Le matin

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s.n. 1914, 18 März. Le matin. Konsultiert 02 Mai 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/696zw19p10/
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Mercredi 18 Mare 1914- PAGES - CirVQ CKHITIIHES 21me Année N° 7? i ■ » ifri «i a -, ,M RÉDACTION VIEILLE BOURSE, 39 AHîVER» Téîéphone Rédaction : SU'?' A.jjon.ïie:Daellte : l Un an »«•«<> iMttiRS < Six mois ..... »•;«» /Trais mois .... «î.*»0 i sS mois • • : : : *«:£© IKTMEUR j |'r0if mois' . . • ■ S.O<> Wrasgeb - France, Angleterre, Allemagne et Union Éi;£ar trimestre, fr. ®.00. -Mollah et CraDd-DncM, par trimestre, fr, T.OO„ t.'«bramement se poursuit jusqu'il refus formel. LE MATIN JOURNAL QUOTIDIEN ADMINISTRATION 39,VIEILLE BOURSE, 39 AÎWVIESÏS Télépïione Administration : 3S @4 C. de CAUWER, Directeur Aîiîxonee.s : Annonces la petite ligne, fr. <) SO Annonces financières id j 1 OO Réclames la ligne, » 1 SO Faits divers corps id. > 3.00 Ghroniaue sportive id. » 3 OO Faits divers ân id. > 3 .00 La Ville id. > S.OO Emissions Prix à convenir. Les annonces de la Fratice, de l'Anyleterre et de l'Amérique sont exclusivement reçues tt Bruxelles c/,;'.; MM. J. Lebegue a C«. Les chemins de fer s>u co\<;« Nous avons, dans notre article de dimanche, commenté une des déclarations cle M. KenKin souiignees dans ia presse ministérielle. Cette presse nous invite à retenir cette autre déclaration. «L'arnvée uu rail allemand au Tanganyika modiiiera profondément les conaitions tte transport vers l'Est de la colonie. Elle a souievé de nouveau dans ia presse la question de la liaison au ivatanga avec le -Ba's-tongo et 1 océan Atlantique. Les commentaires auxquels cet événement a donné lieu sont Vraiment excessifs au point de vue de ■ l'influence allemande au ivatanga. » De Kigoma à Elisafaethville, il y a 1,500 i kilomètres de voies d'eau et de voies fer-t' réés, ces dernières encore inachevées. » L'arrivée du chemin de fer allemand ; au lac ïanganyika est un fait dont il y a [ Seu de se féliciter. Je tiens que l'intérêt de notre colonie'est que les grandes voies in-[ ternationales se rencontrent sur notre ter-| ritoire colonial comme les grandes voies [ européennes sur le territoire belge.» Naturellement ! serions-nous tentés de î dire pour presque toute cette déclaration. Il suffit de jeter un coup d'œil sur une I carte de l'Afrique pour se rendre compte de l'influence que doit exercer la ligne alle-l mande de Kigoma à Dar-es-Salam, établis-f sant une voie ferrée directe, sans solution [ de continuité, du Tanganyika à l'océan In-f dien, < Mathématiquement, cette influence doit I s'exercer, vers le Congo central, jusqu'à I Lusambo, vere le nord jusqu'à Kindu et vers I te sud jusqu à Bukama, tout simplement I- parce que le Tanganyika est beaucoup plus | P5 de l'océan Indien que de l'océan Paci-[• ûque. [ après cette détermination au com-i pas de cette zone d'influence, examinons les conditions de concurrence réelle. ! ,1,ELt.?utnd'abord' disons que cette arrivée mil allemand au Tanganyika n'est pas Mïnme ««-tains articles ten-SttShP°Umient le faire "oire. Elle I délais I n' estcomptée' P°ur fin 19iS, et les £!,îL-;tïront été'4 railTlLS d°?C parfaitement <3ue le noïrS ff.rJVer aU Tan^yika 1 ^ voies"de transport. c0ncurrence1, [ devons faire res- I ®e certainp ° tan°? 1U1 doit reduire dans ^ l'influence de la [ c®go orienta? a m Sar le trafic du i soit 'tar°lprpDar"eS'"Salarn' soit Par I ee® pour les nnî?fP' f0Ilt -plus élevés que [ soit à cause des h u africams occidentaux, * d? canal, soit à cause exister un écart P^ a're" 11 d?it donc i fatales, " faveur des voies ocei- I Citions de concmto°nS IPaintenant ces contons ceci. locale, nous consta- [ la w®tioTn d« Lusambo, surtout Iille sera a£v J^"Kabalo-Albert-frouvera dans un u V01e demande se | Seuse. s ™e situation très avanta- I ?^1£?£iralu! PO/ter les trans-®®t pour ia seule- i Nous lui or» du Tanffanyika ^ntlmais meC W Vx°ie fluviale, plus fasaï et du Qonen T 0,11 Sank«ru du avoie ferrée d^JUS?,u à Léopoldville et kTnl avec deUx t P°ld,ViUe à Matadi,éga-t,,La ÎQie allemarrU KS( °rdements-Renient le trift °.bt'endra donc proba-»pfaPldfe de détail. Les à la Voie fluvial "°-n pressés reste-cbere. 01e lluv'ale, évidemment moins I sî\Nes"Salam 'un01: arn°US {rouvons, vers lhîement Par voie w°urs Presque exclu- 1 fânrt'aba de %nKolo6à section de t Sanjika, avec qu"H°'0,à Kabalo et le Tar.- ers Boma non « ^ transbordements, f p«sque exclusiVe7npr1f0iîV0?s, UTl parcours ï&ssïmxsi. »» «UuTinSr 85*™ «re q™ niS!ilons »%«&!, noua Amande nP ^ ml'uence de la lieue al- tout simplement 8Uèr" au delà de ra le désav.w , Parce qu'elle oré- S"ea plus luent lf6"1 transborde- I la dir.„ . par n°tre voie pïgSpKS si Pas • assp7 i?. Parcours fluvial ,autailt plus^É 6t restaut relativement lcs transports em-J„ctltes. troisSvoies 'fer°/S e^rnPasnios dif-rï03fe, savoir- s directes seront. i 1) La voie actuelle vers la Rhodésie et le Cap. 2) La voie de Bukama-Léopoldville-Ma-tadi.3) La voie de la Lobito-Bay par Dilolo. A ces voies gagnant directement l'Océan. Atlantique, sans transbordements, assez Ion- ! gues pour qu'il puisse y être établi des tarifs décroissants, capables de transporter tout genre de trafic, y compris .celui en vrac, il est évident que la ligne allemande ne peut faire aucune concurrence. Ces voie?, il est vrai, peuvent se faire la concurrence entre elles, question sur laquelle nous aurons l'occasion de revenir. Quant à la rencontre des grandes voies internationales sur notre territoire, nous aurions d'autant plus mauvaise grâce à chicaner M. Renkin que, dans l'étude d'ensemble des chemins de fer africains que nous avons publiée le 3 avril dernier nous mettions en lumière l'immense avenir auquel sont appelés Elisabethville et Stanleyvillo, | et surtout Stanleyville, comme point" d'intersection des grandes lignes africaines. Faisant valoir, notamment, que nul autre point que Stanleyville ne pouvait devenir ainsi la clef du trafic central africain, ïnous disions que ce n'est pas un mince su-| jet de satisfaction pour notre petit pays que d'avoir si heureusement fondé ce que l'on pourrait appeler la future capitale des chemins de fer de l'Afrique, Nous ne disons pas que M. Renkin nous a emprunté cet argument, mais la rencontre de ses conclusions avec les nôtres n'en est pas moins intéressante. Jastus 1 *• ■■ ■ 1 1 LES FAITS DU JOUR DEUX VICTIMES En tuant M. Gaston Calmette, Mme Cail-laux a fait deux victimes: la seconde, c'est son mari. M. Caillaux a déjà déposé son portefeuille des finances; il est sorti du cabinet dont il était la tête si M. Doumergue en était le chef; on dit déjà qu'il renonce à la vie politique et que le député de la Sarthe ne se présenteï» pas auy suffrages des électeurs,. Ea • effet, on a quelque peine à se le figurer discourant dans les meetings, tandis que sa femme attendrait à la prison Saint-Lazare l'iieure de comparaître devant la cour d'assises. Les journaux pari^ens regrettent unanimement la sanglante tragédie. Ils consacrent des lignes sympathiques et émues à M. Calmette, qui fut un des éminents représentants de la presse parisienne. Les journaux radicaux estiment que ce drame est et doit rester dans le domaine judiciaire, qu'il ne s'agit nullement d'une affaire politique, mais il est quasi impossible qu'il en soit ainsi. D'ailleurs, suivant que les feuilles appartiennent à la majorité ministérielle ou à la minorité, ils apprécient fort différemment l'événement. D'une part, la Libre Parole, qui met M. Caillaux en cause : Non pas, certes, que nous accusions M. Caillaux d'avoir armé le bras de la meurtrière.Elle a agi, nous n'en voulons pas douter, absolument à son insu. Il a ignoré son projet, et s'il l'avait connu, il eût tout fait pour en empêcher l'exécution. Cependant, c'est bien auprès de lui, dans l'ambiance de son exaspération de ses angoisses, dans l'affolement communicatif des situations sans issue, désespérées, qu'a germé en elle la pensée du meurtre. Puis M. Latapie, dans la République Françoise, qui plaint M. Caillaux presque autant que M. Calmette : Notre premier sentiment a été de plaindre Calmette; après cela, nous plaignons M. Caillaux. Certainement, personne en France ne déplorera plus que lui le crime stupide qui le frappe en pleine poitrine, derrière la victime. Il n'a plus qu'a s'éloigner. Ce sera pour lui presque une heureuse issue, lorsqu'on songe aux terribles difficultés d'où il ne savait plus comment sortir et aux terribles colères que ses fautes avaient accumulées sur sa tôte légère. D'autre part, la Lanterne, qui semble dire : "C'est bien fait" : La faute de M. Calmette fut lourde, et nous ne sommes pas de ceux qui verront seulement en lui le journaliste tombé glorieusement en pleine bataille, pour sa conviction. Ayant fran- ■ chi le mur de la vie privée, il risquait le coup, parti de la maison, qui touche parfois le ma- , raudeur. C'est ce coup qui l'a frappé. Puis l'Evénement, qui exeuse Mme Cail- ] laux : ' Que d'autres lui réservent leur sévérité : nous disons, nous, qu'elle a agi dans un mo- 1 ment d'affolement. Folie, en effet, que son acte ] qui devait faire éprouver les pires des peines \ à l'homme que, dans une effroyable minute j d'égarement, elle croyait venger. M. Gaston Calmette n'est pas sa seule victime. Mme Cail- \ laux en a fait une autre, son mari, que tous les gens de cœur ne peuvent manquer de plaindre, ] lui aussi. i A l'étranger, où l'on peut juger les choses < avec plus de calme et d'objectivité, on estimera ^ que, quels que fussent le ressentiment, l'indi- j gnation ou la douleur que put éprouver la femme de l'homme politique, quelle que fût la vi- < rulence des attaques, ce n'était pas à couds de i revolver que devait se terminer une campagne de presse menée dans un but politiaue et uni- , quemeat sur le terrain politique. Fox 1 L'ASSASSINAT DE M. CALMETTE L® directeur» du « Figare » a été assassiné par» la femme du Elimstre des Finances LA DÉMISSION DE M. CAILLAUX Le récit du drame Une dépêche nous a appris hier que Mme Caillaux, femme du ministre des finances, avait tiré quatre coups de revolver sur M. Gaston Calmette, directeur du "Figaro", et l'avait blessé. Celui-ci est mort à minuit et quart. Tous les journaux français racontent le drame dans tous ses détails. Voici: Lundi, un peu après 5 heures, une dame, vêtue d'une toilette sombre, jupe noire, jaquette en caracul, manchon de fourrure et chapeau surmonté d'une longue aigrette, se présentait à l'hôtel du "Figaro", 26, rue Drouot. Bn Visiteuse familière, elle ne ^'arrêta point devant la petite tribune où, au rez-de-chaussée, se tient un huissier. Elle monta directement au premier étage. Là, sur le palier précédant les bureaux et les salons d'attente, deux garçons l'accueillirent. L'un d'eux, M. Adrien Cirac, s'approcha d'elle: — Je désirerais parler à M. Gaston Calmette, lui dit la dame à l'aigrette. — M. Calmette n'est pas arrivé encore. Madame veut-elle que je l'annonce dès qu'il viendra?— Dès que M. Calmette saura qui l'attend, il me recevra... Mais la dame ne tendit au garçon aucune carte. M. Adrien Cirac l'invita à pénétrer et à s'asseoir dans le salon d'attente. La dame s'installa dans un fauteuil, et attendit paisiblement, pendant une heure, l'arrivée de M. Calmette. Vers 6 h. 13, le directeur du "Figaro" arriva à son journal, accompagné de M. Paul Bourget. Ils se dirigèrent aussitôt vers le bureau directorial,auquel on accède par un couloir, dont la porte fait vis-à-vis avee une des portes du salon d'attente. Dès qu'il v;:, arriver ;\I. Calmette, M. Adrien Cirac se ten&v aupr<-s de -ta vu'.tetm, kU di.,: — M. le directeur est là.. Madame veut-elle que je l'annonce? Si' madame ne veut pas me donner sa carte, elle peut la mettre sOus enveloppe.— Voici, dit-elle, avec une grande froideur, en tendant au garçon un pli qu'elle sortit de son manchon. M. Adrien Cirac prit l'enveloppe. Dans un angle était imprimé: "Chambre des députés". M. Adrien Cirac rejoignit le directeur du "Figaro" juste comme celui-ci, toujours accompagné de M. Bourget, ressortait de son bureau, après y être resté très peu de temps. Il prit l'enveloppe des mains du garçon et l'ouvrit. En lisant le nom inscrit sur la carte qu'elle contenait, M. Gaston Calmette ne put réprimer un geste d'étonnement et tendit à M. Paul Bourget le petit carton sur lequel l'académicien, surpris lui aussi, lut: MADAME JOSEPH CAILLAUX M. Bourget, s'adressant alors à M. Calmette, lui dit: — Vous n'allez pas la recevoir! Qu'aurait-elle à vous dire? — C'est une femme, répondit M. Calmette, je ne peux pas refuser de recevoir une femme. 11 échangea quelques paroles d'adieu avec l'académicien et s'apprêta à rentrer dans son bureau. Durant ce temps, M. Adrien Cirac, qui avait entendu le directeur du "Figaro" manifester l'intention de recevoir la visiteuse, était allé prier celle-ci de le suivre dans :e cabinet directorial, si bien que Mme Caillaux et M. Calmette se trouvèrent réunis dans le couloir précédant 3e cabinet. M. Calmette s'effaça pour laisser passer la visiteuse, tandis que le garçon de bureau tournait le commutateur électrique et éclairait le bureau dans lequel le directeur suivit Mme Caillaux. M. Cirac, tout en tirant la porte, l'aperçut qui se dirigeait vers le milieu de la pièce, et M. Cal-anette, selon sa coutume, contournait sa table de travail pour déposer sur la cheminée sa canne et son chapeau. A ce moment précis, comme M. Cirac fermait la porte, M. Louis Latzarus, chef des informations du "Figaro", passait, regagnant son propre sureau devant le cabinet de M. Calmette. M. Latzarus fut cloué sur place par une série le bruits insolites paraissant provenir du bureau le M. Calmette. Ne pouvant penser qu'il s'agissait de détonations d'une arme à feu, il crut pendant une seconde — c'est du moins l'impression que durant le temps d'une pensée ces bruits ,ui donnèrent — que quelqu'un frappait violem-nent avec une latte de bois sur un pupitre. Mais le garçon de bureau avait rouvert pré-ùpitamment la porte du cabinet de M. Cal-nette et jeté un cri d'effroi. M. Latzarus commit qu'un drame se passait chez son directeur, :t il cria par deux fois : — Calmette! Calmette!... Son appel angoissé avait été entendu de oute la maison. Les rédacteurs abandonnèrent eur copie, les employés leurs écritures, et .ous se ruèrent vers le couloir donnant accès lu bureau de M. Gaston Calmette. Ils y arrivèrent assez à temps pour voir ce ragique 'Spectacle. Debout, devant une bibliothèque, Mme Cail-aux était maintenue, les bras en l'air, par M. Adrien Cirac. Dans la main droite, la femme lu ministre des finances, qui ne paraissait nul-ement émue, tenait encore l'arme avec la-fuelle, à six reprises, elle avait fait feu sur e directeur du "Figaro". M. Calmette, grièvement atteint, avait fait [uelques pas dans la pièce et était venu l'écrouler dans un fauteuil. Malgré l'affolement, on songea à le secourir. Un des collaborateurs du "Figaro", M. Pon-•etton, qui est docteur en médecine, s'empres-ia auprès de son directeur et lui prodigua es premiers soins, tandis que l'oa prévenait par le téléphone le docteur Reymond, sénateur, ami personnel de M. Calmette. Pendant ce temps, par toutes les portes, les rédacteurs se précipitaient. M. Calmette avait gardé toute sa présence d'esprit. Son urbanité même ne l'avait pas abandonné. Tandis qu'on le déshabillait avec précaution : — Je vous donne bien du mal, disait-il en s'excusant. Puis un instant après: — Faites attention à mon portefeuille. Mettez ça de côté. Les rédacteurs qui entouraient leur directeur comprirent que "ça" désignait une pièce du dossier constitué par M. Calmette contre M. Caillaux, pièce que le directeur dît "Figaro" considérait comme essentielle: le procès-verbal relatif à Taffaire Rochette, et que M. Calmette avait lu à ses intimes. Le calme de Mme Caillaux Dans le désarroi, malgré les appels, la bousculade, les gestes, les cris, la colère, une seule personne demeurait calme, froide, sereine: c'était Mme Joseph Caillaux, qui, toujours maintenue par M Adrien Cirac, regardait, on aurait dit avec curiosité et intérêt, ia scène inouïe que son acte avait provoquée. — Lâchez-moi, dit-elle seulement, lâchez-moi, je ne tirerai plus... Je ne veux pas m'en-fuir... Je suis une dame... Mon auto est en bas et je suis prête â y monter avec les agents pour aller au commissariat de police... La première minute d'émoi passée, un rédacteur s'empara de l'arme de* Mme Caillaux — un browning de 6m35 — et on la conduisit dans le bureau du secrétaire de la rédaction, bureau contigu à celui de M. Calmette. Durant que des huissiers couraient au car-,retour Lafayette "et sûr le bou'^vard pour y quérir des agents, Mme Caillaux lut gardéo uïi secrétariat de la rédaction par les collaborateurs du "Figaro", atterrés. telle ne se aépartit pas un instant de son calme étonnant. S'étant adossée au mur, dans une pose qui n'était point dépourvue de souci d'élégance, ia femme du ministre des finances fit cette déclaration au groupe silencieux qui l'entourait: —■ Puisqu'il n'y a plus de justice en France... le revolver seul pouvait arrêter cette campagne. — Après ce que vous avez fait, madame, interrompit quelqu'un, vous devriez vous taire... Et un autre, ne pouvant maîtriser son indignation, devant la douleur que lui causait l'attentat dont son directeur avait été victime, s'écria: — C'est un scandale que cette femme demeure dans cette maison à écouter les râles de celui qu'elle a voulu tuer!... Mme Joseph Caillaux, entendant ce cri de colère, lui répondit sur un ton de reproche, comme pour protester contre son manque de galanterie envers elle: — Merci, monsieur, merci bien! Cependant à l'intersection des rues Drouot et Lafayette, un garçon du "Figaro" avait rencontre trois agents, les gardiens de la paix Cadestin, Boulai et Français. Il leur avait crié, en les dévisageant avec des yeux de fou: —- Venez vite ! Venez vite ! Suivez-moi ; on assassine le directeur de mon journal! Les agents l'avaient suivi au pas de course. Quatre à quatre ils gravirent les escaliers de l'hôtel et arrivèrent en trombe dans la pièce où Mme Caillaux était retenue. — Je suis la femme du ministre des finances, dit-elle; ne me touchez pas, je vous suis. Les agents se disposèrent à l'emmener, mais leur départ fut retardé par le fait que dans le désordre on avait égaré le browning qui servit à la perpétration du meurtre, et les représentants de l'ordre tenaient absolument à emporter cette pièce à conviction. Enfin le revolver fut retrouvé, et Mme Joseph Caillaux, entourée d'une escorte d'agents de police, fut conduite à son automobile. Devant l'hôtel du "Figaro", rutilant de lumière, la foule, maintenant que la nouvelle de l'attentat s'était répandue sur les boulevards avec la rapidité de la foudre, commençait à s'attrouper.La limousine de la femme du ministre des finances se rangea contre le trottoir et Mme Caillaux, sans nervosité, sans faiblesse, y monta sinon avec grâce, du moins avec une certaine crânerie. Au bureau de police ^ A 7 1/4 heures, la luxueuse automobile grise s'arrête devant le commissariat de police du ' Faubourg Montmartre. Introduite dans le cabinet de AÏ. Garpin, commissaire de police, Mme Caillaux s'est assise fort tranquillement en face ! du magistrat. Elle est toujours très maîtresse ' d'elle-même, très forte, et c'est d'une voix où ne perce aucune émotion qu'elle décline tout 1 d'abord son état civil. — Henriette Rainouard, née à Paris le 6 dé- ] cembre 1874,' .épouse divorcée de M. Léo Clare-tie, remariée à M. Joseph Caillaux, ministre des finances, demeurant à Paris, 22, rue Alphonse-de-Neuville.Cette formalité une fois remplie, M. Carpin l'invite à lui expliquer les raisons qui la déter- 1 minèrent à tirer sur M. Calmette. Et Mme Caillaux, de la même voix assurée, entreprend son récit. i A grands traits elle fait d'abord au magistrat ' l'historique de la campagne menée contre son mari par le directeur du "Figaro". Puis elle dit: . — La publicité donnée à une lettre intime. jadis adressée par M. Caillaux à une amie, m'a blessée au plus profond de l'âme. En outre j'ai été avertie que M. Calmette s'apprêtait à publier également une correspondance d'un caractère strictement privé, échangée entre mon mari et moi... " Je voulus faire cesser cette campagne, qui ne paraissait pas devoir finir. Je fus me renseigner, auprès d'un ami très sûr, sur les moyens que nous pourrions employer pour éviter que cette polémique ne continuât. " Les réponses qui me furent faites me découragèrent. On me représenta en effet que tous les hommes politiques, que tous les fonctionnaires publics, s'exposaienî a la critique et qu'ils devaient se résigner à subir les attaques de leurs adversaires. " Il y a bien, me suggéra-t-on, la cour d'assises, mais en semblable matière, risquer des poursuites, c'est aboutir à l'acquittement triomphal de celui qu'on poursuit. On me démontra donc qu'il n'y avait pas grand'chose à faire pour arrêter la campagne du "Figaro". — Auprès de qui donc, madame, Interrompit M. Carpin, auprès de qui donc avez-vous cru devoir prendre conseil? Mme Caillaux para le coup sans se troubler. — Permettez-moi, monsieur, de garder pour moi seule ce secret. Mais sachant qu'oc se promettait de poursuivre la campagne sur ce. terrain, je pris la décision de faire justice moi-même."Mme Caillaux raconte le drame Ici, Mme Caillaux interrompit quelques instants son récit, semblant se recueillir et cherchant à rassembler ses souvenirs, afin de faire un récit d'une précision définitive. — Cet après-midi mfme, reprend Mme Cail • laux, je sortis dans l'intention d'acheter browning qui devan me servir et que vous a1 ;a actuellement entre les mains. J'en fis l'acquisition chez Gasthme-Renette, puis je revins eh*« moi, où je chargeai l'arme. " Vers cinq heures, je fis avancer mon auto et je me rendis au "Figaro" pour demander dés explications à M. Calmette. 11 était absent et on me fit attendre pendant de très longues minutes. Je finis par m'irnpatienter et j'insistai auprès du garçon pour qu'il fît passer ma carte. M. Calmette me reçut enfin. " A peine étions-nous entrés dans son cabinet qu'il me pria très courtoisement de m'as-seoir. Je n'en fis rien. Alors, il me demanda quel était le but de ma visite. " — Vous devez le savoir, lui répondis-je, car vous pensez bien que je ne suis pas venue chez vous pour vous dire bonjour " En achevant ma phrase; je sortis mon revolver et je me mis à tirer sur M. Calmette. Le directeur du "Figaro" était debout entre son bureau et la fenêtre de son cabinet. En voyant mon geste, il essaya de s'effacer, de se courber pour tâcher d'éviter les balles, mais mes projectiles portèrent, et je vis M. Calmette revenir vers la porte en chancelant. I|^ s'effondra sur un fauteuil qui était là... Mais déjà on était accouru et un monsietir m'avait désarmée... Ensuite, je me suis laissé faire..." M. Garpin constata, sur ces mots, que le browning était vide de ses six balles. La femme du ministre avait donc épuisé toutes ses munitions. M. Carpin ne manqua pas de le lui faire observer. A cela, Mme Caillaux répondit froidemfcnt: -— Je n'ai pas eu l'intention de tuer M. Calmette. J'ai seulement voulu lui donner une leçon. Je regrette maintenant mon geste, et il me serait même très agréable d'avoir des nouvelles rassurantes de M. Calmette. On ne put, malheureusement, pas répondre au désir de Mme Caillaux. Entretemps étaient arrivés M. Lescouvé, procureur de la République, et d'autres magistrats, à qui Mme Caillaux refit le récit ci-dessus.M. Caillaux au commissariat Bientôt le ministre des finances arrivait au commissariat. M. Caillaux, après avoir assisté à la séance du Sénat, était rentré au ministère des finances. C'était l'heure de la signature et le ministre avait dans son cabinet M. Privat-Deschanel, secrétaire général du ministère; Mtre Maurice Bernard et M. Franklin-Bouillon, député, lorsqu'un coup de téléphone de M. Paoli, directeur du cabinet de M. Hennion, l'informa du drame lu "Figaro". Le ministre quitta immédiatement ses collaborateurs et, accompagné de M. Franklin-Bouillon, il se fit mener en automobile au commissariat du Faubourg-Montmartre. Il y arriva i 7.20 heures. Nerveux, son visage marquant une vive émo->i0n, il se précipita sous la voûte, et, d'un geste )rompt, il écarta le sous-brigadier qui défen-lait la porte. Je suis, jeta-t-il en passant, je suis le ninistre des finances... Le sous-brigadier s'écarta, surpris, embar-'assé. Alors M. Caillaux lui dit: — Vous pourriez bien saluer! ... Le sous-brigadier rectifia la position, salua militairement et M. Caillaux s'engouffra dans le commissariat. On fit alors évacuer les locaux aux nom-* sreux journalistes qui s'empressaient. Pendant que le juge d'instruction poursuivit son interrogatoire, M. Caillaux attendit ?.r's, cabinet du secrétaire, où vinrent blen-,ôt le rejoindre, très affectés, MM. Malvy et -.eccaldi, députés, ainsi que différents amis. Les, magistrats dui'ent annoncer au ministre „.fmanees <Iue Mme Caillaux allait être urêtee.

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le matin gehört zu der Kategorie Liberale pers, veröffentlicht in Anvers von 1894 bis 1974.

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