1914 illustré: revue hebdomadaire illustrée des actualités universelles

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s.n. 1917, 01 Janvrier. 1914 illustré: revue hebdomadaire illustrée des actualités universelles. Accès à 19 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/rj48p5w93j/
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LES CLOCHES DE PAQUES Mars lui avait donné le mal d'amour, à Biasce! Depuis deux ou trois nuits, il ne parvenait pas à fermer l'œil. Au fond de son galetas entrait, on ne sait par où, une odeur nouvelle, une odeur fraîche et âpre de sèves en travail, de jeunes marrucus et d'amandiers en fleur... Par sainte Barbe protectrice! la dernière (ois qu'il avait vu Zolfina, c'était justement à un amandier qu'elle s'appuyait, et elle contemplait deux ailes de barque en haute mer; et, sur sa tête, il y avait une allégresse de blancheur embaumée qui chuchotait dans le soleil ; et, autour d'elle, il y avait la floraison azurée d'une houle de lin; et, dans ses yeux, il y avait deux belles pervenches ouvertes; et, sans doute, il y avait aussi des fleurs dans son cœur! Sur son grabat, Biasce, affolé, repensait à toute cette lumière, à tout ce débordement de printanière vie. Et. déjà, le ciel s'éclairait des premiers regards timides de l'aurore, lorsqu'il se leva et grimpa par l'escalier de bois jusqu'aux nids d'hirondelles, sur le faîte du clocher. Les trois cloches, immobiles, avec leurs ventres creux de bronze orné d'arabesques, attendaient que le bras de Biasce lançat leurs vibrations triomphales dans les souffles du matin. Et Biasce prit les cordes. Au premier branle, la plus grosse cloche, la Louve, eut un frémissement profond; sa large bouche se dilata, se resserra, se dilata encore; une vague de sons métalliques, suivie d'une sorte de mugissement prolongé déferla sur tous les toits, se propagea avec le vent par toute la plaine et par tout le rivage. Et, soudain sonore, le carillon de la Strige, aigre, cassé, pareil à un aboi rageur contre le hurlement d'un fauve,.. Puis, ce fut le martellement rapide de la Chanteuse, un martellement gai, limpide, agile et mutin, pareil à une averse de gtêle sur une coupole de cristal. Et, c'étaient encore les échos lointains des autres campaniles réveillés ; dix, quinze bouches métalliques qui déversaient sur les champs les variations joyeuses et saines de l'hymne dominical, dans un triomphe de lumière. Biasce, ce tintamarre l'enivrait. Il fallait le voir, le gamin bossu et nerveux, avec sa grande cicatrice rougeâtre sur le front, agiter les bras en haletant, s'accrocher aux cordes comme un singe, se faire enlever par la force irrésistible de sa chère Louve, grimper jusqu'à la logette pour donner les derniers branles à la Chanteuse, dans le frémissement sourd des deux autres monstres domptés. Là-haut, il était roi. On l'appelait fou, le pauvre Biasce; mais, là-haut, il était roi et poète. Lorsque le ciel serein rayonnait sur la campagne fleurie, lorsque sur l'Adriatique couraient des voiles orangées, lorsque les rues grouillaient de travail, il restait, lui, au faîte de son clocher, comme un faucon sauvage, sans rien faire, l'oreille appliquée contre le flanc de la Louve, de la bête terrible et superbe qui, un soir, lui avait fendu ie front et, de temps à autre, il la frappait avec le joint du doigt, pour en écouter les longues et délicieuses vibrations. Auprès de lui, la Chanteuse reluisait comme un joyau dans sa robe d'arabesques et de chiffres, avec l'image de Saint-Antoine en relief. Quelles songeries sur ces trois cloches, quel vagabondage de rêves bizarres, quelles envolées lyriques de passion et de désirs ! Et, comme elle était belle et gentille, l'image de Zolfina, émergeant sur cette mer d'ondes sonores, dans les midis enflammés, ou s'évanouissant dans le crépuscule, alors que la Louve prenait son ton de mélancolie lasse et ralentissait son carillon jusqu'à mourir de langueur. Uae après-midi d'avril, ils se rencontrèrent dans la prairie, derrière les noyers de la Monna, sous un ciel d'opale au zénith, avec des taches violacées au couchant. Elle fredonnait en faucillant de l'herbe pour la vache. L'odeur du printemps lui montait à la tête et lui donnait le vertige, telle la vapeur du vin doux en octobre. Biasce s'avançait en se dandinant, le béret en arrière et un bouquet d'œillets à l'oreille. Il n'était pas vilain garçon, Biasce ; il avait de grands yeux noirs, pleins d'une tristesse sauvage, d'une sorte de nostalgie, des yeux qui rappelaient ceux des bêtes en captivité; et puis, il avait dans la voix un charme, quelque chose de profond qui ne semblait pas humain; il ne connaissait ni modulations, ni flexibilités, ni morbidesses; là-haut, en compagnie de ses cloches, dans la grande solitude, !e langage qu'il avait appris était plein de sonorités, de notes métalliques, d'âpretés imprévues, de profondeurs gutturales. — Que faites-vous, Zuifiaa? — Je fais du foin pour la vache du père Michel; voilà ce que je fais! répondit la blonde fille qui restait courbée pour ramasser son herbe. — O Zolfina, cette bonne odeur, la sentez-vous ? J'étais au faîte du campanile; je regardais les barques que le vent grec pousse en mer; et vous avez passé au bas, et vous chantiez... vous chantiez "Fleur d'Herbette". Il s'aftêta, parce qu'il sentit sa gorge s'étrangler soudain. Et ils se turent tous les deux, ils se mirent à écouter le bruissement large des noyers et le murmure de la mer lointaine. Biasce, tout pâle, finit par se pencher, lui aussi, sur l'herbe; et, parmi cette délicieuse fraîcheur végétale, ses mains avides cherchaient les mains de Zolfina, devenue rouge comme braise. —r Voulez-vous que je vous aide? dit-il brusquement. — Laisse-moi ! murmura la pauvre fille d'une voix défaillante, laisse-moi, Biasce! Puis elle se serra contre lui, se laissa embrasser, tandis que, d'une voix étouffée, elle répétait *. — Non, non ! ça 1914 ILLUSTRÉ — N* 134 ca

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