Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 14 Octobre. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Accès à 06 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/r20rr1t208/
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Jeudi 14 octobre KMi> £5> centimes le numéro £>9me année — N° '287 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS : BELGIQUE : H Ir. par an ; 'i fr. pour six mois ; a fr. pour trois mois Po/ir l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : CAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — CAND TELEPHONE 6G5 AjN NONCES : Voir le tari/ au bas de la dernière page du journal. LA GUERRE Sur le front occidental communique officiel allemanu Berlin, 12 octobre. Au nord d'Arràs, les Français ont continué à attaquer, ueux attaques partielles ont été dirigées contre les tranchées que nous avions reconquises le .» octoDre au sud-ouest de Loos; ces deux attaques ont échoué. Sur notre front du nord-est de Souciiez à l'esi de Neuville,des attaques ennemies assez importantes se sont écroulées sous notre feu qui, par endroits, a causé des pertes très considérables aux assaillants. Les Français n'ont réussi à pénétrer dans notre toute première ligne qu'à deux endroits de peu d'étendue.Tin Champagne, des deux côtés de ïahure, les attaques ennemies se sont terminées par un échec sérieux des assaillants. Malgré une violente canonnade préparatoire, nulle part l'adversaire n'a pu gagner de terrain hier soir. Ce matin, il a de nouveau essayé en vain de forcer nos lignes au même endroit. Communiqués officiels français W. T. B. Paris, 11 octobre. Officiel de de dimanche après-midi : Même activité de l'artillerie de part et d'autre sur les crêtes à l'est de Souchez et vers le sud aux abords de la route de Lille. Des attaques ennemies contre le fortin du bois de Givenchy ont été repoussées. Lutte assez vive de tranchée à tranchée à coups de grenades et de torpilles dans le secteur de Lihons. Entre l'Oise et l'Aisne, bombardement réciproque très actif devant Noirvron et Quennevières. En Lorraine,le combat a continué à la grenade aux environs de la tranchée que nous avons reconquise hier sur le front Reillon-Leintrey.Paris, 11 octobre. Officiel de dimanche soir: Actions réciproques d'artillerie en Belgique aux environs de Lombartzyde et sur tout le front d'Artois.. La lutte d'engins de tranchées est toujours très vive dans la région de Lihons et au nord de l'Avre. En Champagne, nous avons encore progressé au nord-est de Tahure. Un brillant assaut nous"a rendus maîtres d'une nouvelle-tran-.. chée allemande au sud-est du village de Tahure.Bombardement intense de part et d'aùi-e en Argonne daRS le secteur de Courte-Chaussée et de la Fille Morte et entre Meuse et Moselle au nord de Flirey. Très violente lutte de bombes et de torpilles dans les Vosges à l'Hartmannsweilerkopf. • Un avion allemand, abattu par un de nos avions, est tombé dans nos lignes en forêt (;e Puvenelle au sud de Pont-à-Mousson. Les deux aviateurs qui le montaient ont été tués Sur le front oriental Communiqué officiel allemand Beflin, 12 octobre. Armées du maré-cnal von Hindenburg. Sur le front ouest de dunabourg, nous avons pris d'assaut, sur une largeur de 2 12 kilom., la position ennemie située à l'ouest d'illuxt. Nous avons capturé 3 officiers, 367 soldats et 1 mitrailleuse, puis avons repoussé des contre-attaques russes. Armées du maréchal prince Léopold de Bavière. Rien de nouveau. Armées du général von Linsingen. Près de Jezierce, la cavalerie ennemie a évacué le champ de bataille. La situation des troupes allemandes de l'armée du général von Both-mer ne s'est pas modifiée. Communiqué officiel autrichien Vienne, 12 octobre. La situation est inchangée. Dans la région au sud de Burka- I now nous avons enrayé trois attaques russes. La résistance à une quatrième attaque, dirigée contre une partie du front de deux à trois kilomètres, continue.Au Korminbach et au nord de Rafalowka, sur lè Styr, l'ennemi a entrepris simultanément quelques attaques infructueuses. Communiqué officiel russe Pétrograde, 9 octobre. Officiel du grand état-major général: Le calme a régné sur le front de. la région de Riga. Des aviateurs allemands ont jeté quelques bombes sur Schlock. Une tentative d'attaque ennemie dans la région de Missnof, sur le chemin de fer à l'est de Mitau, a été enrayée. Dans la région de Dwinsk, dans le secteur du village de Garbunouka, le combat se poursuit violemment. Près de Roschiline, au nord de Garbunowka, les Allemands ont également pris l'offensive. Ils n'ont pu résister au feu de nos mitrailleuses et ont été obligés de cesser leurs attaques. Dans la région de Bochew, l'ennemi a de nouveau atatqué Khvosty; il a été repoussé. Sur le reste du front jusque dans la région de Smorgon et de Krewo la situation est identique à celle signalée dans le communiqué d'hier. Au sud du Pripet, l'ennemi a réoccupé Pozog, à la Stochod inférieure. * Dans la région située au nord-ouest de Dubno, nos troupes ont occupé le village de Konstantinowo. Des tentatives acharnées de l'ennemi faites pour reconquérir le village de Sopanow, au nord-ouest'de Krzemienice, ont été enrayées par notre feu. Sur le front des Balkans Communiqué officiel allemauJ Berlin. 12 octobre. Sur tout le front, notre offensive fait de bons progrès. Nos troupes ont pris hier d'assaut la ville et la forteresse de Semendria. Communiqué officiel autrichien Vienne, 12 octobre. Au sud de la Save et du Danube et à la Drina inférieure des attaques se .développent sur tout le front. Les troupes royales et impériales poursuivant de Belgrade leur marche en avant ont "capturé trois cahcns et un lance-signaux dans l'assaut de la partie orientale de la ville et des retranchements établis sur la hauteur Lipar. Toutes les hauteur^ autour de Belgrade, d'où le feu d'artillerie commande les passages du Danube, sont au pouvoir des alliés. Les Allemands ont conquis Semendria et ont repoussé l'ennemi de Poschare-watz. A la frontière entre l'Herzégovine et le Monténégro il y a eu en divers endroits des escarmouches avec des détachements monténégrins. Communiqué officiel serbe Nish, 10 octobre. Les ennemis ont franchi la Save, près de l'île de Yarek. Débouchant de Pogarska et de Zabrey, ils ont passé sur la rive opposée, à Ostromitza. Ils ont, en outre, occupé la grande île de Zigaulia et franchi le Danube, près de Belgrade, devant !a forteresse et le quai. Le passage devant Belgrade a été extrêmement difficile. Près de Yarek, de Pagorska et de Zabrey, les combats continuent. Sur le front italo-autrichien Communiqué officiel autrichien Vienne, 12 octobre^ Pas de changement.Communiqué officiel italien W. T. B. Rome, 10 octobre. Officiel de dimanche soir: L'ennemi a développé une grande activité dans ses travaux de défense et dans la réparation de ses chemins de communication ; il a toutefois été fréquemment embarrassé par le feu de notre artillerie et par les surprises audacieuses de nos troupes. Le long du front de I'Isonzo, des contingents ennemis très nombreux ont tenté, toute la journée du 9 et la nuit du 9-10 octobre, après une forte préparation d'artillerie eî de lancement de bombes d'attaquer nos positions au côté droit du Slatetnik, dans le bassin du Flitsch, sur le Mrzli-Wch, dans la région du Krn, à Doye dans le secteur de Telmein, à Plawa; à Lagera et à I'Isonzo moyen. Partout l'ennemi fut repoussé. En Hollande Le prix du lait Un conflit avait éclaté à Amsterdam et dans d'auires villes importantes des Pays-Bas, à propos du prix du lait. Les autorités communales ayant fixé un prix de vente maximum, les laitiers se mirent en grève et refusèrent de fournir leur clientèle. Le bourgmestre d'Amsterdam vient de prendre une mesure radicale qui sans doute mettra fin au conflit; par voie d'affiches, il annonce aux laitiers q'ue s'ils ne fournissent pas le lait au prix maximum de 12 cents le litre pour le lait ordinaire et 13 cents pour le lait pasteurisé, il n'hésitera à faire application de la loi et qu'il fera immédiatement saisir dans les laiteries et les fermes toute la quantité de lait. Au Portugal Message présidentiel Le Temps mande de Lisbonne.- Dans un message au Congrès, le nouveau président Machado a déclaré que la guerre actuelle, qui met aux prises plusieurs nations, dont plusieurs sont amies'du Portugal et dont une est alliée, a ouvert pour le pays des temps difficiles. Le peuple portugais ne pourra surmonter aucune épreuve s'il ne place le devoir commun au-dessus de toutes les divergences d'opinions. En Grèce • La situation D'après une note Havas l'ambassadeur de Grèce, à Paris, a été charge, par le Gouvernement de son pays, de déclarer au Gouvernement français que la Grèce obser /ara encore à l'avenir à-l'égard de l'Entente ine neutralité sincèrement bienveillante. En Bulgarie Une escadre anglaise devant les ports bulgares Berlin, 11 octobre. Des capitaines de .navires arrivés à Athènes annoncent, d'après le «Berliner Tageblait», qu'une forté escadre anglaise bloque depuis deux jours Defleagatsch et la côte bulgare. Conseil communal de (ian<l Séance de lundi 11 octobre. M. Braun, bourgmestre, annonce la mort d'un des membres du Conseil, M. Achille Lamberty. Il retrace avec émotion la vie politique du défunt et rend hommage au souvenir du collègue regretté. Le Conseil s'associe aux paroles du bourgmestre et décide qu'il sera envoyé une lettre de condoléance à la famille éprouvée. Un membre du personnel enseignant proteste contre sa mise en disponibilité pour cause de maladie. Il prétend ne pas être malade et être apte à continuer son service. Renvoyé au Collège. Les artistes du Grand Théâtre demandent au Conseil communal de revenir sur sa décision de ne pas ouvrir le Théâtre. Renvoyé au Collège. Ordre du jour : 1. Radiation d'une inscription hypothécaire. Approuvé. 2. Hospices civils: a) Crédit extraordinaire de ^60.000 fr. (exercice de 1915). Approuve, b) Vente d'arbres épars à Naza-rein. Approuvé, c) Location de la maison rue, des rrébendiaires, 21. Approuvé. 3. Ecoles communales. Personnel eus':, gnant. Demande de congé. Mlle Bertha De Decker demande un congé temporaire. Le Conseil donne un avis îavorabie. 4. Ecole professionnelle du Livre. Adjonction, d un cours de chimie organique. Approuvé. 5. Taxes communales. Renouvellement de l'autorisation de percevoir en 1916. Un membre regrette que le Collège s'i imposé aux contribuables trop de taxes et voudrait en supprimer quelques-unes jusqu'après la guerre. La majorité du Conseil trouve que le Collège ne pouvait pas agir autrement qu'il ne l'a fait, la Ville ayant besoin de beaucoup de ressources pour venir en aide aux malheureux.6. Construction de murs de quai au Dock. Résultat de l'adjudication. La plus basse soumission est celle de M. Van de Casteele; il sera chargé des travaux. 7. Banque de secours. Demande d'avances.Les 500.000 fr. votés par le Conseil antérieurement étant épuisés, la Banque demande à la Ville une nouvelle avance de 500,000 fr. qui est accordée. j 8. Prix Bastien et J. J.'Dierman. M. l'Echevin du contentieux propose de diviser cette année, d'accord avec les fondateurs, les 1200 fr. entre 12 personnes qui méritent le prix. La liste comprenant 15 jeunes gens, le Bourgmestre, le Collège et les Conseillers donneront les 300 fr. nécessaires pour permettre de récompenser les 15 personnes proposées. Un membre fait rapport sur la visite faite par une Commission de trois Conseillers aux magasins et installations où l'on s'occupe des cantines des prisonniers de guerre en Allemagne. Il en loue la belle organisation, qui mérite toute la sympathie de la population gantoise . Chronique Gauloise COMITE provincial de Secours et d'Alimentation . Vente de farine blanche. A partir du 15 octobre prochain, il sera mis en vente de la farine qui devra servir exclusivement pour les besoins du ménage. Les bureaux de vente du Comité sont seuls autorisés à délivrer cette farine. Chaque ménage pourra obtenir 200 grammes de farine par tête et par mois, en échange d'un nombre équivalent de bons de pain de 250 gr. Le prix a été fixé à 0.50 fr. le kilo. La carte de ménage devra être présentée. L'achat devra se faire en une fois pour toute la famille. La vente des farines aura lieu dans la dernière quinzaine de chaque mois. A cette occasion le Comité fait appel à l'intelligence du public. Il sera complètement inutile de se presser et de stationner devant les bureaux de vente. II y aura dans les magasins de la farine suffisante pour pouvoir servir tous les ménages du Quartier, pendant la quinzaine. D'ailleurs, tout comme pour le lard et le saindoux, les magasins afficheront, si le be soin s'en fait sentir, la série des cartes qui pourront être présentées à un jour fixé. (Communiqué). ŒUVRE de l'Alimentation communale. — Rapport du mois de septembre 1915. Dépenses totales (depuis le 13 août 1915) : Achat de denrées : ri/., fèves, pois secs, liominy, pain, pommes de terre, légumes, sel, frais d'administration fr. 1.429.588,23 Viandes (fraîches et en saumure). . . » 348.501,44 fr. 1.778.089,67 Recettes : a) H oduit de la vente des farines du «Col- chester». ...» 77.596,80 b) Livraisons a la Croix Verte » 83.827,08 le) Livraisons ù la Croix Jaune » 173,00 d) Listes de souscription et dons. . . » '556.140,70 e)Subside helulomad. Coin, prov., Sec. et Aliment .... » 310.000,00 fr. 1.027.737,58 Excédent desdépenses sur les recettes . . fr. 750.352,09 II reste en magasin (riz, pois, fèves. sel, viande de bœuf en saumure (16800 fr.) et légumes pour une valeur d'environ fr. 27.000,00 Le nombre de rations (dernière semaine sept.) était de 18700, soit 9350 litres, donc une diminution de 25 litres sur le nombre de fin août, qui était de 9375 litres. Nombre de rations à la fin de chaque semaine de septembre :4 sept., 18800; 11.sept,, 18850; 18 sept., 18850; 25 sept., 18950; 2 oct., 18700. ^ Nombre de ménages assistés (fin sept.), 9,756; à raison de 3 à 4 personnes par famille, le nombre des personnes secourues (adultes et enfants) s'élève à 34,150 environ. Prix moyen par ration (dernière semaine de septembre) : fr. 0,21, soit fr. 0,01 de moins que la dernière semaine d'août, comme conséquence de la diminution du prix du pain. CORRESPONDANCES commerciales avec la Hollande. Avis. Le Président de la Chambre de Commerce et des Fabriques de Gand porte à la connaissance des intéressés que, en dérogation aux prescriptions de son avis du douze septembre 1915, la taxe des lettres commerciales en destination de la Hollande, est modifiée comme suit: Pour les lettres d'un poids inférieur à 20 gr. fr. 0.30. Pour les lettres de 20 à 200 gr. fr. 0.60. Pour les lettres de 200 à 240 gr. (maximum) fr. 0.90. DANS L'INDUSTRIE linière. Du « Vooruit »: Le nombre des ouvriers qui travaillent dans les linières gantoises est tombé à 10.475, soit une nouvelle diminution de 1000. COMMUNICATIONS du Bureau de renseignements, Halle-Beffroi. Le Bureau serait reconnaissant à qui pourrait don-ser l'adresse actuelle des personnes suivantes:1" Mathilde Dombrecht, épouse Léon Van Daele, 22 ans, et ses deux enfants, Jacques, 6 ans, et Palmyre, 4 ans .En août 1914 ils se sont rendus de Valenciennes à Jabbeke lez Bruges, lieu de naissance de la femme. 2" Jean Moreels, fils de P. Moreels, Koe-poortstraat, 4, Lierre, qui a quitté Bascoup-Chapelle pour Gand en septembre 1914. 3" M Hubert Mallet ou Hallet ,née Palmyre De Man, et ses deux enfants. Le mari est maréchal des logis de la gendarmerie à Nevele. 4" L.a famille de De Martelaere Julien, sous-officier, 25' de ligne 1" bataillon, 2' compagnie. 5 La famille de C. L. Van der Vinck, caporal au 6'' de ligne. Feuilleton du Journal de Gand 118 Le Comte DE Monte-Cristo PAR ALEXANDRE DUMAS Tout le monde sur le petit bâtiment resta immobile pendant une demi-heure, au bout de laquelle on vit reparaître près du rivage et Rapprocher de la barque le même sillon lumineux. Au bout d'un instant et en deux fcrassées Gaetano avait atteint la barque. Eh bien? firent ensemble Franz et les Quatre matelots. Eh bien ! dit-il, ce sont des contrebandiers espagnols; ils ont seulement avec eux deux bandits corses. Et que font ces deux bandits corses avec des contrebandier^ espagnols? Eh! mon Dieu! Excellence, reprit Gae-lano d'un ton de profonde charité chrétien-ne, il Faut bien s'aider les uns les autres. Souvent les bandits se trouvent un peu pressés sur terre par les gendarmes ou les cara- 1 biniers, eh bien! ils trouvent là une barque, et dans cette barque de bons garçons comme nous. Ils viennent nous demander l'hospitalité dans notre maison flottante. Le moyen de refuser secours à un pauvre diable qu'on poursuit! Nous le recevons, et, pour plus grande sécurité, nous gagnons le large. Cela ne nous coûte rien et sauve, la vie ou, tout au moins, la liberté à un de nos semblables qui, dans l'occasion, reconnaît le service que nous lui avons rendu en nous indiquant un bon endroit où nous puissions débarquer nos marchandises sans être dérangés par les curieux.Ah çà ! dit Franz, vous êtes un peu contrebandier vous-même, mon cher Gaetano? Eh ! que voulez-vous Excellence ! dit-il avec un sourire impossible à décrire, on fait un peu de tout ; il faut bien vivre. Alors vous êtes en pays de connaissance avec les gens qui habitent Monte-Cristo à. cette heure? A peu près. Nous autres mariniers, nous sommes comme les francs-rr;açons, nous nous reconnaissons à certains signes. Et vous croyez que nous n'aurions rien à craindre en débarquant à notre tour? Absolument rien ; les contrebandiers ne sont pas des voleurs. — Mais ces deux bandits corses... reprit Franz calculant d'avance toutes les chances de danger. Eh mon Dieu! dit Gaetano, ce n'est pas leur faute s'ils sont bandits, c'est celle de l'autorité. Comment cela? Sans doute: on les poursuit pour avoir fait une peau, pas autre chose; comme s'il n'était pas dans la nature du Corse de se venger ! Qu'entendez-vous par avoir fait une peau ? Avoir assassiné un homme? dit Franz continuant ses investigations. J'entends avoir tué un ennemi .reprit le patron, ce qui est bien différent. Eh bien ! fit le jeune homme, allons demander l'hospitalité aux contrebandiers et aux bandits. Croyez-vous qu'ils nous l'accordent?Sans aucun doute. Combien sont-ils? Quatre, Excellence, et les deux bandits ça fait six. Eh bien! c'est juste notre chiffre ; nous sommes même, dans le cas où ces messieurs montreraient de mauvaises dispositions, en force égale, et par conséquent en mesure de les contenir. Ainsi, une dernière fois, va ' pour Monte-Cristo. Oui, Excellence; mais vous nous per- 1 mettrez bien encore de prendre quelques précautions? Comment donc, mon cher! soyez sage comme Nestor, et prudent'comme Ulysse. Je fais plus que de vous le permettre, je vous : y exhorte. Eh bien! alors, silence! fit Gaetano. I Tout le monde se tut. j Pour un homme envisageant, comme ( Franz, toute chose sous son véritable point i de vue, la situation, sans être dangereuse, j ne manquait pas d'une certaine gravité. Il se ; trouvait dans I obscurité la plus profonde, isolé, au milieu de la mer, avec des mari- < niers qui ne le connaissaient pas et oui I n avaient aucun motif de lui être dévoués ; i qui savaient qu'il avait dans sa ceinture I quelques miliers de.francs, et qui avaient dix ; fois, sinon avet envie, du moins avec curio- i sité, examiné ses armes, qui étaient fort c belles. D'un autre côté il allait aborder, sans c autre escorte que ces hommes, dans une île < qui portait un nom fort religieux, mais qui ne semblait pas promettre à Franz une autre i hospitalité que celle du Calvaire au Christi: s grâce à ses contrebandiers et à ses bandits, f Puis cette histoire de bâtiments coulés à fond , s qu'il avait crue exagérée le iour, lui semblait , i plus vraisemblable la nuit. Aussi, placé qu'il j était entre ce double danger peut-être imagi- ^——, laire, il ne quittait pas ces hommes dés /eux et son fusil de la main. Cependant les mariniers avaient de nou-.cau hissé leurs voiles et avaient repris leur sillon déjà creusé en allant et en revenant. \ travers l'obscurité, Franz, déjà un peu habitué aux ténèbres, distinguait le géant de »ranit que la barque côtoyait; puis enfin, en iépassant de nouveau l'angle d'un rocher; ! aperçut le feu qui brillait plus éclatant que amais, et, autour de ce feu, cinq ou six per-;onnes assises. La réverbération du foyer s'étendait d'une :entaine de pas en mer. Gaetano côtoya la umière, en faisant toutefois rester la barque lans la partie non éclairée; puis, lorsqu'elle ut tout à fait en face du foyer, il mit le cap ;ur lui et entra bravement dans le cercle lu-nineux en entonnant une chanson de pê-:heurs dont il soutenait le chant à lui seul, et 'ont ses compagnons reprenaient le refrain n chœur. Au premier mot de la chanson, les hom-nes assis autour du foyer s'étaient levés et .'étaient approchés du débarcadère, les yeux ixés .sur la barque, dont ils s'efforçaient vi-iblement de juger la force et de deviner les ntentions. (A suivre).

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Cet article est une édition du titre Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Gand du 1856 au 1923.

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