4m® année — N* 10T Le N° s JLO centimes Jeudi-Vendredi 9-10 mai 1918. ————————————f ■■■■■——p—«as—' lit—-■■BwiiaiM»—g—i i—unri»n m ■« i ms——— Annonces la ligne 0.40 Ann. ânanc. («vis d'ass de soc.) » 1.00 Nécrologie » 1 00 Faits divers fin » 1.25 Faits <Svers corps » 1.50 Chronique locale » H. 00 Réparations judiciaires » 2.00 aMMMMM———— L'Écho de Sambre & Meuse JOURNAL QUOTIDIBIV Administration-Rédaction : J.-B. COLLARD 37, rueFossés Fleuris, Ma mur —«o»— ANGLAIS Londres, 6 mai (officiel). Nos troupes ont exécuté hier soir une petite opération fructueuse entre la Somme et l'Ancre, à l'Ouest et au Sud Ouest de Morlancourt. Nous avons assez sensiblement avancé notre ligne dans cette région, malgré la résistance de l'ennemi, auquel nous avons infligé de lourdes pertes. Nous avons fait une cinquantaine de prisonniers et nous sommes emparés de deux mitrailleuses et d'un mortier de tranchées.Nos pertes ont été légères. U a combat local livré hier soir près de Locon et sur la Luce s'est terminé en notre faveur. Dans cette région, nous avons amélioré £08 positions. Au cours d'une opération locale fructueuse exécutée la nuit près de Morlancourt, nous avons fait plus de 200 prisonniers.Des troupes françaises ont repoussé toutes leB tentatives faites par l'ennemi hier soir et aujourd'hui à l'aube pour attaquer nos lignes établies au Sud de Loere. Les deux artilleries sont restées actives pendant la Journée Au Nord de la Lys, nos batteries ont allumé des incendies à l'arrière des lignes ennemies. ITALIENS Rome, 6 mai (officiel) Dins la Vallars», nous avous repoussé par le feu de nos mitrailleuses et de notre artillerie, un détachement autrichien qui ^approchait de nos lignes. Sur le haut plateau d'Asifgo, une patrouille anglaise a pénétré dans les tranchées ennemies et en a ramené des prisonniers.Sur tout le front, la canonnade ennemie est restée modérée; elle a été plus violente toutefois dans le secteur du Tonale, dans la vallée de Lagarina, dans les environs de Posina et de l'Astico, ainsi que sur le haut plateau d'Asiago et, le long de la Piave inférieure, depuis Senzon Jusqu'à la mer. En Albanie, la nuit du 5 au 6, une de nos patrouilles a franchi la Vojusa et surpris un poste ennemi éttbli près de Reanzf; elle lui a infligé das pertes et fait des prisonniers.La nuit du 4 au 5 m»i, avant le lever du jou>", nos aviateurs ont bombardé des objectifs militaires au Sud de Fieri. LA GUERRE SUR MER — Paris, 6 maf. On mande du Havre au « Journal » que le vapeur français « Jean Ghamond > (1800 tonnea), qui transportait du charbon, a été coulé dans le canal de Bristol le 29 avril, mais que 37 hommes de son équipage ont été sauvés. — Le vapeur «Poitiers » (17000 tonnes), appartenant à la compagnie du Paris-Or-lé ns, qui transportait du charbon d'Angleterre en France, a été torpillé dans le «mal de Bristol. 10 hommes de l'équipage ont péri; les 24 rescapés ont été amenés au Havre par des canots anglais. — Londres, 6 mai. Du « Daily Telegraph » : — Le nouveau champ de mines est établi entre la côte norvégienne et le coin septentrional de l'Ecosse et dépassera fortement le cercle polaire. C'est là le plus vaste champ de mines que connaisse l'Histoire : il a une étendue de 121,782 milles carrés ! > — Londres, 7 mai. Un navire anglais de 6,400 tonnes, mû à l'électricité, sera lancé prochainement. 11 pourra charger S à 10 p. c. de plus qu'un vapeur ordinaire de môme tonnage -et utilisera moins de combustible. — Berlin, 7 mai. Une information de New-York annonce que les auto; ités de Brooklyn ont mis la main sur le steamer russe « Irtisch » (9,500 tonnes), qui est la propriété du gouvernement de Russie. Le steamer portait un chargement de potasse d'une valeur de 5 millions de francs. L'équipage se compose de trente mate-lots russes. Après déchargement de sa cargaison, le navire sera probablement réquisitionné par les Etats Unis. L'Opinion de Lord Robert Cecil Une réponse du baron von den Bussche — Londres, 5 mai. Lord Robert Cecil, ministre du blocus, interviewé par un rédacteur de l'Agence Reuter, lui a parlé de l'offensive diplomatique qu'il faut s'attendre à voir engager par les Allemands en vue d'amener l'Entente à négocier la paix. — Personnellement, lit-il, j'ai toujours pen-é qu'un nouveau mouvement en faveur de la paix suivrait imm «Maternent l'offensive à l'Ouest : ce mouvement fait partie du plan de l'Allemagne qui, à mon avis, le provoquera dans le but d'influencer chFz elle l'opinion publique. Il «erait extrêmement téméraire de vouloir se donner des airs de prophète en ces matières, mais personnellement j'incline è penser qu«* les Allemands se proposent de ne mettre fin à leurs opérations dans l'Ooest que lorsqu'ils auront pris pied définitivement dans l'Est au point de vue économique. Ils se disent que s'ils parvenaient à s'y établir solidement, la Russie venant à faire choix d'un gouvernement germanophile et à mettre à leur disposition ses ressources, ses richesses et toutes ses possibilités, ils pourraient continuer à tenir à jamais contre le monde entier, qui serait incapab'.e de les battre. Je ne crois pas à la réalisation de ca plan monstrueux, mais il n'y a pas de doute qu'ils tendront à le réaliser s'ils ne réussissent pas à remporter une victoire qui mette leurs ennemis par terre. Ils sont décidés à continuer la guerre . jusqu'au moment où ils disposeront à leur gré de toutes les ressources de la Russie Un échec à l'Ouest ne pouvant manquer » de créer en Allemagne et en Autriche une > situation telle qu'il serait impossible de > dire à quel point elle serait mauvaise, leur l plan consiste à faire croire à leurs popu- . lations que la guerre touche à sa fin, qu'il ne faut p'u<s tsair bon que pendant quel- j ques eeniiiLes pour être alors à même de s'approvisionner en Russie. Limités à leurs propres ressources, ils ne pourraient plus résister longtemps : c'est parce qu'ils le savent qu'ils se préparent à une grande offensive de paix pour le cas où ils ne réussiraient pas à vaincre l'Entente. Bien entendu, cette offensive de paix \ aura l'Angleterre pour objectif : je veux , dire que les propositions que nous feront les Allemands seront des propositions qu'ils estimeront avoir quelque attrait pour l'Angleterre. Oa peut croire que, comparativement aux grandes idées pangermaines que le gouvernement allemand a avouées avant cette offensive et à ses prétentions démesurées, l'offre qu'il nous f»ra prochainement paraîtra modéréa, mais qu'elle ne sera pas modérée du tout en comparaison de ce qu'exige la justice. Elle ne leur permettra pas moins de parler, en s'adressant à leur peuple, de leur modération, mais elle n'avancera en somme à rien. Eu réalité, l'offre qu'ils p oje'tent ne vise p»s la paix : ils n'y recourent que comme à un moyan de soutenir le courage de leurs populations jusqu'à ce qu'ils aient réussi à prendre en Russie une position qu'ils estiment avoir des. chances d'avenir. » — Berlin, 6 mai. Le baron von dem Bussche, sous secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, a fait à un représentant de l'Agence Wo'ff les ■ déclarations suivantes : — Lord Robart Cecil a senti le besoin : de mander un représentant de l'Agence Reuter pour lui dire son sen'iment à l'é- ! gard d'une offensive de paix soi-disant imminente de l'Allemagne. Le ministre anglais du blocus est un de ces hommes d'Etat anglais qui ont accoutumé de ne parler que lorsque le gouvernement, mis en fâcheuse posture, doit recourir aux artifices oratoires pour tâcher de pêcher en eau trouble. En général, lord Robert Cecil n'y regarde pas de très p: ès quand il a quelque chose à dire. C'est lui, comme on sait, qui a tenté d'exploiter au point de vue politique la ftmeuse légende de la graisse de cadavres et le projet prêté gratuitement.à l'Allema gne d'instaurer chez elle la bigamie, et qui s'est effjrcé, dans un but facile à deviner, de faire gober comme authentiques les projets fantaisistes qu'on disait que l'Allemagne caressait concernant la Sibérie orientale,^Aujourd'hui, il dit qu'en cas d'échec ! dans l'Ouest l'Allemagne se rabattra sur une ofiensive de paix destinée surtout à enjôler l'Angleterre. Personne n'ignore que, depuis le début de 11 guerre, les hommes d'Etat anglais ont été de mauvais prophètes : c'est donc d'expérience que parle lord Robert Cecil lorsqu'il proclame qu'il y a une grave témérité à faire des pronostics en matière quelconque ayant trait à la guerre. Aussi ne faut-il pas prendre les déclarations qu'il a faites à l'Agence Reuter pour une prophétie annonçant quelle sera, car il en ignore le premier mot, l'attitude du gouvernement allemand, mais simplement pour une communication qu'il faut comme toutes celles faites par les hommes d'Etat anglais, avoir soin d'apprécier au point de vue de la situation politique intérieure de l'Angleterre et des pays de ses alliés. Or, les succès de nos armes à l'Ouest, qui sont loin encore d'être arrivés à leur terme, ont provoqué une sensation énorme dans les pays de l'Entente. Ea Angleterre, dans de nombreux milieux, on se rend parfaitement compte que l'Entente a raté plusieurs fois déjà la minute psychologique où elle avait l'occasion de conclure la paix. On en endosse la faute aux gouvernements alliés qui, comme le prouvent les t aités secrets qui les lient, se sont fixés des buts impérialistes, des buts de conquête pour lesquels ils entendent continuer la guerre jusqu'à ce que l'ennemi soit battu à plate couture. On demande de toutes parts à M. LlOitd George de justifier son attitude, mais M. Lloy 1 George ne souffle mot. Contre M. Clemenceau, on corte l'accusation de poursuivre avec entêtement des projets de conquête impossibles et qui coûtent è la nation frarçaise des flots de sang. L'sfflrmation de lord Robert Cecil disant que si l'Allemagne ns réursissait pas à battre les Alliés, elle serait acculée à la nécf ssité de tenter une offensive de paix, constitue une innovation parmi les moyens dont fe servent les hommes d'Etat de l'Eu-< tente pour exciter l'enthousiasme parmi lotira nnnitlatinna. dont lia nnnatit«at an a i Beraiers Coaiiiiips les Belligérants ALLEMANDS Berlin, § mai. Théâtre de la guerre à l'Ouest. Au Sud du canal de Nieuport, une entreprise de reconnaissance nous a valu des prisonniers belges. Sur le champ de bataille en Flandre et sur la Lys, ia lutte d'artillerie s'est animée près du Kemmel, près de Bailleul et plus à l'Est. Au cours de combats dans le terrain devant les lignes sur le champ de bataille sur la Somme, nous avons capturé des Anglais et Français. De part et d'autre de la rouie Corbie-Bray, l'ennemi a vainement chargé après une violente préparation par le feu de ses lance-mines. Notre feu fut efficacement dirigé sur des rassemblements de troupes s'apprêiant à l'assaut. Lors d'une attaque nocturne au Sud de la route, nous avons refoulé l'adversaire par une contre poussée. Sur la Luce et la rive Ouest de l'Avre, la violente activité de feu s'est maintenue. Rien de nouveau sur le reste du front. On ne signale pas d'événements notables aux autres théâtres de 'a guerre. Dar erste Ganeralquartiermeister, LUDENDORFF. FRANÇAIS Paris, 7 mai (3 h.). Activité des deux artilleries au Nord et au Sud de l'Avre. Un coup de main allemand sur un de nos petits postes à l'Ouest de Hangard a éohoué. Par contre, nous avons, dans la même région, au cours d'une opération de détail, ramené des prisonniers. Rien à signaler sur le reste du front. Paris, 7 mai (11 h ) Activité marquée des deux artilleries sur le front H iilles-Villers-Bretonneux. Un coup de main allemand au Sud de l'Hartmannwillerkopf a éohoué. Rien à signaler sur le reste du front. Aviation. Dans la journée du 6 mai quatre avions allemands ont été abattus par nos pilotes en combats aériens et dix ont été vus tombant désemparés dans leurs lignes. Au cours de la même journée notre aviation de bombardement a lancé 4.500 kilos de projectiles sur les gares de Fia-ville, Noyon, Vermond, &uissard. I | — Il ■ m _____ i '■ w ■ iry mlmm Maltos MKH i LUNETTES •< PINGE-NEZ 82, rua Emile Cuvellar S : SEUHiE i Maison d'Optique de Namur. > la foi en la justice de leur cause est en train de s'évanouir. C'est affaire au peuple anglais de choisir une explication plausible de cette mac «livre, mais en attendant la parole est au canon. C'est par le fer qu'il s'agit de briser l'effort que font nos ennemis pour détruire notre existence et l'intégrité de notre territoire.Nous avons remporté déjà des succès formidables et nous envisageons l'avenir avec une ferme confiance. En Hollande. — Amsterdam, 7 mai. De 1' « Algemeen Handelsblad » : — C'est avec une grande satisfaction que l'on a pris connaissance de la communication du ministre des affaires étrangères disant que la tension entre la Hollande et l'Allemagne a disparu. 11 faut d'autant plus s'en réjouir que notre pays n'a pas abandonné un instant le terrain où, dès le début, il s'était placé comme puissance neutre. » Le journal estime que les Puissances alliées n'auront pas d'objection à faire au sujet de l'accord qui vient d'être conclu. Le gouvernement hollandais s'étant tenu strictement à son point de vue, on ne peut dire qu'il ait fait à l'Allemagno des concessions incom patibles avec les devoirs que lui impose la neutralité. En France — Z'irich, 6 mai. Da la « Zuricher Morgenzeitung » : — Les journaux de Paris annoncent qu'on n'a pas encore réussi jusqu'ici à repérer le canon allemand à longue portée qui bombarde Paris, quoique les aviateurs frarçiis aient fait l'impossible pour le découvrir. — Lugano, 6 mai : On mande de Paris au « Secolo » : — En avril, le bombardement allemand à lodgue portée a fait 280 victimes, parmi lesquelles 82 tués. Les faubourgs du Nord-Est ont été particulièrement éprouvés. » En Chine. — Londres, 6 mai. Le « Times > apprend de Pékin que la situation en Chine devient de plus en plus grave. Quoique les troupes nordistes se montrent partout supérieures aux sudistes, il y a peu d'espoir de voir cesser rapidement les hostilités. Plusieurs provinces sont entièrement au pouvoir des bandes de brigands, qui deviennent de plus en plus audacieux. Récemment, une de ces bandes a attaqué un train, tuant deux voyageurs et en blessant dix ; douze autres voyageurs ont été conduits comme ôtages dans l'intérieur du pays. En Angleterre. — Londres, 6 mai. Le bruit court avec persistance dans les cercles politiques qu'un groupe de parlementaires conservateurs, dirigé par lord Salisbury, à l'intention de mettre à profit l'indécision de l'opposition libérale pour remplacer le cabinet de coalition actuel par un cabinet conservateur. — Londres, 7 mai. Les journaux annoncent que la force armée a dispersé hier, à Leicester, une réunion où parlait M. Ramsay Mac Donald, député socialiste, qui affirma qu'il était regrettable que le gou /ornement britannique n'ait pas profité de l'occasion que lui offrait la lettre de l'empereur d'Autriche. Aujourd'hui, après l'offensive allemande, il est devenu beaucoup plus difficile d'entamer des négociations de paix. La police a eu toutes les peines du monde à protéger l'orateur contre des voies de fait. La tribune a été finalement prise d'assaut. En Irlande. — Londres, 6 mai. De l'Agence Reuter : — Au cours de la réunion protestataire contre la conscription en Irlande, tenue à El Maye et à laquelle assistèrent plus de 15000 personnes, les chefs du parti nationaliste irlandais, M. Dillon, et des Sinn-Feiners, M. De Valera, parlèrent de la même tribune. M. Dillon conjura le peuple irlandais de rester uni pendant au moins deux mois encore et lui fit entrevoir la chute du gouvernement anglais sur la question du service militaire, ce qui constituerait une victoire pour l'Irlande. Les dissensions intestines ne peuvent être que préjudiciables è la ciuse sacrés de l'Irlande et sont autant d'atouts dans la main du parti militaire. M. Dillen démontra que l'Eglise catholique avait pour devoir de se mettre à la tête du mouvement protestataire. M. Da Valera déclara que ses coréligion-naires du parti Sinn-Feiner soutiendraient les nationalistes dans leur lutte contre la conscription, mais qu'ils n'abandonneraient pas leur projet de combattre le candidat nationaliste lors du scrutin d'East-Cavon.A Limmerick et à Waterford, des manifestations ouvrières Importantes ont eu lieu dimanche contre le service militaire. > — Berlin, 6 mai. Le grand nombre d'IrlandaiB conduits en Ecosse et condamnés aux travaux forcés témoigne du traitement rigoureux que les Anglais leur font subir. Rien qu'à Londres il y a de 1,300 à 1,400 ' Irlandais condamnés à 2 ans de travaux < forcés pour avoir participé aux troubles. Le jour, ils sont astreints à un dur travail; le soir, on leur met les menottes. — Berlin, 7 mai. La nomination du général French en qualité de vice-roi d'Irlande a d'autant plus surpris l'opinion publique en Angleterre qu'on s'y attendait à voir conférer cette charge à un personnage politique au courant des aspirations et de la situation vraie du pays. A en croire les journaux suisses, de nouveaux troubles se seraient produits en Irlande. Quoique les communications télégra- ' phiques soient pour ainsi dire interrompues entre l'Angleterre et l'Irlande, les journaux sont cependant à même d'annoncer l'arrestation de plus de 200 politiciens irlandais. En Ukraine. Le nouveau gouvernement ouhreiinien. Kief, 6 mai. Le nouveau gouvernement a adressé, par la voix de l'hetman, une proclamation au peuple de l Oukraine. Il rappelle tout d'abord que le nouvel Etat, sur le point de sombrer, avait été sauvé de la ruine par les Puissances Centrales qui, fldè es à leur parole, ont mis tout en œ jvre pour lui assurer l'intégrité de son territoire et rétablir l'ordre et la tranquillité publique. L'espoir un instant caressé que le nouvel état de choses ramènerait la situation normale et ferait renaître la vie économique, ne s'est pas réalisé. Au contraire, par suite du désordre régnant partout, par suite du chômage général, le peuple était menacé de la famine. Cette nouvelle catastrophe qui menaçait l'Oukraine a ouvert les yeux au peuple, et il a appelé un nouveau gouvernement au pouvoir, qui sera à même de ramener le calme et la paix, de faire reprendre le travail et sauver les populations de la misère.— L'appel du peuple, dit l'hetman, m'a trouvé prêt à prendre en maies les rênes du gouvernement. — Par ce décret, je me proclame het-man de l'Oukraine. Le gouvernement du pîys sera organisé mr mni. itac l'aida à 'un Aihlnat ann la« bases de la loi dont il vous sera donné connaissance. La Rada centrale, les Radas secondaires et les comités de districts, sont déclarés dissous à partir de c? jour. Les ministres et leurs fonctionnaires sont relevés de leurs fonctions. Les employés subalternes sont mainte» nus dans leur charge. Une nouvelle loi électorale pour le « landdag » oukrainien sera promulguée bientôt. En attendant, je veillerai à faire respecter les lois et les ordonnances du pays, et à maintenir l'autorité du gouvernement. Les droits sur la propriété privée sont rétablis conformément aux principes de la civilisation, et les décrets du ci-devant gouvernement oukrainien et du gouvernement russe qui ont aboli ces droits sont déclarés de nulle valeur. La liberté commerciale est rétablie dans son entièreté dans toute l'étendue de la République. Des mesures seront prises pour procéder par voie d'expropriation au partage des terres des grands propriétaires, pour les mettre à la disposition des agriculteurs pauvres. De même les droits des classes ouvrières seront assis sur des bases plus solides et des mesures prises pour améliorer leur situation sociale. Liberté pleine et entière est accordée à toutes les sociétés commerciales, industrielles et financières, dans le but d'encourager l'initiative privée. J'espère, avec l'aide de Dieu, pouvoir accomplir la tâche que je me suis imposée, dans l'intérêt du peuple oukrainien, et je prie tous les citoyens de la République oukrainienne, à quelque nationalité qu'ils appartiennent, de me soutenir dans ma tâche. (S.) Pawlow Skaropadski, hetman de l'Oukraine. Cette proclamation était suivie du décret contenant le texte de la constitution provisoire de l'Etat oukrainien. Aux termes de ce projet, le hetman dispose de pouvoirs dictatoriaux les plus étendus. Quoique la religion orthodoxe soit proclamée religion d'Etat, la liberté des cultes est assurée à tous les citoyens. Les autres articles concernant la vie publique et civile proclament, entre autres, l'inviolabilité du domicile, le respect de la propriété, la liberté de la Presse, la liberté d'association, etc. Le projet prévoit, un outre, de quelle manière sera constitué le ministère, et fixe les règles pour l'administration des finances, notamment en matière d'emprunts, etc. II 11— I DERMIÉRES DÉPÉCHES Dépêches de l'Agence Wolff. (Service particulier du journal). — Berlin, 8 mai (officiel). Un de nos sous-marins, commandé brillamment par le lieutenant-capitaine Vleber, a coulé, dans la Manche, 5 vapeurs pleinement chargés, jaugeant en tout 16,000 tonnes brut. — Copenhague, 7 mai. Le « Berlinske Tidende » mande de Stockholm qu'une catastrophe effroyable s'est produite hier près de vaestervik. Das marins avaient reçu l'ordre de décharger une mine échouée à la plage. Cependant, l'engin infernal a fait explosion avant le temps voulu, tuant 6 personnes et en blessant 2 autres. Du nombre des morts se trouve un offi-Bier de la marine. — Berlin, 7 mai. De nouveau, les Français ont dirigé un feu d'artillerie intense sur la ville de Laon. Plusieurs habitants ont encore trouvé la mort ou furent blessés par les projectiles le leurs compatriotes. — Bucarest, 7 mai. Après la signature du traité de paix avec la Roimame, le secrétaire d'Etat von Kiihlmann a quitté Bucarest aujourd'hui. En compagnie du premier ministre Radoslawow, il se rend pour un court séjour à Sofia et quittera cette ville, demain, par le train des Balkans. DE-CI, DE-LA L'Angleterre et le Congo belge — La Haye, 6 mai. D'anciens députés balges, séjournant à La Haye, ont reçu dernièrement des informations très inquiétantes à propos du traité spécial conclu le 3 février 1915 sur le district congolais d'Uganda. On dit que la Balgique a dû donner comme gage ca district à l'Angleterre et à la France pour les avances lui faites par ces deux pays. Depuis quelque temps, d'ailleurs, le gouvernement britannique exerce une forte pression sur le gouvernement belge ; il veut le contraindre à conclure des traités économiques qui seraient du fameux programme économique anglais visant à bloquer l'Allemsgne de l'importation de matières premières d'outre-mer et des produits des colonies. Dès aujoard'hui, des fonctionnaires anglais pratiquent le contrôle de la navigation fluviale au Congo belge; dans les douanes et dans les ports du Congo on rencontre de nombreux douaniers britanniques.

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