L'étoile belge

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20 november 1918
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s.n. 1918, 20 November. L'étoile belge. Geraadpleegd op 24 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/9w08w38r09/
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j 0 Cîe2îllî3fies !e.Wraiiéro jj 0 centimes le Numéro] ÉTBAÎTGER La responsabilité de F Autriche" Hongrie On en a peu parlé, parce que la monarchie dua,:st© ne jouait dans la politique inernationale que le rôle de « second » de l'emnirë germanique, selon le ■mot de Guillaume II, un peu humiliant pour sa fidèle alliée. 11 est bien évident que l"Autriche-Hongrie n'eût pas osé, de sa seule initiali/e, déchainer la iguerre et qu'elle y a été encouragéé, Simon incitée, par l'Allemagne. C'est donc avec raison que l'opinion publique du i monde entier fait retomber sur cette •dernière la responsabilité de !a guerre. ■C'est d'ailleurs de l'Allemagne qu'émane !la déclaration de guerre à la Russie et .à la France et la violation du terri- • toire belge. Mais ce n'est pas une raison, pourtant, parce que, dans les derniers temps surtout, le gouvernement autrichien s'est efforcé de faire le bon apôtre, pour qu'on oublie le rôle qu'il a joué dans l'effroyable tragédie qui .s'achève. C'est lui, en somme, qui a déclanché la guerre en attaquant la Serbie, qui ;avaiit accepté à peu près toutes les conditions de son ultimatum, même les plus .humiliantes, et sachant fort bien que .cette agression contre le vaillant petit •peuple serbe devait infailliblement provoquer l'intervention de la Russie et, par <;là, mettre le feu à l'Europe entière. Le [gouvernement austro-hongrois voulait ■cette guerre, qu'il regrettait de n'avoir ioas entreprise déjà plus tôt. avant que lia Serbie eût accru sa puissance et son prestige par une guerre victorieuse 'contre la Turquie et ensuite contre la Bulgarie. Il était resté passif au mo-tnent de la guerre balkanique parce qu'il avait escompté la victoire de la ANGLETERRE Le droit de vote aux femmes La chambre des lords a voté le projet de {loi accordant le suffrage aux femmes. Les ouvriers et le ministère La conférence du parti ouvrier a décidé •après un débat approfondi de rompre tout (Sien avec le cabinet de coalition, maintenant que les hostilités ont cessé. La décision a été prise par une majorité d,e 2,117,000 voix contre 810,000. • Les huit ministres ouvriers ne seraient ^néanmoins pas d'avis de se retirer du car jbinet La campagne électorale du parti ouvrier !e'est ouverte par un vaste meeting, tenu [dans Albert Hall. Henderson a demandé [qu'aucune des branches d'industrie, actuellement contrôlées1 par l'Etat, ne revien-me entre les mains des industriels.. Henderson a plaidé; la reconstitution0 de /l'Internationale. RUSSIE Arrestation des étrangers à Pèt ers bourg Il est arrivé à Copenhague des nouvelles i de Pétersbourg annonçant que tous î le» étrangers qui s'y trouvent ont été faits i prisonniers, les Hollandais exceptés. I Le9 ambassadeurs de Suède et de Danemark font des démarches pour les faire remettre en liberté. DANEMARK Emeatos à Copenhague ^ Des émeutes ont eu lieu à Copenhague /g la suite de l'échec de la grève générale. ^11 y a beaucoup de blessés. La police est jénergiquement intervenue. ROUMAINE Le noQvcaa gouvernement Le roi a choisi le général Coanda comme 'chef du cabinet et ministre de l'intérieur. % HOLLANDE L'ordre publie Le bourgmestre de Rotterdam a fait un appel à la population contre les fauteurs de désordres et provoqué la création immédiate d'une garde bourgeoise, à laquelle les armes nécessaires seront fournies. La troupe surveille les bâtiments publics.Le bourgmestre d'Amsterdam a fait un appel semblable à ses concitoyens. Le cemité socialiste révolutionnaire d'Amsterdam prétend, dans un télégramme envoyé dans la nuit du 12 au 13 au ministre de la guerre, que les militaires d'une J caserne de cavalerie ont tiré sans sommation et ont ainsi tité 3 personnes et blessé 8 aaitres. Il demande une enquête et la punition des auteùrs de la fusillade. Une dépêche du 15 novembre signalait [.une détente dans la situation. L'ordre paraît rétabli. Les vcenx des démocrates progressistes Le comité rie l'Union des démocrates progressistes a décidé, dans son assemblée ('u 10 novembre, d'adresser au gouvernement les vccux suivants, dont il rogarde l'accomplissement immédiat comme nécessaire : 1. Suffrage universel féminin; 2. Suppression de la pieinière Chambre; 3. Journée do liait heures (semaine do travail de 45 heures) avec fixation de durée de 'travail spéciale pour les métiers dangereux; 4. Pension par l'Etat sans primes -libre do primes): 5. Elaboration de la législation sociale ; 6. Amélioration satisfaisante des conditions du travail du personnel de l'Etat, ie personnel îles chemins <le 1er inclus: 7. (Intraduisible, paraît avoir rapport à la rcchercho de la culpabilité des auteurs do la crise : S. Forte progression de l'impôt sur le revenu.t Turquie et n'avait plus osé intervenir ensuite parce qu'il jugeait la partie trop hasardeuse, les pays balkaniques, devenus forts et conscients de leur force, pouvant compter sur la Russie. Voici, au sujet des projets belliqueux de l'Aut-riche-HoHngrie et surtout de son é,tat-major, aussi influent dans la monarchie habsbourgeoise que l'état-major allemand dans l'empire de Guillaume II — le témoignage d'un important journal c'érical viennois. La « Wiener Reichspo.st » a publié le 16 juillet 1018, un article commentant la retraite du maréchal autrichien Sonrad von Hotzendorf. En voici un passage : « Conrad n'était pas un belliqueux, mais il se rendait compte du danger sérieux qui menaçait l'Europe et proclamait la nécessité d'une guerre préventive pour ne pas donner aux adversaires le temps d'achever leurs armements. Car il constatait que le choc, préparé par l'ennemi, était inévitable. En 1908 et en 1909, il a conseillé de déclarer la guerre, la Russie, qui s'apprêtait à faire le saut,, n'étant pas encore prêle militairement... Cette conviction politico-militaire de Conrad l'a mis en 1911 en opposition avec le ministre des affaires étrangères le comte d'Aehrenthal et ce conflit s'est terminé par la retraite de Conrad du chef de poste de l'état-major général. » Seulement la situation n'a pas tardé à se renverser et c'est, en fin de compte,l'état-major général qui a triomphé du ministre des affaires étrangères-Voici, au surplus, ce qu'écrivait, le 22 juin 1918 — c'est-à-dire au moment où la situation militare devenant mauvaise, les anciens amis commençaient ■ ■ ■' ■ " 1 1 L'assemblée a voté ù l'unanimité la motion suivante : « L'Union des démocrates progressistes, étant d'avis que l'appel à la révolution, annoncé Dar M. Toeistra dans la séance de la seconde chambre du i2 novembre, est en contradiction avec l'idée du suffrage universel et trahit la démocratie; » Que la -prépondérance d'une minorité dans ' une gestion démocratique de l'Etat n'est pas admissible; » Que los réformes nécessaires doivent être ■ réalisé©» par i<?« orgaiios ïégpux du peuple, choisis par 1e suffrage universeL; » Demande que diverses, réformes indispensables soient réalisées sans délai; » Fait appel à tous les démocrates pour don-, ner à l'autorité un appui vigoureux et réel 1 pour la défense contre toute tyrannie minoritaire. » G.-D. DE LUXEMBOUGR SLffl question de la fornse de gouvernement i La chambre a demandé au gouvernement de soumettre par voie de referendum à tout le peuple luxembourgeois la question de la forme du gouvernement et a invité en attendant, la grande-duchesse à s'abstenir de tout' acte de gouvernement. Une proposition des libéraux et des socialistes, invitant la grande-duchesse à abdiquer et de- ] mandant qu'on proclame la république, a été uejetée. ALLEMAGNE Saisie des biens de In eoiiroune en S®rasse Le nouveau gouvernement prussien a t saisi tous les domaines de la couronne, en exceptant les propriétés particulières du roi et des membres de la famille royale. On annonce que le gouvernement licenciera la chambre des représentants aussi- j tôt que possible et supprimera la chambre des seigneurs. Le noavean gouvernement en Alicmagn® ( Le conseil des commissaires du peuple a , décidé de répartir comme suit la direction • des affaires : «lîbert (socialiste majoritaire), ( affaires militaires et intérieur ; Haese (soem- ] liste indépendant), affaires étrangères et coFo- , niales ; Sclieidemann (socialiste majoritaire), finances; Dittmann (socialiste indépendant), ( démobilisation, justice et hygiène ; Landsberg j (socialiste majoritaire), service de la presse et j des informations.; Bartli (socialiste indépeu- .. dant), politique sociale. ' - On a offert au progressiste Waldstein de di- ^ riger le département de la justice et celui des ( finances à Demberg, également progressiste, , Cos messieurs ont demandé à réfléchir. Soif 1 (ancien socialiste), affaires étrangères ; Schiffer (progressiste), linances ; économie, D1' Au- i guste Mueller (socialiste majoritaire ; démobilisation économique, Dr Koeth ; alimentation c de guerre, Emmanuel Wunn (socialiste indé- f pendant) ; département du travail, Bauer (so- 7 cialiste» ; ministre de la guerre prussien, : Scheuch, déjà nommé à ce poste par le clian- e celler Max de Bade; ministre de la justice de a l'empire, D' Krause ; postes, Ruedlin. f Sous-secrétaires à Etat : affaires étrangères, J; David (socialiste majoritaire); alimentation i de guerre, Robert Schmidt (socialiste) ; dé- r partement du travail, Giesbert, démocrate catholique. ; Sous-secrétaires adjoints : 'affaires étrange- d res. Kautzlcy (socialisa indépendant) ; flnan- r ces, Bernstein (socialiste indépendant) ; éco- r nomie, Edman Koeln ; démobilisation économique, Badiner et Schumann ; département \ du travail, Noske (sôcialMe majoritaire; et r Vogtherr (socialiste indépendant); justice, Dr Oscar Colin, socialiste. Erzberger (député catholique), ouvrira de s commun accord avec le département des af- 1 faires étrangères les négociations pour la i paix. ' 11 n'a pas encore été pris de décision an su- -! jet du titulaire du département de l'intérieur. r L'ex-impcralrice d'Alicmagne L'impératrice d'Allemagne a reçu l'autorisation de rejoindre son mari. Elle doit k être à l'heure qu'il est partie d'Allemagne J1 et être même arrivée à Maarn. c Les fusilïodes de Hîcrlfci cl On connaît jusqu'ici 63 victimes des fu- a sillades des deux premières'journées de la e révolution berlinojse.: c à se dire leurs vérités, — la « Kolnischo Zeitung », à l'occasion d'un discours prononcé par ie compte Czernin : « Il n'est pas possib'e de donner raison au comte Czernin lorsqu'il tente de résumer le conflit de la manière suivante : « La guerre est, en dernière ana-» lysé, un duel entre l'Allemagne et l'Angleterre. Ell£ est cela aussi,mais elle n'est pas cela seulement. La guerre a éclaté entre l'Autriche-Hon-£rie et la Serbie et entre l'Auiricke-/ Hongrie et la Russie. Le problème . russe et le problème des Balkans ont déchainé l'incendie mondial. Et si i'Autriche-îîongrie fortement provoquée, s'était néanmoins arrangée pour éviter cette exulosion, peut-être nous trouverions-nous devant une situation mondiale nullement agréable mais peut-être aussi n'aurions-nous pas de guerre. » Ces récriminations entre nos alliés ennemis ne nous intéressent guère.Mais, pour en revenir à l'Autriehe-Hongrie, nous ne devons pas non plus oublier qu'elle s'est associée entièrement à la brutale agression de l'Allemagne contre la Belgique. On connaît le rôle joué pa' son artillerie, à Namur notamment. Or, à ce moment, l'Autriche n'avait pas même déclaré la guerre à la Belgique, puisque c'est seulement fin août qu'elle a jugé utile de remplir cette formalité. De sorte que ses armées ont envahi notre pays ët ses canons ont bombardé nos villes alors qu'elle était encore, théoriquement, du moins, en paix avec nous. Espérons qu'on ne l'oubliera pas lors du prochain règlement de comptes. Nouvelle scission socialiste Le groupe Spartacus quitte le parti indépendant pour devenir un parti autonome, avec Liebknecht et Rosa Luxem-burg.Le péril holcliévlslc en Allemagne M. Ransome, qui a été correspondant du Daily JSeics à Saint-Pétersbourg, écrit de j Stockholm à ce journal ; « Des télégrammes de Berlin annoncent que le bolcîiévisme y est sans importance et ri est revendiqué que par le petit et faible groupo Spartacus. Il y a six mois, je vous ai envoyé des télégrammes constatant la faiblesse des éléments extrême-< en Rus ie. Or ces éléments extrêmes y sont devenus le parti le plus puissant, et ce principalement pour deux motifs : en Premier lieu, l'affaiblissement des partis modérés par la politique absurde du côté droit, et en second lieu, la persistance des causes de mécontentement provenant de la guerre. » La guerre a été cause que l'armée et en général toute la jeune population mâle sont tombées sous la coupe des éléments extrémistes. 11 convient d'attendre pour voir si les partis de droite en Allemagne seront en état de tirer leur proljt de l'histoire de la révolution en Russie. •> AUTRflCNE-HGNGRIE L'entrée de l'IaîricSie nSlemande dans lu fédéral ion uUcmande On mande de Vienne à la « Gazette de Francfort » que la France seule s'est opposée à l'union de l'Autriche allemande avec l'Allemagne. Opinion d'un député allemand sur le conseil des Flandres Extrait d'un jdiseoura prononcé au rcichstag allemand, le 25 juin 1918, par le député sociaiiste indépendant Haase : Ce que le secrétaire d'Etat a dit de la Belgique constitue un recul à l'égard de ses déclarations antérieures. La Belgique doit toujours constituer un objet de compensation. Il n'y a pas un mot à perdre au sujet de la Belgique. ÏTous avons exposé assez souvent que l'attaque de la Belgique par l'Allemagne ne peut se justifier par rien, pas même par le cas de force majeure invoqué par Betlimann-Hollweg. Elle constitue une violation du traité de neutralité à laquelle no s'attendait pis le peuple belge. M. Stresemann a émis l'opinion que la déclaration du Conseil des Flandres qu'il a lue aujourd'hui ferait une profond® impression sur toute l'assemblée. Mes sentiments et ceux de mes amis ont été tout autres et, en dehors de cetté assemblée, ils sont partagés par tous ceux qui ont le courage de s'esprimer franchement sur l'œuvre malpropre qui nous est présentée. Tous savez aussi bien que moi, M. Stresemann, qu'en Flandre même tous les gens convenables ne parlent qu'avec mépris du soi-disant Conseil des Flandres. Vous savez qu'avant la guerre nul parmi les Flamands n'a songé à s'adresser à l'Allemagne, que toute tentative de ce genre qui a surgi çà et là a été repoussée de la façon la plus résolue. Vous savez très bien que les Flamands n'étaient pas opprimés en Belgique, qu'ils possédaient même la majorité a.u parlement et étaient par conséquent en mesure de rééliser par les voies parlementaires et par leurs propres hommes ce que réclamait l'intérêt de leur race. Et si des Flamands, habitants, citoyens du pays qui a été attaqué le 4 août 1914, se laissent aller à dire dans un document que l'agresseur a agi par .nécessité, ils sont jugés, eux et tous ceux qui se rangent du côté de ses gens. BRUTALITÉ ET HYPOCRISIE On connaît bien un peuple avec lequel on a fait la guerre.- Il se livre mieux à vous par quelques semaines ou quelques ennées de lutte que par des siècles de littérature et d'art. Nous la connaissons maintenant, la psychologie allemande, et la connais- ; sance que nous en avons, nous l'avons ■ payée assez cher. Cette psychologie, tous l'avons résumée en deux mots : •rutalité et hypocrisie. Sains doute, la brutalité toute seule n'est pas sympathique, et l'hypocrisie toute seule répugne aux cœurs .bien nés. Mais l'alliance de la brutalité et de l'hypocrisie a quelque chose de particulièrement odieux et de paradoxal. Itappelons-nous ! L'Allemagne avait décidé de violer la neutralité belge et de passer par notre pays. Tous ses plains de guerre comportaient l'invasion de nos provinces. Elle était décidée à ne respecter aucun traité, aùcune parole donnée et à enjamber son serment. Si elle l'avait dit comme elle le faisait, elle n'eut été que brutale ; mais il fallait que l'hypocrisie s'en mêlât. Alors, pour colorer son parjure, elle imagina; toute une légende. Elle feignit : de croire qu'avant la déclaration de guerre, des soldats français avaient pénétré chez nous. C'était donc la Belgique qui avait commencé. Et plus tard, après les premiers combats, elle se fit raconter par un témoin soi-disant providentiel, le témoin de^ l'empereur, que les femmes belges allaient aveugler les blessés allemands sur le champ de bataille. Et plus tard encore, quand la horde grise s'abattit sur Bruxelles, l'hypocrisie germanique cria au scandale et se voila la face devant de prétendus documents secrets découverts dans nos archives et qui n'avaient d'autre portée que celle d'un échange de vues officieux et prévoyant l'hypothèse où notre neutralité serait violée par l'Allemagne. L'hypocrisie teutonne poussa, de terribles clameurs et tenta de nous déshonorer devant l'Europe. La même alliance de brutalité et d'hypocrisie brilla du plus vif éclat dans les ; méthodes d'occupation de ces messieurs . Leur brutalité native se garda bien de proclamer qu'elle avait besoin de nos produits et de nos denrées, et qu'elle les prenait en.vertu du droit du plus fort. Jamais elle n'eut une telle pesée ; elle établit des « Centrales » par .< bonté d'âme et 'dans notre jpropre rnté* rêt, par compassion pour un pauvre peuple affamé. Mais ses bonnes intentions' ne se réalisant pas, le peuple en faveui^ cjuqv.el elle inventait ces règlements ingénieux fut plus affamé encore. Ce fut aussi dans notre intérêt qu'ellS1 imagina de déporter les chômeurs. Ella se garde bien de reconnaître qu'elle avait besoin de bras et qu'elle les prenait où elle les trouvait parce que tels étaient son besoin et son bon paisir m,ais elle essaya de nous faire comprendre qu'elle était émue par notre misèra et que comme nous ne pouvions pa»: nourrir ces malheureux, elle leur offrait à manger en Allemagne. Et pour ne pa^ les faire rougir d'accepter un bienfait, elle leur demanda en retoux, quoi ? dat travailler pour elle ! Ainsi, elle rétablit1 l'esclavage tuntique dans l'intérêt des pauvres esclaves. Si bien que les Tartufes des bords de la Sprée couronné-, rent, dignement l'œuvre de leurs souJ dards. j rAh ! nous la connaissons mamtenanti l'âme allemande et la véritable signifi-l cation de ce que l'on pppçlait jadis una, .querelje d'allemand. CHEZ THEMIS C'est le 3 septembre 19U que des soldats de ta Laindwehr firent imuptclqn au P-alais de Justice. Quelques avocats, aidés des médecins légistes, avaient installé des Ambulances- dans plusieurs saJles d'audience-»-Les soudards chassèrent malades ©t infirmières et prirent-leurs quartiers dans, le magnifique édifice. Au faite d'u portail, 11s drapeau de la croix rouge fut remplacé far la bannière ailleraandc. Dès ce moment, le'temple die la justice -devint une caserne. Quelques salles seulement furent laissées aux magistrats. Per-sb' i,ne ne pouvait p'.as pénétrer - dams la h ! L'en exhjii .i u; 3 carte -n' iile. '.ùêf «i rentrée d'octobre, l'une des cham-br/fe correctionnelles rendit un jugement ■aux termes duquel, la Constitution prescrivant la publicité des audiences, il étaat impossible de continuer à nendrie la justice dians les conditions imposées par las . Allemands.Mais cette décision ayant été infirmée par la cour d'appel, les audiences continuèrent à se tenir comme elles purent, tandis que chaque jour de nouvelles troupes venaient gnossàr la' garnison du Palais at aligner au pied du grand escalier leurs chariots de bohémiens, 'leurs mitrailleuses et leurs canons. Tout fut envahi; les sajles d'auidimoes scEMineilfes die aassatàan et d'.a(ppel devinrent,ainsi que la courd'assises et la plupart des locaux de première instance, des dortoirs ou des cuisines. > La salle des assemblées générales du tribunal fut transformée en réfectoire; la sialle des pas pardns en promenoir o-ù seuls avaient accès tes sqldats de Guillaume II. Près de l'entrée, une vivandière instaJla uno cantine qui, plus tard, fut transférée ians le couloir de la cour d'«ppel. De -hautes palissades de bois barrerent la plupart dos corridors. On sait sue l'intérieur: du Pailais f oit cr, partie son .grand caractère monumauLa' à l'importance deis escaliers qui en Ors-or-\ ' r les étages. Aux militaires exclusivement fut réservé le droit de • s'en servir. Seul l'escalier len colimaçon, l'escalier de service qui monte de la rue aux Laines, fut laissé à la disposition des juses, du barreau et des justiciables, après avoir d'ailleurs été converti en sentiine de corps de garde. Quiettques saWes, nous l'avons dit, restaient affectées au service des audiences/ Bien entendu, cetta concession était purement graicàeus'e, et, sans doute, subordonnée aux nécessités stratégiques ; .ou.jours sst-il que plus d'une fois, au moment'de venir prendre séance, lès magistrats étaient invités par quelque feldwebel à aller siéger dans'une autre chambre, s'ils en pouvaient trouver une de disponible; d'autres fois,ils apercevaient à la barre un « fneyor » ou un soldat achevant sans hâte ses ablutions du Kwtin ou préparant son petit déjeiïner. En février-1918, la justice ayant cessé de fonctionner par suite du coup de force que les Allemands imaginèrent pour arrêter ; l'instruction a® criminel ouverte contre i lieu-us amiis les activistes; le Pailais fut ien - grande partie évacué; tout le monde put y - pénétrer par l'entrée principale de la plaice • Roelaert; la plupart des install-aitions allle- - mandes avaient été enlevées. 3 Dans quel état se trouvait alors et se 3 trouve encore notre pauvre Palais de Jus-r tice :.le doublage en cuivre du dôme enlevé; enlevée aussi la porte de bronze de e l'entrée principale, dont il ne reste plus - que l'armature en fer; les poignées et orne-•- ments métalliques de toutes las portes inté-» rieures ont été arrachés ; disparues* les . chaises, les Banquettes et les fauteuils dont - furent enlevés les ressorts et' le remb'our-t rage; dans l'une des verrières de la cour - d'assises, un -trou béant indique l'endroit où - la soldatesque avait imaginé de faire pas-3 ser le tuyau d'un poêle alimenté par l>a - monture «1 bois des sièges et des bancs dont avait été arrachée la garniture en cuilr 3 ou en étoffe! Le pavage en mosaïque de la - salle des -pas pgrdus est fendillé et déehaus- - sé par Je « pas d'airain »; dans la chambre s des audiences solennelles de la cour de cas-t sation, de longs- clous ont été fichés sans . la moindre nécessité, dans tes portes en t ébène; des clous également dans les chapiteaux dorés' des- colonnes, commua dans un s fétiche congolais ou dans unie statue d'Hân-_ dienburg. La même manie de sauvages ; s'est manifestée dans tes locaux de la cour - d'appel. On se rappelle aussi qu'au début de l'invasion, lés armoires du vestiaire des . conseillers d'appel furent fracturées, les i robes rouges enlevées, lacérées à coups de 5 bayonnette et les décorations qui y étaient . attachées funant volées, le tout après avoir > servi à l'ornement d'un cortège cannavales-) que improvisé, qui traversa en grande pompe les couloirs, t II faudra pas mail de temps et d'argent et surtout d'énormes quantités de désdnfec-i liante pour remettre en état le" nionuahent t de Poeiaert. Une légion d'hommes de peine . et de ne'toyeuis-es sint déjà à l'eeuvre.Leutrs . brosses diligentes s'appliquent, pour commencer, à faire reparaître le marbre blanc . des pavements, encrassé par une boue dur-t cie et que jonchent des restes de -bottes de piaSHe, des fragments de meubles, des dé-i tritus variés, et, dans les coins, force bositeilles vides! «..i.. u... J , II, Nécrologe judiciaire Nombreux ont été les décès dans les rangs de la magistrature et du barreau bruxellois, depuis le 4 août 1914 : La Cour suprême a perdu M. 1 l'avocat-général Pholien et M. le procureur général honoraire Mesdach de Ter Jviele, ainsi que MM. Alfred Vauthier, Var. Dievoet et Coosemans, avocats de cassation. A la Cour d'appel, on déplore la perte de M- Te premier président Faider ; de. 1 ' .1 »■ ni ■ MM. les présidents de cffiïmEfes Beau-fort, de Busschere et Oluydts ; de M. le, procureur-général De Prëlle de la «ieppe et de M. le greffier m chef de. lioissart. A cette liste, il faut ajouter les, noms do MM. Jouveneau et itinghlam-' ber, respectivement premier président et président de chambre honoraires de la Cour. Le tribunal de première instance a va l disparaître MM. les juges CoppensJ dEeckenbrugge, Clasens et Olivier. Le tribunal de commerce a perdu pen-J dant la môme période son président M„ ))elbra&sinne„ et l'un d» ses viea-préait dents, M. Charlet, M. le jugel Luppens,, et deux de, ses référendaires adjoints,, M. Lautens, tué au front, et M. Mulkoy,, Enfin, il faut encore enregistrer parmi les juges de paix de l'agglomération, la mort de M. Preherbu juge du deuxième canton-de Schaerbeek. Le barreau a été particulièrement] éprouvé. Non seulement il a perdu des.j hommes qui ont joué un 'rôle éminent dans notre vie politique : Me II. Ds-landsheere, ministre d'Etat et gouverneur de la Banque Nationale, Me Loui9 Huysmans, mirtistre d'Etat, Mes Emilei Iîoyer et Georges Lorand, membres de la Chambre des représentants. Mes Jules Janson et Charles Janssen, députés permanents, Nerinckx, yice-président da la Chambre, pertes auxquelles il faut ajouter celles de Mes Victor Lebel, Ernest Lagasse, Joris, Convert, Paul Van-deputte et Omer Hinssen. Mais on sait que, dès que la fiîerre éclata, de nombreux membres de l'ci'dre n'hésitèrent pas à dépouiller la robe pour prendra le fusil. Treize d'entre eux, jeunes avocats qui avaient donné plus que des espérances et dont quelques-uns annon-, çaient une brillante carrière, sont glorieusement tombés devant l'ennemi. Des plaques comuiémoratives ont été apposées dans la salle de la Bibliothèque dot l'ordre et perpétueront le souvenir de ces héros qui se sont fait tuer pour la défense du droit. Ce sont Mes Emile Laude^, Pierre Nauss, Georges Vanderrest,'-Etienne Terlinden, Gaston Koekelbergh,,. Paul Renkin, Jean Devolder, Eugène Sterpin, Robert Calmeyn, Emile I(ir-" schene, Raymond Deisser, Henri Coore-man et Jules De Boucke. A cette lista, funèbre, viennent s'ajouter les noms d» Mes René Paillot et Joseph Iloyois, dé-, cédés en caplivité en Allemagne. Beaucoup d'avocats, blessés sur W champ de bataille, sont encore actuelle-! ment en traitement. D'autr'eg sont pri-i sonnions de guerre- Ajoutons enfin• que nombre de membres du barreau,.; à l'exemple de leur bâtonnier, Me Théo- ' dor, et de trois présidents de chambre de la Cour d'appel de Bruxelles, se sont laissé envoyer en captivité en Allemagne plutôt aue de plier devant les ordres,arbitraires de l'occupant. , LAVANT-GARDE Lies pMriferS détachemônts de l'armée belge sont-dans nos murs, depuis lundi après-midi. Au cours de la matinée, le générait baron Buffin avait eu, dans le cabinet du bourgmestre, ù l'hôtel de ville,une longue entrevue avec M.Max.Celui-ci,au sortir de cette entrevue,a déclaré que toutes les mesures étaient fris-as pour la sécurité publique, d'accord avec l'autorité militaure, et que la population pouvait frtre tranquiiKe désormais. Des troupes de secours étaient sur le point d'entrer à Bruxelles — le. gros de l'armée, ou tout au moins deux divisions sur six, ne devant arriver que vendredi, avec le Roii. A trois heures, en effet, une compagnie cycliste des P. P. C. (pontonniers-pion- niors-cyeliis'ies), sous tes ordres du commandant Wiemèr, est ariù-vée Granid'Place, soUJevant sur son passage un indescriptible enthousiasme. Forte de ÏOO hommes, elle •était suivie d'une dizaine de fourgons automobiles et. voitures de pointage. Cette compagnie cycliste, partie d'Alost à midi ot venue par la chaussée de &and, formait l'a-vant-garde d'-une cplomne de cavalerie dent les premiers détàiliements appartenaient au Us guides. Bientôt Ces détachements arrivaient ù la Bourse et défilaient le long des boulevards. Nos cavaliers, en capotes lihalti et ' portant le petit casque ■semblable i celui de !''infanterie, étaient admirablement montés et avaient une aliurs très martiale. Ils furent ovationnés ovoc frénésie ' Datas Us ctàôMîé, se WHftàft Je général' Buffin avec l'état-major de la première bri-i gade de cavalerie : lés commandants comt# de Lientekerke, de Bauffort et de Sûïiiers de Moranville, les lieutenants Achtergael et marquis de Bauffort, plus te lieutenant Le-. roy, officier die la sûreté militaire près te cavalerie. Les pontonniers et pionniers cyclistes, provisoirement logés à la Bourse, ont pour mission spéciale de prendre possession des locaux publics, Palais de Justice, gares, etc., et de vérifi-âr s'il n'existe plus de matières explosives dans ces bâtiments» Les guides occupent la gare du Nord, où ils ont découvert environ quinze cents fusils, abandonnés car les Allemands.. * Mercredi 20 novembre 1918 69mc ÂNSîEE. — M0 S Mercredi 20 novembre 191$

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