L'étoile belge

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27 november 1918
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s.n. 1918, 27 November. L'étoile belge. Geraadpleegd op 20 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/086348hp5m/
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L'ÉTOILE BELGE f 0 CÔMtfiSBSeti Se Muizaé] 3 f ffll* * ^miait^s:" 'x-y ru,,i, /> r, IÉTBAÎTQEB s$as> IL'nc grosse question nui se pose actuellement est celle de la clemocmsutioii, lieauuoup s uint^hient que, puisque ia guerre est lime — la paix n esi pas encore près d cire signee, mais il iiesi personne q ui croie sérieusement a la reprise ues uûsùiueâ — rien 11e s oppose a la deiïioDiusauuïi immédiate de la pius granue parue uea années*- La question a été uiseutée vendredi dernier, a la chambre iranyaise. jjivers députés réclamaient 1a liuerution immédiate des cTasses constituant la reserve de 1 ariliefc territoriale, c esl-a-une ces classes de 18aU a 1007. 11 ne s'agissait donc en somme que d une fraction I encore reiaiiYomcitt restreinte de t ar-mée. Le ^uuvernJiiieïH s est néciuniuiiis opposé a celle demande. M. Aurami, .sous-secrétaire d Etat à ia guerre, a exposé que le gouvernement avait libéré les classes 1887, 1888 et ; "«81) et renvoyé a 1 intériur certaines catégories d'nommes des classes de 18'ji et 18^2 ai&sj que les pères de cinq enfants et les veufs pères de quatre enfants des 'classes plus jeunes, il a annoncé ensuite ia libération immédiate de la ïïlasse de 1890. M. Abrami a refusé une démobilisation plus étendue en alléguant que l'Allemagne n exécute pas toutes les I clauses de l'armistice et ergote sur un ( nombre considérable d'entre t>!les. .« Aussi longtemps que l'Allemagne jn'aura pas commencé la démobilisation, 'a-t-il ajouté, ce serait nlus qu'une folie, Ice seraii une trahison envers le pays que ! d'affaiblir la force de notre armée. » j II est bien certain qu'en présence des (éventualités qui peuvent se produire les Etats de l'Entente ne peuvent pas désar-i mer. 11 est peu probable, nous le répé-Jtons, que l'Allemagne songé à recom-^-mencer la guerre, mais enlin c'est le devoir des alliés d'envisager celle possibilité et d^en tenir compte. Ils doi-'vent dons demeurer suffisamment armés.Le gouvernement, toutefois, s'inspire encore d'autres motifs, qu'il a d'ailleurs invoqués, et nui pourraient bien être les vrais motifs déterminants de ses résolutions. , « Ce serait un autre crime, a ajoute {M. Abi'smi, de .lancer sur le marché d" i travail un nombre formidable de tra\ailleurs avant que celui-ci soit prêt à les ■^recevoir. » Et il a expliqué que ce serait id'autant plus dangereux que la Franco K'a devoir recueillir 574,000 prisonniers 'de toutes les nations que l'Allemagne 'renvoie en masse pour ne plus les nour-îir-, " La démobilisation, cependant, se fera : ALLEMAGNE En faveur de la Gorîstiî«anî9 _ Le gouvernement hessois a vivement insisté auprès du gouvernement central allemand pour la prompte convocation do l'As>-ïemblée Nationale. Il ne veut pas échanger contre l'autocratie militaire prussienne, heureusement détruite, une dictature prussienne partiale. Le gouvernement badois s'est associé h la manière de voir du gouvernement de la liesse. La groupement Ces partis Les partis bourgeois allemands continuent à se grouper. -Le parti progressiste vient de se rallier au nbuveau parti républicain démocratique et un important groupe de nationaux-libéraux suitJ s'-n exemple, niais le comité directeur d.» ce ■ dernière fraction fait bande à pfc.ït / vient, comme nou? l'avons dit hier, dm S111 paraître son programme. Ce documoBBcV toutefois conçu dass un sons démocraraque. j II demande même le rachat des entrepri-; ses particulières par l'Etat et la suspension de la propriété privée, dit le correspondant berlinois du « Nieuwe Rotterdamsche ». De cette manière, ajoute-t-il, l'organisation des gros industriels semble avoir trouvé son groupement, pour autant qu'elle ne se soit pas ralliée déjà au parti conservateur. le plus tôt possible. 450,000 à 500,000 hommes par mois seront rendus au marché du travail, On accordera une certaine préférence aux hommes maries par rapport aux célibiftaires, aux pères de famille par rapport aux hommes mariés sans enfants. M. Abrami a terminé en disant que « !.; gouvernement s'entendra avec les associations ouvrières et le ministre du travail eu vue de la réorganisation du marché du travail en faveur d'hommes qui ne peuvent être 'es chômeurs après avoir été les sauveurs : du monde' ». On sait que la chambre s'est rangée i à l'avis du gouvernement. • C'est donc en réalité surtout pour i éviter une crise de chômage intense que le gouvernement et la chambre ont <ié- - cid'é de retarder la libération des classes : de la réserve territoriale et d'échelonner - le renvoi des autres classes quand on. ! jugera venu le moment de la démobili-ï sation. t II peut paraître étrange que ! on îe-; doute un excédent considérable de bras, - alors que l'œuvre de reconstitution qu il i va falloir accomplir e«t réellement for-; midable. Il semblait qu'on dût craindre t plutôt un mar.aue de main-d'œuvre, sur-i tout en France, ce pays devant, déjà 1 avant la muerre, (aire largement appel . aux ouvriers étrangers. Au surplus, le ; ministre du travail de la république, H. , Coiliard, est optimiste. Il a exposé à un , de nos confrères de Paris les raisons 2 qu'il a de voir les industries françaises prendre un essor merveilleux. 3 Mais, a-t-il ajouté, avant que les usines ^ die gaieirme aient pu se transformer, que Les * fabrications de paix aient remplacé; celles " dis guerre, ill y aura a» période transitaire " .pendant iaqaafie des ouvriers, et surtout 8 des ouvrières, auront été licenciés et n'ou-•" ron-t pu Mp» immédeutament réoccwpés. " D'autre part, il peut se faite que les fabri- oaifâoM de .psiix ne s'installent pas au même endroit que tes usâmes de guerre eit qu'il y e ail chômage dans certaines régions, péflu-3 nie de main-d'œuvre ailleurs. 'o i- Pour parer à ce danger, le ministre a déjà pris certaines mesures qu'il ne con- é sidère d'ailleurs lui-même que comme m un palliatif. Lft véritable- but, c'est, dfl... 1- fournir du travail à l'ouvrier. De sorte s que la question qui se pose vérita'ûle- it ment est celle fi* savoir s'il y aura du c travail pour tous les démobilisés. Il pa- 'S raît bien difficile de la trancher pour le e moment, car l'attitude du gouvernement '- et le vote de la chambre ne concordent pas très bien avec les déclarations du a ministre du travail. — -*■ Le gouvernement soue Je cor.ïiôto des eovïet3 1- Il a été convenu ce qui suit, entre le co- 2- mité exécutif du conseil des ouvriers et des & soldats cla Berlin et Je gouvernement : i- 1. L'autorité politique repose entre les mains des comités d'ouvriers et de soldats i- de la république socialiste allemande. Leur tâche est de maintenir les résultats de la à révolution contre la contre-révolution ; a 2. Jusqu'à ,ce que l'assemblée des délégués des comités d'ouvriers et de soldats ait élu un comité exécutif pour la répuMi-i- que allemande, le comité exécutif de Berlin te exercera les fonctions émanant des comités i- d'ouvriers et de soldats du Grand-Berlin ; it 3. La constitution d'un conseil de repré-n sentants du peuple par le comité d'ouvriers ^ et de soldats du Grand-Berlin signifie le Cj V'ynsfert de l'autorité exécutive de la ré-^iVriique ; bS-C 4. -La nomination et la révocation des e. membres du cabinet de la république, ainsi •i- que de la Prusse, jusqu'au règlement déni flnitif do la situation en Prusse, ont lieu it par le comité central exécutif, qui possède )e également le droit dff contrôle. >n 5. Le comité exécutif doit être consulté <•6 également pour la nomination des minis-se très professionnels» (sous-secrétaires d'fî- | ANGLETERRE Dïesolution du parlement Le roi a signé lundi une proclamation dissolvant le parlement. M. Moovcr so rend à Paris M. Iloover, ministre américain du ravi-tnil'cmont, est parti lundi de Londres pour 000 Pïu'is- Les lois Bui' !s cervioa mili^Rire u^c Le gouvernement anglais a fait connaître ! que les lois sur le service militaire cesse- ' ront leurs effets le jour môme où le traité 1 de paix sera signé. 1 lïilé p3tif Is ciâsarmsment j ien. tics navireo dé guerre aliemanda ! 3 et r.euter télégraphie de Londres, lundi 6or- 14 h. 25 : Une fiottille de dragueurs de mi-fa- nés a quitté le Fifth of Fortb ce matin afin ^ es d'ouvrir le passage ù l'escadro britanni-;urs nue oui se rend à Kiel et Wilhclmsbaven afin do surveiller le désarmement des na- . igée vires de guerre allemands. qU'è Pour offrir du fcôîail à la Belgique dé- Le conseil de direction de l'Union Néer- BSes landais'3 des marchands de bestiaux a dé- îner cldé de prendre l'initiative de la réunion 1 (in des capitaux nécessaires pour pouvoir oî- bili- frir du bétail en Belgique. , r'g" Un Kouvernamont pcti-ruasa au'Vl L':3 jowmaw ber;i:»;s font connaître que for- des ntjgocàaiHons politique-s impoj$anS«8 lùre vicm-ai d'avoir feu à Idutti-iin^s-iav. Des pur- délégués du ccrjî.rc d'O la rccons'.iu'jli.on de déjà l'uiMlé russe, à Kiev, et do l'année iiKiépen-ppel damlie y ont pris part. L'armée indépen-5 js dïiîïie a dédarée' le contre die la recwi-, ' 6lituliion teiriêforilrde de la Russie. On a d:é-'1 un ci,dé la ceaeiiMiiion d'un gouvernement r-ons pan-russe auprès do l'éiat-majo.r de l'armée Ûses inââpeédfijito et de te dosigncT provisoire ïTueuvî, .sous la dén.aniïna'tion d'assemblée r! „ spéc-'Hlo. Les portefo'aéBes ont été répartis &/ITs comme suit : général Dragomirof, injnist.ro président; général (LiOu'ktJmeld, mindsl-re de rf f* la game ; Sasaaof, aux affaires étraîigé-, ™ res"; Astrof. à l'iàtérloisr ; St.efan'Of, au coni-' ,°n' merce, ©t Choutosky, aux voies de com-n ^u" muaiicab'jan. Lo consc.il des ministres a formulé le pro-■ abri- graiTnrno SU|!.Van't : nfetne j_ nAtaWifccment die la Russie unie sur :1 ■' y dos bases f.Viv'i.'atives, a\-ec madwl-kni de pe-nu- j03 drojts (ie j'OtLkraàne ù une autonomie gouvernementale et nationale ; tre a "• MoSntier» et cansoîâctefen do l'ordre ci-con- vil «a Oukraine, ce <fii n'est possible que mnie par la protection fie l'Etait çonilre l'anaarchàe it de # % bolçîîÇ'Vismej" 30rte 3. Prûmplte promnisâtion d'.me loi rela-ab'e- tive' à la représenlalàm populaire et eux a du éteçtkjnis sur uoe base déir.ocralique; 1 pa- 4. Réformes agraires sur la base de la ur le ™te du 29 cotolxre de l'hotman ; ment 5. Protection ouvrière, amélioration des 'dent coodWcne d'existeciee (tes ouvriers ; S du 6- Suftprewâoa do l'a .rr iiaiion du mono-po:le des céréales ot des prix maxima ; 7. Iatrodi:- :Hoa irofxmidi'id'aîHielle do mesures pour le i^tnbUsâemeut de la circulation ds3 chennisns de fer ; amélioration de la jvïÊts ai!l,'a"'an du personnel. i„ co. Une aSîjq-.ie concentrée des aîiiés :t des On mande de Helsingfors à la « Deut-t : sebs Allgemeine » (ex-« Nordcleutsche u) : 0 ies II résulte d'une communication faite à ildats Holslngin Sanomat par un diplomate de Leur l'entente que l'attaque concentrée des aide la liés, contre la Russie des soviets a com-^ . mencé. L'armée de Salonique, comprenant délé- ^es Anglais, des Italiens, des Français et ildats ^es Serbes, au tôtal 710,000 hommes, s'est Duî-li- nlise cn marche dans la direction du Nord-ïerlin l's^- UeR troupes roumaines se sont jointes mités ;l e^°- -^e3 avant-gardes ont déjà atteint la ,rjjn . Bessarabie et des divisions indépendantes •eoré- Odessa. D'autre3 troupes s'avancent sur ;Tiers Kiôv ^ u1"1'01163 forcées. Le général Ber-fle le lui doit commander l'expédition,^t la ré- arr'v® en Roumanie. L'apparition de (fardes blanches à Pekof et d'Anglais à la côte 1 des Moilrman signifie sans doute une atta-■ que du côté de la rive septentrionale du lt dé- golîe da Finlands- v t lieu Giuq cents ofnolors assaseinéo ssède Des nouvelles d'I-Ielsingfors, adressées à la « Gazette de Cologne » mandent que les îsulté bolchevistes russes auraient assassiné pen; ninis- dant les derniers jours 500 anciens officiers. d'E- Des étrangers ont été arrûtés et contraints rlû noftnvp.r Ipq rnf « IiTTÉ3K,rE]TJK, L'ABANDON DE LA NEDTRALIT Jusqu'en ces derniers temps avant 1; guerre, on pouvait dire que lu Belgiqu* n'avait pas de politique étrangère. Nous vivions tranquilles au milieu de l'Europe en armes, sans trop nous préoccu per de ce qui se passait au delà de no: frontières. Absorbés par notre politique intérieure et par nos petites agitation; électorales, nou3 relevions rarement le tète pour écouter les bruits du dehors Les grandes puissances n'avaient-ellei pas garanii notre indépendance? Ne dor mions-nops pas paisiblement sur l'oreiller des traités et i ar conséquent était-i nécessaire 'd'embastiller nos places for tes ot de faire servir la nation tout en tière? Rien na semblait devoir trôublei notre quiétude e.' si parfois nous nojii penchions h lr. fenêtre pour regarde) du côté de l'Allemagne, de la France oi do l'Angleterre, C'était en spectateur: désintéressé.?, presque cn badaud: friands du 'oitMfvers ou de l'anecdoti destinés à défrayer les camietages mon dains ou les discussions de brasserie. Aujourd'hui, depuis la guerre, on sen qu'un grand changement s'est opéré Non seulement les événements nous on démontré ruie nous avions tort de dor mir sur l'oreiller des traités,mais encon il résulte des déclarations gouvernemen taies que nous devons avoir désormais comme toutes les puissances souve raine3, une poîttinué étrangère. En effet-la Belgique semble d'accord avec- le grandes puissances alliées pour abe.n donner le système-de la neutralité armé oui lui fut imposé ^iprès la révolutioi de 1830. L Kurope renonce donc fi 1 tutelle qu'elle exerçait-sur nous; eli proclame que notre petit pays ayant at teint l'âge de la majorité internationale est le maître absolu de ses destinées. lv d'autres termes, ht Belgique pourra dans la plénitude de son indépendance conclure des traités et déclarer* 1: la Ce changement est grand et nous im-ue pose, vis-à-vis de nous-mêmes, de nou-us veaux devoirs. Le cadeau que l'on nous lu- l'ait, même si nous l'avons sollicité, est lu- flatteur et de nature à nous inspirer une ;os légitime lierté. V ost flatteur mais il est ue aussi dangereux, ^ns doute le système ns de la neutralité n'rliait pas sans froisser la un peu nos sentiments d'indépendance, rs. mais en échange, il nous protégeait à la les fois contre les adressions du dehors et il'- contre les entraînements de l'opinion 11- publique au dedans, et dans l'hvpothèse i-il même — réalisée en 1914.— où l'une dès ar- puissances garantes violerait notre ter-■n- ritoire. nous assurait l'alliance et i'in-ler tervention des autres. Ce système était ius donc à la fois un bouclier contre l'étran-ler ger et un recours contre nous mêmes, ou Mais nous n'en sommes plus^ux re-irs gr;ets : la cause est entendue, comme on ids dit au palais, et désormais, étant marte jours, nous devons nous conduire de m- manière à prouver que l'on n'a pis eu tort de nous offrir le don de majorité. 11 îijt nous faudra donc, comme nous le di-sions "plus haut, avoir une politique jnt étrangère. Il nous faudra être attentifs à tout Ce qui"se passera dans le monde .jj, et acquérir une fermeté assez souple ;s pour ne pas nous aliéner de puissants vel voisins, dont les intérêts sont contradic-et, toires. Il ne faudra pas trop non plus les escompter le renouvellement de toutes m- les alliances d'aujourd'hui. Les alliés lée d'à-présent peuvent être demain des ad-lfjn versaires et aprèg-demain des ennemis. ,la Les instilutions pacifistes et les tribu-,.e naux d'arbitrage international sont as-,'jp sûrement de belles inventions, mais qui j?,, sentent un peu l'i " 'elisme d'académie. ra Le plus certain est donc de compter sur ce' nous-mêmes et de faire une grande pro- ■ La division de granit à Bruxelles ? •— La d'vlsior: -e o;-'Qnii, o'e.'-f la '* di-visioïi d'infanterie française. qui, du 28 esptemb7'e de cette année jusqu'à la fin des hostilités-, combattit côte à côte Kvea les troupes belges et, en leur compagnie, chassa les Allemands de la Flandre. Elle a pour emblème une roche surmontée de sapins, et, en vérité, elle fut l'un des rochers inébranlables contre lesquels s'écrasa d'abord l'ennemi, et qui, se mettant ensuite en marche, le broyèrent définitivement. Elle est venue hier de Dilbeèk, par la chaussée do Ninove, acclamée partout et saluée, à son entrée dans la ville, par M. le bourgmestre Max, entouré des éehevins en uniforme. Voici en quels termes M. Max e. salué le général Ba-blon, commandant les troupes : Mon Général, Au nom de la ville de 3ruxe!les, je viens au-devant de vous, avec les éehevins de la capitale, pour vous souhaiter, ainsi qu'aux vaillantes troupes placées sous votre commandement, une cordialo et chaleureuse bienvenue. L'accueil enthousiaste que renconrt'ent partout en Belgique les armées de la France témoigne de nos sentiments de reconnaissance et d'admiration pour les incomparables soldats qui, dans cette guerre," ont si puissamment contribué au triomphe d'une cause dont dépendait l'avenir de l'humanité. Mais devint, vous, mon Général, et devant les troupes qui marchent à votre suite, notre émotion est plus intense encore, car nous savons quelle part fut la vôtre dans la suprême offensive des Flandres, où Français, Anglais et Belges, enflammés de la mémo passion, cimeetèrent dans la. victoire leur féconde fraternité d'armes. Je salua les héros de cette grande bataille qui, par ses résultats décisifs, libéra la Belgique d'j joug odieux qui pesait sur elle depuis plus de quatre années. Et c'est dans un sentiment d'ardente et sincère gratitude qu'au seuil de la capitale, je vous accueille, mon Général, vous et-vos soldats, au nom de tous mes concitoyens, par ce cri qui part du plus profond de nos cœurs : Vive la France 1 Vive la France ! répéta longuement la foulo 1 Vive l'armée française ! Vivent les poilus !... D'une voix claire, vibrante ^d'émotion, le général Eablon réponuit en rappelant la courageuse et patriotique attitude du bourgmestre de Bruxelles au cours de la guerre et en faisant un vif éloge de nos soldats, dont il a admiré l'héroïque entrain sur les champs de bataille. Vive la Belgique 1 s'écria-t-il en terminant. La foule, de plus en plus nombreuse, lui répondit par de nouveaux Vive la France I et la musique joua la Brabançonne suivie d'une Marseillaise, reprise en chœur par les centaines de spectateurs.De la ports de Ninove à la porte de . Namur, on passant par la gteire du Midi, une double haie de curieux acclama les. soldats français ; comme ils passaient devant l'école du boulevard du Midi, les écoliors et les écolières jaillirent brusquement sur le trottoir, agitant leurs mouchoirs, tendant les bras vers les libérateur!. Le général Bablon, sou cias et soldats, rendirent en sourires affectueux le salut gentil des enfants. A la porte de Namur, un temps d'arrêt. Profitons-en et passons la revue. Il y a là, tenant la tête avec le général, 1« 11° escadron do chasseurs à cheval, pui: viennent le 128° régiment d'infanterie (4 citations à l'ordre de l'armée), le 42' (4 citations), le 23* (D citations), deuj compagnies du génie, le 1er bataillon di 54° territorial — des poilus au poil déjà blanchi — le 41" groupe des briamear diers divisionnaires, l'ambulance 208, et enfin le 4° régiment d'artillerie d< campagne, suivi du 107° d'artillerù lourde, qui clôt ia marche. Au total, près de 12,000 hommes, en y comptan le service du charroi, lecptel traversa l£ vi1-3 par des voies plus commodes. • Les drapeaux sont couchés sur 1« faisceaux des fusils, entre les sacs ili sont déchirés d'héroïques blessures,et or y lit des noms d^épopée : Polotsk, La Bcresina, Lutzen, Baulzen... Il faudrc en ajouter d'autres, et combien ! C'es la 41* aivision qui, fliu début de lo guerre, entra dans Mulhouse, et l'on si souvient de l'enthousiasme, des espoirj fous qu'éveilla cette nouvelle, espoir; qui sont à présent réalités; c'est élit qui, de juin à septembre 1916, tint ar col de Bonhomme, dans les Vosges qui brisa Félan de l'armée du kronprin: au Four de Paris, en décembre 1816 qui défendit le fort de Brimont ; qui, ei novembre 1917, reprit la côte 344, pr& de Verdun ; c'est elle encore qui prit li fort de Locre, au Kcmmel, le moulin di Lafaux, au Chemin des Dames ; c'es la 41°, enfin, qui, donnant la main auj Belges, enleva avec eux Buysingeni Langera ark, Poelcapelle, "West-Roose beke, Gost-Nieuvvkerke, Roui ers ; ellt venait de franchir l'Escaut lorsque l'ar mistioe est intervenu. C'est tout cela que la foule célèbre ei serrant les mains des soldats français en les bou-rrant de cigares et de cigaret tes, en les entourant d'une sympathw ardente et' joyeuse. Lorsque la division se remet en mar che, cette foule s'est décuplée ; il y t ving-t épaisseurs de curieux sur le: flancs des soldats ; d'autres, aussi nom breux, emboîtent le pas sur les terre pleins, sur la chaussée même, coude i coudc, et tous les chapeaux èont en l'ai, et les vivats roulent sans fin. Le défilé, devant la légation 0 Fnaince, fut simplement admirable. Il ; avait des milliers et des milliers de per sonnes comprimées sur le boulevard, perte de vue, il y en avait une grapp-à chaque fenêtre, dans les arbres, su les kiosques des tramways, où, s'accrc chant à la toitwe, elles semblaient un rangée de vivantes cariatides. Les piou pkras défilent, alertes, souples, les yeu: , bruns et noirs rient sous le casque d . tranchée, le pas léger se rythme au: , sons du « Vous n'aurez pas l'Alsace e i la Lorraine... », le tête-à-droite devant 1 général Massenet tourne sans raideu ni affectation ; ce sont les soldats c> . toyens de la France qui passent.. Pui . c'est le roulement des mitrailleuses, 1 , grondement de l'artillerie, les légers 7E , les obusiers de 155 aivec leurs nom joyeux : le Gueulard, l'Anti-moche... E , co seraient les canons longs, si leu . poids ne les svjit empêchés de prendr s la rapide allure de leurs confrères . ceux-là sont momentanément demeu rés à Forcst. Alors,- comme le dernier canon dispî ! raisas.it avec la dernière sofiîierie d • trompette, une manifestation inatter ; due se produisit : un cercle immens ; se forma, et les milliers de curieux, che i peaux bas, entonnèrent une formids ■ ble Marseillaise. Le général "Massenc - et son état-major, au centre du cerclt > demeurèrent immobiles, la main ■ ' képi, tant que monta la vibration énoi DEPORTATIONS •-ry -tt—n. •?--r >. r*vi Lo mercredi 24 janvier 1917, quatr me jour des lovées do « chômeurs » In xellois, à 6 h. 1/2 du matin, le therrc mètre était descendu à huit degrés so «éro. Dans le ciel presque noir encore, semblait que le froid eût figé les étoi elles-mêmes, et par la ville engourd grondait plus sonore et plus clair le r< lement des premiers tramways. Qu quea passants rapides, aux épaules : montées, l'oreille abritée sous le col pardessus. Autrefois, à pareille heu le peuple des artisans animait la rue, s îonnée par dos centaines de véhicul-'Aujourd'hui c'est presque le désert le silence. Les chevaux ont disparu v les li.çnes du front allemand. Les ar «ans chôment et sont demeurés dans le lit. Aussi bien n'ont-ils pas mieux à f re; la ration a été mangée au souper la veille, et le poêle est vide ; qui d< déjeune et n'a pas besoin de charbon Pourtant, voici le long du bouleva d'étranges personnages. Ils sont dei: coiffés de casquettes d'e drap épais, chaussés de gros sabots blancs qui c quent cn cadence sur les dalles de pien Leur marcheiiouplé annr.nce deux j: ne-, g< 1 de gilots dedfl épaissis de deux v tons uple de pardessus qu 7 ™ " a. été impossible de boutonner ; leurs poches sont plenes et baillent ; leur figure disparaît sous les multiples touj-s d'un oache-nez gris; ils soutiennent au bout de chaque bras une valise ou un paquet bourres à briser leurs courroies; enfin, un volumineux havre-sac les tient cambrés, ventre en avant. En voici deux autres, qui sortent des rues latérales, puis un autre encore, puis trois, quatre... Dans la rue Henri Maus, s'avance tout un cortègte; il y a li doux cents personnes, par rangs de huit ou dix, hommes et femmes, qui rythment leur marche au chaut de la « Marseillaise ! » Voici deux ans et demi que la « Marseillaise » est défendue à Bruxelles: il suffît do la fredonner au passage d'un « polizei » — mâle ou femelle — pour se voir traîner à la c îvomma-ndantur n, faire six mois de cellule préventive et s'entendre finalement condamner c quinze jours de prison. F.h bien, dans le noir et le silence de ce matin d'hiver, devant le poste de police allemand installé dans la Bourse même, le cortège défile, scandant le pas, et chantant la i Marseillaise » à pleins poumons... Contre nous de la tyrannie... Aucun polizei ne s'est montré. Sur la plate-forme d'un tramway qui roule vers la gare du Midi, se tiennent un officier et son ordonnance; lo soldat, regarde son maître; l'officier affecte de regarder au loin et tiro do fortes bouffées de ton cigare. « Laissez donc; jo les rattraperai bien tout à l'heure... » Cela se lit clair comme le jour dans la moue méprisante où so mâchonne le cigare. Le cortège passe. A la « Marseillaise » e succèdent la « Brabançonne », le a Chant ? des G-ueux a, « Sambre et Meuse », jus-î qu'au bout du boulevard du Ëai'.iaut. Là, il faut so disperser. Ceux qui « par-' tent » peuvent seuls aller plus loin. Et il n'est plus question de chanter, hélas ! x Los cro®s;ï8 des fusils s'élèvent devant ' les visages des femmes, s'abattent sur quelques poitrines, a Fort ! Gehen sio 0 fort !... » C'est l'acrafcnpagnemcnt des 8 coups de crosse, et cela se prononce '' c I ourte... ». On s'embrasse rapidement r sou3 l'ignoble menace ; les hommes s'en ° vont vers la gare ; les femmes regagnent î les trottoirs et pleurent dans leur tablier.11 Le jour est venu pendant ce temps, r et l'on voit paraître de tous côtés des ' petits groupes de quatre ou cinq per-, sonnes : un jeune homme matelassé et ®. Chargé de paquets (1) marche à trois 8 pas en avant de .quelques femmes, la ' vieille maman, les sœurs, la femme ou la « bonne amie ». L'homme marche à G grands pas mous ot regarde les pavés ; " les femmes trottinent derrière lui en se tamponnant 1 v-s yeux de leur mouchoir r (1) L'équipement des ilôportés a été four-e ni par les adminislrsticcis conuminales. ou de leur châle. Ces genâ no parlent pas ; ils vont silencieux et mornes comme s'ils suivaient un enterrement... Un enterrement ! Après tout, c'est cola, pour beaucoup de ces malheureux. v Au hasard, nous interrogeons, —- Vous êtes sans trav^l? (— Non, je travaillais encore avant-hier. 1 — Et vous? t — Moi aussi; je n'ai jamais cessé do - travailler. Sur cinquante jeunes gêna que noua - abordons, quarante nous font la même ■■ réponse. Mais voici un ouvrier à barbe ! grise. Il tousse tant qu'il peut, » — Vous êtes convoqué? — Oui. Et j'ai cinquante ans et une J vieille bronchite. * — Vous êtes chômeur? — Pas du tout. Si je ne suis pas « en-1 levé » j'irai tout de suite à mon atelier. ' Alors que racontent les avia alle-' mands? Il s'agit, disent-ils, « da pro-" curer du travail à des centaines et des centaines de mille ouvriers qui se croi-> sent les bras et se traînent dans les eaba-4 rets; il s'agit do combattre l'amour du ; jeu et do la parc.- :e, l'inséourité des " biens, etc... etc...» ' Tout en Causant, no'\i voici arrivés sur ' la place Bara. Il y n là une foulo eonsi-1 dérable, que des < pâtissiers à cheval » 1 lance au poing, repoussent en co mo-' mont dans les rues voisines. C'est là qu'il faut se* séparer. Ah! ces petits groupes ■ désolés, lamentables, aux visages rava- - gés de désespoir, aux poitrines tressautantes, petits groupes de petites gens ils nueisu«urs. jje générai caoïon, soi riant-, les salua du sabre, et tous, off iXJJ.VT^.'J-^r. w sçwy. ygr-.-—r- que broie le hasard de cette honfeus guerre ! En voici quatre, entre mille de Icui pareils : le jeune homme en sabol blancs demeure silencieux, les mains en barrasséc-s de paquets, devant trois fer. mes qui étouffent de sanglots, de pai vre3 femmes en cheveux et on tabli« de cotonnade. Elles lo regardent 6n gr maçant leur douleur, refont un pli d cache-nez, i-éctinent l'allure du perde; sus ; suprême ot dérisoire toquetterioc Mais l'heure s'avance. — Allez. Au revoir, mouma! Un gros baiser. La « mouma 's i peut répondre. Elle pleure tout haut. —- Au revoir zustenco ' Un baiser également, rapide et sonon A la troisième. Pas un met, cette foij Le baiser se fait lent et doux ; il va d'ur joue à l'autro lentement, se détache regret, recommence. Elle laisEe fairi sans bouger. Et il la contemple un m< ment, les yeux dans les yeux, avec rm tendresse qui, valant tous les serment.: semblo implorei;.une égale proineseo.El! n'a pas dit une parole, elle no pieu: plus. Et quand il s'en va d'un bru3qi demi-tour, «lie demeure stupkle jusqu' ce qu'il ait diparu derrière les capotf g-rise-s là-br.s, à l'angle de la rue de Fra: ce. Alors, c'est la frénétique et bruya: te douleur des humbles sans retenue < sans fard... Le cheval d'un, n pâtissier » vier mettre bon ordre à'cet accès d'un ssnt mentalisme que réprouvent les généraû me du chant ~vrieux. Et puis, ce fut 'r.'-fa LLUj.'.^...l j U-..11U' yUi- '-j1. j i-■ " ■ ' 1 '' ij'PMi' ise Et ainsi, pendant des heures et des journées, par toute la Belgique, des mil»; jrs lierg de familles sont allées sangloter ots sur les places où cinglait la rafale, de-! vant les gares sales et lugubres où tant m- de beaux et forts jeunes hommes ont îl'- pénétré, qui ne sont jamais revenus, ier * * * v; Voici le texte da là convocation reçus e3_ par les « chômeurs » bruxellois : KAiSEnLiCH Deutsche Kommandantor Bruxelles (data de la poste)'.;, Vous êtes convoqué de vous trouver Î8 110 20 janvier 1917, à 8 heures du matin, dans, la gare du Midi (entrée par la rue rio Fcramce). . i re. Au cas où vous ne dameriez -pas suite à ^ lis. -la présenté convocation, vous seriez expôt me dié immédiatement par cor,-: eain-te ; «n ! à -tre, vous seriez passiMe d'une peina dVnn re, prisoane.m-eint de trois mois au plus ou ,10_ d'une amende pouvant aittein- re 1,000 mark, Q10 Comme il se peut que vous soyez envoyl {g" à an Boa de travail et que, dans ce cas, vou« m' n'auriez plus -l'occasion d'entrer en relation avec les membres de votre famille, il voua K "5 e,s.t rocœnmandé do vous munir d'un cou'j vert, d'habillements d'hiver, de linge et da 11 a bannes chaussures. tes Quiconque souscrit un contrat Au liureatt in- die l'induatige, rue Marie-Théréec, 6-i, où du au- travas-1 en Allemagne ou es Belgique est of-i et fert à dies conditions très avantageuses, «sfc cSemptê de s.e présenter ia gare. ÎEt GRAF VON SODEN, . ,ti. 'Obérât und Kommimdaaf» , us -La'présecite convocutcion est à apporter., (A suivre,J . > m Mercredi SI EîovemM 1 Mercredi îîovemfere 10 m™ AMME — M0 JLQ

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Dit item is een uitgave in de reeks L'étoile belge behorende tot de categorie Katholieke pers. Uitgegeven in Bruxelles van 1850 tot 1940.

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