| Samedi 18 septembre I9IT» JE5> centimes le numéro r>9me année — IN0 201 JOURNAL DE GAND (ABONNEMENTS : BELGIQUE : H fr. par an ; \ fr. pour six mois ; 2 fr. pour trois mois Pour l'étranger, le port en sus RÉDACTION & ADMINISTRATION : CAND — 3, RUE DE FLANDRE, 3 — CAND TÉLÉPHONE 6(55 ANNONCES : Voir le tarif au bas de la dernière page du journal. i!yijs officiels de l'autorité allemand Au cours du bombardement d'Ostende de ; 9 >1 15 ont été tués: Dame Anna Rotsaert, Belge, rue d mars, 5. jtan Asselet, Belge, .rue du Phare, 5 A été blessé et est mort depuis : Alexandre Vereecke, Belge, rue de I :orêtt 6- - . fin outre, trois femmes ont été légèrenier fessées. la <;iiï: i: m i: | sur le front occidental Communiqué ollicicl alternai).. Berlin. 16 septembre. Pas d'événe Dents essentiels, Communiqués olliciels français Paris, 15 septembre (après-midi), in Artois, dans les secteurs de Neuville < Brelencourt, combats à la grenade accon' ijonés de quelques actions d'artillerie. Lut' coups de bombes dans la région de Lilion: il'ouest de Chaulnes et au bois de St-Mar^ j l'est de Tracy-le-Val. Canonnade asse ijve au nord du camp de Châlons. Lutte d nines dans la partie occidentale de l'Argor ic. La nuit a été sans événements sur 1 est; du front. Paris, 15 septembre (soir). Au nord t u sud d'Arras ainsi que dans la région d ioye, les combats d'artillerie se sont poji jivis avec intensité. Sur le plateau de Quer evières, lutte à co^ps de bombes et u.: gn ,ades. Sur le canal de l'Aisne à la i.iarnt activité des deux artilleries s'est concentré pr le front Berry-au-Bac-la-Neuville, o ennemi s'efforce depuis quelques jours d ous déloger de notre tête de pont de Sap neul. Gn Champagne, lutte d'artillerie qi 'est ralentie vers la fin de la journée. Dan i forêt d'Apremont, au bois le Prêtre t ans la région de St-Dié, on signale aus; es actions d'artillerie. Sur le front oriental Communiqué otliciel allemand Berlin", 16 sepetembre. Groupe d'aï lée du général feldmaréchal von Hinder urg. Sur la rive gauche de la Bwina, ne oupes continuent à avancer dans des con ats heureux, dans la direction de Jakol ladt. A Liewenkif, les Russes ont été refoi :s sur la rive orientale. Au nord et au norc slde Wilna, notre attaque progresse. L'er emi oppose encore une résistance achai ée à notre marche en avant, au nord-est d irodnQ. Groupe d'armée du général feldmaréch; rinc; Léopold de Bavière. La situation e: ichangée. Groupe d'armée du général feldmaréch; onMackensen. A mi-chemin de Janowc 'insk, les Russes ont de nouveau essay arrêter notre poursuite. Les positions er tmies ont été débordées, 6 officiers et 74 Mimes ont été faits prisonniers, 3 mitrai aises ont été capturées. Le terrain entr 'rippet-Jasiolda et la ville de Pinsk est e ) possession des Allemands. Théâtre de la guerre du Sud-Est. Comm s jours précédents, les attaques russes or choué devant les lignes allemandes. Communiqué officiel autrichien W. T. B. Vienne;, 15 septembre. A 1 ■ontière de la Bessarabie, nos troupes or epoussé une attaque russe. Au Dnjester < svant nos positions à l'est de Buczacz, toi il calme. A tous les autres points de notr font de Galicie et de Volhvnie, de nouveau ngagementç violents, sans résultats pou adversaire. g Au N.-E. de Dubno, uns contre-attaque de l'ennemi a échoué. L'ennemi, outre de s nombreux tués, laissa en nos mains 6 officiers, 800 soldats et 3 mitrailleuses. Des bâti taillons du Landwehr hongrois et le régiment 79 d'infanterie, sous la conduite de leurs énergiques et résolus commandants, ont. donné ici de nouvelles preuves de leur disci-8 pline militaire. Dans la région forestière et marécageuse du Styr et du Pripet notre ca- 1 valerie a refoulé, ces derniers jours, de nombreux détachements de cavalerie ennemie. Les troupes impérialeVèt royales en I.ithua-nie ont atteint, ensemble avec nos alliés, la Szczara. Communiqué officiel russe W. T. B. St-Pétersbour 15 septembre. L'attaque allemande dans la région au lac Pikstern, au lac Sauken et aux environs da village Raschischki, à l'ouest de la ligne Jaccbsiadt-Dunabourg continue. Dans la région de la gare de Polbrodce, nous avons re-.[ poussé d:s attaques ennemies répétées. Les ! attaques allemandes à l'ouest de Podbrodee se sont signalées par leur violence. Sur le front, des environs de Orany jusqu'environ dans les parages des villages autour de Kos- 2 sowo, l'ennemi' continue sa prudente offen-sive vers l'est. Des combats plus sérieux s'y développent ainsi que dans le secteur des villages Rosty et Szeiniaki. A l'ouest de Slcuim et au sud de la ri-.( vière Pina, au confluent de la Turia et du e Pripet, la cavalerie ennemie s'est retirée. Près de Zwizdje, région de Déraschno, nous avons franchi !e fleuve Goryn e', en combattant, nous avons avancé.. Près Déraschno et Klewan l'ennemi a 1 nassé à l'offensive, mais nous avons enrayé celle-ci. e Par une énergique contre-offensive nous ivcns avancé ensuite dans la région à l'ouest ,j Je Klewan où nous avons livré bataille près s -iu village Oloszwa. A l'ouest de Wisniewice au Goryn supé-.j rieur, nos troupes ont délogé l'adversaire du village Rydomel et environs. Noire feu déjoua les tentatives ennemies d'enrayer notre offensive; l'adversaire, dans ee but, passa à la contre-offensive dans la région des villages Gontow et Ditkowo, au s.-... -C. de Wesniewice, ...... ... En Galicie, nous avons eu quelques s chauds engagements avec l'ennemi en re-'raife du front du Sereth vers l'ouest, dans les environs des villages Gliadka, Lebrow et _ jusophowka, à l'ouest de Tarnopol, ainsi que près de Dzwiniacz, village situé dans la -égion de Zaleszcycki. Dans la Mer Noire, nos torpilleurs . en e croisière devant la zone minière, ont détruit un grand vapeur. t Sur le front italo-autrichien I Communiqué officiel autrichien i. W. T. B. Vienne, 15 septembre. À ia é frontière du Tyrol, les combats habituels d'artillerie se sont poursuivis hier. A l'est du 4 Col Lodinut nos troupes ont passé à l'attaque et ont conquis les positions ennemies sur c le Findenig-Kôfel et à la crête au s.-e. du n Grenzberg. Au front du littoral, l'artillerie italienne a bombardé avec une nouvelle vio-e lence nos positions depuis javoroek jusqu'à il !a tête de pont de Tolmein. Des attaques ennemies au Javorcek et dans la région de Vreic ont échoué. De même, les tentatives habituelles de l'ennemi de s'approcher de a nous dans la région de Doberdo ont été dé-Jj jouées. |t Communiqué ollicicl italien e W. T. B. Rome, 14 septembre. Nos x colonnes de reconnaissance ont attaqué et r refoulé des groupes ennemis considérables-dans les environs de Cimogo, en Judicarie st près de Fossernica. Dans la vallée Vanoi, : | î! dans le haut Cordevole, l'ennemi a mis en i batterie une grande quantité de canons i lourds et a commencé à bombarder notre . Front depuis la passe Taront jusqu'au col de Lana. Des détails complémentaires sur les opérations de notre offensive les 11 et 12 sep- ' .embre, mettent en lumière la vaillance de 1 noj troupes. Grâce à leur courage, elles ré- 1 assirent à s'emparer de quelques fortes po- 1 si'ions sur le versant élevé du-Pic de Flitsch, eiranchées opiniâtrement paî un ennmi dé- 1 :idé pour la défense à faire usage de bombes asphyxiantes et de liquides corrosifs. 1 Au Karst, l'ennemi nous a. lancé dans la nuit du 11-12 septembre un grand nombre 1 le bombes et autres explosifs. L'interven-licn rapide de notre artillerie enraya ce. ; bombardement, qui d'ailleurs sans résultat n'a pas été suivi d'une tentative d'attaque. En mer Genève, 16 septembre. D'après les dé- j pèches d. Rome, le conseil des ministres vient de décider le blocus effectif de toute la :ôte d: l'Asie-Mineure, comme premier acte d'hostilité contre la Ti^-quie. Une escadre 1 italienne, qui était tenu prête, vient de recevoir les instructions nécessaires. Le blocus a été déclaré déjà. En France Les crédits de guerre Paris, 16 septembre. M. Ribot, ministre des finances, déposera aujourd'hui,jeudi, une demande de crédits de ,6 milliards 100 millions de francs, pour couvrir les frais de guerre du dernier trimestre île 1915. Le total des crédits de guerre votés par la Chambre atteindra donc 22 milliards, dont 6 pour 1914 et 16 pour les neuf premiers mois de 1915. En Angleterre Au Parlement Le Parlement a repris lundi ses travaux. D'après le Times voici les trois points principaux de son ordre du jour et qui ne seront en aucun cas différés : 1. Les finances dë'gucïre" doivent être ré-" glées dans le nouveau budget et 'assises sur une base saine.- augmentation des contributions et économies dans les services publics. 2. La loi parlementaire doit être amendée, pour que la session puisse être prolongée au-delà de janvier. 3. Solution de la question des pensions de guerre, cette question n'ayant pas encore été discutée par la Chambre des Lords. Nouveaux crédits demandés R Juter annonce de source officielle que le cré.dit de 250 millions de livres sterling que le gouvernement réclamera, n'est pas seulement destiné à la flotte et à l'armée, mais également à d'autres buts financiers. Le serviee général Le 14 septembre a eu lieu à Londres un conseil de la Couronne auquel assistaient tous les membres du Cabinet ainsi que le président du Comité pour l'introduction du service général en Angleterre, D'après une informa.ion du Globe, le mj- : nistère de coalition anglais se serait mis d'ac- 1 cord pour prendre dans la question du service général une attitude mitoyenne. L'au- < icrisation serait demandée au Parlement d'enrôler clans l'active 20 %.des hommes inscrits comme propres au service. Ils se- ' raient désignés par ie sort. i Le Daily Chronicle dit que Lord Kitche- 1 n:r a soumis au ministère son évaluation du I nombre des soldats qui doivent être envoyés i sur le continent l'année prochaine, Le rap port prévoit un nombre de troupes beau-:oup plus grand que celui qui est actuelle- f lient en campagne. | | En Suisse On écrit de Zurich que la Suisse continue ' oujours ses préparatifs dans l'éventualité ' l'être mêlée à la guerre. La création d'une ' 'éserve d'infanterie ayant été décidée dès le tébuf des hostilités, un corps est en voie de 1 ermation, qui sera composé des hommes 1 .-nccre valides qui n'ont pas fait partie de 'active ou qui ont été libérés pour raison l'âge. On annonce qu'un grand nombre de /dentaires se présentent et comme le der- ' lier jour .l'inscription est écoulé 15 sep- c embre on aura sous peu des données po- 1 :itives sur l'importance numérique de la ' ionvclle réserve. < —- ———.———r AU Portugal Nouveaux troubles 1 On annonce du Madrid au Nouvelliste de ^yon : Un nouveau mouvement de révolte est t ;ignalé du Portugal. Il y a des troubles non t ieulement à Lisbonne, mais également dans ■ ïlusieurs villes de province. < En Bulgarie Milan, 14 septembre. On mande de Bucarest au Secâto que les Turcs ont déjà ivacué les casernes de Karagatsch, faubourg ( j'Andrinople, qui doit être cécté à la Bu!- , jarie. , Le vali d'Andrinople s'est rendu à Con-stantinople pour s'entendre sur l'exécution les cessions de territoires. Le préfet bulgare de Stara-Zagora est.arrivé à Constantinople pour établir, le 18 sep- 1 embre, le procès-verbal de l'évacuation du erritoire turc cédé. En Afrique du Sud ! Londres, 14 septembre. — Le Daily News innonee (pie le ministère sud-africaina décidé : le proposer à la Couronne la grâce des Roers i ■ebelles. i Ml*,9. 9,9. 9*,9,19,99,9,99,9,9,9 9,9 9.9.9 rchos Les répercussion de la g'uerre sur la presse 1 D'après une enquête qui a été faite en Alle-nagne, le nombre des journaux el des pé'rio-Jiques qui ont cessé de paraître depuis le début le la guerre, dans les pays intéressés, a lépassé le chiffre de 2,000. Abonnements Les personnes qui prendront un abonnement pour le trimestre prochain recevront 1 e journal de Cand gratuitement jusqu'au 1 l"1' octobre. Prix de l'abonnement, payable par ahtici- i palion: . LJn trimestre : 2 fr. Un mois : 75 centimes Chronique Gantoise VOIRIE. - L'Administration communale ne jourrait-elle faire enlever et remplacer les iffreuses palissades qui décorent (?) l'Avenue le l'Exposition el y bordent les terrains vagues? Ce nettoyage fournirait du travail à quelques luvriers. OUD GEND. — Encouragée par le succès de ïalambo, la direction du Vieux Qand prépare m programme d'hiver sensationnel. Nous >ouvons d'o.rès el déjà annoncer des films abso-ument inédits pour Gand: Pauvre Marie,!.'Ours ie Baskerville, La loi de la Mine, Paillasse, . 'Jthello, etc., etc. Tous ces films, vu leur importance, seront nojetés pendant 7 jours, mais le restant du irogramme sera,comme par le passé, renouvelé îs mardis et vendredis. M. Skony continuera à verser, pendant toute j saison d'hiver, 10n/„ de la recette des entrées la Soupe communale et à la Cantine du soldat prisonnier. Nous annoncerons au fur et à mesure l'appa-ition des films désignés ci-dessus, en donnant le chacun d'eux un résumé à nos lecteurs. (850) MULTATUL1-KRING. — C'est demain, dimanche, que se donnera la troisième et dernière eprésentation de la série consacrée aux œuvres le Heyermans. Si pour les deux premières soi-ées on avait choisi des comédies jouées peu de emps auparavant, ou reprendra celte fois-ci : Ghetto », que l'on n'a plus revue depuis lom.bre d'années. « Ghetto » met en scène les nifs qui résident en Hollande ; c'est une pièce les plus impressionnantes. Rappelons que les spectacles sont donnés au irofits des soldats belges prisonniers de guerre ■il Allemagne. Le Mutatuli-Kring s'est fait une olide réputation ; le succès de la représentation le dimanche est assuré. ^hFRTOIRITF '"A très soignée. GENIEÏS, .mmniMIL 14j me de Brabant, Gand <094) « LE POUCE » au Théâtre Pallié. — Le shef-d'œiïvr'e de Léon Sazie s'annonce comme in très grand succès. Ce film policier est un trame puissamment charpenté, d'une réalité joignante qui intéresse d'un bout à l'autre des I actes. Tout le monde voudra voir ce film qui te loin supérieur à tout ce qui a été fait dans je genre. FOOTBALL. Racing Club. — Dimanche y septembre se joueront à la plaine des Sports lu Racing Club, à Gendbruggè-Nord, les matches Suivants ; Le matin à 10 heures (E. C.). F. C. Vriend-schap — Racing Club (scolaires II); à 11 1/2 h. janda F. C. — Racing Club (scolaire I). Prix ('entrée ; 0,15 et 0,30 fr. L'après-midi à 3 heures (E. C.). Gentsclie /oetbalclub 1 — Racing Club (l'équipe du tour-loi);" à 4 1/2 h. S.S.A. Alliance! — Racing ïilub (équipe mixte). Prix d'entrée ; 0,15, 0,30 :t 0,50 fr. Tiieâtre 3?a_tLie Rue des Champs « Lli l*OUCU », de Léon Sazie. Dhef-d'œuvre de cinéniatographie en 4 actes. Grand Succès. (853) LE FEU. — Mercredi matin, vers onze lieu-'es, un incendie s'est déclaré dans un hangar lu service des boues, boulevard St-Liévin. Les jompiers l'ont éteint rapidement. Le toit a été :omplètement détruit. Une forte partie C'était l'autre soir, au cercle, et on causait. Chacun racontait sa petite histoire,plus au mo.ns véridique, sur le jeu. Puis on en vint à parler de ta superstition qui se manifeste de mille façons différentes. Cela me rappelle, interrompit notre :onfrère D..., qui s'occupe avec passion de iravaux historiques, que les plus, grands généraux partagaient cette faiblesse, si c'en sst une. Napoléon... Connu, connu, murmura le jeune de C... Qu'est-ce que je vais dire, demanda D.... Vous allez parler de Napoléon! Et puis? euilleton du Journal de Gand 96 Le Comte DE Monte-Cristo PAR ALEXANDRE' DUMAS Avouez que voilà un grand malheur ! "■il d'une voix rauque. D'autant plus grand. Monsieur, que feu n'y est pour rien et que les hommes l* en sont cause. Passons donc à ces hommes, dit l'abbé ; "issongez-y, continua-t-il d'un air presque "laçant, vous vous êtes engagé à me tout '[6; voyons, quels sont ces hommes qui ont "(mourir le fils de desespoir, et le père de lim? Deux hommes jaloux de lui. Monsieur, un par amour, l'autre par ambition; Fer-llnil et Danglars. Et de quelle façon se manifesta cett* "Ousie, dites? Us dénoncèrent Edmond coftime agent 'Mparliste. Mais lequel des deux h dénonça, le quel des deux fut le vrai coupable? Tous deux, Monsieur, l'un écrivit 1 lettre, l'autre la mit à la poste. Et où cette lettre fut-elle écrite? A la Réserve même, la veille du m;" riage. C'est bien cela, c'est bien cela, mut mura l'abbé ; ô Faria ! Faria ! comme tu cor naissais les hommes et les choses ! Vous dites, Monsieur? demanda Cade rousse. Rien, reprit le prêtre: continuez. Ce fut Danglars qui écrivit la dénoncu lion de la main gauche pour que son écr: turs ne_ fût pas reconnue et Fernand qi l'envoya. Mais, s'écria tout à coup l'abbé, vou étiez là, vous! Moi! dit Caderousse étonné; qui vou a dit que j'y étais? L'abbé vit qu'il s'était lancé trop avant. Personne, dit-il, mais pour être si bie au fait de tous ces détail* il faut que vou en ayez été le témoin. C'est vrai, dit Caderousse d'une voi étouffée, j'y étals. F.t vous ne vous êtes pas opposé à cetl infamie? dit l'abbé; alors vous êtes let complice. ■ —mu—a——MS—B—IBxmimiBBamsassmma—BMMMBI Monsieur, dit Caderousse, ils m'avaient fait boire tous deux au point que j'en avais a à peu près perdu la raison. Je ne voyais plus qu'à travers un nuage. Je dis tout ce que peut dire un homme dans cet état; mais ils me répondirent tous deux que c'était une plaisanterie qu'ils avaient voulu faire, et que - cette plaisanterie n'aurait nas dé suite. Le lendemain. Monsieur, le lendemain, vous vîtes bien qu'elle en avait; cependant vous ne dites rien ; vous étiez là cependant lorsqu'il fut arrêté. Oui, Monsieur, j'étais là et je voulus parler, je voulus tout dire, mais Danglars me retint. ii Et s'il est coupable, par hasard, me dit-il, s'il a véritablement relâché à l'île d'Elbe, s s'il est véritablement charpé d'une lettre pour le comité bonapartiste de Paris, si on s trouve cette lettre sur lui ceux qui l'auront soutenu passeront pour ses complices. J'eus peur de la politioue telle qu'elle se n faisait alors, je l'avoue ; je me tus, ce fut une s lâcheté, j'en conviens, mais ce ne fut pas un crime. x • Je comprends ; vous laissâtes faire, voilà tout. Oui Monsieur, répondit Caderousse, r , et c'est mon remords de In nuit et du jour. 1 J'en demande bien souvont pardon à Dieu, je vous le jure, d'autant ' is que cette action. la seule que j'aie sérieusement à me reprocher dans tout le cours de ma vie, est sans doute la cause de mes adversités. J'expie un instant d'égoïsme; aussi, c'est ce que je dis toujours à la Carconte lorsqu'elle se plaint: « Tais-toi, femme c'est Dieu qui le v-eut ainsi. » Et Caderousse baissa la tête avec tous les signes d'un vrai repentir, Bien, Monsieur, dit l'abbé, vous avez parlé avec franchise; s'accuser ainsi, c'est mériter son pardop, Malheureusement, dit Caderousse, Edmond est mort et ne m'a pas pardonné, fui! Il ignorait, dit l'abbé... Mais il sait maintenant, peut-être, reprit Caderousse ; on dit que les morts savent fout. Il se fit un instant de silence; l'abbé s'était levé et sa promenait pensif - il revint à sa place et se rassit. Vous m'avez nommé déjà deux ou trois fois un certain M. Morrcl dit-il. Qu'était-ce que cet homme? C'était l'armateur du Pharaon, le na*-tron de Dantès. Et quel rôle a joué cet homme dans loule cette triste affaire? demanda l'abbé. ( Le rôle d'un homme honnête, coura- j geux et affectionné, Monsieur. Vingt fois ;l intercéda pour Edmond ; quand l'empereur rentra, il écrivit, pria, menaça, si bien qu'à la seconde restauration il fut fort persécuté comme bonapartiste. Dix fois, "comme je vous l'ai dit, il était venu chez le père Dantès pour le retirer chez lui, et la veille ou la surveille de sa mort, je vous l'ai dit encore, il avait laissé sur la cheminée une bourse avec laquelle on paya les dettes du bonhomme et l'on subvint à son enterrement ; de sorte que le pauvre vieillard put du moins mourir comme il avait vécu, sans faire du tort à personne. C'est encore moi qui ai la bourse, une grande bourse en filet rouge. Et, demanda l'abbé, ce M. Morrel vit-il encore? Oui, dit Caderousse. En ce cas, reprit l'abbé, ce doit être un homme béni de Dieu, il doit être riche., heureux ?... Caderousse sourit amèrement. Oui, heureux comme moi, dit-il. M. Morrel serait malheureux! s'écria l'abbé. Il touche à la misère, Monsieur, et, bien plus, il touche au déshonneur. Comment cela? f>l suivre).

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