Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1916, 23 Dezember. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Konsultiert 26 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/zk55d8pr9r/
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ANNÊH ■ - Série nouvelle . No 771 ¥ lO Centimes ( S Centimes au Front Samedi 23 décembre 19Î6 RÉDACTION & ADMINISTRATION 83, rue Jean-Jacques-ltoussaau, 38 PARIS Téléphone $ Gutenbaro 139.98 PREAUX AU HAVRE: 28ltr, rm di la Bonrsi — LE HAVRE •TÉLÉPHONE :n»©4BELGE LONDON OFFICE! 21, PANTON STREET Leicostir Squire, S. W. Cirseiew : fim«D HEBRiT LE XXe SIÈCLE Onotidien belae paraissant au Havre et à Paris ABONNEMENTS Franc* 2 fr. 60 par mois • 7 fr. 80 par trimestre Angleterre.. 2 ah. 8 d. par mois • .. 7 ah. 6 d. par trimestre Autres paye. 3 fr. — par mois » . 8 fr. — par trimeetre PUBLICITÉ S'adresser à l'Adimistratioi du Jocrnal ou à l'Office de Londres ù Ltt petites annonces sont égalemtnèi reçues « la Société européenne d« Publicité, 10, rue de la Victoire, Pari% «m en a le monopole pour P*ris. K PROPOS DE Li CHITE D'ANVERS — x ~ Mutisme inadmissible de M. Winston Giinrcll M. Winston Churchill, qui fut premier lord de rAmirauté, a cessé de faire partie du Cabinet britannique, il entend cep»e i-niant défendre sa » politique de guerre » et notamment son intervention à Anvers en octobre 1;914. L'indépendance belge signale une étude publiée par lui dans le Hunday Pictorial ^numéros des 19 et 2G novembre), ou 1 ancien ministre anglais soutient qu une résistance prolongée pendant quelques jours ■encore, après le 9 octobre 1^16, eût permis de sauver Anvers. D'après lui, de puissants renforts anglais et français étaltnt assurés qui, ajoutés aux effectifs belges, eussent, été très supérieurs en nombre aux effectifs allemands quù assiégeaient la ville et que, ppuir les besoins de sa thèse, M. Churchill réduit à trois ou quatre divisions. Notre confrère belge, de Londres fait à M. Churchill une répons® documentée. jNous lui répondrons aussi car il importe que cette légende ne prenne pas corps. S'obstiner à défendre Anvers eût été pour l'armée beige, un suicide. On ne peut regretter qu'une chose : c'est que la retraite commencée ait été interrompue à la demande de M. Churchill qui annonçait ries renforts et qui amena pour tout secours, la brigade navale et quelques bouches à feu de-calibre moyen. il y aviiît en ligne devant Anvers, 7 di-rvisions d'infanterie allemande, mais M y avait surtout en batterie une formidable artillerie de siège qui réduisait en poudre Je$ forts, les batteries et les tranchées. Inexpérience de la guerre a prouvé qu'une telle artillerie ne peut être corn rebattue efficacement que par une artillerie aussi (puissante. rTînfanterie, quel que soit son ■courage; fie peut rien contre elle. La brigade navale britannique dut donc se replier comme les brigades beiges. De plus, dès la mi-octobre, devant I'Yser, apparaissaient les têtes de colonne de 8 divisions allemandes fraîches qui fournirent les premiers et terribles assauts de fsieupoi't à D-ixmude. Voilà pour l'ennemi. Quant aux secours alliés, où étaient-ils? Il y avait la brigade navale britannique, ia 7° division anglaise qui débarqua à Os-tende vers le 9 octobre et la brigade des fusiliers marins français. Ce n'était qu'une poignée de héros. Le gros de l'armée française et britannique était encore en Artois et en Picardie. Aussi, la diivison française Grossetti n'arriva sur I'Yser que le 23 octobre.Résister à Anvers, c'était donc s'enfermer dans la place et périr sous ses ruines eans profit pour personne. 11 était aussi impossible d'établi r un front continu d'Anvers à Arras, qu'il fut reconnu impossible, le 9 octobre, d'établir un front continu canal de Terneuqen-Gand-LiUe-Arras. On y songea. On y dut renon-Cer.Si M. Winston Churahiill avait été écouté, il y aurait deux ans et plus qu'il ne serait 'plus question de. l'armée belge eî I'Yser n'aurait pas eu d'invincibles défenseurs.G. «. >—» • «»-<- a,1E IiETTtiE 00 FROflT i lis espérons p'â l'arrière on compte encore sur nous..» Nous recevons l'énergique et réconfort tante lettre' que voici d'un de nos jeunes et braves officiers auxiliaires, au front depuis Liège et dont la famille souffre en pays occupé : « Surtout, amie de l'arrière, résistez aux fumées dâîétères et aux gaz asphyxiants do la paix qu'émettent les Allemands, soufflez dessus e;t répandez autour de vous l'air saluihre de la résistance et de la confiance. Ce n'est point parce que les^ Alliés ont reçu, en Roumanie, un cinglant coup de fouet que tout est perdu. Rien n'est perdu : au contraire ! Le claquement du touet et 'la cinglure du coup ont réveillé les gens qui s'assoupissaient, Le réveil est dur, ri£<ii.4 il est salutaire. « Comment ! la paix, maintenant ? Ici, dans nos rangs, ce n'a été qu'un cri de haine !... Nous espérons qu'à l'arrière on compte encore sur nous. Nous sommes un peu là, qti» diable ! Que les chefs civils et militaires donnent toute leur mesure et ï'est, seulement maintenant qu'on se mesurera vraiment avec les Boches impudents ! Nous les dessaoulerons bien de leurs succès. Il nous faut venger les misères matérielles eit morales des nôtres; les crimes, les assassinats, les vols, les déportations et nos morts. Nous « sacrons » ici en français et en flamand à la pensée qu'on pourrait un instant songer à composer avec les Boches. » . — — Mfc Le général Lyautay à Paris Le nouveau ministre de la guerre de France est arrivé, vendredi matin, à Paris. A sa descente du train, il a été salué par un grand nombre de notabilités civi-iea et militaires, Les Alliés et la Belgique tes déclarations de M. Llyod George et de 1. Boselli Revenons sur le discours prononcé^ ces jonrs-ci à la Chambre italienne et a la Chambre des Communes par MM. rsoseau et Lloyd George pour en souligner les passages Tes chefs des deux gouvernements alliés ont exprimé leur fidèle sympathie e vers la Belgique. A la Chambre italienne, M. Boselli a notamment eu ces paroles : « ... Par une oppression arbitraire, inhumaine, l'empire qui occupe en lait la Belgique torture à nouveau ce peuple par de violentes déportations en masse et par le travail forcé imposé par les vainqueurs aux vaincus, en deh-o^s de lewr territoire. Le gouvernement belge dénonce pareil retour aux méthodes des temps barbares, .Notre Italie poussera très haut san cri de réproba-lion qui se joindra aux cri s universels et prophétise à la noble Nation belge la restauration dans son indépendance, réco-m-pense qui lui est due en raison de son sublime sacrifice. » Ces paroles, dit le Corriere délia Sera ont été soulignées par des applaudissements unanimes et prolongés et des cris enthousiastes de : « Vive la Belgique ! » La Chambre des communes n'a pas fait moins bon accueil aux paroles énergiques par lesquelles M. Lloyd George dénonçait la félonie de l'Allemagne à l'égard de notre pays : « Le chancelier, a dit le chef du gouvernement britannique, n'a pas même conscience maintenant que l'Allemagne ait commis un crime quelconque contre le droit des nations libres. » Ecoutez ce passage de la note : « Jamais îles ' puissances centrales n'ont dévié un seul instant de leur conviction que le respect des droits des autres nations ne soit pas à un degré quelconque coimipa-tifile avec leurs propres droits et leurs intérêts légitimes. » Quand l'Allemagne a découvert cela, où était son. respect pour le droit des autres nations ? En Serbie, en Belgique, c'était de la légitime défense. Les puissances centrales étaient, je suppose, menacées par les formidables armées belges ! C'est sous la pression de l'intimidation, j'imagine, que les Allemands ont envahi la Belgique, brillé les villes et les villages belges, massacré des milliers d'habitants, jeunes et vieux, emmené les survivants en esclavage. Ils les emmènent en esclavage au,.moment même où ils écrivent une note au sujet de leur conviction inébranlable du respect que l'on doit afux droits des autres nations. De pmreils aiten-tals ont-ils été perpétrés dans un intérêt légitime pour l'Allemagne ? Nous devons le savoir et. l'heure actuelle n'est pas une heure de paix. Si des excuses de cette natmrre pour des crimes palpables peuvent être présentées deux années et dente après que les faits hideux ont fait ressortir le peu cie valeur des garanties précédentes, je le demande solennellement, y eut-il des garanties nouvelles que de semblables subterfuges ne seront pas employés à l'avenir pour renverser tout traité 'de paix qu'on pourrait conclure avec le militarisme prussien ? » ,j tmvw k ■ -» Au jour le jour — Front belge, le 17 décembre 1916. Comme elle claironne gaiement la dernière phrase du communiqué français annonçant le nouveau succès à Verdun : « Le succès est complet : les troupes témoignent d'un très vif enthousiasme ; nos pertes sont légères. » La bonne nouvelle n'a pas tardé à se répandre, réchauffant les cœurs, éclairant joyeusement l'admiration que l'on nourrit ici pour la glorieuse armée française. L'instant choisi a, par le fait des circonstances, acquis une signification heureuse qui n'est pas déplaisante. Ce brillant fait d'armes répondant aux trompeuses paroles pacifiques des empires centraux, ne tend-il pas à marquer l'âpre décision de poursuivre la lutte imposée, jusqu'à sa conclusion victorieuse? Nul ne se dissimule ce que la poursuite de cette victoire comporte encore de sacrifices. L'ennemi n'est pas à bout de force, mais ses ressources sont inférieures à celles des alliés. Il a voulu la bataille parce qu'il escomptait orgueilleusement un succès facile ; malgré lui, la lutte se poursuit et la victoire chèrement achetée, péniblement arrachée 4 sa brutalité, n'aura que plus de valeur pour tous. Le magnifique succès des armes françaises nous fait pressentir l'envol de cette victoire et réjouit quiconque la désire. Ces deux années de lutte ont éclairé d'un jour nouveau les états d'âme de plusieurs. On doutait que l'homme, souffrant dans tout ce qui lui était cher, son sang, sa famille, ses libertés, pût déployer une énergie sans cesse grandissante. Qui n'a pas craint de voir agiter le spectrg de la révolte de l'individu contre les sociétés ? Luttes de classe, droits de l'homme, internationale, tous ces grands mots ont cédé la place à celui de Patrie, magnifié sous l'insulte et grandi dans la torture ; il y a deux ans, on ne concevait que des hommes, maintenant l'on ne voit que des nationaux se sacrifiant les uns pour les autres. C'est une part du bénéfice moral de cette lutte qui remet en honneur des idées, jadis trop librement bafouées. ( Verdun qui a pris place dans lhistoire de la guerre, par sa résistance héroïque, n'est pas étrangère au renouveau glorieux de ces idées et de ces sentiments ; chaque jour le monde se désabuse un peu plus de sa grande erreur, très généreuse, sans doute, mais singulièrement dangereuse. Ainsi,inconsciemment ou volontairement, les peuples alliés se guérissent du mal d'humanitarisme qui menaçait de les ruiner et de Jss subjuguer à une nation de proie. — M. II. -, «■ m m-t' r-*—.— ■ ■ VON BISSING MALADE La Haye, 21 décembre. — Un télégramme parvenu au « Vaderland » annonce que le général von Bissing serait gravement malade. Le président Wilsoi envoie aux belligérants une nnte sur la Paix La note n'est point une offre de médiation, mais une simple suggestion Le gouvernement des Etats-Unis a fait remettre aux Puissances belligérantes une note-circulaire. L'ambassadeur des Etats-Unis à Paris a remis cette note au Ministère des Affaires Etrangères et en voici le texte : LE SENS DE L'INTERVENTION Voici longtemps que le président ;a pen?é à faire la suggestion que je suis chargé de présenter. M. Wilson est quelque peu embarrassé pour l'offrir dans le moment present, parce qu'elle peut sembler aujourdhui avoir été hâtée pat les récentes ouvertures des puissances centrales. En fait, e-le nest asso ciée d'aucune manière avec elles dans son origine, et ie président en aurait retardé 1 offre iusqu'à ce que les ouvertures des puis; sances centrales aient reçu une réponse, si ce n'était le fait que sa suggestion touche aussi à la question de la paix et peut être mieux examinée en relation avec d autres propositions, qui ont (le même objet. Le président ne peut que demander que sa suggestion soit jugée sur ses propres mentes, et comme si elle avait été faite en d'autres circonstances.Le président suggère qu'une occasion rapprochée soit recherchée pour demander a toutes les nations actuellement en guerre une déclaration publique de leurs vues respectives, cruant aux conditions auxquelles la guerre pourrait être terminée et aux arrangements qui seraient considérés comme satisfaisants en tant que constituant des garanties contre le retour ou le déchaînement d'un conflit similaire dans l'avenir, de façon à , pouvoir comparer ensemble en toute franchise leurs déclarations. M. Wilson est indifférent quant aux moyens de réaliser ce qui précède. 11 serait heureux lui-même d'aider à son accomplissement ou même de prendre l'initiative à cet égard de quelque façon qui puisse paraître acceptable ; mais il n'a pas le désir de fixer la méthode ni les moyens. Toute manière de procéder lui paraîtra acceptable, pourvu que le grand but qu'il poursuit soit atteint. POUR ASSURER LES DROITS DES PEUPLES FAIBLES Il prend la liberté d'appeler l'attention sur le fait que les objets que les hommes d'Etat des belligérants des deux côtés ont en vue dans cette guerre sont virtuellement les mêmes, conformément aux déclarations qu'ils ont faites en termes généraux à leurs propres peuples , et au monde. De chaque cûté, on a désiré rendre les droits et privilèges des peuples faibles aussi assurés contri les agressions ou déni de justice dans l'avenir que lès droits et privilèges des Etats grands et puissants, actuellement en guerre. Tous désirent être garantis dans l'avenir, ainsi que tous les autres peuples et nations, contre le fetCrur d'ê guerres semblables à celle-ci et contre l'oppression ou les interventions égoïstes de toutes sortes. Chacun se défierait de la formation de toute espèce de ligne navale nouvelle pour maintenir une balance incertaine de pouvoir au milieu de suspicions multipliées ; mais chacun est prêt à considérer la formation d'une ligue des nations ,pour assurer la paix et la justice à travers le monde entier. Avant que le but final puisse cependant être rempli, chacun considère d'abord comme nécessaire de régler les fins de 'la présente guerre dans des termes qui sauvegarderont d'une manière certaine l'indépendance, l'intégrité territoriale et la liberté politique et économique des nations impliquées.Dans les mesures à prendre .pour assurer la paix future du monde, le peuple et ie gouvernement des Etats-Unis sont Intéressés d'une manière aussi vitale et aussi directe que Tes gouvernements actuellement en guerre En outre, leur intérêt dans les moyens à adopter pour libérer dans le monde les peuples plus petits et plus faibles du péril de l'injustice et de la violence est aussi fort que celui de tout autre peuple ou gouvernement. Ils sont prêts et même impatients de coopérer à l'accomplissement de ces fins, lorsque la guerre sera finie, et cela avec toute l'influence et les ressources dont ils disposent. LES CRAINTES DE M. WILSON Mais il faut d'abord que la guerre prenne fin. Quant aux conditions auxquelles cela est possible, les Etats-Unis n'ont pas la liberté de les suggérer ; mais le président Wilson a le sentiment que c'est son droit et son devoir de faire ressortir l'intérêt profond de l'Union à sa terminaison, de peur qu'il ne soit alors trop tard pour accomplir les choses plus grandes qui dépendent de cette terminaison, de peur que la situation des nations neutres, aujourd'hui extrêmement dure à supporter, ne soit rendue totalement intolérable, et surtout de peur qu'il ne soit fait à la civilisation glilBrmême un tort qui ne puisse jamais être racheté ou réparé. Le président se sent par suite autorisé à suggérer une occasion immédiate pour faire la comparaison des vues concernant les conditions qui doivent précéder ces arrangements ultimes pour la paix du monde, que tous désirent, et dans lesquelles les nations neutres aussi bien que les belligérants jouent le rôle pleinement responsable. Si la lutte doit continuer vers des fins indéfinies par une lente agonie jusqu'à ce que. l'un ou l'autre des groupes belligérants soit épuisé, si des millions et des millions de vies humaines doivent continuer à être offertes en holocauste jusqu'à ce que l'un des deux groupes n'en ait plus à offrir, si des ressentiments doivent être suscités qui ne puissent jamais être apaisés • et si des désespoirs doivent être engendrés dont on ne puisse se remettre, les espoirs de paix et d'un concert de bonnes volontés des peuples libres sèront vains et irréalisables. La vie du monde entier a été profondément affectée. Chaque partie de la grande famille humaine a senti le poids et la terreur de ce conflit armé sans précédent. Aucune nation du monde civilisé ne peut se dire véritablement à l'abri de son influence ou en sécurité contre les troubles qui en sont les conséquences. Et cependant l'objet concret pour lequel il a été engagé n'a jamais été clairement énoncé. Les dirigeants des différents belligérants ont, comme iil a été dit, énoncé ces buts en termes généraux. Mais, formulés en termes généraux, ces objets paraissent les mêmes des deux côtés. Jusqu'à présent, les porte-parole autorisés de chaque côté n'ont- jamais confessé les buts précis qui, s'ils étaient réalisés, les convaincraient, ainsi que leurs peu-pies, que la guerre a atteint sa fin. Le monde en a été réduit à des conjectures quant au résultat définitif, aux échanges actuels de garanties, aux modifications et réajustements territoriaux, au degré même des succès militaires qui amèneraient la guerre à prendre fin. Il peut se faire que la paix soit plus proche que nous ne croyons, que les conditions sur lesquelles les belligérants d'un côté ou de l'autre se croiraient obligés d'insister ne soient pas aussi inconciliables qu'on a pu le craindre, qu'un échange de vues puisse au moins préparer-.les voies à une conférence et faire de la concorde permanente des nations un espoir de ^avenir immédiat et rendre immédiatement praticable une entente des nations.-Le président Wilson ne propose pas la paix, il n'offre même pas une médiation. Il propose seulement que des sondages soient eftectues afin quer nous puissions apprendre, les neutres comme les belligérants, à quelle distance peut se trouver encore le havre de la paix vers lequel toute l'humanité tend dans une aspiration intense et croissants II croit que l'esprit dans lequel il parle et le but qu'il poursuit seront entendus par tous les intéressés et il exprime en toute confiance son espoir d'une réponse qui apportera une nouvelle clarté dans les affaires du monde. ONE DÉCLARATION DE M. LANSING t Les Etals-Unis sont au bord de ia guerre * Londres, 21 décembre. — Une dépêche de Washington reproduit les déclarations suivantes de M. Lansing, siecrétaire d'Etat des Affaires Etrangères : Les droits de l'Aimérique ont été violés, du fait de la guerre, par les deux belligérants, et notre situation devient de plus en plus difficile. A ouïs sommes même au bord de la guerre. C'est pourquoi nous nous considérons comme fondés à connaître exactement le but que poursuis chacun des partis en présence, afim, de régler notre conduite dans l'avenir. Nous avons envoyé une note dùns ce sens d chacun des Etais en guerre, n'ayant pressenti aucun d'eux au préalable. La réponse des Alliéâ est prévue Les Etats-Unis désirent la paix. Le Président Wilson l'appelle de tous ses vœux et il vient de faire un premier pas pour las réaliser. Ce désir est légitime et ce geste s'explique. Mais le point de vue des Etaits-Unis n'est point et ne peut être celui, des Alliés. Ceux-ci subissent, par suite de l'agression allemande, Ja plus terrible des guerres; ils en souffrent cruellement; mais, précisément, ils entendent que cette épreuve soit rachetéè ci elle ne peut l'être que par la défaite de l'Allemagne, — seule garantie contre une nouvelle agression du plus cruel et du plus tourbe des ennemis Sans rien préjuger, on peut croire que la réponse des Alliés à la note américaine sera celle que M. Lloyd George, M. Briancl et le gouvernement russe ont déjà faite, aux offres de paix allemandes. Le « piège » a été éventé. Les Alliés n'y trébucheront pas plus demain qu'hier. Le Temps fait observer que, dans son désir de paix, le cabinet de Washington évite de voir le problème en face : C'est ici qu'apparaît — on peuJï et on doit le dire sans manquer d'égards au gouvernement d'une grande nation amie, qui nous demande avant tout de la. clarté — l'erreur fondamentale de M. Wilson, et cette erreur date de loin, puisqu'elle se rattache au refus tant de fois énoncé par lui de se prononcer sur les responsabilités initiales de ia guerre. Erreur fondamentale, nous le répétons : car, pour juger ce que les deux groupes de belligérants disent et pensent de ia paix, peut-on faire abstraction de ce fait ca-pilial que l'un d'entre eux l'a délibérément rompue, tandis que l'autre a tout fait pour la sauvegarder ? Evidemment non. Mais il y a plus : le président Wiiison croit trouver dans les récents discours du clianoelier allemand la preuve que l'Allemar gne se déclare respectueuse des droits des petites puissances et résolue à les sauvegarder par la paix. Pour juger ces déclarations peïut-on faire abstraction des attentats de l'Autriche contre la Serbie, des attentats d,e-l'Allemagne contre la Belgique ? Peifcon faire abstraction des crimes" nouveaux qui - en ce moment- même, provoquent aux Îîtats-Unis tant d'indignation contre les déporta tions belges ? Peut-on, pour tout dire d'iui mot, mettre au mtme rang les mots qui passent et'les actes qui restent, croire une parole qu'au même moment* l'événement dément ? Evidemment non. (Voit suite aux Dernières nouvelles). — Le tribunal correectionnel de la Seine a acquitté Mme Fichon qui était poursuivie sous l'inculpation d'homicide par imprudence et négligence sur la personne de son mari avocat à la Cour de Paris. Enseignementd'histoire Comment Bismarck imposa la paiz qu'il voulait (1871 et 1917) Les journaux allemands les plus optimistes ont compris que la manœuvre du chancelier n'a obtenu aucun succès. Il ne faut pas être grand psychologue pour se rendre compte en lisant les feuilles d'outre-Rhin que le sentiment d'espoir a fait place à un sentiment de lassitude et de dépit. Les Allemands qui connaissent let/r histoire savent trop qu'une forteresse assiégée est fatalement condamnée à capituler un jour. Or, l'Allemagne est-elle autre chose qu'une immense forteresse assiégée ? Sa situation n'est-elle pas analogue à celle de Paris en 1870 ? Au début de l'automne de cette année, Bismarck se trouva devant un problème extrêmement compliqué. L'armée prussienne avait battu partout l'armée française. Toutefois, celle-ci n'était point détruite et refusait de faire la paix. Alors, l'état-major, Moltke en tête, estima que seule la prise de Paris pouvait amener les Français à signer la paix que voulait la Prusse. Il envoya donc une forte armée sur la capitale et la fit encercler par un puissant cordon de troupes. Le 16 septembre 1870, le dernier courrier quitta Paris dont les portes furent fermées hermétiquement deux jours plus tard. Il restait dans la forteresse assiégée deux millions de civils, parmi lesquels pas mal d'étrangers. Bismarck ne voulut prêter l'oreille ni à des considérations d'humanité ni aux protestations des puissances neutres. Que les Allemands qui accusent les Anglais de cruauté, parce que ceux-ci font le blocus des empires centraux, relisent l'histoire du Siège de Paris, ils verront si le chancelier de fer se laissa jamais aller à quelque tendresse. Les Allemands ne songèrent d'ailleurs jamais à le regretter, au contraire. Le 4 mars 1892, le comte Caprivi, successeur de Bismarck comme chancelier de l'empire allemand, déclara en plein Reichstag : « La guerre est une chose terrible. Quiconque l'entreprend, cherche à atteindre son but et emploie pour y arriver tous les moyens en son pouvoir. Le blocus naval est parfaitement logique. Il correspond au siège des forteresses et des villes. Si, en 1870, quelqu'un avgit envoyé vers Paris un train chargé de vivres, destinés à une population civile affamée, on l'aurait arrêté purement et simplement.Les Etats qui pratiquent les blocus ne font que se servir d'une arme dont ils disposent. Si, depuis les exploits de Nelson, on n'a plus pratiqué le blocus, ce n'est pas une raison pour supposer qu'il ne pourrait plus se faire. » Lorsque le siège de Paris eut duré plusieurs semaines, Bismarck perdit patience, non pas qu'il songeât un instant à relâcher l'étreinte, mais il voulut en finir. Il demanda à l'état-major de bombarder la ville. Celui-ci refusa d'abord parce qu'il estimait que le bombardement demandait des approvisionnements importants de canons et de munitions et n'aurait que des effets négligeables. Ici encore, qu'on le remarque bien, absence totale de toute considération humanitaire, car Bismarck, avec un cynisme révoltant, déclarait à qui voulait l'entendre qu'il ne fallait laisser à l'ennemi que les yeux pour pleurer ! Finalement, le chancelier obtint gain de cause et on commença le bombardement dont l'effet fut d'ailleurs conforme à ce qu'avait prévu l'état-major. C'est la faim qui obligea finalement les Français épuisés à rendre la ville. Le 28 janvier 1871, un armistice fut signé et la chute de là capitale amena la reddition de l'armée. Les Allemands imposèrent leurs conditions et toute tentative pour les rendre moins dures échoua devant l'intransigeance de Bismarck. Aujourd'hui, même situation, avec cette différence que l'Europe entière est engagée dans le conflit, et que les rôles sont intervertis. Les Allemands et avec eux leurs alliés, seront tôt ou tard, comme les Parisiens de 1870, vaincus par cet ennemi implacable : la faim. , C'est la principale des raisons qui ont pu amener le kaiser à faire des ouvertures de paix. ■ J I. ■ Irire en 3e page : la situation militaire En Allemagne on parle maintenant de limiter les armements! La presse allemande use de tous les moyens pour amener les pays de l'Entente à accepter tes propositions de paix formulées par VAllemagne. La. Gazette de Francfort — évidemment inspirée par le gouvernement allemand — va jusqu'à dire que «si la paix se fait main tenant, il y a des chances que l'on arrive à un accord international limitant les arme• ments sur terre et sur mer. » Le journal allemand ajoute que « si la paix ne se fait qu'après l'écrasement d'ur des adversaires, -cette possibilité n'existers plus ef, la haine s'éternisera entre les na. tions ». Il est bon de faire remarquer que l'Ai lemagne s'est toujours opposée jadis, au> propositions de limitation des armements faites par les autres puissances. Cette nouvelle manœuvre hoche échouert comme les autres. « Pensez au jugement de l'histoire et au châtiment de Dieu...» La nouvelle protestation du Cardinal Mercier Nous avons dit hier dans notre « Dernière heure », que Je cardinal Mercier avait envoyé une nouvelle lettre au général von Bissing. Voici le texte de cette "protestation pleine de cœur et de dignité : Malines, le 39 novembre WG* Monsieur le Gouverneur général. La lettre (U125i) que votre Excelhenct me fait l'honneur de nCécrire, sous la dati du 23 novembre, est pour moi une déccp< tion En plusieurs milieux, que j'avais lieu de croire exactement renseignés, il se di-sài[ que "Votre Excellence s'était fait un devoir de protester devant tes plus hautes autorités de l'empire, contre les mesura qu'Elle est contrainte d'appliquer à la Bel• gique. J'escomptais donc pour le vini»Â, un délai dans l'applicaiion de ces mesures, en attendant qu'elles fussent soumise d un examen nouveau, et un adoucissement aux procédés qui les mettent à exécution, Or, voici que, sans répondre un mot il aucun des arguments par lesquels jeta, blissais, dans m.es lettres du 19 octobrs et du 10 novembre, le caraclèfe anti-juridi-que et antisocial de la condamnation de Ici classe ouvrière belge aux travaux forcés et à la déportation, votre Excellence se borne à reprendre dans sa dépêche du 33 novembre, le texte même de sa lettre du 26 octobre. Ses deux lettres du 23 novembre et àu 36 octobre sont en effet identiques dans le fond et presque dans la forme. D'autre part, le recrutement, des préten• dus chômeurs se fait, la plupart du temps, sans aucun égard aux observations des autorités locales. Plusieurs rapports que j'ai en mains attestant que le clergé est oru-talement écarté, les bourgmestres et conseillers communaux■ réduits au silence; .es recruteurs se trouvent aonc en face d'in. connus parmi lesquels ils font arbitrairement leur choix. Les exemples de ce que j'avance abondent; en- voici deux très récents parmi une quantité d'autres que je tiens à la disposition de votre Excellence. Le 21 novembre le recrutement se fit dans la commune de Kersbeek-Miseom. Sur les 1-323 habitants que compte la commune, les recruteurs en enlevèrent 94, en bloc, sans distinction de condition sociale ou de profession, fils de fermiers, soutiens Ae parents âgés et infirmes, pères de famme laissant femme ef 'enfants dans la misère, tous nécessaires à leur famitte comme le pain de chaque jour. Deux familles se voient ravir chacune quatre fils à la fois. Sur les 94 déporTes, il y avait deux ahômeurs. Dans la région d'Aerschat, le recrutement se fit le 33 novembre : à RiUaer, à Cielrode, à Rotselaer, des jeunes gens, soutiens d'une mère veuve; des fermiers à la tête d'une nombreuse famille, l'un d'entre 'eux qui a passé les 50 ans, a dix enfants, cultivant des terres, possédant plusieurs bêtes à cornes, n'ayant jamais touché un sou de la charité publique, furent emmenés de force en dépit de toutes les protestations. Dans la petite commune de Ril-laer, on a pris jusqu'à 25 jeunes garçons de 17 ans. Votre Excellence eût voulu que les administrations communales se fissent les complices de ces recrutements odieux. De par leur situation léqale et en conscience, elles ne le pouvaient pas. Mais elles poxi-voient éclairer les recruteurs et ont qualité pour cela. Les prêtres, qui connaissent mieux que personne, le petit peuple, seraient pour les recruteurs des auxiliaires précieux. Pourquoi refuse-t-on leur concours?A la fin de sa lettre, Votre Excellence rappelle que les hommes appartenant aux professions libérales ne sooit pas inquiétés. Si l'on n'emmenait que des chômeurs, je comprendrais celte exception. Mais si Von continue d'enrôler indistinctement les limâmes valides, l'excieplion est injustifiée. Il serait innque de faire peser sur la classe ouvrière seule la déportation. La classe bourgeoise doit avoir sa part dans le sacrifice si cruel soit-il et tout juste parce qu'il est cruel — que l'occupant impose à la nation. Nombreux sont les membres de son clergé qui m'ont prié de réclamer pour eux une place à l'avant-garde des persécutés. J'enregistre leur offre et vous la soumeis avec fierté. Je veux croire que les autorités de VErn* pire n'ont Vas dit leur dernier mot. Elles penseront à nos douleurs imméritées, à la réprobation du monde civilisé, au jugement de l'histoire et au châtiment de Dieu. Agréez, Excellence, l'hommage de ma trèa haute considération. D. J. Card. MERCIER, archev: de Malinet A Son Excellence, Monsieur le Baron Von Bissing gouverneur général, Bruxelles. - r Epie itn parlementaire beige arrêt» Une dépêche de La Haye annonce qua 1 le sénateur Magnette de Liège a été arrêté et " envoyé en Allemagne. Cette arrestation semble se rapporter aux déportations contre lesquelles M. Ma-, guette avait protesté. On se rappelle qu'au début de la «uerre, M. Magnette avait adressé aux Logea maçonniques allemandes une lettre trè9 ' courageuse pour faire appel à leurs sentiments de jusice et d'humanité en faveur 1 de la Relgique. Cet appel était naturellement demeuré vain. O fait expier aujour-i d'hui au vaillant sénateur liéc-sois soii patriotisme.

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique gehört zu der Kategorie Katholieke pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1895 bis 1940.

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