en ces termes : - . « Le prolétariat belge organisé a es-i, limé que, dans les circonstances extraordinaires présentés, c'était le meilleur moyen de défendre ses intérêts de classe. Ce n'est pas une mission d'apaisement et de conciliation qui a été confiée aux ministres socialistes, c'est 0 un poste de combat. » Après cela, le Peunle fait une charge l" à fond contre les « employeurs » qui. pàrait-il. constituent une classe. Il avance des fails qui ont besoin d'être g contrôlés. En attendant que'le contrôle r v ci» s'exerce, nous, croyons inutile 'de les discuter. Et voici la conclusion du Peuple ï « Ainsi, si même les organisations ouvrières avaient résida d'éviter la lutte, il leur faudrait mimédiatement fourbir leurs armes pour répondre aus attaques patronales. » Heureusement, elles avaient prévu le cas. Silencieusement,'en dépit de toutes les entraves, elles ont fortifié leurs cadres, elles ont aguerri leurs troupes,, elles ont préparé leur olan de campagne. Et dans la période historique qui s'ouvre, on les verra sur la brèche, et l'on constatera chez l'adversaire que le paradis des capitalistes n'est plus en; Belgique. » Ainsi donc, malgré les ministres socialistes, la lutte de classe continue,. elle 'devient plus consciente. On peut même prédire qu'elle s'accentuera! » 'Nous publierons demain les réflexions que nous inspire cet article, qui n^ porte pas de signature et qui, par con-( séquent, doit être considéré commei émanant des dirigeants du parti ouvrier, y compris' les trois ministre? socialistes. .1%. ' LA ÎV1ÂRCH£ DES ALLIÉS x nan- re et ' • Los armées françaises Lies troupes françaises, achevant 'de traverser lé Luxembourg, ont atteint la frontière allemande à. l'Est de Wciss-Wambach et do I-leinerscheid. rcsl; Les raids anglais en Allemagne ssi's- Une statistique officielle renseigne 7C9 sera raids entrepris par l'aviation britannique ces treize derniers mois, soit une ;ton, moyenne de 54 riaids.par mois. :e. Une Kcito anglaioe à Kie! et Wllhemshaven ame l du La Sundtiy limes annonce que de grands vaisseaux de guerre anglais et que une flottille da contre-torpilleurs se télé- rendront dans le courant de la semaine 1 à Kiel et à Wilhemshaven, pour s'assu-•rivé rer s;.]e désarmement de la flotte allemande s'opère régulièrement. On dit que c'est l'amiral Montague Browning' 'i la qui commandera l'escadre. Il sera ac-ions compagne d'amiraux français, italiens cette ct américains. et le c en A Gonetaniinonla Lo général Frenchet d'Esperay a débarqué mardi à Gonstantinople. C'est imes au milieu d'un grand enthousiasme «lève a traversé la grande rue de Pérei pour se rendre à l'ambassade de France. Occupation de la Bukoviiie 3 par les Roumains* 1 L'Oulcrainien de Galicie Wassilko'.i qui représente ù Vienne les intérêts dej sa contrée, a annoncé à la presse vien-, noise que l'armée roumaine a pris pos-<' 3 session de la Bukovino entière. Le gé-j . néral Fischer, connu comme défenseur; 3 de la Bukovine, a été révoqué, empriv sonné et transporté à Jassy. t L'état de siège est proclamé daais toua les districts oukrainiens de la Buk<v ^ vine. Les soldats roumains, toujours' . d'après Watssilko, pillent les villages a oukrainiens, rançonnent les habitants,-; organisent des progroms, etc. Des troupes roumaines sont égaler t ment en marche vers Kolomea, au-delà*, y de la frontière de la Bukovine. ^ Les Italiens au Tyrol Deux armées italiennes, sous le com-< mandement suprême du général Pecore' Garibaldi, occupent le Tyrol méridio-nal. Les Italiens ont affiché dans toutes; Q les localités des proclamations affir-j s/ mant l'inébranlable union du pays avec? l'Italie. i Le Professeur le Mathématiques De notro collaborateur M. Georges Garnir, I paraîtra cette semaine un volume intitulé : I » Pourquoi pas pendant l'occupation » (1). ! C'est un journal do guerre, un mémorandum I île la Vio bruxelloise du £0 août 1914 au 18 110-| vembre 1U1S, Ces notes prises au jour le jour, || à la seniaino la semaine, par un liomme do f* lettres qui aiaie Bruxelles et la Belgique, sont uutldélo tableau, souvent ému, de nos soul-rances, do nos espoirs et do notro résistance ' pendant les cinquante mois où Kroxelles lut iivré à l'envahisseur. Mais la ferveur patrio-i tique qui anime ces pages vécues n'exclut pas i la bonne humeur et la fantaisie du « mousti-t quairo. » On en jugera par les bonnes fouilles f que nous publions aujourd'hui. JMaKPI 14 décembre 1915. — Voici uno histoire que l'on raconte à Bruxelles : M. Dubois, professeur de mathématiques retraité, habitait la province et y ,vi.ait tranquille et honoré, avec ses fidaux filles, lorsqu'eut lieu le sac de sa ,ville par les troupes allemandes. Sa maison fut brûlée jusqu'aux souterrains ; il ine sauva les siens et lui-même de la mort qu'après des péripéties dramatiques et par un miracle dont il s'étonne encore à la réflexion. Il se retira à Bruxelles, loua un modeste appartement où ii se logea avec ! >s siens : tout ce petit monde vécut d'une vie effacée et muette, encore sous l'impression des journées terribles. i Un matin, qu'il finissait de s'habiller, ; M. Dubois fut prévenu par l'une de ses • filles, toute tremblante, que deux offi-1 ciers allemands demandaient à le voir | immédiatement. Il s'habilla rapidement, : sans perdre la tête, résigné et coura-; goux. Il trouva les deux officiers dans la ' salle îi manger. Leur attitude marquait 1 une grande politesse, presque do l'obsé-. quiosité. , —Monsieur, lui dit l'un d'eux en bon : ■ français, après l'avoir longuement dévi-! sagé, vous êtes bien la personne qui se fait appeler M. Dubois? — Je suis, en effet, M. Dubois, pro- i . fesseur do mathématiques, répondit-il. — Permettez-nous de n'en rien croire et. de vous donner le conseil de ne pas : ■ cacher plus longtemps une identité qui ■ nous est parfaitement connue. i M. Dubois ouvrit des yeux étonnés et . répondit . — C'est vous qui faites erreur, ?>Ies-1 sieurs; je vous affirme que jo suis bien M. Dubois, professeur do mathémflti- i : ques. L'officier effila sa moustache, en sou- i riant : -— Comme vous voudrez. Kous ne nous < attarderons pas là-dessus maintenant, i Veuillez vous munir d'une valise' avec ; i du linge pour quelques jours et nous suivre : uno automobile nous attend en i ; bas ; si vous désirez faire quelque recommandation à votre famille et la rassu rer sur nos intentions qui sont, faut-il vous le dire, excellentes, vous pouvez disposer pour cela do quelques minutes. M. Dubois s'inclina et sortit de la chambre. Los officiers, prêtant l'oreille, entendirent do l'autre côté de la porte des exclamations étouffées, puis le murmure de plusieurs voix pressées, puis encore des sanglots mal contenus et des bruits , do baisers. Cinq minutes après, M. Dubois, une valise à la main, reparaissait : — Je suis prêt, Messieurs. Les offiieiers s'effacèrent pour le laisser passer; cette déférence l'enhardit et il demanda : — Ne poumez-vbufl pas me dire pour quelle raison vous m'emmenez?... — Vous le savez bien, sourit le même officier; pour l'ignorer, il faudrait quo vous ayez oublié qui vous êtes. — Je suis M. Dubois, professeur de mathématiques. — Oui, c'est entendu... descendons, je vous prie. La luxueuse auto ne mit pas cinq minutes à conduire les trois hommes devant un des premiers hôtels do lo ville haute. Le portier se précipita, un groom ouvrit la porte, prit la valise, et M. Dubois se trouva bientôt daiïs 1 une des chambres les plus luxueuses do l'hôtel. — Vous êtes chez vous, dit l'officier; excusez-nous si nous mettons un soldat do planton devant votre porte; c'est la guerre, n'est-ce pas... M. Dubois acquiesça; évidemment, c'était la guerro; tout lo monde le sa-vait.— Veuillez vous asseoir, dit l'officier. Et, en anglais, il tint un petit discours à M. Dùbois, sur un ton persuasif et aimable, ponctué do gestes, de regrets et de sourires. Quand il eut fini, M? Dubois lui dit : — Jo crois que vous venez de parler en anglais. Je ne connais pas cette langue : je suis professeur de .mathématiques.L'officier reprit en français : — Puisque tous 'no voulez pas nous répondre, veuillez bien passer dans la pièce voisine ; vous y trouverez un barbier auquel vous pouvez vous livrer sans crainte. M. Dubois commençait à ne plus s'étonner ae rien. Il poussa la porte ; ce barbier, muet, l'iuvita d'un signe a prendre place dans un fauteuil devant la glace, lui attacha une serviette au cou et — crmss, errriss — en deux coups de ciseaux lui abattit les moustaches que M. Dubois avait longues et épaisses. M. Dubois voulut s'écrier; il était trop tard, les moustaches avaient roulé sur la serviette jusqu'à ses pieds. — Je vous en prie, permettez... Le barbier était muet ou avait mission de lo paraître; il se borna à s'excuser en s'inclinant et, quand l'émoi de M. Dubois fut un peu calmé, d'un nouveau coup magistral, — eriss! — il lui enleva la plus grande partie da sa barbe. Après quoi, il rogna, travailla à la tondeuse, aiguisa son rasoir, savonna M. Dubois d'une main légère et le fit en quelques minutes aussi glabre qu'une jeune fille de quinze ans. ITn des officiers ouvrit la porte ; — C'est fini? àemanda-t-il. Le barbier fit un signe affirmatif et M. Dubois passa dans l'autre chambre.L'officier regarda M. Dubois avec un air de satisfaction où perçait même un modeste triomphe, lui tendit un monocle et prononça de nouveaux, mots en anglais, avec un geste d'invitation. M. Dubois lo contemplait éberlué. Alors, l'officier, en français : — Veuillez bien mettre ce monocle, je vous prie. — Je veux bien essayer, mais je n'ai jamais mis de monocle... — Que vous dites, fit l'officier. Allons, faites un effort, yous .verrez que ça ira... M. Dubois fit un effort, il agrandit son arcade sourcilière, ébaucha la grimace de ceux à qui on pince sournoisement et douloureusement le mollet ; le monocle glissa et tomba. — Comme vous voudrez, dit froidement l'officier. "Cela n'est pas indispensable».Puis, les yeux dans les j-cux de M. Dubois : — Amiral, ne continuez pas cette comédie; avouez; nous avons pour vous, vous le voyez, tous les égards que méritent votre rang et votre malheur (ici, M. Dubois passa, malgré lui, sa paumo sur son menton et ses doigts sur ses joues) ; nous respectons, dans l'armée allemande, l'ennemi désarmé ; ainsi donc comprenez qu'il est inutile de feindre plus longtemps.' It attendit quelques secondes, puis : — Nous savons que vous êtes l'amiral Barasford. — MoiJ — Vous! — Je suis M. Dubois, professeur de' mathématiques. — L'obstination, dit l'officier avec un : sourire qui s'impatientait un peu, est; uno vertu anglaise. ■ Et il attendit de nouveau quelques \ instants. — Je suis M. Dubois, professeur de; mathématiques, affirma l'autre de plus belle. L'officier changea de ton. 1— Je n'insiste plus, dit-il. Nous, avons ce soir un dîner d'officiers à l'hôtel. La table sera présidée par S. Exc. le duo de Schwemstein, allié à la famille royale. Son Excellence m'a prié de vous-diro qu'elle serait heureuse si vous vou-; liez bien assister à c-e repas ; la place / qui vous sera réservée sera à la droite de Son Excellence. M. Dubois, effaré, secouait la tête avec uno douco obstination. — Quo dois-je répondre à Son Excel-, lencc ? — Que je suis M. Dubois, professeur, de mathématiques. Vous lui direz encore... mon Dieu... je ne sais pas, moi... vous lui direz que je lui suis très reconnaissant... que-je suis très touché... mais, que, véritablement... — Son Excellence en sera chagrinée, amiral. Jo n'ai plus qu'un mot à ajou- ; ter : vous êtes ici chez vous ; le personnel de l'hôtel est à votre disposition et, sauf vous.rendre la liberté, il n'est rien ici que nous ne nous empressions da vous, accorder sur un simple désir... Cil suivre.1 .r' ' ' \ ■-i >—

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