Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle

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s.n. 1914, 15 Septembre. Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle. Accès à 17 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/k06ww7803k/
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Mardi 15 septembre f914 No 215 Vingt-sixième année ABONNEMENTS: un an un seme, un trkn*. francs francs francs ANVERS . . 15.00 8.00 4.50 INTÉRIEUR . 18.00 9.50 5.35 EXTÉRIEUR . #0.00 15.50 8.00 On «'abonne à Anvers au bureau du journal, et dans tous les bureaux de poste de Belgique et de l'étranger. — Les abonnements partent le 1er de chaque mois et ne peuvent dépasser le 31 décembre. BUREAUX : Harché-aux-tEufs, 9' - ANVERS Téléphone : 2388 ANVERS-BOURSE Finances, industrie, commerce, économie politique, variétés JOURNAL QUOTIDIEN DU SOIR route communication relative à l'administration ou à la rédaction doit être adressée à M. J. BACGT, directeur-rédacteur en chef du journal INSERTIONS : La grande ligne: Annonces ordinaires .... 60 cmes Demandes et offres d'emplois . 40 „ Convocations d'assemblées : une insertion . . la ligne 75 „ deuxième insertion M 25 „ Annonces financières . „ 1 franc Pour une série d'annonces et pour les annonces d'émission, on traite à forfait. Les annonces sont mesurées au lignomètre. — Les titres se payent d'après l'espace qu'ils occupent. L'administration et la rédaction déclinent toute responsabilité quant à leur teneur. Le numéro : 5 centimes LES OPÉRATIONS EN FRANGE Le recul des Allemands continue La Lorraine française évacuée Télégramme de M. Delcassé, ministre des affaires étrangères, à M. Klobu-kowski, ministre de France en Belgique : Bordeaux, 15 septembre, 1 heures 50 matin. Notre mouvement offensif a continué sur tout le front. Le 13, à notre aile gauche, la cavalerie française a occupé Mortdidier et Royet. Les forces allemandes se replient d'Amiens sur Péronne et Saint-Quentin. A l'est de Reims, elles s'étaient organisées définitivement, hier, sur la ligne des anciens forts, Brimont, Vitry, Nogent-l'Abesse. Mais aujourd'hui, le quartier général d'une de nos armées a pu s'installer dans la vi le de Reims Dans l'Argonne, les troupes allemandes étaient, hier, au nord de la ligne Triaucourt Issoncourt, ayant abandonné l'attaque du for1 Troyon sur la Meuse. La Lorraine française était totalement évacuée hier soir, l'ennemi se retirant vers Châ-■teau-Salins, Dieuze, Sarrebourg. >l/îvers, le 15 septembre 1914. Agence Havas. Le communiqué français d'hier soir Paris, 15 septembre 1914 Le communiqué de onze heures, hier soir, dit que sui notre aile gauche nous avons rejoint partout !es arrière gardes et même le gros des troupes de l'ennemi. Les troupes sont rentrées à Amiens abandonné pai les forces allemandes. L'ennemi semble faire tête sur l< front jalonné par l'Aisne. Au centre, il semble égalemen vouloir résister sur les hauteurs, au nord-ouest et ai nord de Reims. Entre l'Argonne et ?a ft/!euse, ii a continué à se re tirer. Sur l'aile droite et en Woevre, nous avons réussi ; dégager le fort Troyon, qui avait été violemment attaqu< à plusieurs reprises ces jours derniers. En Lorraine, nos détachements lancés à la poursuit* de l'ennemi gardent, comme partout ailleurs, contact aveî les Allemands. La situation morale et sanitaire de nos armées de meure excellente. Havas. DANS LA PRUSSE ORIENTALE L'offensive russe va reprendre Petrograd, 15 septembre. — Un com- kampf. Vers le 14 courant, après de muniqué officiel expliquant les opéra- combats qui coûtèrent cher à l'ennem tions qui ont eu lieu en Prusse orientale nos troupes parvinrent à sortir au coir (lit qu'entre le 28 août et le 7 septembre plet de leur situation difficile, et occupi les Allemands ont continuellement amené rent des positions leur permettant i'in des renforts à leur front. Cette manoeu- tiative pour des opérations ultérieures. - vre menaçait de placer dans une position Ruter's Telegram Ç°. grave les troupes du général Rennen- , armées françaises réussirent un mouvi Les Français repassent prisonniers. 011 nnrH Hfi l ilQnû Le t>uartief' général français annont dll SIUIU UB I MIdSiG Ji"e l'armée du prince-héritier alleman . r, fut repoussée eî obligée de changer I Londres, 14 septembre. Le Pressbu- quartier général de Saint-Ménehould reau. Communiqué du 14 septembre. — Montfaucon. Durant toute la journée d'hier, l'ennemi nous disputa le passage de l'Aisne. Ce- ffSS. »tSS De Nai"=yVosaes bles, nous parvînmes à traverser la riviè- le territoire est nettoy re au soleil couchant. Paris, 14 septembre. — Communiqué de tro Sur notre droite et notre gauche, les heures. — ennemi continue à se retirer si lout le front. A l'aile droite, le mouvement de retraite des Allemands est général. De Nancy aux Vosges, à la fin de la journée d'hier, le territoire français était de ce côté totalement évacué. — Havas. lin communiqué du général French Du 4 au 10 septembre Londres, 15 septembre. — Voici le communiqué du maréchal French relatant les opérations de l'armée Anglaise et de l'extrême gauche française du 4 au 10 septembre. Le général Kluck altéra la direction de son armée. Celle-ci, depuis la bataille de Mons, , poursuivait un mouvement colossal, qui devint amener l'enveloppement des alliés et un * désastre similaire à celui de Sedan, et l'Ourcq pour retenir la sixième armée française.Décidé à croire l'armée anglaise hors de combat, l'ennemi porta tous ses efforts contre le gros de l'armée française, qu'il essaya de couper et d'envelopper. Lundi, l'avance était générale 1 sur l'aile gauche française. Ayant reçu des : renforts, nous poussâmes au nord coopérant avec la cinquième armée, tandis que la sixième avançait à l'est contre les Allemands qui se trouvaient le long de l'Ourcq. Ceux-ci commencèrent alors à se retirer dans la direction du nord-est et furent repoussés mardi sur la Marne. Le combat sur l'Ourcq fut très sanguinaire, les Allemands y ayant de grandes forces d'artillerie. Mercredi, nous triomphâmes de la résistance offerte sur le Petit-Morin. Les Allemands se retirent précipitamment au nord après un combat sans trêve. Notre armée fit quinze cents prisonniers ; elle prit quatre canons, six mitrailleuses et cinquante fourgons. L'ennemi eut de nombreux tués et blessés.Le fait notable de ces combats fût le brillant succès de nos aviateurs qui furent complimentés par le général Joffre. Selon des informations, l'ordre de retraite fût reçu par les troupes ennemies avec un amer désappointement, surtout se sachant si près de Paris. — Reuter's Telegram C°. L'opinion publique de Berlin * Londres, 14 septembre. — Une dépèche de lundi de Stockholm au Daily Telegraph décrit le changement dans l'opinion publique à Berlin. Les deux dernières semaines, la foule en- » thousiaste qui combla les rues il y a une quinzaine de jours a disparu, la confiance a été remplacée par le doute. Ce changement commença après la bataille de Lemberg, et augmenta à la nouvelle que l'armée de Kluck % abandonna le projet de capturer Paris. Le deuil devient de plus en plus la mode. Chaque k journal publie une page de cartes encadrées de noir annonçant la mort d'un frère, d'un [ mari, d'un fils. Toutes les nuits de longs trains comblés de blessés arrivent à Berlin ! — Havas-i Reuter. " La générosité des Australiens pour les Belges \ Londres, 15 septembre. — Une dépêche de Melbourne annonce que le gouvernement aus-' tralien a décidé d'aider chaque mois et ce jusqu'à la fin de l'année cent veuves belges à venir à Victoria et à leur y procurer de l'oc-i cupation. L'agent général de Victoria à Londres a reçu hier de son gouvernement £ 10,000 ) pour les réfugiés belges se trouvant en Angleterre. L'agent, général de la Tasmanie à Londres a reçu une nouvelle somme de £ 35 de la Tasmanie du nord pour le fonds des réfugiés belges. Le total ainsi versé s'élève à £ 600. — Reuter's Telegram Company. La mission belge va être reçue par le président Wiison Londres, 15 septembre. — Une dépêche de Washington dit que M. Bryan a annoncé au-s jourd'hui que le président Wilson a consenti à recevoir mercredi à la Maison-Blanche la '' commission belge venue aux Etats-Unis pour i" protester contre les atrocités allemandes. Un "Creuser" coulé Copenhague, 13 septembre. — Ce matin le petit cruiser Hela fut coulé par une torpille d'un sous-marin ennemi. Presque tout l'équipage a été sauvé. x Les Italiens commenceraient . e à comprendre leur intérêt d Londres, 15 septembre. — Une dépêche de e Rome en date du 14 septembre dit que le co-à mité exécutif du parti radical a adopté une résolution priant le gouvernement d'abandonner la politique de neutralité, et de ne pas manquer l'opportunité d'obtenir pour l'Italie ses frontières naturelles et de participer au règlement qui se fera en accord avec les prin-p cipes démocratiques. Le journal Je Messagero déclare que des mais nifestations populaires devraient avertir le ,r gouvernement du danger qu'il y a à maintenir une attitude désintéressée. — Reuter's Telegram Company. L'assurance des cargaisons belges Londres, 14 septembre. (Retardé'par suite de tempête.) — A la suite de la demande du gouvernement belge, le gouvernement anglais a décidé d'accepter les assurances de guerre pour les cargaisons des navires belges aux. mêmes: conditions que les navires anglais. — Reuter's Telegram Company. Une tentative allemande en Afrique orientale Londres, 14 septembre. Retardé par suite de tempête.) — Une dépêche de Reuter's Telegram Company datée de Capetown dit : « Une dépêche de Livingstone dit que la force allemande attaqua Abercorn, près du lac Tanganyika, mais elle fût repoussée avec de grandes pertes par les Anglais, qui perdirent deux hommes.» — Havas-Reuter. (Abercorn est une localité de la Rhodésie, près de la frontière de l'Afrique orientale alle-maude. — N. d. 1. R.) La démoralisation des soldats allemands. — Leurs ravages dans les villages français Anvers, 15 septembre. — Communication de la légation britannique en Belgique. — Dans le rapport du War Office sur les opérations du 4 au 10 septembre, nous lisons encore : Le 7 septembre, les forces anglaises et françaises commencèrent une poursuite énergique et infligèrent à l'ennemi des pertes considérables. Un grand .nombre de traînards allemands ont été capturés dont la majeure partie semblent avoir été sans nourriture pendant au mcins deux jours. En effet, dans cette section de la ligne de bataille, les Allemands semblent être démoralisés et fort inclins à se rendre par petits groupes. La situation générale est très favorable aux alliés. Dans les villages occupés par l'ennemi, il a été commis des ravages stupides et brutaux. Sur la foi de témoignages irréfutables, il est établi que les habitants ont été maltraités. Quant aux aviateurs anglais, qui ont été félicités par le général Joffre, quoique leur mission principale fût de déterminer les positions de l'ennemi, ils ont attaqué des avions allemands et en ont détruit cinq. Ainsi, ils ont établi une supériorité individuelle qui est aussi utile pour nous que nuisible à l'ennemi. La crise économique en Allemagne Londres, 15 septembre. — Officiel. — Communiqué par la légation britannique en Belgique. Dans le presse viennoise, on annonce que les prix des denrées en Allemagne ont augmenté de 15 %. La presse allemande commence à se rendre compte que les industries allemandes seront arrêtées bientôt par la cessation de l'importation de matières premières. Elle commence à comprendre que la suprématie de la flotte britannique est incontestable, qu'elle est en mesure d'empêcher toute importation en Allemagne, tandis que le trafic maritime anglais se développe sans entraves. Le nombre de sans-travail augmente rapidement en Allemagne. La récolte en Angleterre est de beaucoup supérieure à la moyenne, surtout pour le froment, les pommes de terre et les houblons. PARMI NOS SOLDATS C'est le calme après la tempête i cnuaiii ici juui ncc u uici, iiuuo avuna parcouru à peu près tout le l'ront de ligne , de l'armée belge. C'est partout le calme absolu et. te repos bien mérité après la tempête des jours derniers. On sait qu'après avoir magnifiquement combattu pendant quatre jours, obligeant une fois de plus nos ennemis à renforcer partout leurs lignes d'occupation et les empêchant ainsi de distraire aucune troupe pour les porter en manière de renfort contre l'armée anglo-française, nos hommes se sont retirés à l'abri de nos forts. Bit d'aucuns s'étonnent dans le public que l'on dise que cette sortie ait porté tout son effet, puisque, enfin, Louvain n'a pu être reconquis. C'est faire preuve d'une incompréhension réelle de la situation. La Belgique ne peut pas, — et tout le monde sera d'accord sur ce point, — tenter de vaincre un pays comme l'Allemagne, avec les forces dont elle dispose. Mais nous pouvons parfaitement aspirer à battre, partiellement, certaines de ses troupes, chaque fois que celles-ci s'opposeront à nous en nombre sensiblement égal. Et c'est ce que nous avons fait magnifiquement par deux fois, à Malines d'abord, puis à Hofstade. Soyez assurés que les pertes que notre artillerie à infligées à l'ennemi en chacune de ces rencontres, et particulièrement au cours de la dernière, sont telles que les Allemands n'ont nulle envie de rentrer en contact avec nous. Ils restent sur la défensive, et notre retraite vers Anvers, après cette dernière opération, s'est effectuée sans que les Allemands aient tenté sérieusement de l'entraver, bien qu'ils fussent, à ce moment, en nombre double au moins à celui de nos forces. Ils comprennent trop bien aussi que notre objectif a été en partie de les attirer sous le feu de nos forts ; ils n'ont garde de s'en approcher, ayant appris à Liezele que, même revêtus d'uniformes de notre 9me régiment de ligne, — et ceci n'est ni un conte, ni une calomnie, mais un fait, — il leur en a coûté « douze cents et quelques hommes » pour avoir obligé un seul de nos forts neufs à se mettre en action. C'est un chiffre coquet pour un combat qui n'a pas duré plus de quatre heures ! Aussi, tout doit-il nous porter à la plus entière confiance. Nos hommes partout, en toutes circonstances, font simplement, gaîment, magnifiquement leur devoir. Gaîment surtout, car le moral de nos troupes, en dépit des grandes fatigues qu'elles subirent, est toujours excellent. Il faut les voir, comme nous les avons vues hier encore, dans leurs cantonnements de Lierre, de Contich, de partout enfin où s'étend notre ligne de forteresses. Les hommes se promènent, rient, plaisantent, fument des pipes et racontent leurs prouesses des jours derniers. Que vous en interrogiez un seul ou mille, c'est la même réponse : « Si nous comp-ions retourner au feu bientôt? Mais je L1UI3 iJ iuii : iMjno avuno rades à venger sur ces maudits Prussiens, et je vous jure que nous ne leur ferons lias la vie facile ! » Et tel artilleur nous parle de la batterie ennemie qu'il a réduite au silence, et tel soldat nous montre la bicyclette allemande qu'il a prise à l'un de ses adversaires. Elle porte la trace de deux balles, la pauvre machine : une sur le cadre à hauteur de la cuisse de son propriétaire, blessure qui mit fin à l'escarmouche, l'autre dans la roue avant dont un des rayons a sauté. La machine est peinte en noir et le nickelage de son guidon et de sa lanterne a été recouvert d'un enduit gris pour éviter qu'il ne scintille au soleil. D'autres soldats sont lourds de trophées ; ils portent des baïonnettes, des cartouchières pleines, des fusils pris à l'ennemi. D'aucuns même se sont procurés à ses dépens une paire de souliers neufs, voie même une pièce d'habillement. Que voulez-vous ? On use pas mal de choses à la guerre, et c'est bien le moins que les Allemands qui nous causèrent tous ces ennuis en payent les pots cassés. Nous avons dit quel a été le rôle prépondérant de l'artillerie pendant ces derniers combats ; il serait très injuste cependant de ne pas rendre hommage à l'endurance de nos lignards et à leur courage, à l'audace de ceux qui ont le soin de nos mitrailleuses, à l'héroïsme véritable de notre cavalerie, et enfin à l'habilité de nos pontonniers. J'insiste pour ces derniers dont les mérites sont trop souvent méconnus. C'est à eux cependant, à leur sang-froid, à leur calme héroïsme que des partis entiers des nô-. très ont dù plusieurs fois le salut ; tel pont jeté près de Malines, sur le canal, sauva, la semaine dernière, le quart d'une division. Quant aux tranchées que ces hommes creusent et aux travaux d'art qu'ils exécutent, pas n'est besoin d'insister sans doute sur leur utilité. Le génie, arme d'élite elle aussi, a bien mérité de la Patrie. Et maintenant, qu'est-ce que demain nous réserve ? On y peut, croyons-nous, penser avec sérénité. Les Allemands en France, reculant en hâte vers le nord-est pour se mettre sous la protection de leur ligne fortifiée la plus proche, n'ont certainement plus un homme à perdre pour entreprendre le siège d'Anvers. Qu'ils tentent à gauche ou à droite une attaque contre l'un de nos forts, c'est possible, mais à tout prendre bien improbable. Ils n'aspirent qu'à être laissés tranquilles en Belgique jusqu'au jour où, par la force des choses, ils seront contraints de se retirer de leur propre mouvement. Ce jour est moins éloigné qu'on ne croit. Aussi garderons-nous toute notre belle humeur, toute notre confiance, sachant que l'heure des compensations n'est plus loin. A. C. Notre rôle Nombre d'esprits professent une opinion pour le moins étrange, opinion qu'est encore venue renforcer chez beaucoup le spectacle des blessés transportés dans nos hôpitaux et ambulances dans la nuit de samedi à dimanche. Nous étions par hasard sur les lieux, une insomnie pénible nous ayant chassé de notre lit. L'heure, à la vérité, était tragique : la nuit froide, des rafales de pluie, les drapeaux arborés aux maisons claquant sinistrement sous la ruée du vent, une obscurité d'encre que trouaient par moments les phares des autos ou les fanaux des tramways acheminant doucement vers les ambulances leurs convois de héros aux figures pâlies par la souffrance... On parlait peu. Quelques recommandations brèves et vite exécutées. 11 eût paru presque sacrilège de ne prononcer d'autres paroles que les paroles indispensables. Boy scouts ambulanciers, agents de police, quelques rares passants comme nous, tous se sentaient le cœur étreint par une angoisse indescriptible et une émotion subite qui était l'âme même de la patrie palpitant avec une force jusqu'alors inconnue. Tout cela était lugubre, puissant et réconfortant à la fois. Après nous être rendu utile dans la mesure du possible, nous nous rendîmes vers les cinq heures, accompagné de quelques connaissances du moment, dans un petit café des environs qui s'ouvrait aux maraîchers apportant leurs produits sur le marché de la place de la Gare, aux noctambules inévitables et aux gardes civiques venant prendre un bol de bouillon ou de café avant de rentrer ou de monter leur garde. Parmi les impressions que tout ce monde échangeait, une idée dominante se détachait, combattue d'ailleurs avec la dernière énergie par quelques-uns : c'était que nous avions trop fait déjà dans la lutte gigantesque à laquelle nous avons été impliqués bien malgré nous et qu'il fallait laisser aux alliés, Français, Anglais, Russes, le soin de se concerter et de réduire à merci la caste des « Junkere » et la dynastie des Hohenzollern. Admirablement retranchée dans le réduit national, l'armée belge pouvait attendre, l'arme au pied, la fin de cette guerre effroyable, sans plus sacrifier les vies de nos braves soldats. Pareille conception de notre rôle est tout bonnement lamentable. Elle est de plus illogique .et témoigne d'une réelle inconscience et d'une ignorance totale des faits. Aussi ne pourrait-on assez contribuer à répandre dans le pubiic quelques données sur la grandeur de notre tâche et les profits tant moraux que matériels qui peuvent en découler. Une armée réduite à l'inaction dans la position fortifiée d'Anvers, en en protégeant simplement les environs immédiats, aurait comme effet de faire croire qu'elle est complètement démoralisée ou tellement affaiblie que son efficacité et son existence même pourraient être mises en doute.-Au contraire, des offensives vigoureuses et répétées prouvent que ni son moral ni ses effectifs ne sont atteints. Elles obligent l'ennemi à devoir toujours compter avec elle et l'incitent à prendre une attitude moins barbare vis-à-vis de populations inoffensives, en considération de représailles éventuelles et redoutables. Il ne s'agit pas de vaincre, mais de harceler l'ennemi sur ses lignes de communication et de lui tuer le plus de monde possible. Comme le démontre lumi-' neusement le communiqué officiel d'hier matin, l'importance de ces offensives sur l'ensemble des opérations conduites par les états-majors français et anglais est capitale, car elles ont forcé deux corps d'armée allemands à se retourner contre nous, alors que leur intervention eût été des plus utiles pour protéger les armées allemandes en retraite dans le nord de la France. Autre constatation : cette concentration des forces germaniques sur un ou plusieurs points attaqués par nos vaillants soldats dégage les autres parties du pays, desserre l'étau impitoyable qui les étreint et leur permet de respirer plus à l'aise. D'un autre côté, cette conduite provoque l'admiration du monde entier. Croit-on qu'à l'issue de cette lutte à mort, notre commeroe et notre industrie n'en retireront pas un incalculable profit. Cette gloire que nous aurons recueillie sera une réclame dont on peut à peine s'imaginer la portée. Notre rôle est périlleux, mais magnifique. Nous œuvrons pour l'avenir autant que pour le présent. En colla-. borant étroitement avec les armées alliées, nous contribuons dans une large mesure à libérer le pays de la serre de l'aigle germanique, et nos amis actuels nous en auront une reconnaissance qui se traduira en actes à l'heure du règlement des comptes. Il est même possible que nous soyons amenés, pour une part quelconque, à agir de concert avec les puissances alliées en territoire ennemi. Il faut, en effet, forcer la bête de proie germanique comme un sanglier dans sa bauge. Il faut la mettre désormais dans l'impossibilité de nuire. Il faut assurer à l'Europe, sur qui pendant quarante-quatre ans a pesé le cauchemar de l'impérialisme allemand, une longue période de paix et de tranquillité. Le fauve acculé se défendra avec l'énergie du désespoir. Il ne sera donc pas de trop de toutes les forces, de toutes les ressources, les nôtres comprises. C'est ainsi que nous nous taillerons notre place dans le monde, à côté des plus grands. La petite Serbie, dont la population ni les ressources ne sont comparables aux nôtres, nous donne un incomparable exemple d'héroïsme et de bravoure indomptable. Elle combat pour son indépendance d'abord, pour la civilisation ensuite. Chez elle, point de faiblesse ni de récriminations vaines. Elle fonce de l'avant de tout son cœur et de tout son

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Cet article est une édition du titre Anvers-bourse: journal financier paraissant tous les jours de bourse officielle appartenant à la catégorie Financieel-economische pers, parue à Anvers du 1889 au 1919.

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