La Flandre libérale

1489 0
close

Warum möchten Sie diesen Inhalt melden?

Bemerkungen

senden
s.n. 1918, 20 November. La Flandre libérale. Konsultiert 27 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/d21rf5mg9z/
Text zeigen

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

LA FLANDRE LIBÉRALE ■ " ■ , - ■( = ABONNEMENTS Pour la Belgique et l'Union postale, les tarifs seront publiés intérieurement. * ■ ■ --g— ' 1 11 .. — — ■ RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE : GAND, i, RUE DU NOUVEAU BOIS ANNONCES Pour le prix des annonces, s,adresser au bureau du journal. On traite à forfait. • Admis par !a censure Les Allemands, qui professant que le mensonge est une arme de guerre permise et ont pour elle une prédilection marquée, accusent l'Angleterrede poursuivre une politique d'égoïsme. L'intervention de l'Angleterre dans la guerre actuelle est un éclatant démenti à cette accusation, qui est calomnieuse. L'Angleterre n'y avait d'autre intérêt que celui de défendre la liberté de l'Europe et spécialement celle des petites nations contre la tentative de l'Allemagne d'établir sa domination militaire sur le monde civilisé. Jîlle a cru avec raison que sa prospérité ne pouvait subsister et se développer que dans une humanité libre, qui ne fût pas assujettie et exploitée par l'Allemagne. Klle a voulu défendre contre la tyrannie de cclle-ci, l'indépendance du monde, ce % qui était la condition de sa propre vitalité. C'est le cas du bon citoyen qui défend la liberté et la prospérité de sa patrie, sachant qu'elles sont la condition « sine qua non » des siennes propres, sentant la solidarité de ses intérêts privés et rie l'intérêt commun de son pays. Par quel renversement des idées peut-on voir dans l'intelligence de cette solidarité, de l'égoïsme ? L'égoïsme national consiste à poursuivre l'intérêt de la nation au préjudice de la liber Lé et de la richesse des autres pays. Détruire, assurer, développer cette liberté, cette richesse, auxquelles, à raison de la solidarité humaine, on a un intérêt certain, ce n'est pas de l'égoïsme, c'est précisément le contraire, lit s'il fallait un exemple pour rendre l'idée plus lumineuse, quel exemple plus frappant trouver que celui de la chevaleresque Angleterre, n'hésitant pas de jeter ses flottes et ses armées, liirds de capitaux dans une lutte gigantesque contre le militarisme prussien pour garantir l'indépendance de la petite Belgique, assaillie sans raison, ni prétexte, par l'ogre prussien, qui la trouvait bonne à croquer et voulait la dévorer. Aujourd'hui que l'ogre abattu, gisant dans la poussière, a dû lâcher prise, entendez-vous le monstre, clamer de sa voix rauque ses accusations et ses malédictions contre l'égoïsme du généreux chevalier, qui lui a cassé les reins? Il y a dans les espèces. animales des bêtes féroces. Elles sont ce qu'elles sont et n'affectent pas un désintéressement et une abnégation qui sont le contraire de leur nature. Il n'y a que dans l'espèce humaine que l'on trouve des hommes et même les nations de proie, dont toute la vie est consacrée à tuer, à massacrer, à dépouiller les victimes plus faibles, et qui, au milieu des flots de sang versé, pendant le meurtre et le pillage, invoquent la Divinité, « Gott mit uns », et protesteht de leur piété et de leur générosité. En vérité, le tigre, le plus cruel des animaux, est humain en comparaison de ces tartufes casqués. Il est moins méchant, moins vd, parce qu'il n'est pas hypocrite. Nous disions que la manière généreuse dont l'Angleterre est intervenue dans la guerre pour défendre l'indépendance de la Belgique contre l'Allemagne suffirait à démontrer combien est calomnieuse l'accusation d'égoïsme que le Teuton vaincu lance impudemment contre elle. La guerre même eu fournit une autre preuve tout aussi frappante. L'Anglerre, dans son immense activité colonisatrice, a répandu des nations, prospères et puissantes, dans les cinq parties du monde. Certaines d'entre elles sont devenues indépendantes, en Amérique, sans abdiquer les liens de parenté qui les unissent à la mère-patrie anglo-saxonne. D'autres nombreuses et florissantes sont, dans leur liberté, restées des colonies anglaises. Malgré le lien de vassalité qui les unit à la Grande-Bretagne, elles jouissentd'un gouvernement indépendant. Elles ont leurs loi<=, leurs finances leur budget, leur état militaire. Le lien qui les rattache à l'Angleterre, est avant tout un lien volontaire, résultant de la solidarité morale qui les unit à elle. La guerre a montré la force puissante de ce lien. .Sans que la mère-patrie pût ou voulût exercer sur elles aucune pression, ses colonies lés plus indépendantes, 1rs plu;, éloignées, i n'ont pas seulement envoyé à sa défense les forces militaires qu'elles possédaient et qui étaient peu de chose, elles se sont imposé les sacrifices les plus graves pour développer ces forces, pour les rendre considérables et efficaces. Nos plaines flamandes les ont vues combattre vaillamment à côté des armées françaises, belges et anglaises. Canadiens, Australiens, Nou-veaux-Zélandais, Africains ont rivalisé de bravoure et d'élan pour défendre la liberté du monde contre l'agression prussienne. Oui, Africains, et cela est admirable et significatif. Et ce ne sont pas seulement les troupes des colonies du Cap, de la Rhodésie, ce sont celles du Transvaal, de l'Orange, qui réconciliées, grâcfe au large libéralisme, à la généreuse politique de l'Angleterre, ont, sans hésiter, versé librement pour elle leurs trésors et leur sang. C'est là un fait éloquent, ayant sans doute peu de précédents dans l'histoire et qui témoigne plus haut que ne le pourrait aucune protestation, du dévouement de ces colonies et de la manière large, intelligente et désintéressée dont la mère-patrie les a traitées et s'est assuré leur dévouement.Ces faits si significatifs, tels que nous les voyons, brilleront d'une lumière plus vive encore, lorsque nous pourrons, grâce aux publications anglaises, que la guerre nous a jusqu'ici empêché de connaître, mettre en contraste avec ces fruits admirables du régime de la liberté anglaise, de la justice anglaise, ceux qu'a produits la bureaucratie militaire de l'Allemagne dans des colonies qu'elle exploitait — c'est le mot — que la guerre lui a ravies et qu'elle a, heureusement pour l'humanité, perdues pour jamais. La Belgique, si cruellement ravagée par la guerre de 1914-1918, peut se consoler de ses pertes et de ses deuils par la pensée que cette guerre ouvre une ère nouvelle pour l'humanité. » .. »- -.■«»—ir '-Wr- —m.m i'V Wv-v «mw ■ - COMTltt 1 Clt' UC ld UUCUC UCS peu2 pies et, il faut l'espérer, de la justice internationale. Ceux qui, dans l'avenir, jouiront de ces biens inappréciables, conserveront un souvenir pieux et reconnaissant à ceux qui ont lutté pour leur procurer ces biens, aux Anglais, aux Français, aux Américains, aux Italiens, aux Lloyd George, aux Poin-caré, aux Wilson, aux Sonnino, et garderont dans leurs musées, à côté des monstres antédiluviens, la figure des grands ennemis de l'humanité, parmi eux, à côté de certains empereurs et de certains papes, de quelques hommes d'épée et de quelques hommes d'église, celle de l'Empereur d'Allemagne et du sergent prussien. Lettre de Bruxelles On nous écrit : Les xVllemands * n'avaient pas encore quitté la capitale que déjà nombre de .bruxellois se préoccupaient de nos destinées politiques, et cela dans lo sens le plus large et le plus élevé du mot. Nous avons tant souffert sous la domination allemande, notre pensée a été si fort comprimée que partout on exprime l'espoir que les luttes des partis revêtiront un caractère plus mouéré et qu'une période d'apaisement succédera au terrible cauchemar par lequel nous avons passé. Cette période sera marquée par 1 avènement au pouvoir d un ministère national, composé mi-partie de catholiques et mi-partie de libéraux et de socialistes. 11 fera voter les lois les plus urgentes qui ont été préparées tant au Havre qu'à Bruxelles, principalement par les commissions spéciales qui se sont réunies à l'Institut de sociologie Solvay. Des spécialistes d'une haute valeur en faisaient partie. 11 est à présumer que Ton se mettra rapidement d'accord sur les dispositions de ces projets de loi. De cette manière, la tâche du cabinet sera fort facilitée. Quels en seront les membres ? On cite de nombreux noms. Mais on ne saura rien de positif avant la rentrée du Roi à Bruxelles, et la première séance du Parlement qui coïncidera avec elle. Ce qui est certain, c'est que nous marchons à grands pas vers le triomphe du suffrage universel pur et simple, très probablement à 21 ans. Les trois partis sont d'accord à ■cet égard, paraît-il, mais les cléricaux proposent le suffrage des femmes, auquel la plupart des socialistes sont opposés. Mais 011 ne croit pas que les premiers voudront on l'aire une question sine qua non. Ce serait dangereux et grave au cas où cette exigence compromettrait l'union patriotique. Le maintien d-une résistance anticléricale sur ce point conduirait le Parlement dans une impasse et la situation politique serait singulièrement troublée. Ou est également d'avis de ne pas se conformer à la procédure révisionniste prescrite par la Constitution. Le suffrage universel serait décrété par l',unanimité 1 ou presque unanimité des Chambres. Il 1 . . ,i est vrai que M. Woeste a fait entendre, il y a quelques semaines, dans une séance officieuse du Parlement, tenue à la Société générale, qu'il faudrait respecter la Constitution et que l'interruption de ta session parlementaire n'a été,qu'une parenthèse.Quoi qu'il en soit, on prévoit que 1e ministère national restera au pouvoir pendant quatre mois pour prendre des mesures qu'impose la restauration économique du pays. La première manifestation d'activité, politique c o r a m po p u 1 o a été le meeting de jeudi dernier, auquel M. Emile Vandervelde a pris la parole. Il avait débarqué le matin à Bruxelles, et déjà il se fit entendre à 6 heures 1/2 du soir, dans la grande salle de la Maison du Peuple. Devant une très nombreuse assïembi»î«, avide de le revoir, il déclara qu'il était prêt à rendre ses comptes et à se soumettre "en soldat discipliné " aux décisions qui seraient prises. Il s'écria que le parti ouvrier réclame 1e S. U. pur et simple, qu'il a gagné à Liège et " dans les boues du fleuve Yser ". Il rendit un vif homma ge à l'armée belge, à la démocratie, qui . a remporté, en Europe " la plus grande victoire que le monde ait connue". Il annonça ensuite la résurrection de l'International^ et il convia le peuple au travail.M. Vari Kol, sénateur socialiste hollandais, exprima son indignation profonde contre les princes allemands et sa méfian ce à l'égard des socialistes allemands de Ja majorité, qu'il avait vus de près à Stockholm. Ils sont plus à craindre, dit-il, que les Junkers, dont on connaît au moins les sentiments impérialistes. Ils auraient. eu une toute autrp attitude qu'aujourd'hui si le. Kaiser avait, triomphé. M. VandervH.de a été calomnié pour les avoir tenus en suspicion. Inutile de dire que ce langage a produit une vive impre» sion. Toutefois, on peut se demauder comment, dans ces circonstances, on pourra faire revivre l'Internationale... Notons aussi que, lorsque M. Van Kol parla du spectacle " hideux " que donna à présent la Russie, un groupe d'énergu-mènes, qui heureusement ne trouva aucun écho dans cette grande foule, cria frénétiquement : " Vive la Russie ! Vive 1% Russif ! ". M. Vandervelde a été reçu avec sympathie dans ce qu'il a appelé sa Maison. Il sera intéressant de savoir comment sera accueilli M. Camille Huysmaug, à «on re tour. Signalons également l'affiche que lé parti ouvrier a fait placarder. Nous l'a-V|QnS| publiée. ^ ^ liste réclame aussi Je minimum de salaire et la réduction des heures de travail. Oa prétend qu'il est devenu hostile aux " po. liticiens Quoi qu'il en soit, il parait aue ce ne sera pas du inonde industriel qu'il faut attendre de l'intransigeance, et en particulier de la part de ceux qui, pendant la guerre, ont approfondi les questions so ciales dans les intéressantes séances et conférences de la Société des études industrielles Jt ouvrières, fondée à Bruxelles, et présidée par M. Grainer. Ils connaissent les difficultés avec lesquelles ils seront aux prises : ils feront preuve de beaucoup d'esprit, de conciliation et, d'humanité. Ils savent qu'ils devront faire la part du f°u pour relever la Belgique de ses ruines et empêcher surtout l'exode de notre main-d'œuvre. Il est à espérer que leurs travaux paraîtront bientôt. Quant aux ouvriers chrétiens, ils ont également fait paraître une affiche, signée entre autres par le R. P. Rutten, leur secrétaire général. On peut y lire, au sujet des travailleurs chrétiens : " il leur sera aisé d'établir qu'au sein de leur organisation p o 1 i t i q u o, ils ont. demandé depuis longtemps la suppression de toutes les inégalités en matière de suffrage, d'enseignement et de langues ". Il appartiendra aussi au parti libéral de prendre position vis-à-vis de tous ces importants problèmes. On m'a assuré que le secrétariat du Conseil National 11'est pas resté inactif pendant la guerre. ——— » #4Jo~< —- —■ NOS ECHOS —o— Comment fonctionnaient les Pass- zentralen... Ce serait bien trop long à copier par le menu. Le régime en devint, graduellement, de plus en plus vexatoire et de plus en plus rigoureux. On se raconta bientôt que le meilleur moyen d'obtenir un passe-port, c'était la recommandation de certaines femmes galantes ; moyen répugnant, que peu do gens étaient disposés à employer... Les voyages répétés du propriétaire d'une maison Tellier, fort achalandée, d'Os-tendc, à Gand, ont été signalés, dès 1915, par le " Ni'euve Rotterdamsche Courant Ce marchand de chair humaine venait à Gand dans une auto militai ro boche, et rentrait à Ostende avec sa voiture bondée de denrées de toutes sortes, qu'il (revendait avec do gros bénéfices. Un de nos amis, le professeur K..., nous a raconté le fait suivant. Un de nos concitoyens devait se rendre assez souvent à Bruxelles pour affaires. Une fois ou deux, empêché de se rendre en personne à l'a Pass-Zentrale, il y envoya sa femme, qui est une fort jolie femr me. Le soudard Heine, plus connu en notre ville sous, le sobriquet de Tigre, jqu'il méritait pleinement par la> brutalité qu'il mettait à diriger la Pass-zen traie, no tarda guère à apercevoir cette belle personne. Et voici ce qui arriva. Le mari, parti pour Bruxelles, ne revint plus: s'étnnt présenté, là-bas, à la Pas s-zen traie de la place Royale, il 1 so vit confisqjier fson passe-port. 31 feut beau réclamer, rien n'y fit: il y avait collision entre le Tigre, embusqué à Gand, ©t ses pareils opérant à Bruxelles. La jolie Ariane, malgré elle, "abandonnée par le Thésée, malgré lui, fit, toute éplorép, démarches sur démarches pour que son mari pût rentrer à Gand. Lo Tigre lui expliqua, sans sourciller, que des motifs graves, d'ordre politique et militaire, s'opposaient au retour de son époux. Elle s'avisa, de guerre lasse, de demander qu'au moins elle pût aller le voir à Bruxelles. " J'y consens, madame, mais à une condition répondit le Tigre. Et il braqua sur la jolie femme un regard ardent, marcha vers elle... Et elle eut juste le temps d'échapper, par une fuite précipitée, à l'étreinte du Tigre. * —o— Où nont le* casquettes? L'éclosion de l'Université germano- i.,,.,., ■ » ... -w i. —Li—;— . têtes rondes, barbues et mal peignées des activistes, d» nouveaux bérets universitaires.Copiés sur ceux de leurs ainis allemands, avec le chic et le bon goût qui caractérisent ceux-ci, leur apparition fit sourire. Les bandeaux rouges, \ iolets, jaunes qui ornaient ces couvre-chefs, représentaient probablement les facultés. Les fameux bérets ont soudainement disparu comme les baïonnettes allemandes qui les protégeaient. Où sont ces braves qui tapaient sur les passants inoffensifs? Où sont ces dénonciateurs, ces vendus à l'ennemi, ces entretenus de l'Allemagne, ces défenseurs du peuple flamand? Us ont fui lâchement avec les " voor-niannen " activistes, les espions, les accapareurs, et la. séquelle de gens sans aveu qu'entraînent toujours les moments troublés. Où sont les légendes de jadis, représentant de pauvres étudiants vivant dans une dèohc noire, faisant des farces, fiers d'être la jeunesse en qui la patrie a foi? Les étudiants activistes payés de quinze cents à trois mille francs par an, avaient feu et lumière, table ouverte à -la maison des étudiants, passaient des nuits en longues beuveries aux frais do l'Allemagne.Tout était gratis pour ces traîtres. On cite l'exemple d'un jeune homme, le jeune I)... arrivé à Gand et cherchant un emploi ; on lui a offert de l'embaucher à l'Université comme étudiant, aux appointements de mille francs l'an. U a fièrement refusé. Aujourd'hui les casquettes aux rubans multicolores ont disparu heureusement. —o— Nos héros Il y a deux jours nous faisions l'éloge du 7e régiment d'artillerie de campagne. Dans ce régiment, le Ier groupe, commandé par le major Geerinckx, un concitoyen, a déjà obtenu, au cours de la guerre, cinq citations : Haelen, Quatrecbt, Schoor-bakke, Nieuportet forêt d'Houthulst. C'est ce groupe, en effet, qui coopéra dans une large mesure à la prise delà forêt d'Houthulst lors de la dernière grande offensive. Ce groupe fit ensuite groupe d'accompagnementdes chasseurs alpins et des chasseurs à pied français. Il y conquit de nombreuses distinctions françaises. Ce groupe fat cité une sixième fois à l'ordre du jour du 34e corps d'armée français. Il est au premier rang des groupes de l'armée belge qui obtinrent le plus d'inscriptions sur leurs boucliers ; il aura les fourragères aux couleurs de l'ordre de Léopold et de la Croix de guerre belge. Flambochee et réquisitionnés fi*' mande. < Nous nous souvenons d'avoir lu, certain jour, sur les murs de la ville, ' > >4 une affiche flamboche où flamboyaient en gros caractères ces mots : *VLAAN-DEREN IS VRIJ! » (La Flandre est libre.) L'instant d'après, écrit le « Bien Public», nous vîmes passer devant nous une troupe d'hommes portant sur le dos un lourd bagage minable, marchant comme des forçats entre une double haie de soldats en armes. C'étaient des réquisitionnés, qu'on avait arrachés de leurs demeures pendant la nuit, ou arrêtés en rue, pour les envoyer derrière la ligne de feu, où ils devaient creuser les tranchées, placer des voies, porter des munitions. Les cadavres de beaucoup d'entr'eux pourrissent à cette heure dans les charniers de Marie, de Laon, d'Halluin ou d'ailleurs. » —o— Parfums d'Outre-Rhin De quoi était-elle faite, cette odeur boche? Nous en garderons longtemps le nauséabond souvenir. Cela émanait-il de leurs vêtements, de leurs bottes, de leur fourniment ou de leur épiderme? Etait-ce tout cela à la fois ou autre chose encore?... On a parlé de préparations destinées à faire fuir la vermine, mais ce ne pouvait être le cas, car la vermine ne les fuyait pas, bien au contraire. Elle avait une sympathie toute particulière pour ces êtres couleur de cloporte qui, sous des formes gigantesques, paraissent s'apparenter entomologiquement à lui... Et,.à y songer bien, dans le composé de ce fumet, l'odeur de vermine entrait sans doute bien pour quelque chose,.. En tous cas, et sans chercher à réaliser une analyse dont l'intérêt scientifique serait médiocre,nous pouvons nous dire que l'abominable relent a disparu pour toujours. Depuis quelques jours un bon vent du nord en a chassé les moind res vestiges. Une des formes les plus originales du soulagement populaire dont nous avons été témoin le jour même de la délivrance, se rapporte à cette purification "iTé 'Tattm^pMre." T. n brave " homme se promenait chaussée de Courtrai, les bras ouverts, les narines dilatées ; il respirait à pleins poumons et répétait épanoui : « Comme il sent bon maintenant, comme il sent bon! »... O puissance du contraste! Consciemment ou non, tout le monde avait la même impression. A nos enfants M. E. Lavisse, dans un noble discours, exhorta récemment la jeunesse de toutes les écoles françaises à se préparer au grand œuvre de reconstruction sociale, après la guerre. Nos enfants feront leur profit des sages réflexions de M. Lavisse; voici comment il s'exprimait dans sa péroraison : « Vous aimerez et vous servirez votre patrie de toutes ves forces. Le grand devoir de votre génération sera le travail, travail pour relever les ruines et réparer les désastres, pour refaire la richesse nationale et l'accroître en tirant de notre terre les inépuisables ressources jusqu'à présent négligées par notre indolence d'enfants gâtés; travail pour améliorer nos lois et nos mœurs, pour corriger les imperfections grossières de notre régime politique; travail pour organiser enfin notre démocratie désordonnée, et pour la recherche inlassable de la justice sociale; travail de penseurs, de savants, de philosophes, de poètes, d'artistes, afin que la France projette sur l'humanité la clarté de son génie et la générosité de son âme. » Mes jeunes amis, préparez-vous à prendre votre partde l'immenselabeur. Plus qu'aucune autre, votre génération doit travailler. Puisque vos àînés en si grand nombre sont tombés, il faut que vous chargiez votre épaule du fardeau qu'ils auraient porté. Ne vous inquiétez pas, leur esprit est en vous, car les morts ne meurent pas tout entiers, et des morts comme ceux-là vous assisteront de leur force héroïque. Us feront de vous les héros de la paix, et par votre œuvre, la France sortira de la tourmente plus forte et plus belle, pour le bien et pour l'ornement de l'humanité ». L'œuvre de Charles Lecocq Nous extrayons des «Annales » les lignes suivantes : Il disparaît aussi, le populaire compositeur Charles Lecocq dont les quatre-vingt-sept ans portaient si. ■i ' • / allègrement le poids d'une carrière bien remplie. Lors de son jubilé, en 1913, le maître incontesté de l'opérette française avait reçu la rosette de la Légion d'honneur. Son œuvre est aussi pimpante que gaie, aussi alerte que gracieuse. Qui n'a fredonné les couplets du " Petit Duc,,, de "Giroflé-Girofla,,, du "Jour et de la Nuit,,, de la " Petite Mariée „ ? Mais l'opérette qui assit définitivement une renommée qui ne devait cesser de s'accroître est bien la célèbre "Fille de Madame Angot,,. Au lendemain de la guerre de 1870, on pouvait s'imaginer que l'esprit français, accablé par le désastre, répudierait les pièces légères qui n'étaient plus de mise à ces heures graves. Mais il est dans notre tempérament national de surmonter les pires catastrophes.Donc la "Fille de Madame Angot,, venait d'être montée à Bruxelles. Les artistes jouaient sans conviction. On croyait à l'inévitable four. Lecocq expédia la besogne, envoyant de Paris au fur et à mesure qu'elles étaient écrites, les pages de l'orchestration. Une interprète lui conseilla de venir diriger les répétitions, car, disait-elle, cela ne marchait pas du tout Elle exagérait. Le public bruxellois fit un accueil chaleureux à la pièce. En 1873, les Parisiens l'applaudirent à leur tour aux Folies-Dramatiques. Ce qui fit sa fortune, c'est que les auditeurs s'emparèrent des motifs de circonstance et que la rue les répéta. Dans toute la production de Charles Lecocq on retrouve l'esprit guilleret, la musique allègre et reposante qui valait bien, entre nous, qu'on lui fît plus d'honneur qu'à certaines opérettes viennoises que nous eûmes le tort d'applaudir naguère. —0— Le journalisme au front Même sous la pluie des balles, les j oilus de l'Ententapait fait du iqurna ^ îisme. Innombrables sont les journaux publiés dans les tranchées. Voici, une j amusante poésie parue dans 1' « Écho de l'Argonne »,n° 2,du 29 octobre 1914 : Lettre d'un Poilu à un Boche qui se trouve dans les tranchées en face de lui. Depuis que dans tes trous, avec tes abatis Tu croupis, Dis-moi donc quels pensers roulent dans ta ca-Hé ! l'Alboche 1 [boche De nos braves poilus tu te crois le vainqueur ! Et ta soeur ? Tu crois que tes « Minen » nous colloquent ta Quelle poire ! [foire ? Et que sous tes schrapnels bientôt nous serons Non ! tu ris ! Ifrits I Viens donc ici pour voir si je crains ta musique Diabolique, Et si tes hurlements font céder le troupier D'un seul pied. .v Faute de bon boulot vous jetez vos marmite», " Pas petites, ' La mienne, je m'en sers pour faire un bon Réussi. [fritchi On t'a dit sûrement que la France battue Est foutue, Que les Anglais, fichus, seront flanqué» à l'eau Tout de go. Et que sur l'autre front, la puissante Russie Elst roussie. Enfin que sur le monde il tend son gant de fer Ton Kaiser. A te voir si crédule, oh 1 que je me gondole Et rigole ! C'est par trop bête enfin, tu coupes dans le pont Mon colon 1 Je veux donc, sans farder, te conter une histoire Bien notoire : Devant toi, jour et nuit, tu combats sans succès Les Français, Et, pour te vaincre, il a plus d'un tour dans son Notre Joffre; [coffre Des Anglais chaque jour, tu reçois quek rosbif Sur le pif ; Puis le Russe te taille une rude croupière Par derrière : Et le Belge vaillant, qui ne s'est pas rendu, Qu'en dis-tu ? Mets bien ce» vérités au fond de ta caboche Pauvre Boche 1 Et si tu veux rentrer sans perdre ton grimpant F.... le camp. Car, sans peur, nous risquons pour l'honneur Notre peau ; [du drapeau S'it le faut, nous mourronvcrois-le, sans dé-Pour la France ! [faillance, Avis important —o—i Nous avons l'honneur d'informer notre clientèle que les annonces doivent être remises au bureau du journal AVANT MIDI Celles remises plus tard risquent de ne paraître que le lendemain. ; —-o——• Les bureaux sont ouverts tl* I b à . midi, et d&-2 à C. heures. ! . - ■ " F:il, UNIV. I { EESPI» 44* Année, — ■ FflercredijtpiHûvembre !9!& * PBiX s 1 CMS ESTIMES M0 9. — Mercredi 20 Novembre 1918.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Er is geen OCR tekst voor deze krant.

Over deze tekst

Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software

Er is geen OCR tekst voor deze krant.
Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel La Flandre libérale gehört zu der Kategorie Culturele bladen, veröffentlicht in Gand von 1874 bis 1974.

Bekijk alle items in deze reeks >>

Zufügen an Sammlung

Ort

Zeiträume