Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 23 Juni. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Konsultiert 13 Mai 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/gm81j9bn9r/
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pYIercreili '2juin 19IT» lEs centimes le numéro 59me année — ryo 174 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BEI.OIOUE : H fr. par an ; % fr. pour six mois ; tî fr. pour trois mois Pour l'étranger, te port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : 3, RXTïC DE "F'.L.A.ISrXDiRE, 3, G-A.NID TÉLÉPHONE 665 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. I Avis officiels allemands AVIS | Par le présent avis toutes les provisions de luinjainsi que le produit total de la récolte de loin[sont saisis pour l'autorité militaire aile-piintl^s bourgmestres prendront des mesures Kl que le f°in so" rentré aussitôt que possibleF Le produit de la récolte de foin doit être re-■jw les communes et gardé en entrepôt. Les |Baiiis ne peuvent conserver que la quantité BJssaire à la nourriture de leur bétail. A ce K on ne doit pas perdre de vue que les lé-||: peuvent servir dans de grandes propor-^■comme nourriture du bétail. ! Oii aura soin de faire un usage restreint des Mages. "s seront répartis en petites parcel-L qui ne seront abandonnées qu'après que Hv aura complètement été broutée. Ht'est point économique de laisser de gran-■blaincs à quelques tètes de bétail, comme R'est vu souvent, sans les répartir en petites parcelles comme pâturages. HU; provisions de foin seront mises à l'abri Mies endroits appropriés, si possible sous ■Si ces derniers doivent être réservés à la Rite du blé, on construira des meules qui feront bien couvertes. Il faut veiller au transites bonnes routes, si possible la voie fer-L et à la surveillance contre l'incendie et le ol |Les Bourgmestres doivent faire signaler sans pd : ■ le nombre d'hectares de prairies et de pâ-Bes Sans leurs communes; H le nombre d'hectares de champs de trè- H le nombre de ces hectares qui sont le bien !lalcomiTiune et qui ne sont pas loués; ■Ile nombre de ces hectares qui sont la pro- Id'églises ou de couvents; : nombre de ces hectares qui appartien-des fugitifs ; ™ e nombre de gros bétail et de petit bétail chevaux ; le nombre de machines à couper l'herbe «très machines à moissonner; e nombre d'attelages et de grands cha-li s'ont disponibles pour le transport ; montant habituel du salaire pour les de récolte. salaires seront payés par l'Intendance de On doit tenir à la disposition du sergent rt toutes, les machines et tous les attela-exécuter ses ordres. : contravention aux dispositions précé-de la part de la commune ou de partieu-ra passible d'une amende de 500 Marks le peine équivalente, autant qu'une [plus sévère n'est encourue d'après les doit répondre immédiatement, point par aux neuf questions mentionnées, 'aut signaler, jusqu'au 25 de ce mois, où, ent, et en quelles quantités le foin a été i et comment il est procédé à la surven- id. le 16 juin 1015. Le Commandant de l'Etape. LA A GUERRE Sur le front occidental Communiqué officiel allemand lin, 21 juin. — Sur le front au nord is, l'action ennemie s'est bornée à une ca-de, excepté au nord de Souchez, où nous repoussé une attaque d'infanterie. ouest de Soissons, les Français ont entre-e nuit une attaque isolée contre notre po sition à l'ouest de Moulin-sous-Touvent; elle a échoué. Sur la lisière ouest de 1' Argonne, nous avons - pris 1 'offensive. Des troupes de la Landwehr du Wurtemburg et du nord de l'Allemagne on. pris d'assaut pluieurs positions de défense de l'ennemi, sur un front de 2 kiloni. Les Français ont ensuite fait une conîre-attaque qui a échoué et leur a causé des pertes démesurées. Notre butin dans ce combat a été de 6 officiers 623 soldats prisonniers, 3 mitrailleuses et 3 lânce-bombes. Sur les Hauts-de-Meuse, les Français ont. le soir, attaqué cinq fois fortement notre position de la Grande Tranchée, à l'ouest des Eparges. A l'ouest de cette route, leurs attaques se sont écroulées sous notre feu; à l'est, ils ont pénétré dans quelques morceaux de nos tranchées mais ils en ont été ensuite rejetés en partie. 70 prisonniers sont restés entre nos mains. A l'est de Lunéville, au delà de Condrcxon. nos postes avancés ont été retirés sur notre position principale au nord-est de ce village, l'ennemi leur étant numériquement supérieur. Dans lés Vosges, des attaques meurtrières de l'ennemi ont été repoussées dans la vallée du Fecht et au sud. Pendant la nuit, pour éviter des pertes inutiles, nous avons évacué volo.v tairement le village de Metzeral que l'artillerie française a complètement détruit. Communiqué officiel français VV.T.B. Paris, 20 juin. '— Dans le secteur au nord d'Arras, nous poursuivons notre marche en avant. Nous avons recueilli sur plusieurs points les fruits des combats de ces derniers jours. Sur le versant oriental de la hauteur de Lorette, vers Souchez, nous avons pris plusieurs tranchées. Nous occupons les pentes de la hauteur 119, où nos troupes se son! maintenues malgré plusieurs contre-attaques ennemies. Au sud de ces pentes notre front a été avancé. Au N. E. du Labyrinthe une contre-attaque extiaordinairement violente nous a enlevé de nouveau la nuit dernière une partie du grand fossé de raccordement dont nous nous étions emparés. Nous l'avons reprise pendant le jour. Dans tout le secteur le combat d'artillerie a été vif sans disconlinuer. A la lisière du Bois le Prêtre, l'ennemi nous a attaqué mais n'a pu pousser en avant. A Embertnenil un bataillon allemand a pris la nuit dernière deux de nos postes. Nous avons fait aussitôt des contres-attaques, avons réoccupé l'ensemble de nos positions. En Alsace, nous avons bombardé la station de Munster. A la fin de la journée nos troupes onl encerclé Metzoral. La mort de Warneford Le Star annonce que le lieutenant-aviateur Warneford, qui a détruit un zeppelin près de Gand, a trouvé la mort aux environs de Paris, au moment où il essayait un nouvel appareil. Même source, 19 juin. — Avec l'aviateur Warneford, est mort au champ d'aviation de Bue, l'écrivain américain Block Reedham, qui se trouvait à bord de l'avion. Delà frontière suisse, 19 juin. - L'appareil de Warneford se trouvait hier, à 4,30 h. après-midi, aune hauteur d'environ 250 m., lorsque par une cause inconnue il fut précipité sur le sol. Lorsqu'on fut accouru, le lieutenant et son compagnon avaient déjà expiré. Les corps furent transportés à l'hôpital de Versailles. Le tragique événement a causé un vif émoi dans les milieux militaires et civils. Warneford avait 23 ans, Block Reeiham35, Sur la front oriental Communiqués officiels allemands Dans la région au nord-ouest de Sawle et à l'Ouest de la Dubissa inférieure, plusieurs attaquas des Russes ont échoué; quelques-unes ont été entreprises par des forces assez importantes.Les armées du général von Mackensen continuent leur offensive contre Lemberg et Zol-kiew. Rawa Ruska est en notre pouvoir. A l'ouest de Rawa Ruska. les troupes allemandes on. attaqué et rejeté hier l'ennemi. Les 10 et 20 juin, entre Janow et le Nord de Magierow. nous avons capturé environ 9,500 Russes, S canons et 26 mitrailleuses. Berlin, 21 juin. — L'Empereur a assisté auprès du corps du Beskiden au combat autour de la ligne de Grodek, à l'ouest de Lemberg. Comimiuiqiié officiel autrichien Vienne, 21 juin. ■— La poursuite de l'offensive vigoureuse des armées coalisées a eu pour conséquence hier une nouvelle victoire complète sur les armées ennemies dans la bataille de Magierow-Grodek.Après le forcement-du San et après la reconquête de Przemysl, le succès des troupes coalisées dans la bataille de débordement entre Labazowka et le Dnjestr supérieur du 15 juin, obligea à une retraite plus prononcée de l'ennemi qui, entretemps, redevenait apte à combattre par l'arrivée de renforts considérables. II recula alors avec des paries considérables dans la direction de l'est et du nord-est. Les jours suivants la direction supérieure de l'armée russe concentra de nouveau des restes de l'armée défaite pour couvrir la capitale du pays de Galicie, afin d'arrêter finalement notre poussée en avant dans la position Wereszyca. bien préparée par des terrassements. Après un violent combat, l'assaut de nos troupes héroïques coalisées ébranla encore cette fois-ci tout le front russe. Déjà dans les heures de l'après-midi, la position ennemie dans la région d'attaque du lieutenant-général von Mackensen, autour de Nagierow, était débordée. L'ennemi commença à reculer vers Rawa. Ruska et Zolkiew, tandis qu'il offrit encore à la Wereszyca une résistance acharnée. Pendant la nuit des parties de l'armée Boehm-Ermolli prirent d'assaut les positions ennemies des deux côtés de la route de Lemberg. En même temps, les autres «orps de cette armée pénétrèrent partout dans la position principale de l'ennemi. Depuis 3 heures du matin les Russes sent en retraite sur tout le front de bataille, aussi bien dans la dircetion de Lemberg qu'au nord et au sud de celte ville. Les armées coalisées les poursuivent. Encore cette fois-ci des milliers de prisonniers et un matériel de guerre considérable sont tombés dans les mains des vainqueurs. Au Dnjestr supérieu-l'ennemi commence à évacuer les positions. Au front de l'armée Pflanzer il attaqua de nouveau sur plusieurs points, mais il fut toutefois re-poussé avec des pertes très importantes. Communiqués officiels russes Rétrograde, 19 juin. —Le général de l'armée du Caucase annonce sous la date du 17 : Dans la région de la côte le feu de tirailleurs continue comme auparavant. Une tentative des Turcs de passer à l'offensive dans la vallée du Serischei fut empêchée par une contre-attaque, réalisée par nos trouDes. A part cela aucun changement. Pétrograde, 19 juin. — Dans la région de Muraviewo, Schavlen et à la Dubissa, les combats du 17 juin n'occasionnèrent pas de changements importants. Au soir du même jour, un combat d'artillerie s'est engagé à la Bzura et la Rawka, de Kozlow-Biskupi jusqu'à Wolia-Schidlovskaja A Gunin, l'ennemi répandit sur un front d'une longueur de six verstes, un nuage de gaz asphyxiants. Sur la rive droite du San, nos troupes se sont retirées en combattant, jusqu'au delà du fleuve Tarnow et jusqu'à la ligne du San de Grodek. Entre le Pruth et le Dniester, l'ennemi, qui avait franchi la frontière pendant les derniers jours, fui repoussé sur le sol autrichien. Sur le front itato-autrichien Communiqué officiel autrichien Après avoir repoussé facilement des attaques faibles des Italiens près de Plava, Ronchi el Monfalcone, le calme a de nouveau régné sur le front de l'Isonzo. Ici et à la frontière, l'artillerie ennemie tire sans succès sur nos fortifications. L'ennemi a subi des pertes énormes lors des attaques exécutées par une brigade au moins contre nos positions à l'est de la vallée de Farra, attaques qui ont été repoussées partout comme on le sait. Devant un seul point d'appui on a compté plus de 175 cadavres. Communiqués officiels italiens W. T. B. Rome, 20 juin. — Le 17 et 18 juin, l'ennemi a entrepris de nouvelles opérations contre notre côte. Le 17, après-midi, une escadre austro-hongroise fit son apparition à l'am-bouchure du Tagliamento et y fut attaquée à plusieurs reprises consécutives par nos contre-torpilleurs. L'ennemi ne réussit qu'à endommager les phares. Nos contrè-torpilleurs furent également attaqués par des hydropianes, mois rentrèrent sains et saufs. Le 18 au matin, de petits torpilleurs austro-hongrois s'avancèrent vers Monopoli et tentèrent d'incendier le dépôt de naphte. Ils n'y réussirent pas. Le petit vapeur marchand italien «' Maria Cracia » a été arrêté par un torpilleur austro-hongrois dans l'Adriatique et coulé. L'équipage a gagné la côte italienne, près de Silvi. W.T.B. Rome (Agence Stefani). — Du communiqué du chef de l'Amirauté : Vendredi matin, quelques contre-torpilleurs austro-hongrois, en reconnaissance, ont bombardé plusieurs points des lignes ferrées de la côte dans la région de Fano Pesaro. Pesaro et Rimini ont été bombardés. Aux Dardanelles Communiqué officiel turc Constantinople, 21 juin. — Un cuirassé ennemi, protégé par 9 torpilleurs et 7 releveurs de mines, a paru devant Sedd-uI-Bahr et a bombardé nos batteries de la côte sur la rive asiatique. Il se retira de nouveau sur Lemnos accompagné de ses couvertures. Le 19 juin, une faible attaque contre le centre de notre groupe méridional devant Sedd-ul Bahr fut repoussée avec pertes. Nos batteries de la côte bombardèrenl efficacement des colonnes d'artillerie et des navires de transports de l'ennemi, ainsi que son infanterie qui commença la retraite sous le feu efficace de nos batteries européennes. Nos batteries de la rive asiatique ont également bombardé efficacement les colonnes de l'ennemi qui avançaient vers leur nouveau camp, leurs hangars et leurs aéroplanes et occasionnèrent un incendie qui détruisit plusieurs aéroplanes et qui répandit la terreur parmi les troupes et les animaux de l'ennemi. Des aviateurs ennemis survolèrent nos batteries prémentionnées et jetèrent des bombes sans obtenir aucun résultat. ÉCHOS Banque nationale de Belgique Le Conseil d'administration de la Banque nationale de Belgique porte à la connaissance du public qu'afin de remédier à la pénurie de monnaies de nickel qui s'est manifestée durant ces derniers temps, il a décidé de mettre en circulation des monnaies congolaises de nickel, comprenant des pièces de 5, 10 et 20 centimes. Il est à remarquer que la pièce congolaise de 20 centimes est à peu près du même modèle que la pièce belge de 25 centimes, mais qu'elle s'en différencie nettement par l'étoile du Congo. Etude psychologique La " Belgique » émet les réflexions suivantes, qui méritent d'être lues et méditées : L'état de guerre a provoqué dans les foules un éat nerveux spécial qui les rend essentiellement réceptives et impulsives. D'autre part, l'activité intellectuelle n'ayant plus d'objectil bien défini, n'étant plus absorbée par une occupation quelconque, s'est reportée tout entière sur la faculté d'imagination. Il semble intéressant d'examiner de plus près cette faculté qui a acquis tant de puissance en nos jours endeuillés et de voir le bien qu'elle peut nous faire ou le mal «qu'elle peut nous causer... On ci.e souvent, pour prouver.le pouvoir de i'imagination, l'expérience classique du condamné à mort auquel on avait annoncé que l'on allait procéder à son exécution en lui coupant les artères. Le condamné se laisse bander les yeux. Le froid de l'acier et une piqûre insignifiante lui donnent l'illusion d'une section profonde, en même temps il entend son sang couler, car on a ouvert deux robinets dont l'eau s'échappe à ses côtés. Au bout de quelques minutes, il s'évanouit,- les mouvements de son cœur se ralentissent, puis cessent tout à fait. Il était mort sans avoir perdu une goutte de sang. Certaines gens sont sans défense contre « l'emballement ». Une entrevue, un entretien, leur suffit pour concevoir d'une personne qu'ils rencontrent pour la première fois, une opinion extrêmement favorable, qui les entraine à une confiance excessive dont ils ne tardent pas à se repentir. Qu'a-t-il fallu pour provoquer cet enthousiasme? Bien peu de chose ; parfois un abord agréable, une apparente correction de manières; parfois un beau visage, une grâce, une élégance; parfois même une grande froideur, une paire de moustaches en croc, un ton assuré, rogue et sec, une humeur fantasque. Cela suffit pour que > certaines imaginations s'enflamment et croient se trouver en présence d'un parangon de délicatesse, d'honnêteté, de vertu, de désintéressement ou d'un esprit su périeur, d'une habileté consommée en affaires Et pourtant s'ils avaient su brider leur imagination, ces mêmes gens auraient pu éventer 'e ratasquouère, la lorette et le chevalier d'indus- "il îC. D'autres gens sont incapables de régler leu-imagination parce qu'ils ne possèdent pas le sens de la mesure : il s'ensuit que les faits rapportés par eux prennent des dimensions ridicules ou s'accompagnent de détails invraisemblables qui provoquent des sourires ou des protestations, suivant la c< mposition. de l'auditoire. Ce genre d'infirmité sévit souvent parmi les chasseurs. Parfois ces hyperboles continuelles, ces douces vantardises sont l'effet d'une exuberaoçe, d'un enthousiasme particuliers à un peuple, à une race. Qui n'a iu « Tartarin de Tarascon »? Qui ne connait la richesse de l'imagination des gens du Midi et en particulier des Marseillais? A quelles désopilantes histoires celle-ci n'a-t-elle pas donné lieu? Tout cela n'est que folle avoine. Par contre Klon du Journal de Gand 21 Le Comte DE MONTE-CRISTO PAR ALEXANDRE DUMAS ™! dame! dit le.geôlier, un mois, trois ilx mois, un an peut-être. -est trop long, dit Dantès, je veux le voir 'e suite. dit le geôlier, ne vous absorbez pas ia"s un seul désir impossible, ou avant leurs vous serez fou. tu crois? dit Dantès. Oui, fou; c'est toujours ainsi que com-'a folie, nous en avons un exemple ici ; 11 offrant sans cesse un million au gou-r' si on voulait le mettre en liberté, que 'eau de l'abbé qui habitait cette chambre •fus s'est détraqué. & combien y a-t-il qu'il a quitté cette re? ans. — On l'a mis en liberté? Non, on l'a mis au cachot. ' Ecoute, dit Dantès, je ne suis pas un abbé,je ne suis pas fou; peut-être le deviendrai-je, mais malheureusement à cette heure j'ai encore tout mon bon sens ; je vais te faire une autre proposition. Laquelle? — Je ne t'offrirai pas un million, moi, car je ne pourrais pas te le donner; mais je t'offrirai cent écus si tu veux, la première fois que. tu iras à Marseille, descendre jusqu'aux Catalans, et remettre une lettre à une jeune fille qu'on appelle Mercédës; pas même une lettre, deux lignes seulement. — Si je portais ces .deux lignes et que je fusse découvert, je perdrais ma place, qui est de mille livres par an, sans compter les bénéfices et la nourriture; vous voyez donc bien que je serais un grand imbécile de risquer de perdre mille livres pour en gagner trois cents. — Eh bien, dit Dantès, écoute et retiens bien ceci ; si tu refuses de porter deux lignes à Mercédès ou tout au moins de la prévenir que je suis ici, un jour je t'attendrai caché derrière ma porte, et au moment où tu rentreras, je te briserai la tête avec cet escabeau. — Des menaces! s'écria le geôlier en faisant un pas en arrière et en se mettant sur la défensive ; décidément la tête vous tourne; l'abbé a commencé comme vous, et dans trois jours vous serez fou à lier, comme lui; heureusement qu'on a des cachots au château d'If. Dantès prit l'escabeau et le fit tournoyer autour de sa tête. — C'est bien, c'est bien! dit le geôlier; eu bien, puisque vous le vouleii absolument, on va prévenir le gouverneur. — A la bonne heure ! dit Dantès en reposant son escabeau sur le sol et en s'asseyant dessus, la tête basse et les yeux hagards, comme s'il devenait réellement insensé. Le geôlier sortit, et un instant après rentra avec quatre soldats et un caporal. — Par ordre du gouverneur, dit-il, descendez le prisonnier un étage au-dessous de celui-ci.— Au cachot alors, dit le caporal. — Au cachot ; il faut mettre les fous avec les fous. Les quatre soldats s'emparèrent de Dantès qui tomba dans une espèce d'atonie et les suivit sans résistance. On lui fit descendre quinze marches, et on ouvrit, la porte d'un cachot dans laquel il entra en murmurant ; — lia raison, il faut mettre les fous avec les fous. La porte, se referma, et Dantès alla devant lui, les mains étendues jusqu'à ce qu'il sentit le mur; alors il s assit dans un angle et resta immobile, tandis que ses yeux, s'habituant peu à peu à l'obscurité, commençaient à distinguer les objets. Le geôlier avait raison, il s'en fallait bien peu que Dantès ne fût fou. IX LE SOIR DES FIANÇAILLES Villefort, comme nous l'avons dit, avait repris le chemin de la place du Grand-Cours, et en rentrant dans la maison de madame de Saint-Méran, il trouva les convives qu'il avait laissés à table passés au salon et prenant le café. Renée- l'attendait avec une impatience qui était partagée par tout le reste de la société. Aussi fut-il accueilli par une exclamation générale.— Eh bien? trancheur de têtes, soutien de l'Etat, Brutus royaliste! s'écria l'un, qu'y a-t-il ? voyons ! — Eh bien! sommes-nous menacés d'un nouveau régime de la Terreur? demanda l'autre.— L'ogre de Corse serait-il sorti de sa caverne? demanda un troisième. — Madame la marquise, dît Villefort s'ap-prochant 4e sa future belle-mère, je viens vous prier de m'excuser si je suis forcé de vous quitter ainsi... Monsieur le marquis, pourrais-je avoir l'honneur de vous dire deux mots en particulier?— Ah! mais c'est donc réellement grave? demanda la marquise en remarquant le nuage qui obscurcissait le front de Villefort. -— Si grave que je suis forcé de prendre congé de vous pour quelques jours; ainsi, con-tinua-t-il en se tournant vers Renée, voyez s'il faut que la chose soit grave. — Vous partez, Monsieur? s'écria Renée, incapable de cacher l'émotion que lui causait cette nouvelle inattendue. — Hélas! oui. Mademoiselle, répondit Ville-fort ; il le faut. — Et où allez-vous donc? demanda la marquise.— C'est le secret de la justice, Madame; cependant si quelqu'un d'ici a des commissions pour Paris, j'ai un de mes amis qui partira ce soir et qui s'en chargera avec plaisir. Tout le monde se regarda. — Vous m'avez demandé un moment d'entretien? dit le marquis. — Oui, passons dans votre cabinet, s'il vous plaît. Le marquis prit le bras de Villefort et sortit avec lui. (A suivre).

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Gand von 1856 bis 1923.

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