Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1914, 02 Juin. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Accès à 27 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/4j09w0b86f/
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JOURNAL DE GÂND • » ——m - - - ^a»—— — . abonnements : RÉDACTION & ADMINISTRATION : ANNONCES" BELGIQUE : 15 francs par an ; 7-50 francs pour six mois ; 4 francs pour trois mois g, RUE DE FLANDRE. 3. GAND Pour l'étranger, le port en sus TÉLÉPHONE 665 & Voir le tarif au bas de la denlièro PaSe du journal. I i M I La Rension s'impose M. Woestc, qu'on a fait comte pour avoir fait à son pays d'adoption (car M. Woestc est né prussien comme il est né protestant) tout le mal qu'un seul homme pouvait lui faire, désire couronner sa carrière par un nouveau défi à l'opinion publique. C'est lui qui a composé la Commission des XXXI et l'a composée en dehors des délégués socialistes et des auteurs de l'ordre du jour Masson-Hymans, qui avait fourni l'occasion de sa constitution, de tous les ennemis du Suffrage Universel qu'il a pu découvrir jusque dans les armoires les plus secrètes où les partis cachent leurs fossiles politiques. On sait que c'est lui qui a dicté les choix contresignés par M. Berryer. Et la Commission a travaillé en conscience et suivant les idées de M. Woeste. Des escargots auraient été plus vite et n'auraient pas montré une plus grande méconnaissance de la situation de la Belgique.La Commission s'est réunie à peu près une fois par mois pour entendre des discours anachroniques de doctes personnages qui avaient l'air de revenir de l'autre monde. Les socialistes et les libéraux se sont tus méticuleusernent, à l'exception de M. Destrée. qui a soumis & ses- éminents collègues le programme révisionniste du Congrès progressiste de 1892, agrémenté de Commissions municipales consultatives qui ont, paraît-il, été très appréciées par ceux qui cherchent dans l'instauration du Suffrage Universel l'occasion de nous priver des quelques brins d'institutions démocratiques que nous avons et de restreindre le peu de droit à se gouverner elles-mêmes, par leurs élus que nos communes tenaient de la tradition nationale beaucoup plus que de la loi Des grandes questions de souveraineté nationale directe et d'autonomie communale réelle par le Referendum, qui sont en ce moment discutées aux Etats-Unis et en Angleterre, appliquée depuis longtemps en Suisse et dont il existe dans ces pays des exemples vivants qui montrent comment une grande ville moderne peut être bien administrée par le peuple et pour le peuple, il ne semble pas qu'il ait été fait mention jusqu'ici aux XXXI, d-ont la mission est d'ignorer ces choses avec sérénité. Elles dépassent d'ailleurs la compréhension de M. Woeste, l'un des esprits les plus étroits et l'un des politiciens les plus ignorants qui aient jamais fait l'ornement d'unt majorité réactionnaire. Aussi maintenant qu'après les élections, où le gouvernement a été si complètement battu, l'urgence de la revision s'impose avec une telle évidence, M. Woeste, qui, parmi ses ancêtres juifs, doit pouvoir faire ; remonter ses quartiers de noblesse jusqu'à Josué, s'est-il imaginé qu'il arrêterait la marche de la revision en faisant décider par les XXXI qu'ils suspendent jusqu'à la rentrée des Chambres ce qu'ils appellent leurs travaux. C'est un coup d'audace bien digne du personnage. Déjà l'on annonce que les membres libéraux et socialistes y répondront par la grève. Et ce sera un beau spectacle si cette grève doit comprendre des délégués gouvernementaux tels que M. Trasenster, M. Henri Lambert, M. Prins. d'autres peut-être, dont les noms ne sont pas parvenus jusqu'à nous et qui cependant ont pu être découverts par la perspicacité de M. Woeste et la fumisterie de M. Berryer pour figurer dans cette Commission l'opinion libérale.Si ceux qui sont allés loyalement dans cette embuscade dressée par M. Woeste avec l'illusion de pouvoir jr être utiles à leurs idées sortent en faisant claquer les portes, comme MM. Woeste et Helleputte sortirent de la Commission militaire en 1001, il n'y aura qu'une voix dans le public pour dire que ce n'est vraiment pas tron tôt. Mais je doute que M. Woeste veuille réellement leur en fournir l'occasion. Il proposera de se réunir encore une fois en juin et la fois suivante en octobre, quand on aura pu faire revenir du Kamtchatka, de la Papouasie ou de la Patagonie quelques documents et statistiques sur la façon dont on s'y prend dans ces ipays pour empêcher les habitants de. fajre Jours a_ffajres eux- feuilleton da Journal de Oand 8 8 LA VOLEUSE DE BONHEUR I GRAND ROMAN DRAMATIQUE LÉON S A. ZI JE PREMIERE PARTIE Le Martyre de Lucienne — On est allé les prévenir... mais dites-nous votre opinion, demanda Armand, suppliant, renseignez-nous... tirez-nous d'inquiétude.— Non, monsieur, car j'espère me tromper.«Autrement, je vous l'ai dit... ce serait atrooe, horrible, et Simone en réchapperait-elle, en garderait des traces sur son visage toute sa vie. Emilienne avait compris.. Elle poussa un cri : — C'est la petite vérole. Aussitôt, ell-g s'écarta instinctivement comme si le feu venait de se déclarer violemment dans ce lit de petite malade, comme si les flammes commençaient à la gagner elle-même. • i Elle pfclU affreusement, et.se mit à son mêmes, d'élire leurs Dourgmestres et ne reconnaître à tous les citoyens un droit égal au contrôle de la gestion des intérêts de tous. La vérité est que la situation révélée par les élections de dimanche dernier commande, au contraire, d'activer les travaux de la Commission, de l'inviter à conclure et à aboutir de façon que le gouvernement, 1 quand M. de Broqueville aura retrouvé tou- J te sa liberté d'esprit par le séjour qiu'il fait j à Chatelguvon (la capitale du neutre), puisse élaborer et déposer dès la rentrée le i projet de réforme de l'électorat communal et provincial qui, dan« son esprit, doit servir de base à la révision. Ses amis eux-mêmes commencent à le 1 comprendre : la Fédération des conseillers communaux catholiques vient de se réunir ' et d'émettre le vœu 0:1'on ajourne les élections communales de l'an prochain pour : pouvoir leur appliquer la nouvelle loi. Le Conseil général du Parti Ouvrier se réunit mercredi pour décider de proposer de nouveau la révision dès la rentrée. C'est la seule conclusion logique des élections qui viennent d'avoir lieu et qui non seulement ont été un échec pour le gouvernement par la diminution de sa majorité, le recul général des voix cléricales et l'augmentation de celles des partis d'opposition, mais ont mis en lumière cette situation vraiment paradoxale et que l'Etoile Belrje, dont on sait l'habituelle modération, n'hésite pas à qualifier de révolutionnaire : la majorité de 12 voix que le gouvernement garde à la Chambre ne correspond à aucune majorité de voix dans le pays. Si l'on additionne les suffrages émis en 1012 dans les provinces qui n'ont pas volé celte fois-ci, aux suffrages émis dimanche dernier, les candidats ministériels ont recueilli 20 mille voix de moins que les adversaires du gouvernement. On répond à cela que ce sont là des calculs un peu arbitraires, que les chiffres d'il y a deux ans ne peuvent, être additionnés à ceux de cette année (mais puisque les cléricaux sont en recul partout, ils l'auraient été également dans l'autre moitié du pavs, et l'argument en est renforcé). ôn a même trouvé que dans les recensements généraux des votes émis, le vote plural avantage les libéraux et les socialistes, parce qu'il y a beaucoup plus de votes pluraux dans les provinces wallonnes plus riches,*/)lus instruites, plus civilisées, où les libéraux et les socialistes ont les deux tiers des voix, que dans les provinces flamandes pauvres, ignorantes, et par cela même cléricales. Un oublie d'ailleurs d'ajouter que s n en "ésulle cette inégalité du quotient élector-il qui fait qu'il faut beaucoup plus de voix pour être élu à Thuin ou à Virton qu'à Audenarde ou à Eecloo, cela ne nous donne pas un député de plus, le nombre des députés étant déterminé par le chiffre de la population et non par celui des votes dont elle dispose. # Mais le vuie plural produit une autre inégalité qui est une injustice à notre détriment, c'est que, dans un même arrondissement, le même degré d'aisance donne le vote plural aux campagnards et ne le donne pas aux citadins, de sorte que la puissance électorale d'un habitant du canton de Wolverthem est de beaucoup supérieur à celle d'un habitant de l'agglomération bruxelloise. i Et dans l'arrondissement de Bruxelles, à la répartition d'après le chiffre des voix, cela donne au moins aux cléricaux un député de trop. Mais on a raison de dire que ce sont là des calculs beaucoup trop compliqués pour que la foule puisse s'y reconnaître et qu'il faut que l'origine de la représentation nationale, la source de la souveraineté, soit claire, simple, incontestable, accessible a tous les esprits. L'essence du gouvernement parlementaire, c'est que le pouvoir revient aux élus de la majorité. Le but du S. U. et de la B. P., c'est d'assurer ce résultat, sans contestation possible.Or, il résulte à l'évidence des chiffres drs derniers scrutins que le gouvernement n'a pas la majorité des voix, même du pays légal constitué par le vote plural et que la H. P. e?t faussée par l'inutilisation d'énormes excédents de voix pour les partis d'opposition. Cette situation n'est pas tenable, n'est pas conforme à l'esprit de la Constitution et l'on imparfaitement raison de soutenir que, dans ces conditions, ou il faut que le ministère s en aille, ou il faut qu'il fasse la revision tout de suite. GEORGES LORAND. tour à trembler, à entrer en nage comme la pauvre enfant. L'envie de fuir la saisit, de quitter cette ' chambre de pestiférée, de s'en aller loin-loin, où ce mal épouvantable ne pourrait venir la rejoindre. . La petite vérole qui l'eût, elle, défigurée, détruit sa beauté, criblé son visage... Oh ! c'était épouvantable en effet, comme le disait l'Anglaise... horrible, c'était surtout faire endurer à une jolie femme... dont la beauté était la seule ressource, le seul espoir, le seul moyen d'existence, la plus grande, la plus irrémédiable des souffrances. ^ Et cependant Emilienne sentait que fuir en ce moment... déserter ce chevet de malade, c'était également perdre tout ce que sa beauté perfide lui avait fait jusqu'ici obtenir. — L'Anglaise serait maîtresse, pensa-t-elle.Devant sa défection... la peur d'être atteinte par le mal, qu'aurait fait le capi-j laine ? I L'abandon de Simone en ce moment eût détaché d'elle absolument ce père qui pouvait avoir tous les défauts, toutes les fai-. blesses d'un homme, mais devait certainement avoir l'horreur de la lâcheté. Emilienne se trouvait dans une délicate situation. Partir... fuir ee mal horrible si contagieux qui, on le lui avait diit souvent, attaque de préférence . s peaux les plus fines... et sa peau de mise était précisément d'une finesse extiè; e..., s'écarter de ce lit empoisonné pour g ?der sa beauté...' c'était perdre l'amour d'u capitaine. Mais rester, gagner ce mal... c'était dé- ' traire à jamais sa beauté. Et sa beauté perdue, n'était-ce pas de même perdre l'amour de -lui qui était venu demander sa main... c'était vrai... mais qui reculerait évidemment devant un s-ujet d'horreur l ECHOS Un succès libéral qui s'est perdu dans la masse des résultats de l'élection de dimanche dernier : une ' élection provinciale complémentai-*e devait avoir lie : i dimanche prochain lans le canton de Virton, qui fut toujours ibéral, mais où 'es cléricaux étaient parvenus à faire passer leurs candidats, il y i trois ans, à la suite d'une division entre ibéraux et socialistes, sur la question du -ar.tel. Libéraux et, socialistes, étant cette fois complètement d'accord, les cléricaux n'ont 3as osé affronter la lutte, qui eût été pour j îux une éclatante défaite, et M. Jules Her- i nan, cultivateur à Torgnv et ancien con- ! seiller provincial libéral, s'est trouvé sans ' concurrent et a été élu sans lutte. Le notaire (lisant un testament). — Je lègue ma fortune au domesti i que qui m'a fermé les yeux, r Le neveu. — Pardon, il y a bien K fermé les yeux » ? — Le notaire. — Parfaitement. — Le neveu. — Alors, le testament est nul, mon oncle était borgne 1 Ils y viennent ! ■ A,près avoir barboté, durant les premier* jours qui ont suivi le 24 mai, barboté dan* des mixtures de chiffres frelatés, voici ci'If les cléricaux, forcés par l'évidence, doivent reconnaître qu'ils ont été déçus... et battu» Bien entendu, ils ne l'avouent pas franchement ; ils emploient des euphémismes, des circonlocutions, des atténuations. t Mais l'idée apparaît clairement — et c'es' l'essentiel. C'est ainsi que la Gazelle ot Liège, sous la signature de son chroniqueui politiqiue, M. A. Dessart, publie un long ar ticle qu'elle intitule Avertissement et qu; débute ainsi : « Il serait puéril de se le dissimuler : les élections du 24 mai constituent pour le gouvernement, la droite et le parti catholique, un sérieux avertissement. Certes, nous conservons à la Chambre une majorité de 12 voix, supérieure à celle que nous eûmes en 1003, et double de celle que nous possédions avant le triomphe de 1912. Mais celte majorité, si nous n'y prenons garde, pourrait aisément fondre dans deux ans. Car si, en 191G, Tumhout vote aussi mal que l'a fait dimanche dernier le Limbourg, auquel il touche ; si, -en Flandre Occidentale, Cour-t r ai et Roulers nous apportent des déchets analogues à ceux enregistrés dans les arrondissements de la Flandre Orientale, ce sera 3 sièges en moins pour nous. Dans les mêmes conditions, Bruxelles nous vaudrait également la perte d'un député. D'autre part, si Nivelles ne donnait pas mieux que ne l'ont fait hier les arrondissements limitrophes de Soigniies et de Huy, un siège risquerait encore de passer à l'ennemi. Bref, nous verrions notre majorité réduite à 4, voire à 2 voix, et dans une Chambre comptant 18G membres, une si faible avance nOus exposerait à tous les mauvais coups de l'opposition e.l rendrait très malaisée la tâche du gouvernement. » Puis, après avoir examiné la cause de la déroute, M. Dessart conclut : .(( En matière militaire, et aussi en matières financières et sociales, la clairvoyance et la prudence s'imposent au ministère et à la droite. Si, comme nous n'en doutons nullement, l'avertissement d'aujourd'hui est bien compris, nous n'avons pas à crafn-dre la défaite. Après être montés au Capi-tole, e.n 1912, nous ne risquons pas d'être précipités de la Roche Tarpéienne enl91G.>: Malheureusement, en matière sociale, il y a des engagements pris auxquels M. de Broqueville, quelle que soit sa désinvolture, ne parviendra pas à se soustraire. Et quant aux nécessités financières auxquelles nous ont acculés trente années de Folies et de gaspillages cléricaux, elles s'imposent si impérieusement, que nous pouvons, dès à présent, porter nos yeux vers la Roche Tarpéienne et attendre la culbute redoutée par la Gazette de Liège. Pour Emilienne, c'était un de ces points qui se posent dans l'existence», et d'où part toute une vie, fortunée ou malheureuse, selon le choix du chemin. Très perplexe, elle demeurait, se demandant, comme les héros du compatriote de sa rivale miss Sampson : — Faut-il partir... ou ne faut-il pas partir?... ,Toute la question était là. > Grave question. Son premier mouvement, qutëlle considérait souvent comme le meilleur, lui commanda de fuir. Fuir, loin... très loin de ce foyer dangereux.C'était perdre l'amour du capitaine. Sans doute... mais rien n'était moins 3ûr.; Il pouvait l'aimer quand môme... revenir à elle... Lui pardonner ce mouvement le faiblesse première... bien justifié... Il mouvait ne l'en aimer que davantage de ui avoir gardé une beauté qui devait faire e bonheur de sa vie. N'avait-elile pas autour d'elle quantité de soupirants ? Parmi eux, elle ferait le choix de celui qui offrirait les avantages présentés par Le père de Simone. Oui ! Oui! Il fallait sauver sa beauté... sa peau si fine de rousse satinée, claire... sans grain de son, chose merveilleuse, si délicate que, sous le doigt, on ne la sentait presque pas, qu'elle n'offrait qu'une tiédeur ambrée au toucher des lèvres., Emilienne n'hésita pluis. Elle allait fuir. ) Mais elle aperçut miss Sampson- qui, ians un mouvement empreint de la plus grande tendresse, avait saisi Simone... profitant d'un sursaut de l'enfanJ. Elle l'avait enlevée du lit, roulée vivement dans une couverture. Et maintenant, elle la berçait doupe-mentj tendrement, cherchant Su la ^calmer Propos lies et ïaiiés PLAISIRS DE LA TABLE '• Autrefois, les poètes mangeaiènt peu ; un côucher de soleil et un verre d'eau claire par là-dessus et ils se couchaient lyriques. Ces temps — sans remonter à ceux où la tuberculose était à la mode chez les porte-lyre — ne sont pas très -loin de nous. Les poètes ne jouissent peut-être pas toujours de la considération de leurs propriétaires et de leurs tailleurs, mais ils ont une mystérieuse et vaste influence, même ceux, tels Mallarmé, Rimbaud, Verlaine, que le « grand public » n'a pas lus et ne lira jamais. Ils créent des modes vestimentaires parfois, le plus souvent sociales ; encore faut-il le temps que celte mode s'établisse et descende des poètes aux « bourgeois ». C'est ainsi que les poètes ayant voulu sur leurs joues la pâleur des lis et pour leurs épines dorsales la jolie courbe du point d interrogation, cinq, dix, vingt ans après la diète, le jeûne périodique, l'horreur du viandes, la défaite du vin et le triomphe du thé en furent un peu partout la conséquence. ) La réaction vint, les poètes se mirent à table et décidèrent, il y a quelque dix ans, de se bien porter ; ils réhabilitèrent le gigot, l'euphoriet les muscles, la force. Aussi, maintenant, voyons-nous éclore un peu partout des ligues de gourmets, lisons-nous des menus kilométriques et affriolants. C'est bien, mais redoutons l'abus. J'ai eu, il y a peu de temps, une conversation avec un groupe de jeunes étudiants. Ils étaient gentils, tendres, roses, tout fraîchement émancipés du domicile paternel, j» Ils me narrèrent les péripéties d'un <( gueuleton » qu'ils venaient de perpétrer à dix francs par tête et en corps, et ce, sans prétexte extérieur, ils avaient gueuletonné pour gueuletonner. J'en fus éberlué..., d'abord, il y avait ce prix : dix francs ! Vous vous mettez bien, jeunesse, et puis le menu (on me le lut) avait été rédigé par de vrais connaisseurs...Je connais quelqu'un (un de mes vieux camarades) qui, à leur ûg*e, aurait préféré une petite bonne amie, bien vivante et bien à point, à tous les chaufroids et salmis de Lucullus. S'il avait eu du goût pour la morale parlée, mon vieux camarade aurait chapitré ces enfants : « Ah ! jeunesse ? n'allez-vous plus par les sentiers remplis d'ivresse cueillir le premier bouquet de li-las ? Voyez-vous en rêves des terrines et des bouteilles ou des chevelures rousses, ou blondes, ou noires ? Ne chantez-vous plus pour chanter, ne courez, ne bondissez, ne criez-vous plus pour courir, bondir, crier ? La table ? Hé ! elle a du charme. La littérature culinaire, j'en atteste l'ombre décorative de Brillat-Savarin, a du piquant. Mais la table, mais la littérature culinaire, c'est le refuge des laissés pour compte de l'amour et des lettres. Si vous attendiez d'avoir quarante à cinquante ans pour devenir gourmets... ? » Mais mon vieux camarade n'aime pas qu'on lui fasse de la morale et il n'en fait jamais aux autres. BOBBY. LE NAUFRAGE DE l'ccEmpress of Ireland)) NOUVEAUX TEMOIGNAGES Québec, 30. — Un autre membre de l'Armée dt Salut, qui a été sauvé avec sa femme, a déclaré que le choc fut très léger et qu'il fut d'autant plus surpris de s^s conséquences. Il éprouva les plus grandes difficultés à gagner le pont en raison de la position inclinée du bâtiment, qui paraissait s'ôtre couché compléle-merit sur le flanc. Il naceait sur le dos parmi j les vagues glaciales, lorsqu'il enten..: soudain une explosion sourde suivie d'un fort échappement de vapeur dont le navire fut aussitôt enveloppé. Le navire chavira. Je ne crois pas que beaucoup de voyageurs de première classe aient été sauvés, ajoute-t-il. Je ne vis qu'un seul canot de première classe mis à la mer, qui était calme. L'équipage se comporta bien, mais les hommes n'eurent pas le temps d'organiser le sauvetage, car le navire sombra avant que personne en eût la moindre idée. Quelques personnes tentèrent de mettre un canot à la mr-r par le côté élevé du navire. Mais cela fut impossible à cause du plan in<i:né que ce côté offrait. M. Gaston bont. de Toronto, raconte : Quand l'explosion .su nroduisâl^J. que Je. navire plon- par de bonnes paroles... sous de tendres baisers. Ce spectacle retint Emilienne. — L'enfant, se dit-elle, n'a pas la petite vérole. » C'est un stratagème de cette Anglaise pour m'écarter... et demeurer seule ici.., avec Armand. • Un homme, dans la position d'Emilien-ne, n'aurait pas manqué de tomber dans le panneau. Mais, entre femmes, se devinant si bien, étant douées toutes à un degré plus ou moins élevé des mêmes instincts et pensées, elle pénétrait si facilement les perfidies de rivâtes, qu'il est difficile qu'entre elles elles puissent se jouer des tours. Emilienne pensa : — L'Anglaise connaît aussi bien que moi le danger qu'offre ce mal... et elle prend l'enfant dans ses bras... » Miss Sampson sait mieux que moi qu'elle est jolie... v» Autant que moi elle a conscience de l'iujnportance de la conservation de sa betiuté.;. elle court si allègrement le risque-de la perdre .. » Allons... allons... c'est que ce mal nouveau qui se déclare chez Simone n'est as-j surément pas ce fléau annoncé par l'in&tdi tutrice. » Emilienne réfléchit i — A moins que son affection pour Si-■ mone soit réelle... et. forte au point de lui faire oublier tout cela ! Mais elile haussa Les épaules : — Allons donc!... on la paie pour servir \ cette enfant... elle ne peut pas l'aimer. • »Non!... Non!... Miss Sampson sait la ! vérité. " • » » Elle nous joue en ce moment une simple et adroite comédie. j Elle ajouta : — Très forte, l'Anglaise..., mais Je suis Américaine, et plus forte qu'elle^ i gea, ie plongeât aussi, nevenu a la surrace, ]e (j trouvai Miss Thompson, qui me supplia de lui p venir en aide. .Te me saisis d'épaves qui flot- r taient tout prés et nous nous y accrochflmes jusqu'à ce que nous fûmes sauvés. Deux enfants seulement ont été sauvés, dont un est la fillette u d'un salutiste. Le père ^t la mère se sont noyés. Ccîle enfant fut lancée à la mer. où elle s'ac- d crocha à un morceau de bols et put ainsi flot- je ter jusqu'à ce qu'on la sauvAt. te Un autre passager d'.l que le premier canot qu'on essaya de lancer tomba à l'eau en pi- d quant du nez par suite d'une fausse manœuvre. ,1 Une narration émouvante L'un des récits les plus émouvants a été fait ^ par M. Fergus Duncan, de Londres. Voici corn- j-'1 ment il s'exprime: Je me trouvais dans ma couchette quand j'en- P tendis trois signaux qui signifiaient : « Je me u tiens dans mon chemin»: puis, un moment ^ plus lard deux autres signaux voulant dire: a «Je m'arrête». Etonné, ie sautai hors de mon lii et je commençai à nrhabiller. » Les machines s'arrêtent alors soudain et, peu a après, la vapeur était renversée. » Je pouvais ]< me rendre compte, à travers le hublot, qu'il y [ avait un épais brouillard. Un épouvantable craquement se produisit alors. Le vapeur donna de a bande à tribord et j'entendis un effroyable grincement produit par l'armature et les com- J Dartiments étanches fracassés Je courus sur le 1 Dont, à moitié habillé. Mais comme j'y arrivai, e bâtiment se trouvait déjà tellement incliné que 1 j'avais beaucoup de peine à avancer. Il n'y avait 1 aucune chance de mettre les canots à la mer. 1 l'out le monde se pressait autour des daviers < ît ceux qui le purent saisirent des ceintures de jauvetage: mais le temps manqua à beaucoup [ Dour les ceindre. Interrogé sur la façon dont les membres de l'équipage se conduisirent, M. Duncan dit, qu'au- r tant qu'il put s'en rendre compte . ceux-ci eurent line bonne attitude ; aucun signe de panique ' parmi eux. Naturellement, il y eut bien quelque ê désordre, ce qui est inévitable en pareille eircons- 1 tance; mais je puis affirmer, ajouta M. Duncan. I avoir vu certains membres de l'équipage aider ( les passagers et offrir leurs ceintures de sauvetage aux femmes. J'avais laissé ma ceinture de ( sauvetage dans ma cabine. Un homme, qui en J avait deux, m'en donna une; autrement, je ne ! serais pas ici. , Au milieu de cette confusion, le vapeur fit une ' soudaine embardée et immédiatement le trou- ; peau humain roula du pont dans les flots. Ce fut alors une question de chacun pour soi, puis on ' entendit un craquement et le bfttiment se retourna sans dessus dessous. J'entendais les femmes pleurer et prier. Les hommes criaient, tandis qu'ils tombaient dans la mer. Je coulai et, quand je revins à la surface, ce fut pour entendre les mêmes cris ; puis ce fut la disparition silencieuse des femmes, tandis que les hommes s'en-lacaient en des étreintes mortelles. Une demi-douzaine se suspendirent à moi. Je dus m'en débarrasser. Je nageais au milieu des corps nus des morts. J'étais dans l'eau depuis plus d'une heure et je fus finalement sauvé par un des canots de sauvetage, à moitié mort ce froid et de fatigue. Je ne suppose pas que plus d'une personne sur cent aient pu s'habiller : mais l'excitation •'■tait si intense que personne n'v prêtait attention. , M. Duncan fit le plus grand éloge des officiers et du capitaine qui restèrent sur le pont jusqu'au moment où le vapeur s'engouffra d.ans les flots. Il ava't auparavant donné sa ceinture de sauvetage à un passager. Une fois recueilli. '1 prit le commandement, du canot et rama lui-même pendant plus de trois heures à l'endroit du sinistre, fvour se rendre compte qu'aucun survivant n'était, oub'ié. D^s scènes navrantes s«-sont produites A Montréal et à Rimouskl On débarqua tant de cadavres de femmes et d'enfants que les hommes eux-mêmes versaient des ( larmes. La Compagnie à laquelle appartient, VRmpress of Irrland prendra à sa charge toutes les dépenses nécessitées pour l'habille.ment et les soins à donner aux survivants. LE STORSTAD A-T-IL COMPRIS LES SIGNAUX DE L'EMPRESS t Québec, 30. — On donne ici les détails sui- < vants sur les dernières manœuvres qui auraient précédé la catastrophe : L'Empress ot Ireland était passé en vue de Rimouski à 1 h. 30 du ma tin. A ce moment, il n'y avait pas de brouillard, à proprement parler, mais de la brume. Le capitaine se trouvait sur le pont. Il ordonna que la vitesse fût ralentie. Apercevant les feux d un vapeur qui se rapprochait, il donna l'ordre de stopper. Il sembla que le vapeur aurait répondu en indiquant que le signal avait élé compris. Une distance de 2 milles srépa-ait les deux bâtiments au moment de la prçm ère manœii vre. Les machines de l'Empress o[ Irelaml furent mises à l'arrêt complet, mais celui-ci ayant , un peu dévié de sa route, le capitaine ordonna mach'ne en arrière. Le charbonnier avança*! toujours sur le côté. On suppose que son capitaine pensait avor le temps de passer. Toujours est-il que sa proue plongea à tribord dans l'Empress dans la ligne de flotla'son. La coque d'acier fut brisée comme une boîfo d'étain. Le charbonnier recula laissant apparaître dans la coque du paquebot un trou où l'eau s'engouffra avec une rapidité inouïe. TELEGRAMME A M. POINCARE Paris, 30. — Le président de la République a reçu du roi d'Angleterre le télégramme suivant : , . , «Je m'empresse de vous envoyer, Monsieur le Président, mes s'ncères remerciements pour le-condoléances que vous avez Jiien_ voi.lu m'a- —■—H—aMilHHimill —a> Alors, elle se rapprocha : — Miss, dit-elle, laissez-moi aussi bercer un peu cette pauvrette. A ce moment, l'un des docteurs appelés au premier moment d'émot ion entra. — Comment ! comment ! s'écria-t-il en voyant l'Anglaise bercer l'enfant en se promenant, vous avez enlevé cette petite de son li t ? — Pour la calmer, doctcur, répondit mi-ss î Sampson. Elle a des soubresauts terribles. | — Du tout... du tout... Recouchez-la vite. » — J'ai peur de la voir tomber à terre. — Non... non... un malade doit être couché... vite dans les draps, mademoiselle... vite ! Avec l'aide de l'institutrice, il replaça l'enfant dans sa couchette. — Si elle saute encore, vous la maintiendrez... mais ne la sortez pas de ses couvertures.— La chambre est bien chauffée, docteur.— Pour nous, oui, mais pa3 pour un malade, dont la délicatesse de sensation est extrême. » Il suffit qu'on ouvre une porte sur lui pour amener de graves complications. Simone était de nouveau dans son lit. — Ecartez-vous, je vous en prie, dit le: docteur au capitaine, à miss Sampson. ù Emilienne quii s'étaient avancés : il faut laisser de l'air au malade... et me permettrez de l'examiner à l'aise. On s'écarta et chacun attendait, anxieux, ce qu'allait dire l'homme de l'art. Miss Sampson se tenait droite, raide, impassible, à deux pas du docteur. Emilienne, dans un mouvement qui nul paraître tout naturel, mais qui 'était admirablement ra<l ou lé. s'étaM appuyée au bras dra capitaine, qu'elle était allée rejoindre dans l'angle.de la pièce où il venait do se rendre près de Mairie,? de Snint-nni:e7. — Mon Dieu : fit-elle, épargnez-nous toute nouvelle douleur* — resser au sujet nu terrible desastre ae PEm-ress o/ Ireland. La sympathie du peuple fran-lis, en cette triste circonstance, m est particu-trement précieuse ». 0MMENT S'EST PRODUITE LA COLLISION Montréal, 30. — A l'aide de dépêches reçues de vers points et aux différentes heures de la rurnée, on arrive à retracer comme suit l'his» rique de la catastrophe : Le transatlantique Empress o[ Ireland, perdu ins un brouillard impénétrable, avait été obligé anrêter sa course. Tous les passagers s'étaient îpuis longtemps retirés dans leurs cabines. Le lorstad, ayant à bord 17,000 tonnes do char-)n, a émergé soudain de la masse sombre qui îuvrait les flots, 'pointant son avant sur le ansatlantique:,*les deux bâtiments étaient si :ès l'un do l'aure, qu'ils n'ont pas eu le temps 3 virer ni de renverser la vapeur. L'étrave du lorstad s'est enfoncée comme une dent d'acier ans le flanc de i 'Empress of Ireland, lui fai-înt une très largo déchirure. Le choc a été si terrible que plusieurs hommes 3 l'équipage, arrachés à leur sommeil, ont été tés sur le pont. Hommes et femmes dégringu-lient de leurs cabines pendant que le navire Dordeur sous la press: ;n Uu choc en retour, 'écartait un peu. On connaît assez mal ce qui s'est passé immédiatement avant l'abordage; suivant cer-tiiris, le Storstad s'avançait lentement ; il était aibiement éclairé; on n'aurait pas pu le voir vingt mètres. C'est vers 1 h. 45, apparemment, ue le transatlantique a commencé à se remplir 'eau ; il s'est incline sous la poussée formidable t a coulé au bout de dix-neuf minutes. Presque aussitôt après le choc, l'employé de élégraphie sans fil a réussi à lancer dans le rouillard quelques signaux. S. O. S. (save our oui); il se cramponna à son poste même au moment de la grande panique. On n'a pu, en raison de l'inclinaison du navire, :ieî 1 re a la mer que les canots d'une seule ran-;éo ; il fallait, du reste, opérer rapidement, eb 'on a transporté le plus d'hommes et de femmes ossibie, sans grand souci de l'ordre et de la iscipiine. Ive signal S.O.S. avait été entend;! à Point-lu-Père. Prévenus aussitôt, les navires du Do-ninion, Lady-Evelyn et Eurêka, se rendaient iur les lieux du sinistre. Cependant, le transatlantique, à travers la arge déchirure duquel l'eau entrait toujours, ombrait da plus en plus. Une fois le pont en-'ahi. les hommes et les femmes, devant qui se lressait déjà le spectre de la mort, se sont •aisis avec frénésie de poutres et d'autres ob-ets qu'ils rencontraient et qui devaient leur )ermeltre de flotter un instant en attendant 'arrivée d'un navire. Puis le bâtiment a fait a culbute. Un immense cri de désespoir a couru ;ur la mer. Peu après des têtes émergaient des lots, les têtes des nageurs fortunés qui avaient Séussi à s'accrocher à quelque épave... Les calots qui n'étaient pont remplis ont pris à bord es malheureux qu'ils pouvaient prendre. Le Storstad, pourlai.t bien endommagé, a réussi i recueillir un certain nombre de ces infor-unés.Entre-temps. L'Eurêka marchait à toute vitesse et se frayait un chemin dans le brouillard, voulant couvrir dans le moins de temps possi-3Îe les trente milles qui le séparaient do l'en-Iroit du naufrage. Lorsque les deux navires arrivèrent sur la ;cène de la tragédie, et que le brouillard se leva, es officiers fouillèrent en vain l'horizon pour Jécouvrir le transatlantique. Plus tard, ils aperçurent des barques lamon-;ablement peu nombreuses ainsi que le charbonnier abordeur, qui s'en allait lentement à a dérive. « Le navire a disparu». Ce fut le message laconique que le capitaine Kendall envoya par r. S. F., dès qu'il fut sauvé. Ce message fut re-?u par le capitaine Walsh, un des directeurs de a compagnie Canadian-Pacific, à Montréal. Peu après vint ie message suivant : « Empress ->l Ireland, arrêté par brouillard intense, a été îbordé de flanc par charbonnier Storstad. » On a appris que le capitaine Kendall se trouvait sur la passerelle au moment de la collision :t qu'il resta à son poste jusqu'au dernier mo-aient. Il a été repêché par un canot de sauvetage.L'Empress of Ireland, d'après les chiffres officiels. avait à bord un total de 1,437 personnes, passagers et membres de l'équipage. A Rimouski. 399 survivants ont été débarqués, Î2 d'entre eux ont élé grièvement blessés dans la collision et sont morts dans les canots ou nprès avoir été débarqués. Suivant un télégramme reçu de la Pointe-du-^èro, et envoyé par l'opérateur Marconi de cet endroit, le nombre des m^rls est au moins de 390 et peut-être dépasse 1,000. Il n'a pas été possib'e de lancer tous les calots et ceux qui ont réussi à s'éloigner du bâtiment étaient bondés de naufragés. La catastrophe a eu lieu si près de la terre que les évolutions des deux vapeuirs du gouvernement, du Slorstad et des canots de sauvetage pouvaient ■itre suivies aisément de Ta stalion (le T. S. F. à la Pointe-du-Père. Les rives du Saint-Laurent, à ceb endroit, sont semées de rochers volcaniques et le capi-taine Kendall a bien fait de ne pas essayer d'échouer son bâtiment. Il est probable d'ailleurs que les chambres de chauffe ont élé si rapidement inondas que le transatlantique était dans l'impossibilité absolue de bouger aussitôt après la collision. Et comme accablée, elle appuya son fronl sur la poitrine de celui qu'elle pouvait sormais considérer comme son fiancé. Après quelques instants de sérieux er^ men, le docteur enfin se releva. — Eh bien 1 docteur ? lui demanda Armand.L'homme de l'art secoua la tôte. — Pas bon 1 fit-il, pas bon du tout., — Qu'est-ce qu'elle a ? — Je n'en sais rien encore. — Ce n'est donc pas la petite vérole ? demanda vivement Emilienne, un peu imprudemment peut-être. — Qui vous a dit cela? — Moi, répondit miss Sampson. — Vous ? Qui peut vous le faire croire ? — J'ai eu un frère frappé par ce mal qui, au début, offrait les mômes symptômes.— En effet, dit le docteur, c'est très juste. — Alors, c'est ça ? s'écria encore Emilienne, devenant pâle malgré elle, c'est bien ça?... — Peut-être... Non... oui !... je ne puis rien affirmer encore... mais c'est certainement une lièvre éruptive qui vient se greffer sur celle dont l'enfant souffre déjà. — Sera-t-elle bien grave ? demanda Maurice.— Toutes les maladies sont graves, môme celles qui paraissent les plus bénignes. — Que faut-il faire pour celle-ci ? — D'abord comme ces maladies sont éminemment contagieuses, ne laisser entrer dans cette chambre que le moins de monde possible. , — Moi seule, s'écria Emilienne dons un élan qui put paraître spontané. Elle était d'ailleurs très sûre que sa de* mande serait rejetée. Mais l'effet cherché était produit., C'était tout ce qu'elle voulait. . [A suivre) Mardi 2 juin 1914 5 centimes le numéro 58me année - -fl0l53

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Cet article est une édition du titre Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Gand du 1856 au 1923.

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