N° 801 4 Septembre 1918 INFORMATIONS BELGES Observation importante Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source première de publicatioa. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur texte de presse ou sur document. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de service : 39, rue Jacques-Louer, JL.E IIAVUE (Seine-Inférieure) France. Une mission japonaise au front belge. — (Front belge, 3 septembre 1918). — Une mission japonaise composée du prince Tokagama et de quatre membres de la Croix-Rouge du Japon vient de se rendre au front belge où elle a été reçue en audience par le roi Albert et la reine Elisabeth. Elle a été reçue également au G. Q. G. par le lieutenant-général Gillâin, chef d'état-major général. Les membres de la mission ont été ensuite les hôtes du ministre de la guerre, lieutenant-général do Ceuninck, qui les a retenus à déjeuner. Après avoir parcouru différents secteurs du front belge, la mission japonaise est repartie en emportant une excellente et forte impression de sa visite. La prospection minière au Maroc est autorisée pour les Belges. — En vertu d'un décret chéri-lien daté du 9 juin dernier et publié dans le Bulletin officiel du 8 juillet suivant, l'enregistrement des demandes de permis de recherches minières dans la zone française du Maroc, qui avait été suspendu par arrêté du 5 novembre 1914, est autorisé de nouveau à partir du 3 septembre 1918. Les Belges, qui seraient intéressés dans les ressources minières du Maroc et qui seraient désireux de solliciter des permis de prospection pour certaines superficies déterminées, sont priés de se mettre d'urgence en rapport avec l'Agence diplomatique de Belgique à Tanger par l'entremise du Ministère des Affaires étrangères au Havre. Mort du baron Capelle. — La nouvelle de la mort du baron Capelle, survenue le 28 août, vient de parvenir au Havre. Le baron Capelle, ministre plénipotentiaire et directeur général au ministère des all'aires étrangères, avait rendu au pays des services signalés. Pendant le cours de sa longue carrière, toute dévouée aux intérêts de la Belgique, il avait contribué, dans l'exercice de ses fonctions, au développement industriel et commercial de son pays, en sa qualité de chef des services du commerce et des consulats. Resté à Bruxelles sous l'occupation, il avait été condamné, au commencement de cette année, à 10 ans de prison par les Allemands. Ce fut son dernier titre d'honneur. Miné par les privations qui avaient aggravé une maladie dont il souffrait depuis quelques mois, il avait reçu l'autorisation de se faire soigner à la campagne, dans sa famille, où il est mort, entouré de la baronne Capelle et de ses trois filles. Son fils, M. Robert Capelle, après avoir été soldat au front, est actuellement attaché au ministère des affaires étrangères. Un de ses gendres, M. Paul Nève, est lieutenant dans l'armée belge. On ne saurait mieux qualifier l'œuvre du défunt qu'en reproduisant les termes dont s'est servi le Roi dans le télégramme que Sa Majesté vient d'adresser au fils : « La wiort du baron Capelle, votre père, me cause un profond chagrin. Il n'avait cessé do consacrer au pays toutes les ressources d'un esprit clairvoyant et d'une admirable puissance de travail. La Belgique n'oubliera pas les services éminents de ce grand sefviteur de la nation, dont les derniers jours s'auréolent de la captivité que lui valut son dévouement patriotique. La Reine et Moi comprenant combien la porte que vous venez de faire est rendue plus cruelle par l'éloignement de l'exil, vous adressons nos bien siuceres condoléances et vous prions d'être auprès de tous les vôtres l'interprète de notre douloureuse sympathie. - ,, ts\ „ Mort du député belge Georges Lorand. — M. Georges Lorand, député libéral-progressiste de l'arrondissement d'Arlon-Virton (Luxembourg belge), vient de mourir subitement, à Aix-les-Bains. M. Georges Lorand a succombé à une crise cardiaque. Il meurt à 57 ans. Fils de cultivateur du pays de Namur, doué d'une vive intelligence, Georges Lorand fit une partie importante de ses études de droit à Paris et à Bologne. Entre très jeune dans la politique active, il lutta aux côtés de Paul Janson et d'Emile Féron, les leaders du parti progressiste belge. Sa dialectique claire et persuasive, la simplicité d'un langage non dépourvu d'éloquence, la grande étendue de ses connaissances et la richesse de sa documentation, surtout en matière internationale, en faisait un orateur aimé des auditoires populaires et très écouté dans les milieux politiques. Directeur de La Réforme, à l'époque où ce journal jouissait en Belgique d'une grande vogue, il y mena de retentissantes campagnes, notamment en faveur du suffrage universel et de la nation armée, conçue d'après le système suisse. Nommé membre de la Chambre des Représentants en 1894, par les électeurs de l'arrondissement de Virton, il ■fut réélu à chaque élection. Au moment de la déclaration de la guerre, il représentait les arrondissements d'Arlon et do Virton, réunis par application de la loi sur la représentation proportionnelle. Polyglotte éminent, il mit, pendant la guerre, ses talents et son ardeur patriotique au service, de son pays. Chargé de la propagande belge en Italie et on Roumanie, il se dépensa sans réserve, multipliant les conférences, bataillant par la plume dans la presse et dans les revues, Le parti libéral perd l'un do ses leaders les plus estimés, "la Belgique un grand citoyen, l'humanité un grand cœur et une brillante intelligence.

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