L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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26 december 1914
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s.n. 1914, 26 December. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 28 maart 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/736m03zv42/
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1ère Année IM°. 64. 6 cents CIO Centimes) Samedi 26 Décembre 1954 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. Journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : N.Z. VOORBURGWAL 234-240. Téiépïione: 3797. Rédacteur en Chet: Gustave Jaspaers. ( Charles Bernard, Charles Herîiîei, Comité de Rédaction : Gustave Peeliaert, René Chambry. ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente nu numéro, s'adresser à l'Âdmlnlstralion du journal: N.Z. VOORBURGWAl, 234-240. Téléphone : 177S. Abonnement < En Hollande fl. 1.59 par mois, payable par anticipation \ Etranger fl. 2.00 „ ,, Simili polifipi. Il y a un an à peine, à l'occasion du ser-I ment des recrues de la garde à Potsdam, le F kaiser, dans une sorte de pressentiment, prit ' pour thème de son discours aux jeunes soldats ,, le -devoir d'être plus courageux et ■plus discipliné dans la mauvaise fortune que dans la bonne". La précaution n'était pas inutile. La bonne fortune semble avoir abandonné ceux qui dans un accès de sot orgueil écrivaient à propos de leur nouvelle loi mili-taire:„Ni les ridicules criailleries de revanche ,,dés chauvinistes français, m les grincements „de dents des Anglais, ni les gestes désor-,,donnes des biavt,-s ne nous détourneront ,,de notre but qui est de fortifier et d'étendre „le Deutsclithum (puissance germanique) ,,dans le monde entier." (Note sur le renforcement de l'armée allemande, rapport officiel et secret du 19 mars 1913). Etendre la puissance germanique dans le monde entier! Qu'en reste-t-il dès à présent de ce rêve de mégalomane ? Le ,,kaiser von Luropa" 'en est réduit à courir, malgré la bronchite, d'une frontière à l'autre, cherchant en vain à défaire une des mailles du réseau qui l'enserre. Le temps îera le reste. Mais il est pour les dirigeants de l'Allemagne une suprême humiliation. Leur politique nationale , c. à d. ce que l'on appelle la politique dans ce pays, est bien définie dans une note allemande secrète et officielle que révèle le livre jaune français. La voici prise sur le vif : ,,Notre nouvelle loi militaire n'est qu'une extension de l'oeuvre d'éducation militaire du peuple allemand. Nos ancêtres de 1813 ont fait de plus gros sacrifices. C'est notre devoir sacré d'aiguiser l'épée que l'on nous a mise en main et de ia tenir prête pour porter des coups à notre ennemi. Il faut ■faire pénétrer dans le peuple l'idée que nos armements sont une réponse aux armements et à la politique française. Il faut l'habituer à penser qu'une guerre offensive de nôtre part est une nécessité pour combattre les provocations de l'adversaire. Il faudra j agir avec prudence pour n'éveiller aucun soupçon et éviter les crises qui pourraient nuire à notre vie économique. Il faut mener les affaires de telle façon que sous la pesante impression d'armements puissants, de sacrifices considérables et d'une situation politique tendue, un déchaînement (loschlagen) soit considéré comme une délivrance, parce qu'après lui viendraient des décades de paix et de prospérité comme après 1870. Il faut préparer la guerre au point de vue financier j il y a beaucoup à faire de ce c$té-là. Il ne faut pas éveiJer la méfiance de nos financiers, mais bien des choses cependant ne pourront être cachées I j Il n'y aurait pas à s'inquiéter du sort de ! nos colonies. Le résultat- final en Europe le réglera pour elles. Par contre, il faudra susciter dus trau-bles dans le nord de l'Afrique et en Russie. C'est un moyen d'absorber des forces de l'adversaire. Il est donc absolument nécessaire que nous nous mettions en relations par des organes bien choisis, avec des gens influents, en Egypte, à Tunis, à Alger et au Maroc, pour préparer les mesures nécessaires en cas de guerre européenne. Bien entendu, en cas de guerre, on j reconnaîtrait ouvertement ces alliés secrets ; et on leur assurerait, à la conclusion de la paix, la conservation des avantages conquis. On peut réaliser ces desiderata. Un premier essai, qui a été fait il y a quelques années, nous avait procuré le contact voulu. Malheureusement, on n'a pas consolidé suffisamment les relations obtenues. Bon gré mal gré, il faudra en venir à des préparatifs de ce genre, pour mener rapidement à sa fin une campagne. Les soulèvements provoqués en temps de guerre par des agents politiques demandent à être soigneusement préparés et par des moyens matériels. Ils doivent éclater simultanément avec la destruction des moyens de communication ; ils doivent avoir une tête diligente que l'on peut trouver dans des chefs influents, religieux pu politiques. L'école égyptienne y est particulièrement apte, elle relie de plus en plus mtre eux les intellectuels du monde musulman.Quoi qu'il en soit, nous devons être fort3 pour pouvoir anéantir d'un puissant élan nos ennemis de l'Est et de l'Ouest. Mais dans la prochaine guerre européenne, il faudra aussi qui les petits Etats soient contraints à nous suivre, ou soi-ent domptés. Bans certaines conditions, leurs armées et leurs places fortes peuvent être rapidement vaincues ou neutralisées, ce qui pourrait être vraisemblablement le cas pour la Belgique et 1a, Hollande, afin d'interdire à notre ennemi de l'Ouest un territoire qui pourrait lui servir de base d'opération dans notre flanc." Avez-vous bien lu?. Il faut ,,habituer à pen-scr".. il faut ,,faire pénétrer dajis le peuple"... il faut ,,n'éveiller aucun soup-l'on" de sorte que la guerre apparaisse cornue une délivrance. Que diraient le peuple allemand, la démocratie. l'-s s'ils voyaient comment ils ont été leurrés? ,,Il faudra susciter des troubles" et les ✓y; f] n, -rfi Vy 'tl-ieîs"... Quel est le pays au monde qui se soit j jamais livré à pareille besogne méthodiqu et réfléchie d'agent provocateur? Et les petits Etats qui devront ,,suivi ou être domptés" ? Et la Hollande un fois de plus aceolée à sa pauvre soeur 1 Belgique ? Que sont ces calculs bas et grossiers côté de la politique toute de franchise e de clarté de la République Française? L'Allemagne expie déjà son culte arder et exclusif de la force brutale que l'extra cité plus haut met encore bien au joui Le fameux ,,coup de poing allemand ' n pas réussi, et les plus fortes cervelles de c pays s'évertuent à trouver des argumenl de justice et de droit pour justifier la pol: tique du ,,tire ton plan comme tu le peux. C'est notre triomphe. La conscience universelle ne se déchir pas comme un chiffon de papier. Dr. Terwagne, député belge parlement français I Donc le parlement français s'est réuni à nouveau, mardi dernier, pour la premier-fois depuis sa mémorable séapee du 4 août Dans son discours, le Président du Con seil, Viviani, fit ressortir que la déclara tion gouvernementale n'était pas, cette fois celle " que le Gouvernement nouveau fai ! d'ordinaire, lorsqu'il se présente au Parle ment. { ,,Mais à présent, déclara le Président' ministre, il n'existe plus d'autre politique que de se battre, sans défaillance, jusqu'î ' ce que l'Europe soit délivrée, et que 'lé paix ait été assurée par une victoire définitive. Ce cri sortit de toutes les poitrines, lorsque, à la séance du 4 août, une saint* union fut scellée qui demeurera l'éternelle gloire de notre pays. Ce cri fut répété paj tous les Français lorsque nos querelles intestines eurent pris fin subitement et qu< l'aveuglement de nos ennemis, qu: croyaient nos partis irréconciliables, eût été prouvé de la façon éclatante que l'on sait. Ce cri retentit également dans nos -tranchées, où la France envoie ses enfants." Parlant de la façon dont éclata la guerre, le ministre Viviani ajouta, entre autres: ,,De toutes les pièces publiées par divers gouvernements et des discours tenus récemment à Rome par l'un des plus brillant: représentants du peuple italien, il résulte à toute évidence que nos adversaires préparaient depuis longtemps un coup de force Si c'était nécessaire, un seul de ces documents servirait à convaincre le monde entier. Lorsque, à la demande de l'Angleterre, toutes le6 Puissances intéressées furent invitées à arrêter leurs préparatifs de mobilisation et à ouvrir une conférence à Londres, la France et la Russie acceptèrent le 31 juillet dernier. Si l'Allemagne avait accédé à cette proposition la paix aurait été sauvegardée encore à ce moment. Mais l'Allemagne mit le feu aux poudres en déclarant la guerre à la P-ussie, le lr août, rendant ainsi le conflit inévitable. Et la diplomatie allemande étouffa toutes les tentatives concilia, trices, parce qu'elle n'a pu atteindre le but qu'elle s'était proposé il y a 40 ans, et qui consistait à écraser totalement la France pour lui permettre d'exercer son hégémonie sur le monde entier. La France, fidèle à son engagement du 4 sept-., luttera jusqu'au bout et ne déposera point les armes avant que le droit n'ait été vengé, avant que les provinces arrachées n'aient été reconquises, avant que la vaillante Belgique n'ait retrouvé son indépendance et n'ait reçu des compensations matérielles convenables, avant que le militarisme prussien n:ait été écrasé et que nous n'ayons la certitude de pouvoir reconstituer une Europe régénérée, sur les bases du Droit et de i Equité. Nous sommes certains du succès. Cette certitude nous la devons à notre armée et à notre flotte. Nous la devons aussi au peuple qui travaille dans l'union et stimule la vaillance de nos troupes, en gardant une attitude calme dans les jours les plus tragiques. Ainsi, nous avons démontré au monde que selon les belles paroles de notre généralissime, qui n'est pas seulement un militaire d elite mais aussi un noble citoyen, la République peut être fière de ses armées. Un peuple qui est capable de tels enthousiasmes n'est pas près de périr." Ensuite, le Président du Conseil annonça que le Gouvernement avait l'intention de demander un crédit de 300 millions pour reconstruire les villes et les viiiages saccagés. En terminant, il encouragea tout Te monde à persister dans la lutte. ,,Le jour de la victoire finale n'est pas encore arrivé. Jusque là notre tâche sera lourde et cela peut durer longtemps encore. Il ne suffit pas, pour vaincre, de faire preuve de vaillance aux frontières; il faut que nous restions tous unis. Aujourd'hui comme de^ main nous ne pouvons avoir que cette devise: ,,Vaincre!" Ne pensez qu'à cette chose : la Patrie; ne caressez que cet idéal : maintenir le bon droit! C'est . pour le droit que nous luttons ; c'est pour lui que la Belgique a versé son sang; c'est pour lui que l'invincible Angleterre prend les armes, que la sainte Russie combat, comme aussi l'intrépide Serbie et la vaillante flotte japonaise. En Belgique. • Â Bruxelles. t Notre confrère „Le XXe Siècle" publie t au sujet de l'attitude de la classe ouvrière 1. à Bruxelles les intéressantes notes que ^ j nous, reproduisons ici: 0 i Dans l'admirable élan de la population s belge qui, à côté de l'armée, doune un si merveilleux exemple de patriotisme, il faut. • comme on cite à l'ordre du jour les héros de la yuerre, signaler la conduite tout à e fait héroïque de la classe ouvrière, notamment à Bruxelles. I Ayant vainement tenté de conquérir les sympathies de la bourgeoisie, résolument • hostile, systématiquement décidée à ne . pactiser jamais, sous aucun prétexte, avec l'ennemi, les personnages chargés de faire croire au public que le Roi et le j gouvernement avaient trahi les intérêts du pays, en ne laissant pas passer les troupes , du kaiser, s'étaient dit que la classe ouvrière 3 qui, plus que toute autre, souffre des conséquences de la guerre, se laisserait prendre . aux grossiers appeaux qu'ils lui tendraient. Les syndicalistes socialistes de Bruxelles, , particulièrement, ne seraient-ils pas sensi- > bles à une démarche du gouvernement im-. périal, affectant do vouloir appliquer les lois sociales en Belgique?... Socialistes et républicains n'allaient-ils pas être enchantés > de jouer un bon tour au Roi et au gouvernement?...Les journalistes allemands, installés en maîtres au cabinet du maréchal von der Goltz, se Fêtaient imaginé. Et de Berlin > arriva à Bruxelles, il y a quelques quinze ) jours, un bureaucrate dénommé Bittmann. Il avait été chargé, ainsi que tous les canards berlinois l'avaient annoncé à son . de trompe, de venir régler en Belgique... l'application des lois sociales allemandes! La première visite du sieur Bittmann fut pour la Maison du Peuple. Il .fit savoir qu'il était désireux de régler, d'accord avec les organisations syndicales socialistes, l'application des ... lois récemment votées par le Parlement belge, c'est-à-dire : la loi scolaire ; et la loi sur la protection du travail des femmes et des enfauts. Les dirigeants des . syndicats socialistes firent savoir au dit Bittmann qu'ils entendaient prendre préalablement l'avis des principaux intéressés: les membres de leurs syndicats. Cette consultation eut lieu et elle donna le résultat auquel on devait s'attendre unanimement: les ouvriers déclarèrent ne vouloir rien avoir de commun avec les agents du kaiser. Reçu par les délégués des organisations , ouvrières, Bittmann apprit donc: que les ouvriers bruxellois refusaient toute collaboration aux Prussiens; que la protection du travail que ceux-ci voulaient leur offrir était une mauvaise plaisanterie, alors que 90 pour , cent des ouvriers devaient chômer à cause de l'invasion et de l'occupation du pays par les armées allemandes; qu'enfin, les ouvriers entendaient n'obtenir l'application des lois sociales que de leur gouvernement > et des organisations belges, l'action du pouvoir communal, le seul encore existant au pays, se trouvant paralysée par les contributions de guerre énormes prélevées par l'ennemi. Herr Bittmann se montra véritablement ahuri. 11 déclara ne pas comprendre que des socialistes pussent se ranger du côté du Roi Albert et du gouvernement „clérical." ( Et il tomba littéralement de son haut j lorsqu'il reçut cette réponse: ,,Nous sommes tous d'accord avec le roi Albert et nous approuvons tout ce qu'a fait notre gouver- 1 nement." Apiès avoir été ainsi reçu à la Maison du Peuple, le délégué prussien ne se risqua même pas à la Centrale Sociale, siège des syndicats ouvriers chrétiens de la capitale; il devinait comment on accueillerait ses propositions.Ces Allemands s'étaient donc imaginé qu'il suffirait, de leur petite machination pour diviser le pays que leurs soldats ont ravagé. Et ils n'en reviennent pas de la grandeur d'âme, de la fierté, de l'orgueil héroïque de ces ouvriers qui peinent et qui souffrent, et qui préféreraient mille fois mourir de faim plutôt que de les servir. Ils ont tout tenté pour séduire nos travailleurs, offrant du travail de tous genres Les ouvriers, partout, en Flandre, dans le Hainaut, à Liège comme à Bruxelles, ont été unanimes chaque fois: ,,Nous ne travaillerons jamais, disent-ils, pour les Prussiens!" Aussi, chaque jour, les fonctionnaires allemands en relations avec l'Hôtel de Ville font-ils entendre leurs doléances et s'exclament: ,,Comme ce peuple nous hait. Dans les regards que nous rencontrons il n'y a vraiment que du mépris et de la haine". Dans ce mouvement d'irréductible hostilité à l'ennemi, où se retrouve vibrant l'esprit communier des Belges, la classe ouvrière bruxelloise s'est montrée vraiment admirable; jusqu'aux femmes et aux enfants, tous sont inébranlablement décidés à tout souffrir plutôt que de pactiser jamais avec l'ennemi. Et il faut s'incliner devant le patriotisme serein et émouvant de cette énergique population de la capitale, qui pratique avec un si bel orgueil la fière devise: ,,Potius mori quam foedari" (Plutôt mourir que trahir!) A £5 a n si. i' t t Ces jours derniers, des soldats se présentèrent au local du ,,V.ooruit" la puissante société coopérative, avec une liste interminable d'articles à réquisitionner. Lo grand maître du ,,Vooruit" le ré présentant Anseple, bondit d© colère et se mit.à haranguer les soldats allemands en termes plutôt vifs. LTn officier survint qui prévint Anseele qu'il serait bientôt jeté en prison s'il se montrait encore aussi.... brutal ! » * * On a réquisitionné tous les poêles et tous les fourneaux pour les tranchées allemandes au bord de l'Yser. » •* * Les chevaux sont aussi partis en grand nombre. Y aurait-il une nouvelle vente ,,von Beute- pferden" à Cologne? *■ * « Les soldats, très nombreux, sont logés principalement aux environs de la Gare Centrale, notamment dans le nouveau local du ,,Voor-uit", mais il y en a aussi au Grand Hôtel, au 'local libéral de* la Porte de la Colline, dans divers établissements de la place du Lion d'Or, ete. Le Ganda, dont le patron est allemand, ne désemplit pas. C'est le lieu de réunion, le soir, de tous les officiers cantonnés à G and. * * * Bien entendu, c'est encore l'administration ■communale qui doit entretenir officiers et soldats, veiller à la propreté des locaux où ceux-ci sont logés, pourvoir au chauffage et fournir jusqu'aux cigares, ainsi qu'on sait. Lorsque le duc de Wurtemberg, qui commande au front, vient se ropo^r ou ee distraire à Gand _ — ce qui est assez fréquent, — il loge à l'Hôtel de la Poste. Place d'Armes. Il se fait, dans ses déplacements, escorter par quelques cavaliers. Mais la population n'est vraiment pas touchée par oette cavalcade. C'est à peine si on regarde — et ceci n'est que curiosité — V> duc wu rtembergeois,. le grand vaincu de l'Yser. Le ,,Tijd" dit ''aussi que les maisons inoccupées sont vidées par les soins empressés du Bureau de Réquisitions, sous la surveillance des soldats allemands. Les vice-consulats ne sont pas épargnés. Ainsi, la maison de M. Ramlot, vice-consul du Siam, a été... déménagée. Celui-ci séjourne actuellement, croyons-nous, au Sas de Gand. Qui ne connaît les collections artistiques, rassemblées par M. Ram-j lot? Elles comportent des tableaux de prix, des Breughel, des Verhaegen, etc.... Où sont I passées ces oeuvres d'art? j La maison du vice-consul du San-tSâlvador sert de prison aux otages. Le respect témoigné par l'Allemagne aux représentants des na-j tions neutres est tout entier dans ces faits. Il | est vrai que les soldats allemands à Dînant j ont tué M. Himmer, consul de la République 1 Argentine et ont emprisonné à Gand M. De-. lannier, vice consul du Danemark, qui n'a dû d'être relâché qu'aux démarches du gouvernement danois. « • * Bien entendu, les expulsés, au lendemain de la déclaration de guerre, qui étaient partis assez piteusement, sont revenus en ville et occupent à présent le haut des trottoirs. Leur morgue n© connaît plus de limites. La veille de Noël, tous les cafés pourront rester ouverts la nuit entière. * * * La ville doit pourvoir, nous l'avons dit, à approvisionner 6es ennemis en tabac. Elle a donc du fournir un million de cigares, un million de cigarettes et 4-0.000 Kos. de tabac. iSaisie-arrêt a été mise sur tous les vins dans les caves particulières. Même à l'occasion de la Noël, les malheureux habitants doivent demander l'autorisation de la Kommandantur pour boire une bouteille de vin qui leur appartient »3t qu'ils ont payée de leurs deniers. Ceci n'est-il pas excessif? Un piquet de soldats se présente chez un distillateur en vue de réquisitionner 800 bou-j teilles de cognac. L'homme, méfiant ou I croyant à une erreur, prie les Allemands do ; s'en retourner la Kommandantur, afin qu'ils ! fassent vérifier l'ordre dont ils sont porteurs. ; Peu après, ils reviennent, mais la réquisition j portait à présent sur... 1600 flacons! * * * Réquisition a été faite chez M. Fauconnier, rue Charlemagne, d'instruments de musique pour une valeur de 12.000 florins. Ceci en vue de procurer des distraetions au soldats dans les tranchées, à l'occasion do Noël. Quant à la ville, elle est chargée de fournir une grande quantité* de lièvres. Charmant de vivre à Gand, ne trouvez-vous pas? A Dînant. Le sae de Dînant, (les documents accumulés à la Commission d'Enquête forment un faisceau do preuves irréfutables) a été l'un des plus meurtriers. Des voyageurs, appartenant à la nationalité hollandaise, revenus de la jolie cité mosane, nous disent qu'il est impossible de s'imaginer une ville plus lamentablement saccagée. C'est d'un effet démoralisant et l'on se sent venir les larmes aux yeux, sans pouvoir les retenir. L'abominable spectacle do dévastation ! Cette impression, ressentie par tous 'ceux qui ont traverse les ruines de Dinant, notre confrère Roberto Payro du journal ,,La Na-cion" de Bueuos-Ayres, la ,,photographie" si nous osons dire. Article vivant, dont la documentation a été puisée aux sources mêmes et qui a produit une véritable sensation, parmi les lecteurs sud-américains. Nous eu citerons les passages importants, d'après le ,,Figaro" qui en publie une fidèle traduction, traduction qui concorde en tous ! points avec le rapport officiel ,jLes Allemands, — écrit M. Payro, — pre naient des vieillards et les promenaient par la ville, les bras levés, en tirant des coups do fusils pour les terroriser. Ils enfonçaient les portes des maisons, cassaient les carreaux à coups de crosses et jetaient à l'intérieur des grenades incendiaires. Tous ceux qui ouvraient les portes, se laissaient voir ou sortaient en fuyant l'incendie, étaient faits prisonniers et conduits à l'ancienne forge de Bouille. Là, il y avait des gens de tous âges, des vieillards des deux sexes, des enfants, des mères avec leurs nourrissons. Il est impossible de décrire avec quel raffinement ils martyrisaient ces malheureux!,,Vers sîx heures du soir, ils les firent sortir tous ; ils en fusillèrent quelques-uns au hasard et les autres furent traînés par les soldats qui ne cessaient de tirer des coups de fusil en l'air; cela obligeait les prisonniers à se jeter par terre, les bras toujours levés. Puis il séparèrent les hommes des femmes. Les hommes, qui étaient au nombre de cinquante, furent alignés contre un mur. Un peloton s'avança, chargea les fusils et visa les prisonniers. Mais à la voix du commandant, les soldats se retirèrent, et l'on vit quelques mitrailleuses qui ouvrirent le feu immédiatement. Cette scène se développa en présence des femmes et des enfants qui virent ainsi mitrailler leurs pères, leurs maris, leurs frères et leurs fils! Ceux qui échappèrent au feu dos mitrailleuses furent tués par les soldats qui s'amusaient à tirer sur les survivants. Parmi ces victimes, il faut citer le vice-consul argentin, M. Rem y Himmer. ,,M. Himmer, sa femme. 6es enfants et de nombreuses familles ouvrières se trouvaient, le dimanche 23 août réfugiés à l'usine, -— une fabrique die tissus dont M. Himmer était l'un des propriétaires, — lorsque vers cinq heures du soir, ignorant encore le résultat de la bataille et des événements qui se déroulaient dans la ville, ils décidèrent de sortir, avec un drapeau blanc pour demander l'autorisation de se réfugier dans leurs maisons. Ils furent immédiatement entourés par des soldats allemands et conduits devant un officier, lequel sépara du groupe M. Himmer et tous les hommes et adolescents âgés de plus de seize ans, qui, sous la menace des revolvers, durent marcher jusqu'à l'abbaye des Pères Prémontrés, devant laquelle se faisaient les exécutions.,,M. Himmer revendiqua inutilement son titre de consul de la République Argentine. Sans interrogatoire, sans jugement, il fut fusillé avec ses employés, ses contremaîtres et ses ouvriers. De la sortie de l'usine au moment de l'exécution il ne se passa pas dix minutes. ,,Dès le début des hostilités, M. Himmer avait fait hisser un drapeau argentin au-dessus de l'écusson du consulat. Celui-ci resta intact, mais le drapeau fut arraché et détruit ; la maison fut saccagée. M. Himmer avait placé les archives de son consulat dans son bureau de l'usine, croyant qu'elles y seraient plus en sûreté; mais, peu de temps après, l'usine et tout ce qu'elle contenait fut incendiée. ,,Je dois ajouter, me dit un témoin, qu« rien ne justifiait de telles représailles. Deux uhlans seulement avaient été tués, quelques jours avant, par des soldats français sur un chemin qui mène à notre faubourg de Leffe. ,.Dans le quartier de la Roche-Bayard, après avoir construit un pont de barques, les Allemands obligèrent les voisins à le passer et les , tuèrent en leur tirant des coups de fusil dans le dos. D'une famille composée du père, de la mère, de deux garçons de douze et quinze ans et d'une fillette de dix, il ne reste que cette j dernière. Ceux qui étaient depuis le matin enfermés dans la prison de Dinant souffrirent beaucoup. On faisait sortir les hommes dans la cour et on envoyait aux caves les femmes et les enfants. Les soldats tiraient des coups de fusil sur la prison et faisaient fonctionner les mitrailleuses pour s'amuser de la terreur des malheureux. Et cela dura des heures entières. ,,Dans d'autres quartiers de la ville, à Leffe et à Saint- Pierre, on fusilla les gens dans . leurs propres maisons. De nombreux habitants : de Leffe furent exécutés au sortir <!»> -a pre- j mière messe de l'église des Prémontrés. Dans : l'usine de Leffe, on tua le directeur, un vieillard qui s'était enveloppé dans un drapeau blanc, et un grand nombre de ses ouvriers qui s'étaient réfugiés dans les ateliers. Je signalerai des cas plus terribles encore. ' Dans un appartement d'un premier étage, les Allemands enfermèrent quatre jeunes gens en leur disant d'avance qu'ils allaient incendier la maison et en les menaçant de faire feu sur •le premier qui se pencherait à la fenêtre, qu'ils avaient laissée expressément ouverte. On peut supposer ce que ces jeunes gens souffrirent. L'un d'eux, à moitié asphyxié, tomba sur le I rebord de la fi:-nôtre :hs balles allemandes { lui broyèrent le bras. Un père de famille qui : sortait de chez îui avec un enfant de trois mois dans ses bras -fut fusillé au seuil même de 6a porte. Une pauvre vieille femme, qui avait cependant soin de lever les bras, fut, elle aussi, froidement fusillée." L'auteur du récit, M. Roberto Pavro, est 1 non seulement un des journalistes les plus distingués de l'Argentine, mais aussi un homme qui s'est fait estimer toujours par la droiture i do son caractère. C'est en raison de son prestige de journaliste que les étudiants argentins ont. fait imprimer la lettre do M. Payro et l'ont affichée dans les rues do Buenos-Aires. Il est bon do remarquer que l'Amérique latine, que tous les procédés allemands ont indignée, a entrepris une vive campagne antigermanique en faisant des publications pour réfu-! ter la propaganda allemande. En Flandre Le bourgmestre de Middelburg, en Belgique, I a été prévenu par quatre uhlans qu'il avait quinze jours pour faire vider tous les canaux et tous les fossés de sa commune! Or, cela j ' est manifestement impossible par ces temps de crues et de fortes pluies. Le bourgmestre, 1e comte d'Arenthals, i habite Bruxelles où il a dû loger plusieurs Allemands d1* marque. * * * A Thouroufc sont campés d'innombrables Allemands qui occupent la ville et ses environs. Les maisons inoccupées ont été... déménagées proprement. Trois ou quatre personnes ont été fusillées. Actuellement la situation est des plus calmes, si l'on fait exception du va et vient des troupes ennemies. Nous ne possédons pas de nouvelles précises concernant la Thouroutoise, mais nous croyons savoir qu'il ne s'y est passé aucun fait anormal, notre correspondant ne nous ayant rien signalé de particulier à cet égard. Au Pays Wallon, On sait qu'à Charleroi, par exemple les particuliers doivent remettre à la Kommandantur lo détail des vins qu'ils ont en . cave. La Wallonie, chacun sait ça, est le pays des caves richement garnies. Aussi n'est-ce pas qu'à Charleroi que le recensement des caves a été ordonné. Nous apprenons à l'instant, complément intéressant de notre publication de cet arrêté au moins ^ étrange, que l'autorité allemande paierait, en bons de guerre bien entendu, la bouteille de vin à raison d'un franc pièce quelle qu'en soit la qualité! Si vous admettez, nous écrit un lecteur, que la valeur d'une cave ne se compte qu'après 10 à 20 ans, si vous ajoutez au prix initial de la bouteille l'intérêt du capital engagé, vous aurez une idée de l'acte arbitraire commis par le conquérant. Sous ia mitraille, _ Dans un village, un cabaret bien tenu, mé-ticuleusement lavé — sol sablé et meubles eviés comme tout est lavé, sablé, evié dans cotte ravissante Ile de Walcheren. Lisette à son comptoir pimpante-alerte et souriante assure lo service de la ,,Table ronde" ou sont groupés une disaine de Belges dont l'exil du sol aimé a fait dix amis. On cause...! De quoi causerait-on si ce n'est do la guerre, de nos héros, du triompre final que chacun sont assuré? L'un de nous possède des nouvelles certaines du front et avec émotion il raconte: C'est siu* l'Yser, au cours de l'épropée gigantesque de Lhxmude. iSos braves petits soldats sont dans •la tranchées — le colonel Jacques est là, au front — où seront-il s'il n'était à l'avancée La fusillade crépite, les luttes passent en rafale, le moment est angoissant, il va devenir tragique. „Notre colonel" (c'est ainsi qne l'appellent les Liégeois) constats que nombre de ses hommes, insuffisamment leves dans le fossi, ne se rendant pas compte que lo tir pour être efficace doit être raspnt, tirent trop haut. Alors,- sous une grîle de plomp ,,notre héros ' sort carriment de» la tranchée et calme, paisible, l'ail etoncelant et le sourire aux livres se promène le long du front. Il dit: ...Allons, mes enfants, debout! Vous tirez trop „haut. N'ayez nuue craint, les Allemands rie ,,savent pas se servir d'un fusil. Vous le voyez... ils ne parviennent pas à ni atteindre". La secousse électrique agit, tous pré-missent, se lèvent, l'ennemi est traché et le colonel... lentement, en fumant sa pipe, rentre dans la tranchée. C'est grandiose par ce que c'est simple." La bataille continue... mais la balle qui atteindra le colonel Jacques n'est pas encore fondue: Fiers do „notre colonel"... nous avions tous les larmes aux yeux ! J. W. — » « G ■ rnr Psar lo erol-an. Au moment où tant de familles belges dispersées se cherchent, où ies amis .qui nous sont chers, voire nos parents, vivent peut-être dans une ville voisine de la nôtre que nous ignorons, au moment où l'on est accoutumé de souhaiter à ceux qu'on aime la nouvelle année, 1 ,,Echo Belge" croit rendre service à ses lecteurs en leur servant d'intermédiaire et eu transmettant leurs voeux à ceux dont ils ignorent les adresses. Ces voeux seront lus, nous eu sommes persuadés, car un journal pénètre toutes les classes comme il entre dans tous les pays. Nous avons tous que l'heure n est pas aux souhaits joyeux. Noue avons,, k°us un parent, un ami, qui combat à 1 extreme limite do nos Flandres. Mais pourquoi ne pas sacrifier à une coutume qui est dans nos moeurs? I}'autant que, par le moyen que nous préconisons, des personnes arriveront à se retrouver qui se croyaient irrémédiablement éloignées les unes des autres. Tous les jours, le courrier nôus apporte des lettres nous disant: ,,J'ai lu qu'un de vo§ lecteurs demandait des nouvelles de X. C'est lo village quo j'habite. Peut-être votre correspondant est-il de mes amis? Dites-moi son nom, je vous prie." Une insertion sous forme de carte de visite d'après le modèle que nous indiquons ci-après: M. et Mme. X. de Ypres (adresse: rue No. ...) actuellement à rue No. Voeux sincères. une insertion de oe genre, disons-nous, aurait grande chance de permettre aux habitants d une ireme commune de se retrouver, do e*3 réunir, de se rendre servioe mutuellement, etc.... L'insertion d'une annonce faisant l'office de carto de visite et qui ne comprendrait pas plus de cinq lignes serait fixée au prix de 25 cts. (0.50 frs.) Ce prix d'ailleurs servira uniquement à payer la main d'oeuvre occasionnée par le travail supplémentaire. Mais les personnes d'une même famille, par ' exemple, qui désireraient une carte plus grande pourraient disposer de deux ou d*3 trois casefv davantage s'il de fallait, en doublant ou triplant, etc. le prix de 25 cents. Il est à noter quo ces cartes paraîtront seulement dans le No. de l',,.Echo Belge" du 1er janvier 1915, mais que nous les recevror^ à l'administration du journal dès <ajourd\ •

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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