La dernière heure

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s.n. 1918, 27 November. La dernière heure. Konsultiert 18 Mai 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/jq0sq8r846/
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La Dernière Heure lre EcL 6 H. SOIR ©t La Fetlfj© Feuille _ N° 3 TREIZIÈME ANNÉE MERCREDI 27 NOVEMBRE 1918 10 CENTIMES LA MODE ET LA GUERRE Paris, la Rome des modes, reprend 6on rôle universel et va de nouveau répandre sur le monde féminin, « urbi et orbi »,les infaillibles prescriptions de ses couturiers. C'est un grand soupir tle soulagement, une rumeur d'allégresse parmi les innombrables fidèles dont l'impression se condense en ceci: Enfin, nous saurons quoi porter! Dans ces décisives circonstances, qu'il soit permis de jeter un coup d'œil rétrospectii et ultra sommaire sur ce que l'on a « poi té » chez nous pendant la guerre. Lorsque, dans un journal complet, qui tend à embrasser toutes les manifestations de la vie, les plus sérieuses et les plus frivoles, on s'occupe de la mode ailleurs que bous une rubripue spéciale, confiée à une « compétence », c'est généralement et même toujours pour la critiquer. Ce ne sera pas le cas ici, mais encore chacun a-t-il pu constater certains détails qu'il pouvait apprécier sans être tailleur pour dames. Car la mode n'est pas seulement, comme le' disent les dictionnaires, « un usage passager qui règle la forme des objets matériels, et particulièrement des vêtements et de la parure ». Si l'on veut y réfléchir un peu, la mode est plus que cela. Par ses trouvailles plus ou moins heureuses, comme par ses écarts plus ou moins déplorables, elle écrit en quelque sorte l'histoire du goût dans lo monde. C'est peut-être là la simple raison de la prédominance des modes parisiennes. Par la mode, du moins, la France est toujours reine, écrit le sage et naïf abbé De- Par la mode, du moins, la France est toujours reine écrit le sage et naïf abbé Delille. Et les esprits graves, loin de la dédaigner, lui ont rendu, jusque dans ses caprices, une justice qu'il est bon de rappeler. La Bruyère estime qu' « un philosophe se laisse habiller par son tailleur, et qu'il y a autant de ridicule à fuir la mode qu'à l'affecter ». Et le Père Malebranche (vous avez bien lu), l'austère philosophe, déclare que « c'est aux femmes à décider des modes, à discerner le bon air et les belles manières, car tout ce qui dépend du goût est de leur ressort. » Saluez, Mesdames! * * *. Ce préambule nous permet de parler librement, sans encourir les anathèmes féminins. Car, s'^ est bien dit que la mode, en temps de paix, est l'histoire du goût, il n'en va plus de même en temps de guerre. Nous l'avons bien vu. Alors, la mode reçoit le contre-coup des événements, des privations, des pénuries. Elle devient la résultante de deux facteurs: l'indestructible désir de plaire, qui, après celui de posséder, est l'un des plus robustes ressorts de la volonté humaine, et, d'autre part, la chère rareté de tout ce que l'on peut appeler les mulièies premières de l'élégance. A ce mal-là, nulle ne pouvait échapper: pas ou très peu de tissus, pas ou très peu de cuir. Ce fut ici que l'ingéniosité féminine se réveilla, s'activa, se manifesta de la plus éclatante manière. La bottine fut faite d'un morceau de drap, tige et empeigne; quelques centimètres carrés d'étoffe couvraient le talon de bois,seule la pointe se revêtait d'un triangle de cuir Terni. Et cela coûtait fort cher. Mais c'était aussi élégant que la bottine toute en cuir qui ne restait permise qu'aux très grosses bourses. Alors on essaya des socques; mais elles n'eurent pas de succès, parce qu'elles alourdissaient la marche, la saccadaient et rompaient ainsi le rythme général de la toilette. Le sabot eût eu sans doute quelque vogue, mais nulle véritable élégante n'osa le < lancer », de peur qu'on ne dît, en la voyant passer: Oh! oh! elle en est là! Ou bien: Quelle poseuse! La sandale de bois, avec liens se croisant jusqu'à la cheville, aurait eu aussi son mérite pour l'été, mais ce fut le même motif qui en empêcha l'adoption. Les robes se firent d'abord de pièces et morceaux. Trois ou quatre sortes d'étoffes, provenant de toilettes précédentes, concouraient à un ensemble qui, habilement mis en œuvre, ne manquait pas d'harmonie. D'ailleurs, pour mettre tout le monde à l'aise, on avait décrété que plus le contraste était frappant, mieux c'était. On n'en était pas encore à marier carrément 1e jaune ot le vert, le violet et l'orangé, mais presque. Et quand on n'allait pas trop loin, c'était supportable. Les teintures allaient du reste bon train; on n'avait plus grand choix et l'on teignait en famille, ce qui, appliqué aux vieux jerseys de bains de mer, donnait un assortiment de couleurs à faire hurler les chiens. Plus rien n'était extravagant, tout était, Binon bien porté, du moins bien supporté. Pour le vêtement d'hivor, la difficulté avait été très vite résolue. On devrait connaître et garder le nom do la première qui se fit tailler un paletot dans une couverture, car elle a bien mérité de l'humanité féminine. C'était commode, chaud et ample. Cela 6e voyait très bien, mais on s'était dit: c Les Allemands vont les prendre, ils n'auront toujours pas celle qui est sur mon dos ». Ainsi s'expliquait tout. Malheureusement, la couverture, elle, no Be laissait pas teindre « en famille ». Il fallait recourir au spécialiste qui demandait jusqu'à quarante francs. Le chiffre est exact. Le spécialiste ne disposait que de trois teintes pour faire de bonne besogne: il fallait se résigner au noir, au bleu marine ou au brun foncé, dit « tête de nègre ». Ces trois teintes furent déclarées « à la mode » et tout le monde fut satisfait. Car c'est une grande consolation de savoir que les décisions de la mode ne se discutent pas, et sont sans appel. Ainsi, de subterfuge en subterfuge, la femme, dans la Belgique occupéo, réussissait K maintenir sa plus belle conquête, qui est celle de l'homme, comme chacun sait. C'est aussi le lieu de rappeler que la jeunesse, la jrâce, la beauté, l'élégance du maintien et iu geste, la puissance du regard existaient toujours, qu'elles n'avaient rien à voir avec les teintures et les vêtements de fortune; ïu'on peut s'habiller d'une rose dans les jheveux avec une feuille de vigne, ou si l'on lédaigne la vulgarité de cette dernière, avec ane feuille 'd'acanthe. Mais ceci est pour l'autres climats et ne sied pas à toutes. Passons. # * * Enfin, ce fut la dernière phase. Les difficultés augmentant toujours et la guerre se prolongeant de même, vint le règne du drap le lit, sous lequel nous vécûmes cet été. Il lortit de la même formule que le paletot-•ouverture: « Les Allemands vont les pren-Lre» etc. » et surtout de la pénurie absolue des étoffes légères. La teinture en famille intervint aussitôt. Il paraît que pour les toiles et cotons, la nuance qui tient le mieux est le bleu d'azur. Nos yeux n'en purent douter longtemps, car le bleu d'azur fut ( déclaré de mode. Et ce que l'on en vit, ce i que l'on en vit... Ce fut réjouissant d'abord, comme on peut le comprendre dans un pays où les jours brumeux sont fréquents, mais à la longue... Il n'y avait pas à dire, ce diable de bleu d'azur était le seul qui « tenait »; c'était le cas de le dire; les autres teintes fuyaient d'une manière lamentable, ou plutôt elles ne fuyaient pas, elles f... le camp. Nous subîmes donc le bleu d'azur, et ce , fut notre dernière épreuve de guerre, à nous autres bien entendu, car pour les dames, elles étaient toujours charmantes, la ^ mode l'ayant ainsi décidé. Pour finir, en renouvelant l'hommage du début à l'ingéniosité dos femmes, on peut 1 constater que la guerre, comme eût dit M. 1 De la Palisse, est moins favorable que la paix à l'éclosion et au développement des < modes. Peut-être est-il bien aussi de citer . le mot de Gavarni, qui fut à ses débuts des- j sinateur de modes, et auquel un badaud ( feuilletant ses croquis, venait de dire : — Que les femmes sont bêtes... Le spirituel illustrateur lui répliqua sen- 1 tencieusement : ! — Et les hommes, donc ! 1 Alcesté. 1 L'AVIATION ET LA GUERRE Sous 1 empire de la nécessité quotidienne, dans le but toujours incertain de s'assorer là suprématie aérienne, chacun des belligérants, mettant à profit toutes les intelligences dont il disposait dans le domaine technique, a fait réaliser pendant la guerre des progrès énormes à l'aviation. Les moteurs surtout ont été l'objet de perfectionnement nombreux et s'ils ne réalisent pas encore un idéal, qu'on n'atti inJra du reste jamais, ils sont actuellement bien près d'tn approcher. Ou en fait des instruments d'une puissance et d'une régularité remarquables ; grâce a eux, les avions de guerre sont à l'abri de la plupart des pannes si nombreuses causées jadis par les ratés ; ils sont devenus susceptibles de tenir l'air pendant | un laps de temps qu'on n'eut osé rêvé lorsquV.clata la guerre, en dépit de la charge énorme qu'ils emportent. Notons, à ce propos, pour qu'ils ne soient point oubliés le jour où il s'apira te dresser le biian des progrès réalisés par les sports mécaniques pendant la guerre, deux raids merveilleux : un aviateur, parti de Berlin, a a conipli un vol de 8000 kilomètres, en allant atterrir à Messoul, sur le. Tigre, en Turquie d'Asie. L'autre, ce lut le vol fameux de Londres à ( onstantinople, accompli pour bombarder la ville, par Ilrndley l'âge, pilote anglais. L'avion avait deux moteurs Relis Reyce, de 27îj HP. ; avec ses accevsoires, il pesait plus de six tonnes. 11 porlait à ^on bord cinq personnes. Constantin op e, bribanmpnt éclairé, fut atteint à une hauteur de 2000 piecs. L'aéro décrivit deux grands cercles au dessus de la ville et lança, de 600 pieds de hauteur, yuâtkn bombes sur le « Goéberi ». Un sous marin qui croisait à ses côtés fut détruit. L'avion décrivit encore un cercle et jeta quatre nouvelles bombes sur le » Goëbcn > ; toutes les lumières du bât iment s'éteignirent alors brusqi cment. Deux bombes furent ensuite jetées sur le quart er général de l'Etat-major et deux autres sur le ministère de la tiuerre de Turquie. L'appareil, traversant une véritable pluie déballés etu'obus survola alors la mer de Marmara. A son retour, on compta que vingt-six balles l'avaient per/Oïé.N'est-ce point— si l'on fait abstraction de toute partie guerrière— tellement merveilleux que de psrei's exploits soient devenus possibles ? L'aviaticn do demain. A part ces raids extraordinaires, on sait le rôle important, de chaque jour, que les avions ont joué au cours de la guerre. Tantôt, envoyés on éclaireurs, ils relevaient les positions de l'ennemi, tantôt ils détruisaient de vasies dépôts de munitions; d'autres fois, ils lançaient des bombes dans les rangs des adversaires au moment des batailles, enfin, en combats aériens, ils attaquaient de6 avions ennemis. Leurnombre est devenu de plus en plus grand à morure que se prolongeait la durée des hostilités. Maintenant, que voici venir là paix, on so demande comment sera utilisé cet imporlant matériel. Déjà nous l'avioni dit, il est question de les employer pour assurer un servico postal aérien entre les grandes villes, Londres et Paris, par exemple, mais ce n'est pas là tout ce qu'on est en droit d'attendre de l'aviation. 11 semble qu'un champ plus vaste encore, un champ illimité s'ouvre devant elle. On parle d'utiliser les avions comme moyens de transport régulier. La chimère des humoristes d'hier qui nous montraient de nombreux véhicules traversant les airs comme des tramways traversent nos rues, semble bien près de se réaliser. On estime môme déjà qu'un jour viendra où ce moyen de transport sera celui qui offrira le pius de sécurité. Nous n'en sommes pas encore tout à fait là. Mais en attendant, on considère que l'aviation peut rendre d'éminents services dans d'autres domaines. Les aéros pourront tout d'abord permettre de photographier des contrées encore inexploréeset d'établir des caries géographiques exactes. Dans les pays africains et autre8, non encore sillonnés par des voies ferrées,les avions pourront servir de moyen de liaison pour le ravitaillement, le transport des blessés et malades, Je raccordement de postes isolés dans les colonies, etc. En outre, les transports commerciaux pourront se faire par hydro-avions sur les grands fleuves d'Asie et d'Afrique. Et ce ne sont là que des débuts... déjà prodigieux. HIP, HIP, HURRAH ! T.e Roi d'Angletcrrs vient d'adresser le télégramme suivant a l'Administration Communale de Bruxelles, en réponse aux félicitations qui lui ont j été envoyées à l'occasion de la délivrance de la 1 ville de Bruxelles : « Monsieur Maurice Lemonnior, Bourgmestre » ff. de la ville de Bruxelles. > A l'heur* triomphale pour la cause sacrée du » droit, ce m'&st un plaisir infini d'accueillir les » salutations de la noble ville de Bruxelles, et je i vous remercie, Monsieur le Bourgmestre, au » nom du peuple britai nique, des paroles géné-» reuses que vous m'avez adressées. > Les souffrances et l'héroïsme des vaillants » habitants de Bruxelles pendant ces longues > années de guerre, seront a jamais mémorables. » Et je me réjouis de plein cœur arec la Belgique ) dans sa libération d'une cruelle tyrannie. > (signé) George R. I. » D'autre part M. Brand Withlock, ministre d'Amérique, a répondu aux félicitations de la Ville de Bruxelles par le télégramme dont voici la teneur : c Votre télégramme qui m'annonce la libération > dft notre chère Ville de Bruxelles, m'apporte la » plus grande joie et je vous en exprime toute » ma gratitude. » Je sa'ue et félicite Bruxelles délivrée et je > vous prie d'être mon interprète auprès de vos > Collègues et de la population tout entière pour > leur exprimer le sentiment ému de mon inalté-» ra'ole dévouement. » Mon cœur est resté avec vous tous pendant > cette longue absente et il me tarde de vous voir. t Madame Brand Withlock me prie de vous » faire part de sa gratitude pour l'honneur que » vous lui avez fait, elle se réjouit avec moi de » vous rcToir. > (Signé) Withlock, > Ministre, d'Amérique, j LE DISCOURS DU ROI FUT UN TRÈS BON DÉBUT ÎI1 n'est pas trop tard pour par-. - 1er encore du discours que le H Roi a prononcé, vendredi dernier, devant le Parlement. Acclamé par la capitale, ovationné par les mandataires publics, radieusement accueilli par la ration elle-même, Albert Premier a confirmé, par ses déclarations, l'excellente impression générale qu'avait produite sa Joyeuse Entrée. C'est un heureux début, et nous avons entendu plus d'un républicain non suspect de courtisanerie, déclarer comme Paul Janson, jadis dans les belles années du règne de Léopold II : Aussi longtemps que le Roi restera fidèle à ses serments, nous n'entreprendrons rien contre la royauté. Certes, toute tentative d'instauration du Pouvoir personnel, même si elle était à première vue favorable aux idées démocratiques,. devrait être d'avance découragée.Il n'y a pas assez loin de Bonaparte à Napoléon et les Césars d'allure trop avancée ont d'ordinaire, mal fini en abominables tyrans ou en vieux sires têtus. Cependant, même dans les limites de ses devoirs constitutionnels, le Roi des Belges peut encourager de façon heureuse l'évolution normale du pays, et 'c'est bien là ce qu'il semble avoir entrepris.EFFAROUCHÉS D'ANCIEN RÉGIME Aussi ne peut-on que l'en féliciter, en se riant des airs effarouchés de quelques Vieux-Catholiques, qui parlent déjà d'empiétements indirects dans les prérogatives parlementaires, ou qui se sont attachés aux premiers pas du nouveau ministère, comme cet Anglais qui suivait le dompteur pour le voir dévorer. Trois grandes questions dominent actuellement le mouvement politique: L'égalité du droit de suffrage. La restauration économique. Les relations avec l'étranger. Nous passons sous silence la défense nationale, que notre armée a, pour l'instant, parfaitement résolue. L'égalité du. droit de suffrage est conforme à l'esprit de la Constitution, à ses tendances générales, et il est surprenant qu'il ait fallu tant de débats orageux clôturés, hélas, par une épouv. i table catastrophe, pour arriver à convaincre les sphères dirigeantes, de la nécessité' de rendre enfin justice à tous les citoyens. Le Roi reste dans son rôle constitution nel en prenant, si l'on peut dire, la tôte du mouvement en faveur de ce'.te mis< au point, bien tardive, de notre chart* nationale. Que la restauration économique soit au premier rang des préoccupations royales, dans l'état de délabrement où se trouve le pays, c'est là une nécessité qui ne se discute pas. TEMPORISATEURS AVEUGLÉS Restent les relations de la Belgique avec l'étranger. Le sujet est plus délicat et d'aucuns auraient peut-être désiré réserver encore la solution de ce problème. Ces temporisateurs ont tort, nous semble-t-il; nous avons fait la désastreuse expérience de la neutralité. Notre position géographique nous a désignés comme première victime de la guerre. Nous savions, d'ailleurs, et nos garants le savaient comme nous, que la neutralité ne nous protégeait pas complètement. Elle n'a servi qu'à endormir notre vigilance et à retarder notre défense. La question est jugée par les faits eux-mêmes.Il n'y a donc aucune raison de pratiquer une politique d'autruche et de vouloir remettre à une oepasion moins favorable qu'aujourd'hui, le règlement de nos accords internationaux. Neutres au point de vue politique, nous serions forcément neutres au point de vue économique et livrés à notre isolement au milieu de toutes les nations. Ce serait un nouveau désastre après tant d'autres. NE COUPEZ PAS, MADEMOISELLE!...' Ce n'est pas encore demain que l'on s'époumon-nera devtnt l'appareil, soit qu« la demoiselle ne réponde pas assez rite, qu'elle vous donne un mauvais numéro ou une ligne où la c friture > est vraiment trop- infernale. Voici, en effet, les renseignements que nous avons pu obtenir sur la reprise du service : En ce moment, l'hôtel des téléphones, ruo de la Paille, est occupé par des soldats du génie, qui ost installé leurs autos et leurs cuisines de campagne dans la cour. Ils ont mis immédiatement en service les postes que les Allemands ont laissés intacts, parce qu'ils durent en faire usage jusqu'à la dernière minute. Ce sont particulièrement ceux qui reliaient les ministères, les casernes et quelques localités des environs, lis sont, au total, nu nombre d'une centaine. L'autorité militaire les réserve exclusivement à l'armée. Quant au service public, son rétablissement demandera peut-être quelques mois. Les Allemands ne disposent pas de la batterie centrale, leur réseau étant trop restreint, se sont emparas, chez les abonnés qui avaient plusieurs appareils, des installations complètes fonctionnant avec pile et magnéto, lesquelles leur étaient nécessaires pour leurs placements personnels. L)e plus, ils ont enlevé les lignes qui les reliaient aux poteaux de dispersion, et déplacé on emporté certains corcmutafei<rs. Toutefois, le centre de la ville pourrait être rapidement raccordé, si les câbles ne sont pas volés, chose que l'on est en train de vérifi'r. 11 est donc, possible que les communications téléphoniques locales soient rétablies plus rapidement. LES PERTES ALLEMANDES Berne 2G nov. — Le < Vonraerti • estime. (l'sTès line source dSpne ''e foi, dit-il, que les nettes allemandes jusqu'au 31 oo.tohre 1918, peuvent s'établir cemoi" suit : 1,1580,000 moris 580,000 disparus, mOOO friunmm et i millions d» bUsfcés» LE DROIT REPREND SES DROITS TROIS CHAMPIONS DE LA RÉSISTANCE JUDICIAIRE Lundi, la Cour do ct^sation a, en uno manifestation solennelle déclaré qu'elle reprenait ses audi-enoes qt'elle avait suspen- M. le premier président Lévy-Mcrelle dues devant les violences ie l'occupant, violences qui consistèrent notamment en la déportation de MM. les p^sidents à la Cour d'uppel, Levy-Morelle, Emst et Carez. M. le président Garez L'occupant, rageur, croyait vaincre par cette voie de fait, la fière résistance de notre magistrature. 11 ne fit que donner plus d'éclat îi sa manifestation et enseigna ainsi à l'Allemagne étonnée, qu'en Belgique le Pouvoir judiciaire jouit d'une complète indépendance et qu'aucune autorité, quelle qu'elle soit, n'est en droit d'interdire son exercice. Il montra aussi au monde entier qi e la Justice belge n'était pas disposée à se laisser atteindre, par quiconque, dans ses prérogatives constitutionnelles et qu'elle entendait les défendre, au péril même de la liberté de ses membres. Les magistrats belges ont subi une longue détention, en Allemagne, dans une dépendance du camp de Celle, le Celleschloss, où M. le président Emst tant de personnalités belges ont payé de leur liberté leur attaohemont à la Patrie et à. ses institutions constitutionnelles. La photographie de M. Carez a été prise Pendant sa détention. On le voit, coiffé du onnet do police dos prisonniers militaires. Enfin la longue contrainte de la Justice et son fier silence, appartiennent à présent au Passé. Biontôt, nos Cours et Tribunaux vont rentrer au Palais de Justice, rafraîchi par un nettoyage énergique et rendu à b& destination. Les travaux judiciaires vont reprendre leur cours. Le Droit qui était mort est ressuscité. Il va pouvoir, à nouveau, faire entendre «sa voix dans la Belgique restaurée. LA QUESTION DE L'ALSACE-LORRAINE Paris, 23 nov. — L'Allemagne semble vouloir maintenir, à tout prix, la question de l'Alsace ot de la Lorraine. Le gouvernement a adressé, il y a quelque temps, au Conseil des Soldat6 da Strasbourg, la dépêche suivante : « L'occupation de l'Alsace-Lorraine par l'En-tenlo 11e préjuge en rien la solution de la question de l'Alsace-I^orraina, conformément aux principes du droit international concernant la libre disposition des peuples par eux-mêmes. Rbcrt-Kaase. » D'autre part, le service de propagande allemand a publié le radio-télégramme suivant : « Un des buts du gouvrrHoment Ebert-Haase, en bâtant los élection de la Constituante, est de > fairo précéder les préliminaire* de la paix d'un scrutin en Alsace-Lorraine. Enfin, de nombreux professeurs d'universités allemandes out vaté n» ordre du jour de-mandant ^ue l'Alisc-s-Larraitte dewonm! une république rnnio la Suisse. LES HÉROS DE L'ULTIME OFFENSIVE EN FLANDRE FÊTÉS A BRUXELLES Hier mardi matin, \sont arrivées h Bruxelles les troupes françaises qui, dans la dernière bataille des Flandres, ont fait partie du groupe d'armées , placé sous ie commandement du jRoi Albert. £ A leur tète se trouvait le général Bablon, com- i mandant la 4le Division. Elles sont arrivées, vers 9 1/2 h., par la £ chaussée de Ninove. t Le Bourgmestre de Bruxelles, entouré des i échcvins de la Ville, en uniforme, les attendait f Porte de Ninove. t La lotie était nombreuse et difficilement main- r tenue par la police. Lorsque les vivats daignèrent ^ faire trêve, M. Max, s'avançant au devant du c général Bablon, le sa'ua en ces termes : r c « Mon Général, l > Aû nom de la Ville de Bruxelles, je viens au- 1 devant de vous, avec los Echcvins de la Capitale, à pour vous souhaiter, ainsi qu'aux vaillantos trou- r pes placées sous votre commandement, une cordiale et chaleureuse bienvenue. ^ j L'accueil enthousiaste que rencontrent partout j en Belgique les armées de la France, témoigne de i nos sentiments de reconnaissance ot d'admiration i pour les incomparables soldats qui, dans cette J guerre, ont si puissamment contribué au triomphe d'une et use dont dépendait l'avenir de l'Humanité » Mais 'devant vous mon Général, et devant { les troupes qui marchent à votre suite, notre i émotion est plus intense encore, car nous savons l quelle part fut la vôtre dans la suprême offensive } des Flandres, où Français, Anglais et Belges, en- ' flammés de la même passion, cimeDtèrent dans la victoire, leur féconde frat rnité d'armes. ^ » Je salue les héros de cette grande bataille J qui, par ses résultats décisifs, libéra la Belgique i du joug odieux qui posait sur elle depuis plus de 1 quatre années. Et c'est dans un sentiment d'ar- 1 dente it sincère gratitude qu':iu seuil de la capitale, je vous.accueille., mon Général, vous et m soldats, au nom de tous mes concitoyens, par ce 1 cri qui part du plus profond de nos cœurs : Vivo (] la rance ! i . e Le cri de i Vive la Fran?e » est répété de tou- [ tes pnrts, au milieu de vives acclsmntious. r Le silence s'étant rétabli, le général Bablon f répond en termes vibrants à l'allocution du £ Bourgmestre et rappelle le rôle de celui-ci c'ai s la guorre et fait un vif éloge des troupes belges oonl j il a pu admirer lo courage et l'hcroïsme sur les S champs de bataille. Il termine par le cri : Vive , la Belgique î e La mu-ique joue la Brabarçonne et la Marscil- , laise, puis les troupes se mettent en mouvement c et se dirigent, par les boub-vards, vers la légstlon d de France, où elles défilent devant le général h Massonet, commandant du 7« corps d'armée. (] Elles continuent ensuite leur marche par la chaus- v sée de Louvain Sur tout le parcours des acclama- 1 tions et les cris de: c Vive la France! i se répè- (1 tent sans fin. i LE TRAITEMENT DES PRISONNIERS EN ALLEMAGNE Londres, 25 nov. f Le gouvernement anglais a adressé au gouvernement allemand une protestation au sujet do la façon dont sont ttailés les soldais prisonniers anglais remis en liberté. Ceux-ci. lorsqu'ils sont libérés, sont dans un étal lanidntaLlo : ils sont à peine vêtus de lambeaux sordides et,après les prh ations qu'ils ont endurées, ils sont épuisés au point de ne pouvoir fournir l'eîiort nécessaire pour gagner la frontière. 11 en-résulte que beaucoup d'entre eux meurent en route. En outre, on ne leur donne à leur départ qu'une infime quantité xie nourriture, absolument insuffisante pour leur permettre de se sustenter durant leur voyage. Le gouvernement allemand a, dans certaines villes, mis des convois à la disposition des prisonniers à rapatrier, mais ces moyens de transport sont tellement défectueux que de nombreux malheureux succombent'durant 1« trajet. Le gouvernement britannique proteste énergi-quement contre celte façon inhumaine de traiter des prisonniers de guerre; il insiste pour que des mesures urgentes soient prises pour remédier à cet état de choses, si l'Allemagne ne veut pas que r Angleterre use de représailles dans le ravitaillement de l'Allemagne. NOUVELLES PROTESTATIONS DE L'ALLEMAGNE Berne, 25 nov. — Le Dr Soif, se«rétaire d'Etat, a adressé, par l'entremise des gouvernements suisse et hollandais, la note suivante aux gouvernements alliés i « Sur les instructions du gouvernement allemand, je dois expressément attirer l'attention sur le fait suivant : lors de la reddition dos tronçons de voies ferrées encore occupées, les locomotives qui Vy trouvaient seront rendues. Celte mesure porte pour un total d'environ 3000 locomotives. L'abandon des 2C00 autres signifierait l'effondrement de l'exploitation forroviaire allemande et susciterait de graves dangers pour la vie économique de l'Allemagne. 11 faudrait s'attendre à des émeutes provoquées par la fai^a et ses conséquences inévitables. D'autre part, le trafic ferroviaire étant paralysé, l'exécution de certaines conditions de l'armistice, telles quo celle de la reddition des prisonniers de guerre, devieadrait impossible. En ce qui concerne les wagons de chemins de fer, on prévoit que 100,000 wagons seront laissés dans les territoires occupés. La livraison des wagons manquants à prendre en Allemagne se heurte à des difficultés dont on ne peut trouver la solution. > Le gouvernement allemand attire encore une fois l'attention «ur les conséquences incalculnblcs qui menacent do se produire ?i l'on applique strictement l'article 7 do la convention. Je demande instamment yn adoucissement à cette clause. > En outre, le général de WinlerMd a adressé aux gouvernements alliés une protestation dans laquelle il dit notamment que la livraison du matériel de chemins de fer, t elle qu'elle est stipulée 1 dans les conditions d'armistice, empêcherait le ravitaillejnent de l'Allemagne et pourrait entraîner les conséquences les plus graves. LE DÉFIT ALLEMAND Berne. 23 novembre. — Les Allemands oient d'un mauvais ceil et sans dissimuler aur dépit, l'occupation de l'Alsace-Lor-aine par les troupes françaises. Le « Koelnische Volks Zeitung » remarque ue la France reçoit une belle récompense t que la i>erte do Metz sera sensible k tous îs coeurs allemands, mais que l'avenir leur éserve peut-être un vengeur. La « Gazette de la Croix » déplore aussi i perte, pour l'Allemagne, do l'Alsace-Lor-aine, mais elle espère qu'un jour viendra ù ces deux provinces retourneront à l'A 11e-iagne comme elles retournent aujourd'hui la France. | LES PERTES AMÉRICAINES Le général Peyton Marcb annonce que les pertes totales du corps expéditionnaire américain jusqu'à la signature de l'armistice s'élèvent h. 52,109 tués, 179,625 blossés, 3,323 prisonniers. Les Américains ont fait 44,000 prisonniers et capturé 1,400 canons. QUAND LE BŒUF REVIENDRÀ-T-IL A LA MODE ? >s le >5 Si le nombre.des marchés a diminué do beaucoup pondant la guerre, l'abatage du gros bétail, par contre, est resté sensible-l- ment normal pendant les années 1914, 1915, tandis qu'il a subi une diminution en 1916 . et qu'il a dépassé la moyenne du temps de paix pour les dernières années de guerre. En général, on peut donc dire que, sauf !S pour les veaux, les porcs, les moutons et les chenaux, dont i'occuparit avait généralement interdit l'abatage. on a débité aux abattoirs plus de bœufs et de vaches qu'en pé-1- riode ordinaire. Cette constatation officielle ,♦ ne peut manquer d'ébahir le public; car le nombre est restreint des Bruxellois qui. au u cours des hostilités, sont tombés fréquemment en tôte-à-tête avec un bifteck saignant ou une entrecôte savoureuse. A vrai dire, le bœuf n'était plus... à la mode. Pourtant voici des chiffres officiels pour l- les abattoirs d'Anderlecht-Cureghem. Ceux 3 de 1913 permettront la comparaison avec les ^ années terribles qui suivirent: r_ Mouvement dos wagons tlo bestiaux Années ARRIVEE DEPART Wagons. Têtes. Wagons. Têtes. , 1913 25,382 399,198 10,092 108,141 le 1914 15,824 233.953 6.262 66,846 n 1915 1.731 18.980 1,751 21,879 p 19x6 573 6,895 297 3,897 Lt 1917 837 14,293 288 4,72'J f MARCHES ,» Ann. Gr. Bét. Porcs Veaux Moutons Totaux „ 1913 113,097 164,494 74,532 71.451 423,571 e 191-1 83,235 141,173 60.850 39,198 329 456 1S 1915 75,572 39,127 44,7-15 10.063 169,507 1916 47,265 271 14,280 3,802 65,613 _ 1917 63,837 10 2,252 3,375 69,474 ,5 ABATAGE Ann. Gr.Eét Porcs Veaux Moût. Cnev. Totaux ,n 1,913 33,968 82,141 43,713 75,521 926 236.269 10 1914 32,440 86,524 37,554 52.819 1,121 210.465 ie 1915 31.697 36.262 27,951 21,3°4 860 118.094 le 1916 25,846 35,439 9,658 17,588 376 88.907 1917 37,003 61,525 4,195 17,245 485 120,454 i- Alors quoi? is En réalité, voici l'explication en quelques ,0 lignes : une grande partie des bêtes abattues ont été achetées par les agents à la solde des Teutons et les meilleurs quartiers étaient expédiés par eux vers la Germanie où on en faisait des conserves pour l'armée. La viande l~ achetée «.insi en sous-main était Rénérale-ment payée plus cher que les prix miaxima n fixfe par l'occupant lui-même et, de oe fait, . résultait une haueee générale que la population belge devait subir. a C'est après l'hiver dernier et surtout vers l( juin 1918 que le prix moyen du bétail à la ,s oheville, c'est-à-dire par quatre quartiers de bête, s'éleva le plus pour une qualité moyen 'C no : il atteignit alors 22 francs, tandis qu'i' est retombé à 8 en ce moment. L A la suite des razziae de bétail faits oar les Allemands au oours de leur retraite, le " cheptel belge a diminué fortement et le prix n de oe s derniers jours offre une tendanoe à la ,1 heusse. Signalons, en passant, qu'avant leur départ des ooldiats teutons, revolver au poinj?, ont 5- volé un certain nombre de têtee de bétail à L- l'abattoir d'Anderlecht. , La moyenne actuelle des bêtes.abattues eoL de 1,200 par semaine, alors qu'elle était do 1,500 en temps de paix et qu'elle devrait atteindre 2,000 en ce moment, la population achetant plus de viande par suite de l'absence d'autres vivreS. •s lie cheptel hollandais étant lui-même fortement réduit, comme en France, du reste, on estime généralement dans les milieux compétente qu'il faudrait un an — c'est-à-dire une saison de prairies et une saison de récoltes — pour oue le bétail pnistte être suffisant et que les prix redeviennent' ceux d'avant la guerre. L'arrivée on grandes quantit/»<* de viande o- •> - i*™ 'VAt*kr-ivo pourflP. du prtfci- rïter la fin de la pénurie tt, d'autre part, la suppression du rationnement que le Comité National se propose d'établir proehai-LÎ5 nement pour les plus important» aliments, >- constituera aussi un facteur essentiel de la ,s diminution des viandes. Ajoutons enfin que le Parquet n'héritera-pas à punir les oorsaires oui ont livré notre 11 bétail à l'ennemi ot réjouissons-nous de pou-x voir, après un peu de patienoe encore, assister à la dégringolade définitive des prix ueu '' raires. LES ORDRES DU JOUR A L'ARMÉE Le 23 avril 1918, lorsqu'il s'agissait de résister aux efforts désespérés aes Allemands pour percer le front, le chef d'Etat-Major général Gillain, adressait à l'armée l'ordre au jour que voici : Soldats, En octobre 1914, le Roi vous a dit: <• Il vous appartient par la ténacité et la bravoure dont vous avez donné tant de preuves, de soutenir la réputation de nos armes. Notre honneur national y est engagé. » Vous avez répondu à l'appel de votre Roi par une défense opiniâtre et victorieuse des positions désormais historiques de l'YSER. Le nom « BELGE » s'y est glorifié. Vous avez oonservé intactes toutes ces positions où le Roi vous a lilacés, de la Mer jusqu'au nord d'YPRES. Malgré les récentes tentatives de troupes d'élito do l'ennemi, vous avez tenu devant NIEUPORT, REIGERS-VLIET, DIXMUDE et MERCKEM. Depuis un mois, l'ennemi a entrepris la &lus grande de 6es offensives: sur la SOM- !E et la LYS il a lanoé d'incessantes attaques.L'ennemi vient de heurter de front nos i' et 4* divisions d'armée; arrêté par la ténacité de la Division de Namur, il dut reculer sous la nonseée victorieuse des valeureuses troupes de LIEGE. Soldats, le Roi compte sur vous: Vous vous montrerez dignes de vos frères, dont la résistance indomptable au dur joug de l'envahisseur fait l'admiration du monde entier; l'YSER doit rester l'obstacle infranchissable contre lequel viendront se briser les assauts de nos ennemis. Au Nom du Roi : Le Chef d'Etat-Major Gênéraf GILLAIN. La résistance fut opiniâtre, héroïque, incroyable... pour l'Allemand. C'était beaucoup, mais ce n'était point assez: il fallait reconquérir lo pays occupé. A la veille de cette fameuse contre-offensive en Flandre, qui devait acculer les Allemands à l'aveu de la défaite, le Roi s'adres-sant à ses troupes, leur dit: Soldats, Vou8 aller, lirror un puissant assaut aux positions ennemies. Aux côtés de von héroïques camarades britanniques et français, il vous appartient de refouler l'envahisseur qui opprime vos frères depuis plus do qpatre ans. L'heure est décisive. Partout l'Allemand recule. Soldats, Montrez-vous dignes de la Cause sacrée de notre indépendance, dignes de nos tra-ditions et de notre race. En avant pour le Droit, pour la Liberté, pour la Belgique gloriouse et immortelle. ALBERT. Et ce fut alors, on le sait, cette/attaque formidable, ce rush effréné des braves... | dont, hélas ! il en est tant tombé h la veille de la grande victoire!... Au lendemain de colle-ci, le 18 novembre | 1918, le Roi adressait à sa vaillante armée ; ce dernier ordre du jour empreint de tant d'orgueil, de tant de joie et que nos « poilus » avaient si bien mérité : Officiers, Sous-Officiers et Soldats, Vous avez bien mérité de la Patrie! Votre résistance héroïque à Liège, à Anvers et à Namur a imposé à la marche des hordes ennemies un retard qui devait lui être fatal. Pendant plus de quatre années, vous avez âpreuient défendu, dans les boues de l'Yser, le dornier lambeau do notre territoire. Enfin, achevant de forcer l'admiration universelle. vous venez d'infliger à. l'ennemi une sanglante défaite. L'oppresseur, qui terrorisait nos populations, profanait nos institutions, jetait aux fors les meilleurs <!Te nos concitoyens, exerçait partout l'arbitraire et le despotisme, est définitivement vaincu. L'aube de la Justice s'e«t levée, vous allez revoir vos villes et vos campagnes, vos parents et tous ceux qui vous sont ehc-rs. La Belgique reconquise par votre vaillance vous attend pour vous acclamer. Honneur à nos blessés! Ilonneur à nos morts! Gloire à vous, Officiers. Sous-Officiers et Soldats! Je suis fier de vous. Je vous ai demandé beauooup: toujours vous m'avez donné votre concours sans compter. La gratitude et l'admiration de la Nation vous sont aoquise3. ALBERT. GUILLAUME II PENSERAIT-IL A UN... RETOUR DE L'ILE D'ELBE ? Londres, 33 novembre. — Le c Daily Mail » affirme qu'un haut fonctionnaire du gouvernement aurait dit que Guillaume II pense que le trône lui appartient toujours et que l'on peut prévoir ou'il essaiera de s'y rétablir. Uu reste, aucune notification de son abdication n'a été faite par le nouveau gouvernement allemand aux alliés et aux Etats-Unis. Le kaiser peut donc toujours être considéré oemme empereur d'Allemagne et roi de Prusse. La note hollandaise Taris, 23 nov. — Dans la note que la légation des Pays-Bas a communiquée aux journaux, il est dit notamment : Dans la «êance du 13 novembre, le président du conseil des l-ays-Bas a fait la déclaration suivante ii la Chambre des députés : c II n'est eue naturel qu'au début le séjour de l'cx-empercur allemand fit ému le pays et produit de l'inquiétude. Mais, prenant les faits en considération, l'opinion publique s'est calmée. L'ex-empereur est entré sur notre territoire après son abdication, donc en qualité de personne privée, so considérant comme telle. C'est à la sollicitation expresse du gouvernement que le comte de Rentinck mit le château d'Amerongen, situé dans une région peu fréquentée, à sa disposition pour hospitaliser l'ex-souverain. Le caractère de l'asile qui lui est accordé n'est autre que celui dont, à travers le cours des siècles, de nombreux réfugiés étrangers, tant citoyens nobles ou distin-iniév que seigneurs, ont bénéficié, grûce b l'osprit de liberté et de tolérance du peuple Néerlandais. » Pendant ces quatre années de guerre, des centaines de milliers d'étrangers ont trouvé aux Pays-Bas refuge et repos. Pouvai't-on faire d'avance exception, en raison de sa position précédente, pour celui qui venait demander d'être admis sur le territoire de no're patri. ? Gela n'empêche pas que le gouvernement a le devoir de, veiller de très près à ce qu'il ne se commette aucun abus qui rendrait cette hospitalité nu sible aux intérêts do pays. L'intérêt national pourrait, dai s ce but, faire valoir des < xii/c ces qui seraient de nature à primer les considérations humanitaires et les traditions historiques. » L'ex-souverain et sa suite ont compris qu'ils doivent avoir égard à ces exig<nces et éviter qu'aucune fausse apparence de leur séjour aux Pays-Bas ne puisse servir a utie action politiqi # quelconque. Le gouvernement de !a reino ne pense pas que les gouvernemen s étranger*, dont des ressortissants, sans exception de position, ont si souvent profité de l'asile hollandais, se refuseraient à respecter nos traditions nationales, ou à se souvenir des cas où ils ont eux-mêmes accordé l'hospitalité à des souverains déchus. » Remontrances de la presse anglaise. Londres, 23 nov. — La presse anglaise tout entière s'insurge au sujet du séjour de Guillaume II en Ilcllande. Lo «Da ly Chronicle» est d'avis que les gouvernements alliés doivent s'opposer à ce que l'ex-kaiscr et son fils restent en liberté plus longtemps Leurséjour en Hollande, ijouîe-t-i!, constitue un danger constant qui fait craindre des menées de» militaristes allemands et pourrait permettre une restauration. L'Si..zéfrlàl arcu-, Amsterdam, 23 nov. — D'énormes quantités de vivres de toutes sortes sont arrivées au château d'Amerongen i» l'adresse de l'ex-kaiser. Certains . éléments de la population hollandaise considèrent qu'il s'agit ici d'un véritable accaparement qui le» indigne d'autant plus que la population des Pays-Bas,!out comme celle de l'Allemagne, a souffert des privetions qu'elle a dû s'imposer. Dans les cercles révolutionnaires d'Amsterdîm.ou demande instamment que Guillaume II soit remis & la frontière.Le. i Tclegraaf > dit que la famille du comte Beritinck, propriétaire du château d'Amerongen, est plutôt contrariée de la présence de c l'hôte indésirable > qu'elle n'a reçu qu'à la requête da gouvernrment'hollandais. 11 se confirme que, contrairement h ce qu'on avait affirmé en Allemagne, l'ex-iinpératrice n'est pas partie en Hollande rejoindre son époux. Elle a simplement quitté le nouveau r.alais pour se rendre à la villa Ingenheim, où réside son fils Eltel-Frédéric. QUATRE LIGNES TÉLÉGRAPHIQUES On conçoit qa'il ne soit pas possible de restaurer le service télégraphique en un toar de main, Los ordres militaires sont trep importants pour autoriser Ifs particuliers à télégraphier s'ns besoin pressant. Rappelons donc que seules sont admises les dépêches annonçant une maladie grave, un décès ou tout autre cas sérieux Depuis hier, quatre lignes fonctionnent; ce sont : Bruxelles, Anvers, Louvain, Gand et Bruges. L'AVANCE DES ARMÉES ALLIÉES Communiqué de l'armée belge Dans la journéo du 25, l'armée belge continuant sa progression vers l'Est, a atteint la frontière hollandaise ot borde la Meuse jusqu'au Nord do Maestricht. Plus au Sud, ses éléments avancés sont arrivés à quelques kilomètres de Liège. Les Belges vont rentrer en Allemagne Tandis que les troupes allemandes d'étape et de seconde ligne refluent en désordre vers la Germanie, celles de première ligne maintiennent une discipline relative et 6e retirent assez méthodiquement. En même temps, les troupes belges, averties de la marche à reculons do l'ennemi par des communications régulières de l'état-major allemand, avance systématiquement de dix à quinze kilomètres par jour. A l'heure actuelle, tandis que les Teutons passent la frontière, les Belges traversent la Meuse. Nos 4e et 5e divisions, formant le corps d'occupation, entreront en Germanie le 2 décembre prochain et oe sera pour nous une date, à, coup sûr mémorable, que celle où ' nos iils mettront le pied, en vainqueurs, sur le sol teuton. Un état-major d'armée et un grand quartier général belge se fixeront en Allemagne pour toute la durée de l'occupation, c'est-à-dire jusqu'à ce que le gouvernement ait tous bos apaisements au sujet du règlement de la note à payer par l'ennemi. La ligne de garde assignée à nos troupes passera par Aix-la-Chapelle, devant Dussel-uorf et 1 liera de là vers la Hollande. Les Français hors de France L'armée française, reçue partout avec le plu^ grand enthousiasme, a continué sa progression en Belgique, dans le Luxembourg et en Lorraine. Tandis que l'infanterie occupait Wiltz, Noville et Nandrin,la cav«lerie atteignait la frontière Est du Grand-Duché de Luxembourg.En Lorraine, la délivrance de Wissem-bourg, de Salmach, de Seltz et de Fort-Louis, a provoqué des manifestations délirantes. Enfin, à Reiohshoffen, dovant le monument historique, élové en 1870, à la mémoire des Français, une émouvante cérémonie patriotique a eu lieu, à laquelle participait toute la population accourue de toute la coutréç.

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel La dernière heure gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Bruxelles .

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