L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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25 december 1914
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s.n. 1914, 25 December. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Geraadpleegd op 20 april 2024, op https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/nl/pid/bv79s1mm6c/
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jere Année N°» 63. ss cems (lo centimes) Vendredi 25 1914 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force. «Journal Quotidien du matin paraissant à. Amsterdam Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction : N.25. VOORBURGWAL 334-240. Téléphone: 2797. Rédacteur en Chef : Gustave Jaspaers. « ., , . „ , . I Charles Bernard, Charles Herlbief, Comité de Rédaction : Gustave Peellaert, René Chambrjr, ( Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal: N.Z. VOORBURGWAL, 234-240. Téléphone: 1775. Abonnement / En Hollande fl. 1.50 par mois, payable par anticipation | Etranger II. 2.00 „ „ Noël. Aujourd'hui, avec plus d'insistance, notr pensée se porte vers l'absent, le père, 1 frère, le fils, vers les soldats au front. Car il y a une place vide à ce foyer, oi depuis des mois, on parle bas, où l'on souri parfois car l'espérance fleurit toujours dan le cœur des mères et des épouses, où oj pleure plus souvent hélas ! car le cœu des épouses et des mères est aussi oppress< d'angoisse. Et c'est pour cela qu'aujour d'hui les enfants n ont pas mis leur soulie: dans l'âtre et qu'ils ne dansent pas autou; de l'arbre de Noël. Leurs visages sontgra ves et ce ne sont pas des joujoux qu'il: demandent dans leurs prières. Et bien, qu'i n'v ait pas de couvert mis, ni de bous suspendu à la lampe, ni aucun apprêt d< fête, c'est fête tout de même, parce qui ce lien mystérieux qui, dans la nuit di 24 au 25 décembre rapproche les êtres qui s'aiment, où qu'ils soient, et les réunii dans une pensée commune d'espoir ef de mutuelle confiance, se manifeste aujourd'hui avec une force singulière. Admirable et obscure puissance d'une date et d'un mot, Noël, qui déchaîne le flot mêlé des pensées et des sentiments que nous ne savions pas exister au fond de nous! Maintenant ces pensées ont un sens précis et nous savons la cause des sentiments qui nous oppressent. Ce n'est plus de l'aspiration vers du vague ou de .l'infini dont se nourrit notre âme insatiable. Elle n'a plus qu'un vouloir et qu'un idéal, vaincre parce que vaincre pour nous c'est accomplir tout ce que Noël apporte de promesses, c'est la restauration du droit, le règne de la justice, la déb'vrance de la patrie. Et dans les tranchées aussi c'est fête, là où les obus éclatent, où les balles sifflent. Oui, tous les jours, toutes les nuits, c'est la fête du fer, du feu et de la mort. Car elle est partout la mort. Elle fait sa vilaine grimace derrière ce tronc d'arbre, là bas, à l'abri de ce tas de pierres, entre les roseaux qui lemuent et parmi les broussailles qui bougent. Ah! la mort, elle rit, elle grince, elle hurle, et elle minaude aussi comme une vieille coquette et elle se pâme comme une bête en chaleur. Qu'importe, c'est fête aujourd'hui tout de même et ce n'est pas „sa" fête. Car voilà beau temps qu'ils y sont habitués à la présence de l'horrible mégère, nos gas. Et qu'elle rie ou qu'elle pleure, qu'elle râle ou qu'elle chante, ils n'y font pas plus attention qu'au bruit du vent, lis s'en vont, le front barré d'une volonté dure, là où le devoir les appelle, avides seulement de frapper et de tuer eux aussi, parce que tuer c'est vaincre, parce que cette horrible chose, tuer, c'est préparer cet avenir de justice de bonté, cette restauration du droit que nous saluerons dans la Belgique délivrée. Mais, aujourd'hui, l'espace de quelques heures, ce sentiment exclusif cède devant quelque chose de tendre, devant la mélancolie qui étreint le coeur des exilés quand la voix des parents laissés au pays se fait trop pressante et que le souvenir du foyer absent devient trop lourd à porter. Et cependant que les mères, les épouses et les petits, dans cette nuit de Noël où l'âtre est éteint crispent, leurs j poings et maudissent l'envahisseur, les sol-îats écartent un moment toute pensée de laine pour écouter, ravis, l'éternelle chanson sentimentale. Qui dira la douceur des regrets, le charme des souvenirs qui oppressent le coeur de ces hommes, ce matin, ' quand ils auront reçu des lettres, des vêtements, du tabac, des friandises. C'est vrai comme le disait un jour Mme la comtesse Mathieu de Noailles dans un vers délicieux : ; Et qui donc a jamais gucri de son enfance?. Nos soldats, eux aussi, sont des enfants, ^ue l'ennemi cependant ne s'avise pas de /enir troubler leur fête car à la moindre ilerte dans ces enfants se réveillent des héros. Charles Bernard. ■ ^ La voix lie la conscience. Ou aura lu avec intérêt oes deux lettres du 3 professeur Lasson, de l'Université de Berlin. publiées ici-mème. Peut-être aussi aura-t-OE 3 frémi, partage entre la stupeur et l'indignation. devant pareil étalage dp cynisme e< d'orgueil. Et puis, peut-être qu'après s'être demandé si, en fin de compte, ,,l'Allemagne er guerre" ne nous offre pa-s l'exemple — exemple qui demeurera unique, espérons-le — d'un cas g de folie collective, peut-être que l'on aura hausse les épaules, avec un ,,à quoi bon" découragé, 1 elevant l'évidente inutilité d'entamer par le r raisonnement l'état d'e9pr.it dont ces lettres , témoignent, et qui n'est malheureusement pas 3 particulier'à son auteur. ■ I Nous ne discuterons donc pas avec M. Las-, son. Nous nous bornerons à de menues et | discrètes observations qu'il nous excusera de ' j formuler, non pour lui et ses compatriotes, niais pour nous et les, nôtres, ainsi que pour I tous ceux qui ont eu connaissance de ses deux 1 lettres, qu'avec un parfait dédain de ^l'opinion, il a permis qu'on livre à la publicité, i ,.0n ne saurait rester neutre vis-à-vis do : j l'Allemagne", dit l'auteur. Simple variante 5 ! de la célèbre et agressive formule: ,,tout ce ! qui n'est pas avec moi est contre moi" et... ' j première atteinte à la liberté. i ,,Un homme qui n'est point Allemand ne sait ' rien de l'Allemagne". Dieu merci, nous ne ' sommes point Allemands, et ce que nous en savons maintenant nous ôterait à jamais l'envie de le devenir, si nous ne tenions avant tout à rester ce que nous sommes, d'honnêtes „pefeits" Belges. ,,Nous sommes moralement supérieurs à j tous: ,,hors de pair". Parfaitement, hors de pair, c'est-à-dire en marge de la morale ' humaine. j ,,Guillaume II a toujours protégé la paix — l la paix armée — ; le droit, — celui du plus fort — ; l'honneur, — selon la conception I allemande". ,,Notre armée est pour ainsi dire une image réduite de l'intelligence et de la moralité du peuple allemand". Compliments.... , ,Nou8 devons sacrifier les meilleurs et les ; plus nobles d'entre nous dans une guerre exm-tre les brutes russes, les mercenaires anglais I et les fanatiques belges". j Ici, nous nous refusons à croire que ce sont ' les meilleurs et les plus nobles d'entre les Alle-j mands qui ont massacré nos populations, brûlé Louvain, Visé, Aerschot, Termonde, Dinant... ( Ou alors— J ,,Les Français sont ceux qui se rapprochent ' encore le plus de nous?" ! Oh!... ' ,,Louvain n'a point été détruit. ...la cathédrale de Reims n'a pas été démolie...." Passons. ! ,,L'Allemagne a enseigné au monde à diriger la politique avec conscience et à faire la j guerre avec loyauté". ! Pour ce qui est. de la politique (extérieure) remarquons que la diplomatie allemande manqua presque toujours de... diplomatie, et renvoyons le lecteur au ,,Livre gris" belge. . Pour ce ejui est de la guerre loyale on en peut parler comme de ce que l'auteur appelle ,,les caractéristiques allemandes" : humanité, douceur, conscience, vertus chrétiennes. Combien de fois ne signala-t^on point l'abus du drapeau blanc, eles sonneries et des uniformes belges fait par nos ennemis? Et le bombardement d'Anvers par les Zeppelins? Et celui des côtes anglaises dont souffrirent uniquement d'inoffensives populations. Et les bombes jetées sur Paris ? C'est de la guerre loyale, cela? Comme les mots peuvent différer de sens, suivant qu'on les emploie en Belgique, en France, en Angleterre ou en . Allemagne! | Affaire de latitude, sans doute... ' Heureusement qu'il y a, parmi les caractéristiques allemandes, l'humanité: voir les traitements révoltants infligés aux femmes et aux enfants, aux prisonniers belges, tant civils que militaires, — n© voulait-on pas fusiller douze soldats faits prisonniers il y a quelques jours ? -— aux prêtres martyrisés avec une cruauté raffinée ; ia douceur : voir le sillage, où le sang se mêle à la cendre, laissé en Belgique par les armées ele Guillaume ,,deli-ciae generis humani" ; la brutalité des sommations et des injonctions qui, faisant suite à l'odieux ,,ultimatum", ont plu sur le pays de Flandre et de Wallonie.... Reste la conscience. Ici. il faut prendre garde. Car la conscience a des sévérités qui croissent avec le développement intellectuel et moral des individus aussi bien que des peuples. La conscience ne transige pas, car alors elle cesserait d'être la conscience. Or chez un peuple aussi cultivé, aussi „in-tellectuel", aussi moral, -ussi ban, aussi doux, aussi humain que le peuple allemand, quels ne seront pas les cris de cette conscience? Ecoute7i-lai Sa voix est sourde el'abord. Et on no l'entend pas. Mais elle insiste, et sans se lasser, elle égrène le funèbre chapelet, elle Ecoutez-l<? : Visé Aerschot, Louvain, Ter-Ecoutez-la : Visé, Aeschot, Louvain, Ter-monde, Dinant, Malines... Et puis, elle énumère les exactions de toutes sortes commises par nos ennemis ; elle évoque les campagnes ravagées au point qu'en certains endroits il ne reste que la terre; elle rappelle les rafles de bétail et ele provisions faites pour être expédiées en Allemagne; les réquisitions inutiles , ou injustifiées; les impositions frappant des i vilies ruinées et des populations affamées; elle ! n'omet rien dans ce qui apparaît comme la page la plus sanglante et la plus désolante de l'histoire de l'humanité. Mais ceci, c'est la voix de la conscience universelle. La. voix de la oonscience allemaude, que je n'aurais garde do nie^r, ne se fait point entendre. Et pourtant elle existe. Du moins, c'est M. Lasson qui l'affirme. Conscience ,3ùber ailes" alors? Eugène Roetener. Sous la mitraille... Le „Tableau d Honneur" que nous avons la bonne fortune de pouvoir reproduire aujourd nui est un „document humain" d'un intérêt extrême. Sous le feu même de l ennemi nos braves artilleurs n'ont pas oublié leur bonne patronne, Sainte Barbe. Et ils ont célébré en héros la patronne de tant de héros... La fête . s'est déroulée le 4 décembre dernier à Ramscapelle—Nieuport, au moment ou les Allemands faisaient vomir sur les nôtres leurs obus et leurs balles; mais la belle humeur est de tradition chez les artilleurs, comme le courage, et le „Tableau ' ci-dessous le montre d'une façon formelle et émouvante. Nous sommes heureux d'ofrir à nos lecteurs la primeur de ce document; ils pourront non seulement y lire les noms de bien des héros belges mais encore y retrouver, dans leur admirable et tragique séquence, les dates illustres de la campagne belge de 1914; noms et dates appartiennent déjà à l'Histoire de la Belgique — et y ajoutent, les uns et les autres, une gloire immortelle.... H 2e RÉGIMENT D'ARTILLERIE. 3I\ 32* ET 33« BATTERIES. pomtm TABLEAU D'HONNEUR Campagne de 1913. 25 Août ; Combat de Haecht. 9 Septembre : Prise «TAerschot. 10 Septembre: Combat de Liodeo. 12 Septembre ; Combat de CortrTck-Dotce}. 13 Septembre an 1" Octobre : Défense de U première ligne do camp retraoc&é d'Anvers. 2 an 6 Octobre : Défense de la Nèthe. 7 au 8 Octobre : Défense de la deuxième ligne du camp retranche <f Anvers. 15 Octobre ou 8 Novembre : Bataille de l'Yser (secteur de Dixmude.) 30 Octobre : Le Groupe est rite à l'Ordre du Jour de r Armée. — Le colonel LE ROY, commandant l'Artillerie de la S1 Division d'Armée, adresse «es vive# félicitations i tout le personnel du" Groupe I" Novembre : Sont cités i l'Ordre du Régiment, pour leur belle conduite devant l'ennemi, depuis le commencement de la campagne : De h 31* batterie : L'adjudant LINS; le maréchal des logis fourrier LUCAS, le» maréchaux des logtj DUBOIS, VANDEVEN et VANDERWAERE; les artilleurs BAUDOUIN, DE HERT, DE WIT, DUMONT, LAEREMANS, LESUISSE et RAEDTS. De U 32* batterie: Le maréchal des logi» LOGIST; les brigadiers CAMMAERTS, DE WAEGK' MAEKER, FOCANT et MARTIN; les artilleurs FRISON, LEMALet PHILLIPS. De ta 33* batterie: Les maréchaux des logis BOURDIN, RIGUEL èt VAN ESBEKE; les brigadkre VAN MORLEGHEM. BRENU et VAN DAELE; le trompette VAN DER VECKEN; les artilleurs MEEUS. BASTIAENS, BOVY, FRANQUET et VAN J)EN BROECK; les cyclistes DE BIE, KENENS et YOXŒEERE. S. B. — le fr*Uî «t «rtlJtcis doit tu «ex» Mot MiJcafe. Met CU» Ikom rpfcli't. 14 Novembre : Le lieutenant général DOSSIN, Commandant de la 2* Division d'Armée, félicite, en tete da fOrdre de Division de ce jour, le major adjoint d'Etat-Major Pontus et le personnel de son Groupe, pour la façon dont D* ont rempli leur mission, pendant qu'ils ont été adjoiots à la brigads des Fusiliers Marini Français. 17 Novembre : Le Groupe est autorisé à inscrire « Dcdccdb » sur les boucliers de ses pièces (Ordres journaliers de l'Armée do 17 Novembre 1914.) 19 Novembre. Le major adjoint d'Etat-Major PONTUS et le lieutenant GRÉGOIRE sont commis Chevaliers de l'Ordre de la Légion d'Honneur. Les capitaines-commandants TOURNA Y, RUWET et LEBRUN sont cités i l'Ordre du Jour de l'Armée. Lt maréchal des logis fourrier LUCAS £31*) et le brigadier DE WAEGEMAEKER (321 reçoivent la Décoration Militaire Française. 2# Novembre an ... . Bataille de l'Yser (secteur de Nïenport) Souvenir da ta de îa Caraipagm Opl a. ^ ^ J ~t^$a/leric> à- loaxLu'an. t)c la. Je. oJaùite ^Sa/rer/uta RAiiscvnuLE-NtEUPOï-r, le 4 Décembre 1914 | l. Le Major adjoint d'Êlot-Mojor. "Jjït (jJy Commandant le Groupe du 2" Régiment d'Artillerie, iïyi, Raoul Pontus. En Belgique. A Bruxelles. Comme nous le faisions prévoir, le général vou Bissiug a fait recouvrir de papiers blancs les arrêtés répandus à profusion dans toute la ville et qui annonçaient aux Belges qu'ils auraient à payer aux envahisseurs la formidable somme annuelle de 480 millions On ne sait pas le motif exact de cette nouvelle mesure, mais on chuchot-te que le gouvernement des Etats-Unis serait intervenu, décidé à ne pas laisser étrangler un noble vaincu — et pour être juste, disons: vaincu momentanément. Cette contribution, telle qu'on n'en appliqua jamais d'aussi excessive à un petit pays, est contraire aux lois de la guerre et aux termes de la Convention de la Haye. L'Amérique aurait jugé qu'il était de son devoir de ne pas laisser anéantir un peuple pacifique, mais qui, en temps de guerre, avait fait preuve d'un héroïsme admirable qui aurait dû lui valoir l'admiration de son ennemi lui-même, si cet ennemi n'était l'Allemagne! * * # Nous voudrions bien savoir ce que signifie l'interview qu'a aœordée le nouveau gouverneur ele Belgiejue à un collaborateur du ,.Ber-linor Ta.geblatt". Il a dit que le moment lui semblait propice pour donner aux Allemands et à tous les étrangers qui désiraient être renseignés sur la situation véritable en Belgique les indications nécessaires et qu' à cet effet il se propose do donner à la presse allemande à Bruxelles l'attention qu'elle mérite et eto la mettre à même, en lui procurant les moyens de se documentor, d'accomplir sa tâche! Quelle besogne ces tireurs à la ligne vont-ils venir faire dans notre pauvre capitale? A Anvers. Horace Van Offel, qui est à Londres, îaconte les difficultés qu'il rencontra lorsqu'il eut l'idée de créer un nouveau journal indépendant à Anvers. Il fut envoyé de Fril-ling à la Kommandantui, puis rue de l'Hôpital, enfin convoqué pour la troisième fois par les autorités allemandes, mais cette foia en compagnie des autres journalistes, séance mémorable et dont nous avons rendu compte à son heure. Il parait qu'un ^oberleutenant" lut à tous ces gens de lettres un discours en trois points qui ressemblait prodigieusement à un acte d'accusation. Ou se serait cru au tribunal. L',,oberleutenant", à un certain moment, se tourna vers notre confrère Yan Offel et discourut sur l'ironie dont certains journa istes font montre. Evidemment, semblables paroles ne durent pas être adressées aux valets qui entouraient Van Offel, car ceux-là ignorent l'ironie, ayant trop peur du fouet. Le ,,leutenant", qui s'appelle Romberg, — ! comme nous l'avous dit déjà, — épluche les ' journaux avant leur parution, dont quatre i exemplaires doivent lui être adressés chaque jour. Le témoignage de Van Offel est une preuve nouvelle de ce que les gratte-papier, attachés aux journaux anversois qui paraissent sous le contrôle allemand, dépendent entièrement de nos ennemis. En Campine. Dans toutes les communes de la Campine il y a des soldats. Les plus petits villages hébergent des troupes. C'est ainsi qu'on compte 250 fantassins à Hoogstraeten, cent à Meerîe, dix hussards à Rijckevorsel, etc. Les paysans ont elû signaler tous- les che-vaux, le bétail, les poulets, les canards, le , seigle, l'avoine, les pommes de terre qu'ils ont encore, en vue ele réquisitions possibles. * * * A Rijckevorsel, six cents ménages se trouvent sans moyens el 'existence : ils se trouvent démunis surtout de farine et de pétrole. Toutes les exportations d'avoine et de pommes de terre sont interdites. * * * Le seigle vaut 27 fres les 100 kilos; le pétrole . se paie 0.80 frc. le litre. Il faut être riche pour s'éclairer dans nos campagnes! Tous les hommes valides et les jeunes gens appartenant aux classes de 1894, 95 et 96 doivent comparaître une fois par semaine devant l'autorité allemande et signer un livre de présence. * * * A de rares exceptions, les habitants de la campine ont tous regagné leurs demeures. A Gand. La situation d'un») ville industrielle est, par ces temps de guerre, fort précaire. Tel est le cas de la cité d'Artevelde qui vit en gran-ele partie, do ses tissages. Des milliers d'ouvriers sont sur le pavé, attendant que le travail puisse reprendre. Mais c'est ici qu'était la grosse difficulté : faire travailler pour qui P Pour l'Allemagne? Sinon, comment arriver à trouver un débouché commercial et par quels moyens exporter, puisque les frontières sont sévèrement gardées ? Le cewiseil ex>m-munal a voté un crédit de 750,000 francs à l'effet d'aieler les fabricants qui remettraient leurs usines en marche et proemreraient aux ouvriers de quoi gagner leur pain de tous les jours. La ville a également prêté une somme ele 100,000 francs à 3 %, remboursable dans un an, aux communes de St. Amand, Ledeberg et Gentbrug-ge, essentiellement habitées par des ouvriers et où la misère, s'est fait tout de suite sentir. Les propriétaires et les rentiers gantois, en mesure de venir en aide aux pauvres, n'ont pas hésité un instant à concourir à une oeuvré d'un caractère aussi hautement philantropique. C'est ainsi que le comte de Ribeaucourt^ qui possède le célèbre château de Laane a fait abattre plusieurs de ses bois, procrurant ainsi un moyen de chauffage à ceux que le froid a surpris brutalement. Bref, c'est toute la population aisée qui tend la main aux miséreux. Et la Ville n'est pas la dernière à secourir ceux qui font appel à son concours. Mais où nou6 blâmons ceux qui en conduit»3nt les destinées, c'est lorsqu'ils frappent el'impôts (on serait tenté el'écrire d'amendes) les personnes résidant à l'étranger. Au premier abord, nous refusions ele croire à cette mesura dont le caractère est illégal et que notre gouvernement ne peut approuver. Mais il se confirme que les absents paieront par joui* d'abœnce une taxe qui va de cinquante centimes à dix francs par chef de famille! Ceci est tout simplement scanela-leux. L'inspirateur de cette mesure? Le gouverneur allemand lui-même. Quel est le but des envahisseurs ? Faire rentrer tous les Belges qui répugnent au contact d'un ennemi et employer tous les moyens pour que la vie normale reprenne cours. Cette taxe-amende comble donc de joie les Allemands. Ceux-ci avaient essayé de la faire adopter en pays wallon, mais ils s'étaient heurtés au plus formel des refus. Il est déplev rable, pour ne pas employer un mot plus cinglant, qu'il se soit trouvé des conseillers communaux (car cette mesure illégale n'a pas été votée à l'unanimité) pour fair le jeu des envahisseurs. Que la Ville de Gand ait besoin d'argent, — d'accord. Mais toutes les villes belges sont dans le même cas et il n'en est aucune qui ait pris une telle mesure ! Il suffisait peut-être d'augmenter les contributions de ceux qui ont de quoi et de frapper d'impôts certaines denrées, — ce qui fut d'ailleurs fait. La raison que Gand est essentiellement un centre ouvrier n'est pas suffisante, car Charleroi, La Louvière, voire Liège comptent aussi une population ouvrière très dense. En un rqot, nous croyons cette mesure contraire à toute loi et, par surcroit, inapplicable. En vertu de quel droit peut-on faire revenir ceux qui quittent leur pays? Il se peut que ce départ ne soit pas conséquent à l'invasion. Il se peut aussi qu'on soit employé à l'étranger ou qu'on trouve que la vie y est plus facile ou moins coûteuse. Prenez un instant l'exemple d'une f amitié à qui des amis offrent l'hospitalité en Hollande, en France pu en Angleterre, qui n'ont pas un sou sur eux et qui se trouvent à la charge de ceux qui les ont invités? Doivent-ils rentrer à Gand grossir le nombre des meurt-de-faim? Ou seront-ils aussi frappés d'une taxe? Quant au fait de faire payer l'amende à un chef ele famille actuellement sous les drapeaux, — nous ne voulons pas y croire. Ce serait une infamie. Mais, — répétons-le pour Gand comme nous l'avons fait pour les officiers de gardes civiques qui ont forfait au coele de l'honneur — nous accueillerons toujours la mise au point que nous attendons de l'administration communale gantoise. Il serait très intéressant de connaîtra le texte exact de la mesure que nous réprouvons et la manière qui sera employée pour l'appliquer avec succès. * * * D'autre part, nous trouverions confirmation dë la misère qui règne à Gand dans les notes que l'envoyé du ,,Tijd" fait parvenir à son journal. Les ratiexns de pain doivent encor»3 être payées à raison de 45 % 50 oent. le Kilo ! quant au pétrole, mieux vaut n'en pas parler : il fait défaut. * * * Aux marchés de bétail qui se tiennent les ' mercredi et vendredi ele chaque semaine, les; Allemands choisissent les plus belles bêtes et les envoient en Allemagne. Pourtant, on peut croire que ce système de réquisitions à outrance va prendre fin, puisque le formidable impôt qui saigne la Belgique à blanc a été voté. A Bruges. Hier soir un aviateur allié a lancé trois bombes sur la ville. Il se servait de projecteurs, car l'obscurité était complète. On ne connaît pas encore le résultat de cet exploit, mais il est à présumer que l'aviateur a choisi comme but un établissement où se trouvaient des machines de guerre ou des soldats allemands. A Zeebrugge. Les Allemands, après de longues semaines de travail inutile, ont abandonné l'idée de réparer les écluses de Zeebrugge que les Belges avaient fait sauter. Au Li m bourg. Le littérateur belge Georges Virrès, bourgmestre de Lummel, continue à veiller aux destinées de sa commune, aujourd'hui dévastée et brûlée. Il a refusé de quitter, ne fut-ce qu'un jour, ceux de ses administrés qui n'avaient pas fui l'invasion meurtriere. Qui donc, dans cet amas de ruines, reconnaîtrait le coqu-dt village qu'aimait tant notre grand Lemonnier. A Huy. j Nous sommes heureux de pouvoir publier une proclamation du major von Baasewitz. Elle éclaire d'un singulier jour les faits et gestes des soldats allemands dans la région huttoise, notamment à Andenne. Le 25 août 1&14. Dans la dernière nuit une fusillade a eu lieu. Il n'a pas été prouvé que les habitants de la ville avaient encore des armes chez eux. Il n'est pas prouvé non plus que la population a pris part au tir; au contraire, diaprés l'apparence, les soldats ont été sous l'influence de l'alcool et ont ouvert le tir dans la peur incompréhensible d'une attaque ennemie. La conduite des soldats pendant la nuit ( fait une impression honteuse à peu d'exceptions près. Quand des officiers ou sous-officiers incendient des maisons, sans permission ou ordre du commandant ou, ici, de l'officier le j plus âgé, et qu'ils encouragent des troupes par leur attitude à incendier et à piller, c'est là un fait regrettable au plus haut degré. J'attends que l'on instruise partout sévèrement sur l'attitude vis-à-vis de la vie et de la propriété de la population civils. Je défends de tirer dans la ville sans ordre d'un officier. La triste conduite des troupes a eu pour suite qu'un sous-officier et un soldat ont été gravement blessés par de la munition allemande.Le Commandant, (s) von Bassewitz, Major. Retenons la dernière phrase et rappelons-nous qu'à Louvain: „des soldats ont ouvert le tir dans la peur incompréhensible d'une attaque ennemie." Au moins, le major von Bassewitz, à l'encontre du major Mannteuf-fel a eu le courage de dire la vérité. Au Pays Wallon. Le tram de Chimay Cul-de-Sart fait le trajet deux fois par jour aller-retour. * » * De Chimay à Beaumont, beaucoup de ruines! Le village de Sivry a partieïulièrement souffert. * * * Dans la région de Couvin, Mariembourg, Cul-de-Sart, les dégâts sont peu importants. • • * A Seloignes, aucun habitant n'a quitté la commune. • « • ' A Ativelais, aucune des deux glaceries ne peut évidemment reprendre le travail actuellev ment, les arrivages de matières premières et les expéditions de glaces étant impossibles. Pendant le bombardement, les gens s'étaient réfugiés, pour la Vacherie, dans les halls des Glaces d'Auvelais, pour le Centre, dans les caves des bureaux Charles Heuse. -1 1 M Paiement au personnel du département des Chemins de fer, Postes et Télégraphes de l'Etat Bsige, réfugiés et résidant en Hollande. AVIS. Le contrôleur, chef de service des paiements, fait connaître que le paiement suivant aura lieu à Amsterdam, local de la Bourse le Mercredi 30 Décembre à 8 h 30: 1°. Pour les fonctionnaires, employés, commissionnés et ouvriers le mois de Novembre et mois précédents ; 2°. Les pensions des ouvriers pour les mêmes mois. 3°. La rémunération allouée aux épouses des militaires qui, en civil, appartenaient à un des services des administrations citées plus haut. Pour décembre pas encore de décision. Il est rappelé aux intéressés que le comité siège au local : ,,De Pool", Damrak 43 à Amsterdam, tous les jours ouvrables de 10 à 12 et de 3 à 5 heures pour donner éventuellement les renseignements demandés. Au nom de Comité Central : Le Secrétaire, Le Président, E. Danckaert. J. van Vlasselai^r. mm 9 ^ Nsderlandsch comité tôt steun van helgische en andere slachioffers, Amsterdam. Secrétariat général Kalverstraat 64. Nous croyons utile de rappeler à nos compatriotes que ce comité, non content de distribuer d'importants secours en argent à tous les comités de province, a créé depuis longtemps en son sein trois sous-commissions répondant au but suivant: ^Division des logements", s'occupe de procurer aux réfugiés des logements et même des pensions gratuites: Rokin 91, Amsterdam. „Division des vêtements", s'occupe de rassembler des vêtements et de les distribuer: Hulp Gebouw Bijenkorf, Amsterdam. „Division de l'enseignement" subsidie des organismes scolaires procurant l'enseignement aux enfants belges par des instituteurs belges: Valeriusstraat 28, Amsterdam. Comité des réfugiés belges. Pour communication les intéressant les différents comités belges sont priés de faire connaître et d'envoyer leur adresse , à l'Echo Belge, à Amsterdam.

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Dit item is een uitgave in de reeks L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam behorende tot de categorie Oorlogspers. Uitgegeven in Amsterdam van 1914 tot 1918.

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