La chronique: gazette quotidienne

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s.n. 1914, 18 März. La chronique: gazette quotidienne. Konsultiert 02 Mai 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/dr2p55hr3d/
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Mercredi 1*« mai s 1914. — Edition H CINQ CENTIMES LE NUMERO, P.OUR TOUTE L'A HELGIQUB 47« aunée, — I*îo ?:« LA CHRONIQUE BUREAUX 5 et 'f, Galerie du Roi (Passage Saint-Hubert) BRUXELLES GAZETTE QUOTIDIENNE w>. aflMM TÉLÉPHONES Administration; N* Rédaction; N* 1408 a ABONNEMENTS : Bruxelles : 12 francs par an; — 6 francs pour six mois; — 3 francs pour trois mois. La Province : 15 francs par an; — 7 fr. 50 pour six mois; — 3 fr. 75 pour trois mois. Tor.s.pays do l'union postale, 30 fr. par an. — Hollande et Grand-Duché do Luxembourg, 20 fr. par an. FONDATEUR : RÉDACTEUR EN CHEF : Victor de la HESBAYE Jean d'ÂRDENNE ANNONCES page : 30 cent. la petite ligne. — Réclames (après les spectacles), 4 lr, la ligne. — Faits-difers (corps), 3fr. la ligne et faits-divers (fin), 2 »r. la ligne. — Nécrologies : 2 fr. ia ligne. — On ne garantit pas les dates d'insertion. La publicité commerciale est exclusivement reçue à l'Agence-Réclame Godts,2, place de la Bourse, à Bruxelles. Téléph. A. 3299 La publicité financière, les petites annonces et les nécrologies sont reçues aux bureaux du Journal, 5 et 7. Galerie du Roi. GASTON CALMETTE On ne peut 'laisser disparaître Gaston Collinette sans jeter un regard sur cette figure aujound'ihui inanimée, hier encore pleine d'une vie ardente et .batailleuse, et qui jalonne !l'liistoire idu journalisme contemporain.'CaJmetle ou ile Figaro, c'était un. C'étaient îe journal et le (journaliste qui, dans le tumulte des événements, idans la transformation îorniMabfe de ;la presse, dans la fièvre d'informations, la soif de scandales, le besoin de reportages sensationnels et de titres à fraicas, avaient tenu à respecter, à faire roviivre les usages anciens. Bien renseignés, certes, mais sans ostentation, sans clichés horrifiants, — et 'avec la préoccupation que •font fût reivu, soigné, élégant, 'de la première à la sixième <page ; que tout ifût écrit en français, souvent môme en très Ibon français. Cela donnait au journal un caractère. La rédaction se souciait de la forme, depuis la tforme typographique, qui est remarquable, jusqu'à la forme ides articles. Elle appréciait la ■valeur d'un ihot, — d'un seul! Fait presque inouï aujourd'hui. Elle observait un tas de petites traditions, qui avaient d'abord y) a ru surannées, et qui plu's tard, au moment •où lia presse à tapage, le premier engouement passé, commença à lasser certains lecteurs, fit l'aHure et l'intérêt du Figaro : le style, 3a politesse, la propriété des termes, ic sourire, l'esprit. * * * Calmette résumait, concentrait le Figaro: Si l'on devait le toiser à la mesure des haines qu'il a suscitées, on le verrait grand, très grand. Je crois que cette appréciation desservirait sa mémoire plus qu'elle ne lui serait favorable, — et lui-même l'eût rejetée -le premier, avec cette modération et ce bon sens qui le caractérisaient essentiellement. Mais on doit dire de lui qu'il fut un honnête homme. Je m'expliquerai sur le sens de cet têloge qui pourrait indigner, après les événements d'hier, nombre de lecteurs et aussi — je pense — quelques journalistes. iCataiette représentait la variété, somme toute assez rare, idu journaliste qui écrit. Il M'écrivait pas tous les jours, et ses articles, ( iù l'ordinaire, étaient courts. Rarement ils atteignaient la colonne. Ils ne visaient pas à , provoquer l'hilarité, ne s'attachaient pas à de précieuses recherches .d'expression ; mais . ils disaient, nettement, exactement, tout ce qu'ils .voulaient dire. Ils contenaient rare-ment un « mot »>, souvent de l'esprit. , Ce qui les marquait avant tout, c'étaient ( deux qualités qui ne frappaient peut-être pas celui qui en parcourait, une fois, quelques lignes, mais qui séduisaient ceux qui depuis plusieurs années .lisaient quotidiennement Calmette, avaient appris ù le connaître : le hon sens et la loyauté. Un bon sens robuste, fait de mesure, de goût, do l'horreur do tout excès. Certaines nouveautés un peu' hardies le décontenançaient, et son peu ide sympathie pour Rodin ou pour Nijinsky pouvait faire sourire... Mais, en tant d'autres circonstances, comme cette pondération le servait ! Quelle lucidité, quelle netteté françaises, elle donnait à toute cette première page qui, sans avoir besoin d'être estampillée de sa signature, portait sa marque ! 'Et quelle grûice légère, aussi, quel souci des proportions, quelle ligne dans l'enthousiasme, quelle élégance dans la sincérité ! Sincérité... Ceci m'amène au second ordre d'idées. Eu dépliant le Figaro, qu'on l'aimât ou qu'on ne l'aimât pas, on avait la sensation d'ouvrir un journal. « propre ». Pas de sous-titres affriolants, pas de majuscules fan-farantes, pas de sous-entendus aguicheurs. Rien qui sentit, de près ou .de loin, le scandale. Bien plus : an vu, au su de tous, le journal — qui depuis des années avait vigoureusement défendu les idées du groupe Poin-caré-Briand-Barthou-Millerand — n'était inféodé 'à aucun parti politique, à aucun groupement d'influences. Sous ce rapport, on pourrait établir un contraste éloquent entre les morts d'hier et d'avantihie.?, Calmette et Edwards. *** Et pourtant... il .meurt après une campagne d'une violence extrême, une campagne plus qu'électorale, une campagne dans laquelle il a ulilis.é contre son adversaire tous les moyens de pression, toutes les armes, — et la dernière était une correspondance privée, qui ne lui appartenait pas. 'Rien au monde ne lui ressemblait aussi peu que cette entreprise, — et il semble qu'il meurt, précisément d'avoir agi, pour la première fois, contrairement à sa nature, à ses procédés, à lui-même. Sa violence a appelé Une autre violence. 'L'autorité que cet homme avait conquise par son caractère, par sa loyauté connue de tous, était telle que pendant plusieurs semaines il tint en haleine l'attention de Paris entier, d'une partie de la France et de l'étranger, par une polémique qui, venant de tout autre, aurait fait prononcer le mot : chantage ; qu'il capta cotte attention alors que les .premières escarmouches avaient tourné à son désavantage ; ci qu'aujourd'hui encore, aujourd'hui plus que jamais, après cette vengeance effroyable et si effroyablement disproportionnée avec l'injure vengée, beaucoup songeront : « Ne disait-il pas la vérité ? » Troublante question. Et plus troublante encore cejïë-ici : « Devait-il agir comme il l'a fait ? « ,1e crois que non. Je n'oserais même pas affirmer que non. Quand un homme croit devoir, pour sauver son pays, — et .personne ne peut, contester le mobile, même erronné, qui guidait Calmetlp — se mettre au-dessus dos obligations .légales et. des règles de l'honneur, on a l'habitude d'en faire un héros, s'il réussit. S'il éohoue, on le lapide, on le fusille, on le .pend. Jusqu'ici, on n'avait pas songé h le .révolvériser : voilà qui est fait. Mais je le répète, ce n'est pas le moment de juger Gaston Calmette. Une seule chose devait être indiquée ici : sa bonne foi, — sa Foi. *** Car c est, somme toute, la morale à tirer d cette misérable et sanglante aventure. D'autres traceront le portrait de Calmette détailleront sa «biographie, diront l'abomina ble ironie de cet assassinat perpétré sur ui homme qui, depuis des années, protestait désespérément, contre la vente non règle imentée des armes à feu et la mansuétude di jury pour les crimes « de passion »! Ici, j'a examiné seulement ce qu'il fut au regard d( notre corporation. On a, coutume de parler de la platitude des temps, et, plus encore, de l'avilissement d« la presse. Il est de bon ton de croire qu< dans la presse on se bat avec d'autant plus d'acharnement iqu'on a moins de conviction qu'on .se bat surtout, pour de l'argent, el sans courir de risiques. Combien cette croyance — affectée ou sincère — est peu .fondée, les événements d'hiei le démontrent. On doit saluer cet homme riche, fêté, respecté, qui pouvait somnoler gentiment dans l'aisance en distribuant des poignées de .mains faciles et des articles aimables, — et qui a préféré se battre pour une cause, bonne ou mauvaise, de tout son cerveau, de tout son cœur, de toute sa foi, — jusqu'à en mourir. Avec lui meurt un journaliste, un vrai, un des plus nobles, de ceux qui honorent notre profession. Et coïncidence émouvante autant que glorieuse, notre martyrologe place Gaston Calmette tout à côté d'Armand Carrel. Camille GUTTENSTEIN. MUS FAITS, PROPOS TOUS L'AVEU On peut discuter a perle de vue avec les *lamingants, on yi'est pas convaincu par eux, m ne les convainc pas en ce qui concerne le rôle du français en Flandre, du flamand en Wallonie, el des mesures à prendre pour Uteindre au mieux général, dans une Bel-gique heureuse et juste. Mais il y a un point )û ces messieurs sorit particulièrement éloquents et émus, c'est quand ils déclarent qu'ils n'ont aucune haine du français. Us ont alors des accents si persuasifs, fu'on demeure un moment interdit. Après tout, se dit-on, c'est peut-être vrai..., c'est 'amour de la langue mère qui détennine ces hommes à des' mesures extrêmes, ce n'est yar l'horreur d'un langage à qui eux^mômes, "A leur race, et leur patrie politique doivent beaucoup. Dès lors on leur accorderait volon-iers la sympathie à laquelle ont droit les iens mus par l'amour, môme s'ils sont des idversaires. Mais la question de VUniversité de Gand détruit l'équivoque. Les flamingants, à qui m offre une uiversilé flamande, la refusent si elle ne comporte pas la destruction d'une iniversite française. C'est là ce qui fait Vim-jorlance extrême des discussions en cours. En supposant qu'il y eût en Belgique une importante université de chinois, s'ensui-vrail-il qu'il faut la détruire pour construire 'me université flamande ? Personne n'oserait l'affirmer. Chacun serait convaincu qu'une institution qui donne un lustre intellectuel à Belgique a droit à tous les égards el que Ui situation acquise est intangible. Ce qui serait si clair, s'il s'agissait du chinois, l'est moins quand il s'agit du fran-•ais, parce que le sentiment, amour ou haine, intervient. Il en est de la France, el des idées qu'elle représente, comme de Rome et de sa religion. On n'en peut parler comme d'une 'îffaires, froidement, avec des chiffres et des statistiques : le raisonnement est impuissant, te cœur intervient... Au moins, quand il s'agit de Borne, est-on le plus souvent franc, on crie vive ou h bas la calotte... Il a fallu la question de l'Université de Gand pour convaincre, irréfutablement, la jalerie qlie le flamingautisme c'est : » A bas te français ! » Mais que la galerie n'en doute pas, désormais, c'est inestimable. BOB. Àu jour le jour LA POLITIOUE Dès l'abord, nous avons déclaré ici ijRTi qu'à notre sens, l'incident de Lou-vain n'avait d'autre importance que ^"v celle d'un symptôme ; mais comme ce symptôme est significatif, et qu'il renferme 3e balles leçons I Et d'abord, celle que la rencontre de deux articles épileptifonme nous inspirait hier, à cette môme place : l'unité de direction régnant chez uos adversaires. Vous vous rappelez comment on s'est tiré,à la Chambre, d'incidents qui risquaient de soulever quelque .dégoût, même chez les plus soumis ? On vit la droite, presque entière, se grouper autour d'un personnage indésirable, L't depuis lors* regardé comme le « soldat même du . Christ ». On nous annonce que i lundi après-midi, le coips professoral, conduit par le recteur magnifique, s'est rendu ;hez le vice-recteur Van Cauwenbergh pouT lui manifester ses sympathies ». C'est exactement le même geste, la même tactique dans deux cas dont on achève, ainsi, le rapprochement. Il est fâcheux que le recteur magnifique n'ait pas été rendre une visite aussi au pauvre informateur... C'était indiqué. Et un journal, non estudiantin, mais publié à l'intention des étudiants, et. pour défen dre lVulorilè», met les pieds dans ie plat el précise la corrélation : il accuse les étudiants de donner prétexte à la presse libérale d'injurier n un des honneurs (prière'au typo de bien séparer les mots s- v. p.) du parti catholique et de-la jeunesse .belge... ». Nous n'avons -pas besoin de préciser... On ajoute que « lâcher » (sic) le vice serai n la négation du principe même d'autorité » Et de mouchardise, donc ! Ainsi ces princi pes ne seront pas niés et demeureront l'hon neur du cléricalisme... PETITE CHRONIQUE Regards en arrière ; 18 mars 1871. — Proclamation de la Commune 'à l'hôtel-de-ville de Paris. Indifférence. Le boulevard de la Senne est fort tranquille, comme toujours. 11 est 6 h. 45 ou, si l'on préfère, 18 h. 45. Quelques rares employés s'empressent de gagner leur demeure, où mijote •déjà la bonne soupe chaude. Une fumée âcre envahit brusquement le quartier. Un épais panache s'éilève au-dessus d'une des maisons du .boulevard. (Le feu a pris dans une cheminée. On s'arrête et l'on regarde. A chaque fenêtre de la maison il y a de la lumière. Les habitants, pourtant, ne semblent guère s'émouvoir du danger qui les menace. Là-haut, des étincelles se mêlent à la fumée. Deux -agents de police arrivent de ce pas, Uent et /grave, qui caractérise les hommes forts. A/près une courte palabre, 1' « ancien » des deux gardiens de notre sécurité sonne à la porte de l'immeuble qui finit par s'ouvrir. Nouvelle paiaî>r«. Les agents signalent que le feu est au sommet de l'immeuble. Les personnes que l'on vient de déranger gagnent le milieu de la chaussée, lèvent le nez vers le ciel, puis rentrent chez elles, et ferment la porte. Les agents s'en vont de leur pas, grave et lent. Seuls les passants continuent à s'intéresser à l'affaire. (Là-haut, il y a toujours de la fumée et des étincelles. Jusqu'où ira le feu ? On tend roreille croyant percevoir la sonnette d'aflarma des pompiers; mais, comme ils n'ont pas été prévenus, ils n'arrivent pas. Peut-être les appelilera-t-on quand le feu aura conquis 1a maison entière. Et alors on leur reprochera de ne pouvoir supprimer l'incendie d'un coup jde .baguette magique. Heureusement, le feu, là-haut, meurt du dédain qu'on lui témoigne. Au bout de vingt minutes, il renid sa .dernière volute et sa dernière étincelle. (5=^=3 Discipline. Voici un sujet qui possède de nombreuses et redoutables actualités. M. Lavisse raconte,<lans une revue littéraire, ce qu'était, il y a cinquante ans, la discipline dans l'Ecole normale dirigée par lui maintenant. « L'usage du tabac était ignominieux. Un inspecteur général, en fouilla,nt un pupitre, y découvre un étui : — Un pistolet, crie-t-il ; un pistolet ! — Pardon, c'est une pipe, réipond le proviseur.— -Une pipe ! monsieur le proviseur ; c'est encore bien pis ! » Voilà une observation qui, seulement pru-dhommesque alors, paraîtrait aujourd'hui louf, si on peut s'exipr.imer ainsi... Hélas, le pistolet nous devient une « nuisance » effroyable ! ...et des couleurs. Cette vieille radoteuse de Sagesse-des-Na-tions assure que des goûts et des couleurs il ne .faut pas discuter. Et pourquoi pas, s'il vous plaît? Si quelques ' esthètes n'avaient pas entrepris de discuter — et comment ! — le goût de nos concitoyens pour les couleurs funèbres, (es admirables groupes qui décorent le Musée moderne seraient encore, à l'heure qu'il est, enduits de leur badigeon noirâtre... Si l'on n'avait cent fois célébré la gaîté des tramways peints de couleurs claires, nous nous eussions sans doute vus condamnés aux tramways funéraires à perpétuité. [Maintenant que nos yeux s'habituent, grâce à la Compagnie des tramways bruxellois, à la douceur des nuances printanières, que n'es-3aie-t-on quelques autres tentatives dans le même domaine. Les bancs.de nos promenades, les grilles de nos squares, les kiosques de tramways, nos réverbères sont tous revêtus d'une livrée uniformément sombre et pisseuse. Que ne les peint-on en gris clair par exemple ? Cela donnerait à nos rues cet aspect de gaîté et de propreté qui leur manque trop souvient... Le timbre à 10 centimes entre la France et l'Angleterre. On s'occupe en ce moment de l'établissement d'un timbre à dix centimes entre la France et l'Angleterre. Pour couvrir la perte que pourrait subir le « Post Office » de Londres, sir Henricker Heaton déclare qu'il est prêt à mettre à la disposition du gouvernement anglais la somme jugée nécessaire pour ce dernier. . A quand le timbre à dix centimes entre la iBeilgique et la France? « Si une a^éiforme s'impose, dit r « Action économique », c'est bien celle-là. Nous avons déjà 'PuMié des articles sur cette question. M. Chau-met, qui était alors sous-secrétaire d'Etat des postes et télégraphes, nous écrivit à la suite de la (publication de ces articles qu'il étudiait la question. Qu'a-t-on fait depuis ? Où en sont •les études? », Le bon métier. Voici quelques jours est mort à Paris, dans l'abandon, Toutoli le plus complet, le dessinateur Heidbrinck. On s'accorde (maintenant 1)... à trouver qu'il possédait les plus rares qualités. Parmi les compositions qu'on lui doit, on vante : « Le brin d'herbe est plus fort que la mort! » Certains n'hésitent pas à évoquer au sujet de ce dessin le chef-d'œuvre de Willette : cet amour plaçant sa petite main sur la bouche d'un carïfcn pour illustrer cette légende fulgurante comme le mot de Waterloo : « Ta g... ! » Or, un jour qu'Heidbrinck sentait plus lucidement sa pauvreté, il aurait trouvé cette parole : « .Dire que j'ai eu un bon métier quand j'étais jeune!... A présent, je n'ai plus la force... Mais j'aurais dû rester forgeron ! » A tenter les sommets, on court le risque de la chute... il faudrait toujours rester forgeron... Si l'on ne se sent toutes les forces ou toutes les résignations. Nouvelle a la nrnfo — Un élève graveur des beaux-arts se plaint qu'on lui ait imposé un sujet libertin. — Gravure, oui, dit-il; gravelure, non. A LA CHAMBRE La défense nationale M. -Deivèze a dressé, hier après-midi, le: bilan lamentable de la fameuse réorganisation de noire défense nationale, dont le chef du gouvernement -prend prétexte, à tout moment, pour se poser en sauveur de la patrie. Dans un discours d'une documentation auss. précise qu'attristante pour tous les patriotes, M. De.vèze a mis en lumière les faiblesses et les.fautes du département de la guerre. M. de Broquevi'l/le, avec sa prolixité habituelle, a défendu son œuvre. Il le fit avec une nervosité inaccoutumée. Il s'attira par là une verte riposte de l'éloquent député mon-tois, M. Fu'lgense Masson. Les tribunes sont combles. Beaucoup de moustaches grises ou blanches. Les « anciens » sont là, nombreux, pour entendre l'interpellation sur « l'état moral et matériel de l'armée ». C'est M. Dôvèz.e qui commence l'attaque. Pas de longs préliminaires. Tout de suite, il .démasque ses batteries et ouvre le feu. M. Devèze. — Un an s'est écoulé depuis le vote de la nouvelle loi de milice. L'armée est-elle prête à se mobiliser? Les forteresses-sont-elles prêtes à se défendre? Le moral de l'armée a-t-il gagné? La réorganisation de l'infanterie a consisté dans la constitution,pour l'armée de campagne, sur pied de paix, de 236 compagnies doubles, 54 bataillons et 18 régiments. Lors du passage du pied de paix sur pied de guerre, l'année de campagne doit se composer de 432 compagnies, 108 bataillons, 36 régiments, 18 brigades et 6 divisions d'armée. On sait ce que nous avions auparavant : 17 régiments, 8 brigades et 4 divisions. Mais les régiments étaient formés à 4 bataillons. En réalité, la majoration de l'effectif de l'armée de campagne se réduit à 1,000 hommes. Et, pour parer à la pénurie des officiers de l'active, M. 1e ministre doit consentir à un abaissement des conditions primitivement requises pour mériter l'épaulette. Toutes les autorités militaires affirment que les effectifs de guerre ne peuvent pas comprendre plus de 50 p. c. de résrvistes. Or, en Belgique, dès maintenant, une compagnie devrait rappeler plus de deux tiers de réservistes pour avoir son complet de guerre. Comparez à ce système celui qui est appliqué en Allemagne ! * * Passons à l'artillerie. Avant la réorganisation, l'artillerie était constituée par 48 batteries à 6 pièces, soit 288 canons. Depuis la réorganisation, l'artillerie doit comprendre 432 pie-ces de campagne, dont 144 obusiers, soit 72 pièces par division d'armée, et les batteries à ciie-ml de là division de cavalerie. .Mais, jusqu'ici, dans chaque groupe, une batterie n'a pu être attelée et utilisée, faute d'hommes et de chevaux.La batterie d'expérience a fait 4,500 kilomètres de parcours, mais nombre de boites de roues sont usées. On a dû agréer, en ce qui concerne les canons, des fournitures défectueuses. Quant à l'approvisionnement en projectiles, la situation est réellement désastreuse. Il n'y a point d'approvisionnement pour les canons de forteresse. .l'en viens aux obusiers. Les premières recherches datent de 1901. Or, en 1907 .seulement, la commission donne son avis. M. le général Heiiebaut l'approuva. Mais ce ne fut qu'en 1911 qu'on commanda chez Krupp une batterie d'essais. Notre armée de campagne, en 1914, est toujours sans obusiers. Quant à notre artillerie de campagne, nous n'avons pas de matériel téléphonique, bien que cette question soit à l'étude depuis 1907. 11 manque des chevaux. Il n'y a que 33 chevaux par batterie au lieu des 44 qui constituent l'effectif officiel. .Te conclus en ce qui concerne l'armée de campagne, qu'elle est mal outillée et que, vu son manque de préparation, elle n'est pas mobilisable. Or, en Belgique, en temps' de guerre, In mobilisation devrait être instantanée, car deux jours d'hésitation ou de retard suffiraient à tout compromettre. Que faut-il dire des forteresses? Nos forts n'ont pas de matériel pour fabriquer le pain nécessaire à leur garnison. Ils n'ont pas d'approvisionnement hygiénique et notamment le chloroforme leur manque. Il faudrait donc opérer les blessés sans anesthésique ! Pour les 8 canons des 28 commandés par le général Hellebaut chez Krupp, on a dit que ce sont des canons de marine rebutés en Allemagne. Je ne sais si c'est vrai. Ce qui est certain, c'est que les agents de notre département de la guerre n'ont pas été invités, comme c'est la règle, à assister à la coulée des aubes. Au! reste, ces canons sont toujours chez Krupp. De i sorte qu'on a immobilisé un capital de 6 millions, uniquement pour mettre à la disposition du gouvernement allemand des canons dont il pourrait se servir en cas de guerre. Bien plus, on n'a même pas encore mis à l'étude le projectile qui doit permettre de s'en servir. * * Je passe à la première ligne de défense d'Anvers : sur les 764 pièces qui doivent l'armer, 422 ne sont pas encore en place ! Et s'ils étaient en place, — on y travaille beaucoup depuis deux ou trois jours,— on n'aurait pas de munitions suffisantes ni pour les canons de 15 ni pour ceux de 12, ni pour les mitrailleuses. A la seconde ligne de défense, les redoutes sont inachevées. Les redoutes 16 et 18 ne sont pas entamées. Les mitrailleuses n'ont pas de cartouches. Voulez-vous un chiffre significatif : 11 manque à la position d'Anvers près de 483,000 projectiles d'une valeur moyenne de 100 francs, ci pour 50 millions de francs de munitions ! Tout cela est vrai aussi pour les forts de la Meuse. Liège et Namur sont, cependant, les plus exposés. Ce sont des positions de premier choc. Pour les armes et munitions, il est intolérable que nous soyons tributaires de l'étranger. La Fabrique nationale est en grande partie aux mains des Allemands. Nous devons cesser d'être à la merci d'un voisin qui peut être l'ennemi de demain. En résumé, nos forteresses sont aussi incapables de se défendre que notre armée de se mobiliser. L'orateur passe ensuite à l'état moral de l'armée. Il se demande si à cet état matériel si inquiétant correspond du moins une situation morale plus rassurante. Il conclut par la négative.! Pour l'avancement des officiers, on suit un système déplorable et d'ailleurs illégal. M. le ministre de la guerre avait édifié, disait-il. une pyramide de comités pour assurer les droits des officiers. Ce ne fut qu'une pyramide « ad .pompam et ostentationem » ! M. Devèze rappelle les promesses faites par M. de Broqueville de faire la lumière sur les abus et les fautes. Il faut que la lumière soit faite. Nous avons le droit d'avoir des précisions. Sinon, les. menaces et les insinuaitons du ministre consti-i tuent une mauvaise action. i «este riijgerence Uu cnef du cabinet civil [du ministre, — qui ne devait s'occuper quei de 'politique, — dans le domaine militaire. On a vu M. de BroqueVille décorer M. de Paeuw, J ancien fonctionnaire des sciences et des arts, pour srvices rendus dans la réorganisation militaire ! M. Devèze rappelle le trait rapporté par la « Chronique ». .11 s'agit de la lettre envoyée par. un officier à un vieillard hospitalisé rue des Ursu'lines et qui, interceptée, fut considérée comme un document .maçonnique et fit briser l'aivenir de cet officier. j, 1: Il n'y a qu'un mot pour qualifier cela. C'est g une infamie. Délation ! espionnage ! vol ! Où k sont les garanties de l'oîficier? Avec quel per- J' sonnage méprisable et vil n'est-il pas mis en cl rapport? Les faits sont publics. Monsieur le n ministre, il n'y va pas seulement de votre hon- p neur politique, mais encore de votre honneur privé. Il faut une enquête. Si M. de Paeuw est coupable, il faut qu'il soit chassé et que le ministre s'excuse de l'avoir employé ! M. de Broque/ville, ministre de la guerre, entreprend de répondre au réquisitoire de M. Devèze. M. de Broqueville. — Une simple énuméra-tion de mes actes fera justice des accusations de M. Devèze. On cherche à semer dans le pays la méfiance contre le ministre de la guerre. On veut le rendre odieux à l'année. On n'y réussira pas. On a représenté le général Léman quittant l'Ecole militaire parce qu'écœuré. Or, il n'a accepté la direction de la troisième circonscription militaire à Liège que sur mes instances amicales. Le plan d'opérations a été confié au sous-chef d'état-major, officier distingué, parce que le s chef d'état-inajor était surchargé. Si la position d'Anvers a à sa tête l'homme de valeur qu'on sait, c'est à moi qu'on le doit. M. Monville. — Pourquoi l'avoir écarté de Bruxelles ? M. de Broqueville. — Pour mettre Anvers en état ! M. Monville. — Donc, tout était en désordre, et si les choses sont en si piteux état, la responsabilité en est due au chef de i'état-major général de l'armée ! M. de Broqueville. — Je n'accepte pas cette imputation. Four l'artillerie, nous sommes en retard parce que la commission de 1902 a rejeté le canon à affût de formation, déjà en usage à cette époque en France.On nous a ainsi obligé à faire de nouvelles expériences. Le ministre s'explique sur les autres retards apportés à notre armement et notamment en ce qui concerne l'obusier de campagne. Des expériences nouvelles sont faites pour guider notre choix. M. de Broquevillle discute interminablement les articles du nouveau règlement, devant une Chambre totalement inattentive, — à l'exception de quelques membres de la gauche libérale.En ce moment les conversations de la droite étouffent ,peu à peu la voix du chef du cabinet. Celui-ci parle, d'ailleurs, le dos à la tribune de la presse. Il ne nous arrive que des bribes de phrases... M. de Brscjiieville. — Il nous manquait 28 officiers d'artillerie. On a fait appel à des officiers d'infanterie. Cela ne nuira à personne. M. Monville. — M. Hellebaut, au moment où il commandait de nouveaux canons, devait prendre les mesures aussi pour s'assurer les of-ciers nécessaires. M. de Broqueville. — Pour ce qui touche l'artillerie de campagne, la situation a été améliorée. Les batteries montées et à cheval ont passé de 6 à 4 pièces, mais leur nombre a été presque doublé. Il y en a 87 au lieu de 52. Un incident vif se produit entre MM. de Broqueville, Devèze et Masson, ceux-ci protestant éneiTgiquement contre l'affirmation qu'ils ne sont que les organes des officiers hostiles, en politique, au ministre de la guerre. ILe ministre de la guerre, se déclarant fati-! gué, .la continuation du débat est renvoyée au budget de la guerre. La séance est levée à 5 heures et demie. - LE SÉNAT Séance du 17 mars. La convocation porte 2 heures. Mais on ne se réunit qu'à 2 h. 45. Tout de suite, on passe à , la première question à l'ordre du jour : LA PENSION DES OUVRIERS MINEURS M. Rolland attire l'attention sur la situation qui est faite aux vieux ouvriers de la mine. 11 taut reviser la loi du 5 juin 1911. Les articles à reviser constituent une injustice sociale. Ils privent du bénéfice de la pen-sion des ouvriers qui n'ont pas travaillé a la mine jusqu'au jour de 1a retraite. M. Rolland critique longuement les chiffres produits par le gouvernement. Le ministre fait une erreur de 70 à 75 p. c. dans les chiffres qu'il fournit. Je prends notamment, dit l'orateur, le chiffre du charbonnage de Hornu. Eh bien ! rien que dans ce chiffre, il y a une différence sensible vis-à-vis des chiffres fournis par le ministre. Celui-ci estime que les ouvrirs qui ont quitté le travail de mine dans ce pays ne sont pas tous pensionnâmes. Nous ne réclamons la pension que pour les ouvriers qui ont travaillé dans la mine et n'ont quitté celle-ci que pour motif de santé. AU CONSEIL COLONIAL L'orateur interrompt un moment son argumentation pour permettre au Sénat de procéder à l'élection d'un membre du conseil colonial.Voici le résultat du scrutin. Votants : 83. Ont obtenu : MM. Delannoy, professeur à l'Université de Gand, 71; général Dony, 7; Meyers, procureur général à la Cour d'appel de Liège, 3; de Liohtervelde, 1: Van der Linden, professeur à l'Université de Gand, 1. En conséquence. M. Delannoy est nommé membre du conseil colonial. LA PENSION DES MINEURS M. Rolland termine son discours en disant qu'il ne faut pas une loi de façade. La propo Isition de la Chambre est saine et logique. Le Sénat s'y ralliera par esprit de justice et de :bonté. La séance est levée à 4 h. 45. Mercredi, continuation du débat. L'ASSASSINAT DE CALMETTE .es péripéties du draine. - La mort de M. Gaston Calmette. - Après le crime.--L'émotion à Paris. Démission de M. Caillaux Lorsque, hier matin, nous donnions les premières nouvelles de cet effroyable drame po-tique, nous ne pouvions croire que la victime uccomberait. Est-elle la seule atteinte i Et ; sang qui vient de couler, souillant la main 'une femme et la vie publique d'un homme, e tachera-t-il pas autre chose, un idéal et un arti ? Les personnalités en présence LA VICTIME M. Calmette, directeur du « Figaro », était n de nos meilleurs confrères. Né à Montpel-ier en 1858, il avait fait toute sa carrière dans î journalisme. Sa vie s'était passée tout en-ièrè dans le « Figaro » : d'abord secrétaire de 'h. Gilles^ puis rédacteur, puis secrétaire de î. rédaction, il y avait peu à peu conquis tous es grades et obtenu son bâton de maréchal n 1903, année qu'à la suite du départ de MM. 'érivier et de Bodays, il fut nommé directeur u journal. D'abord courriériste et chroniqueur, il srétait lepuis quelque temps donné à la polémique olitique : sa dernière bataille, il l'a payée de on existence. DE L'AUTRE COTE... M. Joseph Caillaux, né en 1863, appartient à me famille politique. Son père, mort en 1896, vait été député et sénateur de la Sarthe, deux ois ministre, aux travaux publics et aux fl-tances, président du conseil d'administration lu P.-L.-M. Il vait débuté à 28 ans dans l'inspection des mances et s'était lancé dans la vie publique omme progressiste. Ministre des finances dans e cabinet Waldeck-Bousseau, puis président lu conseil au moment d'Agadir, il s'était retiré. I avait consenti à accepter le portefeuille des inances dans le cabinet Doumergue, dont on s pensait le chef occulte. II avait épousé, en premières, noces, une demoiselle Gueydan, avait divorcé, puis épousé, n secondes noces, MJ»° Henriette Beynouarci, lée^ en 1874, femme divorcée de M. Léo Cla- plip l'hàrnïnp rlp fp triçfp rlramp LA GENESE DU DRAME Le 8 janvier, M. Calmette, directeur du Figaro », entamait contre M. Caillaux, mi-lisire des finances depuis le mois de décembre, me. campagne extrêmement violente. Le bril-ant polémiste reprochait à son adversaire l'avoir, dans une affaire d'héritage, contestée >ar le gouvernement français, l'héritage de M. ^ieu, tenté une transaction dont tout le pro-It serait ailé non aux caisses de l'Etat, mais l celle du parti radical, dont le siège est rue le Valois. M. Caillaux démentit en de tels termes, et-'enquête conduite auprès des héritiers prit un el tour, que M. Calmette parut s'être complè-ement fourvoyé. Cependant, le directeur du « Figaro >» pour-uivit sa campagne par des révélations sur le 'Ole de M. Caillaux dans les pourparlers ranco-allemands de 1911, sur le rôle de M. Caillaux dans différents conseils d'administra-ion de grandes sociétés, sur le rôle de M. Caillaux, ministre des finances, à la Bourse le Paris. M. Caillaux démentait toujours ; puis, lassé ;ans doute, cessa de démentir. Inlassable, M. Calmette continuait. Le 10 nars, la campagne qu'il avait entreprise re-loublait de violence et ranimait l'affaire Roulette, en accusant M. Caillaux de complicité ivec le financier en fuite. M. Calmette confinait son article par les affirmations suivantes : « Tous les magistrats dont je parle sont là : ju'on les délie du secret professionnel qui doit jeser sur leur âme ulcérée ! » Je jure, quant à moi, que j'ai dit l'horrible •érité ; et je la crierai jusqu'à l'épuisement de nés forces ! » Enfin, le vendredi 13 mars, le « Figaro » pu-îliait la photographie d'une lettre adressée par il. Caillaux, en 1901, à'une dame X... Dans ce iocument, dont nous regrettions la publication m raison de sa source par trop intime, on re-evait la phrase suivante : « J'ai d'ailleurs remporté un très beau suc-ïès : j'ai « écrasé » l'impôt sur le revenu en îyant l'air de le défendre. Je me suis vu acclamé par le centre et par la droite, et je n'ai sas trop mécontenté la gauche. J'en suis arrivé à donner un coup de barre à droite qui itait indispensable. » M. Caillaux, dans une réponse publiée par 'Agence Havas, blâmait ces procédés. Ce qui l'empêchait pas M. Calmette de poursuivre la publication de ses documents. Lundi, c'était jne autobiographie de M. Caillaux. D'autres « papiers » allaient sortir ; on pense notamment que des lettres adressées à Mme Caillaux, lorsqu'elle était Mn,p Léo Claretie, allaient être livrées au public. D'après la « Bataille syndicaliste », « l'original de la plus compromettante des lettres se trouverait entre les mains de M. Clémenceau, et que quatre photographies en existaient, celles-ci possédées respectivement par MM. Calmette. Poincaré, Briand et Barthou. Ce document mettrait en -aiisp Yves Durand et l'avocat de Rocliette »• LE DRAME Lundi, à 5 heures du soir, une dame — fort élégante : jaquette de caracul, chapeau superbement aigrette, — entrait au « Figaro ». Elle '.paraissait connaître à merveille les aîtres. iBlle passa devant .l'huissier de service au rez-de-chaussée, monta au premier étage, et demanda à voir M. Calmette. M. Calmette étant aibsent, elle refusa de dire son nom et déclara qu'elle l'attendrait,en ajoutant que M. Calmette la recevrait sur sa" seule qualité. Une heure après, le directeur du « Figaro » arrivait, accompagné de M. Paul Bour-get. L'un des garçons de service, M. A. Cirac, en fit part à la dame inconnue et demanda sa

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