L'événement illustré: revue hebdomadaire, documentaire, artistique et littéraire

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IWMWHIIM. ■t.UABMl'g'g* -"T^t—r*,MM""-—tmi i r" -.i i K . ■■ i.—. awwWMW^if'w^W'^tv*.- * -fv-*- l — 878 — Jwf 1^8/ (jj^cbtcci «'fi'Mi iii^ai-mii^f^t^.,-» mi* — •^,- ■" '"' ■ ™ i MHinMnLumiMPnmnvwi ■' ■ i w /,,, NUL coin plus joyeux, au pays morave, que le petit village <§> semis brusques de sable blanc, et dans l'angle de la chambre de Livao, ce matin>Ià. Sous le ciel bleu, les maisons au-dessus du banc, des pavots et des églanfines enguir- blanches avaient i'air de rire dans i'air vif, avec leurs portes landent les images saintes. Les ménagères, en attendant que éclatantes, leurs fenêtres aux cadres peints où, derrière les l'heure soane, achèvent de ranger, dans la pièce aux provi- caireaux luisants, des sourires de faces roses, des habits de sions, l'innombrable pile des gâteaux de noces. Encore fêtes multicolores s'agitaient, passaient. Le soleil nuançait, chauds, tout parfumés et dorés, ils s'alignent sur de longues d'or sombre, le chaume des toits frissoqnant ds fleurettes, planches couvertes de paille fine. Et, de leurs doigts prestes, d'or vif les grands tournesols épanouis le long des murs. les ménagères les disposent avec orgueil. Elles en fabriquent Il semblait que tout, sous l'aube tiède, prit un air de fête : à chaque solennité, s'ingénient à varier les formes. Dans les maisons groupées autour de la place à l'ombre dea vieux d'autres nuisons, les gâteaux cuisent encore. noyers ; le quinconce des tilleuls et le tapis de gazon où Ailleurs, on vient seulement de balayer et d'allumer le four, saint Jean de Népemûk se tient, la tête penchée, en habits Dans le foyer vaste à rôtir des bœufs, derrière la porte de fer d'évêque; les habitations éparses avec leurs ceintures de à deux battants, si haute qu'on peut entasser le boia sans se jardins où les prunes embaument, où les pommes s'arron- courber, la flamme ronfle et de ses langues rouges et bleues dissent ; oui, tout, jusqu'aux vastes champs de betteraves, lèche la voûte noire, au-dessus de laquelle les gâteaux cuisent, jusqu'aux vetgers dont l'herbe mouillée étincelle le long de Dix heures. Les gâteaux vont être en retard, chez Ulianka la petite rivière qui roule, calme, son eau jaune. Futchikova. Cependant de la fumée empanache le toit, signe C'est que tout à l'heure, dans l'église où les cierges dorés que le four chauffe. Mais la pâte au miel n'est pas encore commencent à s'allumer, le "panatsek Martinke" va bénir le terminée. Ulianka vient à peine d'y écraser les graines de mariage d'Apollenka Hedbavna avec Vatzlav, le roi des pavot. Sous ses jolies mains, d'habitude, les "bliny" naissent dompteurs et des éleveurs de chevaux, le propre fils du comme par enchantement, s'épanouissent en fleurs avec leurs maire Schtefka Klingash. tiges ornées de feuilles figurant toute sorte d'animaux fan- Et ce n'est pas une union ordinaire. Si le fiancé, Vatzlav, tastiques. possède des prairies où les poulains de race galopent par Cette fois la pâte, pétrie comme à regret, colle aux doigts bandes, les crins au vent, Apollenka s'enorgueillit, à juste blancs d'Ulianka, et d'un geste machinal, la pensée ailleurs, titre, d'être fille unique, et les champs du père Hedbavna elle découpe, l'un après l'autre pour aller plus vite, des cœurs, passent pour les plus fertiles du village. Il y a de plus jolies rien que des cœurs. C'est aujourd'hui que Vatzlav épouse, Biles à Livno ; il n'y en a pas de plus riches. au lieu d'elle, sa cousine Apollenka. On entend, par les fenêtres ouvertes, dei voix fraîches qui Est-ce possible? Comment les choses en sont-elles venues chantent. On tire des armoires peintes les voiles brodés. là ? Ulianka iave maintenant ses mains pleines de pâte, et du Les étagères enluminées courent auteur des murs, avec leurs côté de la rue, du côté où ies chars, tout à l'heure, s'en assiettes fleuries. On sable les parquets de bois, frais lavés, à <$> viendront, elle regarde avec une tristesse infinie. Une brume

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