LEcho de et p»t% v ^ ■ Téléphone: Muséum 267. Belgique Bureau: 21, Russell Square, W.C. Abonnement s is. 6d, pour trois mois. Subscription : xs, 6d. for three months, lre Année.—No. 13. JEUDI, MAI 4, 1916. Pour la France : 2 fr. Pour les Pays-Bas : 1 fl. Prix ld. L'INSURRECTION IRLANDAISE ETOUFFEE. CHUTE DE KUT. Une bonne nouvelle nous arrive de source autorisée. Les prêtres belges pourront donner à leurs compatriotes ici, comme en Belgique, la bénédiction papale le 1er dimanche de mai. Nous espérons que les fidèles apprécieront ce grand privilège et répondront à l'invitation de S. E. le Cardinal Mercier en communiant en grand nombre ce jour-là. L'indulgence plénière attachée à la Bénédiction papale peut s'appliquer au soulagement des âmes de nos soldats tombés. La formule à employer par les prêtres est le Confiteor, Misereatur, Indulgentiam, Benedicat vos, etc., en donnant la Bénédiction avec un Crucifix. n Le Bilan d'avant-guerre de la ' ' Sozialdemokratie. ' ' Le parti des socialistes allemands tient en ce moment l'affiche. Il mène grand tapage. Il s'en fait beaucoup autour de lui. Quant à démêler le sens exact de ses diatribes et de ses protestations, il n'y faut pas trop songer. Le défaut de clarté en-mailloté d'une fourberie instinctive— deux caractères saillants de la race boche—n'est pas de nature à nous fournir la clef des multiples acrobaties de cette politique de réalisme et d'opportunité. Plus concluantes nous apparaissent les attitudes passées de ces démocrates larbins de cour et leur duplicité de naguère s'éclaire avec le recul de l'Histoire d'un jour bien étrange. Dans une vigoureuse brochure, toute bourrée de textes et de constatations indiscutables, Edmond Las-kine, un socialiste français, a mis a nu leurs menées hypocrites qui datent de loin.* Socialisme révolutionnaire, Internationalisme, Pacifisme, telles furent les étiquettes d'exportation. Impérialisme, Militarisme, Pangermanisme, tel fut le programme véritable, telle fut l'œuvre accomplie. Et l'ironie apparente avec laquelle Guillaume II., parlant de la sozialdemokratie, proclama un jour : " Ce sont mes socialistes " n'était qu'une bravade de sa dissimulation. Le bilan de la campagne démocratique Allemande se marque d'un mensonge à chaque poste et sa publicité destinée aux tiers constitue un faux colossal. Pourtant sous ce monceau d'impostures la limpide vérité a philtré parfois. Déjà en 1904 au Reichstag, l'impatient Bebel s'écriait " Vous ne ferez pas une guerre victorieuse sans nous ; le peuple tout entier est uni pour la guerre." Ce n'est qu'à la date du 4 août qu'unanimement et délibérément ils jettent le masque. C'est enfin la curée qui sonne ! Et les Haase, les Scheidemann, les Quessel, les Sude-kum de proclamer à l'envie la solidarité du peuple allemand avec le Kaiser. " Tous les Allemands sont derrière leur gouvernement ! " Voyons donc de plus près ce que les meilleurs serviteurs du Kaiser ont à leur actif. * LES SOCIALISTES DU KAISER, par Edmond Lvskine. II. Flourv, éditeur, Paris, 19IS- Dès 1870 Karl Marx avait compris que la victoire Allemande laissant une France mutilée transporterait le centre de gravité du mouvement ouvrier en Allemagne. Pour rendre plus aisée cette substitution il fallait maquiller l'enfant. De doctrinal qu'il était, le socialisme devint scientifique. L'engouement pour la nouveauté fut un propagateur heureux et fit le reste. Marx et Engels furent l'âme de cette honteuse mystification. La Ce n'est point par simple entraînement patriotique que les sozialdemo-krates votèrent le 4 août 1914 les crédits de guerre. Avec une lucidité sereine ils assurèrent la promulgation de l'impôt de guerre extraordinaire du 3 Juillet 1913 et c'est encore un sozial-demokrate, David, qui propose aux législateurs de répéter annuellement cet impôt. D'autre part, la presse socialiste n'a pas de termes assez malsonnants pour stigmatiser l'impérialisme français, les tentatives de ; — — L'œuvre des Barbares. Les ruines d'une église des Flandres. duperie réussit pleinement d'ailleurs et tous les pays de l'Europe occidentale comptèrent bon nombre de Marxistes. Par la révélation de la correspondance des deux compères on peut aisément parcourir les méandres de leur basse diplomatie, suivre la trame du guet à pens qui vient de réussir si tragiquement, pour partie du moins, au carrefour de l'Europe. Textes et faits ont permis à Edmond Laskine de conclure victorieusement à une complicité originaire de la sozialdemokratie, à son aide puissante et efficace à la préparation de la guerre. Autant que Junkers, Hobereaux, casqués de tout grade, elle fut impérialiste-militariste-pangermaniste.A elles seules, les dernières opérations de cette vaste commandite impériale renseignent de façon édifiante sur la puissance de son organisme et l'étendue de son activité. Au dehors, n'a t'-elle pas déterminé les socialistes~~italiens et roumains à faire campagne pour la neutralité absolue ? Troelstra en Hollande n'est-il point devenu le confident de Zimmermann, tandis que Sheidemann fait une tournée préparatoire aux Etats-Unis. Enfin le parti ouvrier Belge oubliera-t-il son exclusion de la conférence de Copenhague? rapprochement, la loi de trois ans, le Tzarisme, tandis qu'elle se lamente sur les malheurs de l'Autriche et s'indigne contre la Serbie. C'est à s'imaginer qu'elle fut le dépotoir de la Wilhemstrasse. Sournoisement elle plaide une guerre défensive contre la Russie, en marge pour ainsi dire de la publication de l'ultimatum à la Belgique. Mais n'anticipons pas ; laissons là le crime et revenons au complot. De tout temps les socialistes Allemands affirmèrent la solidarité étroite et absolue de la classe ouvrière avec l'Empire et l'Armée. Ils se refusèrent toujours à discuter la question du désarmement et ils eurent des quolibets d'un goût tout germanique pour les théories de Gustave Hervé! Bien plus, il y a parmi eux des apôtres du militarisme. Schippel en 1899 soutenait déjà que le militarisme améliore la situation économique d'un peuple en réduisant sur le marché la demande de travail. Et le prolétaire de marcher pour " servir." L'Empereur personnifiant avant tout l'autorité militaire souveraine, il s'en suivit que la sozialdemokratie ne fut plus républicaine que de nom. L'aveu qu'en publiait Quessel, peu avant la guerre est à retenir. N'écri vait-il point ?" Il n'y a pas un homme dans notre parti qui songe à renverser la constitution monarchique de l'Etat." Pangermanisme, Impérialisme Colonial trouvent aussi leurs plus chauds adeptes dans cette démocratie conventionnelle. Schippel en 1908 lance son ■ fameux " Ouvrir les tropiques," tandis que Gerhard, Hildebrand, Lauthner et Quessel orientent leurs cupidités vers l'Asie, poussent à dépouiller la France et guignent l'Angleterre et l'on se rappelera que le fougueux Bebel fut l'agitateur le plus passionné et le plus entêté qu'eût à refroidir le Prince de Bulow dans la question du Maroc. Ces quelques traits cueillis au hasard dans cette politique cohésive et constante revèlent' vers quels patûrages se menait le troupeau. Aujourd'hui quelques uns de ses mauvais bergers se sont mis en tête de " crier au loup." Est-ce bien la peine qu'on se dérange pour leur porter secours? J. VERSPEYEN. o Les Puissances Alliées et le Congo Belge. La note suivante nous est transmise par Son Exc. le Ministre de Belgique à Londres: Le 29 avril Son Excellence M. Klobukow-ski, Ministre de la République Française auprès du Gouvernement belge, a remis au Ministre des Affaires Etrangères de Belgique une Déclaration conçue dans les termes suivants : "Se référant d'une part, aux accords franco-belges des 23-24 avril 1884, 5 février 1895 et 23 décembre 1908, d'autre part à l'adhésion qu'il a donné à la note remise le 19 septembre 1914 au Gouvernement Belge par le Ministre de la Grande Bretagne au sujet du Congo, ainsi qu'à la Déclaration des Puissances garantes de l'indépendance et de la neutralité de Belgique en date du 14 février 1916, le Gouvernement de la République Français tient à déclarer qu'il prêtera son concours au Gouvernement Royal lors des négociations de paix en vue de maintenir le Congo Belge dans son état territorial actuel, et de faire attribuer à cette colonie une indemnité spéciale pour les dommages subis au cours de la guerre." Le même jour Son Excellence Sir Hyde Francis Villiers, Ministre de la Grande Bretagne, et M. de Hoeck, Chargé d'Affaires de Russie, ont informé le Ministre des Affaires Etrangères de l'adhésion de leurs Gouvernements à cette déclaration. Son Excellence M. Carignani, Ministre d'Italie, et M. Chiyuki Yamanaka, Chargé d'Affaires du Japon, lui ont fait savoir que leurs Gouvernements en prenaient acte. Le Baron Beyens, a exprimé aux représentants des Puissances Alliées la vive reconnaissance du Gouvernement Belge pour ce nouveau témoignage d'amitié et de solidarité.O L'appel des Allemands à la Guerre Sainte. De l'extrémité Nord-Est de notre Congo nous arrive un document intéressant. Notre Marollien, dont on se rappelle le joyeux feuilleton (dont la censure a gardé les "cuites,") se bat en ce moment en Afrique allemande où il lui est tombé entre les mains un journal publié par les Allemands à Dar-es-Salam et contenant une proclamation en langue Kis-waheli. Le R. P. Colle a bien voulu traduire ce document à l'intention de "L'Echo de Belgique," qui est toujours "attendu avec impatience " dans l'Afrique Orientale :

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