L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam

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s.n. 1916, 30 April. L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam. Konsultiert 27 April 2024, https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/de/pid/bv79s1mn2d/
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2ene AntlGC "Ri®. SS5 s cents îio centimes! Dimanche 30 avril 1916 L'ECHO BELGE L'Union fait la Force •Journal quotidien du matin paraissant en fîoSIande Belge est notre nom de Famille. Toutes les lettres doivent être adressées au bureau de rédaction: N. X. VOORBUKGWAL 234-240, AMSTERDAM. Téléphone: 2797. Rédacteur en Cliet: Gustave Jaspaers. * ( Charles Bernard, Charles Herhleî, Comité de Rédaction: ^ Hené Chambry, Emile Painparé. Pour les annonces, abonnements et vente au numéro, s'adresser, à l'Administration du Journal: N.Z.Voorburgwal 234-240. Amsterdam Téléphone: 1775. Abonnements! Hoïlandefl. 1.50 par mois. Etranger H.2.00 par mois Annonces: 15 cents la ligne. Réclames: 30 cents la ligne. Le Souvenir Belge Vers les Tombes. Je lis dans les ,,Nouvelles" le compt rendu détaillé du pèlerinage organisé pa le „Souve»ir Belge" aux tombes de Mesc] et d'Eysden. Emouvante cérémonie. Ima ginsz ce flot humain, silencieux sous u: jeune soleil d'avril, serpentant à traver un paysage valonné de Belgique. Car 1 pays, là-bas, si près de la frontière, se cou fond avec le nôtre; il a la même courb harmonieuse et un charme identique. Ai demeurant, d'ici, c'est bién la Belgiqu dont on voit la terre mollement ondulée. E comme une telle vue, autant que cett tombe du petit-cimetière de Mesch où l'oi 6'était arrêté, dut exalter mon ami Olyff ai moment où il commenta cette noble devise nous le iouvenir, à eux l'immortalité.. Mais, laissons-lui la parole. Il dira mieu: que nous la signification de cette pieus< cérémonie: ,,C'est pour mettre en pratiqu ostto formule, qui synthétise parfaitemen-notre but, nos efforts et nos aspirations que nous vous avons conviés en ce jour d< (Pâques à nous accompagner en ce pieu: pèlerinage sur quelques tombes des victime qu'a faites la guerre en nctre malheureoix en notre glorieux pays. ,,Nous vous y avons priés avec l'espoir qu Vous y viendriez en grand nombre, nialgr de multiples contrariétés, et voilà que 1; foule de ceux qui se pressent autour d' nous, graves et recueillis, dépasse largemen ce que nous avions imaginé. C'est donc qu nous avons bien fait de venir; c'est don que vous approuvez — et nous en somme infiniment heureux — le geste simple, na iurel et pourtant si grand, que nous faison en plantant une croix partout où quelqu'ui des nôtres est tombé pour la Patrie, pieuse ment comme on dit, c'est-à-dire avec cett* sorte de dévotion et d'extase dont s'imprè g tient, aux heures -définitives, les dévoue ments sublimes à une grande cause..." Pourtant la tombe où s'essaiment ces bel les paroles n'est pas d'un soldat. Notn curiosité s'impatiente et nous voulons sa voir le nom peint sur cette croix. Ecoute: — ah ! comme la voix a dû s'assourdir ei se voiler de larmes — écoutez ce témoignage ,,Ici repose en paix — requiescat in pac< — Melle Louise Andrien, de Berneau, tuée d'une balle dans la tete le 5 août 1914 au moment où elle fuyait avec toute la po pulaticn loyvil'lage en fou pour gagner l'hcG pitalière Hollande. ,,Melle Andrien était âgée d'une cinquan taine d'années. C'était une créature tout* de bonté, une de ces femmes inoffensives el débonnaires comme elles l'étaient toute: chez nous avant la guerre, vous le save: bien vous autres. ,,D'ailleurs, elle fuyait"... O! oui, Olyff a raison de le dire: ,;£v>tt( tombe, perdue en pays ami, cette croix, ce nom de femme: Mademoiselle Andrien.. morte pour la patrie, quel écrasant réquisi toire ils dressent." Voilà, en effet, ce qué nous, nous ne pou Vons pas oublier. L'amour que nous vouon: aux victimes devient une force agissante el se transforme en haine contre les assassins Et comment l'assouvir cette haine sainte En leur arrachant leur proie, en restituait notre noble et beau pays dans l'intégrité ds son territoire et de sa souveraineté, oui mais aussi dans l'épanouissement de sa force et de sa grâce, dans le charme vif et l'ardente mélancolie de son sourire. Aube magnifique et prochaine dont Olyff salue l'avènement dans cette pathétique image: ,,Comprenez-vous maintenant pourquoi nous plantons les croix auxquelles nous voulons attacher la fleur du souvenir et la couronne de l'immortalité, pourquoi nous faisons dire des messes comme nous venons d'en commander encore pour les victimes dont la religion constituait le grand soutien, pourquoi, en cette fête de Pâques, je veux terminer, moi libre-penseur, en évoquant la magnifique figure de Celui qui, comme tant des nôtres, est mort par fidélité à une noble et profonde idée ? Le supplice que supporte en ce moment le pays dont nous ressentons toutes les angoisses avec tant d'intensité, n'est-ce point renouvelée, à vingt siècles de distancé, la Passion du Christ? Vous save2 que quand Marie de Magdala, dans l'aube rosée et lumineuse des matins d'Orient, contemplait les contractions, douloureuses des muscles qui, de la tête couronnée d'épine® aux pieds percés de clous, secouaient le corps du divin'condamné, elle crut entendre une ivoix criant: Tout est consommé ! „Et rien n'était fini pourtant, puisque trois jô.urs après c'était la résurrection! La Résurrection viendra pour la Belgique aussi puisqu'elle en est restée digne! Déjà, le coeur débordant d'un indicible émoi, nous en percevons les premières lueurs. La conscience universelle se lève. Bientôt nous pourrons planter nos croix là même où vont actuellement toutes no3 pensées et nouo n'aurons plus seulement comme ici l'illusion de la patrie: ce sera notre vieille terre de souffrance, mais d'héroïsme et de gloire aussi, que nous foulerons des pieds dans le soleil radieux et les noms de tous nos morts, inoubliés grâce à nous, chanteront sur nos lèvres l'hymne merveilleux de la Miraculeuse Epopée !..." Comment pourrions-nous faire mieux comprendre ce qu'est cette oeuvre du Sou-BeJge auien transcrivant ces mots gui brûlent et en évoquant le cadre et le lie où ils furent prononcés? I Ce n'était pas fini. De Mesch les pèlerii: ' s'en furent à Breust-Eysden dans une can pagne entrecoupée de vergers avec de cerisiers en fleur. M. Arthur Frankignou le président du ,,Souvenir Belge", y pre nonça d'admirables paroles sur les tombe 3 d'André Puts, de Mouland, vieillard d r 64 ans* abattu près du pont de Visé ] î 4 août 1914, et de Hubert Hermans, d - Mouland également, mort en Hollande î après une lente agonie, de blessures reçue s au camp des prisonniers de Lixhe dans le 3 premiers jours de la guerre. Encore une fois ces souvenirs nous se 3 couent. L'affreux calvaire que notre peupl i a gravi dans ce funeste mois d'août 191 3 nous enfonce dans l'esprit ses visions d'hoi b reur. Et nous sommes honteux, un momeni 3 d'avoir pu non pas oublier mais écarter d î nous, pour d'autres préoccupations, ce qi i devrait être notie pensée constante. Not : en demandons parelon à ces morts à qi . Frankignoul parle au nom de tous: : ,,Héros obscurs de là Grande Guerre, ; Nobles Martyrs de chez nou: 3 ,,A vous tous, victimes <ïe la plus horribl i tragédie qu'ait encore vécue l'Humanité , nous sommes venus, en pieifx cortège, voi: 3 dire que nous gardons, intact au fond d : nos coeurs, le souvenir vivace de votre sa s crifice. ,,C'est une délégation de la Patrie qui es venue à vous, dans ce .cimetière modeste > planter des croix sur vos simples tombes. î ,,La Croix! Symbole du Sacrifice et de 1 L Rédemption ! Symbole de l'Espérance aussi î ,,Ce sont vos sacrifices, avec ceux de tou b nos frères,, dont les tombeaux s'éparpillen ; dans notre chère Belgique — entremêlés 3 ceux de nos braves soldats — qui auron s sauvé la Patrie. C'est par votre sacrifie . que nous osons espérer en la grande ré 3 demption." L Et Frankignoul eut bien raison de refair . une fois de plus, et avec quelle vigueui ; quelle exaltation magnifique dans l'apostrc phe vitupératoire, l'historique de la rué . allemande à travers nos provinces aux pre miers jours de la guerre. Somville, en têt de son livre ,,Vers Liège — Le Chemin d > Crime", a transcrit cette pensée de Châ teaubriand: ,,11 y a du sang muet et d r sang qui crie; le sang des champs de ba i taille est bu en secret par la terre; le san pacifique répandu jaillit en gémissant ver > le ciel. Dieu le reçoit et le venge." Voil . qui nous enlève dans ces régions du sublim où l'âme enfin se délivre de trop d'émotion accumulées, et nous nous laissons emporte au fleuve de lyrisme que déchaînent de tel accords. Frankignoul l'a compris et il cit pour finir la-pensée du grand Breton. C'es , elle, au retour des tombes, qui servit d ; thème aux méditations des pèlerins, i Charles Bernard. I lin nouveau livre deJalesBestréi M. Jules Destrée, député de Charleroi, vier de publier à Milan, chez Fratelli Treves, u: volume intitulé ,,L'Italia per il Belgio". C livre nous permet de nous rendre compte d tout ce qui a été dit et publié en Italie ai 5 sujet de la Belgique. Il contient les déclaration » des hommes politiques en vue et permet d'aj précier les services considérables rendus e: ! Italie à la Belgique par Jules Destrée et Geoi ; ges Lorand. ; Un chapitre est consacré à l'étude de Filipp Meda sur la violation de la neutralité belge L'auteur reproduit également les articles émon 1 vants de Louis Bar ai ni du , ,Corriere del la Sera et de Compolongfhi du journal , ,11 Seoolo" Comme elles sont touchantes, les pages relative 1 au séjour du Roi Albert à Ostende et à L Panne! Et comme il est émotionnant, le réci de quelques soldats belges égarés autour d'Os tende et surpris par une patrouille de ulilans Ils auraient pu lever les bras et jeter leur armes car ils savaient qu'ils étaient perdus. — Qu'est-ce qu'on va faire, demande un de soldats à son camaràde? — Rien à faire, dit l'autre, canardons quel ques uhlans ! Et, avec ce calme épouvantable d'homme décidés qui n'espèrent plus, ils s'abritent derrière un tronc d'arbre, attendant l'ennem et la mort. Voilà l'héroïsme de l'armée belge, dit l'auteu italien. Barzini raconte la fuite d'Anvers à laquell il a assisté et la tristesse des Belges vivant sou le joug d'un ennemi qui no parvient pas ; abattre leur courage et leurs espérances. Le livre de Destrée contient également un-étude savante de Luzzatti sur la situation écc nomicjue de la Belgique. Un chapitre énumèr les manifestations de sympathie de l'Italie i la Belgique ; nous y trouvons de touchantes e très belles poésies de Tribuna, de Ada Negr et d'autres poètes. L'auteur, qui a rendu tartt de services à si patrie, a rassemblé une documentation com plete do tout ce qui a été fait pour la Bel gique en Italie. Il a fait un chois particuliè rement heureux Comme il le déclara lui-mêm dans sa préface, il a recueilli des fleurs dam le jardin et il en a fait un bouquet qui sers un souvenir précieux pour les Italiens et pou: les Belges. il y a lieu de féliciter M.. Destrée do sor oeuvre et de le remercier une fois de plus i lui et Georges Lorand, de leur importante ac I tion en Italie. j À V 9 S. I Nous serions reconnaissants à nos abonné! nui reçoivent leur journal par la poste et don l'abonnement expire 13 30 avril de biei vouloir nous envoyer un mandat poste di fl. 1 50 en mentionnant sur le mandat poste i Renouvellement d'abonnement. En Belgique. s| i A prspss de la reddition dlnvers. e e Un document historique. 6 Le ,,XXe Siècle"* publie un document !> judiciaire ayant rapport à la reddition s d'Anvers et dont nous reproduisons les pas-s sages suivants: ' Les faits qui ont immédiatement suivi la : chute d'Anvers ont donné lieu à de nom-e breux commentaires et à des polémiques ^ passionnées. Nous estimons que le moment n'est pas > encore arrivé d'examiner à fond ces événe-® ments et de juger le rôle joué par ceux qui 11 y participèrent. Cette attitude, qui nous est dictée par le souci du respect de la plus 11 élémentaire équité, ne doit toutefois pas nous empêcher de porter à la connaissance de nos lecteurs tous les éléments d'appré-'» ciation au fur et à mesure qu'ils arrivent à e la connaissance publique. C'est ainsi que nous avons pu lire, dans s un document judiciaire anglais, une décla-e ration assermentée au sujet du rôle joué à • Anvers par M. Franck. Cette pièce fait partie d'un dossier relatif à la cause de Campbell et Philips Limited, ' versus Denman et Kittel et Company Limited, versus Heath, laquelle se meut à Lon-^ dres devant le juge Bray, à la High Court • of Justice, King's Benet Division, Copr ^ commerciale. On sait que, suivant les usages judiciaires anglais, les dépe)sitions des témoins sont recueillies par des sténographes assermentés et e que les enquêtes sont imprimées^ et publiées par les avocats des parties litigantes. Le de>ssier 102 reproduit donc la déposition 0 faite le 27 juillet 1915, devant la Royal ' Court of Justice, par M. Henri Mayer. J Nous y lisons: Déposition de M. Henri Mayer. ~ M. Raeburn: My Lord, avant que la u<;-B position de ce témoin soit faite, puis-je men- 1 tionner ceci à Votre Honneur? Je n'occupe pas dans cette cause, mais dans une autre appelée Kittel contre Heath, laquelle, ~ Votre Honneur s'en souviendra, se rapporte b à des marchandises qui, entre autres endroits, se trouvaient à Anvers, et qui doit être débattue après ce procès de Campbell, contre Denman. Il a été convenu, entre mes clients et ceux de mes savants amis Scott et Wright, que la déposition du témoin* sera traitée comme prise dans mon action aussi bien que dans celle-là, mes savants amis ayant le droit de cross-examiner comme il leur plaira. M. Wright: S'il plait à Votre Honneur, il en sera ainsi. Henri Mayer prête serment. 3 Ctoss-examiné par M. Leslie Scott (qui i est depuis des années l'avocat correspon-t dant de M. Franck). j 109e question. — Etes-vous Belge de na-3 tionalité ? a R. — Oui 1 110e question. — Vous avez été secrétaire s du Crédit Colonial. R. — Non, je suis directeur-administrateur du Crédit Colonial. 111e question. — De quelle commission 5 gouvernementale étiez-voais secrétaire? R. — De la Commission de l'ordre puiblic - et de sûreté. 112e question. — Après que la guerre - eût éclaté ? s R. __ Oui. t 113e question. — La Oominissioh. de l'or-_ ! dro public pendant la période belge ou ! après l'occupation allemande'? s R. —r Après l'occupation allemande. C'était'une des conditions de la reddition d'An-s vers que cette commission serait formée pour protéger les intérêts de la population civile. 3 114e question. — Cette commission est- - elle réglée par M. Franck ? î R. — Oui, elle a été composée par. 1*Intercommunale dont M. Franck est prési-r dent. 3 115e question. — Cette commission a été „ instituée pour protéger les intérêts des t Belges et des neutres ayant des biens à Anvers.?s R. — Ils avaient à assister la police et les - autorités civiles qui avaient été désorgani-5 eées par le tir sur tous les petits bourgs 1 autour d'Anvers, pour remplacer les bourg- • mestres, les secrétaires communaux et tous ceux qui étaient absents. Ré-examiné par M. Theobald Mathew. 160e question. — Comme je comprends, la premfere des proclamations était deux ou trois jours après le bombardement. R. — Non; la première proclamation s'est faite le même jour ^ue les Allemands sont entrés. l'6le question. — M. le juge Bray: La proclamation a, d'après ce que je suppose, une date ? R. — Oui. ■ 16°^ question. — M. Leslie Scott: H se fait que j'en ai quelque connaissance moi-même et je sais que ce qu'il a répondu est la > réalité, et j'accepte cette déclaration. Le l témoin s'est clairement exprimé, mais mou l ami n'a pas saisi. Je voudrais voir mettre » la chose au point. A-t-il été fait une con-: vention par M. Franck, le doyen d'âge des députés d'Anvers? R. — Non, il a été nommé par le Roi avant que le gouvernement n'ait quitté la ville. Le bourgmestre d'Anvers est un vieux monsieur qui ne comprend pas l'Allemand et M. \Franck est plus jeune et plus énergique. Il parle aussi des langues étrangères et le Roi lui a demandé de rester là et d'être le président de la commission intercommunale. Cette commission avait des représentants de tous le3 partis: M. Franck, M. De-vos et M. Baum (faut-il lire Bauss? — N. D. L. R.) et plusieurs autres messieurs pour aider les bourgmestres non seulement d'Anvers, mais aussi des faubourgs et centraliser tout le travail. 163e question — Et la proclamation a exécuté la convention faite.entre les autorités militaires allemandes et ce Comité de l'ordre public? ' R. — C'est bien ça. De cette déposition de M. Mlayer, d'autant plu3 intéressante qu'elle est faite sous serment devant la plus haute juridiction anglaise, il résulte donc que le gouvernement belge aurait prié M. Franck de se mettre à la tête de l'Intercommunale et de traiter directement avec les Allemands au sujet de la reddition de la place. Il serait utile que des précisions soient données sur ce point très important de l'histoire de la chute d'Anvers, à raison du fait que, par suite du débat judiciaire engagé devant la High Court of Justice, l'événement est entré désormais dans le domaine de l'appréciation publique. A Bruxelles II paraît que le divorce opère en ce moment des ravages plus considérables encore que la grippe. C'est une véritable épidémie, une rage de disjoindre,, de séparer ce que Dieu et les hommes ont uni. Un seul des jeunes avocats chargés des ,,pro Deo" n'a pas eu moins de trente divorces en l'espace d'une samaine. La guerre étendrait-elle sa rage de destruction jusqu'à l'anéantissement dés foyers où la mort n'a pas opéré? Dans tous les ca6, elle n'est pas étrangère à la crise : la misère a aigri tant de caractères et atrophié tant de sentiments ! L'argent, certes, ne fait pas le bonheur, mais le chômage et les privations sont loin d'alimenter la flamme de l'amour. Einfin, le fait est là, bruta-l, indéniable: devant l'homme de loi se présentent des canelidats aux noces d'argent renonçant brusquement à œlébrer cet anniversaire devenu odieux, et de jeunes écervelés qui vont au divorce avee autant d'insouciance qu'ils ont été au mariage. Un des cas les plus curieux est celui de ces deux conjoints sans fortune âgés respectivement de 18.et de 16 ans. Il leur est né d'un seul coup trois héritiers, si bien que la petite famille, composée de cinq personnes, n'atteint pas un total de trente-cinq ans. Avouez que si la valeur doit attendre le nombre des années, il n'y a rien d'étonnant à ce que la raison ne ' leur soit point venue encore ! Imaginez-vous ce gamin qui vient d'abandonner La culotte pour son premier pantalon d'homme et qui se voit brusquement responsable de l'entretien de quatre vies. Vous représentez-vous cotte fillette, à peine habile à manier convenablement une poupée, et qui doit nourrir de son loit trois petites bouches avides ! L'épreuve qu'ils considèrent comme décisive a été dure sans doute; elle est de nature à décourager des âmes mieux trempées. Mais quoi ! dans oe printemps à peine ébauché ne reste-il plus de place pour un rayon d'espoir?... Les auteurs responsables de cette triste comédie restent dans la coulisse; ils assistent impuissants au drame qu'ils ont déchaîné. On ne laisse pas s'embarquer sur un esquif fragile, pour des rives aussi incertaines que celles du mariage, do pauvres enfants inhabiles à en manier les rames. Ces navigateurs novices devaient inévitablement venir se brirer exmtre le premier récif et y échouer pantelants et meurtris. • * « Les professeurs et instituteurs, chargés des cours d'adultes aux écoles communales d'Ixelles, ne sont pas contents. L'année scolaire 1915-1916 vient de prendre fin; seulement. on a négligé do leur payer le traitement affecté à ce travail supplémentaire, et même ejelui de l'année précédente n'est pas encore réglé. On devra pourtant bien se rendre compte, à Ixolles, que ces fonctionnaires dévoués — dont la plupart sont pères de famille — ne roulent pas précisément sur l'or, en ces tempo ds vie chère. Les retenues de traitement qui leur sont imposées, notamment pour leur pension et l'alimentation des indigents, sont des charges auxquelles ils ne cherchent évidemment pas à se soustraire, mais qui n'en constituent pas moins des entraves à la répartition normale de leur budget, puisque, pour compenser ces retenues, ils comptaient, avec raison. sur le supplément do traitement dont il est question. Il serait équitable, et urgent, nous senible-t-il, que ces arriérés fussent réglés sans aucun nouveau retard. Voilà déjà un point à mettre à l'ordre du iour de la prochaine séance du Conseil communal, qui aura lieu... bien malin aui le dira * * * L03 Ixeilois vont, enfin, pouvoir se régaler de poanmes de terre. Un grand arrivage, en effet, en est annoncé. La date de la mise en vente n'est pas encore fixée, mais nous avons, de bonnes raisons de croire qu'elle est imminente. Il était- temps. Les Bruxellois, eux, attendent toujours... * * * Les banques bruxelloises, les Ministères et autres administrations publiques ont accordé cette années à leur personnel un congé supplémentaire de deux jours, à l'occa-eion des fêtes de Pâques. Les bureaux de ces divers établissements sont restés fermés depuis jeudi midi jusque mardi matin'. Voilà donc une belle série de jours de vacances qui sont tombes du ciel, un ,,pont" jeté sans peine sur les journées de vendredi et samedi. A Anvers Je vous ai fait connaître les doléances du petit commerce, et les démarches faites par les détaillants pour obtenir qu'on leur permit de venelre toute espèce de vivres, concurremment aveo les magasins de ravitaillement. Vous avez eu connaissance aussi de la mesure, conforme à ces réclamations, qui a été prise par l'administration communale: l'autorisation sollicitée a été accordée. Il faut croire que bon nombre de détaillants abusent de la permission en mettant leurs marchandises à un prix, dit une publication flamande, „hors de proportion" avec les tarifs commerciaux et les prix d'achat. Il en résulte qye beaucoup de gens qui, jusqu'à présent, avaient eu égard aux intérêts des boutiquiers, se voient obligés de lâcher ceux-ci, et devront dorénavant s'approvisionner dans les .magasins spécialement établis dans ce but. Dans certains pays, les détaillants ont dû fermer boutique. Tout le monde doit s'y contenter des quantités fixées par le rationnement, les autres en se servant des bons de secours qui leur sont attribués. Ce langage ne nous étonne pas. Ayant observé depuis longtemps coihment les choses se passent, nous nous attendions bien à les voir tourner de cette, façon. D'autant plus que, malgré la cherté croissante de t-ous les vivres, la falsification se don. no do plus en plus carrière pour tous les produits, même dims les endroits où les matières premières sont en nombre suffisant. Que les produits les plus indispensables soient hors de prix, c'est déjà suffisamment pénible, mais se voir forcé d'acheter à,un taux exorbitant des denrées outrageusement falsifiées, c'est révol-I lant! * * * U a été procédé, à la première Chambre du tribunal oivil, au tirage au sort des jurés, qui auront à s'occuper des affaires portées au rôle des prochaines assises. [lys un m 30 avril 1915. — Sur le front belge, la progression des alliés se poursuit au nord d'Y près sur une 2^'ofondeur de 500 mètres à 1 kilomètre. Bombardement de Reims: 500 obus, nombreuses victimes civiles. En Champagne, une ambulance reçoit les obus de Veilnemi. Visite du sommet de VHart-mannsiûillerkopf par un délégué de V„Associated Press" d'Amérique qui constate l'occupation par nos troupes. Un^ canon allemand à longue portée, installé en Belgique, lance sur Dunkerque 19 obus de gros calibre: vingt mortsy une quarantaine de blessés civils. Un dirigeable français bombarde les voies ferrées et les hangars militaires allemands autour de Valenciennes. lf'n Zeppelin et un Taube jettent des bombes incendiaires sur la côte anglaise. ■Ii;a& '-&-*"<■ I ■■ Variatiiis rasÉei R o m e, 8 avril : La dernière session de la Chambre des députés n'est pas loin, et l'atmosphère romaine est encore toute remuée et troublée par les orageux effluves des dernières séances. Les spectacles parlementaires ne sont jamais bien exaltants en période de guerre. Le front et les tranchées ont d'autres aspects bien plus propices à élever l'âme. L'invasion aura du moins préservé la Belgique de cette forme d'opéra-comique. La session italienne s'est résolue d'ailleurs dans le sens de la guerre plus large, cette guerre totale qu'a déjà annoncée, plus éloquent que les discours parlementaires, le ronflement des canons préparant la quatrième bataille de l'Isonzo. Mais le parlementarisme en pays latin est toujours agréable à entendre et pittoresque à regarder. Il fut charmant d'ouïr Antonio Salandra, dont le génie fin et délié évoque les grands jurisconsultes de la Renaissance, appeler ,, possible 'ami" le fougueux Turati, leader do l'opposition socialiste-réformiste; et de voir celui-ci abandonner l'épàthète zoologique chèro à son parti, ,,crocodille", pour découvrir sur la face du président, du Conseil le ,,sourire Latin". Après un émouvant discours, les amis politiques de l'écrivain, dégringolés à son banc, ,,l'embrassent et le baisent" pour employer la phraséologie du compte rendu; ses ennemis politiques, emportés par l'enthousiasme, en font d'ailleurs de même, ce qui ne les empêche pas de voter ensuite .contre l'orateur, comme un seul onorevole. Mais il y eut, dans cette session, de beaux moments; lorsque» déglués des périlleux marais parlementaires, tous les députés s'unirent dans un hommage à Cadorna, le souffle purifiant du sacrifice passa sur toutes ces têtes d'avo i cats* troj> souvent pleines de verbiage et de jl MEOfiEKSSZIIN Hofweg 11 LA HAYE. i|f Costume mm sur mesure depuis f 27.50 pensées vaines le dééor mesquin de la Chambre s'effaça, et l'on aperçut les horizons altiers et tant souhaités des Alpes pâlies, teintes de sang. * * * Dans oes jours de carême, où, modifié par d innombrables petites baraques en bods ' »où l'on vend et on achète de-tout", depuis do la tarte au sucre couronnée d'anchois, jusqu'à de>3 chasubles d'un magnifique dédoré, la physionomie, de Rome se surcharge d'un dharme un peu puéril ©t incomparable en ces jours de printemps où le ciel compense, par un éclat et une chaleur voluptueux, la chair de ses privations, les ailes d'une colombe de paix ont bruissé sur la ville Eternelle. J'ignore le pediigrée de cette colombe, et ne puis vous affirmer qu'elle soit arrière-petite-nièce de celle de Noé. Je sais seulement qu'elle s'appelle Asqùith, et porte une branche d'olivier à la boutonnière — à moins que l'imagination italienne ne l'y discerne seulement. Bien décidée à poursuivre, non seulement sa guerre, mais encore la guerre jusqu'au bout, pour reprendre ses provinces et aider à l'accomplissement de la justice, l'Italie ne peut 's'empêcher parfois, dans ses masses populaires, de succomber pour un instant au charme de ce mot de paix, d'autant plus puissant qu'il n'est plus qu'un souvenir. Les femmes surtout, qui s'entendent peu à la stratégie et moins à la politique, s'imaginent que la paix victorieuse pourrait arriver soudlain comme un beau rêve, le lendemain d'un jour où l'on aurait prié bien fort le saint patron, ou la Vierge qui, l'autre jour, à la grand'messe, a visiblement levé le* yeux vers le ciel. L'arrivée d'Asquith a beaucoup occupé ici toutes les classes. Il est dans le caractère anglais d'impressionner les autres aussi pou qu'il est lui-même impressionnable ; et d'impressionner surtout les peuples qui en diffèrent le plus. L'Italie est tout entière anglomane, des classes supérieures qui boivent avec délices le thé qu'elles détestent, et dont ©lle^- négligent avec persistance de faire bouillir l'eau, jusqu'au vulgaire qui croit que le roi d'Angleterre a un trône tout en or — en passant par l'employé qui imite les tweeds des touristes anglais. Le voyage- d'Asquith, que les nécessités politiques, si elles en faisaient comprendre la cause, n'imposaient pas absolument, s'est mystérieusement lié dans l'esprit de beaucoup de gens à la paix dont le souffle tiède apporte l'idée à tous. .,Asquith est venu lîour faire la paix" dit l'ouvrier qui s'est dérangé pour aller crier ,,Eviva Inghul-terra" à l'arrivée de l'hôte illustre. Entendre prononcer le nom du premier anglais par une sonore bouche italienne est une curieuse récréation. H est venu pour faire la paix? Pourquoi pas? Tout est possible dans un pays où l'on miange depuis longtemps des petits pois. Certes il a vu le pape, et les journaux catholiques, comme les radicaux, insistent avec un 6i toudhant ensemble sur le fait qu'il n'ia été question dans cette visite que de l'Irlande, du beau temps et de l'embellissement des jardina pontificaux, que oela pourrait donner h penser, qui a d'ailleurs beaucoup moins d'importance qu'une attaque à la baïonnette. Mais au moins un reflet de paix victorieuse a glissé sur le visage serein d'un beau dimanche de giterre. * * * A propos de scénomanie, il importe de répéter ici: l'Italie a tout ce qu'il faut pour réussir, se mettre au rang, même économiquement, des plus grandes puissances ; tout, fors une seiiile chose: la confiance en soi. J'ai sous les yeux une ,,Hygieniscihe Verbandgaze" fabriquée, dit l'étiquette, à Diisseldorf. Par cette manio que tous ceux qui se sont occupés d'impression connaissent, \e regarde de quelles presses l'étiquette est sortie. Ces presses sont italiennes. Bizarre, une maison de Diisseldorf imprimant ses étiquettes à Intra, sur le lac Majeur! Le pharmacien en souriant m'explique que ie tiens un article parfaitement italien, qui toutefois, pour être ,,prophète en son pays" se voit obligé de revêtir un vêtement teuton. H en va ainsi de beaucoup d'autres. On f abrique en Italie la meilleure crème de savon du monde, que pour venelre il faut déguiser ! Signes d'une touchante confiance dans le voisin à laquelle la victoire fera, nous l'espérons, succéder une confiance égale en soi-même. Parmi tous les pays en guerre, l'Italie est celle dont le sort dépend le plus directement de l'issue qu'aura la lutte. On attend le lendemain de la paix pour le grand travail qui pétrit les nations fortes. dunla Letty.

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Dieses Dokument ist eine Ausgabe mit dem Titel L'écho belge: journal quotidien du matin paraissant à Amsterdam gehört zu der Kategorie Oorlogspers, veröffentlicht in Amsterdam von 1914 bis 1918.

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