Numéro unique. POUR 20 centimes. LE BELGE Passe-Temps de circonstance, édité par Marco Marcovici, aiiteiir-poSygloîte, Bruxelles, 108, Boulevard au iwd. Hommages au Roi des Belges L'Intransigeant Commentant lu victoire des Flandres, Y Intransigeant dit : Le roi Albert et la reine Elisabeth entrent en leur bonne ville pavoisée à bord d'un destroyer britannique, cependant que de nombreux avions atterrissent sur la plage. 0 roi chevalier ! voici votre revanche et bientôt, dans Bruxelles reconquise, vous verrez, sire, l'ennemi s'humilier, le géant abattu courbé sous votre épée sans tache ! Près du roi valeureux et de la plus charitable des reines se tenait un héros de France : lu contre-amiral Ronarch, le commandant de la faine use brigade de fusiliers-marins, celle qu'on nomme « la brigade » sans plus. L'amiral Ronarch, père des « Demoiselles aux pompons rouges », celui qui barra la route aux brutes casquées ruées sur l'Yser en 1914. —*— Le Gaulois Sous la signature de M. René d'Aral, le Gaulois écrit : Plus encore qu'en ces heures merveilleuses, oùnoussommesemportés'en quelque sorte dans le tourbillon de cette marche fantastique à l'Etoile, nous apprécierons avec le recul du temps la beauté du dénouement de celte histoire shakspi arienne qui aura été celle du roi Albert à partir du jour où il résolut de défendre les principes de l'honneur au prix de la vie. Depuis lors, son attitude fut constamment à la hauteur des sacrifices qu'elle lui imposa. Il fut héroïque dans la lutte pied à pied qui, devant la supériorité du nombre, l'obligea à abandonner le sol natal; il sut avec une dignité admirable supporter l'adversité et subir la longue attente; hier encore, son royaume était, réduit à quelques kilomètres de plage, où fièrement flottait son étendard. Il sut, aidé par la Reine, conserver l'âme de son peuple et son affection parce qu'ils furent tous deux l'exemple du plus noble patriotisme et de l'inébranlable confiance dans l'avenir. Le Petit Journal Le Petit Journal dit au sujet de l'avance victorieuse des armées du roi Albert : Lille, Douai et Ostende libérés 1 Un bataillon de nos héroïques chasseurs défilant à travers les rues de notre grande ville du Nord ! Le roi et la reine des Belges, ces nobles figures qui sont'le symbole de la Belgique fidèle jusqu'à la mort rentrant à Ostende qu'ils avaient traversé en hâte en s'échappant d'Anvers il y a quatre ans ! Voilà, dans une même journée, dos événements qui rempliront d'émotion tous les Alliés et particulièrement la France et la Belgique unies aujourd'hui dans la joie. —*— Vers le champ de bataille Dans La' Nation belge noire confrère A. Matagne rapporte en ces termes sa visite au front durant l'offensive belge : En cours de route, nous rencontrons un bataillon belge dans un ordre impressionnant. Sans un mot, d'un pas sûr, dans la boue grise jusqu'aux chevilles, il va vers le front, vers le combat. Le drapeau du régiment accompagne, roulé dans sa gaine imperméable. A gauche de la route, une tombe; un casque belge la surmonte et sur la boursouflure du sol fraîchement remué sont étalés tous les objets d'équipement du fantassin belge. Au passage, le drapeau salue, s'inclinant devant un de ceux qui, de leur sang, lui ont ouvert la route. Ah nos morts ! nos blessés ! si vous saviez avec quelle piété nos soldats les traitent! Qu'on s'occupe d'eux avant tout! Telle est la seule exigence du soldat qui combat. Mais cela il l'exige, entendez-vous? 11 veut se donner vivant, mais pas plus. L'énergie de l'artillerie belge Les artilleurs sont dignes des fantassins. Ils poussent leurs pièces et leurs munitions en avant au prix d'efforts surhumains. Les milliers de tonnes de projectiles qu'exige la guerre moderne se déplacent on ne sait comment, car notre armée, quoique bien équipée, ne dispose pas du riche charroi automobile de l'armée britannique ou française. C'est un miracle d'énergie que peu seul accomplir un soldat qui reconquiert son pays. "Gloire à toi, Roi Albert, vainqueur de la bataille des Flandres, personnification de l'Honneur pour les générations futures.'' Le Président Deschanel, a A \° (Séance de la Chav bre française.) % 8a JVCajssté jObert I tTa( ^ GS^'r __ ^OÎ des J3elges Ail >ei;t TRr est le héros du jour. Le monde entier acclame ce infatig afole défenseur de la Belgique. Le & Bruxellois, comme tous les Belges, fiers de leur Souverain en atte ntfamt son retour triomphal dans la capitale, crient de toute leurs f oraes : VIVE LE ROI. LA BRABANÇONNE I 1 A près quafr'a* s d'esclavage, Le Belge, sortais l du tombeau, A reconquis par son courage Son nom, ses dro. its et son drapeau. Et ta main soudes *aine et fière. Peuple, désorn \&i& indompté, Grava sur ta i> ieilùe bannière : Le Roi, la Loi, ia Liberté ! II Marche de ton .p,us éruergique, Marche de progi 'ès en progrès ; Dieu, qui protégé' la Belgique, ' Sourit à tes maies: succès. Travaillons : notre labeur donne A nos champs la fécondité, Et la splendeur des arts couronne Le Roi, la Loi, la IÂberté. III Ouvrons nos rangs à d'anciens frères nous trop longtemps désunis ; -M; fiataves, plus de guerres : Belges, ^ bres sont amis. Les peuples ensem' le A jamais resserra. * Les liens de fro.ternite semble : Et qu'un même cri nous ra■». Le Roi, la Loi, la Liberté. IV G Belgique, ô mère chérie, A toi nos cœurs, à. toi nos bras ' A toi notre sang, ô Patrie, Nous le jurons tous, tu vivras ! Lu vivras toujours grande et belle lit ton invincible unité Aura pour devise immortelle : Le Roi, la Loi, la Liberté. Modestie de Roi Le lendemain de sa joyeuse rentrée à Ostende, le Roi allant visiter, à i'improviste, une école primaire, il" lui vint à l'idée de poser aux enfants la question suivante : " Quels ont été les grands roi de Belgique?Les garçonnets citèrent : Léopold Ier et Léopold II, et 1 instituteur, qui suait à grosses gouttes, attendait, mais en vain celui d'Albert Ier. Enfin, un écolier, plus avisé que les autres, le prononça, au grand soulagement du maître d'école. " Ah! ah! fit notre héros de l'Yser. " Et dis, mon petit, qu'a-t-il fait de grand, le Roi Albert Ier?... Embarras de l'enfant, qui finit par avouer qu'il n'en savait rien. Alors, le Roi de s'écrier, en souriant ; — Ne te trouble pas,mon petit, moi-même je ne le sais pas non plus! —- 'W^WWWWWW j La Reine et la Rose La Rose est la fleur de la Reine Elisabeth. Celte fleur appartient à Vénus et rivale de la beauté même, la Rose possède comme elle la grâce, plus belle encore que la beauté. Emblème de tous les âges, interprète de tous nos sentiments, la Rose se mêle à nos fêtes, à nos joies, à nos douleurs! Elle dit la lumière, la paix, le bonheur. Doublement Reine, Elisabeth l'est, par la couronne et par le cœur; Elle est la Reine de son peuple et la Rose des Reines! Sa Majesté ne pouvait pas mieux choisir, comme fleur préférée, que son égale, la Rose, la Reine des Fleurs. C'est grâce à ces deux Reines que la charité a pu soulager tant de douleurs et adoucir tant de misères! La Victoire M. Gustave Hervé écrit dans La Victoire : ...Est-il besoin de dire que nous nous associons tous a la joie de nos amis belges. Ils ont tous mérité, depuis leur roi et leur reine, jusqu'au dernier poilu de l'armée belge, jusqu'aux ouvriers et ouvrières qui travaillent dans nos usines ou dans nos campagnes. depuis quatre ans, Wallons et Flamands, leur grand bonheur d'aujourd'hui. ... Et les poilus belges, les héro3 de Liège et de 1 Yser, l'ont mérité plus encore que \ tous les autres, par l'endurance et la vail-1 lance qu'ils ont gardées dans les boues dos f* Flandres, pendant quatre ans d'une guerre sans éclat, où la gloire des grandes armées alliées faisait parfois oublier ce qu'ils souffraient là-bas, silencieusement, pour la defense du dernier lambeau de leur territoire.La Mort du Soldat ( uit. du roumain.) Le soldat dit avant de mourir : « Je suis content, Qu'on le dise à ma mère.dans son village, A ma fiancée dans sa chaumière, Et qu'elles prient pour moi enjoignant les [mains. » f- ♦ Et le soldat est mort, et sa fiancée et sa mère Ont prié pou:' lui en joignant tes mains. *■ ♦ 4 L'on a fait sa tombe sur le champ de bataille t Et la terre où on l'a couché était rouge d« [sang: Mais le soleil disait en le voyant : « Je sui= [content. < y * * * S Les fleurs ont poussé sur la tombe Et chaque fleur était contente d'y pousser. Et quand le vent passait dans les arbres, Le soldat disait du fond de sa tombe : ^ « Est-ce le bruit du drapeau? » Mais le vent disait : « Non, mon brave, Tu es mort dans la bataille, Notre drapeau est vainqueur! Et tes camarades l'ont remporté tout fjoyeux. i * * * Et le soldat disait du fond de sa tombe : ' « Je suis content. » Carmen Sylva, (Reine de Roumanie) Les Fleurs et la Guerre "^and nous mêlons les fleurs à. noir - depuis celle que nous portons Q, - iusqu'à la corbeille que i'o existence, <\'est pour exprimer de la boutonnière, envoie à la fiancée, _ -**bes de ne pensées gracieuses... et d Même les couronnes des to,. morts sont les interprètes de Tamou. regret pour les êtres disparus ! 'Ppse rouge et la Rose blanche devinrent ennemies; la fameuse guerre des Deux-Roses rv S? //'! xv9 siii,cIp' en,re Ies maisons d lorketde Lancaster, se disputant le trône a Angleterre. Mais h fleur servit aussi d'emblème de réconciliation, puisque Henri Tudor, un Lancaster, en épousant Elisabeth d'York maria la Rose rouge à la Rose blanche. En l'Œillet rouge devint l'in=i<me des ! partisans de Napoléon, 1 Œillet, blanc celui des royalistes. Le Lis_fut 1 emblème des Bourbons et ia Rose de France fut la fleur de la Comtesse de Paris. L'Ecusson de France a les Lis d'or ■ les armes de la Grande-Bretagne, h Chardon et la Rose... * * * Mais hélas! ces fleurs, en passant à la Oour, ont abandonné leur charme avec leur forme. F/?.® f*etite* 1{om 'h 1,1 Reine Lltsabelh de Belgique sont restées les fleurs de la Nature; elles nous disent si gracieusement: la 'Charité, la Boulé ta Pnîv > • • m- v nu rue, ia nome, la VIVE BELGIQtJE I

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