Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1916, 03 September. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Konsultiert 01 Juli 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/vd6nz81x2q/
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23e ANNEE. — Série nouvelle.—H® 665 "1»«| IWHH—■■ n r—Tinnnnii n i h mii«- ,,, RÉDACTION & ADMINISTRATION 28tar. ras di la Boars» — LE HA7EE TÉLÉPHONE :n'64BELQB BUREAUX A PARIS : 33, fus <J®an-Jacques-flousseabj 33 j}QO LONDON OFFICE! 11. PANTON STEEET Leicestar Square, S. V. ffirectesr : fËmSÎ SSÏÏEA? IUViWVWM 10 cent, le |\j° LE XXE SIÈCLE Dimanche 5 Septembre 1916 __ 11 ABONNEMENTS Cranos 2 fr. 50 par mois » 7 rr. 60 par* m astre Angleterre.. 2 sh. 6 d. par mois • .. 7 6h. 6 d. par trimestre Autree paya. 3 fr. — par mois » . © fr. — par trimestre PUBLICITÉ S'adresser à l'Administration du Joarnal Les petites annonces sont également reçue« à la Société Européenne tâfi Publicité. 10, rue de la Victoire, Paru, eut en a le monopole pour Parts. —«Ou—— £3 cent, au front — — ————. - m ■ MilIIIII 11 Quotidien belge paraissant au Havre et à Paris Roumaine et Belgique >>0<< / L'intervention cte la Roumanie, ia déclaration de guerre die l'Italie à l Allemagne, simple entérinement officiel d'une situation «de féut, et les déclarations récentes de M. Asqulth au sujet de la répression des «crimes commis par les autorités allemandes, sont des signes nouveaux et positifs d'une iVacto'i're complète et plus rapprochée. Ils Riarqsnt la volonté délibérée et réfléchie «tes Alliés d'aller jusqu'au bout d'une lutte qui le,uir fut imposée. La décision de" la Roumanie est particulièrement symptomatique. Cet Etat ne pouvait intervenir que lorsque l'équilibre des forces en présence serait sur Se point de s© rompre. A le faire plus tôt, «i risquait de compromettre inutilement d'appoint qu'il représente dans le plateau dte la balance d'où sortira la libération de 'l'Europe. Avec uni rare sens politique et une prudence consommée, ses dirigeants ont su attendre l'heure propice. Celle-ci a sonné et elle marque par là même l'ouverture d'une période nouvelle dans la guerre (mondiale. Les Alliés saluent avec joie la •coopération qui eet venue à eux. Ils y traient l'aube de la victoire et rapproche du Chàtàlment. Les écailles tombent peu à peu des yeux »jui ne voulaient pas voir. Ceux-ci s'ouvrent à la lumière at leurs doutes céderont i^ipi-diemient devant la marche que vont prendre îes événements. 1! est cependant encore dfes hommes qui ne croient pas à une victoire complète. Ils ne sentent, pas la décision, forte, inébranlable qui anime les Alliés d'atteindre le but précis qui a été si souvent et si clairement exposé par les souverains et hommes d'Etat qui dirigent leurs destinées. Honte à ces esprits pusillanimes, Qui ne savent pas regarder virilement ïavendr et n'entrevoient pas la clarté triomphale qui illuminera Df-main ! Malheur aux (peuples qui souffriront de leur faiblesse et die* leur timidité. Ils ne réaliseront pas l'idéal national qui embrase leur âme. Ils «'auront pa$, dans l'Europe nouvelle qui se forme sur les champs de bataille, la place qu'ils mériteraient d'avoir. Il y a, pour les peuples comme pour les individus, des heures fatidiques. Si on les laisse s'écouler «ans profiter de l'instant qui sY>ffre propice, 1 occasion perdue ne se*retrouve plus. îLe Destin est capricieux et'Boude ceux qui ïfè négligent. La Roumanie a su attendre avec sagesse l'heure la -plus propice à son intervention. Elle a eu le rare bohheur de pouvoir choisir l'instant où elle marcherait à la conquête «ïe son idéal national. Elte a eu le loisir d^ préparer son action et de réunir tous les éléments qui devaient en assurer le succès. Ces éléments, d'ordre militaire et diplomatique, sont aujourd'hui arrivés à. leur point de perfection. Nul doute que des garanties lui ont été données pour la réalisation de ses aspirations et qu'elle n'ait obtenu de réunir sous s^s lois tous les Roumains séparés de la mère-patrie. * * * La situation de la Roumanie offre de nombreuses similitudes avec celle de. la '«Belgique. Bismarck l'avait déjà souligné en disant que ce pays devait jouer dans ïes Balkans le rôle que jouait la Betglique à. l'Occident. C'est, en effet,' comme le nôtre, un pays barrière, placé entre les couvrants de races différentes et opposées. Il prolonge, entre les civilisations slave et -germanique, la civilisation latine, dont :1 est comme une sentinelle avancée. Donnant la main à l'Italie par-dessus la Serbie, désormais alliée nécessaire, la Roumanie forme une barrière- solide contre le Drang <mch Osten, un des points principaux du programme nangermaniste. Proche voisme du monde slave, elle constitue, de ce côté, un point d'arrêt d'une grande utilité pour l'équilibre futur de l'Europe. Augmentée et renforcée, comme elle le sera après la victoire, elle pèseia d'un poids sérieux dans les combinaisons internationales. Son rôle grandira nécessairement en raison de l'accroissement de force et de puissance qu'elle retirera de son intervention dans le conflit ïfui déchire l'Europe. La Belgique a un rôle similaire à. l'Occi-Ident. Placée au confluent des civilisations française, anglaise et allemande, elle est la charnière qui joue suivant que la poussée vient d'un cûié ou de l'autre. Elle est une nécessité européenne et l'histoire le démontre. Toutes les tentatives qui ont été faites pour l'absorber, pour la diviser ou ■pour l'amoindrir, se sont retournées contre ceux oui les avaient conçues ou exécutées. '•Les événements actuels ont montré à l'Europe surprise l'erreur qu'elle avait commise, en 1839, ctuand elle affaiblit encore min Etat déjà trop amoindri. Les erreurs politiques portent en elles leur châtiment. La face des choses eût été bien différente si l'Europe avait fait confiance aux Belges lorsqu'elle leur dicta le statut international qui devait être le leur. Nous devons espérer que. revenue d'une défiance injustifiée. elle comprendra que le rôle important,'dévolu à la Belgique dans l'Europe future, nécessitera des arrangements politiques nouveaux. Et nous ne doutons pas, qu'à l'exemple de la Roumanie, notre action diplomatique aura su préparer l'avenir'.Nous n'avons pas eu, cofnme elle, le loisir d° mettre nos forces militaires à ia hauteur de la situation critique où elles devaient ■élve engagées. Nous n'avons pas eu plus de deux ans pour mener les négociations préparatoires à un concours oui, lui aussi, a été precieux aux Alliés. Nous avons été surpris par !a soudaineté de l'agirçssioii, nous en avons été les premières victimes, mous avons dù parer au plus pressé. Mais depuis cette secousse des premières semaines, pendant lesquelles déjà nous aurions pu el dù poser nettement les problèmes do notre existence future, les événements ont marché. Avons-nous su profiter des occasions qui se sont présentées ? •Avons-nous eu la vue large et claire des nécessités dont sera fait demain et de cc qu'il fallait réaliser immédiatement pour ne pas être déçus à l'heure des règlements ? Ce sont là des questions <?uie se poseront •toute ceux qui aiment leur pays, le veulent glorifié et nuissaarU, tel qu'il mérite de l'être et tel qu'il' doit l'être pour remplir le rôle international annuel il est destiné. RYCKMAX BETZ. c f Il BELGIQUE il £ii m éiiii? DE PARIS Le Moniteur de dimanche 3 septembre annonce que le gouvernement belge a notifié au gouvernement de la République son adhésion aux résolutions de la Conférence économique des gouvernements alliés qui s'est tenue à Paris du 14 au 17 juin 1&16. UNE ERREUR Deux journaux viennent de publier — l'un à Londres, l'autre à Paris — un appel à la charité en faveur d'œuvres du cardinal Mercier. Ce que nous savons de source certaine des sentiments du primat die Belgique au sujet d'appels de ce genre d'une part, le ton de la note publiée par nos confrères d'autre part, nous donnent lieu de croire que c'est abusivement qu'on a couvert cette initiative du nom du cardinal- archevêque de Malimes. '» ——» APRÈS LA GUERRE Line us iionrra plis être aussi imprévoyante UN INTERESSANT DISCOURS DU MINISTRE CATHOLIQUE ITALIEN MEDA Une dépêche de Milan dit que- le ministre catholique Meda a, dans u-n banquet offert par ses amis politiques, prononcé un discours dans lequel il a déclaré qu'il était entré dans le gouvernement national parce que le fait de refuser vsa participation, nui lui était demandée au nom des intérêts suprêmes de l'Italie, aurait été une faute contre la patrie. M. .Meda a parlé ensui te de la guerre dans ses rapports avec le patrimoine des idées morales des catholiques au lendemain de 4a société civile. « Après la guerre, dit-il, il ne sera pas possible que les nations se livrent encore à une politiçuè d'imprévoyance et à l'optimisme naïf qui faillit permettre la réalisation dix lève de domination toute-puissante formé par la croyance orgueilleuse d'une hégémonie prédestinée. L'Europe devra s'efforcer, après'la terrible expérience faite, d'empêcher toute reprise de l'incendie épouvantable, mais elle devra être aussi en situation die l'étouffer- avant qu'il se propage si par hasard il s'allume de nouveau. » Le ministre a terminé en proclamant que la paix doit être seulement le fruit de la victoire italienne et de ses alliés, parce que c'est seulement par la victoire que l'Italie pourra obtenir en Europe la place qui lui revient,' complétée dans ses frontières naturelles et défendue contre tout dan-ger futur par la fidélité des amitiés contractées sur le champ de bataille, par la prospérité et 1a tranquillité à l'intérieur, assurées par la sagesse et la bravoure de ses enfants. L'Idca nazionaie dit 'que la valeur de cette déclaration de M. Meda dépasse la politique actuelle : « Par Ja bouche de M. Meda, c'est-à-dire du premier ministre officiellement catholique du royaume d'Italie, tes catholiques italiens ont hier officiellement affirmé la nécessité et la valeur nationale de la guerre et la fusion intégrale de leur âme religieuse avec leur âme nationale. Jusqu'au mois de mai 1915, les catholiques, comme parti, furent parmi les plus tenaces partisans de cette neutralité qui était le suicide du pays. » La guerre par laquelle l'Italie défend son existence et conquiert son avenir apparaît' maintenant telle qu'elle^êst dans sa plénitude, une guerre nationale. » Leurs iiipétiÈs — )30« Pour tous les Allemands qui réfléchissent à l'avenir de leur .pays, la question des colonies est devenue une véritable obsession.Dans son numéro du 21 août, la, « Koel-nische Volkszeitung » publiait encore un article affirmant qu'après la guerre l'Allemagne devra encore avoir des colonies et une politique coloniale très développée. « Il lui faudra en outre, remarque le journal de Cologne, une flotte considérable, ainsi que la nécessité s'en est fait sentir au cours' de la guerre actuelle. Les Allemands doivent être persuadés que dans l'avenir les colonies allemandes ne seront pas si faciles à conquérir que cette fois-ci et pourtant, sans préparation aucune à la guerre, on a vu les colonies allemandes résister très longtemps à F envahisseur. Quiconque parlerait d'une renonciation allemande aux colonies, ne ferait que parler d'un recul complet de l'Allemagne dans le monde, accompagné de toutes ses conséquences. » C'est à des aveux connue ceux-là qu'on peut mesurer l'importance de la tâche accomplie en Afrique par nos vaillants sol-La te, i— i.. i. ■■■ i"tu il L ii— iij ■ 11 iiiTw line admirable synthèse (IWorts Si le maréchal von Hindenburg caresse de_ grands projets d'offensive sur le front oriental, — c'est-à-dire sur le front qui s'étend du golfe de Riga à la mer Egée. — ces projets sont dès maintenant devancés par Farinée russe, l'armée roumaine et l'armée du. général Sarrail. / Le front russe s'est rallumé avec une instantanéité qui n'est point faite pour surprendre. L'état-major russe dispose de tel'ies niasses d'hommes qu'il se. contente, à l'habitude, d'une courte préparation d'artillerie, d'urne durée de vingt-qua'tre ou de trente-six heures, avant de lancer l'assaut. Au reste, les tianchées de l'ennemi n'ont point là toute la puissance qu'elles possèdent sur notre iront. Au premier choc, en. "V olhynie et en Galicie, vers Vladyrair-Vo-îynski et vers Hâtiez, les Russes ont capturé près de seize mille prisonniers et du butin. Berlin est en aveu : son aveu est entouré d'artifice : il se borne à reconnaître que les Russes ont obtenu des succès sur certains points peu étendus du front. Cela rioiîis doit suffire ef on peut gager que la. bataille s'étendra. Il était, d'ailleurs, dans la logique des événements que les Russes du généra! Broussilow, regroupés et renforcés, partissent à l'attaque en coïncidence avec l'attaque roumaine. * t: îk Décidément, les Alliés donnent, chaque jour, l'impression plus forte de la parfaite . ordonnance de leur ordre de bataille et de la maîtrise stratégique de leur haut, eom-rntendemient. S'ajoutant à l'intime liaison des opérations russes et roumaines, l'offensive serbe à l'aile gauche du front nord de Salonique se produisant alors qu'apparaissent les têtes d© colonnes russes dans la Dobroudja, et l'occupation de la ville albanaise de Tepelin par les Italiens, constituent urne admirable synthèse d'efforts cony ugués. Où c;u.e se porte aujourd'hui le regard en Orient, il y a lieu d'être satisfait, et l'apparition sur la rade du Parée d'une flotte alliée n'est point assurément pour jeter une ombre au tableau. * tic A L'armée rounraine parait Avoir été h peu près au complût de mobilisation le'jour de la déclaration de guerre, car les opérations de cette armée en Transylvanie, sur tout te pourtour de l'hémicycle des monts, sont menées avec une vigueur qui fait; croire à l'entrée en ligna du meilleur de leurs forces. Les Autrichiens sont visiblement pris en flagrant délit de faiblesse et d'impréparation. N'ayant point les forces nécessaires pour prendre l'offensive, ni même pour disputer sérieusement les débouchés des passes, le rideau d'avant-postes autrichiens se replie, à grandes enjambées, vers les points de concentration de la dizaine de divisions, de qualité sans doute médiocre, qui ont été péniblement rassemblés en Transylvanie. La grande voie ferrée autrichienne qui suit tout te pourtour des montagnes de la frontière austro-roumaine est déjà coupée ou menacée par l'armée du roi Ferdinand. Sur un seul point, — d'après une dépêche Rieu<tiei\ — le Ie corps a fait prisonniers 7 officiers et 734 soldats autrichiens. On ne sait encore si l'armée roumaine a le dessein de s'engager profondément dans la région mouvementée des monts de Transylvanie, qui, dans sa plus grande largenr, mesure 200 kilomètres, ou "si son intention se borne, — à l'instar du plan de 1 année italienne au Treritin, — à occuper les principaux points stratégiques, de façon à se garantir contre tout retour offensif'de l'ennemi. Dans ce dernier cas, il faudrait supposer que l'armée roumaine aurait pour ambition de porter le gros de son effort sort contre les Bulgares, soit, par la pointe occidentale du territoire roumain, vers le banat de Terniesvar et 1a. plaine hongroise. Quoi qu'il en soit, la rupture d'équilibre des forces au profit des Alliés est un fait accompli en Orient, et c'est là l'essentiel. Paul GROKAERT. UNE DÉDICACE Une haute personnalité de la colonie anglaise à Paris a envoyé récemment à son plus jeune fils, âgé de douze «w.?, le livre bien connu de Hansi : Mon. village ; Ceux qui n'oublient pas, avec la dédicace suivante ; « Mon cher petit, Au début de cette guerre, tu avais à peu près le même âge que j'avais moi-même au début de la guerre de 1870..Quelques années après cette guerre, aujourd'hui si lointaine, je suis venu en France où j'ai vite appris ses leçons que je n'ai jamais oubliées depuis. Je voudrais de tout mon cœur que ies leçons de ]a guerre actuelle ne fussent pas perdues pour toi. Ge qu i! le faut surtout retenir, c'est que les crimes de l'M'lemagne ne sont pas le seul fait d'une dynastie, encore moins du chef de cette dynastie, quelque autocrate qu'il soit. Les Ho-henzollern et leur Kaiser exécré ont pu ordonner les atrocités du début et celles inspirées par le terrorisme militaire mais la frappe d'une médaille commémorelive de la noyade des bébés du >< Lusitania » ; mais le pavoisement des villes allemandes en maintes occasions pareilles ; mais les applaudissements unanimes du peuplo allemand aux meurtres d'Edith Cavell et du capitaine Fryatt ; mais leurs tentatives saugrenues de justifier les abominables déportations des populations de la France envahie ne peuvent être de pure commande, et prouvent jusqu'à l'c-vidence la complicité morale de ce peuple abject dans les 'crimes de ses chefs. Je souhaite donc, si. dans l'avenir, il l'arrivé de te trouver en contact avec ces bêtes malfaisantes, que, sous 1 extérieur toujours courtois du gentleman anglais, tu te souviennes de toutes ces abominations, de leurs auteurs et de leurs complices ; et je t'envoie ce beau petit livre comme gage de la force de ce souhait, accompagné de cette courte dédicace dans ta belle langue de ceux qui, pendant quarante-quatre ans, se sont souvenus avec tant de vaillance, et afin que tu sois, to'i aussi, un « de ceux qui n'oublient pas •>. Ton père. » [ NOTES DU FRONT 1 Unjolifaitd armes »o« l'entait i'iî sitiill! H!s Un petit fait, d'armes qui s'est passé un peu au nord de Steehstraat. A cet endroit, la ligne belge borde le sud du canal. Les tranchées allemandes sont, établies de l'autre côté, mais à environ 200 mètres de ia aive. Au nord et au sud les travaux allemands rejoignent le cana.l. Il existe donc un espace de quelques hectares entre les dfeux lignes, espèce de prairie marécageuse, coupce die rangées d'arbres débranchés par ta mitraille. Les deux ou trois petites fermes qui y existaient ont été à peu prés entièrement rasées. Les Boches en occupent ies ruines. Comme nous avons établi des postes avancée sur la' rive noid, les avant-postes sont presque en contact de ce côté do l'eau. Naturellement, des patrouilles, tant belges qu'allemandes, battent assez fréquemment. le terrain durant la nuit. Pour rendre la tâche de nos hommes plus difficile, l'ennemi avait parsemé le terrain immédiatement en avant de ses lignes et de »s petits postes de cosses sèches de fèves, 'de pois et de haricots. Le craquement que produisaient ces cosses sous les pas de rros patrouilleurs avertissait les^ Allemands de leur approche. Tout récemment, la présence d'une de nos patrouilles avait été dé-ceiée de cette façon. * * * Il y a quelques jours, une reconnaissance avait été envoyée de ce côté pour reconnaître certains travaux exécutés par ■l'ennemi. Le sous-lieutenant Darrien la commandait. Le temps était très sombre et la pluie tombait avec violence.. Les pas, ■dans les hautes herbes et dans te terrain humide, ne s'entendaient pour ainsi dire pas. On ne voyait qu'à quelques mètres, mais les rangée»' d'arbres se découpant, sur le ciel et le miroitement des eaux du canal permettaient de s'orienter assez facilement. Le sous-lieutenant jugea les conditions favorables pour tenter um coup die main sur un poste die sentinelles'dont 51 connaissait l'emplacement. Il te 'décida d'autant plus vite à risquer l'affaire, que, les jours précédents, d'autres régiments avaient heureusement enlevé des postes allemands un peu au nord de Dixmude, puis à J>rie-Grachten et ensuite à la Maison-duPasséur. Et. puis, quand on a l'honneur do faire partie d'un régiment comme celui qui garde ce morceau de notre front, on n'hésite pas longtemps. Les dispositions furent rapidement prises. Une patrouille à droite, une patrouille à gauche et en avant pour cerner le poste boche. L'affaire était loin d'être exempte de risques, car ce petit poste ne se trouvait qu'à vingt-cinq mètres environ en avant de la ligne principale, tant, juste devant le réseau de fils de fer barbelés. Mais la chance favorise nos audacieux. Gi-âoe aux hautes herbes, l'une des patrouilles arrive à • quelques mètres des deux Allemandis en sentinelle. Les baïonnettes sont appuyées sur la poitrine de ceux-ci avant qu'ils aient eu le temps de poussier un tri ou de faire un'geste. A mi-voix, le soldat Van Gindereréur, qui était arrivé le premier sur eux, les somme de se rendre. I!s mettent immédiatement les bras en l'air. En silence, on les désarme et on les fouille. Des tranchées ennemies, on semble n'avoir rien entendu. Un seul coup de feu claque dans la nuit. La seconde patrouille arriv» à son tour, mais le nid est déjà vide. Elle remarque cependant deux ombres qui. se profilent sur le parapet boclre :• les deux homems qui venaient, relever les sentineles, sans doute. Et c'est probablement un de ces hommes qui a tiré. Mais fes deux Boches ont vu nos "hommes : ils fuient et escaladent le parapet de la ligne principale de tranchées. Le caporal Witteboils, un « anrâpn » de la classe '1902, qui s'est précipité vers eux, fleur lance une grenade. Le projectile éclate smr le parapet entre tes deux kommes. L'un: d'eux s'étale, immobile, sur îe rempart de terre, taardis que l'autre disparaît de l'autre côté. , L'officier belge vient maintenant rechercher sa seconde patroualte, après s'être assuré que ies prisonniers étaient mis en sûreté. Les fusils de ces derniers n'avaient pas été enlevés. Laisser 75. un aussi joli trophée fit mal au cœur à l'un dte nos 'braves patrouilleurs. Bien 'que l'alerte eût été donnée chez l'ennemi, si revint sur ses pas, rentra dans le poste allemand et revint avec les deux fusils. L'un die?! Boches, un grand Bra.ndebour-geois de 38 ans, porteur de la croix de fer, semblait marri de l'aventure. L'autre, un jeune homme de 27 ans, dont le grand- père est Français, rayonnait de joie. * le & Pendant tes nuits suivantes, l'ennemi a, entouré d'un épais réseau de fils de fer barbelés remplacement de la sentinelle et a fauché l'herbe dia.ns un rayon de cinquante mètres.' Grâce à cela, on distingue mieux qu'auparavant 1e poste des sentinelles avancées. Aussi nos artilleurs s'amusent-ils à envoyer' de temps en temps à celles-ci de beaux sbrapnels qui-' éclatent en faisant un gros nua.ge noir, et nos piottes leur sifflent-ils continuellement aux oreilles l'obsédante chanson des balles. A MÂTAGNE. fïA aVWl/Wl V W\aiAA.M\-VW\V\ V VVIX\X 1 \ - A v\ ! Nos lecteurs trouveront en | | troisième page, toutes les | < S | nouvelles de la guerre et les | | dépêches de la dernière heure | %vvvvVMvv\^vw\v*A/vvvvvvwm\vviY\vv\\vw.vrmvi * Oppositions dopérette —~ »o«-— Les pantins du Centre et delaSoziaf-Demokratie aux mains du Chancelier Dans la « Revue hebdomadaire » du 26 aoûi|, M. l'abbé Wetterlé, ancien député alsacien au Repehstag, fait un tableau pittoresque du Reichstag allemand, de la comédie de ses partis el de l'agitation de ses grands hommes. Elevé dans le sérail, il en connaît les détours : cela se voit, cela se sent à chaque ligne de son article. G'omédéo, selon lui, que l'oppositron du Centre et du parti socialiste aux dépenses militaires. Leurs clameurs n'étaient qu'un acte de la pièce, qu'un numéro du programme réglé d'avance entre le Chancelier impérial et les présidents des fractions, véritables figurants d'opposition. Les deux anecdotes ci-dessous, que nous empruntons à l'article de M. Wetterlé, doivent être versées au dossier des Sozialdémocrates du Kaiser. « Lorsque Vêtat-muior allemand voulut procéder à la réfection de l'artillerie légère, les quelques •augures du Reichstag furent invités à sr rendre au palais rj.c la Wilhelm-strassc. Le général, Canrivï les mit au courant des exigences du ministère de la Guerre. Il fallait, que les nouvelles pièces fussent construites sans qu'on attirât l'attention des puissances rivales. Une dépense de 4-00 millions de marks devait donc être engagée sans qu'on en trouvât la moindre trace dans les budgets des années suivantes. Ainsi fut fait. Les budgets de l'empire furent truqués pendant trois ans avec l'entière complicité des chefs de groupes, socialistes y compris. » Bebel lui-même, le grand, l'illustre Bebel, l'ennemi de -l'Empereur et de l'Empire, TArminius du militarisme -et de la société bourgeoise, ne rougissait pas de maqui-gnonner dans ce marché couvert : « Bebel prit souvent part ententes préalables ciu chancelier avec les présidents des fractions. A sa pudeur d'opposant irréductible on ne faisait qu'une concession : les négocioAeurs se réunissaient alors dans une petite salle du Reichstag, au lieu de'se rendre au palais de la chancellerie. Avec Scheidemann, plus n'est besoin d'y mettre tant de Jormcs. Le leader actuel du parti socialisie est plutôt, flatté de poiivoir siéger dans les salons de 'la, Wilhelfàstrassë. » Après avoir ainsi prépart» la. guerre,après avoir voté les crédits de 1914,- après s être réjouis des premières .viotodr&s des armées allemande^ tes kameraden socialistes voudraient aujourd'hui se faire les courtiers d'une paix avantageuse pour l'Allemagne vaincue. S'il y avait, en France et en Belgique, des socialistes capables, de se laisser prendre à ce jeu, leur voix retentirait dans le désert. Les peuples, éclairés, édifiés, sacrifiés, ne les suivront pas. Ils ne suivront pas davantage tes « kame-raden » (ta Centre- Avons-nous été assez dupes tout de même ! Pendant que nous prenions au sérieux leurs disputes d'opérette, pendant que .nous nous querellions à caœe d'eux et pour eux, tous tes partis allemands s'entendaient, dans la coulisse, avec leur empereur, pour préparer notre asservissement ! Qu'au moins cette leçon "nous serve désormais ! Les syipÉies to Brésil pr la Belgipe UN MESSAGE DU SENAT BELGE Au message adressé au Congrès brésilien au nom de la Chambre belge, était joint un autre message de M. le comte Goblet d'AlvieUa au nom du Sénat. Voici ce que 1e vice-président du Sénat beige écrivait notamment à propos du dis-cous de M. 1e sénateur Ruys Barbosa. : « Votre Congrès a montré que 1e souci de la, neutralité, comme le fait ressortir l'éminent jurisconsulte et diplomate, ne doit pas porter atteinte au devoir de prendre parti moralement dans les conflits où sont engagés la justice, la liberté et l'ave-,,nir de la civilisation. • » En ne vous contentant pas de répudier en termes généraux les violations du droit partout où elles peuvent se produire, mais en couvrant de votre haute autorité tes déclarations où M. Barbosa indique de quel côté se sont rencontrées les atteintes aux règïes de la justice et die l'humanité, vous avez donné au monde une leçon qui portera ses fruits et vous avez apporté à ceux qui combattent pour la. bonne cause un anioou.ragement dont ils ne perdront jamais lé souvenir. » La Belgique, en particulier, après tout ;•»ce qtu'effie a souffert, y est profondément sensible. » Les heurenx effets de la prohibition de l'alcool en fesie De nombreux travaux scientifiques viennent de paraître en Russie démontrant tes effets surprenants — et i.ntéressànts pour ceux qui, comme les Belges, ont aussi à résoudre le problème de l'alcoolisme — de la. suppression de l'alcool dans te vaste empire des tsars. Il en résulte, en effet, quie la situation éeonomi^iu" et 1;\ vie de famille des populations rurales se sont notablement améliorées ; le nombre et le montant des dépôts dans tes caisses d'épargne subissent, depuis le jour de la" prohibition, des accroissements constants et réguliers ; la capacité rte travail de l'ouvrier russe a considérablenient augmenté ; le nombre des incendies criminel» — qnri étaient le fléau des campagnes russes où les constructions en bois sont la • règle — a. notablement diminué. Ce qui mieux est, c'est que l'opinion publique, dans sa très grande majorité, esf favorable à la. prohibition et à son main, tien après la guerre. L'appel des belges jusque 40 ans »o«*—— LIRE EN 2m" PAGE LA COMPOSITION DES CGMMISSSQNS DE RECRUTEMENT ET DES COMMISSIONS D'APPEL. LA GUERRE AU CONGO. ■+I1r \ycc nos soldats victorieux dans l'Afrique allemande L'ESPIONNAGE ALLEMAND A L'ŒUVRE /VVWIWVVWVWUVWU/ Lies récits de l'envoyé spécial du « XXe Siècle » II (D Là-bas les ennemis ont aussi arboré da drapeaux sur leurs forts. Ce ne sont pu: tous des drapeaux impériaux. Il y a deu: étendards verts, les étendards de la Guerre Sainte pour l'Islam. Nous avons donc de vant nous, comme jadis en Rhodésie, sur le Saisi, des auxiliaires mahomélans des Aile mands, pitoyables dupes et victimes d< Guillaume. En Occident, il se plaît à invrj quer à tout propos — et surtout hors de pro. pos — son vieux Dieu, qu'il prétend identi-lier avec celui des Chrétiens. En Orient c en Afrique, il se travestit en adorateur d'Al lah, en sectateur de Mahomet. LES MAHOMETANS et les< ALLEMANDS Les moyens, que l'ennemi met en usage pour tromper odieusement et entraîner à'sa suite tes Hindous ef les Africains arabisés sont indignes d'un peuple .européen, et foui à fait dans sa manière à lui. Ils sont rte mensonge méprisable et de fanfaronnade puérile. Voici un document à ce propos. I! émane du comte von Falkenstein, le commandant des troupes allemandes de l'iiun-dj. La lettre est adressée à un certain Mwa-lima Isa, un mahométan 1res influent parmi ses coreligionnaires qui habitent dans les légions frontières allemandes, anglaises et portugaises du lac Nyassa. A MwaJina Isa, Je vous salue. Pai s je vous avertis que voire lettre m'est parvenue ici. Nous avons reçu, toutes les nouvelles que vous nous avez envoyées. La Guerre Sainte s'est étendue maintenant sur le mornte entier'. Il y a la Guerre Sainte en Egypte, au Maroc, en Tunisie et en Algérie, en Tripoli- {\) Vpir le «XXe Siècle» du 2 septembre. f i faine, dans l'Afghanistan, dans le BelouMris-tan et en Perse, dans la moitié des Indes, au! s Soudan ,chez les Nubiens. En fait, elle est pro-i ; clamée partout. Les Mahométans, alliés aux Al-: îemands,et aux Autrichiens, combattent les An-i glais ,les Français, les Italiens, les Serbes et les - Japonais. Les ennemis sont défaits ^partout. 1 Les Turcs conduits par le Padishah de Stanw | bout ont battu les Russes très souvent. Ils anti 1 coulé de nombreux navires de guerre anglais efl français. Du Maroc, les Français ont-été chassés complètement. En Tripoirtaine. les Italiens ont subi de graves échecs qui leur ont été infligés ' par les Mahométans. De la Perse.^nos- ennemis 8es Russes et les Anglais ont été expulsés. Du 'Béloutchistan et de L'Afghanistan, les Anglais se: sont enfuis. Les enfants du Padishah détiennent maintenant la puissance, txs soldats de la Guerre Sainte dominent dans le Pundjab et aux Indes. Les Allemands et les Autrichiens ont battu .partout les Français, les Russes et les Anglais. Les Français et les Russes sont terrassés complètement. Les Anglais ne le sont pas encore, mais un grand' nombre u'e leurs soldats ont étA tués et un grand nombre de leurs vaisseaux de guerre ont été coulés. De leurs navires de commerce. plus de 500 ont été envoyés au fond de ia mer. Ici, dans l'Est africain, nos soldats onB atteint le chemin de fer anglais sur plusieurs points. Nos soldais ont détruit la voie. Trois ponts du raibvay ont été anéantis par eux. De nombreux wagons ont été démolis. Les Euro-ipéens et de nombreux soldats indigènes anglais ont péri la. Les soldais belges ont été battus partout; un grand nombre sont morts; un grand nombre ont été laits prisonniers. D'ailleurs, dans le N'vassaland, il y a beaucoup ^e soldats aile-rnans. De jrombreux Mahométans et nous-mêmes, nous allons frapper un grand coup. Et maintenant tous les Mahométans savenH quand ils mourront D'ailleurs, s'ils meurent, ils périssent pojutr leur Dieu. 11 a vu de ses propres yeux leur drapeau de la Guerre Sainte. .Quant à'

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique gehört zu der Kategorie Katholieke pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1895 bis 1940.

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