L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1917, 29 September. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 05 Mai 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/7d2q52gb26/
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3ôiiie Amr&ee N«>. S071 G cents Samedi 2Ç? ©egîtemilbre E«3>S7 L'ECHO BELGE L'Union fait la Fores, Journal «ïiaotitîleri du matin ■ paraissant en Hollande Belge est notre nom de Famille, Toutes les lettres doivent être adressées eu bureau de rédaction: N. Z. VOOKBUHGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphones: 2797 et 1775. Rédacteur en Chei: Gustave Jaspaers. _, ( Charies Bernard, Louis Pierard. Comité de Rédaction: < „ , . _ - ( René Chamlbry, lEmile Pampare. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser à l'Administration du journal:N.Z. VoorburgwaI 234—240, Amsterdam Abonnements : Hollande fl. 1.50 par mois. Etranger fl. 2.00 par mois Pour les militaires au front et les militaires internés en Hollande fl. 0.75 par mois payable par anticipation. Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. La Belgique et l'Allemagne Tirpitz, représentant <Iu vieux Dieu marin gtfr la terre, a fait sur la Belgique des déclarations du plus haut comique. C'était à la Philharmonie de Berlin, devant les membres du nouveau groupement pangermaniste „Die Neue Vaterlarids Partei". Le Neptune boche, qui poussa la ,,Lu6itania" au fond des mers d'un triden^. impitoyable, n'est pas plus tendre pour nous. Il n'y a pa* de quoi, a-t-il déclaré. Ce n'est pas l'Allemagne qui a attaqué la Belgique, c'est la Belgique qui a attaqué l'Allemagne. Nous connaissions la légende allemande du lapin qui a commencé. Il faut croire que, nous-mêmes, nous ne la prenions pas assez au sérieux car, une fois l'impression de comique passée, c'est avec une indignation et une irritation profondes que nous avons accueilli une déclaration aussi monstrueusement cynique et mensongère. Car, notez-le bien, il ne s'agit pas d'une boutade. Tirpitz, ,,gross admirai", ne plaisante pas et il l'a bien prouvé. Des milliers de braves marins, des centaines de femmes et d'enfants aussi, engloutis dans tous les Océans, l'accusent d'un doigt impitoyable. Au demeurant ce que dit 'Tirpitz est parole d'Evangile pour tout bon Allemand et les applaudissements qui ont accueilli ses déclarations .en disent assez sur la mentalité de ses auditeurs, parmi lesquels se trouvait uu grand duc authentique. La conclusion du discoure, 011 le devine, c'est que l'Allemagne se doit à elle-même de garder la Belgique. La question de la Belgique étant à l'ordre • du jour, on comprend l'opportunité de cette intervention. Il s'agit de faire pièce à cette partie de l'opinion allemande qui adopte dans cette affaire un point de vue plus raisonnable. Qui des deux l'emportera dans les conseils du gouvernement? On peut croire que Michaéns est plus disposé à prêter l'oreille à Tirpitz qu'à Maximilien Harden ' ou à Theodore Wol-ff. D'ailleurs nous serons fixés ià-dessua aujourd'hui-même où nous parviendra sans doute le compte rendu des déclarations que le chancelier doit faire à la commission centrale du Reichstag. Il nous donnera des commentaires sur la fameuse note additionnelle de l'Allemagne au Pape, dont tout le monde parle, et dont on devine seulement qu'elle précise le point de vue officiel .allemand dans la question de la Belgique, conformément aux récentes révélations du journal ,,De Tijd". Nos lecteurs les connaissent et nous avons dit ici-môme l'impossibilité pour tout Belge d'accueillir, ne fut-ce qu'un instant, la pensée des conditions humiliantes auxquelles l'Allemagne voudrait bien nous rendre notre cher paj-s. Pins de liberté, ni vers l'extérieur, ni à l'intérieur. La mise sous tutelle absolue en ce qui concerne notre statut international, d'une part, l'obligation où nous serions d'autre part d'admettre l'institution allemande de la séparation administrative. Sans doute nos alliés ne permettront jamais, après tous les gages que nous avons .donnés de notre loyâuté et d'un respect des traités poussé jusqu'au sacrifice le plus complet, que nous soyons traités comme un peuple mineur. Mais nous pouvions craindre que les sophismes allemands sur le droit des nationalités à propos de la question flamande ne jetassent un certain trouble dans l'esprit des négociateurs de la paix future, et qu'ils aie tinssent pour accessoire ce qui pour nous est l'essentiel. Car l'union, l'union indéfectible est pour nous, une question de vie ou de mort. Et nous voulons vivre. Cette nécessité sera comprise par les alliés, qui demeureront aussi intransigeants sur l'article de la séparation administrative qu$ sur les autres. Ils savent qu'il n'y a là pour l'Allemagne qu'un moyen détourné d'assurer sa domination en Belgique et que, pour elle, les liens de la complicité et de l'intérêt personnel qui endliaînent les activistes à son sort sont de meilleures garanties que des chiffons de papier. D'ailleurs, si l'idée de cet asservissement de notre pays par l'intermédiaire d'une clique de Belges traîtres et parjures pouvait paraître habile, son exécution révèle toute la lourdeur et la balour-dise'de la patte boche. En s'appuyant ouvertement sur l'Allemagne et .en prenant position contre les pays de l'Entente, les activistes se sont trahis. Tout le monde sait, et depuis longtemps, qu'avec eux on n'a pas affaire à des Flamands soi-disant opprimés, mais à des Allemands oppresseurs. D'ailleurs le débat est plus haut et ni la France, ni la Grande-Bretagne ne se préoccuperont de l'idée qu'une Flandre, aux mains de ceux qui prétendent aujourd'hui parler en son nom, ne pourrait être qu'un double bastion offensif, tourné à l'ouest vers le coeur de l'Angleterre, au sud vers le coeur de la France. Non. La Belgique est entrée dans la guerre pour défendre son autonomie, sa liberté et son intégrité contre le plus monstrueux attentat de l'histoire. Il faut que cette intégrité, cette liberté et cette indépendance lui soient rendues sans plus, car la moindre restriction qui serait apportée à son statut politique ne signifierait ni plus, ni moins que la faillite de ces principes de droit et de justice au nom de quoi la Belgique agonisa, au nom de quoi les alliés se battent, au nom de quoi l'Amérique en se joignant à eux vient de garantir encore du poids de ses millions d'hommes et de ses milliards d'argent le triomphe d'une cause giii est celle du bien dressée contre le mal. Charles Bernard, Désannexion Dans la déclaration ministérielle qu'il vient de lire au Palais-Bourbon M. Painlevé s'eso servi, à propos de la question d'Alsace-Lorraine, d'un mot dont on a souligné, au passage, la nouveauté. Le nouveau président du conseil a en effet parlé de la ,,dé-sannexion" du Reichsland et d'aucuns, à tort selon nous, y ont vu une reculade de la France. ,,Jusque-là, disent-ils, 011 avait toujours parlé de restitution, de réparation du droit, de retour à la France, etc. On parle maintenant de désannexion, ce qui n'implique pas nécessairement que la France recouvrerait son bien. ,,0n pourrait, en effet, transformer l'Al-sace-Lorraine en Etat indépendant, en faire un autre Luxembourg, ou bien lui donner l'autonomie au sein de l'empire allemand." C'est donner là, croyons-nous, aux paroles de M. Painlevé, un sens qu'elles n'ont pas. D'ailleurs, le mot ,,désannexion" n'est pas de lui. A notre connaissance, il a été pour la première fois employé, à propos de l'Alsace-Lorraine, par notre compatriote M. Emile Vandervelde, dans la note qu'il adressa au Soviet avec son ami Louis de Brouckère. Or, dans cette note, le ministre de l'Intendance belge, président de l'Internationale, disait: ,,Ce retour de l'Alsace-Lorraine à la France 11e constituerait pas une annexion mais au contraire une désannexion, une réparation du droit violé". Voilà qui ne laisse subsister aucune ambiguité au sujet de la portée du terme dont se servit M. Painlevé. Puisque nous parlons de M. Vandervelde signalons que notre éminent compatriote, chez qui l'homme d'action, l'homme politique, le tribun se double d'un théoricien, d'un écrivain de premier ordre, vient de donner à l'impression un nouveau livre: Le Sotcialis-me contre l'Etat qui fait suite à son Collectivisme et l'Evolution industrielle, admirable petit précis qui est l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature socialiste moderne. En outre, il termine avec Louis-de Brouckère et le sous-lieutenant Henri de Man un ouvrage sur la Révolution Russe. L. P. ■ 1 Iiup» « Çi ■ 'S i i" Mauvaise foi boche. Le ,,Vorwarts", dans ses commentaires sur le discours de Painlevé, s'étonne ou l'ait semblant plutôt de s'étonner que le président du conseil des ministres en France demande la restitution de l'Alsace et de la Lorraine sans que les habitants de ces provinces aient été consultés à ce sujet au moyen d'un référendum. On pourrait demander simplement au ,,Vorwârts" pourquoi les populations de l'Alsace et de la Lorraine n'ont pas été consultées en 1870 lors de leur annexion à la Prusse. De cette question résulterait une solution honnête et' logique, mais pour cela même incompatible avec la mentalité bcclie. Il est aussi inutile de demander un peu de bonne foi à l'Allemagne que d'espérer qu'elle arrivera à employer un peu de bon sens avant d'avoir été mise à la raison par les armes. Parler aujourd'hui d'un referendum dans la question si' simple de l'Alsace-Lorraine est naturellement parfaitement ridicule. O11 pourrait au66i bien admettre qu'uu voleur serait en droit de se considérer le propriétaire légitime d'une bicyclette volée, peinte en noir, après qu'il en aurait changé l'apparence en la peignant en rouge. C'est probablement en partant d'un pareil principe que le ,,Vorwàrts" ajoute qu'il considère, d'accord avec ses complices, envoyés à Stockholm par le gouvernement allemand, que l'Alsace et la Lorraine sont aujourd'hui des terres bien allemandes! (sic.) Il est certain que de la façon dont on a germanisé l'Alsace et la Lorraine on pourrait arriver à germaniser la Belgique. Si, par un concours de circonstances, qui heureusement # ne peut plus se présenter à l'heure actuelle, les Alliés auraient dû perdre la guerre, l'Allemagne aurait annexé la Belgique. Les milliers de Belges volontairement exilés 11e seraient plus jamais rentrés au pays. Des millions de ceux qui no restent actuellement en Belgique sous la domination brutale de ses lâches oppresseurs que parce qu'il n'y a plus moyen d'en sortir aur'aient quitté à tout jamais notre malheureuse patrie. Toute cette population absente aurait été aussitôt remplacée par une harde de boches affamés, attirés par une terre dont la richesse sous tous les rapports avait aiguisé, depuis longtemps, leur convoitise et leur rapacité. Comme les Allemands ont aussi cela de commun avec la vermine d'avoir la propriété de se multiplier avec une rapidité foudroyante, on peut être certain que la Belgique aurait eu, au bout de quelques années,- une formidable population allemande. On n'aurait plus eu alors qu'à faire un referendum parmi cette population usurpatrice pour permettre au ,,Vorwartsr" d'en conclure que la Belgiaue est une terre bien allemande! Des conclusions de ce genre peuvent satisfaire des boches, mais elles ont le don d'écoeurer profondément Jes honnêtes gens. W. F. L. En Belgique. A Bruxelles ,,I.a Métropole" reçoit la nouvelle d'une récente condamnation à six mois de prison à St.-CiUcs, Mlle Marie-Louise le Jeune d'Alle-geersliecc;U€, habitant rue des Palais, à Bruxelles, âgée i> 2? ans, se dévouait journellement, depuis l'occupation des Boches, à la distribution des vivres aux familles pauvres de la capitale.Dernièrement, elle avait, à nouveau, à se présenter à la KommandantUr" et à fournir dos explications au sujet de sa correspondance avec les soldats belges au front, lorsque, à un moment donné, exaspérée et ne pouvant plus contenir"son indignation devant ses oppresseurs, elle s'est écriée avec fierté en face de l'autorité boche: ,,Je ne regrette qu'une chose, c'est de ne pouvoir suivre mes frères et prendre -les armes contre vous." Pour cet acte de bravoure et de patriotisme, îe châtiment ne s'est pas fait attendre et l'lié- 1 roïne a été menée, séance tenante, à la prison j de St.-Gilles, sans pouvoir aller embrasser son i vieux père de soixante-dix ans, l'avocat Léon le Jeune, et sa mère; ces braves parents étaient ; dçjà séparés de leurs trois fils qui n'ont hésité | un seul instant à s'offrir à la défense de la ; patrie; l'aîné d'eux, avocat et juge suppiéant, i Jiéon-Hcnri le Jeune d'Allegeershccquc, est i prisonnier en Allemagne depuis la chuto de Namur et est souffrant par suite d'un travail excessif et de nourriture insuffisance; ses deux autres frères, Jean et Hector, avant, l'année , dernière, successivement .passé la frontière, au risque de leur vie, se trouvent depuis des mois dans les tranchées sur l'Yser, la poitrine face à l'ennemi. ■»:• * * On signale une terrible rencontre de tram- : v.-ays vicinaux entre Bruxelles et Viilers-la-Ville. Il y a 19 morts et une quarantaine de ; blessés. . * * * Pour la première moitié de l'année 1917, 1 011 signale 3311 naissances, 7272 décès. Les ! naissances, par mille, représentent 8.5, les j décès 13.7. En 1913, sur 1000 habitants, durant le même laps de temps, on comptait 17 naissances efc 13.7 décès. A travers Les boulangers, du moins un nombre respectable de petits boulangers, viennent de lever l'étendard de la révolte. Ces heureux ! commerçants, qui, malgré l'état de guerre , ou plutôt à cause de lui, gagnent encore j leur vie, ne trouvaient pas les bénéfices as- j sez considérables et exagéraient le degré : d'humidité dans les pains qu'ils fabriquaient. De la sorte, ils n'employaient pas : la quantité de farine imposée par décision du Comité National, du moins telle est l'ac- ; cusation portée par ce dernier. D'où conflit ' avec le Comité, — tout puissant d'ailleurs — et les pots de terre écrasés par les pots de fer dans cette courte mais violente lutte. L'affaire n'en est pas restée là. Les Ne-ringdooners ont pris aussitôt fait et cause pour les petits boulangers et la fièvre de bataille s'est communiquée à une nouvelle catégorie de commerçants. Les Neringdce-| 11ers prétendent que l'analyse, démontrant la fraude. 11e saurait suffire à justifier la décision prise. Les experts 11e sont eux-mê-mes pas d'accord — les experts sont-ils jamais d'accord? — sur là composition et la mouture du blé tel qu'il est livré actuellement aux boulangers. Peut-on fixer à 13'4 pains la production d'un sac de farine? Non, répondent les Neringdoeners, que les petits boulangers ont stylé consciencieusement. D'où protestation énergique contre l'atteinte grave portée aux droits des citoyens.En attendant, le Comité National a décidé la fermeture pure et simple des boulangeries, en attendant que justice soit prononcée. Déjà les boulangers entrevoient la victoire et ils se demandent quelle réparation leur sera due s'ils obtiennent gain de cause. * * * On annonce la mort de l'architecte Maquet, décédé récemment à Genval. On lui doit les plans du nouveau palais de Bruxelles édifié par Léopold II peu de temps avant sa mort, ainsi que le monument projeté au ïreuren-berg, à l'endroit de la rue Courbe. A LSég© Un ami du ,,XXe Siècle" communique une lettre de Liège, apportée par une personne qui vient de quitter le Belgique: . ,,Tout est terriblement cher! Exemple: 1 paire de souliers, 100 fr. ; 1 Kilo de -lard, 23 fr. ; 1 kilo de beurre. 18 fr. ; 1 kilo de saindoux, 29 fr. ; 1 oeuf, 60 centimes. ,,Il reviendra, croit-on, peu de prisonniers j qui so trouvent en Allemagne ; toutes les maladies régnent là en permanence et il paraît qu'ils ne sont pas soignés. ,,-N... a très mauvaise mine, malgré tout ce qu'on lui donne; il a écrit qu'il avait été un jour vingt-quatre heures sans manger; on leur avait servi de la soupe aux têtes de poissons et, malgré sa faim, il lui a été impossible d'y toucher, tellement c'était dégoûtant.. ,,J'ai vu jeudi un groupe de 43 réfugiés français logés dans un petit village do Iles- ; baye ; sont-ils malheureux ! Ils viennent do | Douai; on leur avait permis de prendre pour chaque ménage 50 kilos de bagages et on en a vite pour ce poids-là. Il y a une femme venue avec cinq petits enfants ; une autre encore, dont le mari est prisonnier en Allemagne; elle ignore où il se trouve et a également cinq enfants. Il ne se trouve dans ce groupe, en fait d'hommes, que deux vieillards et un ga-ymin de 12 ans et demi. La. commune fait [ tout ce qu'elle peut pour adoucir leur exil ; mais les villes, les communes sont bien pauvres; on leur a donné une classe à l'école pour faire leur popote et c'est là qu'ils se rassemblent pour manger. . Ils logent dans les fermes et les maisons particulières." A Verviers •La vie en Belgique est plus pénible que jamais, écrit ,,L'Indépendance Belge';. Les prix de tous les objets nécessaires à l'existence ont augmenté considérablement à la suite de l'interdiction des transports par eau et par rails, interdiction que rien ne justifie. En quoi les canaux et les vicinaux sont-ils nécessaires à l'armée allemande? Il y a donc là une volonté tenace, opiniâtre de persécuter la Belgique, de la punir de son opposition irréductible à l'opposant. Il ne faut donc pas s'étonner si le prix des oeufs atteint 0.65 l'unité, si le lait écrémé se vend de 0.30 à 0.40 centimes, et si la viande, hors de prix, n'est plus qu'à la portée do la bourgeoisie riche. Le pain est exécrable. Nous avons eu assez bien de fraises pendant la saison, et au début de juillet les cerises étaient abondantes, mais elles coûtaient fr. 1.40 le. kilo. Le comité d'alimentation continuait à accomplir son devoir avec un admirable dévouement, tâche peu aisée à remplir, la population ouvrière de Verviers 110 travaillant plus depuis le début de la guerre tous les ateliers ayant été fermés ainsi que toutes les fabriques. Il faut donc .la dépendre contre la famine et le comité s'y applique avec 1111 zèle de chaque jour. Mais l'état général de la classe ouvrière, comme* on le conçoit, reste misérable, et celui de la petite bourgeoisie est peut-être pire encore. .Cependant, par un miracle de patriotisme, 1© moral de toute la population est excellent, et, s'il y avait jadis quelques pessimistes, ils ont disparu depuis l'entrée des Etats-Unis dans la guerre. Plus que jamais on espère dans la victoire finale. L'attitude des Allemands rend cet espoir d'ailleurs do plus en plus ferme, de plus en plus solide. La garnison est de 1,500 hommes environ, et presque tous comptent sur une paix prochaine. Des offibiers ne se gênent nullement pour déclarer qu'elle sera signée en octobre. Et ils partiront avec autant de joie que nous en aurons à les voir nous quitter. Au point do vue des nouvelles, si les cartes et les lettres arrivent difficilement, les journaux 110U0 viennent avec régularité et, rapidité. Le journal emboché de Liège, le ,,Télégraphe", donnant les nouvelles locales, est le plus lu, mais il ne jouit d'aucune autorité. Ses informations germanophiles n'ont aucune influence et sa propagande est nulle. Il c«n est de même pour les journaux censurés de Bruxelles qui nous viennent avec le ..Nicinve lïottordanfej&he Courant:'ct les feuilles allemandes. Chaque matin, au déjeuner, les Verviétois recueillent donc, les derniers échos de la guerre et les discutent. Et les communications? Elles restent très difficiles. On n'obtient des passeports que très péniblement — et c'est l'exception ! Quant aux jeunes gens qui entendent servir leur pays et retrouver 1 armée, ils tentent, mais vainement, de franchir les fi.ls barbelés rt électrisés. Neuf fois sur dix leur tentative d'évasion échoue. Sont-ils pris par les Allemands, ils sont envoyés à Liège, enfermés à la Chartreuse pendant un mois, puis expédiés en .Allemagne où ils sont internés dans un camp de concentration. Le sort infortuné de ces compatriotes n'influe en rien l'esprit résolu de nos jeunes gens. Et la manifestation de leur patriotisme est une grande consolation pour tous. C'est toujours M. Mullçndorff qui préside aux travaux de l'administration communale, et en dépit de son grand âge notre vénérable bourgmestre consacre tous ses instants à la ville. Un dernier mot : Verviers a eu ses déportés. Au nombre de 750, ils ont enduré mille souffrances en Allemagne ; la plupart sont rentrés depuis quelque temps, mais aucun n'est encore rétabli entièrement, gardant l'amertume de son calvaire. Au Pays Wallon Nous avons annoncé la mort de l'adjoint de police Lejeiuie, fusillé dans les fessés de la Chartreuse dans les premiers jours de ce mois, écrivent ,,Les Nouvelles". 6 autres patriotes ont été fusillés avec lui. Ce crime monstrueux a produit une sensation énorme à Liège. Aussi au service funèbre commandé pour le 10 sept, en l'église de Sto Foi, y eut-il un monde fou. L'église était comble et il y avait autant de personnes à l'extérieur qu'à l'intérieur. L'édifice était entièrement tendu de drapeaux tricolores. A l'élévation, les clairons sonnèrent aux champs. L'émotion fut intense. M. Wirth, de Liège, dont nous avons annoncé l'arrestation, a été libéré. Le père recteur des Oblats et le père Loborgne sont toujours au secret, on ne sait pourquoi. Deux dames, la mère et la fille, habitant rue Francisco Ferrer, ont été arrêtées ces jours-ci. * * * Les Allemands ont réquisitionné 'la Cimenterie de "Wanze. Les usines à zinc, tôles, laminoirs, etc. des bords du Hoyoux à llegissa, Marchin, Barse, etc. sont fermées. A la Sucrerie de Wanze les Allemands ont enlevé tous les cuivres j qu'ils ont remplacés par des pièces en fer et autres métaux. Trois dragueurs sont installés en-dessous de l'île de Wanze à Statte. Ils extraient journellement 600 tonnes de gravier de la MeUse. 80 à 100 bacs vides attendent lo chargement. Actuellement ce gravier est dirigé sur Charleville, tandis qu'en mars et avril on expédiait pour la ligne Hindenburg par Charleroi, St-Quentin, Etreux. Les taquets en fonte formant les planchers des usines de cuivre de Givet ont été enlevés. Le bureau principal de réquisition des bateaux est à Charleville. C'est de là que les ordres de réquisition arrivent à Namur, Charleroi, Liège. Dans les ménages, les Allemands ont'fait déclarer les matelas et coussins en laine, puis le; ont réquisitionnés. Ils réquisitionnent aussi la laine sur les moutons vivants. Ils viennent d'effectuer une seconde réquisition de caoutchouc, dans laquelle les bandes de billards ont été comprises. On ne peut s'imaginer d'ailleurs la' variété que l'ennemi apporte dans ses exigences. 11 réquisitionne en même temps les planches, madriers, troncs d'arbres dans les scieries, les fils barbelés, enlevés partout aux pâtures, les ohariots des cultivateurs, tombereaux ©te. lies chevaux ont été l'objet d'innombrables réquisitions, au point que les meilleurs cultivateurs n'ont plus aujourd'hui qu'un cheval ou deux, qu'ils complètent pour l'attelage par des boeufs et des vaches. En cas d'abatago ou de mort d'un animal, les Allemands apparaissent à nouveau pour en réquisitionner la peau, les issues ou les cadavres qu'ils envoient à leur fameuse fabrique d'huile et de graisse. Enfin ces manque-de-tout achètent jusqu'au platine provenant des dentiers, qu'il? paient 17 fres. le gramme. Le château de Seilles est occupe par de nombreux officiers allemands. Des aviateurs anglais sont venus le bombarder en août dernier, il y a trois mois un combat aérien "très émouvant a eu lieu dans la région et un avion allemand a été abattu en flammes au-dessus de Vinalmont. Le chemin de fer vicinal de Huy à Andenne a été démonté entièrement. Le matériel en a été chargé sur wagons de chemin de fer et dirigé sur Namur. Les vicinaux de Huy-Burdinne et Huy-Waremme ont été démontés et emportés de même! * * * Près de 200 évacués provenant de Villers-Outreaud, près St.-Quentin, sont arrivés à Wanze (Huy) il y a deux mois. Ils vont être •rapatriés en France par la Suisse. A Bas-Oha ont été cantonnés les évacués de Malincourt ; dans la région de Ciney et Havelange, ceux de Lens actuellement rapatriés et ceux de Suzy ; à Ny-lez-Melreux, ceux do Marquette, etc. D'un autre côté, dans la nuit du 8 au 9 sept., 900 évacués des Flandres venant de la région de Courtrai sont arrivés à Moll et a Baelen, où ils seront hébergés jusqu'à la fin de la guerre. Les Allemands saisissent les briques dans le pays des briqueteries. Ils s'emparent non seulement de celles qui cuisent en four, mais encore des stocks vendus et même des quantités déjà chargées sur bateau et qu'ils font décharger tout le long du canal. Les briques sont ensuite conduites vers le front. Nos „chers maîtres" ne se bornent pas à raser les bois de sapin au point que cette essence si répandue dans nos déserts sablonneux en aura bientôt totalement disparu; ils cueillent partout les poteaux télégraphiques et téléphoniques qui ne leur servent pas comme tels et les envoient également vers les tranchées. La semaine passée, un groupe important de Belges, dont plusieurs dames, qui tentaient de passer en fraude en Hollande, ont été arrêtés au moment, de toucher au but. Il y a eu trahison, comme cela n'arrive que trop souvent. Il y a eu une quirizaiine d'arrestations,' la plus grande partie des intéressés ayant pu fuir à temps et se disperser. Pour is internés. Avec cette bienveillance qu'il a toujours mise au service des causes justes, l',,Echo Belge" à bien voulu m'accorder de présenter dans ges colonnes la défense des soldats ■ belges internés en Hollande. Me réservant de parler dans un avenir prochain des besoins moraux dont souffrent ces hommes, je veux exposer aujourd'hui au lecteur leur situation matérielle dans les camps d ' internement. Elle est peu ou mal connue et mérite l'attention de tous, et spécialement des autorités belges ou hollandaises dont dépend le sort des internés. J'ose espérer que mon appel ne se heurtera pas à de l'indifférence. Il s'agit de nos petits soldats, comme tout le monde les appelait autrefois quand ils ' passaient fringants dans les rues de nos villes. Ont-ils démérité depuis ces temps bénis ? — Au contraire. Tout comme leurs frères qui, plus heureux, ont f)u continuer la lutte dans les brumes de la Flandre et renforcer le fossé de l'Yser la barricade de leurs poitrines, ils ont levé le front devant l'envahisseur. Ils ont défié la mitraille et c'est en toute raison, en toute volonté que leurs unités se sont confiées à notre voisine du Nord. Ce sont toujours nos petits soldats ! Or, depuis bientôt trois ans, ils sont gardés militairement dans des camps entourés d'un double réseau de fils de fer barbelés avec pour demeures des baraques dont les courants d'air sont les fidèles visiteurs et pour • lits des sacs de paille montés sur des châssis do fortune. Chacun de ces abris donne asile à deux cent cinquante hommes environ. En hiver pas de feu dans les salles où l'on vit. Il y a une baraque de chauffage de 50 m. sur 15 où viennent- le jour s'entasser des milliers d'hommes. Excellent champ d'action pour la méningite. Au début de 1917 on a constaté jusqu'à trois centimètres de glace contre le plafond des baraques de Zeist. Cette couche, en fondant, dégouttait le jour sur les literies qui se congelaient à leur tour durant la nuit; de telle sorte que les hommes, qui s'étaient endormis le soir dans des couvertures mouillées, s'éveillaient au matin dans des caissons de glace. A Zeist pas un seul meuble n'a cté à la- disposition des internés dam les baraques communes. Les rares bancs et chaises qu'on y rencontre ont été fabriqués par les hommes à l'aide j de morceaux do bois ramassés ou dérobés ça i et là. Dans les chambrettes réservées aux ( sous-officiers les meubles brillent également par leur absence. D'assiettes et de gobelets — ustensiles que nos soldats recevaient dans j nos casernes — il ne fut jamais question I dans les camps. A l'heure du repas les internés s'en vont ; faire remplir une gamelle ou une boîte à conserve d'un insuffisant rata qu'ils dévorent ensuite sur leur paillasse. La paillasse est d'ailleurs à plusieurs usages. Elle est le lit; elle est la chaise; elle est-la table. Elle est le centre, le pivot de l'existence de l'interné qui y dort, y mange et y étudie. Car on étudie dans les camps. Il y a des écoles du travail et des écoles primaires. J'ai vu de nos braves, qui 11e savaient ni lire, ni 1 écrire au début de la guerre, s'échiner, assis sur la précieuse'couchette, à s'assimiler une leçon ou à griffonner dans un cahier posé sur leurs genoux le devoir imposé. Tout cela au milieu du tumulte des conversations. Les élèves sont astreints comme les autres à des ,,promenades" de quatre et cinq heures d'où ils rentrent éreintés. C'est après cela que ces hommes mal nourris doivent se ren-* dre au cours ou revoir une leçon. Mais la machine militaire ne fait pas de sentiment. Elle tourne comme une machine tourne et son âme est en fer. Des personnages haut placés, à qui l'on se plaignait de l'insuffisance do la nourriture dans les camps, répondaient simplement: ,,Mais vous avez des délégués, des officiers belges qui contrôlent régulièrement la qualité des aliments servis aux internés". Et, en effet, il y a des délégués qui viennent de temps à autre visiter les cuisines et goûter la viande qu'ils déclarent excellente. Ils ignorent en quel état et eni quelle quantité la nourriture est servie à l'intéressé prinei7 pal. Oh, si ces délégués voulaient passer, ne fut-ce que huit jours, avec les internés en vivant de leur vie! Encore, si la solde de nos soldats leur permettait de parfaire leur alimentation en s'achetant les compléments nécessaires. Mais ils t-ouchent dix cents, un dubbeltje par jour! Que fait-on avec cela en Hollande? Car enfin, ils doivent payer déj( la savon, le tabac et d'autres petites choses dont on 11e se passe pas. J'affirme que ces hommes seraient incapable de fournir une étape sérieuse avec le paquetage réglementaire et les armes, tant ils sont déprimés par ce régime. Ce que j'ai dit de Zeist se vérifie aussi pour Hàrderwijk, avec cette différence que les hommes y sont mieux traités. Les officiers bëlges de Hàrderwijk s'intéressent aussi plus que les autres au sort de leurs soldats. A Zeist les internés vont à la promenade sans leurs officiers et encadrés de soldats hollandais armés. A Ilardenvijk ils sortent sans escorte et accompagnés d'officiers belges. Pourquoi cette différence? D'ailleurs, comme le disait M. Piérard dans un article paru dans le ,,Telegraaf", pourquoi s'obstiner à garder comme dos •fauves des hommes à qui leur gouvernement défend de 6'évader? Qu'on leur donne du travail ! Il y a tant à faire ! Je le répète: ce ne sont pas des prisonniers do guerre. Ce sont des soldats d'un pays belligérant qui se sont librement réfugiés en terre neutre. Je sais que les internés qui ont trouvé du travail chez des particuliers, par l'intervention d'amis influents ou, plus rarement, par l'intermédiaire de la Bourse du Travail, sont envoyés dans les ,,groupes". Mais, outre que tous n'ont- pas cette chance, les groupes'1 laissent beaucoup à désirer. J'en parlerai en temps voulu. Je m£ bornerai à demander pourquoi les baraques des camps, qui sont construites par l'autorité, sont moins bien bâties que celles des ,,groupes" qui sont payées par les internés eux-mêmes.J'assistais, il y a quelques semaines, dans la salle Diligentia à La Hayo, à une conférence du pasteur Molle, venu de Suisse. Après une visite aux camps de Zeist et d'Hàrderwijk il 11e craignait pas 'de dire, devant un auditoire hollandais, combien il avait été peiné de voir, la manière dont les internés étaient traites ici. — 5JEn Suisse, disait-il, on installe autant que possible les internés dans des chambres d'hôtel ou des pensions et l'on s'efforce de leur faire la vie la moins désagréable possible. Ce sont nos hôtes.. Ils ont droit à notre respect et nous les gâtons" . Il y a aussi des camps en Suisse, mais ceux de Hollande 11e supporteraient pas une seconde la comparaison avec eux. Je maintiens mon point de vue: ce qui manque le plus à nos internés en Hollande c'est- un peu de confort. Cela est si vrai que la plupart d'entre eux 11e se rendent plus compte de ce que confort veut dire. Quand on leur demande d'exposer leurs revendications, ils se répandent en récriminations d'ordre secondaire qui suffisent d'ailleurs pour qu'on les jette au cachot-. Pas un 11e songe à réclamer une chaise ou une assiette. En traitant les internés comme des animaux 011 en fait des'êtres inférieurs. Qu'on les traite comme des hommes! Ils y ont droit plus que n'importe qui ! Ego, Pour les orphelins de la guerre Un soldat néerlandais qui espère awoir des imitateurs 0.50 fl. % i! y a un an 29 septembre 1916. — Les Français progressent entre F régicourt et M.orval et les Britanniques à l'est de. Lesboeufs.

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