L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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13 december 1918
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s.n. 1918, 13 December. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/x05x63cc6c/
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5ema Année n——————— iv g. ï5ii 5 cent Vendredi 13 décembre 191© L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. ^ • Journal Quotidien du matin paraissant en Hollande. Belge est notre nom de Fa.r.iilè. ^^— , ' Toutes les lettres doivent être adressées ai* !t>tïrejaii de rédaction : IV. 2S. VOOHBUHGWAL 234"«240, A M S'ri JUlJ A Al. Téléphones: 3797 et 1775. Rédacteur en Chef: Gustave Jaspaers. Comité de Rédaction: Charles Bernard, René cftnmbry. Abonnement^: Hollande fl.«1.50 par mois. Etranger (I. 2.00 par mois. Pour (es militaires au front et les militaires internés en Hollande fl. 0.75 parsmo»s payable par anticipation. Annonces: 15 cents la ligne. Réolames; 30 cents la ligne. Le Désarmement et la Société îles Mations, C'est; un traité de paix inique qui est à l'origine de cette folie des armements qui, souffla sur le monde à la fin du dixneuvième et au début du vingtième"siècle. Supprimer la cause s'est abolir l'effet. La juste paix de demain entraînera nécessairement après soi la réduction des armements formidables sous lesquels les peuples ployaient l'échiné. Ce sera précisément l'un des plus grands bienfaits de la paix, une des conséquences les plus heureuses de la grande lutte pour le Droit et la Liberté. Ce sont les Britanniques qui feront au Congrès des propositions dans ce sens. On peut les considérer comme le corollaire de celles que fera M. Wilson sur la création d'une Société des Nations.' Une fois les peuples groupés jdafcs un vaste organisme qui reconnaîtra l'arbitrage obligatoire, les armées seront nécessairement réduites à des forces de police suffisantes pour le maintien de l'ordre à l'intérieur, suffisantes également pour ce que l'on pourra appeler désormais le maintien de*l'ordre à l'extérieur. Nous arriverions' ainsi à donner un corps à cette fiction du droit des gens qui considère les Etats comme des personnes, des individus. Ces Etats, personnes du droit des gens, n'étant pas comme les individus groupés dàps une société organisée, disposant des moyens de coaction nécessaires pour réfréner les abus et les excès de ceux qui enfreignent ses lois, ils en étaient réduits à se faire justice à eux-mem.es. L'origine des gu^jrres tient précisément dans ce fait de l'absence d'une" force collective assez grande pour imposer le respect aux forces particulières. " Car la Société des Nations existait, mais à «l'état fictif, inorganique. Elle avait ses lois, mais il lui manquait des moyens de sanction. Ce que M. Wilson prétend l\ii donner, c'est une organisation, c'est une police. il n'a pas fallu moins que l'effrôyable bouleversement de cette guerre pour nous faire entrevoir la réalisation d'un rêve -tenu pour, vain et chimérique par les meilleurs esprits positifs de ce temps. Jusqu'ici les pacifistes tiraient des conclusions, favorables" de ce que les guerres depuis les temps romains et barbares s'étaient en quelque sorte ,.civilisées", si l'on peut employer cet euphé-, misme. Us excipaient des progrès accomplis I au Moyen Agé', notamment par l'institution f de la chevalerie, ' et aussi par les temps modernes, pour prophétiser que, d'adoucissement en adoucissement, les guerres finiraient bien par être supprimées. Mais une telle évolution ne pourrait se faire qu'au bout de longs siècles d'histoire et c'est pourquoi ils portaient surtout leurs efforts vers ,lâ constitution de tribunaux d'arbitrage chargés cle juger les litiges internationaux. C'est ainsi qu£ fut créée la Cour d'Arbitrage à La Haye. Celle-ci offrait le grand inconvénient de ces institutions similaires qui ne peuvent fonctionner que lorsque les deux parties sont d>'accord à comparaître devant elles. Or, quand on est en désaccord sur le fond ou est bien près d'être aufssi en désaccord sur la procédure. De grands Etats, soucieux de leur honneur, de leur dignité, de leurs intérêts, ne prétendent pas soumettre à un aéropage de quelques particuliers des questions qui concernent l'intérêt,' la dignité, l'honneur de millions d'hommes. En sorte que l'en assistait à cette chose paradoxale de voir 'es uns se refuser à soumettre leurs prétentions à des arbitres, tout naturellement paroe qu'ils avaient tort, les autres tout naturellement parce qu'ils avaient raison. La grande guerre a déchaîné de tels cataclysmes, son horreur a été tellement.profon-le qfie bien des idées ont changé, que bien les points de vue se sont modifiés. C'est ainsi ue par la volonté criminelle d'un des belli-érants nous en sommes revenus aux pires i xcès, centuplés par la puissance et la variété les engins de destruction moderne, des guerres 4es tribus sémites et des peuples païens. On sourit de penser qu'il y a ,cinq cents ans tes auteurs discutaient de la légitimité de -'emploi des armes de jet, flèches et javelots, cb où il était défendu de frapper un cheval à a tête, même dans le combat. Qu'eussent-ils pensé des ,,flammenwerfer" et des gaz asphyxiants mis en usage par les Allemands ? La thèse de l',,évolution,J> du caractère cruel et impitoyable .des guerres soutenue par cert tains optimistes en a reçu un sérieux accroc* Mais c'est précisément parce que cette guerre nous a fait' voir jusqu'au, fond l'épouvanté ; que de tels cataalysmes répandent sur le mon- < de, que nous assistons au puissant mouve-(neh.t d'opinion qui trouve en M. Wilson son ' interprète le plus éloquent et le «plus autorisé. » Ainsi. un grand pas a été fait vers la réalisation d'un projet tenu pour illusoire avant la guerre. Mais la guerre a aussi écarté les difFiculjés de fait c^ui s'y opposaient. Car si on la considère sous un certain angle, on peut dire qu'élis a précisément groupé toutes les riations éprises de droit, de justice, de liberté, dans une grande action commune contre lés nations de proie dont l'ambition et les appétits affrénés troublaient la tranquillité du monde. La Société des Nations que veut M. Wilson .ne sera pas une! création de toutes pièces; elle ne fara que sanctionner par une loi internationale une situation de ' fait préexistante. Charles Bernard. . I ■ rc-^o ■ cm» ' II y a un an 13 décembre 1017 : Bombardements réciproques sur U front français et actions locale» sur le front anglais. Les Britanniques font une attaque réussie jwès de Pohtruel. Entra la Brcnta el la Piave l'ennemi at-Û9gti€ les positions italiennes mais U est FSpoussê avec de grosses pertos Le (jénéM AJlcnÇy fait son. erUré/i à J#- meUrn* Hotte Restauration Economique- U a fallu attendre l'évacuation complète du territoire belge pour se rendre" compte de la situation pitoyable, quasi-désespérée, dans laquelle se trouve notre industrie nationale. Je ne vise pas, en employant ces qualificatifs, nos usines situéès dans 'la ligne de feu, qui ont été littéralement rasées ou ne gar1-dent "de toute leur majestueuse allure des temps de paix que quelques misérables pans branlants de murs. Qu'on parcoure la Belgique du nord au sud, de l'est à l'ouest, à part lès usines qui ont été exploitées par les Boches à leur utilité'exclusive, partout on se trouvç devant le même tableau .de dévastation calculée, et systématique,^ qui pousserait au désespoir des gens moins énergiques que l'industriel belge. Je u'apprendrai rien de neuf au lecteur en lui signalant la disparition ' do toutes lés machines, l'enlèvement de tous les approvisionnements. Ce qui frappe surtout le visiteur, ce soùt les traces de la brutalité fct de la préméditation av.ee lèsquelles nos usines ont été dépouillées:'les installations fixes « ont été arrachées avec une violence inouïe; ce qui n'a pu être emporté a été détruit ou pulvérisl sur place. Les grosses courroies que l'on n'a pu détacher ont été coupée$ ou taillées en pièces. La culture a tout ravagé. Selon l'expression chère à Bismarck les Boches ne nous ont rien laissé, si ce n'est nos yeux pour pleurer. * Devant.ces ruines et ces vestiges de vandalisme, le poing se crispe, le coeur se gonfle d'amertume et de rage. L'on se rend entièrement compte du caractère impitoyable du procédé d'Outre«Rhin et l'on comprend fort mal les théories de certains politicailleurs qui parlent de clémence et de rapprochement vis-à-vis d'une'race dont le nom mérite de disparaître de la face du monde. Mais a-t-on déjà pesé sérieusement toute détendue de cette ruine matérielle et de ses conséquences; alors que la stagnation de notre industrie pendant plus de quatre ans constituerait déjà par elle seule un yrai désastre ? A-t-on déjà songé à l'importance des capitaux qui devront être mis sans tarder à la disposition dç notre industrie pour relever les ruines et restaurer nos usines ? A 4'importance du crédit qui devra pouvoir être consenti inoessamment à nos industriel^? Les arrêta-lois qui viennent d'être "promulgués eja cette matière constituent un premier pas vers la solution de cet important problème, mais laissent encore bien des plaies béantes sans baume et demandent encore, pour être vraiment efficaces, une série de compléments indispensables. A-t-on trouvé une solution péremptoire à la question de se procurer dans le plus bref délai un outillage industriel perfectionné et permettant à l'entrepreneur de rétablir d'une façon normale et régulière la marche de son usine? A-t-on examiné suffisamment le problème de l'acquisition des matières premières et de ll'alimentation économique, indispensables au fonctionnement dç nos usines^ restaurées ? s Tient-on compte également de la difficulté, surtout aux premiers mois d'exploitation, de trouver des débouchée et d'apporter les produits au marché mondial, sans qu'ils y .rencontrent une concurrence destructive de la part des alliés, des neutres et surtout de nos fnnemis ? Et ici nous applaudissons de tout coeur à la motion adoptée, il y a quelques jours, en Angleterre, d*exclure des indemnités* de guerre à payer par l'Allemagne tout produit achevé et d'exiger des capitaux, des matières -premières, des approvisionnements ou des machines. Se contenter de payement en objets fabriqués par l'ennemi serait paralyser pour un délai plus ou moins long l'industrie nationale. Vient eni^in le problème de la main d'oeuvre: problème plus grave peut-être encore-que tous les autres. Nos ouvriers spécialisés dans chaque industrie, qui constituaient une de nos fiertés nationales jet ûn des plus importants' facteurs de notre richesse économique, sont éparpillés dans tous/ lesv sens. Les,uns abandonneront à regret une' situation lucrative que leur aptitude spéciale leur a fait acquérir dans les pays 'neutres ou alliés; les autres, qui étaient restés au pays, sont en grand nombre tombés victimes des déportations allemandes ou épuisés par les misères et les privations de toute nature. A-t-on déjà songé aux mesures énergiques à prendront aux moyens efficaces à employer pour repeupler nos usines par un personnel ouvrier et une direction technique aptes *et à la Hauteur de leur tâche? ' ^ % Je ne touche ici qu'aux points vitaux de la question de notre rétablissement économique. Aux dirigeants de trouver ia solution adéquate à tous ces problèmes «essentiels.Heureusement le moral de nos industriels e6t resté intact; leur malheur ne les a point abattus. L'énergie proverbiale de notre race en général,'la hardiesse tet l'audace,de nos industriels en particulier sauront surmonter toutes les difficultés qui surgissent à l'heure actuelle, dii moment qu'elles trouvent l'appui- suffisant. Nous attendons du Gouvernement une série de mesures, promptes et énergiques. Nous attondons de nos alliés, non une concurrence désastreuse, mais la rapprochement économique et l'aide qui nou6 reviennent en justice, en compensationvde ce que nous avons volontairement souffert pour le bien commun, Nous sommes d'autre part convaincu que clans les conditions à imposer à l'Allemagne, coupable de tous, les crimes économiques dont nous avons fart l'exposé, on tiendra largement compte du degré de responsabilité du criminel et qu'on le frappera en conséquence. Nous espérons enfin que le Gouvernement prêtera toute son attention et accordera son Ijâenwllant appui, à tous Jes organismes, officiels ou non, qui £nt été créés parmi les ce, après des examens sérieux et des travaux Belges eai Angleterre, en France, en Hol- ardus et consciencieux poiu* aplanir les- lande, en Suiss^ et en territoire occupé, pour grandes difficulté# qui surgissent actuelle- l'étude du'problème complexe de la'recon- ment en l'espèce./ stitution nationale et cyi'il tiendra compte L van den Broeck, des desiderata, des programmes et des pro- , T jets qu'ils ont élaborés en pleine cctaipéten- ' Repetiteur a 1 Université de Louvai . En Belgique. Réponse de l'Université deliége au Manifeste de l'Allemagne- intellectuelle au monde civilisé ' yoici la belle, noble et énergique protestation adressée par l'Université de Liège au fameux manifeste des noiiante-trqis intellectuels ( allemands : Le Conseil académique de l'Université de Liège saisit l'occasion de sa première réu-Aion, depuis que la liberté de parole lui est rendue, pour faire entendre une protestation qu'il liji pese de retenir depuis plus de quatre annees. Le 4 octobre 1914, la ,,Gazette de Cologne" publiait, sous le titre ,,Das Geistige Deutschland an die Kulturwelt" le manifeste désormais fameux où» quatre-vingt-treize . savants, écrivains et artistes couvraient de leur' honneur personnel le6 crimes de l'armée allemande. Ce document souleva chez les professeurs de l'Université de Liège la plus vive indignation.Au moment où les signataires du manifeste, au mépris de toute méthode scientifique, affirmaient, sans avoir pris la peine de s'informer, des faits dont ils ne • pouvaient vérifier l'exactitude, nous avions, nous, sous les yeux, les preuves éclatantes de leur mensonge. •Ils affirmaient que: ,,mille et mille fois, malgré tous les avertissements, la population belge avait tiré traîtreusement sur les troupes allemandes". Nous gavions vu, au contraire, que dans nombre de villages du pays de Hervé, à Mouland, à Berneau, à Barchon, à Battice, le cri ,,Mari hat geschossen" servait simplement de prétexte à la férocité des soldats.^ Plusieurs d'entre nous avaient patiemment, scientifiquement, cherché des francs-tirçurj, et personne n'en avait trouvé *un sepl; Au contraire, nous avions constaté jfmilJ^ et mille fois" que les. incendies et les massacres avaient été préparés et exécutés par ordre, à des endroits et à des heures fixés ; nous savions que des soldats allemands avaient tiré au moment voulu pour accuser la population belge. C'est un de nous, Monsieur lç, Professeur Meurice, qui subit, comme bourgmestre de Visé, le plus odieux et le plus atroce des martyres, pour avoir répondu de l'innocence de ses administrés, quand les troupes' allemandes, après huit jours d'occupation, organisèrent méthodiquement le sac, le pillage et l'incendie de la charmante petite ville, le-massacre^de 32 citoyens et la déportation de 1200 autres. Nous n'avions pas besoin du témoignage — irrécusable et confirmé d'ailleurs — de nos collègues de Louvain pour mettre en doûte que les troupes allemandes eussent ,,bombardé à contrecoeur une partie de la ville pour exercer des représailles contre une population frénétique qui lesiattaquait traîtreusement dans leurs logements". Nous avions vu, autour des locaux universitaires du centre de Liège, comment se prépare une échauffoi^rée qui amène des massacres et des incendies de plusieurs rues. 'C'est de notre palais académique qu'une troupe allemande affolée ±ua $7 habitants innocents»de la place de l'Université et c'est là qu'on vit des soldats allemands repousser dalis les flammes des malheuteux qui se*sau-vaient.Les scènes qui, se passèrent les 20 et 21 août 1914, à .l'Institut de Zoologie et à l'Institut d'Anatomie, où l'un de nous, M. le Professeur Damas, et son personnel, coururent dix fois le danger d'être fusillés, ^îous édifièrent complètement sur les procédés terroristes de l'armée allemande. Aussi, quand nous lisions dans le manifeste quelles soldats allemands n'avaient jamais porté attei&te'à la vie et la propriété d'un seul cit-oyen belge sans que cela fût commandé par la plus stricte légitima défense, nous pouvions à bon droit • crier : ,,Mensonge" ! Et quand on nous traitait ,,d'assassins" pour avoir mutilé des blessés, tuét odes* médecins dans l'exercice de leuf ministère, nous pouvions crier : calomnie ! Lorsqu'on affirmait ensuite d'une manière générale que ceux qui conduisaient Ja guerte •allemande ,,ne méconnaissaient pas lfe droit des gens", nous n'avions qu'à montrer autour de nous comment étaient entendus les droits de l'occupant : les communes frappées de peines'collectives, nos usines dépouillée^ de leurs machines, -les réquisitions dépassant les besoins de la guerre* pour appauvrir un concurrent; ndus n'aVioij^ qu'à montrer nos propres plaies, la façon dont 6e respectait la propriété privée des 'établissements consacrés à la science : nos laboratoires de physique, de cliimie, de métallurgie dévastés, nos hôpitaux, nos cliniques désorganisés et dilapidés, les vols opérés dans notre bibliothèque et clans nos collections. Quand on nous disait, enfin, que ,,les soldats allemands 6on$ étrangers à toute cruauté contraire à la discipline",^ nous n'avions qu'à parcourir notre pays, à quelques kilomètres de distance, pour dénombre^ les tombes d'enfants, de femmes, de vieillards exécutés comme .francs tireurs, ou écouter le récit des supplices infligés aux victimes avant leur mort. Et qu'on n'invoque point l'excuse de l'ivresse de la victoire lors de l'invasion. Si | ces atrocités ont cesse, pendant i occupa -! tion proprement dite, c'est parce que le ter-rorisitie n'était plus jugé nécessaire. Mais nous avons retrouvé la même cruauté et la même perversité dans les traitements infligés aux prisonniers civils, dans ce crime à jamais inoubliable.#de la déportation en masse des Ouvriers, et tout récemment encore les explosions retardées, et les excès sans nombre çommis lors de la retraite des armées. Faux dans les fait3, ipjurieux dans la forme, le manifeste nous "ôléssait particulièrement dans sa manière de raisonner. £a violation de^la neutralité de la Bel-» gique était présentée comme la condition de l'existence de l'Allemagne, contre toute vérité, contre toute vraisemblance, et comme une opération avantageùse_ au point de vue stratégique, alors qu'il's'agissait d'obligation juridique et d'observation«.de la parole donnée. Le militarisme prussien était en outre invoqué comme le soutien de la culture allemande, comme si le génie, la science et l'art dépendaient du nombre de canons et de régiràent3._ " , Les quatre-vingt-treize signataires du manifeste ont mis leur honneur en jeu : ,,Nous condiiirons cette guerre en peuple civilisé, disent-ils. Notre nom et notre honneur ep sont garants". * Pour avoir avancé sans preuve et sans critique dés faits reconnus inexarts; Pour avoir haineusement calomnié notre population civile; Pour avoir — 'au moins quelques-uns, — signé par ordre ou n'avoir point r^tra«-tç, quand la vérité fut connue; Ces hommes se sont jugés eux-mêmes, ils se sont "déshonorés. Liège, le 2 décembre 1918. Au nom du Conseil académique* Le pro-Retfeur: A. GRAVIS; , Le pro-Recteur: A. GRAVIS; L'Admin-Insp. C. LE PAIGE ; Le Rapporteur: E. MAIÏAIM. Pour Ee suffrage des femmes Une lettre ouverte au Conseil "général du parti ouvrier belge. } La*,.Fédération belge pour le suffrage des ' femmes" envoie à la presse communication de la ,,lettre ouverte" qu'on va lire et qu'elle | adresse au Conseil général du Pa/ti ouvrier ; belge: „ Messieurs, I ,,Nous avons jugé devoir attendre qu'ait son- 1 HP ^'heure à laquelle les autorités légitimes i 1 do notre pays reprendraient, dans une Bel-gique libérée,, l'exercice des pouvoirs constitu- ! tionnels pour vous adresser la communication que nous avons l'honneur de vous transmettre | au nom de la Fédération belge pour le suffrage des femmes. * Votre récent manifeste „Au peuple 4 belge" 'proclame la volonté du Pa'rti ouvrier de conquérir immédiatement > le suffrage universel ! ptir 'et simple à 21 ans. Il semble bieii qu'au lendemain de la guerre ' qui a si profondément modifié l'état de choses préexistant, l'avènement, du suffrage universel soit virtuellement réalisé': actuellement, i aucun parti ne serait, croyons-ntous, assez* dépourvu do sens politique pour essayer encore de I lui barrer la route. | Demain doit nous donner une nouvelle législation électorale supprimant le vote plural. Mai* s'il n'y a plus do résistance de principe, il reste quo l'accord n'est pas établi quant à l'étendue de signification qu'il -faut attribuer à la formule du suffrage* universel pur et simple à 21 ans. Ici se dresse la question capitale qu'en commençant à nous lire vous aurez pressenti que I nous allions vous poser... Nous vous le demandons, ; Messieurs: lorsque Vous proclamez que la ciasva ouvrière exige ^açéession complété < s tr*v i:ll»urs au pouvoir ' politique, entendez-vous, dire, comnie l'exigent impérieusement la justice, votre programme politique et le sens normal de^ i\j°ts, entendez-vous dire: suffrage universel pour les hommes* et pour les femmes? Si oui, vous êtes effectivement fondés à sou-" tepir que la cause que vous défendez est celle de la liberté politique du peuple. Dans la négative, vous reniez Votre idéal de justice pour tous au moment précis où les circonstances' vous permettent d'en poursuivre la réalisation immédiate; % En négligeant le droit imprescriptible d'une moitié de la Nation vous mettez vi.tre conduite en contradiction avec votre doctrine égalitaire. Qui pourrait en ce cal s'empêcher de croire qu'une attitude telle vous e-'t dictée par des intérêts purement électoraux?. . Messieurs, ne faites point,de la grave question qui s'impose, pressante, et que les nations démocratiques ont résolue déjà ou vont résoudre demain dans le sens féaiiliste: n'en faites point une question ,,anti-clérica.e'' Cléricalisme, anticléricalisme, ce n'est pas là une loisel|)our la justice... Les derniers arguments donnés encore actuellement contre le vote des femmes belges .ne sont que ,1e manteau dor>t ses opposants revêtént leurs desseins politiques... ' Ne commettez point l'erreur de soumettre la vérité, la ^iberté et la justice nux prétendues conséquences du scrutin qu'elles pourraient entraîner: le progrès ne marche qu'avec la'vérité; la liberté et la justice. Il ne peut se réaliser sans elles. Messieurs, vous ne voudrez [point que le parti, ouvrier belge porte la responsabilité de s'être opposé à l'instaûration immédiate de la justice politique!" Cette lettre est revêtue des signatures de Mme Jane Brigode, présidente; Louise Van Peu Plas, or «ta ire, et C. Dangette-Limbosch, A secrétaire-adjointe, i L'Armistice. La marche des Américains. (Communiqué officiel.j LONDRES, 11 décembre. (Reuter.) Les détachements américains, qui,se trouvaient, hier sur la ligne d'Andernàch—Ba^sen-heim—Boppard, se dirigèrent aujourd'hui vers le Rhin et occupèrent Coblence. A la tombée de la nuit ils se trouvaient sûr la , rive occidentale de la rivière depuis Rolan-deck, au sud de Bonn, jusqu'à Trechtings-hausen.Les troupes françaises à Mayence. PARIS, 11 décembre. (Hava^.) D'après ijne information de la ,,Liberté" Mayence a été occupée *pav les troupes françaises du 21e corps, à la tête desquelles se trouvait le général MiUi-giu,- commandant la 10e armée.. < Sous-marins allemands à Cherbourg. PARIS, 11 décembre. (Havas.) Do Cherbourg: Les quatre sous-marine allemands ,,U 57", armé de deux pièces, ,,U 108.'', armé de deux -pièces, ,,U C' 58", armé' d'une pièce, et ,,U B 126"; armé d'une pièce; sonè arrivés à Cherbourg; côiwoyés par l'aviso ,,Yser", dans la nuit du S au 10 décembre, lis sont entrés îVl'arsensl dans la matinée du 10. Lfe viefe-ami-ral Koyer, préfet maritime, avait invité les autorités militaires françaises et alliées'et les au-, torités civiles à assister à cette entrée à l'arsenal. Les sous-marins allemands, devenus français, avaient arboré le ravillon français au-dessus du pavillon allemand sur le même mât. La musique,formée d'ouvriers 'de ,l'arsenal, a iouç la Marseillaise, les hymnes anglais, américain, belge, Sambre et Meuse; pendant l'entrée des navires dans l'arsenal tous les ouvriers étaient rangés sur les quais. ' \ Les rBég@eia£i©r?s de paiK Lloyd George expose le programme de paix britannique. LONDRES, 11 décembre. (Reuter.) A une grande réunion, tenue à Bristol, qui débuta par le client de l'hymne national, Li->yd' George déclara que la loi su.* le service militaire fut adoptée en Grande-Bretagne pour satisfaire aux pressants besoins du moment. Cette nécessité ayant disparu, la loi sera abrogée et il n'y a pas dè raison^ pour la remplacer. U ne dépend pas de l'opinion d'un leader politique de savoir si nous aurons bessoin dans l'avenir ,sous quelque forme que ce soit du service militaire ; cela dépendra complètement des conditions de i paix. Ce qui nécessita l'introduction du service militaire fut la grande guerre, où^ious fûmes entraînés grâce à la m^hine de guerre existant sur le continent. L'existence d'armées recrutées par la conscription sur le continent a précipité le monde entier avec une nécessité inévitable dans la guerre .11 est impossible de posséder ces grandes machines militaires, avec leur puissance et leur éclat brillant, sans qu'on en ressente une impression d'invincibilité. Elles amènent les 'possesseurs à tenter une chance avec ces engins. Poursuivant son discours, Lloyd George dit que, si l'on désirait une' paix durable, on devait abolir les armées recrutées par la conscription sur le continent européen. L'Allemagne, l'Autriche, la Russie, la Turquie et la Bulgarie disposait ensemble d'armées comprenant douze millions d'hommes. Cela ne peut être toléré plus longtemps. Sinon la conférence de la paix ne serait qu'une farce. Nous devons empêcher à ce qu'à l'avenir ces grandes armées puissent être levées. De grandes • armées ne sont qu'une charge et enlèvent les hommes à 1/industrie. , Il y a une différence entre des armées or- j ganisées pouf l'attaqué et-celles organisées pour la défense.L'armée allemande' était destinée à des objectifs offensifs et l'armée britannique à des objectifs 'offensifs. Voilà la raison pourquoi nous n'avons jamais provoqué une guerre, mais bien l'Allemagne. Bn rapport avec la question ,,Et la flot- 1 te?", Lloyd George déclara: .,11 est impossible. d'emporter la flotte à Berlin, voilà la différence". Les Allemapds. n'auraient pas pu-tenter l'invasion ^e la Belgique ou ravager le nord' de la France avec la flotte. Par conséquent la flotte est une arme défensive et non pas une arme offensive. C'est pourquoi nous ne sommes pas enclins à l'abandonner. Nous avons préservé ces îles durant de longs siècles et ne voulons pas courir de risques dans l'avenir. , La décision à la conférence de la paix'imprimera son sceau sur l'avenir .'Si'on n'abolit pas le système de la conscription il arrivera irrémédiablement,un temp§ où l'Angleterre devra à nouvea use jeter dans la mêlée comme champion de la liberté. Les libertés de l'Europe ne furent jamais en danger dès que le pavillon de la Grande-Bretagne fut en vue. Abordant la question des dédommagements, Lloyd George*"dit que, d'accord àvec la jurisprudence de. toute nation civilisée, le principe doit être appliqué disant que ,,qui perd paye". Ce n'est pas une question de vengeance, mais bien - de droit. Nous espérons appliquer à. l'avenir le même principe âe, drqit entre îes nations qu'entre les individus. S Une autre raison encore pour laquelle l'Allemagne doit payer les frais est la suivante'. La guerre lui a coûté moins qu'à nous. C'est pourquoi l'Allemagne devait ! payer jusqu'à la limite de ses ressources. | Lloyd George fit usage ici de termes qui ! ne peuvent pas provoquer de ,,fausses at- ; tentes".,Avant la guerre les ressources de ; l'Allemagne furent évaluées de 15 à 20 mille ' millions de livres sterling. Les frais-do la ! guerre s'élèvent à 24 mille millions de li- -> vres sterling, ce qui fait que tout l'avoir de l'Allemagne rie suffira pas. Le cabinet de guerre avait nommé fl y a quelques semaines une commission chargée de l'examen des richesses de l'Allemagne. On estime que les ressources de ce pays ont* été sous-estiméee primitivement. Lloyd George ne voulait poser que deilx conditions: d'abord, qu'il n'est pas nécessaire de maintenir pour une période indéter-'v miné» une grande armée d'occupation en , Allemagne, et. ensuite, que l'intérêt de l'argent ne doit pas être payé en inondant l'Angleterre de produits à bon xnar lié. L'Allemagne a une dette de guerre de six à sept mille millions de livres sterling et.il est clàir que l'indemnité due aux alliés doit être payée en premier ii#u. Pour autant que le droit fût mêlé à cette question, nous avons le droit absolu d'eçiger le remboursement par l'Alleinagne.de tous le$ frais due guerre et c'e6t ce que nous ferons ! Pour ce qui concerne le kaiser, il n'y a aucun doute qu'il ait commis un crjme contre les droits nationaux et qu'il doit être rendu responsable ! (Acclamations). Les alliés et les Etats-Unis sont d'accord au sujgt do l'exigence qui.sera posé? pour rendre le kaiser et ses complices ' responsables. Le kronprinz est un d| ses complices et il pourrait bien résulter des pièces à conviction que nous possédons qu'il fut l'instigateur. * IL Lloyd George dit que les Allemands qui résident en • Angleterre cn'y resteront plus pendant longtemps et qu'ils ne revien-drpnt plus. A des espions et des intrigants on né peut pas dire: ,,Revenez, messieurs! Nous sommes contents de vous voir. Faites comme si-vous étiez chez vous." Lloyd Geoçge parla pendant une heure. A une autre réunion il dit : Je vous ai exposé notre programme de paix. C'est un programme de justice sévère. Nous ne devons pas prendre revanche. • LONDRES) 11 décembre. (Reuter.) Dans son discours M. Lloyd George annonça encore que la commission interalliée chargée d'examiner jusqu'à quel point l'Allemagne est en état de payer les frais de la guerre ne s'est pas encore réunifc, mais qu'hier la commission britannique déposa son rapport. Elle croit qu'il est possible d'obtenir de l'Allemagne tous les frais de la guerre sans laisser pendant longtemps une armée d'occupation dans le pays ou sans, accepter une grande quantité 'de , marchandises allemandes. La commission est d'avis qu'il est possible d'exercer quelque pression sur l'Allemagne par des m'eyens économiques et internationaux. Les alliés ' s© trouvent dans la même position què nous. Us examinent la proposition ensemble avec nous <?t le rapport commun sera soumis à l'approbation de la conférence pour la paix. La première question que les alliés discuteront sera celle de l'intérêt des peuples auxquels 1'Alleimagne a fait la guerre et non -celle des intérêts du fx>uple allemand qui s'est rendu coupable do ce crime. * * * Une motion des ,,Fils de la Révolution^. WASHINGTON, 11 décembre. (Reuter.) La société.,,Les fils de la révolution", du district de Cclumbia,- composée de descendants des fondateurs de l'Amérique, a adopté une motion pour insister à ce-qu'à la conférence pour la paix à Versailles on prenne des mesures pour l'institution d'un tribunal international devant lequel corn* paraîtront: Guillaume de Hohenzollern, son chancelier, les chefs de l'armée et de la flotte, Krupp et d'autres. La liberté des mers, LONDRES, 11 -décembre. (Reuter.) Dans un discours prononcé à Dewsbury le viscount Grey, parlant de la liberté des mers, dit qu'il craignait que cette question soulèverait des difficultés entre M. Wilson et l'Angleterre. Il est regrettable qu'on ait tant parlé de la liberté des mers sans que cette question fut}'définie. U est Vrai que . dans ce pays il existe un grand préjugé p^r rapport à cette formule, ce qui doit être attribué surtout au fait qu'on la tient pour une phrase allemande. Ce n'est pas une phrase allemand# mais une phrase américaine, faite aux Etats-Unis. Les Allemands îa reprirent et s'en servirent dans leurs propres intérêts. Voilà pourquoi cette formule est impopulaire. Aussi longtemps fue M. Wilson n'est pas ven\i nous, causer de cette question il est inutile de parl'er de difficultés. , •Que signifie cette formule? Liberté des . mers en temps de paix? Dans ce cas nous sommes d'accord. j Je crois que la loi américakie défend au* • navires étrangers de transporter des marchandises des Etats-Unis, vers les Iles Philippines et vice versa. D'autres pays ent des lois dans le même genre. Nous autres pas. En temps de pai& nous avons été partisans' de la liberté des mers plus que n'importe quelle autre nation et, quelque fut l'importance de la puissance de notre flotte, nous l'avons toujours employée dans l'intérêt de la liberté impautialè des mers en faveur dtf toutes les autres nations. Je crois que noUs avons droit à un peu plus de reconnaissance par rapport au, fait qu'en temps de paix nous ne nous sommes jamais serVis de nêtre Ippt.'rvjun—LXgWW..' I Avis aux Abonnés. Vu le rapatriement prochain nous avons décidé de créer des abonne. .ments bi-mensuels. Les abonnés, tant civils que militaires, dont l'abonnement expire le 15 décembre et qui désirent continuer leur Gbonnement jusqu'au 31 décembre sont priés de bien vobloir nous faire parvenir avant le 15 décembre le montant de (I 0.75 pour les civils et (10.37)4 pour les militaires en un mandat ou timbres-poste. L'abonnement non renouvelé sera suspendu le 18 décembre.

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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