Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire

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s.n. 1915, 01 Decembre. Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire. Accès à 10 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/kw57d2tp56/
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Merce'i Ier décembre il)!.') 13 centimes le numéro 59me année ■ rv° 3:J5 JOURNAL DE GAND ABONNEMENTS: REDAC'l ION & ADMINISTRATION : ANNONCES : BF.LfilQUE : S fr. paraît ; rt fr. pour six mois ; 2 fr. pour Irois mois CAND - 3, RUE DE FLANDRE, 3 — GAHD Pour l'étranger, le fort e 1 sus TÉLÉPHONE 605 Voir le ,nri' au lias dernière PaSe du iournal- LA GUERRE Sur le front occidental Communiqlié officiel allemand Berlin, 29 novembre. — (Communiqué de lidi). — Par un temps clair et glacial, l'artillerie t les aviateurs ont rivalisé d'activité sur tout le ont. Au nord de Saint Miliiel, un aéroplane nnemi a été forcé d'atterrir devant notre Iront, ù le feu de notre artillerie l'a démoli. A Comines, endant ces deux dernières semaines, 22 liabi-ints ont été tués et S blessés par le feu de ennemi. Communiqué oilicicl français Paris, 29 novembre. Rapport de diman-he après-midi. — Nuit agitée en Artois. Combat de lance-mines et de grenades, près les retranchements de Givenchy et dans la one -entre Roclincourt et le hameau de San-eclero. Au nord du Labyrinthe, l'ennemi ivança une compagnie à l'attaque, après ivoir fait exploser des mines devant nos ïuvrages. Il s'en suivit une lutte acharnée jui se termina en notre faveur. L'ennemi te parvint pas jusqu'à nos tranchées, il oc-upa seulement l'entonnoir produit par l'ex-ilosion.Nos aviateurs ont bombardé Noyon. Communiqué officiel beige Paris, '29 novembre. — La nuit et la jour-lée ont été calmes; faible activité de l'artit-erie. Des aviateurs ennemis jetèrent quelques bombes sur nos lignes. Sur le front orientai Communiqué officiel aller/ami Berlin, 29 novembre. — La situation géné-ale n'a pas subi de changement. Communiqués officiels autrichiens W. T. B., Vienne, 28 novembre : Pas 'événements saillants. Vienne, 29 novembre. — Pas d'événements mportants. Communiqué officiel russe St-Pelersbourg, 29 novembre. — Rapport du :8. A part une faible tentative contre nos posi. Ions sur PAa en Courtaude, à l'ouest des lacs labit, qui fut repoussée, la journée a été calme ur tout le front. Sur le front des Balkans Communiqué officiel allemand Berlin, 29 novembre. — La poursuite pro-resse toujours. Plus de 1,500 Serbes ont été lits prisonniers. Le résumé d'hier concernant les opérations en ierbie se complète par cette constatation que î nombre total des canons pris jusqu'ici aux lerbës est de 502, dont de nombreuses pièces e gros calibre. Communiqués officiels aulrich:c:;ï Sf/. T. B. Vienne, 28 novembre. — Les roupes impériales et royales en combat à la rontière septentrionale du Monténégro ont efoulé hier l'ennemi au-delà du massif du /letalka. l a région frontière de Celebic a té également débarrassée. Une colonne ustro-hongroise s'avançant de Mitrovica a tteint la frontière monténégrine à la route ers Ipek. A cet endroit nous avons capturé ncore 1300 serbes.Les Bulgares ont occupé e Gole-Brdo, au sud-ouest de Pristina et ss hauteurs à l'ouest de Ferizov.c. Vienne, 29 novembre. — Notre offensive onlre le Monténégro se poursuit au nord et u nord-est. Les troupes 1. et R. avancen. u-deià du Metalka-Sattel, au sud de Priboj. .es Bulgares poursuivent dans la direction le Prizrend. Communiqué officiel monténégrin Paris, 29 novembre. Rapport du 26. — .utte d'artillerie et- d'avant-gardes sur tous ss- fronts. Nous avons repoussé une violente a.tiiqjj de I'mfanterie dans le voisinage de Fochta. Communiqué officiel français Paris, 29 novembre. — De Salonique on annonce le 27 novembre: Des nouvelles parvenues ici disent que les Bulgares attaquent ivruschewo. Sur le front itaio-autrichien Communiqués officiels autrichien.* W. T. B. Vienne, 28 novembre. — Les Italiens ont continué leurs attaques sur tout le front du littoral. Leurs efforts, inutiles comme précédemment, leur ont coûte hier des pertes extraordinaireinent lourdes et sanglantes. La bataille fut la plus acharnée à la tête de pont de Gôrz oû l'ennemi lenta de rompre noire front par des attaques incessantes et avec des troupes toujours fraîches et considérables, notamment près d'Oslavia, le long de la route. Pendant un court espace, la colline au nord-est d'Oslavia tomba aux mains de l'adversaire. Après un feu violent de notre artillerie, nos Groupes reprirent d'assaut toutes nos anciennes tranchées. A la partie sud de la hauteur Podgora, les Italiens pénétrèrent également dans notre posi" (ion, mais ils en furent délogés et refoulés par notre feu efficace. Le terrain devani la tête de pont est couvert de cadavres ennemis ; près d'Oslavia seul on en a compté plus de mille. A la limite du haut-plateau de Do-berdo.les Italiens se sont bornés à attaquer au sud-ouest de San Martino, mais cette attaque fut repoussée. Tout aussi vaines furent toutes les attaques ennemie^dans le secteur nord de l'Isonzo, notamment près de Zagora,"Plava, contre plusieurs positions de la tête de pont de Tolmein, au Mrzli Vrh. où 400 tués gisent devant notre front, et à la position Vrsic. De cette façon la situation est inchangée : le front de l'Isonzo est resté fermement aux mains de nos troupse. Nous avons repoussé de façon sanglante, à la frontière du Tyrol, une attaque contre nos positions au versant occidental du Monte Piano et près du pont frontière du SchLi-derbach.Vienne, 29 novembre. — La bataille de l'Isonzo continue. Les durs combats d'hier se sont.de nouveau terminés par la Conservation de toutes nos positions. Les Italiens amenèrent de nouveaux régiments contre la tête de pont de Gûrz, etmalgrédes pertes élevées et inu'i'es, les assauts se répétèrent. Près d'Os'avia et sur le Podgora, l'ennemi parvint à s'introduire dans nos positions, mais il en fut rejeté. De même toutes les poussées s'écroulèrent sous notre feu. Dans la zone des deux côtés du mont San-Michele, des forces importantes italiennes attaquèrent vainement. Le régiment d'infanterie n° 39 et le régiment d'infanterie de l'Egerland-landsturm, n" 6, prirent une part prépondérante à ces combats. Au secteur-nord de l'Isonzo, de fortes attaques contre nos positions de montagne au nord de Tolmein furent repoussées. Communiqué officiel italien Rome, 29 novembre. Rapport de dimanche. — Froid intense dans la partie montagneuse du front, allant sur quelques poinis jusqu'à 28 degrés, ce qui n'empêcha pas i'activité de nos vaillantes troupes. L.e feu d'artillerie continue le long de ce front. Noire offensive se développe méthodiquement dans la vallée de Felizon (Boite). Sur les hauteurs au nord-ouest de Gôrz, nos abaques se poursuivent mous avons pris des tranchées. A l'est de la hauteur 185 nous avons commencé la descente du versant de l'Isonzo. Dans la zone de Salavia nous avons conquis après une lutte acharnée la côte nord qui fut énergiquement défendue par l'ennemi. Dans le secteur du mont San Mi chels, nos troupes oni rejeté des conlre-at- ; IÛCJLISS. i Sur les autres fronts, et principalement au Karst, notre marche en avant a fait quelques progrès. j En Angleterre Le successeur de Keir Hardie I Londres, 27 novembre. — Des élections partielles viennent d'avoir lieu dans l'arron-; d.issement de Merthyr (Galles)', pour l'a no-i mination d'un député en remplacement du | leader socialiste Keir Hardie, décédé dernièrement. Winstone, candidat officiel du parti ouvrier, a été battu par Stanton, candi-dai non-officiel ouvrier, qui a obtenu 10,283 voix contre 6,080 à Winstone.- Winstone était le candidat officiel du Syndicat des mineurs de la Galles du Sud et du parti ouvrier indépendant, qui s'étaient prononcés vivement contre le service obligatoire. En Hollande Les harengs Le gouvernement hollandais vient de décréter un arrêté interdisant l'exportation des harengs sous quelque forme que ce soit. Le gouvernement sç réserve de lever cette interdiction temporairement et dans certains cas particuliers, i Le caoutchouc Amsterdam, 27 novembre. — Le gouvernement anglais vient de prendre un arrêté disposant qu'à l'avenir aucune quantité de ; caoutchouc ne pourra être exportée vers les ports neutres sans son autorisation. En conséquence. l'Overzee Trust hollandais a .informé les intéressés de ce que le caoutchouc des Indes Néerlandaises ne pourra plus lui être consigné. ECHOS La vie à Pôpering-he 1 Tous les deux au irois jours, les canons arrosent de mitraille la petite ville si calme autrefois. Peut-être croyez-vous qu'ils en ont enassé ioute vie? Ce fut vrai pendam les premières semaines où plurent les boni bes, mais on s'y est habitué. Des. maisons rouvrent chaque jour et chaque maison qui s'ouvre est un magasin. La plupart des habitants étaient restes dans les fermes et les villages envirohnants, espérant pouvoir rentrer chez eux avant l'hiver. Déçus dans cet espoir, beaucoup de Poperinghois bâtissent des tentes pour passer l'hiver. Partout le long des routes, en dehors de la ville, on les voit, et rien n'est plus pittoresque: les unes sont construites en bois, d'autres en chaume, d'autres en boîtes de fer blanc ramassées avec patience derrière les lignes anglaises. De petites tentes, à double cloison, ont été dressées en prand nombre pour les familles nécessiteuses.Dans ces divers campements, on trouve aussi pas mal dé gens qui ont connu l'aisance et la richesse.Au Touring' Club de Belgique A la demande du Touring Club de Belgique nous annonçons à nos lecteurs membres de ceiie société que leur association est toujours bien vivante et qu'elle reprendra toute ion efficace activité aussitôt que les événe- . ments le permettront. Les bureaux, à part les vides inévitables, sont restés au complet ; ils sont chaque jour à la disposition des sociétaires de province comme . de ceux de Bruxelles. Le Conseil d'administration sic-comme par le passé, attentif à ce qui peut Cire utile. Son initiative a trouvé à maintes reprises à s'employer. Cela s'entend surtout au point de vue collectif; il se comprend qu'au point de vue-particulier chaque sociétaire doive faire un peu le sacrifice de ses intérêts propres, de même qu'en toutes ma-tièrss'en ce moment. C'est ainsi que le Bul- : • letin officiel ne peut paraître pour différents motifs, ce qui est évidemment regrettable, car la privation de cette intéressante publication laisse comme un vide dans les familles.Que l'on se rassure cependant; le T. C. B. qui, grâce à la puissance du nombre, rend d'habitude à chacun de ses sociétaires plus qu'il n'en reçoit, continuera cette excellente tradition. Ce qui est différé n'est pas perdu ; il y aura de larges compensations. Mais il est du devoir des sociétaires de ne pas faire défection. Les fidèles sont par bonheur, jusqu'à présent, la grande majorité. Ceux qui auront quitté le drapeau seront ies premiers à le regretter, car il sera peut-être trop tard pour y revenir utilement pour eux. 11 ne sera pas procédé à l'encaissement global dés cotisations pour l'exercice prochain. Les cartes de membres de 1916 sont toutes prêtes au siège social ; il est loisible à chacun de retirer la sienne. Cette carte sera nécessaire pour jouir à partir du P janvier des avantages que procure la qualité de so-ciéta're. Que l'on réfléchisse qu'un organisme comme le T. C. B. vif sans banquiers, •ans soutien, grâce à ses sociétaires exclu-vement ; qu'il a des frais permanents; que, tout naturellement, pour pouvoir faire l'avance des compensations mentionnées ci-des.rus il faut que sa caisse n'ait pas été mise complètement à sec; qu'enfin la cotisation annuelle de fr. 3.20, n'est pas bien lourde. Prière le cas échéant de payer la cotisation en espèces ou mandats-poste. Nécrologie Paris, 29 novembre. — Le sénateur et ancien président du Conseil, M. Sarrien, est décédé. Chronique d'Art Au Tnéà.re Néerlandais il ne nous est pas donné souvent, dans les .nconsiunces actuelles, d'assister à une exécution musicale soignée et finie. Ceiie qu'organisa un comité triparti ta en faveur du « Secours discret'» est à ce point de vue une, des exceptions bien venues. Rien n'était laissé au nasard,..et .àupari.une ou deux inad-^ venantes de solistes, tout s'est déroulé dano un ordre parfait et prévu, qui donne à l'auditeur cette sécurité spéciale qui fait qu'on goûie mieux les œuvres présentées. Saile merveilleuse, tant au point de vue quantité que qualité du public d'intra et d'extra muros: Dillettantes,artistes de toute espèce, hommes politiques — notre sympathique maïeur et autres'—, tout ce qu'on est convenu d'appeler « la haute » étaient présents. On peut donc espérer que le but philanthropique, "qui constituait réellement la raison d'être de cette soirée, sera pleinement atteint. Le premier morceau fut l'Ouverture de « Godelieve » de Tinel ; un peu longue,mais d'un travail thématique intéressant. Œuvre pareille peut plaire et suffire à un concert; elle pâlirait devant les feux de la rampe véritable ; du reste aucune œuvre théâtrale de cet auteur, qui, à d'autres points de vue, constitue une gloire nationale, n'a pu tenir. j'ai beaucoup goûté la parabole du « Bor Pasteur » de M. Joz. Ryelant et je m'associe de tout cœur à la manifestation spontanée qui échut à l'auteur, présent dans la salle. On sent vibrer à travers toute l'œuvre l'âme d'un croyant. Rien n'y est sacrifié au goût mondain; l'auteur officie avec la piété et la dévotion du prêtre devant l'autel. Dans cette aimosphère religieuse — notons, entre parenthèses, qu'à part un numéro, tous les a lires étaient consacrés à des sujets bibliques ;— son âme brûle comme une lampe éternelle. Cette façon sobre et élevée de travailler, qui arrive à des effets d'ardent mysticisme, rappelle la technique du grand maître César Franck. Ta « Symphonie à la Mémoire d'Antoine Watteau » tranche sur l'œuvre précédente, tout comme le sujet l'indique. Nous voici à l'époque enrubannée et poudrée ; celle des fadaises délicieuses et parfois profondes sous leur vernis badin — « Colloque sentimental»—; celle où le petit marquis se grise d'aventures guerrières au sortir du boudoir rose —«Scènes militaires»—; celle du marivaudage, des madrigaux, du baise-main et de la danse élégante — « Gavotte » — : celle enfin des folles joies et fredaines, où le plaisir de vivre sature l'air de son folâtre printemps — « Pastorale ». l'out cela a été compris de façon admirable par cetie nature fine et réceptive qu'est Rob. Herberigs. On croirait à certains moments et spécialement dans la « Gavotte » entendre parler la discrète aristocratie d'un Mozart, qui est le maître du genre. La deuxième partie — le programme était de longueur logique, sans surcharge — était occupée en entier par la cantate « La Légende de Si-Hubert » qui valut à son auteur le grand prix, dit « de Rome ». Je me rappelle fort bien l'exécution de cette œuvre au Casino, le 16 janvier 1910. Mais je reconnais que, samedi, plus encore qu'à ce moment-là,l'œuvre m'a semblé merveilleuse. Il n'y a point à hésiter; il n'est guère étonnant que le premier prix incomba à son auteur. On n'y sent plus rien d'académique ni de poncif; l'auteur s'y est taillé une personnalité. Il ne se contente déjà plus de remplir convenablement des formules bien étudiées et judicieusement juxtaposées. Mais on s'y trouve en présence d'un tempérament, d une inspiration riche en mélodies, ayant la notion dramatique juste et intense. Les trois motifs; celui de Floribane, païen et voluptueux, qui représente la matière et la force; celui de la Foi, qui se dégage épuré du chœur des anges, et celui d'Hubert chasseur, fanfare de chasse sauvage et étrange, '-p cognent, se combattent, contrastent et cependant s'harmonisent dans cette musique où l'orchestration moderne et compliquée n'enlève rien à la clarté et à la pondération. Il en résulte incontestablement, pour tout auditeur attentif, que le tempérament de l'auteur fougueux,mais fréné par la saine raison, doit le pousser naturellement, mais irrévocablement,vers le théâtre. Une comparaison--même superficielle, entre la dernière œuvre et celles de Tinel et de M. Ryelant ne peut que consolider cette manière de voir. Nous devons des remerciements au Comité exécutif de cette fête et surtout à M. Ch. De Sutter, qui a dirigé la soirée et spécialement les œuvres de son ami Herberigs avec un soin jaloux. Ce dévouement, appuyé ^•ur la connaissance intime de la personnalité du compositeur et ayant à son service un, geste décidé et ferme, l'a mené à la victoire. 'Jne serbe, marque de reconnaissance, lui fut offerte au cours du concert. Les chœurs également se sont surpassés ; 'ouf au plus eût-on pu désirer un peu plus de conviction chez les secondes. Quant aux solistes, il n'y a que des éloges i distribuer: Mlle De Vos, dont tout le monde connaît le tempérament dramatique ; M. Buvck, une basse sonore et, surtout, le 'énor Arn. De Munnynck. Ce chanteur, qui dispose d'un organe superbe et éclatant, a iCauis une flexibilité, une retenue vocales lui le mettent absolument en vedette. On me -aconiait que le symoathiciue ténor chantait ''ans des conditions particulièrement douloureuses; il venait de perdre sa mère. Qu'il 'rcuve ici l'expression de nos condoléances émues! H. B. ;euilleton du Journal de G and 158 Le Comte DE MONTE-CRISTO PAR ALEXANDRE DUMAS Albert avait hâte de voir comment son îouvel habit lui irait; c'était une veste et ine culotte de velours bleu, des bas à coins irodés, des souliers à boucles et un gilet de ;oier Albert ne pouvait, au reste, que gainer à ce costume pittoresque; et lorsque ;a ceinture eut serré sa taille élégante, lorsque son chapeau, légèrement incliné de côté, aissa retomber sur son épaule des flots de ubans, Franz fut forcé d'avouer que le cos-ume est souvent pour beaucoup dans la ;upériorité physique que nous accordons à ;ertains peuples. Les Turcs, si pittoresques1 tutrèfois avec leurs longues robes aux vives :ouleurs, ne "sont-ils pas hideux maintenant tvec leurs redingotes bleues boutonnées et | eurs calottes grecques qui leur donnent l'air le bouteilles de vin à cachet rouge? Franz fit ses compliments à Albert, qui, au reste, debout devant la glace, se souriait avec un air de satisfaciton qui n'avait rte-i d'équivoque. Ils en étaient là lorsque le comte de Monte-Cristo entra. — Messieurs, leur dit-il, comme, si agréable que soit un compagnon de plaisir, la liberté est plus agréable encore, je viens vous dire que pour aujourd'hui et les jours suivants je laisse à votre disposition la voiture dont vous vous êtes servis hier.Notre hôte a dû vous dire que j'en avais trois ou quatre en pension chez lui ; vous ne m'en privez donc pas; usez-en librement, soit pour aller à votre plaisir, soit pour aller à vos affaires. Notre rendez-vous, si nous avons quelque chose à nous dire, sera au palais Rospoli. Les deux jeunes gens voulurent lui faire quelque observation, mais ils n'avaient véritablement aucune bonne raison de refuser une offre qui d'ailleurs leur était agréable. Ils finirent donc par accepter. Le comte de Monte-Cristo resta un quart d'heure à peu près avec eux, parlant de foutes choses avec une facilité extrême. Il était, comme on a déjà pu le remarquer, fort i au courant de la littérature de tous les pays. Un coup d'œil jeté sur les murailles de son t salon avait prouvé à Franz et à Albert qu'il était amateur de tableaux. Quelques mots sans prétention, qu'il laissa tomber en passant, leur prouvèrent que les sciences ne lui étaient pas étrangères; il paraissait surtout s'être particulièrement occupé de chimie. Les deux amis n'avaient pas la prétention de rendre au comte le déjeuner qu'il leur avait donné ; c'eût été une trop mauvaise plaisanterie à lui faire que lui offrir, en échange de son excellente table, l'ordinaire fort médiocre de maître Pastrini. Ils le lui dirent tout franchement, et il reçut leurs excuses en homme qui appréciait leur délicatesse.Albert était ravi des manières du comte, que sa science seule l'empêchait de reconnaître pour un véritable gentilhomme. La liberté de disposer entièrement de la voiture le comblait surtout de joie ; il avait ses vues sur ses gracieuses paysannes ; et, comme elles lui étaient apparues la veille dans une voiture fort élégante, il n'était pas fâché de continuer à paraître sur ce point avec elles sur un pied d'égalité. A une heure et demie, les deux jeunes gens descendirent ; le cocher et les laquais avaient eu l'idée de mettre leurs habits de livrées sur leurs peaux de bêtes, ce qui leur donnait-une tournure encore plus grotesque que la veille, et ce qui leur valut tous les compliments de Franz et d'Albert. Albert avait attaché sentimentalement son bouquet de violettes fanées à sa boutonnière. Au premier son de la cloche, ils partirent et se précipitèrent dans la rue du Cours par la via Vittoria. Au second tour, un bouquet de violettes fraîches, parti d'une calèche chargée de pail-lassines, et qui vint tomber dans la calèche du comte, indiqua à Albert que, comme lui et son ami, les paysannes de la veille avaient changé de costume, et que, soit par hasard, soit par un sentiment pareil à celui qui l'avait fait agir, tandis qu'il avait galamment pris leur costume, elles, de leur côté, avaient pris le sien, Albert mit le bouquet frais à la place de l'autre, mais il garda le bouquet fané dans sa main ; et, quand il croisa de nouveau la calèche, il le porta amoureusement, à ses lèvres ; action qui parut récréer beaucoup non-seulement celle qui le lui avait jeté, mais encore ses folles compagnes. La journée fut non moins animée que la veille; il est probable même qu'un profond observateur y eût encore reconnu une augmentation de bruit et de gaieté. Un ins'ant on' aperçut le comte à sa fenêtre, mais lors- i que la voiture repassa il ava.t déjà disparu. | Il va sans dire que l'échange de coquet-:ries entre Albert et la paillassine aux bouquets de violettes dura toute la journée. Le soir, en rentrant, Franz trouva une lettre de l'ambassade; on lui annonçait qu'il aurait l'honneur d'être reçu le lendemain par sa Sainteté. A chaque voyage précédent qu'il avait fait à Rome, il avait sollicité et obtenu la même faveur; et, autant par religion que par reconnaissance, il n'avait pas voulu toucher barre dans la capitale du monde chrétien sans mettre son respectueux hommage aux pieds d'un des successeurs de eaint Pi'erre, qui a donné le rare exemple de toutes les vertus. Il ne s'agissait donc pas pour lui, ce jour-là de songer au carnaval ; car, malgré la bonté dont il entoure sa grandeur, c'est toujours avec un respect plein de profonde émotion que l'on s'apprête à s'incliner devant ce noble et saint vieillard qu'on nomme Grégoire XVI. En sortant du Vatican, Franz revint droit à l'hôtel en. évitant même de passer par la rue du Cours. II emportait un trésor de pieuses pensées, pour lesquelles le contact des folles joies de la mascherata eût été une profanation, (A suivre).

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Cet article est une édition du titre Journal de Gand: politique, industriel, commercial et littéraire appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Gand du 1856 au 1923.

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