N° 448 7 Septembre 1917 INFORMATIONS BELGES Observation importante Les difficultés inhérentes à l'état de guerre rendent actuellement impraticable le contrôle régulier des nouvelles de presse concernant la Belgique occupée ; lorsqu'il s'agit de nouvelles indirectes, il est seulement possible, en certains cas, de s'assurer de l'exactitude de leur texte ou de leur substance, par un contrôle de leur source première de publication. On aura donc égard aux classifications ci-après : (x) signifie : Information indirecte et qui, tout en présentant des caractères suffisants de vérité, n'a pu être contrôlée sur source. (xx) signifie : Information indirecte qui a pu être contrôlée sur source. (xxx) signifie : Information de source officieuse ou officielle belge. Les notes d'information directe et personnelle ne sont précédées d'aucun signe. Adresser les communications de service : 53, rue des Gobelins, i,E HA.VRE (Seine-Inférieure) France. Répression des manifestations de sympathie pro-ententiste à Gand. — Le 3 août dernier, un avion allié survola Gand. Deux Belges agitèrent leui mouchoir en signe de bienvenue et furent appréhendés sur-le-champ. Sans forme de procès ils ont été déportés en Allemagne. Les Gantois, cependant, continuent à manifester leur sympathie pour les alliés, lorsque des Anglais prisonniers passent de temps en temps par la ville. Les habitants qui ont pris part à ces manifestations ont été punis par l'enlèvement de leur passeport. Les conditions d'existence dans la zone des armées allemandes en Flandre. — Travail forcé. — Crise alimentaire. — Nouveaux détails. — Par suite de la rigueur du régime d'oppression que les autorités allemandes fontpesersur les zones d'étapes, peu de nouvelles peuvent parvenir au dehors sur la situation dans laquelle se trouve la région de Cour-trai, immédiatement derrière le front allemand des Flandres. Les renseignements ci-après sont de source sûre et de date récente. Ils concernent la région de Cour-trai.La levée en masse pour le travail forcé a commencé le 6 octobre 1916. Les hommes de 17 à 45 ans, placés sous contrôle, sont désignées au hasard ; on ne s'inquiète pas de l'état de leur santé. Cependant de préférence, les Allemands prennent des hommes jeunes. Envoyés en arrière du front de France, ces hommes y exécutent des travaux d'ordre militaire : nouvelles voies de chemins de fer, mise en état de défense des bois, etc. Traités à la prussienne, battus pour un rien, non écoutés quand ils se disent malades, ils sont très mal traités. Les colis que leurs parents leur envoient, en se privant des quelques vivres reçus du Comité National, ne parviennent souvent pas ou bien sont pillés. Mal nourris (ils appellent leur séjour « Het Hongerland », le pays de la faim), ils doivent travailler beaucoup. Les chiffres ci-après sont des preuves terribles de ce que ces malheureux souffrent. Harlebeke a 8,500 habitants. Il y a 600 hommes au travail forcé. Au 1er juillet 1917, l'autorité allemande signalait officiellement 22 décès. A cette date, 108 civils étaient rentrés parce que devenus incapables de travailler. Il en est de même dans toute la Flandre. La dernière levée à Harlebeke date de fin mai. Un vaste dépôt de munitions y était en construction près de la gare. Les Allemands firent afficher qu'il leur fallait tout de suite 150 ouvriers; comme aucun ne répondait à l'appel, le lendemain il y eut contrôle et ils prirent 150 hommes qui furent embrigadés dans l'unité de pionniers allemands, occupés à ce travail. Le même procédé fut suivi à Deerlyck et Vichte. Le 15 juin, à Courtrai, ils prirent 1,200 personnes de toutes conditions et les envoyèrent aux environs de Menin. Comines, Wervick et les environs sont évacués, mais une grande partie de la population mâle a été forcée de rester. Le coût de la vie dans le Courtraisis, a quadruplé de prix. Depuis février, il ne peut arriver de charbon, •par ordre des Allemands ! Le beurre fraudé coûte de 17 à 18 fr. Plus de pommes de terre depuis fin décembre 1916 ! Depuis mai, les partisans du « Conseil des Flandres » (organisme créé par les Allemands avec la complicité de quelques Belges de langue flamande) ont formé des Comités communaux chargés de répartir les produits du sol entre tous, après que les Allemands ont prélevé la plus grosse part. Ces Comités dépendent d'une centrale siégeant à Courtrai, qui se livre à une propagande intense en faveur de la coopération des Flamands avec l'administration allemande. On voit en général, de très mauvais œil, cet «excès de zèle » de la part des partisans de l'Université pseudo-flamande de Gand, et l'on doute fort de ce qu'ils travaillent, comme ils l'affirment, dans l'intérêt des malheureuses populations.

Il n'y a pas de texte OCR pour ce journal.

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