Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1916, 26 Juni. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Konsultiert 03 Juli 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/rf5k932c06/
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23e ANNPE Série nouvelle W 594 Le numéro ; 1© Centimes (5 CENTIMES AU STOST) Lundi 26 Juin 1916 RÉDACTION & ADMINISTRATION 28ter, ras de la Boarsa — LE HAVRE Téléphone : Le Havre n* 14.05 Directeur : F1RMD NEURA? Toutes les communications concernant la rédaction doivent être adressées 28l", rue de la Bourse, Le Havre. LONDON OFFICE : 2-1, PANTON STREET Leicester Square, S. W. LEXXeSIÈCLE ABONNEMENTS Franco 2 fr. 50 par mois » 7 fr. 50 par trlmestr# Angleterre.. 2 sh. 6 d. par mois »> .. 7 sh. 6 d. par trimestre Autres pays. 3 fr. — par mois » . 9 fr. — par trimestre PUBLICITÉ S'adresser à l'Administration dn journal au Havre ou à Londres Annonoes 4* page: 0 fr. 40 la ligne Petites annonces 4' page: 0 fr. 30 ia ligne Les petites annonças sont également reçues à la Société Européenne de Publicité, 10, rue de la, Victoire, Paris, qui en a, le monopole pour Paris. Qyoëdlen beige paraissant au i~tewe La iôgeaâe de l'origine germasi^ue d§s Kersls de flaadrè Parmi les croyances populaires répandues dans une grande partie du pays flamand celle de l'origine germanique des « Kerels de Flandre » est l'une des plus accréditées. L'origine de cette erreur histori-aue se trouve dans les études de Kervyn de Lettenhove et surtout dans son « Histoire an la Flandre », ouvrage qui jouit encore d une crande réputation. C'est Kervyn qui est le père de la légende de l'origine saxonne des « Kerels ». Frappé par la ressemblance des mots Karl, Kerel, Jarl, il se persuade que les Kerels de la Flandre maritime étaient des Saxons, donc des Teutons et des Germains. Dès que cette théorie a pris corps dans son esprit il en trouve partout des raisons et accumule 'es fragiles preuves pour défendre son opinion. . A la suite de Kervyn, une foule o historiens ou plutôt de littérateurs d histoire flamands, et parmi eux H. Conscience, qui lance la découverte dans le gros public sans au trement la vérifier, K. Deflou, Broec!;aeî\ ei d'autres admettent a priori que les Kerels étaient des Saxons et trouvent intéressant de donner un caractère populaire à cette fable. L'hérésie se propagea si bien que des publicises d'expression française, les « Fia-m-ands do la France» Louis Debakker,Edm. de Consemaker, Victor de Rodo, adoptèrent les assertions de Kervvn. Partout, sous l'empire de l'idée préconçue, ils forcent la note quand ils étudient les mœurs, 1 archéologie et l'histoire des Kerels dont chacun des gestes est de force, introduit dans le moule aljemand. Devant l'esprit -critique nouveau la légende ne pouvait tenir. Aussi la génération nouvelle d'historiens belges ne tarda pas a jeter une lumière nouvelle sur la question. Wouters, Van der Kindere, Pirenne, Van der Linden, nous firent connaître des sources nouvelles et mainte fable, devenue dog-me, s'évapora ou aurait dû disparaître devant la clarté de leurs déductions scientifiques et d'argumentation serrée. . Van Houtte enfin s'intéressa au problème de l'ethnographie des Kerels et démontra pé' remptoirement sur quelles bases fausses e1 faibles reposait, là doctrine si souvent appelée à la rescousse de la fiction littéraire dans des dissertations qui n'ont d'historique que le nom : rien n'est moins démontré à ce joui que l'ascendance saxonne des Kerels Flamands.Il -serait fort intéressant de rechercher s ces ancêtres turbulents de nos populations maritimes ne sont pas plus liguriques ou olu; celtiques que germamgues et si, comme -t suggère, non sans avoir avec lui la logique de Rode, que le « Kerlingaland » qui s'éten dait sur une grande partie des côtes de U Gaule, n'était pas précisément le pays où «■< réfugièrent les éléments indigènes de lf vieille Belgique, et notamment les Morins e les Ména-piens quand ils voulurent se sous traire à 1a domination romaine ou reculer de vaut les hordes franques qui descendaien du Rhin. Selon toutes apparences ces en va hisseurs durent en effet, pour se jeter sur 1' Gaule, passer par le couloir _ existant ent* l'impénétrable forêt Charbonière et les boiî des Ar demies au Sud et la forêt F'amandi qui s'étendait au-delà de l'Escaut et de h Lys, au Nord. „ • Quoi qu'il en soit il est dès à present établ que les luttes des Kerels ne furent point ur choc de peuples, de races nf de nationalités mais une Jacquerie ayant des bases nette ment économiques et purement locales. t Le mouvement des Kerels fut une actioi démagogique des paysans du plat pays don les intérêts étaient en opposition avec ceu: des seigneurs et des villes. Il amena des lut tes terribles et fut. la cause de guerres nom breuses, dont les littérateurs de la renais sance flamande ont célébré les fastes ou re g.retté les malheurs tout en leur donnant dei fondations parfaitement fausses. Et voilà encore une thèse chère à nos ro manfirrups'et aux orateurs de meetings ou s'effrite devant la saine critique historique et une démonstration de plus de l'erreur di ceux oui veulent voir dans les luttes de tv Flandre, l'expression d'un sentiment natio nal anti-français, et linguistique. Pour ne plus avoir les mobiles que leu prête H. Conscience — dont la gloire d'écr vain n'a pas besoin qu'on y aîovte des ïau riers d'historien qu'il n'a jamais recherché: ils n'en sont, nas diminués nos ancêtres d, se voir placés dans leur vrai jour. Bien a\ contraire, notre admiration 11e peut qu< grandir pour nos pères, pour ces héroïque pavsans mii surent, non seulement mou ri pour leur liberté, mais oui nu milieu des lut tes l^s plus énouvanfables surent, au nri: d'efforts mii témoi^ne^t de la valeur de }i race, transformer les marais pt les plaine: arides et sablonneuses de la Morinie en ce; régions admirables rrui sont maintenant si non les plus fertiles du moins les mieux cul tivées de la terre. D. ROSSEELE. Ls wmi ia Kaiser an roi d'Espagne ))0« CE N'ETAIT QU'UNE LETTRE DE POLITESSE Madrid, 23 juin. — L'attaché naval aile mand, de passage à Carthagène, a déclari ïujourd'hui au rédacteur de l'«Imparcial: que la lettre autographe do l'empereu: Guillaume n'avait d'autre objet que d'ex prim r au roi Alphonse XIII sa gratitud< pour la parfaite neutralité observée pa: l'Espagne et pour le généreux accueil qu fut réservé aux sujets allemands prove niant du Cameroun. L'attaché naval ajouta que l'on avait em ployé un sous-marin pour apporter cett. lettre au roi faute d'autre moyen sûr d> communication. Madrid, 24 juin. — Le président du Con scil annonce que le roi lui a communiqui la lettre du kaiser qui se borne à remercie: de l'accueil fait en Espagne aux interné: du Cameroun. UNE ÉDITION du "XX'SIECLE" - A PARIS - LA FAVEUR TOUJOURS CROISSANTE QUE RENCONTRENT AUPRES DU public belge le » xx° siècle » ET LA POLITIQUE NATIONALE DONT IL S'EST FAIT L'ORGANE NOUS PERMET D'APPORTER A L'ORGANISATION DS NOTRE JOURNAL D'IMPOR- TANTES AMELIORATIONS. AFIN D'ATTEINDRE PLUS RAPIDE MENT NOS NOMBREUX LECTEURS DU FRONT ET DE LEUR APPORTER DBS INFORMATIONS PLUS FRAICHES. NOOS AVONS DËCIDS DE PU-ËUài DESORMAIS, OUTRE NOTRE ÉDITION DU HAVRE, UNE ËDITIOK A PARIS. CETTE ÉDITION PORTERA AVANT TOUT AUTRE JOURNAL R NOS SOLDATS, AVEC LES NOUVEL LES DE LA PATRIE BELGE, LES DER NISRES NOUVELLES DU MONDE EN TIER ET UNE REVUE DE LA PRESSÎ PARISIENNE. BÏSHKSHSÎSfflHfflîgBS® fars victimes ——»0cc COMMENT LES PROFESSEURS PIRENN1 ET FREREDICQ ONT ETE DEPORTES EN ALLEMAGNE —o— ; L' » Echo belge » vient de donner au suje 1 de leur arrestation, les renseignements sui vants : n Paul Fredericq a été arrêté chez lui, ai ; n" 7 de la rue de la Boutique, un matin,ver: onze heures. On lui laissa juste le temps d< ' prendre les objets de première nécessité ' après quoi il l'ut conduit à la Komman ; dantur. ' Le même soir, vers 6 heures, il se trou va.it à la gare St-Pierre. II dit à un profes , seur de ses amis qu'il allait faire une cur ' en Allemagne, fait qui ne 6'élait plus pro duit depuis bientôt diux ans. Son ami l'as | sura aussiiôl des sympathies unanimes d' ; ses compatriotes. Mais un officier boche in ; tervint brutalement. Plus un mot, fit-il, oi • vous serez également emmené. Quant. : 1 l'hitorien Pirenne, on l'arrêta à 8 heures di . matin à son domicile et, séance tenante, i 1 fut oonduit à la Kommandantur où si 1 femme lui apporta, peu après, ses bagages ' Elle se- montra 1res dure vis-à-vis des Aile mands et ne faillit pas un instant devan les menaces des Teutons courroucés. Non ! rappellerons que le breve et célèbre hisfo rien Pirenne a eu un fils tué au front et qui : ses deux autres enfants combattent égale ment pour le pays. Lorsque Frederiq se trouvait à la gare prêt à prendre le train, le baron de Kerc ■ kove d'Exaerrle, gouverneur de la Flandr 5 orientale, y était également — par le plu grand des hasards — accompagné de troi : autres messieurs. Fredericn leur fit passe 1 sa carie de visite sur laquelle il avait nol > sa nouvelle adresse... eh Allemagne ! Su ! le champ, on arrêta le groupe et, à l'infé 1 rieur de la gare, le gouverneur et «es amis pris pour des espions, furent complètemen déshabillés et fouillés. Toutefois on les re | mit en liberté, peu de temps après. » i Le apeuf anglais "Irussels' : sapto pa? sis destroyers ; allemands et ameaê à Seebrugg^ )I0<( ^ Amsterdam, 24 juin. — Le vapeur de li compagnie « Great Eastern », qui a quitti Harwich. vendredi matin, a été capturé pa: six destroyers allemands et emmené à Zee ■ brugge. .Les hommes de l'équipage du bateau di pêche « V-L 146 », qui est arrivé à Flessin gu'e aujourd'hui, disent qu'à trois heure: du matin près de Schouven Bank, à 25 mil les nord-ouest de Ffeissingue, ils virent ui navire de Harwich, probablement le « Brus sels » escorté de destroyers allemands, si dirigeant vers Zeebrugge. Le « Brussels i a été également signalé à 9 milles de ci : port, au large de la baie de Doniloo. > La malle d'Harwich a quitté Hoek-van r Hollarîd à onze heures, la nuit dernière . Au bureau do Rotterdam on était sans nou ! velles à cinq heures de l'après-midi. " Les navires allemands faisaient proba 1 blement partie de cette escadre de sept uni " tés de combat, qui fut signalée à six heure, du soir au large des îles Frisian, se diri . géant vers l'ouest. Le correspondant du « Tclegraaf » di ! qu'une très grande activité règne depui: quelque temps à Zeebrugge. Des navire - allemands, escortés généralement de sous s marins, oint l'habitude de faire de petite: r croisières, à la recherche de « prises » i s faire, sur la route suivie par les bâtiment: de commerce. toi des béas _ dBjS à Haas UN PROJET D'ARRÊTÉ-LOI M. Berryer, ministre de l'Intérieur, nous a fait parvenir le communiqué suivant : « La Commission ministérielle chargée d'élaborer l'arrêté-loi appelant les Belges de 18 à 40 ans à servir leur pays a terminé ses travaux. Nous sommes en mesure de faire connaître, dès à présent, ses principales conclusions.Partant du principe qu'un Belge peut, pendant la guerre, servir son pays soit dans l'armée et les établissements ou services auxiliaires de l'armée, soit dans certaines industries et professions indispensables en temps de guerre et dans des service ou en- i.ro;>:"-"3 d'il tri é • ■ "> ou pour les pays alliés, la Commission ministérielle proposera au Conseil des Minis-. ■'-rirt : ion de tous les Belges npo^'és par l'arrêté-loi en deux grandes catégories en tenant compte de leurs occupations à la date du 20 juin 191G. Ceux dont les occupations sont d'utilité générale recevraient d'une juridiclion spéciale instituée k cet effet, des sursis qui les maintiendraient dans ces occupations conformément aux règles et usages en vigueur en Angleterre et en France,aussi longtemps qu'ils conserveraient leurs emplois. ■v* fvn 7' ; ^ ■ i «.ervice mi litaire et répartis selon leur Age et leur condition de famille, entre les différentes armes et services de l'armée et-, comme en Angleterre, dans différents groupes qui seraient appelés successivement ou simultanément. Dans les premiers groupes seraient les cé-. libataires et d'abord" ceux de 18 à 30 ans dans les groupes suivants les hommes ma> riés; dans un dernier groupe se trouverai en placés les hommes dont l'entrée immédiate 1 au service effectif aurait, à raison d'une si tuation exceptionnelle, des conséquences dé sasfreuses pour leurs familles ou pour leurs affaires. L'appel comprend les hommes nés pen< cl&'n \ l's anfiiée • 18 à 1897 incluse. Des dispositions snéciailes seraient prise: pour les pays neutres. Il y a lieu, pour ces pays, de prendre er considération les difficultés d'application. I y a lieu aussi de tenir compte de l'impossi Èilité d'y organiser des sursis justifiés pai ; les occupations des hommes appelés. La Commission se propose, en consé quence, de soumettre au Conseil des Minis très une disposition spéciale n'étendan provisoirement l'appel dans ces pays,qu'au: t les Belges, aussi bien dans ces pays qu< ^ dans les pays alliés, seraient soumis t " i l'obligation de l'inscription. » Le Conseil de cabinet sera appelé, dans s; 1 plus prochaine réunion, à délibérer sur ce 5 avant-projet. : mm~mm L'IMPORTANCE DU VILLAGE ; DE FLEURY Les Allemands sont donc parvenus à pé 1 nétrer pour la deuxième fois danë le villa 1 ge de Fleurv,. situé à 5 kilomètres de Ver ! dun. Le but de cette avance est évidem 1 ment de prendre à revers la hauteur qu 1 domine la redoute de Souville, clef de h ■ dernière ligne de défense de Verdun et d' ' séparer cette redoute des positions de Froi , de-Terre. Il faut donc s'attendre à voir le " troupes françaises multiplier les effort; j pour ressaisir la maîtrise de ces positions RESTONS CALMES ! ' M. Marcel Hutin écrit dans 1' « Echo d [ Paris » : 5 « Restons absolument calmes, je dira ; mieux, plus calmes que jamais devant le su - prême effort des Allemands sur Verdun. J s persiste à croire qu'en dépit de toutes leur - masses profondes et de leurs nouvelles bal - cries rapprochées, ils ne pourront atteindr , Verdun. Leur avance gagnée par des choc t effroyables et payée par des monoeaux d - cadavres a été lente, très lente, depuis noir réaction de fin février. » Ils ne peuvent pas marcher plus vit . qu'ils n'ont marché jusqu'à présent et ils fi ! raront tout de même par s'user violemmen îi ce jeu tout en avançant de quelques cen taines de mètres de plus. n Mais un fait est -archi-certain : plus ils ■ fatigueront devant Verdun,plus ils s'y acero ahero'.it, moins ils pourront s'en dégager '■ olus ils permettront a,ux .événements atten j dus de se préparer avec sécurité. » ——»o« L'OFFENSIVE GENERALE Plans la « France militaire », le généra ■ Mallelerre écrit ; n Nous voyons aujourd'hui l'offensiv : russe se dérouler à son tour sur un fron ■ de 400 kilomètres. Le caractère de ces ol i fensives est donc l'ampleur dp la manreu vrn, et en cela elles restent classiques e i elles aboutissent, après la rupture dès pre . mières lignes fortifiées, à la guerre de mou . vemenls qui seule peut donner le succès dé , cisi.f. Comparativement à la Russie, le fron , de France es» trois fois moins étendu. Oi peut y concentrer lés moyens et les efforts Les Russes sont seuls, les Français et le Anglais sont deux, non compris les Belges 1 C'est donc d'une offensive générale agis ' sant partout, répartissant, il va sans dirf sa puissance maximum sur les secteurs pla - favorables, que nous devons attendre IV ■ branlement et le renversement de la bar ; rièré qui nous sépare depuis trop longtemp ■ des territoires envahis. Cette offensive vieil dra à son heure. » t s — Amsterdam. — Les Nie)iv:s van dé', - Dag disent que la police a saisi à Hertogen i bosch le remorqueur Fax, contenant quatr i cents tonnes de riz et trente caisses de ca ; cao destinées à être introduites en contre bande en Allemagne. Croquis du front ]YIusic[tae. Dans la tiédeur de l'air printanier, la musique du régiment a une douceur inattendue.Les flûtistes retiennent leur souffle pour produire des sons fins et ténus comme des :heve.'jx de femme, les pistons amollissent j l'éclat de leur voix de cuivre, les bugles sont moins graves, les cors moins sonores. I Malgré ses (cheveux blancs, Ile chef de [ musique a un regard vif et jeune derrière le pince-nez et ses gestes opportuns ont l'air de faire jaillir les mélodies. On joue le ballet de « Coppélia ». , ■ L'évocation est si puissance que l'on oroi-i rait voir les danseuses de la Monnaie tourner sur leurs brodequins roses, bendir féeriques et légères, avec la sveltesse de leurs jaanbes gantées de soie. Attendri par la tendresse des réminiscences, an jeune officier rêve, les yeux vagues, scandant imperceptiblement la mesure du bout'de sa bottine jaune. Mais le morceau vient de finir, le mirage .s'est évanoui et voici que peu à peu se dissipait les visions disparues. Tout à coup, le ronronnement régulier d'un moteur faat lever toutes les têtes. C'est un avion boche encadré par les flocons blancs cfue font nos schrapniels en éclatant dans le ciel azuré. Il aperçoit les soldats qui font cercle autour des musiciens. 11. oblique légèrement 7f't s'y dirige en droite ligne. Les regards de tous, soudain anxieux, | s'attachent à la silhouette claire de l'oiseau i de proie. ! ... Ssss... Baoûm Une bombe. A proximité monte tine ger-! | lie de fumée noire. Quelques hommes se sont baissés inquieits et craintifs r « S'il en lançait encore une ? ' 1 Tomberait-elle là-bas sur la ferme, dans ce ' marais où croassent les grenouilles,ou bien, ' en plein, au milieu de nous ? Le moteur ronfle rageur et proche... Mais le chef de musique, calme et impa^-. sible. malgré la menace suspendue nu-des-' sus de nos téi'es, cherche ses partitions. Puis, i.1 donne un oirdre. i Trois coups secs sur le bois du pupitre. Et voici que comme une ironie rftordant-i, ! un défi cinglant, montent, vers l'avion ennemi, les sons joyeux d'une marche mili-. taire. I_iç>. cjvisrxsK-ie. i L'insigne de parade du temps de paix esl [ devenu maintenant un triomphal symbole resplendissant d'or, d'argent et d'éloffe dt L pourpre. Il a acquis maintenant dans le tu-t multe des batailles une signification profonde et vraie. Partout, la grenade a saigné le beau sant I rouge du sacrifice. : C'est 'l'offensive hardie de Werchtar où. plus tard, l'Histoire jugera le rôle important des divisions qui prirent part au combat Elles détournèrent de leur objectif les unités allemandes allant renforcer, lors de la bataille de la Marne, l'aimée de von Kluok. C'est le sanglant combat de SbeesnstraeU qui brisa la ruée ennemie sur Calais. Oe sont ses officiers héroïques qui se fai . salent tuer a la tète de leurs hommes er . conduisant l'assaut, ceux que l'on a VI . rr.aircher au milieu des balles, dédaigneux e 3 calmes, la pipe à la bouche, le stick à ls t main. Deux qui par leur élégance suprêrnr > devant la mort, ont fait songer aux petits . marquis de la « Guerre en Dentelles » so'i } riant avec impertinence à la mitraille fu 3 rieuse » appuyés sur de hautes cannes c- suçant des pastilles.». Ce sont les actes die courage obscurs df tant de braves solda ts, qui donnent, dans l£ t'ioire, leur sommeil éternel. » Ce seront les faits d'armes de demain oi les flammes de la grenade flamboieron: I d'énergie et de vaillance. j I_i© cascfue. Autrefois quand une troupe passait l'or 3 pouvait déduire la personnalité de cha<; i: 3 individu à la façon caractéristique dont i' ; portait sa casquette. 3 Chez les uns, elle était enfoncée dans le nuque, la visière pointant vers le ciol. Che; 3 les autres, elle se couchait sur l'oreille, non-1 chfulante et plate comme une loque. » De jeunes soldats la mettaient d'une façor si gauche qu'ils ressemblaient, à cause de la raideur de la coiffe, h des paysans en rou , te vers le marché. _ Ceux, au contraire q n se flattaient d'avo"! i le chic angilais rendaient l'étoffe, par un cer. eau d'osier, aussi rigide et aussi tendue qu'une -peau de tambour. Maintenant, sévère ■t tout puissant, le casque règne. Toutes les têtes se -ouinbent sous son imposante oî implacable uniformité d'acier --•nnimç des bètes puissantes et formidables. V'S colonnes serpentent d'ans la plainè, ' m j Us que les reflets du soleil se multiplient sui 'ours écailles d'airain. 1/3 cn-sefue donne un air héroïque. La jugu 1 '-lire affine l'ovale du visage et sous la vi t -.'ère courte et bombée, les regards parais - -eut plus mâles et plus guerriers. Ouelefuefois même, l'on rencontre des pro t '"k au nez droit, idéalisés d'une'façon si pro - f<wle. cpie l'oivc-roirait eonl^mplcr les trait" - harmonieux de jeunes Athéniens marchan - h 1a victoire de Marathon. J Mai 1916. Charles ARENDT, B. 114 3/'t — Samedi a été le premier jour de l'application de la nouvelle loi sur le service militaire obligatoire en Grande-Bretagne, Tous les hommes de 18 à 41 ans sont considérés désortnais comme « dtlment enrôlés i: pour la durée de la guerre. pilote américain Victor Chapman, fils ^e M- James Joë Chapman, de New - "York, vient d'être tué dans un combat d'aéroplane sur le front français. ] _ La Chambre française a voté les don- > zièmes provisoires et la proposition rédui-I sant à 10 litres d'alcool pur la franchise poui i le bouilleur de cru et portant à dOO francs ' l'hectolitre le diroit sur l'alcool LES BONS APOTRES Dans la Gazette de Francfort du 19 juin, un correspondant de La Haye (Mousié Neter ?) signale un article du Handelsblad d'après lequel les Belges devront, s'ils désirent réellement restaurer leur pays, faire taire leurs sentiments de haine pour l'Allemagne et reprendre leur commerce avec les Allemands Ce Handelsblad, n'est-il pas un des jour-aoux hollandais — jrès rares d'ailleurs — qui se sont fait une spécialité de dénoncer et d'insulter le XX' Siècle ?... ïËiïlilroi UN LIVRE DE MM. LÉON BQCQUET ET EHNEST HOSTEN C'est une étude très documentée sur le passé de Dixmude, la quiétude flamande, le Veurne-Anibacht, l'organisai,xi de la dé fensc, la batailic, l'incendie e* la destruction de la ville. M. Hoslen était archiviste communal à Dixmude, M. Bccquet est mi poète du Nord de la France. Personne n'était plus qualifié que M. Heisten poui nous restituer le passé de Dixmude qu'il connail dans tous ses détails. Les auteurs se sont adressés à M. Charles Le Goffic pour présenter leur œuvre au public. On ne s'en plaindra pas, car la préface de M. Le Goffic réconciliera l'éminent écrivain avec nos poilus qui lui gardaient un peu rancune de son livre Dixmude, où il s'était occupé trop exclusivement des fusiliers marins. Son légitime désir de glorifier' ces héro'ierues soldats lui avait uni pftui fait oublier les nôtres ; emporté par son sujet, il l'avait trop isolé d'un ensemble indissoluble. Mais s'il avait pu paraître injuste pour nos vailants jasses qui combattirent à outrance, ce n'était que par omission. Il convient de dire cfue son ouvrage contenait celte note à la page 74 de la 49° édition : « Les effectifs belges qui vont coopérer avec nous l la défense de Dixmude ne se montreron pas inférieurs à ceux du. bas et moyen ^ se: et ei, au lieu d'un historique de la brigade nous avions fait ici un exposé général dei opérations, la plus simple éepiité nous eù commandé de restituer à ces troupes ls part qui leur revient dans la défense. Elli fut assez belle pour que le général en che des armées chargeât le général Foch dalle: porter au général Meiser, dont la brigadi s'était particulièrement distinguas à Dix mude, là cravate de commandeur de la Le gion d'honneur et pour que deux des dra peiaux de cette même brigade, le 11° et..le 12e fussent décorés par le Roi et autorisés i inscrire dans leurs plis le nom de la glo rieuse cité. » La préface de l'Agonie de Dixmude achè vera de dissiper le malentendu et fera ou blier l'erreur de nos « canons-joujoux » dans laquelle avait versé le savoureux his toriographe des fusiliers marins. «"L'hé roïsme déployé sous les murs de Dixmude elit-il, par une poignée de Belges et les fusi lfers marins, lui ont acquis une tragique e brusque célébrité.®» Ll convier:t que soi Dixmude était une vue fragmentaire à la quelle MM. Bocquet et Hosten substituen une vue d'ensemble. Nos hommes en seront enchantés. Le sol dat belge est simple, modeste, prêt à fair son devoir jusqu'au bout, non par arnou de la gloire, mais parce que le sentimen , du devoir, il. s'en. est. imprégné jMsqu'QV: moelle*: dans-l'atmosphère patriale»; s'il : accompli une action d'éclat, il ne s'en van tera pas, car i' la considère comme natu relie, mais il en a parfaitement conscienc et n'admettra pas qu'on décerne à d'autre les louanges tandis qu'on le laisse de côté Il faudrait déjà remercier MM. Bocqu« et Hosten d'avoir fourni à M. Charles L Goffic l'occasion drapa,iser le) mécontente ment de nos hommes justement chatouillée: sur le point do l'honneur. Mais leur livr se recommandé par d'autres mérites. 1 fleure bon la vieille petite ville de Flapdr fort éprouvée au cours des siècles, mais s relevant vite, et oublieuse des misères pas sées faisant entendre par dessus la caim pagne blonde sillonnée de canaux la gra c.ieuse chanson de son carillon. Quant à li bataille, etle est fort bien exposée ; juseju': présent c'est dans ce livre qu'elle a ét décrite de la façon la. plus complète. Le auteurs ont rassemblé de nombreux têmoi gnages et les ont minutieusement confron tés Enfin ils parlent de l'agonie de la gra rieuse petite cité avec des accents pathé tiques et touchants que seul peut inspirer ui filial amour. Le cœur et l'esprit ont leur par dans l'ouvrage. , , . M. Le Goffic parle d'une énigme dont i n'a pas trouvé la solution dans 1 Agonie d Dixmude. Il y avait à Dixmude un tajileai représentant une Vierge Marie qui avaa miraculeusement saigné sous la pique dui soldat allemand. « Il vaut peut-être mieux rijt-il que nous restions dans notre semi ignorance ; ete nous permet de trohvei ' l'accent d'un obscul' prophétisme à cett toile dont nous ne savons rien, sinon q,u-les destinées de Dixmude v étaient inscrite d'avance et qu'un reître allemand y marty risait déjà la.petite ville sur le cœur sai gnant de Marie. » M. d. O. AU FR0NTJ3ELGE LUTTE D'ARTILLERIE et de BOMBES 2-1 juin — Lutte d'artillerie, échange d bombes dans la région de Steenstraete. Calme sur le reste du front. —o— Communiqué hebdomadaire du 17 a' 23 juin : Xotre artillerie et nos engins de tranché ont exécuté, au début de la semaine écoulée ' un tir de destruction réussi sur les ouvrage ennemis situés entre Dixmude cl la borne 1 de l'Ysr.r. Sur l'ensemble du front, le calme a régné sait/ l'activité habituelle des deux artillerie aux abords de Dixmude et de Steenstraat e( une lutte \ournaliére i coups de bombe, (tu nord de cette localité. Le rstieueant en Inp »0« LA RATION DE VIANDE ET DE POMMES DE TEUKE SERA DIMINUÉE Berne, 24 juin. — Lu Vorwaeits ûu 23 annonce que aès aujouru'hui on peut prévoir une sensible diminution de la ration de vianr de à Berlin. Le conseil municipal da Cologne a délibéré longuement, le 20 juin, sur les difficulté^ qu. les habitants éprouvent à se nourrir. Le président lit savoir que l'appel télégraphique lancé ie 8 juin au chancelier et au secrétaire d'Etat à l'Intérieur par le conseil pour demander leur assistance n'avait mêma pas été jugé digne d'une réponse. Les conseillers décidèrent alors d'envoyer immédia, tement une députation, à Berlin, mesure qui lut cependant ajournée. Des cuisines municipales susceptibles da nourrir 40,000 personnes devaient être ouvertes le 1" juillet. Faute de pommes de terre, la ville de Cologne a dû renoncer à ce projet. Il ne sera .plus distribué à Berlin, cette semaine, que clinq livres de pommes da terre par personne au lieu de dix. EMEUTE A NUREMBERG Zurich, 24 juin. — Des troubles graves ont éclaté à Nuremberg. La police a chargé par deux fois les ma* nifestants, qui sont allés briser les vitres et Les portes de l'hôtel de ville. On annonce de nombreuses arrestations. LES TROUBLES DE LEIPZIG ONT DURÉ TROIS JOURS Od apprend qu'à Leipzig, lors des trou* bles qui éclatèrent à la fin mai, une centaine de magasins de vivres ont été pillés par la foule, et que la police a fait usage ; d'armes à feu pour repousser les manifestants. Les désordres auraient duré troùj : jours. ÉCHOS t Trophées de guerre [ Dimanche matin s'est ouvert à la B-roche? à-Rôtir, dans un local gracieusement mis à : la. disposition cLa la Place belge du Havre^ ' par les autorités municipales, un petit musée dfe l'armée belge. Nous disons un petit musée, car il conj-• .porte la réduction du futur musée de tro-i phées de guerre de notre armée. On y trouve, en effet, deux canons aile, manels de 77 mm. pris à Liège ; -la toile d'un " drachen-ballon boche; des trophées de sabres allemands; des faisceaux de manser; ' une énorme torpille marine, prise par deg " soldats belges le long de notre céite où elle allait à la. dérive; des appareils à lancer des liquides enflammés; des douilles d'obns t Krupp, des casques, des lances, bref un ! aperçu de tous les objets pris aux Boches de* . puis Liège jusqu'à l'Yser. t Sous peu arrivera le dernier avion bod» descendu par les aviateurs belges. Tout cela offre un- vif intérêt et nos amis ; français, autant que nos compatriotes en! i' excursion ne manqueront pas d'aller faire t une vîs'te aux trophées de guerre dé la Bro* (. .che-à-Rôtir. Morts au champ d'honneur s La troisième liste des militaires belges tombés au oha.m(p d'honneur a paru au t Moniteur belge, journal officiel. On peut ob. : tenir celle-ci en s'adressant à la direction - de ce journal, avenuie Désiré-Dehors, à, ; Sainte-Adresse (La Ha.vre). Joindre à la ; demande, soit en un bon postal, soit en 1 timbres-poste, la somme de 90 centimes ! (Belgique et France). Pour l'étranger, 1 fr. 25 ? (port compris), Les dieux précédentes listes sont égale- - ment en vente : la première à raison de - 65 centimes (étranger, 90 centimes); la se-i coiide, 20 centimes (étranger, 30 centimes). 5 -o- Nos aérostiers militaires On parle rarement d'eux, et cependant ils - font magnifique besogne. Rien ne le dira ■ mieux que ces deux extraits de récents or-) dies du jour de l'armée. 1 Le premier concerne le capitaine Léon Gérard, le vice-président bien connu de I l'Aéro-Clinb die Belgique, qui commande la ' lr0 section de nos aérostiers. Le comman-1 dœnt a été cité à l'ordre du jour de l'aimée ' et décoré de la Croix de guerre avec la men-1 tion suivante ; 1 « N'a pas hésité à se mettre à la dâsposi-i lien de son pays dès l'ouverture des hosti-i lités, bien qu'âgé dn 59 ans, et a toujours ait preuve de grand courage ; a été Messé . d'urne chute dlaiéroplaiie, puis une seconde . fois d'éclats de shrapnels au siège d'Anvorg A déployé la plus vive activité élans les différentes missions qui lui ont érfcé confiées, notamment dans le commandement d'une . section aérostatique au front. » * a « Le second concerne deux de nos plus intrépides aérostiers cités à l'ordre du jour et décorés de la Croix dé guerre. Il est ainsi conçu : e «Le lieutenant observateur O. van Huysse (Ire section aérostiers) ; » L'adjudant observateur Jean De Mot (1" section aérostiers) : » Au cours de leur longue présence au front-, s'être particulièrement signalés par leur belle conduite au feu et leur dévoue-, ment continu. » —o— ■ Les éphémérides (ie la guerre. 26 juin 1915. — Violent bombardement J d'Arras. Contre-attaque allemande à la tranchée de Calonne. ; — Près du Monte Croce, les Italiens! ' s'emparent de la cime du Zellenl^ofeL

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique gehört zu der Kategorie Katholieke pers, veröffentlicht in Bruxelles von 1895 bis 1940.

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