Août 1918 (2me Année) N° SO J 7//n»»IPO flrtf I' J T»/rtW»//9 î 11 f n 1 Y* à VIVE NAMEUR PO TOT Directeur : Léon D E L O O Z, Z. 150 JOURNAL MENSUEL Calaic.— Vu. T. 5. Rue de Valeneiennec Namur avant la Guerre La Pêche à Ligne « La pêche à la ligne est une lâcheté qui compte sur une voracité... » Nous n'en sommes plus hélas ! en ce soir de Juin 1914 où nous feignons de souscrire à ce jugement, spirituel sans doute, mais injuste de Zamacoïs, dans le but plaisant de taquiner quelques fervents de la gaule, attablés avec nous a l'Hôtel du Midi, rue Godefroid (ou se trouvait le local de la « Société des Pêcheurs Namurois ») et voir leur ténacité à défendre leur innocente et favorite passion, dont nous goûtions aussi, du reste, la paisible quiétude. Aujourd'hui, les heures tranquilles et douces qu'elle nous a procurées jadis, ne nous apparaissent plus — à part quelques parties faites au hasard des secteurs dans les «vaarts» et les «beeks» monotones de Flandre —que comme un plaisir regretté de nos jours heureux et lointains. Et si nous avons évoqué le souvenir qui précède, c'est seulement pour rappeler qu'en notre bonne cité de Namur, ainsi qu'en toutes nos régions, aux rivières poissonneuses, de Wallonie et de France, la pêche à la ligne comptait des adeptes passionnés, de nombreux amateurs, attirait des promeneurs s'amusant à la vue des « betchatches », peut-être aussi, des mines tantôt gaies, tantôt courroucces ou déçues des pêcheurs. Qui de nous, n'a pas été l'un ou l'autre ? Qui de nous, caché dans les roseaux de la Plante ou de Marche-les-Dames, n'a pas tenté, en ces temps-là, quelques essais, n'a pas flâné près d'une écluse, ne s'est pas arrêté au port de Grognon ou tout près des « blanqu es pires », pour assister à la préparation laborieuse et au lancement habile de la4igne à l'anguille ? Dans le calme des vesprées d'été, quand les bruits de la ville s'étaient tus, le spectacle de nos pêcheurs silencieux, assis en longues rangées, les uns sur les pierres bleues des quais, d'autres sur le confortable pliant, nous plaisait. Et des noms familiers nous reviennent : on voyait là les frères Wilmet (Grognon), les musiciens bien connus, MM. Van de Walle et Enaers, MM. A. Rostenne, le cafetier de la rue St-Nicolas, A. Defoin, de la rue Dupont, et d'autres et à'autres. On rencontrait aussi, le chapelier réputé M. Dombret de la rue Dupont, MM. Hoquet,le pâtissier de la rue de Fer; Laurent,le professeur de musique, le rentier F. Jacob, spécialiste à la ligne volante, J. Deleuse, l'avocat de la rue St-Aubain; nous n'oublierons pas le joueur de piano du marché au foin, Defossez, toujours accompagné, à la pêche, de son énorme et antique parapluie... Au reste, notre société des « Pêcheurs Namurois » vivait très prospère, encouragée par nos bons cabare-tiers dont beaucoup comptaient parmi les « Membres Protecteurs », comme l'attestait une carte de fortes mensions. appendue toujours bien en relief, dans leur établissement. Cette phalange paisible était présidée, avant la guerre, par M. Renard. Elle participait aux concours de pêche dans nos villes mosanes et elle avait organisé une fête de ce genre, pour le mois d'août 1914; l'administration communale lui avait accordé pour cela, un subside de 500 francs. Quoiqu'il en soit, les Allemands qui nous ont tout détruit ou enlevé, ne réussirons pas, espérons-le, à dépeupler nos rivières. Puissions-nous après les premiers émerveillements, de notre retour, oublier nos mauvais jours de guerre, en taquinant à nouveau les « rossettes » et les brèmes savoureuses. « Vive Nameur po tôt », dit la romance qui chante les deux sœurs inséparables, la Meuse et la Sambre, et les « batias » qui les sillonnent, elle pourrait aussi, sans déprécier le vieux renom, célébrer « li pêle es tos les péchons», « Vive Nameur po tôt ». .Tiilnn Tlivifîrf» LA VIE A NAMUR La Boucherie annexée aux Diners Economiques va ître transformée sous peu en boucherie communale ; 3lle sera donc accessible à toute la population, mais le rationnement y sera instauré. On y débitera de la viande de première qualité provenant du bétail élevé par les soins de la Société Coopérative pour favoriser l<=s Macrasins P.ommiinanx.

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