Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1917, 01 Dezember. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Konsultiert 17 Mai 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/qr4nk37f6z/
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QUATRIEME ANNEE. — N° 2034 Le Numéro : lO centimes SAMEDI 1er DECEMBRE 1917, PARIS 3, Place des Deux-Écus, 3 Téléphone s Central 33-04 PUBLICITÉ S'adresser à l'Administration du Journal *> Les petites annonces sont également reçues à la Société Européenne de Publicité, 10, rue de la Victoire, Paris, qui en a le monopole pour Paris. LE XXE SIÈCLE LE HAVRE 28ter, Rue de la Bourse, 28ter Téléphone s 641 Belge ABONNEMENTS France 2 fr. 50 par mois — 7 fr. 50 par trimestre Angleterre .. 2 sh. 6 d. par mois — .. 7 sh. 6 d. par trim. Autres pays. 3 fr. par mois — . 9 fr. par trimestre QUOTIDIEN BELGE Directeur : Fernand 3STETJR.AY A bâtons rompus... débrouillons au galop les notes grif- ( formées, en voyage, sur un carnet : . cela fera un article décousu, mais peut- J être utile. ^ . Une dame sortie récemment de Belgique raconte l'oppression, la misère, j l'espérance de là-bas. On a les larmes J aux yeux. C'est à pleurer de douleur, ] de rage et de fierté. Comment passe- ( ront-ils ce quatrième hiver? On a ja- ^ dis décrit dans les journaux le spec- , iacle — c'est le cas de le dire, vous allez voir — offert aux Allemands par le peuple de Bruxelles le 21 juillet 1916. Dans la ville enfiévrée par la fête nationale, les Boches, pour mater le populaire, faisaient parader leurs soldats équipés et armés. Au moment où , la foule se disperse, à l'issue du Te ' Demn, au carrefour du Treurenberg, ( un contingent défile rue Royale, officiers en tête. Sur les trottoirs, la foule, ar- , retéë par ce cortège, fait la haie. Tout d'un coup, sans que personne ait donné de consigne ou dit seulement un mot... * « Demi-tour » : les Bruxellois montrent ' leur dos, unanimement, aux Prussiens. ( Tout le monde rit aux éclats : personne ^ iiie se retourne avant que le dernier , rang ne soit à la hauteur de la rue du . Congrès. , L'histoire était connue, deux jours après, au fond des neuf provinces. Les 5 Bruxellois ont fait tout de suite école, j Un jour, à la campagne, des dames et ; des jeunes filles se promènent à la li- c sière d'un parc. Survient sur la route un escadron prussien. 1T est trop tard pour esquiver le défilé. Et puis, il y a j mieux à faire qu'à battre en retraite. On se souvient du 21 juillet. Droit sur ' ses étriers, l'officier fait le beau. On le ^ voit, de loin, plastronner et retrousser ' ses moustaches. Certainement, il s'ap- J prête à sourire. Par un demi-tour à ' g'kùche, toute la société échappe à l'œil- 1 lade du Boche. Je n'avais entendu, de ' isa vie, -nous dii-Mr>c X.(, - fui ''tait dg 1 la fête, d'aussi magnifiques injures. Le Boche vociféra pendant cinq grosses J minutes. Heureusement que j'étais seu- j la, ou presque, à entendre l'allemand. ' Il est vrai que nous ne l'avions pas £ volé... . 1 î * « , 'J'ai assisté par hasard à une conver- , sa.tion entre deux hommes d'affaires. Je ne les blesserai pas en disant qu'ils ne , parlent pas le français comme des aca- , démiciens. Ils sont Flamands tous les !; detux, et ils ont dû apprendre à vivre , avant d'avoir le temps d'apprendre à , lire et à écrire. Quelle précision cepen- ; dant dans leurs propos, quelle clarté c ci ans ïeur discussion ! Il y allait d'inté- ■ rate considérables : des centaines de j mille francs. En un quart d'heure, l'ac- , cord fut fait. Ils disaient tous les deux ce qu'ils voulaient dire, sans feinte, j su>ns détour. Quel contraste a,veo les débats do la barre ou de la tribune ! Qu'on était loin du brouillamini des politiciens et des périodes d'avocats ! C'est que ces deux hommes ne 1 parlaient pas pour parler. Ils n'avilissaient pas la parole, don de Dieu, pri- ' vilège de l'homme, signe de l'intelligence, en assemblant des mots pour piper un auditoire ou en vue d'une gloriole personnelle. D'accord sur la physionomie de l'affaire, qui devint aussi nette, au bout d'un petit quart d'heure, que la photographie la plus exacte et la " mieux éclairée, ils conclurent en quel- ] ques mots, oui, non, oui sur ceci, non j sur cela, et l'on alla se coucher. ( Les affaires publiques seront compri- c ses, discutées, résolues de cette manie- < re quand, des hommes de cette trempe * étant au gouvernail, elles ne seront plus * monopolisées par des gèns qui se croient J capables de les diriger parce qu'ils sa-vent en parler. ; i * Cet ingénieur do 47 ans faisait fortune dans l'Amérique du Sud quand la guerre a éclaté. Il s'ennuyait en Wallonie, il y a quinze ans, dans une situa- 1 tion honorable, mais modeste. Il est parti pour conquérir une large aisance à ,ses enfants, avec un petit pécule et une soixantaine de lettres de recom- ; mandation adressées à des compatriotes. Il en a utilisé une, une seule. Le destinataire l'a reçu si froidement qu'il a tout de suite déchiré les autres. Il s'est débrouillé tout seul. D'abord employé, puis associé d'un industriel, il a eu des années de cont mille francs, bénéfice net. Il ne faut pas plus d*une heure do conversation, à qui a l'habitude des , hommes, pour faire le tour de ce type 1 intéressant, bel exemplaire,du Wallon : dé notre marche de l'Est, idéaliste et pratique, ouvert, jovial, esprit prompt j et cœur chaud. Ce n'est pas banal de . quitter, à son âge, un pays- toujours , ensoleillé, une position brillante et d'ac- j courir faire le coup de fetj dans les ' boues de l'Yser. Par parenthèse, le ba- < teau qui l'amena en Europe, au début < de la guerre, était farci de Boches, in- < solents et arrogants, qui croyaient ne ] faire qu'un saut d'Angleterre en Aile- : magne. Mais ou les a cueillis en route, j un à un, le dernier déguisé et caché ■ dans un coffre. Notre compatriote a fait, là-bas, les ■ affaires de son pays en même temps que les siennes. Nous pourrions citer des chiffres, et maintes victoires rem-. portées, grâce à lui, par l'industrie 1 belge sur l'industrie allemande. A-t-il été aidé, lui, comme ses concurrents Boches, par les ministres et les consuls de son pays? Faites attention, lecteurs, à cette question, que nous n'avons pas manqué de lui poser. Elle est capitale, pour aujourd'hui et pour demain. Eh bien ! non, ou si peu que point. Les diplomates et les agents consulaires qu'il a connus étaient, sauf de rares exceptions, en-dessous de leur tâche. Ce n'était pas toujours leur faute. Ils ne sont, en général, ni assez instruits, ni assez bien payés. Ils n'ont pas été dressés pour la lutte économique, dont l'importance leur échappe. Ils manquent* de prestige. Ils n'opèrent pas d'après un plan d'ensemble. Leur timidité est navrante. Leur principal souci est d'esquiver les responsabilités. Il est arrivé que des Belges molestés, et ruinés ne rencontraient que des oreilles distraites et des visages fermés chez les représentants de leur payjs. Tandis que les Allemands 1 Est-ce que ceila changera? Cela n'a pas encore- changé. L'occasion est propice. Notre gloire rayonne partout. Nous n'avons qu'à agir pour vaincre. Aurons-nous un Etat et un gouvernement belges après la guerre ? Des milliers de Belges, dans le vaste monde, sont prêts à lutter pour l'industrie, le commerce, le pain de la nation. Faute d'une réforme radicale de notre diplomatie et de notre organisation consulaire,, leurs efforts seraient stériles. Avis à qui de droit. V Rencontré en voyage plusieurs spécialistes, gens en place. Causé avec eux. C'est navrant. Signe caractéristique : in-. capacité à s'élever au-dessus de la routine du compartiment professionnel. Il . y aurait un Jivre à écrire là-dessus. Ja-, mais l'intelligence et la raison n'ont été autant glorifiées qu'en ce temps-ci. Ja-' mais ces souveraines n'ont, dans la pratique, aussi peu et aussi mal régné. Une multitude' d'hommes prétendument instruits répëterii ihécauiquemenf, toute leur vie, les gestes qu'ils ont appris à faire, ni plus ni moins. Mais interpréter, juger, dégager l'inconnu de l'observé et du connu par la vertu d'une raison bien dressée et nourrie d'expériences : voilà qui est plus rare, dans notre siècle de lumière, que le merle blanc. C'est pourtant l'essentiel de la vie. Un Etat bien ordonné devrait refuser l'accès des commandements civils et militaires à tous les citoyens, fussent-il? bardés de diplômes, qui n'auraient pas fait la preuve do leur capacité à juger; à choisir et à commander les hommes. Des diplômés ? nous en avons trop, infiniment trop. Mais le jugement et le caractère ? Ne dites pas que l'un et l'autre poussent tout seuls, comme les petits enfants dans les choux. L'éducation les développe ou les tue, selon ta qualité. Professeurs, éducateurs, hommes d'Etat, voici le moment des examens de conscience et des fermes propos..,FERNANO NEURAY. ECHOS La censure postale, nous écrit-on, admet a correspondance en français, en fla-aand, en anglais, et même en allemand ! îlle interdit l'emploi des autres langues, îeaucoup de nos soldats, pourtant, ont herché —et trouvé — des marraines ou es correspondants en Italie, au Portugal, n Amérique latine — pays alliés. Cer-ains y ont vu le moyen d'apprendre ou Le ne "pas oublier la langue de ces pays. )ame Censure, qui tolère l'usage de l'al-emand, ne pourrait-elle épouser un cen-eur qui sache un peu d'italien, desna-;nol et même de russe ? Las hôpitaux du tohu-bclju Ce sont ceux de la révolution russe que îous décrit Ludovic Naudeau dans une ettre au « Temps » : A Pétrograde, un blessé ayant trépassé dans un hôpital, d'une manière qui a iaru suspecte à ses camarades, le comité tu régiment auquel appartenait le défunt ;'est transporté au lieu du décès. Là il a ïxigé que lui fussent remis cinq infir-niers ; il les a roués de coups puis il les i emportés tout saignants et il les garde jrésentement prisonniers, en un lieu in-:onnu. A Moscou, à l'orphelinat Nicolas, e personnel s'étant mis en grève a fermé es cuisines et interdit qu'on préparât la îourriture des enfants ; il a fallu ie longues négociations pyiur empêcher ceux-ci le mourir de faim. A l'hôpital Elisabeth, es « travailleurs gardes-malades » ne veulent reprendre leurs fonctions qu'aux londitions suivantes dont ils exigent que e haut personnel universitaire leur signi-ie l'acceptation : « Expression d'une ab-lolue méfiance envers le ministère do coa-ition et transfert de tout le pouvoir gou-/ernemental aux Soviets. Attribution ex-lusive au syndicat professionnel du soin io recruter "les nouveaux infirmiers. Ac-ïeptation de toutes les conditions écono-niques réclamées par les grévistes. Mise i la retraite du rectouir et de l'économe. » ..'université fort perplexe sacrifierait au «soin le recteur et l'économe, mais elle îe sait comment faire pour remettre tous es pouvoirs gouvernementaux aux Sa-nets. russk ! Le pvoir ïM-il écteppsr au imlmalislts? m seule mi mm lie mmm avec mm Le gouvernement dictatorial et insurrec-' tionnel de Lénine et Trotsky serait-il clian-" celant ? Les dépèches qu'on lira plus Itin * semblent l'indiquer. La Conférence des - paysans se sépare des Bolcheviks ; les pre-3 mi ers résultats des élections de Pétrograde ont donné une minorité maximnliste. Enfin ' seule la 5° armée a reçu Krilenlco et cn-l qaqé des pourparlers d'armistice avec les 3 Allemands. Sèrait-cc l'effet de la vigou-reuse protestation des attachés militaires 1 alliés ? t La situation est confuse encore ; accep- - tons néanmoins l'augure d'une améliora-3 tien. p> 3 3 MIS EN MINORITE A LA QONFÉP.ENCE DES PAYSANS LEWINE PROPOSE 1 DE FORMER UN GOUVERNEMENT DE CONCENTRATION Petrograde, 29 novembre. Depuis vkigt-quâtre heures, la situation politique s'est transformée. La conférence: l des /laysans, aéiunie depuis quelques jours, j 3 s'était, dès le début, constituée en deux i - groupes : l'un comprenant une minorité - antibolchéviste, l'autre, beaucoup plus 3 nombreuse, partageait les vues do Lénine.' Mais, hier soir. Lénine a parlé d'une fa;o.n si, maladroite que les délégués soldats c! " paysans formant la majorité ont marqué * leur impatience en l'interrompant fréquem--[ ment. Des éclats de rire ont accueilli la ] nouvelle de la nomination de Krylenko - comme .généralissime. N'osant risquer un j vote de confiance. Lénine se retira. La nouvelle p,ai vint alors que l'Allema- j * gne acceptait l'armistice sur tous 'es 3 fronts. Les bolcheviks demande: ont aussi- : j l'V qu't/n t,S|''graianio de félicitations :'ir,. ^ envoyé à Krylenko. Une discussion des ! plus mouvementées s'en suivit. La résolu- - tion, l'ut rejétée et le cabinet bolcheviste î quitta la salle des séances. Ce matin, encouragé par la froide ré-3 ception faite à Lénine, Tchernoff harangua 5 la gauche à la conférence des paysans n réclamant le pouvoir, mais un émissaire de Lénine apporta la nouvelle qu'un accord était intervenu entre les différentes ; fractions pour former un gouvernement 3 comprenant .les bolchc\iks, les socialistes-révolutionnaires de gauche et les membres du comité exécutif des Soviets, dont 108 i ippartiennent à la conférence des pay-^ ïans, 100 aux organisations de l'armée et î (30 aux divers' syndicats. Ces délégués do- * valent former un Parlement ou Soviet pro-l visoire et entre,r immédiatement eu séance. Ce Parlement sea*a chargé de nommer - les comités do direction des divers mims- - tères. Chaquo comité nommera son président et ces présidents constitueront le cabinet. Seul Tchernoff se trouve exclu de " ces comités et échoue dans ea tentative personnelle. La Russie fait ainsi son troisième essai d'un parlement révolutionnaire. Il est impossible de dire ce qu'il en adviendra, mais t il est certain quie si les bolcheviks ne ma-~ nœuvrent pas avec une extrême habileté. ' ils verront le gouvernement leur échapper, t (Radio.) 1 [Cette nouvelle est confirmée par les cor-' respondances du « Daily Chromcle » et des " a Daily News ».] ECHEC DES MAXIM AL! STES AUX ELECTIONS DE PETROGRADE Petroigrade, 28 novembre. . Les résultats du sqrutin pour les ciselions de l'Assemblée constituante, à Pétrograde, dans 110 sections de vote sur liM, donnent aux maximalistes 220,000 voix, aux 3 Cadets 180,000, aux socialistes-révoluti w-b ri a ires 80,000. Les électeurs ont pris part au scrutin dans la proportion de 80 p. c. Petroa'rade, 29 novembre. i é Les résultats partiels des élections offrent t un grand intérêt. Les bolcheviks et les ca-> detïT arrivent ensemble avec une très fai- - ble majorité en laveur des cadets. Par con-s tre. les socialistes-révolutionnaires se trou-e vent distancés, arrivant loin derrière les1 - autres partis . é LA SITUATION DE KRYLENKO 3. AU FRONT : Pétrograde. 29 novembre. ;1 La situation de Krylenko est fort étrange, é La cinquième armée le reconnaît comme s commandant en chef. Par contre, le grarl e quartier général, les fronts de Roumanie et - du Caucase refnsent de reconnaître l'auto-i- rité des bolcheviks, et sur le front ouest il - y a dissentiment. Le commissaire Stanke-i- vitch, au quartier général, refuse de trains- mettre les ordres de Krylenko au général t» Doukhonine et fait appel, au nom de l'ar-ruée, à la population pour faire cesser la guerre civile et pour fournir à l'armée. e front le nécessaire, principalemen.t les vi-» vreti qui font le plus défaut. u £ LES POURPARLERS DE L'ARMISTICE Petrograde. 28 novembre. Selon la « Pravda », les Dartementaires. russes allèrent proposer le 26 novembre un armistice. Après que leur proposition eut été transmise au commandant du front, le prinre ' uprecht, ils furent conduits au village de Possen en présence du général Hofoneist^r qui, à 19 h. 50 du soir, reçut du généralissime une réponse consentant à l'armistice dans les conditions proposées. La « Pravda » ajoute que les parlementaires fixèrent les détails d'une nouvelle tntrevuiî avec le général Hoi'meister, qui leur remit, à minuit 20, une réponse écrite et. signée, consentant à entamer des pourparlers et mettant un train spécial à la disposition des délégués des belligérants et permettant d'établir des communcations télégraphiques directes entre les parlementaires et le Conseil des commissaires de Petrograde. La prochaine entrevue fut fixée au 2 décembre. ï. Les parlementaires se rencontreront sur un point situé entre les lignes, à l'ouest du village lvoukhanisehki, dJoù ils seront conduits à Rrest-Litovsk. au quartier général du front est allemand. Le protocole fut signé à 1 h. 13 de la nuit, en deux* exemplaires. | Ordre a été donné des deux côtés de suspendre la fusillade et la fraternisation. A 8 heures du matin, le 27, les parlementaires quittèrent le quartier du général Hoftmeister, rentrant dans les lignes russes. LA PROTESTATION DES ATTACHES MILITAIRES ALLIES Londres, 30 novembre. Le <( Times » donne le texte suivant de la note adressée au général Doukhonine par les représentants militaires de la France, de la Grande-Bretagne, de la Roumanie, de l'Italie, du Japon et .le la Serbie: " Kxcrîfcnce. Lès «ou-lignes, chefs des missions alliées accréditées auprès de l'etax-major général russe, ont riioiinnèur de déclarer, en conformité avec les indications précise» reçues des représentants autorisées à Pétrograde, qu'ils protestent Je plus énergiquement contre toute violation des conditions du traité du 5 septembre 1914, aux termes duquel les Alliés, y compris la Russie, s'engageaient solennellement à fie pas conclure séparément d'armistice et ii ne pas su,spendr,e séparément les opérations militaires. Les soussignés, chefs des missions milictai-res alliées, considèrent de ïeu.r devoir d'informer l'état-major général que toute violation de ce traité par la Russie aurait les conséquences les plus graves. Les soussignés prient votre Excellence d'être assez bonne d'accuser réception par écrit de cette communication. «ilfaotprsuivrelalolle» écrit le cardiiial-archevèqiie de Paris Le cardinal Amette, archevêque de Paris, adresse au clergé et aux catholiques de son diocèse l'appel suivant qui sera lu en chaire dans toutes les églises, dimanche prochain : « La Fronce fait un nouvel appel au patriotisme de ses enfants ; elle leur demande., par un emprunt largement rémunérateur, les ressources dont elle a besoin pour continuer la guerre jusqu'à la victoire et pour conquérir ainsi une paix juste et durable. » La France n'a pas voulu cette guerre, elle a tout fait pour l'éviter. Obligée de la subir, elle a, pour la soutenir glorieusement, versé à flots, son or et le sang de ses fils. » Sous peine de perdre le fruit de tant de sacrifices, sous peine de se condamner à la déchéance et à l'asservissement, il lui faut poursuivre la lutte, pour assurer, avec le triomphe du droit, l'honneur, l'indépendance et la sécurité du, pays. » Le clergé et les catholiques français n'ont cessé, depuis le début, de donner à la cause commune leur concours généreux et désintéressé ; ils voudront le donner jusqu'au bout. !) Ils se feront donc un devoir d'apporter à l'Etat, pour le nouvel emprunt, leurs épargnes disponibles, heureux de témoigner une fois de plus à la France leur confiance et leur dévouement, assurés d'ailleurs de faire acte agréable à Dieu en soutenant la cause de la justice et les intérêts de la fille ainée de l'Eglise. » ■ - AU FRONT FRANÇAIS l't heures. 'Nuit calme sur l'ensemble du front, sauf en Argonne, où les deux artilleries se sont montrées particulièrement actives, et dans la région des Chambretles où, après une série de violents bombardements, l'ennemi a exécuté un important coup de main qui a complètement échoué. 23 heures. Aucune action d'infanterie au cours de la journée. L'artillerie s'est montrée assez active dans la région au Nord du Chemin des Dames et sur la rive droite de la Meuse. . , WVWV"—'— " LA VIE mSLITASRS 6c trouve aujourd'hui cri deuxième page, j Les débuts du chancelier von Hertling Les débuts du nouveau chancelier aile- : mand au Reichstag, jeudi, n'ont pas man- j qué d'habileté. Le comte Hertling s'est i certainement proposé de donner, par le t calme et la modération de ses paroles, i l'illusion d'une force sûre d'elle-même. i Dans le fond, il n'y a pas grand chose de solide dans ce discours. Le chancelier i 1 poursuivait deux buts : le premier était : d'enlever le vote des quinze milliards de ; • mark de nouveaux crédits de guerre de- | ! mandés au Reichstag. Comme le siège de t i l'assemblée était fait d'avance, sa liaran- ( ■ gu© à ce point de vue n'a été qu'un acte i . de courtoisie parlementaire. Le deuxième but — et ceci est en con- 1 tradiction avec la force dont l'Allemagne . veut donner l'illusion, — M. de Hertling ] ] a voulu impressionner ses ennemis, peut-: être les démoraliser. C'est l'offensive du | bluff, succédant à l'offensive dè la cor-: ruption. A en croire le comte Hertling, les Em- * ; pires centraux sont partout victorieux. ] ; Victoires- en Russie et en Italie, d'abord, : ! mais de quelle manière et par quels • moyens ? La cavalerie de Saint-Georges i ! ou," si l'on aime mieux, l'or du Rhin y a eu plus de part que la force des armes, i ! Les lauriers de ces deux offensives n'ont i rien de bien glorieux. Victoires encore (mais décisives) contai 1 les Anglais et les Français, dont les suc- 1 ! ces sont dédaigncuseineht qualifiés de « locaux » et non « stratégiques ». Mais le comte Hertling oublie que, les j Allie's pouruivant la destruction des armées ennemies, il importe assez peu de : les mettre hors de combat localement ou ; ■ stratégiquement. Obligé d'avouer les succès anglais en 1 ■ Mésopotamie et en Palestine, le chancelier . ; conteste toute importance. Nous verrons ■ bien. Même système pour là guerre sur mer. ! La bataille du iSkager Rack, où la flotte allemande dut fuir devant les Anglais . après avoir subi le terribles pertes que l'on sait, est qualifiée de « glorieuse vie- , toire allemande » ! , | Quant à la guerre sous-marine, le clian- . celier s'est employé laborieusement à cal- : mer les impatiences et à consoler les a£f- i ' Aidions allemandes. Von Tirpitz avait ! arihoncé et promis- le succès décisif. Les , Allemands sont loin de compte. Motif. [ ; d'après le comte Hertling : les Alliés ont . i pu jusqu'à ce jour combler leurs pertes, ( . grâce aux navires qu'ils ont obtenus des , s neutres par pression ou menace. Ce sys- [ ; tème, prophétise-t-il, aura une limite. Evi- , ! demment. Mais les Alliés- tiennent et ga- ; i gent du temps, ce qui toujours a été gagner la guerre. Et puis, l'importance : ' du tonnage nouveau acquis par les Al- , liés au détriment de l'Allemagne, grâce , à la confiscation des navires allemands ■ internés chez les neutres d'hier, belligé- . ' rants aujourd'hui, n'est-ielle pas un fac- j 1 teur essentiel ? \ L'orateur s'est prudemment gardé do , • faire la moindre allusion aux résultats , les plus clairs produits à ce jour par la guerre sous-marine, à savoir' : l'entrée des ' Etats-Unis, du Brésil, de la Chine, du , Siam dans la lutte mondiale 11 n'a pas parlé de l'intervention imminente des < : troupes américaines sur le front occidcn- : tal , Silenco caractéristique et aveu iinpli- j cite ! Quant à l'affirmation du chancelier que les « méthodes financières de l'Allemagne ont fait leurs preuves d'une façon ; satisfaisante » il suffit pour la juger bien 1 osée de la rapprocher d'un article de Herr : Dernburg publié cette semaine dans le i Berliner Tageblatt ■ : « Le résultat de nos méthodes financiè res, dit l'ex-ministre allemand d.es colonies, est que le crédit de l'Empire allemand est tombé terriblement bas à l'étranger.» Et il ajoute quie « si l'Allemagne n'obtient pas une indemnité de guerre elle devra accepter la faillite »... v„ S'adressant directement et personnellement aux gouvernements de l'Entente, M. Von Hertling a eu le front de nier qu'il y ait un militarisme prussien ! L'Allemagne, selon lui, fait une guerre purement défensive — contre la Belgique peut-être ? dont le comte Hertling n a dit mot ! Le militarisme revit en France, où M. Clemenceau veut « cyniquement » exclure l'Allemagne de la Société des Nations, en Angleterre où M. Lloyd George veut la ruine économique de l'Allemagne, en Italie enfin où M. Sonnino veut à tout prix garder une armée permanente même si la Société des Nations s'établit ! Rien de plus pacifique que l'Allemagne. La preuve : seule de tous les belligérants, elle a répondu favorablement,et ses alliés avec elle, à la note du Pape. Pour ce que les promesses, mémo écrites, ont jamais coûté à l'Allemagne ! Cette plaisanterie de Çhicaneau trahit,ou nous nous trompons fort, un furieux besoin, une folle envie de paix. L'appel que le chancelier adresse à l'Italie est particulièrement significatif. « L'Allemagne est peinée d'avoir dû donner à sa vieille alliée la terrible leçon de 1 Isonzo mais elle espère que cette leçon fera réfléchir les anciens amis avec lesquels les Empires centraux victorieux sont prêts à conclure une paix séparée »... Par le sursaut d'énergie et de> patriotisme qui lui a fait arrêter l'invasion, l'Italie a répondu d'avance à ces offres insidieuses Enfin le chancelier, aux acclamations du Reichstag, a annoncé gravement qu'il prenait au sérieùx les propositions de paix de Lénine et Trotsky. Les négociations vont s ouvrir. L'Allemagne se réserve bien entendu de régler, suivant leurs aspirations nationales, le sort de la Pologne, de la Lithuanio et de la Courlande. On sait ce que parler veut dire. D'ailleurs le chancelier n'a pas démenti les projets annexionnistes prêtés à l'Allemagne à propos de ces provinces russes. Il s'est contenté de déclarer « prématuré » le règlement, de ces questions tel que l'avait annoncé la presse. Se ferait-il vraiment illusion, sur la situation précaire du gouver-ncment înàximafïslë de "Petrograde ? Il sn doit pas ignorer cependant que des quinze ai mées i tisses, une seule, la cinquième, a consenti à recevoir Krilenko et à entrer en pourparlers avec les Allemands. Le grand quartier général obéit toujours au généralissime Doukhovine qui a derrière lui la presque totalité des forces russes. Les léninistes ont subi un échec aux élections de Pétrograde et devant l'opposition de la Conférence des paysans, proposent de partager le pouvoir qui leur échappe. En résumé, les harangues du nouveau chancelier impérial nous font l'effet d'un discours de président de conseil d'administration d'une société anonyme éprouvée pair le malheur. Il a masqué lies pertes, coloré les déconvenues, exagéré et grossi les succès. Quant à son silence sur la Belgique, il faut y voir, selon nous, un nouvel indice do l'embarras où la conquête de notre malheureux pays a jeté le gouvernement prussien. C'est, dans toute sa réalité, le butin embarrassant. Il ne peut obtenir, sans rendre la Belgique, la paix que la nation allemande appelle avec angoisse. Et il ne peut rendre la Belgique sans diviser, sans déchir er en deux le peuple et l'armée. On peut dire que la Belgique captive tient son geôlier enchaîné. PERCY. Î>K CïlEIXSrSt... Comment les Suisses accueillent les petits évacués belges Une nuit d'hiver en gare de Sienne «- i ■ i ■■■■■• i ■■ " '■ ©gptSPdPtsi — Notre distingué collaborateur M. Albert Fuglister uoat adresse de Suisse un joli croquis qui sera lu par tous les Belges a\sc émotion. Nous sommes heureux de le publier et d'y ■joindre l'hommage de notre profonde gratitude pour l'affection fraternelle dont les Suisses nous donnent depuis trois ans des têmoi- O /OWîrtî/r.Ç TPY1 m/.?)PÏflÇ Pf fm/ imiTS Olll/S 1irrr/PHT ' Ce premier convoi devait passer à Bieiine P le 23 novembre, à 9 heures du matin; il a e été retardé de plus de douze heures en p raison de l'encombrement du trafic sur la s ligne Bienne-Bâle. Bienne est !a première v ville où, après le départ de Baie, le train 1-s'arrête quelques minutes pour le change- 1( ment de locomotive. " Le convoi est annoncé pour- minuit 3". b Des minuit, une foule compacte a envahi h les quais de la gare, et grossit de minute e en minute: tous les braves gens s'y sont o donné rendez-vous. " L'ouvrier horloger, le mécanicien, la n <c munitionnette ». la « régleuse », y coudoient les gros fabricants et les opulents « k munitionnaires ». _ 1: Le vent froid pince dur, et- brouille les n yeux. c La nuit est idéalement claire, et la lune ® ardente les toits, traçant le long des voies de°longs fils brillants, qui se perdent dans n l'obscurité où se profilent les locomotives au repos, les wagons lourdement chargés, les bras des grues au bout desquels pen- [, dent des chaînes fixées -au poids mort. R EN ATTENDANT LES PETITS BELGES... j On circule, on bat la semelle. Des gos- <• ses, 1a. casquette sur les oreilles, les mains S , entiincées d^ns les profondeurs de leurs poches, résistent courageusement au Jroid et au sommeil, fiers de ce qu'ils ont apporté pour « eux ». pour ceux qui vont passer, et qui viennent de là-bas, du pays'envahi, écrasé sous la botte du o boche ». Partout dos paniers, des cabas, des <- filets » bourrés de pommes, de poires, de « blocs » de chocolat, de cornets de tablettes ». De hraves femmes serrent ."fans leurs bras des bouteilles de lait Lien chaud, enveloppées de châles, afin de conserver à ce breuvage réconfortant la chaleur qui tout à l'heure va ravigotter ces petits ;sto. macs délabrés pai le vovaare. Des ouvrière, engoncés dans leurs pardessus, s'interpellent : — Tiens ! t'es aus^i là toi ! — Alors i j.' te crois; on veuf leur montrer à ces pauv' gosses que, sans les connaître on les aime; et qu'on comprend, 3t pis que si on n'a pas grand'chose à leur donner, c'est au moins de bon cccur.. » Les mains aux pochcs, l'anse d'un panier passée au poignet, ils discutent entre dux, prenant garde que l'on ne bouscule pas les fruits qu'ils ont apportés, émettant .les opinions définitives » sur la sale manière d'agir de ceux qui obligent les parents de se séparer de ces pauvres petits bougres qui vont arriver », et estimant que ■ c'est quand même quelque chose qu'en Suisse on puisse un p n s'occuper d'eux •». Les minutes s'écoulent, troo lentes ail

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique gehört zu der Kategorie Katholieke pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1895 bis 1940.

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